FONDS EMILE BUTTICAZ

 

L’encouragement de la recherche historique et le Fonds Emile Butticaz.

 

Par un legs très généreux à la Société d’histoire de la Suisse romande, Madame Germaine Zweiffel-Butticaz, décédée le 24 décembre 1978, a voulu honorer la mémoire de son père et illustrer de manière tangible l’intérêt que ce dernier portait à l’histoire de son pays. Emile Butticaz écrivait en 1940  que « l’étude du passé ne doit pas nous empêcher de croire en l’avenir » : la SHSR ne pouvait mieux respecter son vœu qu’en faisant bénéficier ses publications de l’aide du Fonds Emile Butticaz.

 

Depuis 1984, grâce au Fonds Emile Butticaz,  la Société d’histoire de la Suisse romande a publié ou soutenu la publication de nombreux ouvrages.

EMILE BUTTICAZ

(1871-1961)

par Jean-Pierre Chuard

Originaire de Puidoux et de l’ancienne commune de Montreux-Châtelard, Emile Butticaz est né le 2 mai 1871 à Lausanne où son père était directeur des Télégraphes. Elève du Collège classique cantonal et du Gymnase, il s’inscrit ensuite aux Facultés de théologie et des lettres de l’Université de Lausanne, et complète ses études aux Universités de Berlin et de Paris. En automne 1894, Emile Butticaz obtient sa licence en théologie et, consacré peu après au ministère pastoral, il dirige la paroisse de Colombier-sur-Morges dès 1896. En 1904, il donne une nouvelle orientation à sa carrière, quitte le ministère et travaille pendant une dizaine d’années à titre de rédacteur et d’éditeur dans une imprimerie lausannoise. Il traduit le livre d’Eduard Bähler consacré à Jean Le Comte de la Croix, réformateur de Grandson (1913) et publie différents guides de Lausanne. En 1916, Emile Butticaz est secrétaire de la Direction du Ier arrondissement CFF, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en 1936. En 1920, il édite l’Histoire du chemin de fer du Simplon de son maître Xavier Stokmar.

Parallèlement à son activité professionnelle, Emile Butticaz collabore de façon désintéressée à de nombreuses institutions. Il est entre autre secrétaire de l’Association vaudoise de la Croix-Rouge, président de la Société vaudoise des Beaux-Arts et conservateur des collections de l’Association du Vieux-Lausanne.

Emile Butticaz fut avant tout un esprit cultivé et curieux du passé suisse et romand. Au début du XXe siècle, bien avant de devenir membre de la SHSR en 1915, avec l’historien Gaston Castella, de Fribourg, et les archéologues Louis Blondel, de Genève, et Louis Bosset, de Payerne, Emile Butticaz publie quelques articles dans la Revue historique vaudoise, notamment sur l’affaire du pasteur Martin, de Mézières. En qualité de privat-docent, il donne un cours à l’Université de Lausanne sur l’Histoire ecclésiastique vaudoise, quatre ans avant qu’Henri Vuilleumier n’y enseigne la matière de sa monumentale Histoire de l’Eglise réformée du Pays de Vaud sous le régime bernois. Parmi les travaux d’Emile Butticaz, il faut encore signaler ses notices consacrées à des artistes vaudois et publiées dans le Dictionnaire des artistes suisses, ses études documentées sur le Vieux-Lausanne et son plaidoyer en faveur de l’Histoire, école de patriotisme, paru en 1940.