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Mémoires et documents de la Société d’histoire de la Suisse romande

Edition numérique

Louis DE CHARRIÈRE

La baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux
Etude féodale

Dans MDR, 1879, tome XXXIV, pp. 35-122

© 2024 Société d’histoire de la Suisse romande

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LA BARONNIE DE ROLLE ET MONT-LE-VIEUX

ÉTUDE FÉODALE

PAR

M. L. DE CHARRIÈRE

MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE LA SUISSE ROMANDE

Cette grande et belle baronnie qui s’étendait sur une partie considérable du riche vignoble de la Côte, était formée de deux seigneuries distinctes et de provenance différente, savoir celle de Mont, dit le Vieux, pour la distinguer de l’autre seigneurie voisine de Mont (appelé le Grand), et la seigneurie de Rolle. Le possesseur de la seigneurie de Mont-le-Vieux ayant acquis celle de Rolle en 1455, ces deux terres furent dès lors réunies et le demeurèrent, ou du moins, si elles furent peut-être un moment séparées lorsque la maison de Viry les aliéna, cette séparation ne fut pas de durée 1. Nous nous occuperons /36/ pécialement de chacune d’elles jusqu’au moment où cette réunion eut lieu.

 

La seigneurie de Mont-le-Vieux.

Son territoire était considérable et s’étendait depuis le lac (même du milieu de celui-ci) jusqu’au pied du Jura, quoique entremêlée avec la seigneurie de Mont-le-Grand, et dans sa partie supérieure avec les possessions de la maison d’Aubonne. Nous trouverons plus loin l’énumération des lieux qui appartenaient à la seigneurie de Mont-le-Vieux.

Les terres qui l’ont formée faisaient partie des vastes propriétés de la maison de Cossonay, dans l’ancien comté Equestre ; toutefois l’on n’apprend point que des membres de cette maison se soient spécialement intitulés seigneurs de Mont. Quelques-unes des possessions susmentionnées étaient mouvantes du siége archiépiscopal de Besançon et avaient été ainsi inféodées par les prélats bisontins à la maison de Cossonay à une époque que l’on ignore, mais dans tous les cas fort ancienne. C’étaient la ville de Nyon, les dîmes entre le village de Péron au pays de Gex et la cheneau (le canal) de Bursins, et 20 livres annuelles de /37/ terre, de revenu, à Etrelle, près (juxta) Mont. L’origine des autres propriétés des Cossonay dans le comté Equestre est tout à fait inconnue.

Dans la première moitié du XIIIe siècle, lors du partage que firent les deux fils de Jean (I), sire de Cossonay, des seigneuries de leur père, celles qui se trouvaient dans le comté Equestre passèrent à un second fils, Guillaume (I), à l’exception cependant du village de Luins. Dans ce partage entrèrent aussi les terres situées dans le Vully. Humbert (I), le fils aîné du sire Jean (I), fut seigneur de Cossonay, de Bercher et de Surpierre. Il eut aussi le village de Luins, avec son vignoble, et de plus la mouvance des terres de son frère, selon la coutume de Bourgogne.

A Guillaume (I), qui prend ordinairement seulement le titre de seigneur de Prangins, succédèrent ses fils Jean (II) et Aymon. Celui-ci fut seigneur de Nyon, tandis que son frère posséda le reste de l’héritage paternel.

Les fils de Jean (II), seigneur de Prangins, furent enveloppés dans la catastrophe de leur oncle Aymon, auquel le comte Amédée (V) de Savoie et son frère Louis (I), sire de Vaud, firent la guerre. Ces princes, par la force des armes, s’emparèrent des terres et châteaux de la maison de Prangins-Cossonay, lesquels furent irrévocablement perdus pour elle. Ces événements eurent lieu dans la première moitié de l’année 1293 1.

C’est après cette conquête que l’on voit surgir la seigneurie de Mont, dans les mains de Louis (I) de Savoie. /38/ Ce prince posséda, sous la mouvance de son frère, le comte Amédée, les terres arrachées à la maison de Prangins-Cossonay ; d’abord celles de Prangins et de Mont, avec le château de Bioley, situé dans le voisinage du village de Bassins, puis, peu de temps après, la ville de Nyon, que son frère lui céda en 1294. Le donzel Guigonnet de Begnins était châtelain des Monts (de Montibus) en 1298 pour Louis de Savoie 1  ; et le chevalier Pierre Chochet apparaît en 1294 comme châtelain du château de Bioley, pour le même prince 2.

Le château de Mont, des sires de Prangins, auquel une châtellenie était attachée, était celui dit des Dudes de Mont (Castrum Dudo de Monz), situé non loin du village de Bugnoux, du côté d’occident 3. Ce château et sa châtellenie sont mentionnés dans un document daté de l’année 1301 (v. st.), émané du donzel Perronet de Prangins 4, qui en était alors dépossédé. C’est sans doute celui qui fut assiégé et pris par les princes de Savoie dans leur guerre contre le sire Aymon de Nyon. Lorsque, en l’année 1254, le sire Guillaume (I) de Prangins avait notifié la vente que Guy de son châtel de Mont (Guido de Mont-Castello meo, dit-il), son vassal, avait faite en faveur du couvent de Bonmont /39/ d’une prairie allodiale située dans la « profonde vallée 1, » il est probable que ce vendeur était le miles du château de Mont, dit des Dudes, qui n’est pas celui qui a été longtemps le manoir de la seigneurie de Mont-le-Vieux et dont on voit encore les ruines imposantes au-dessus du village de Bugnoux, à l’orient de l’emplacement du château des Dudes. On ne saurait guère admettre l’existence de deux châteaux forts, très rapprochés, dans une même seigneurie (indépendamment du château de Bioley, peu distant de celui des Dudes). Nous croyons donc que l’un a succédé à l’autre ; que le château des Dudes, pris et démantelé par le comte Amédée et son frère, n’a pas tardé à être abandonné et qu’un autre château, avec un bourg attenant, a été construit par Louis de Savoie ou son successeur. A son tour ce dernier château a été abandonné après que la maison de Viry, qui possédait Mont-le-Vieux, eut acquis, dans le courant du XVe siècle, le château de Rolle, qui devint le manoir des seigneuries réunies de Mont-le-Vieux et Rolle. D’ailleurs le château de Mont-le-Vieux fut brûlé par les Suisses en 1475, lors de la descente qu’ils firent dans le Pays de Vaud, à l’époque de la guerre de Bourgogne 2.

On ignore quel était le ressort de chacun des deux châteaux des Dudes de Mont et de Bioley, peu distants l’un de l’autre et situés dans la même seigneurie. Selon les actes d’un procès que le couvent de Bonmont soutint contre le comte de Gruyère, baron d’Aubonne, au commencement du XVe siècle, les villages de Burtigny et de Marchissy /40/ auraient été, paraît-il, sous la maison de Prangins, des appartenances de son château de Mont 1.

La seigneurie dont nous nous occupons est déjà désignée de Mont-le-Vieux (Mont vetus) dans un document de l’année 1388 2. Elle conserva cette épithète. A la même date, l’autre seigneurie voisine de Mont soit des Monts, alors possédée par le sire Arthaud des Monts et qui ne tarda pas à être appelée Mont-le-Grand, est désignée, dans le document précité, de Mont-le-Neuf (Mons novus) 3. On ne connaît pas la raison de ces désignations.

A Louis (I) de Savoie, seigneur de Vaud, mort en 1301, succéda son fils Louis (II) dans la possession de la seigneurie de Mont, procédée des sires de Prangins. Cependant, temporairement et sans que l’on en connaisse la raison, un châtelain de Mont, de la part du comte Amédée de Savoie, nommé Droet soit Druet des Portes (de Portis), accorde, le 29 juillet 1301, un passement à l’abbaye de Bonmont contre le donzel Jacques Deluz (de Dullit), au sujet du droit que ce dernier prétendait avoir aux dîmes de Begnins et de Burtigny, en vertu duquel il réclamait du dit couvent soixante muids de blé et quinze /41/ muids de vin perçus à tort par ce monastère sur le produit des dites dîmes 1. Et au mois de janvier suivant, le même Druet des Portes, toujours comme châtelain de Mont de la part du comte Amédée de Savoie, prononce une sentence en faveur du recteur de la grange du Montlaçon (de Monte lacinno), appartenant au couvent de Bonmont, contre les habitants du village de Bassins 2.

Louis (II) de Savoie, par lettres datées de Prangins, le samedi avant la fête de Saint-Urbain 1306, constitua un mestral héréditaire du château et de la châtellenie de Mont et inféoda l’office de cette mestralie à Pierre, fils de feu Etienne de Mont (de Monz), dit de Layderrier. Celui-ci, vassal de Louis de Savoie et lui devant l’hommage lige à raison de biens qui ne sont pas indiqués, fait donation, en faveur de ce prince, des alleux qu’il possède dans la châtellenie de Mont 3, lequel les lui rend, à titre de fief et sous hommage lige, en augmentation du fief à raison duquel il est son vassal. De plus, le prince Louis de Savoie, instruit de la « légalité et de l’industrie » du prénommé Pierre 4, lui inféode en augmentation de fief, et sous le prédit hommage lige, l’office de la mestralie du château, /42/ de la châtellenie et de tout le mandement de Mont, qu’il exercera au mode suivant :

Il percevra la tierce part dans tous les bans soit condamnations (amendes) de trois sols et en dessous 1. Toutes les corvées de charrue dans la châtellenie de Mont, appartenant au seigneur, sont remises au dit Pierre à ferme perpétuelle, sous le payement annuel de 20 deniers lausannois à raison de chaque corvée. L’inféodé paye à Louis de Savoie 15 livres lausannoises à raison d’entrage de la dite concession et il promet sous serment d’exercer fidèlement son office, de s’enquérir de son mieux des droits du prince et de ne pas opprimer indûment les gens de la terre de Mont 2.

Un peu plus tard, en 1315, Louis de Savoie « ayant affranchi son château des Monts et les gens de tout le mandement de celui-ci, selon les us et coutumes de la ville de Moudon, » accorde à Pierre, mestral des Monts, d’avoir et percevoir la mestralie dans tout le mandement soit la châtellenie du château des Monts et d’exercer cet office selon les coutumes et franchises de Moudon, quoique d’après les dites franchises un mestral ne dût rien percevoir hors des portes d’une ville franche ; ajoutant que selon l’antique usage le dit Pierre et ses hoirs seraient chargés des frais de la punition corporelle des condamnés du dit château 3. Le prénommé mestral confesse tenir sa mestralie /43/ en fief de Louis de Savoie et sous hommage lige, et ce prince, de son côté, promet de la lui maintenir en jugement et hors jugement. Etienne, abbé de Bonmont, fit au mois de janvier 1325 une copie de la concession faite par le prince savoisien et la scella 1.

La postérité de Pierre, mestral des Monts, existe encore. La maison issue de lui a pris depuis longtemps un rang distingué dans la noblesse vaudoise 2 . Elle a adopté pour nom de famille celui de l’office qu’elle remplissait, y ajoutant /44/ la particule dans le XVIIe siècle. L’attribut de la maison de Mestral est richesse ; elle l’a justifié par sa belle possession territoriale 1. Des diverses branches qu’elle a formées, celle dite de Vincy est la seule qui existe encore. C’est aussi cette branche qui paraît avoir gardé l’office de la mestralie, lequel finit par n’être plus exercé et devint un droit honorifique qui n’a jamais été racheté ou aboli 2. Lorsque Louis (II) de Savoie, aux termes d’une prononciation, /45/ remit à titre de vente à Humbert Alamandi, seigneur d’Aubonne, les villages de Pisy et de Montherod, situés dans la seigneurie de celui-ci, il accorda à son cher François, mestral des Monts (fils de Pierre), par une charte datée de Prangins, le 20 mai 1344, de percevoir annuellement, à la Saint-Michel, en compensation de la mestralie qu’il avait eue dans les deux villages cédés, 20 sols sur les tailles de celui de Marchissy, lesquels feraient perpétuellement partie du fief de la mestralie possédé par le dit François 1. Et lorsque à la suite d’une sentence rendue, en 1375, par le comte Amédée (VI) de Savoie, dame Luque de la Baume, dame de Mont-le-Vieux et son fils, Gallois de Viry, cédèrent au couvent de Romainmotier les droits de haute jurisdiction et de supériorité territoriale ainsi que les autres droits qu’ils possédaient à Bursins et à Verney, Guillaume, mestral des Monts, de son côté, abandonna perpétuellement au même couvent les droits de mestralie qu’il avait dans les deux villages précités, droits pour lesquels il avait reçu une suffisante compensation de dame Luque de la Baume, de son fils Gallois et de Bonne de Seyssel, épouse de celui-ci 2. /46/

Jacques de Porabent, donzel, était, sous l’année 1327 (4 juillet), châtelain de Mont pour Louis de Savoie. Il apparaît encore en cette qualité le 27 mars 1330, mais il était devenu chevalier. Le sceau en usage alors dans la châtellenie de Mont était celui de la cour de Louis de Savoie, seigneur de Vaud 1.

Ce prince mariant, en 1333, sa fille Catherine avec Azzon Visconti, seigneur de Milan, son premier mari, assigna la dot de dix mille florins qu’il lui avait donnée sur les châteaux de Nyon et des Monts 2.

Louis de Savoie ne laissa pas de fils, et ses états furent hérités par sa fille mentionnée plus haut. Cette princesse et Guillaume de Flandre, comte de Namur, son troisième mari, inféodèrent, le 19 juin 1359, le château, châtellenie, mandement et territoire de Mont à Guillaume de la Baume, seigneur de l’Abergement et d’Aubonne 3, lequel, par acte daté du château d’Aubonne, le 21 juillet suivant, confirma en faveur de son cher vassal lige Jean, mestral des Monts et à la requête de celui-ci, tout le contenu des lettres d’inféodation de la mestralie des Monts, concédées dans le temps par Louis (II) de Savoie 4. /47/

Guillaume de la Baume, fils d’Etienne, dit le Gallois, seigneur de Vallufin, grand maître des arbalétriers de France, et d’Alix de Châtillon, dame de Montrevel, mourut déjà en 1360 1, avant son père, des suites d’une blessure qu’il avait reçue au siége de Carignan, dans une guerre du comte Vert contre le prince de la Morée 2. Il était très en faveur auprès du comte Vert, dont il était l’un des conseillers et dont il avait été l’un des tuteurs 3. Guillaume de la Baume laissa deux fils mineurs : Philibert, né de Philiberte de la Palu-Varembon, sa première femme, et Jean, issu de Constance, fille de Hugues Alamandi, seigneur de Valbonnais et d’Aubonne, sa seconde épouse 4. Ces jeunes seigneurs durent hériter la seigneurie de Mont inféodée à leur père ; toutefois ils ne la gardèrent pas et elle passa à leur tante paternelle, Luque ou Luce de la Baume, dame de Curtafrey, épouse d’Amé (I) de Viry, coseigneur du lieu de ce nom, seigneur de la Perrière, d’Allemogne et grand bailli du Bugey 5. Le mari de dame Luque appartenait à une famille de haute noblesse du comté de Genevois, apparaissant déjà dans le XIe siècle. La transmission de la seigneurie de Mont à Luque de la Baume soit à Amé de Viry, son mari, eut sans doute lieu en vertu d’arrangements faits avec l’hoirie de Guillaume de la Baume, lesquels ne sont pas connus. /48/

Quoi qu’il en soit, Luque de la Baume, veuve d’Amédée, seigneur de Viry, représentée par son fils Gallois (soit Galleis) de Viry, apparaît comme dame de Mont, en l’année 1374, dans un grand différend qu’elle eut avec le couvent de Romainmotier, alors gouverné par le prieur Pierre de Sivirier. Cette dame prétendait exercer, à cause du château de Mont, le mère et mixte empire à Bursins et tenir des assises dans ce lieu, ce à quoi le prieur s’opposait, le village de Bursins appartenant à son couvent, avec le prieuré de cet endroit. Les parties, pour terminer ce différend, se soumirent à la décision du comte Amédée (VI) de Savoie qui prononça sa sentence le 9 mars 1375. Aux termes de celle-ci, les villages de Bursins et de Verney (lieu voisin de Bursins, qui n’existe plus) seraient séparés du mandement de Mont et dame Luque et son fils abandonneraient tous leurs droits de supériorité et de haute jurisdiction sur ces deux villages, en échange d’une valeur égale que devait leur donner le prieur, suivant la taxe que feraient des commissaires nommés par le prince. La dame de Mont et son fils recevraient de plus une valeur égale à celle-ci, puis encore la somme de 300 florins de bon or, surtout à cause du mère et mixte empire et de la jurisdiction omnimode que dame Luque et son fils exerçaient sur tous les étrangers délinquants qui habitaient les deux villages précités. Les parties ratifièrent cette sentence 1, de laquelle il ressort, nous semble-t-il, que les droits de la dame de Mont à Bursins et à Verney, objets du débat, étaient fondés, puisqu’un dédommagement pécuniaire lui /49/ est alloué pour leur abandon au prieur. D’un autre côté, il ne faut pas oublier qu’en l’année 1272 Jean (II), sire de Prangins, antipossesseur de la seigneurie de Mont, avait vendu au couvent de Romainmotier, sous bénéfice de rachat, il est vrai, tous ses droits et possessions à Bursins 1. On ne voit pas que le vendeur ou ses droit-ayants aient fait usage du droit de rachat réservé.

Quelques années plus tard (en 1392) Arthaud, sire des Monts, fut également en différend avec le couvent de Romainmotier, dont Jean de Seyssel était alors prieur. Une des causes de ce différend était que le sire Arthaud prétendait tenir des assises sur les chemins publics de Bursins, pour administrer la justice à ses hommes du dit lieu 2.

On voit par ces exemples combien était parfois grand l’entrelacement des droits de jurisdiction au moyen âge et l’on comprend facilement quelles complications devaient en résulter. Nulle autre part peut-être cet entrelacement n’était plus grand que dans les deux seigneuries de Mont 3. Les mêmes villages, dans les anciens quernets prêtés pour ces deux seigneuries, apparaissent parfois comme faisant partie de chacune d’elles, parce que l’une et l’autre y avaient des droits de jurisdiction, des hommes et d’autres possessions 4.

Le quernet prêté en 1493 par le sire Amédée (IV) de Viry, sur les mains de Quisard, pour Mont-le-Vieux (et /50/ Rolle), excepte les acquisitions jadis faites par feu le noble Gallois de Viry, dame Luque de la Baume et les autres antécesseurs du confessant, dès le 5 février 1366 (v. st.). Cette date nous paraît devoir être celle où Mont-le-Vieux passa de l’hoirie de Guillaume de la Baume à dame Luque, la tante paternelle de ces hoirs, épouse d’Amé (I) de Viry, et peut-être déjà veuve de lui ; elle pourrait être aussi la date d’un quernet prêté pour Mont-le-Vieux par la prédite dame Luque et son fils, en faveur du comte Amédée (VI) de Savoie.

Gallois de Viry, seigneur de Viry, Mont-le-Vieux, la Perrière et Allemogne, successeur de dame Luque de la Baume, sa mère, ne vivait plus en 1400. Il avait épousé Bonne, fille d’Aymon de Seyssel, seigneur d’Aix 1.

Cette dame, alors veuve de lui, fit cession, par acte du 25 juillet 1400, daté du château de Mont, de deux poses de vigne situées dans le territoire de Vinzel, pour 60 solidées de terre, à Etienne Amiet, curé de Romainmotier et recteur de la chapelle de Sainte-Catherine dans l’église du dit Romainmotier. Bonne de Seyssel avait acquis les deux poses de vigne précitées l’année précédente pour 60 livres. Elle avait fait don à la dite chapelle de 9 livrées annuelles en terre, pour la célébration de trois messes chaque semaine 2.

Amé ou Amédée (II) de Viry, fils de Gallois, apparaît en /51/ qualité de seigneur de Mont, lorsque, le 19 juillet 1399, il représente, à Nyon, Antoine, coseigneur d’Aubonne, lors du contrat de mariage de celui-ci avec dame Agnès de Vuippens 1.

Amé (II) de Viry, dit le Grand, seigneur de Viry, la Perrière, Allemogne et Mont-le-Vieux, fut lieutenant général du comte de Savoie. Sa terre de Mont reçut un notable accroissement par l’inféodation que lui fit, le 14 novembre 1409, à Morges, le comte Amédée (VIII) de Savoie du village de Luins, avec son territoire et son beau vignoble 2. Luins, situé dans la seigneurie de Mont-le-Vieux, avait été gardé par la branche aînée de la maison de Cossonay lors des partages qu’elle avait faits avec la branche cadette. Après l’extinction de la maison de Cossonay, Luins avait passé au comte Amédée (VIII) de Savoie, avec la baronnie de Cossonay.

Amédée (II) de Viry n’était plus vivant le 8 octobre 1420. Il avait laissé une fille nommée Claudine, dont la mère, Bonne d’Hauteville, était tutrice à la date précitée 3.

Après la mort d’Amédée (II) de Viry, son frère Jacques, chevalier, fut seigneur de Mont-le-Vieux et devint possesseur de toute l’hoirie de Gallois de Viry, son père 4.

Jacques de Viry épousa en 1414 Marguerite, fille d’Humbert d’Hauteville. (Sœur de Bonne, nommée ci-dessus ?) /52/ Il testa en 1444 1 et ne vivait plus le 13 octobre de la même année.

On lui connait deux fils : Amédée (III), seigneur de Viry, et Philibert, seigneur d’Allemogne. Une sentence arbitrale fut rendue, le 13 octobre 1444, entre eux (désignés de frères, fils de feu Jacques, seigneur de Viry, chevalier), d’une part, et l’abbaye du Lac de Joux, d’autre part, par Jean de Juys, prieur de Romainmotier. Le sujet du différend était que les dits frères prétendaient que l’abbaye précitée devait reconnaitre qu’elle tenait d’eux en fief et directe seigneurie, à cause de la maison de Châtaigneriaz (de Chastagnereaz), environ cinq poses de vigne, dont deux situées en Mont sur Tartegnin, etc., se fondant sur des reconnaissances jadis faites en 1339 et 1356 à cause de la dite maison, dépendance de Mont-le-Vieux, en faveur de Louis de Savoie et de Guillaume, comte de Namur, seigneur de Vaud et de Mont-le-Vieux. La sentence arbitrale donnant tort aux frères de Viry, déclara que les cinq poses de vigne en question étaient des alleux sur lesquels elle réserva que la jurisdiction temporelle leur resterait 2.

C’est Amédée (III), seigneur de Viry et Mont-le-Vieux, qui fit l’acquisition, le 25 septembre 1455, de Jean de Foix, captal de Buch, comte de Benauges et de Longueville, du château et de la seigneurie de Rolle, acquisition sur laquelle nous reviendrons. Les seigneuries de Mont-le-Vieux et Rolle, réunies dans les mêmes mains, ne furent plus séparées et leur siége fut le château de Rolle.

 

/53/

La seigneurie de Rolle.

L’emplacement qu’occupe la ville de Rolle faisait anciennement partie de la seigneurie de Mont-le-Grand. Deux membres de la famille des dynastes de ce nom, Ebal (II) chevalier et son neveu Ebal (III) sire de Mont, doivent avoir fait, en l’année 1261, un partage de terrain, avec le projet d’y construire la ville de Rolle, dont chacun devait bâtir la moitié, et de la fermer de palissades 1, projet qui fut seulement exécuté plus tard. L’acte de ce partage ne se retrouvant pas, on ne sait rien de positif à son égard ; nous croyons, toutefois, qu’il fixa la portion de la seigneurie de Mont qui devait appartenir au chevalier Ebal (II) des Monts, part qui forma la seigneurie de Rolle. Ce chevalier, qualifié de coseigneur de Mont, ne laissa pas de postérité et l’on ignore à qui passa sa succession, ainsi que la part de terrain qui lui était échue pour la construction de la nouvelle ville. Il pourrait avoir fait don de ce terrain au comte Pierre de Savoie, avec lequel il paraît avoir eu des rapports 2  ; d’ailleurs ce prince savait très bien provoquer les donations qu’il lui convenait qu’on lui fît, et la construction d’un château fort au bord du lac, dans une position très favorable, pouvait facilement entrer dans ses vues. Ce château fut effectivement construit. Mais on ignore qui en fut le fondateur. Ce qui est certain, c’est que le château de Rolle se trouvait, en l’année 1294, dans les /54/ mains de sire Aymon de Salenove, qui le tenait à titre de fief du comte Amédée (V) de Savoie 1.

Par un traité daté du 7 décembre 1294, le comte Amédée de Savoie, cédant à son frère Louis, seigneur de Vaud, le château et la ville de Nyon, avec tout leur mandement, l’hommage de Jean, sire de Mont, et de la maison de la Dole, avec leurs appartenances et en général tout ce qu’il possédait, dès les mandements de Gex et de Coppet jusqu’à celui d’Aubonne, se réserve le fief et la directe seigneurie du château de Rolle et de son mandement. Ce château, appelé, dans le traité dont il est ici question, tantôt castrum Rotuli et tantôt castrum de Ruello, y est l’objet des stipulations suivantes :

Si le sire Aymon de Salenove soit ses hoirs le veulent et le requièrent du comte, celui-ci cédera à son frère le fief du château de Rolle.

Si le dit sire veut aliéner le prédit château à d’autres personnes qu’au sire Louis de Vaud, le comte Amédée n’approuvera pas cette aliénation, pourvu que le dit sire Louis soit les siens en donnent (en offrent) un prix compétent et raisonnable.

Si le comte venait à acheter le dit château, il devrait le remettre au sire Louis, moyennant satisfaction de tous ses frais à l’occasion de cet achat.

Si le prédit château, par suite de commise soit à un /55/ autre titre lucratif, parvenait au comte, celui-ci serait tenu de le remettre à son frère sous rembours, avant tout, de l’argent qu’il a donné au sire Aymon pour qu’il accepte en fief les dits château et mandement 1.

Le dit comte ne pourra acquérir le château de Rolle à titre d’échange, ni y construire une ville ou consentir à ce qu’il en soit contruit une, sinon que ce ne soit par le sire Aymon soit les siens et dans ce cas il ne leur accordera ni aide ni faveur pour cette construction 2.

L’importance mise par les princes savoisiens au château de Rolle ressort des stipulations que nous venons de rapporter, et surtout du désir du seigneur de Vaud de posséder ce château et de construire une ville dans son voisinage. Nonobstant ces stipulations, le château de Rolle et son mandement passèrent bientôt dans les mains de Jean de Greilly (soit Grailly), chevalier, probablement à titre d’acquisition 3.

Jean de Greilly était possesseur de la terre de ce nom, au pays de Gex. Il avait acquis une position élevée en Guyenne, province dont il était devenu sénéchal et où il était vicomte de Benauges et de Châtillon. Il suivit toujours ouvertement les intérêts d’Edouard (I), roi d’Angleterre. Ses /56/ descendants, dévoués au même parti politique, poussèrent encore plus loin leur fortune, puisque à la suite d’un mariage avec l’héritière du comté souverain de Foix, ils héritèrent les grands biens de cette maison (le comté de Foix, le vicomté de Béarn et même pendant quelque temps le royaume de Navarre) et furent la tige de la seconde maison des comtes de Foix 1. En l’année 1310, Pierre, seigneur de Greilly, vicomte de Benauges et de Châtillon, amodie son château de Rolle, avec ses revenus, à Humbert de Greysier, donzel 2.

L’historien Guichenon rapporte que, par traité du 12 septembre 1314 fait avec le comte de Savoie, son oncle, par l’entremise de divers seigneurs, Louis (II) de Savoie, baron de Vaud, « lui quitta tout ce qu’il prétendait au comté de Savoie, les villes et châteaux de Payerne, Rolle, Morat et la tour de Broye, » en échange de diverses seigneuries et d’une somme de trois mille livres, et qu’il lui fit hommage, ainsi qu’au prince Edouard son fils. Nous supposons qu’il s’agit seulement ici de prétentions cédées par le seigneur de Vaud à son oncle. Le même historien ajoute que le comte Edouard de Savoie, pour reconnaître les services du dit baron de Vaud, lui donna le château de Rolle au pays de Vaud, le 27 février 1324 3. Ceci ne peut s’entendre que de l’hommage dû pour ce château.

Jaquet de Dullit, donzel, apparaît en qualité de châtelain de Rolle en l’année 1318 4. C’est du château de Rolle /57/ qu’il s’agit ici, la ville de ce nom n’existant pas encore.

Quelques années plus tard, Louis (II) de Savoie accomplissait le projet formé dès longtemps de bâtir une ville près du château de Rolle. Par une charte datée de Lausanne, le 14 février de l’an du Seigneur 1330, ce prince notifie qu’il a commencé la construction d’une ville nouvelle, franche et libre, près du château de Rolle, et que comme les seigneurs des Monts disaient que cela avait lieu à leur préjudice, la jurisdiction dans le lieu où cette construction se faisait leur appartenant, le prédit Louis de Savoie, pour terminer ce différend, leur inféoda le vidomnat et la mestralie de la nouvelle ville, tels que ces offices s’exerçaient dans la ville de Moudon 1.

Louis de Savoie, qui bâtissait une ville franche et libre, lui concéda sans doute un code de franchises, peut-être celles de la ville de Moudon, accordées par ce prince, en 1315, à sa seigneurie de Mont-le-Vieux, ainsi que nous l’avons rapporté, et qui furent généralement le type des franchises des villes vaudoises.

Ici se présente une question. Louis de Savoie était-il le seigneur ou seulement le suzerain de la nouvelle ville de Rolle ? Nous présumerions le premier cas et que le prince savoisien aurait acquis des seigneurs de Mont le terrain sur lequel s’éleva sa nouvelle construction ; nous le présumerions d’autant plus que nous venons de le voir inféoder les offices du vidomnat et de la mestralie de sa nouvelle ville. D’un autre côté, on trouve dans le XVe siècle la ville de Rolle appartenant au fief du château et le possesseur /58/ de celui-ci exerçant sur ses habitants tous les droits de jurisdiction, d’où l’on pourrait inférer que la ville de Rolle avait été bâtie sur un terrain dépendant du dit château. Une solution de cette question se trouverait dans l’hypothèse que la maison de Savoie aurait inféodé la ville de Rolle au possesseur du château ; toutefois, cette inféodation aurait été postérieure à la concession que fit le duc Amédée (VIII) de Savoie, en 1425, à la ville de Rolle d’un marché hebdomadaire 1, concession qui semble indiquer qu’à cette époque Rolle appartenait encore au domaine de la maison de Savoie. Toutefois cela ne peut pas être admis comme une preuve positive. La concession de marchés et de foires était un droit régalien, et les comtes, puis ducs de Savoie, en qualité de vicaires impériaux dans le pays soumis à leur domination, pouvaient faire des concessions pareilles aussi bien à leurs villes médiates qu’à celles de leur propre domaine. Ceci reste un point obscur dans l’histoire de la seigneurie de Rolle. Il y a lieu de s’étonner que l’inféodation présumée ne soit pas rappelée dans la reconnaissance d’Amédée de Viry sur les mains de Quisard, où ses cause-ayances quant à la seigneurie de Rolle sont dites être l’acquisition qu’il a faite de cette seigneurie de Gaston de Foix. Ce serait alors à celui-ci que la dite inféodation aurait été faite.

Les descendants d’Archambaud de Greilly, vicomte de Benauges et d’Isabelle, comtesse de Foix, son épouse, portèrent le nom de Foix. /59/

Gaston (I) de Foix, le second des fils des prénommés époux, eut dans sa part de biens les terres de Greilly, Ville-la-Grand et Rolle. Il fut aussi captal de Buch, comte de Benauges et de Longueville, seigneur de Gurson et de Meille en Aragon. Le procureur de ce seigneur, Jean Martine de Perroy, reconnut en son nom sur les mains de Balay, en faveur du duc Amédée (VIII) de Savoie, les châteaux de Greilly, Ville-la-Grand, Rolle et leurs dépendances 1.

C’est le même Gaston de Foix qui vendit la seigneurie de Rolle à Amédée (III) de Viry, seigneur de Mont-le-Vieux, le 25 septembre 1455 2. Ce vendeur aliéna aussi la terre de Greilly, acquise le 25 août de la même année par Louis de Bonnivard, chambellan et maître d’hôtel du duc Louis de Savoie, pour le prix de quatre mille écus d’or nouveaux 3. La vente de la terre de Ville-la-Grand, dans le Genevois, devait aussi avoir lieu alors, mais nous doutons qu’elle ait été effectuée 4. Le produit de la vente de ces diverses terres devait être employé à payer la rançon de Jean de Foix, fils du vendeur, détenu prisonnier par le roi de France, et à /60/ pourvoir à l’entretien de la comtesse Marguerite de Candalle, épouse du dit Jean, et de leurs fils Gaston et Jean 1.

 

Les seigneuries de Mont-le-Vieux et de Rolle, réunies.

La tour du nord du château de Rolle porte encore le nom de tour de Viry 2. Il est probable qu’elle fut élevée par Amédée (III) de Viry, acquéreur du château et de la seigneurie de Rolle. On peut supposer aussi que ce seigneur rendit cet antique château propre à être le siége des deux seigneuries réunies de Mont-le-Vieux et Rolle.

Amédée de Viry fut aussi seigneur de Coppet. Son épouse fut Jeanne, fille de Jean de Compey, seigneur de Gruffy 3. Ce seigneur n’était plus vivant en l’année 1484 (20 novembre). /61/

Amédée (IV) de Viry succéda à son père Amédée (III) comme seigneur de Mont-le-Vieux, Rolle et Coppet. Il fut aussi conseiller et chambellan du duc Charles de Savoie.

Ce prince, par lettres patentes datées de Chambéry, le 20 novembre 1484, érigea en sa faveur les terres de Viry, Mont-le-Vieux, Rolle et Coppet en une baronnie sous un hommage unique. Il aurait en conséquence la dignité de baron et une potence à quatre piliers 1. C’est depuis cette époque que Mont-le-Vieux et Rolle ont porté le titre de baronnie.

Amédée (IV) de Viry prêta quernet le 17 avril 1493, indict. 2e, sur les mains du commissaire Michel Quisard, en faveur du duc Charles-Jean-Amédée de Savoie, pour ses châteaux de Mont-le-Vieux et Rolle, et leurs dépendances. Sa reconnaissance, très prolixe, remplit avec celle qu’il prêta pour la terre de Coppet un gros volume in-folio, conservé dans nos archives cantonales.

Le confessant, dans ce document, est qualifié de spectable et magnifique Amédée, baron et seigneur de Viry, Mont-le-Vieux, Rolle et Coppet, coseigneur d’Hauteville et de la Val des Clées, fils de feu noble et puissant Amédée, seigneur de Viry et des lieux précités.

Sa reconnaissance, en premier lieu, concerne Mont-le-Vieux. Les quernets prêtés par ses prédécesseurs pour cette terre y sont rappelés (mais non spécifiés), ainsi que l’inféodation jadis faite par le duc Amédée de Savoie, et datée de Morges, le 14 novembre 1409, au noble Amédée de Viry, défunt prédécesseur du confessant, du village de Luins avec toute jurisdiction, lequel était procédé des seigneurs de Cossonay. /62/

Le confessant tient en fief lige et sous hommage, par succession de son père, le château et territoire de Mont-le-Vieux soit de Mont de Bey et son mandement, y compris le prédit village de Luins, avec le mère et mixte empire, la jurisdiction omnimode, les hommes, hommages, fidélités, fiefs, rière-fiefs, services, censes, rentes, usages, terres, vignes, bois, moulins, fours, raisses (scies) et foules, et tous les autres biens et droits appartenant aux dits château de Mont-le-Vieux et village de Luins, sous exception des acquisitions jadis faites par feu N. Gallois (de Viry), dame Luque de la Baume et les autres antécesseurs du confessant, dès le 5 février 1366, et à Luins dès la date de l’inféodation de ce village, acquisitions qui se trouveraient être du fief du duc de Savoie.

Amédée de Viry reconnaît son bourg de Mont contigu au château, avec les jardins, terres, prés et bois, contenant quatorze poses et situés dans la paroisse d’Essertines.

Sa maison de Châtaigneriaz (Castanareaz), avec pressoir et vigne contiguë de quatre-vingts poses.

Son four sur (supra) Mont, sis à (apud) Tartegnins.

Son four de Bugnoux, tenu par la communauté de ce lieu, sous 18 deniers annuels.

Son four de Gilly.

Le chésal du four de Hautecour.

Quarante poses de bois en Prévondavaux.

Divers prés, désignés.

Les langues de boucherie du mandement de Mont-le-Vieux.

La quête du lac (du poisson), dès carême prenant jusqu’à Pâques.

La moitié de la garde des vignes de Gilly et de Vinzel, /63/ se payant par une coupe de vin moût à raison de chaque pose. Les mestraux de Mont ont la tierce part sur cette moitié.

La garde des vignes de Villars.

Celle des vignes de Bugnoux, tenue par les habitants de ce lieu, sous six sols de cense annuelle.

La garde des vignes de Tartegnins, Begnins, Sarraux et Vinzel (peut-être Vincy, puisque Vinzel est déjà indiqué plus haut).

La dîme que le confessant possède à Tartegnins, valant par année quatre setiers de vin et huit bichets de blé (moitié froment et moitié avoine).

La sixième partie de toute la dîme de Begnins, indivise avec le curé de ce lieu et certains nobles de Begnins. La part du confessant vaut un muid de vin et douze coupes de blé, à la mesure de Nyon.

Certaine dîme dans le territoire de Sougey et de Montion, valant quatre bichets de blé.

La motte soit le chésal (du château) de Bioley, avec place, bois, etc., jouxte l’eau de la Serine du côté du vent, etc.

Les pièces de terrain que le confessant tient en domaine à Mont, désignées.

Cent poses de bois en la Côte.

Vingt-cinq poses de bois en Fayer.

Certain chésal à Bière.

La moitié des moulin, battoir et foule de Bière sur l’Aubonne.

Un clos de vigne de douze poses à Luins et une autre pose de vigne au dit lieu.

La garde des vignes de Luins.

La dîme et la redîme de Luins. /64/

Vingt poses de bois en Rurey.

La généralité de tout ce que le confessant tient et possède dans toute la châtellenie et le mandement de Mont-le-Vieux, et dans les villages qui appartiennent à cette seigneurie, sous réserve des exceptions indiquées ci-dessus.

Ces villages sont : le château des Monts, Bugnoux, Croset, Essertines, Saint-Oyen de Rottères, Tartegnins, Ver, Vincy, Gilly, Vinzel, Sarraux, Begnins, Bassins, Saint-Georges, Volatar, le Vaud, Panzat (Panczat), Montlaçon (Moleyczans), la part de Bière du confessant et le village de Villars 1.

Suit dans le quernet le détail minutieux des hommages, cens, rentes et autres redevances, dus et dues au confessant dans ces divers lieux.

Après la seigneurie de Mont-le-Vieux vient celle de Rolle, procédée de la reconnaissance prêtée sur les mains de Balay par le procureur du magnifique Gaston de Foix et acquise de ce seigneur par le père du confessant.

Celui-ci reconnaît le château de Rolle, avec ses fossés, basses-cours, places et appartenances.

Certain pré de six faucherées, situé proche de Rolle.

Un clos de vigne d’environ cinq poses, situé sous le prieuré de Perroy.

La moitié du four de la ville de Rolle, en indivision avec le seigneur de Mont-le-Grand. /65/

Le ruage du vin, avec indication détaillée de la manière dont ce droit se paye dans la châtellenie de Rolle.

Le tiers de la garde des vignes (de Rolle), en indivision pour les deux autres tiers avec les seigneurs de Mont-le-Grand et du Rosey. La part du confessant vaut annuellement six muids de vin.

La quête du lac, dans certaines limites. Chaque pêcheur doit un trait de filet, au choix du quêteur, depuis le coucher du soleil à son lever. En cas de refus le pêcheur doit payer un ban de trois sols.

La jurisdiction indivise avec le seigneur de Mont-le-Grand, dans les pasquiers communs et charrières publiques de Lubruyan, jusques à l’eau de la Gordane, et à l’entour du Rosey.

Le mère et mixte empire et l’omnimode jurisdiction sur tous les biens qui sont du fief et de l’emphyteose du confessant.

Un clos de vigne à Germagny, avec pressoir.

La moitié des corvées de charrue de Rolle hors des franchises de cette ville et de Mont, et la part du confessant de la panaterie, de la garde et de la seigneurie (dominii) dans la grange de l’hôpital du couvent de Bonmont et sur les étrangers dans les pasquiers et charrières publiques s’ils recourent en premier lieu à son nonce. (Peu clair !)

Quatre poses de vigne en Crochet, jouxte le clos de Bougel appartenant à l’abbaye de Bonmont.

Diverses pièces désignées, au dit Crochet et à Germagny, tenues en domaine.

La généralité de ce que le confessant tient et possède à cause du château de Rolle, en vertu de l’acquisition faite de /66/ Gaston de Foix, à Gilly, Saint-Vincent, Rolle, Germagny, Perroy, Malessert, Hautecourt, Tartegnins, la Rippe, Ver, la Côte (Coste), Mont-le-Grand, Ruyne et la Plantaz, avec l’indication des hommes liges censiers qu’il a dans ces lieux et la spécification des censes, rentes, revenus et usages que ses hommes et d’autres censiers lui doivent. On apprend que les hommes censiers précités lui doivent la panaterie, la chevauchée, les corvées de charrue, qu’ils sont tenus de garder le château de Rolle, d’y veiller, terrailler (excubiare) et bâtir et qu’il a sur eux le mère et mixte empire et l’omnimode jurisdiction ; que les bourgeois de Rolle lui doivent les toises pour leurs maisons, les usages et qu’il a sur eux (il les nomme ses sujets) toute jurisdiction, avec le dernier supplice.

Le quernet d’Amédée de Viry contient enfin la nomenclature des nombreux fiefs et hommages nobles qui relèvent de ses châteaux de Mont-le-Vieux et de Rolle, avec la spécification des biens qui forment ces fiefs.

Voici ceux qui étaient mouvants de Mont-le-Vieux :

1o Le fief des nobles Jean et Jean (sic) Favre (Fabri) de Begnins, fils de feu noble Claude Favre, dans lequel se trouve le moulin du pont de Begnins, avec foule et raisse (scie), et le cours d’eau de la Sisille ; une part de la dime de Begnins, des fonds de terre dans ce lieu tenus en domaine, des hommes liges et censiers, des censes et des hommes justiciables. Le seigneur du Mont-le-Vieux a sur ce fief le droit de dernier supplice, celui de rière-fief, la directe seigneurie, la supériorité et le ressort.

2o Le fief de noble Gabriel Mestral de Begnins 1, qui /67/ comprend des fonds de terre tenus en domaine à Begnins, Luins, Marsins, Sarraul et Vinzel et des censes. Noble Gabriel Mestral a une jurisdiction inférieure et la directe seigneurie sur son fief, la haute jurisdiction appartenant au seigneur de Mont-le-Vieux.

3o Le fief de noble Louis de Pétigny, consistant en fonds de terre à Vinzel, tenus en domaine, sur lesquels le confessant (c’est-à-dire Amédée de Viry) possède la jurisdiction.

4o Le fief de noble Jean Mayor de Romainmotier, qui se compose de maison à Vinzel, avec pièces de terrain tenues en domaine et de censes, puis de domaine et de censes à Luins. Le dit noble Mayor a sur son fief ban et barre de trois sols.

5o Le fief de noble Pierre de Begnins. Ce gentilhomme possède une « maison haute » à Begnins, avec des terres, des prés, des bois et une vigne, tenus en domaine, des censes et un homme lige. Il a la jurisdiction sur son fief, mais le dernier supplice, le rière-fief, la supériorité et le ressort appartiennent au seigneur de Mont-le-Vieux 1. /68/

6o Le fief de noble Amied de Mandalla. Les biens de ce fief consistent en fonds de terre sous le Rippalex, tenus en domaine. La jurisdiction sur le prédit fief appartient au seigneur de Mont-le-Vieux.

7o Le fief de Girard Curnillat de Lausanne, et de Marie Suaud, femme de Mermet Provanna, consistant en domaine et censes à Villars, tenus sous hommage.

8o Le fief de noble Thomas de Grava 1, qui comprend une dime à Tartegnins, des censes et tout ce que le dit Thomas peut tenir dans la seigneurie de Mont-le-Vieux.

9o Le fief de noble Pierre Gaut, tenu sous l’hommage que doit supporter noble Jean de Dullit (et autres). Il consiste en fonds de terre tenus en domaine à Vinzel, et en censes. La jurisdiction sur ce fief appartient au seigneur de Mont-le-Vieux.

10o Le fief de Pierre de Sauvernier, prieur de Cossonay, consistant en fonds de terre à Vinzel, tenus en domaine.

11o Le fief de noble Pierre de Senarclens, tenu sous hommage. Il comprend des fonds de terre en domaine et des censes à Vinzel et tout ce que le dit noble de Senarclens peut posséder dans la seigneurie de Mont-le-Vieux. La jurisdiction et la directe seigneurie sur son fief lui appartiennent, tandis que le dernier supplice est au confessant 2. /69/

12o Le fief de la noble Anthoinaz de Lucinge (femme du noble Huet d’Alliez, seigneur du Rosey). Il est considérable et comprend beaucoup de biens en domaine, des censes, des hommes liges, etc., à Begnins d’abord, puis à Luins, Bassins et Vollatard. Anthoinaz de Lucinge a sur son fief la jurisdiction et la directe seigneurie, mais le dernier supplice, le droit de seigneurie, la supériorité et le ressort appartiennent au seigneur de Mont-le-Vieux. Le fief de Lucinge a été appelé avec le temps fief du Martheray.

13o Le fief de noble Amédée, fils de feu noble Jean Vuillelme de Sarraul. Il consiste en fonds de terre, tenus en domaine à Sarraul, Luins et Marsins, et en censes dues à Sarraul, Luins, Marsins, Longirod, Gland et Burtigny, avec une certaine dîme à Bougy (Baugier). L’omnimode jurisdiction sur ce fief appartient au seigneur de Mont-le-Vieux.

14o Le fief du noble Henri Vuillelme de Sarraul consiste, comme le précédent, en fonds de terre tenus en domaine et en censes à Marsins, Longirod, Gland, Luins et Promenthoux. La jurisdiction sur ce fief appartient au seigneur de Mont-le-Vieux.

15o Le fief de noble Arthaud, fils de noble Jean Mestral. (Celui-ci appartenait à la famille des mestraux de Mont.) Il comprend une maison et des fonds de terre en domaine à Vinzel et des censes à Gilly, Vincy, Tartegnins, le Saugey, Vaux, Rolle, Essertines, Saint-Oyen de Rottères, /70/ Villars, Perroy et Bougy-Millon. Tout ce que le dit noble Arthaud possède dans le mandement de Mont-le-Vieux est de ce fief, sur lequel il a la jurisdiction et la directe seigneurie, tandis que le dernier supplice, le rière-fief, la supériorité et le ressort sont au seigneur de Mont-le-Vieux.

16o Le fief de noble Jacques Mestral de Vincy, fils de noble Michel Mestral. C’est un fief considérable, se composant de « maison haute et maison basse » à Vincy, de beaucoup de fonds de terre dans ce lieu tenus en domaine, de censes au dit Vincy, à Gilly, Tartegnins, Rolle, Dullit, Essertines, Vollataz, Bassins, Burtigny et des hommages liges à Vincy 1. La généralité de ce que le dit noble Jacques possède dans le mandement de Mont-le-Vieux est de ce fief, sur lequel il a la jurisdiction et la directe seigneurie, sous réserve en faveur du seigneur de Mont-le-Vieux du dernier supplice, de la supériorité, du ressort, etc. Dans le nombre des biens du fief du dit noble Jacques Mestral de Vincy se trouve la part de celui-ci de la mestralie en tout le mandement de Mont-le-Vieux, excepté à Begnins et Sarraul. Jacques Mestral et Arthaud Mestral tiennent du confessant Amédée de Viry le fief dit de Rossillon, situé, paraît-il, à Tartegnins, mais étant en dehors des fiefs indiqués ci-dessus.

17o Le fief des nobles Claude et Etienne Morestier, qui comprend des fonds de terre en domaine, à Begnins, des /71/ censes à Bassins, Marsins, Begnins, et la généralité de ce que ces nobles possèdent dans la seigneurie de Mont-le-Vieux. Le seigneur de Mont-le-Vieux a l’omnimode jurisdiction sur le fief des nobles Morestier.

18o Le fief de noble Jacques, fils de feu noble Claude Mestral, tenu sous l’hommage que doit noble Jacques Mestral de Vincy 1. A ce fief appartiennent la maison du dit noble Jacques Mestral à Begnins, avec des fonds de terre tenus en domaine ; son four au dit Begnins valant par année six coupes de froment, mesure de Nyon ; son ruage du vin dans la « ville » de Begnins, se payant à raison de quatre deniers lausannois pour chaque tonneau passant par la dite ville, ce ruage valant deux florins par an ; des vignes à Villars, avec pressoir, celui-ci indivis avec noble Jacques Mestral de Vincy ; des hommages liges à Begnins, avec des censes dans ce lieu, à Bassins, Burtigny, Vincy, Marchissy et Bière. Le seigneur de Mont-le-Vieux a sur ce fief le dernier supplice, le rière-fief, la directe seigneurie, la supériorité et le ressort, et le dit noble Jacques Mestral a la jurisdiction et la directe seigneurie sur les biens qui le composent. Le fief du noble Jacques Mestral de Begnins a reçu la dénomination de fief de Cottens 2. /72/

19o Le fief des nobles Pierre Champion, seigneur de la Bâtie, Antoine Champion, docteur ès lois, chevalier, et Jacques Champion, son frère, seigneur de Romanens, Ballaigues et Lignerolles, sans charge d’hommage. Il consiste en vigne et pressoir à Rossillon et Mont-le-Vieux et en censes à Tartegnins et Essertines.

20o Le fief des nobles Jean, fils de feu noble Jean de Mont, Jean fils de feu noble Claude de Mont et François de Mont son frère 1, consistant en fonds de terre, en domaine et en censes à la Vesenchy (Visenche) 2.

21o Le fief de Coline, fille de feu Guillaume Mestral, femme de noble Jacques Gruz. Il comprend des fonds de terre en domaine à Rossillon, proche de Tartegnins ; la dime et la redime de Luins valant par année 30 coupes de blé (moitié froment et moitié avoine), mesure de Nyon, et 20 setiers de vin ; des censes à Tartegnins, Gilly, Essertines et Saint-Vincent et la généralité de ce que la dite Coline possède dans le mandement de Mont-le-Vieux et Rolle, dès l’eau de Vic à la rivière de l’Aubonne ; plus encore son affouage dans les bois de la Coste, concédé par le confessant, /73/ Amédée de Viry, au dit Guillaume Mestral moyennant un bichet annuel de froment 1.

22o Le fief de Rolette Mestral, femme de noble Pierre de Senarclens. Rolette est sœur de la susnommée Coline et son fief est semblable à celui de cette dernière.

23o L’hommage lige et noble dû par les hoirs et bien-tenants de noble Antonie, fille de feu Louis de Bière, chevalier, à cause de Mont-le-Vieux. Ce fief comprend six livres annuelles de terre, en hommes, rentes et autres possessions à Bière, avec maison haute et jurisdiction sur le dit fief, four, foule et raisse, tenus du seigneur de Mont-le-Vieux.

24o L’hommage lige et noble dû par les hoirs d’Isabelle, veuve de Perrod Bervyczo, de Rolle, pour environ 100 sols lausannois annuels en vignes et censes à Tartegnins, et pour un pré de 3 seyturées au dit lieu 2.

Le quernet d’Amédée de Viry indique les fiefs et hommages nobles qui suivent comme relevant du château de Rolle :

1o Celui des hoirs des nobles Antoine et Jeannette, enfants de feu noble Hudric d’Avenches, avec les choses qu’eux et les hoirs de noble Henri de Colombier tiennent en fief lige et noble du confessant. Cet hommage comprend une maison à Rolle, avec diverses vignes, une cense, etc. La jurisdiction appartient au seigneur de Rolle. /74/

2o L’hommage lige dû par les filles de feu Jean des Mollies pour environ cinq poses de vigne à Perroy.

3o L’hommage lige dû par les hoirs de la précitée Antonie de Bière, pour leurs terres sises en Chastillion, sous Bière.

4o L’hommage lige dû par les hoirs de Jean de Verney, chevalier, pour ce qu’ils possèdent à Perroy, dans la châtellenie de Rolle 1, valant environ 20 livres lausannoises annuelles ; le clos de vigne de Margencel, de 4 poses, tenu à leurs mains, et autres vignes, le Chasnoz sur Perroy, avec terres et censes ; une maison à Bougy-Millon, avec terres et censes à Perroy et Hautecour ; des censes à Germagny, au Saugey et à Bursins. La jurisdiction sur ce fief appartient au seigneur de Rolle 2.

Amédée de Viry doit pour son fief de Mont-le-Vieux et Rolle un hommage unique, mais son quernet n’indique pas en combien de cavaliers cet hommage doit consister.

Les sujets de l’abbaye de Bonmont à Vollatar, Montlaçon et Saint-Oyen de Rottères, lieux appartenant au mandement de Mont-le-Vieux, étaient soumis à la haute jurisdiction d’Amédée de Viry. En l’année 1501, le monastère de Bonmont adresse une requête au duc Philibert de Savoie, portant plainte de ce que les officiers de Mont-le-Vieux /75/ contraignaient les sujets du dit couvent et surtout ceux des trois villages susnommés 1, sous de grosses amendes, à suivre en armes la bannière du dit mandement, quoique l’association qui existait entre le duc de Savoie et le dit couvent 2 les en exemptât dans le présent cas. Bonmont prie le duc de remédier à cet état de choses, les sujets du couvent, aux termes de l’association précitée, ne pouvant être contraints à aucun service, usage, etc., sauf en trois cas, au nombre desquels le cas présent ne se trouve pas. Il fut fait droit à la requête du couvent, car le 26 octobre 1501 le duc de Savoie adresse un mandement au châtelain, au clerc de Mont-le-Vieux et à ses autres officiers médiats et immédiats, ainsi qu’à leurs lieutenants, mestraux et sergents généraux, portant défense d’inquiéter, amender ou poursuivre les sujets de l’abbaye de Bonmont à raison des faits mentionnés ci-dessus 3.

Le Vaud, village situé dans la même contrée et appartenant au couvent de Bonmont, faisait aussi partie du mandement de Mont-le-Vieux. On trouve, sous la date du 26 mars 1514, le procès-verbal de l’adjudication du corps et des biens du nommé Jacques Bessons, autrement Peccouz, de la Roche, habitant du Vaud, lequel ayant été emprisonné par le châtelain de ce lieu de la part de l’abbaye de Bonmont, pour cause de vol, s’était lui-même pendu dans sa prison. Or, le dit châtelain ayant fait apporter le /76/ corps du détenu devant la cour de justice du Vaud, celle-ci prononça que le corps du dit Bessons serait enterré sous le gibet et ses biens confisqués en faveur du couvent de Bonmont. En vertu de cette sentence, le châtelain précité fit la remise du cadavre entre les mains de Jean Bolat, châtelain de Mont-le-Vieux, au nom du seigneur de Viry, le dit Bolat affirmant que ce dernier représentait le feu sire Louis de Vaud 1. Le dernier supplice sur les sujets de Bonmont au Vaud appartenait au seigneur de Mont-le-Vieux.

Amédée (IV), baron et seigneur de Viry, Coppet, Rolle (et Mont-le-Vieux) et la Perrière, apparaît encore le lundi après la Saint-Denis 1512, à l’occasion d’une saisie de meubles, faite à l’instance du chapitre de Lausanne, à l’un de ses hommes 2.

Il avait reçu en 1497, du duc de Savoie, l’investiture des terres de Coppet, Rolle et Mont-le-Vieux 3.

Ce seigneur avait épousé, en 1478, Hélène, fille de Bernard de Menthon, seigneur du lieu de ce nom et d’autres lieux, poignardé l’année suivante dans la rue d’Allaman par Philibert de Compey, seigneur de Thorens 4.

Amédée (IV) de Viry ne vivait plus le 21 juin 1520, date à laquelle son fils Michel apparaît comme seigneur de Mont-le-Vieux et Rolle dans un accord qui mit fin à un différend qu’il eut avec Michel de Savoie, prieur commendataire de Romainmotier, demandeur. L’objet du litige /77/ était la détention d’un malfaiteur, pris par les officiers de Michel de Viry, sur le lac, sous Dullit, tandis que le prieur de Romainmotier prétendait avoir au village de Dullit et dans tout son territoire, et cela à cause du château de Bursins, les mêmes droits de mère et mixte empire et d’omnimode jurisdiction qu’il exerçait dans les villages de Bursins et de Verney. Il demandait donc que le détenu lui fût remis. Michel de Viry affirmait en revanche que la seigneurie et la jurisdiction lui appartenaient à Dullit, particulièrement sur les étrangers, puisque les nobles donzels de Dullit avaient leurs maisons, des domaines et des hommes tenant d’eux plusieurs possessions et fiefs de leur directe seigneurie, sur lesquels les prédits nobles de Dullit avaient l’omnimode jurisdiction ; ceux-ci devant remettre les malfaiteurs, condamnés par leurs officiers pour leurs crimes à une peine corporelle, au dit seigneur du château de Mont-le-Vieux, en qualité de haut seigneur, auquel appartenait le mère empire. Un certain traité, jadis fait entre le prieur de Romainmotier et le noble Gallois de Viry, avait été produit dans le cours de la difficulté. Les parties tombèrent d’accord de le maintenir en tout son contenu, avec l’explication que chacune des parties aurait sur ses hommes et fiefs, à Dullit, la jurisdiction à laquelle elle prétendait, mais qu’à l’égard des étrangers soit avenaires, celui des officiers des deux parties qui serait le premier requis, par clame ou autrement, d’exercer la justice contre un avenaire arrêté, soit contre un passant dans le territoire de Dullit arrêté en flagrant délit, que cet officier exercerait cette justice à l’égard des charrières publiques et terrains communs du dit territoire, et qu’en cas de besoin il condamnerait ce coupable selon l’exigence du /78/ cas et jouirait des biens du condamné comme de ceux des sujets de son seigneur. Cet accord est daté du château de Bursins.

Michel de Viry, qui fut aussi baron de Coppet, aliéna ses terres de Rolle et Mont-le-Vieux ; toutefois il règne quelque obscurité au sujet de cette aliénation, motivée probablement par des nécessités de finance 1. Il est certain que le duc Charles de Savoie fit l’acquisition de Mont-le-Vieux entre les années 1520 et 1531 et qu’il revendit cette seigneurie, avec toutes ses dépendances, au révérend seigneur Nicolas de Diesbach, élu évêque de Bâle, pour le prix de 5000 écus d’or, au coin du roi de France, tout en retenant le droit de la racheter pour le même prix.

Il est positif encore que le duc Charles de Savoie, à la date du 8 avril 1531, fit cession et remise de ce droit de rachat à Jean-Amédée de Beaufort, seigneur de Rolle, baron de Chivron et de Salagine, et à Claude de Rye, son épouse 2.

On n’indique pas à quel titre Jean-Amédée de Beaufort, qui appartenait à une illustre maison du duché de Savoie, /79/ sortie, paraît-il, de la même souche que celle de Menthon 1, était devenu seigneur de Rolle. Il se pourrait que son droit à cette seigneurie provînt de Claude de Rye, son épouse, que nous trouverons s’intitulant dame de Rolle, et agissant en cette qualité. Jean-Amédée de Beaufort, dit M. de Rolle, était un proche parent des maisons de Gruyère et de Vergy 2. D’autre part, Michel de Viry était un parent rapproché de Claude de Vergy, seigneur de Champlite, Fonvent (aussi Fonvens), Champvent et d’autres lieux, maréchal et gouverneur du comté de Bourgogne, chevalier de la Toison d’or, dont il avait épousé la sœur, Pauline de Vergy, encore vivante le 9 juin 1557 3. /80/

Comme Michel, baron de Viry, seigneur de Coppet, vivait encore dans l’année 1539 1, ce n’est donc pas à titre d’héritage que Jean-Amédée de Beaufort et son épouse étaient devenus seigneurs de Rolle, mais on doit présumer que cela avait eu lieu à titre d’acquisition, nonobstant les liens de parenté qui pouvaient exister entre eux et Michel de Viry et son épouse. Toutefois, la transmission de la seigneurie de Rolle, de Michel de Viry à Jean-Amédée de Beaufort et à son épouse, est un second point obscur dans l’histoire de cette seigneurie.

On trouve aussi Beaufort devenu seigneur de Coppet, mais il n’en prend pas le titre en 1543, lorsqu’il reconnut ses terres de Rolle et Mont-le-Vieux en faveur de LL. EE. de Berne.

Jean-Amédée de Beaufort et son épouse firent usage du droit de rachat que leur avait cédé le duc Charles de /81/ Savoie à l’égard de Mont-le-Vieux, mais ils ne paraissent pas avoir payé les 5000 écus d’or, prix de ce rachat, puisque ce fut le trésorier bernois, Jean Steiger, qui les acquitta à LL. EE. de Berne, colloquées à la place du duc de Savoie, lorsqu’il acquit en 1558, les terres de Rolle et Mont-le-Vieux. (Voir plus loin.)

Lors de la conquête du Pays de Vaud par les Bernois, les vainqueurs se saisirent des seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux. Le 8 juillet 1536, Claude de Rye, dame de ces deux seigneuries, confirme, à Montliboz, au diocèse de Besançon, dans le comté de Bourgogne, l’hommage que le notaire Rodolphe Pictet, de Rolle, a prêté, en son nom, aux seigneurs de Berne, pour les seigneuries précitées. La dite dame, par composition, livrerait aux nouveaux maîtres du pays 60 écus d’or à la Saint-Michel prochaine. Moyennant l’hommage prêté, les Bernois levèrent la mainmise sur les seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux 1.

Le 1er février 1540, « Claude de Rye, dame de Mont-le-Vieux et Rolle, femme du magnifique et puissant seigneur Jean-Amyed de Beaulfort, baron, seigneur de Chivron et de Sallagine, » lode l’abergement fait par noble Claude d’Alinge, de Rolle, d’une maison, dite la Croix blanche, située à Rolle, avec jardin derrière, laquelle appartenait au fief noble de la dite dame 2.

On peut inférer, nous semble-t-il, des deux citations précédentes, que Jean-Amédée de Beaufort était seigneur de Rolle du chef de son épouse. /82/

La reconnaissance, pour les châteaux et mandements de Rolle et Mont-le-Vieux, faite en faveur des seigneurs de Berne, le 8 avril 1543, sur les mains de Jean Lando, commissaire général, par le « noble et puissant Jean-Amédée de Beaufort, baronnet, seigneur de Chivron, Salagnye (Salagine), Mont-le-Vieux et Rolle et noble et généreuse dame Claude de Rye, sa femme, » existe dans nos archives cantonales et forme un gros volume écrit en langue latine. Elle est basée sur la reconnaissance d’Amédée de Viry, de l’année 1493, faite sur les mains de Quisard, à l’égard de laquelle nous sommes entré dans bien des détails qu’il serait fastidieux de répéter ici.

Les confessants, dans cette reconnaissance, n’indiquent d’autre cause-ayance que la remise et cession que leur a faite le duc Charles de Savoie, le 8 avril 1531, du droit de rachat de la seigneurie de Mont-le-Vieux, vendue par lui au révérend Nicolas de Diesbach, élu évêque de Bâle.

Voici du reste l’indication des fiefs et hommages nobles qui relevaient à cette époque des châteaux de Mont-le-Vieux et Rolle et qui sont mentionnés dans le quernet des confessants :

1. Le fief de noble Claude d’Alliez, seigneur du Rosey et de Corbières (Corberie) et coseigneur de Vufflens. C’est le fief du Martheray à Begnins, qui appartenait à Anthoinaz de Lucinge, femme de Huet d’Alliez, lors de la reconnaissance d’Amédé de Viry, sur les mains de Quisard.

2. Le fief du noble Jacques de Viry, héritier du noble Louis de Pétigny. (Voir ci-devant pag. 67.)

3. Le fief des nobles frères François, Jacques et Claude de Senarclens. Ceux -ci doivent deux hommages au seigneur de Mont-le-Vieux, desquels l’un est vraisemblablement dû /83/ pour le fief de Rolette Mestral, femme de noble Pierre de Senarclens, mentionné dans la reconnaissance d’Amédée de Viry sur les mains de Quisard.

4. Le fief de noble Jean Mayor de Romainmotier.

5. Le fief de noble Jean Mestral, d’Aubonne (de la famille des mestraux des Monts, croyons-nous).

6. Le fief de Philiberte, fille de feu noble Etienne de Dullit, femme de noble François Mestral (de la branche des seigneurs d’Aruffens).

7. Le fief de noble Claude d’Alinges, relevant du château de Rolle.

8. Le fief de noble François de Gruyère d’Aigremont. C’est celui que tenait Pierre de Sauvernier, prieur de Cossonay, à l’époque de la reconnaissance d’Amédée de Viry 1.

9. Le fief des nobles Jacques et Pierre Fabre (Fabry) de Begnins.

10. Le fief de noble Michel, fils de feu noble François fils de feu noble Arthaud Mestral de Vincy. C’est un fief considérable.

11. Le fief des hoirs de noble Hudric d’Avenches qui relevait du château de Rolle.

12. Le fief de noble Amédée Vuillerme de Sarraul.

13. Le fief des hoirs de noble Amédée Amundalla (de Mandalla).

14. Le fief des nobles Michel de Begnins et François Marchand.

15. Le fief des nobles Guillaume et Claude Vuillerme de Sarraul. /84/

16. Le fief de noble Jean Mestral, seigneur d’Aruffens, qui est celui que tenait, lors de la reconnaissance d’Amédée de Viry, noble Jacques Mestral de Vincy, son père, fils de feu Michel 1.

17. Le fief de Girard Curnilliat et de Marie, femme de Mermier Provannaz. (Voir ci devant, pag. 68.)

18. Le fief de noble Pierre Mestral, seigneur de Cottens qui est celui que tenait noble Jacques Mestral, fils de Claude, sous l’hommage dû par N. Jacques Mestral de Vincy, fils de Michel, lors de la reconnaissance d’Amédée de Viry, sur les mains de Quisard 2.

19. Le fief de noble François Chalon et des nobles Jacques et François de Mont. François Chalon tenait la part du fief de Mont, procédée de N. Jean de Mont, dit l’aîné, seigneur de Sévery.

20. Le fief de noble François de Grana (peut-être de Grava. Voy. ci-devant, pag. 68).

21. Le fief de noble Jean Equitardi (Ecuyer ?), bourgeois de Nyon.

22 et 23. L’hommage lige dû par les hoirs de Jean des Mollies (de Molliis) et celui dû par Etienne et Jean Badel. /85/

Jean Amédée de Beaufort, dérangé dans ses affaires (voir plus loin), aliéna le grand village de Begnins, l’un des lieux les plus importants de sa seigneurie de Mont-le-Vieux. Cette aliénation eut lieu le 7 février 1544, en faveur du noble André de Begnins, moyennant le prix de 900 écus d’or. En faisant cette vente Beaufort avait droit et titre du duc Charles de Savoie, lequel, de son côté, avait eu droit et titre du défunt magnifique seigneur Michel, baron et seigneur de Viry. Nous avons précédemment parlé de l’ancienne famille féodale des nobles de Begnins, déjà marquante au XIIe siècle.

Beaufort vendit en même temps les droits de mouvance et de supériorité qu’il avait à l’égard des fiefs que divers gentilshommes tenaient à Begnins et dans les environs de ce lieu, à cause de Mont-le-Vieux, savoir :

1. Le fief de noble Pierre Mestral, coseigneur de Cottens, situé à Begnins, Serraux, Villars, Bassins, Burtigny, Marchissy, Perroy, Vinzel, Essertines, Bière et Bérolles.

2. Le fief de noble Bernard, fils de feu noble Michel Mestral (de Begnins) 1.

3. Le fief de noble Jean, fils de noble Guillaume Vuillelme de Serraux.

4. Le fief des nobles Jacques, Pierre et Urbain Favre.

5. Le fief de Claude Vuillelme de Serraux.

6. Le fief de noble Jean Mestral, seigneur d’Aruffens.

7. Le fief de noble Claude d’Alliez, seigneur du Rosey.

8. Le fief de noble François Marchand, de Cossonay.

9. Le fief des Badel, de Bassins. /86/

L’acquéreur, le précité noble André de Begnins, qualifié de seigneur du dit Begnins, de Sainte Juillie et Chilliond, reconnut, le 6 mai 1548, sur les mains du notaire Jean Saubre, en faveur de LL. EE. de Berne, les biens qu’il avait acquis de Jean-Amédée de Beaufort 1. Du reste, la famille Steiger, de Berne, après avoir fait l’acquisition des seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux, fit le retrait féodal du village de Begnins, avec ses fiefs et arrière-fiefs, et cela antérieurement à l’année 1597.

L’histoire du comté de Gruyère, par le professeur Hisely, nous fournit quelques détails sur Jean-Amédée de Beaufort, seigneur de Rolle, parent du comte Michel de Gruyère, qui le nommait son frère 2 et fort en relation avec lui. L’ouvrage précité ne fait pas un portrait fort avantageux de M. de Rolle. Comme le comte Michel de Gruyère et François (II) de Gingins, seigneur du Châtelard, il avait été enfant d’honneur du roi de France. Sa part à la ligue des gentilshommes de la Cuiller contre Genève avait été active et il s’était acquis quelque renom dans le métier des armes. Du reste il était aventureux, dépensier et, comme le comte Michel de Gruyère, grand faiseur d’affaires. Devenu veuf de Claude de Rye, dont il fut sans doute l’héritier, il épousa Françoise de la Palu 3, fille de /87/ la comtesse de Varax 1 en Bresse, après l’avoir enlevée, de son bon gré et à son instance, dans l’année 1549.

Cet enlèvement fit un grand éclat. La comtesse de Varax poursuivit avec acharnement le ravisseur, auquel le comte de Gruyère avait donné asile dans son comté. Cette dame intéressa les villes de Berne 2 et de Fribourg et même l’empereur et le roi de France dans sa querelle et des complications diplomatiques furent sur le point d’en sortir 3. Beaufort ne pouvait plus être de la première jeunesse lors de ses aventures avec Mlle de la Palu, à laquelle il avait néanmoins inspiré une vive passion.

Ce baron de Rolle et Mont-le-Vieux, malgré le mauvais état de ses affaires, acquit néanmoins, en 1544, du /88/ trésorier bernois Jean Steiger, la baronnie de Mont-le-Grand (limitrophe des siennes et fort entremêlée avec elles), que ce haut magistrat avait acquise l’année précédente. Toutefois Beaufort, sans doute fortement atteint par la faillite du comte Michel de Gruyère, son parent et son ami, avec lequel il était fort en affaires, ne put garder cette seigneurie, qui retourna au vendeur 1. Il paraît même que le comte Michel était devenu possesseur temporaire des terres de Rolle et Mont-le-Vieux et de Coppet, par suite de cautionnements qu’il avait faits pour son parent, et afin de se récupérer de ceux-ci. En 1547, le comte Michel s’était constitué arrière-garant de deux bourgeois de Berne, qui avaient cautionné Jean-Amédée de Beaufort de la somme de 1240 écus d’or dus à la ville de Mulhouse dont les magistrats se disposaient à poursuivre ce baron. Celui-ci engagea au comte la baronnie de Chivron et les seigneuries de Salagine, Rolle, Mont-le-Vieux et Coppet, avec leurs appartenances 2. Rolle et Coppet sont du nombre des biens engagés par le comte Michel à ses sujets de la Basse-Gruyère, le 19 janvier 1550, lesquels le cautionneraient pour un emprunt de 24000 écus d’or 3. En l’absence de Jean-Amédée de Beaufort, le comte Michel devait administrer les terres de Coppet, Rolle et Mont-le-Vieux 4. Le dit comte s’était plaint naguères (en 1550) du bailli de Nyon, qui le molestait et « travaillait » au sujet de la taille due par les biens qu’il possédait dans le bailliage de ce nom. Il s’agissait sans doute des fiefs de Jean-Amédée de Beaufort, /89/ que le comte Michel avait administrés en l’absence de son cousin et dont il était, paraît-il, devenu possesseur. Dans un acte du 18 décembre 1550, il est dit que, touchant Coppet, Rolle et Mont-le-Vieux, le comte Michel a fait exhibition aux ambassadeurs de Berne, des amodiations qu’il avait faites. Mais déjà sept mois auparavant, à l’occasion de l’emprunt ci-dessus mentionné, il avait obligé à ses cautions de la Basse-Gruyère, entre autres biens et seigneuries, Rolle avec toutes ses dépendances et Coppet 1. Le comte Michel avait ses châtelains dans les châteaux de Bourjod, Corsier, Aubonne, Mont, Rolle et Coppet, Divonne et la Bâtie. Un jour vint à la Bâtie un messager portant au comte Michel une lettre de LL. EE. de Berne, qui apprit à ce seigneur que d’après un rapport de leur bailli de Gex, des gentilshommes de M. de Rolle devaient venir vers lui à la Bâtie « avec cottes de mailles et jacques, à la manière des gens de guerre, ce qui était contre mode et façon de vivre 2. » Ceci, paraît-il, avait lieu en août 1550. Le comte Michel conspirait contre Berne et Beaufort le secondait.

Le trésorier Jean Steiger, peut- être le plus riche Bernois de son époque 3, déjà possesseur de la baronnie de Mont-le-Grand, le devint aussi de celle de Rolle et Mont-le-Vieux et réunit ainsi dans ses mains ces trois belles terres. Il en fit l’acquisition :
1o En payant à LL. EE. de Berne, comme colloquées à la place des jadis ducs de Savoie, le 24 janvier 1558, la somme de 5000 écus d’or, au coin du roi de /90/ France, pour le droit de rachat qu’Elles avaient à l’égard des terres de Mont-le-Vieux et Rolle 1, anciennement engagées par les prénommés ducs au noble et révérend seigneur Nicolas de Diesbach, protonotaire apostolique, commendataire perpétuel du prieuré Saint-Jean de Grandson et de l’abbaye de la Maison-Dieu (Casa-Dei), doyen de l’église épiscopale de Bâle 2.
2o En obtenant, le 28 juillet de la même année, de certains créanciers (de Beaufort ou du comte Michel de Gruyère ?) nommés 3, la cession en faveur du dit trésorier, de leurs droits et prétentions sur les prédites baronnies, moyennant le prix de 3900 écus d’or (acte signé Zurkinden et Telmann, notaires de Berne 4 ).

Le trésorier Jean Steiger devint avoyer de Berne le 30 mars 1562 et mourut le 10 février 1582, laissant deux fils mineurs, Jean et Georges, que lui avait donnés sa seconde /91/ femme, Madeleine Naegueli, fille du célèbre avoyer de ce nom.

Le gouvernement bernois avait arrondi les seigneuries qu’il avait acquises en lui inféodant les biens d’église qui s’y trouvaient situés, entre autres ceux du prieuré de Sainte-Marie de Bière, relevant de celui d’Etoy, qui lui-même dépendait de l’hôpital du Mont-Joux 1.

« Les nobles, puissants et généreux seigneurs Jean et Georges Steiger, frères, fils de l’illustre et puissant seigneur Jean Steiger, en son vivant avoyer de Berne, baron de Rolle et Mont-le-Vieux, seigneur de Mont-le-Grand et Bière, » firent le 27 octobre 1597, le partage des terres que nous venons de nommer. Il fut moyenné par Urbain Quisard, seigneur de Crans et châtelain de Nyon, Jean-François de Martines, seigneur de Bourjod, châtelain de Rolle et Mont-le-Vieux, Christophle Rolaz, châtelain de Mont-le-Grand et Hugues Teste, notaire, commissaire des frères copartageants, lesquels s’assemblèrent à cet effet au château de Rolle, le 7 décembre 1596. Une limitation générale entre les seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux, d’un côté, et Mont-le-Grand, de l’autre, fut établie. Le partage du côté de vent comprendrait la seigneurie de Rolle et Mont-le-Vieux, avec toutes les autorités, droits, possessions et prééminences qui y appartenaient à la seigneurie de Mont-le-Grand, dans la ville de Rolle, à Bursinel, Gilly et autres lieux. Le partage de Mont-le -Grand, soit celui du /92/ côté de bise, comprendrait de son côté toutes les autorités, droits, possessions et prééminences que la seigneurie de Rolle et Mont-le-Vieux avait dans celle de Mont-le-Grand, à Mont, Perroy, Villars et ailleurs. Par cette disposition on obviait au grand entrelacement territorial qui existait entre ces seigneuries. Leur séparation commencerait dès le milieu du lac, en tirant au « nant » appelé « la gollie de Rive » sous la grange de noble Jean Trolliet dit d’Alinges, appelée la grange de Mont. De là elle suivrait tant les anciennes limites que de nouvelles établies par des bornes qui seraient plantées et aboutirait au « nant » de Prévondavaux, point séparant les seigneuries de Rolle, Mont-le-Vieux et Mont-le-Grand d’avec la seigneurie d’Aubonne. Dans la part de Rolle et Mont-le-Vieux, seraient : la ville de Rolle, le « chesaux » du château de Mont-le-Vieux, Bugnoux, Tartegnins, Vincy, Saint-Vincent, Vinzel, Luins, Begnins, Dullit, Saint-Bonnet, Bursinel, Ougenet, le Vaud, Vollata, Penzat et Mollanson. (Gilly et Sarraux ne sont pas indiqués dans cette nomenclature, vraisemblablement par suite d’oubli de copiste, car ces lieux appartenaient à la seigneurie de Mont-le-Vieux). Puis, la seigneurie de Bière, dépendante des dites seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux et de Mont-le-Grand ; enfin, le prieuré de Bière, comprenant les acquisitions, faites dans le territoire du dit Bière, des nobles Grasset et du seigneur de Dusilliez.

Les indominures de ce partage seraient le château de Rolle, avec ses appartenances ; la maison, « truict, » vergier et clos de vigne de Châtaigneraie (Chastagnériaz), le tout contenant environ trente-deux poses 1  ; la grange, dite des /93/ Cordelières, autrefois « truict, » avec une pièce de vigne d’environ sept poses ; une pose de vigne, en Sousville, au territoire de Mont ; le pré-record de Vers, d’environ quinze seyturées ; une pièce de pré-record d’environ huit seyturées, en la Combe du moulin 1  ; un mas de bois en Prévondavaux, contenant environ soixante poses ; la moitié des deux bois appelés les Costes de Mont et de Viry, contenant environ deux cents poses.

Pour indominures de la seigneurie de Bière ce partage aurait au dit Bière, une maison, avec jardin et pré-record, le tout contigu et contenant environ huit seyturées ; le tiers-fruit d’une pièce de vigne à Etoy, contenant environ sept poses, avec « l’usage de trollier au truict et reposer le vin au cellier de la maison de laquelle les dites vignes sont dépendantes; » deux mas de menu bois, l’un ès Vaux du Tolore, l’autre au bas de la Costaz.

Ce partage comprendrait tous les droits, prééminences, jurisdictions, mère et mixte empire, hommes, hommages, censes, revenus, usages, etc., qui lui appartiennent.

Dans le partage du côté de bise soit celui de la seigneurie de Mont-le-Grand, se trouveraient les lieux suivants : Mont-le-Grand, Germagny, Hautecour, Perroy, Bougy-Millon, Villars, le Chasnoz sur Perroy, le Chabloz sur le Mont, Châtel, Essertines, et Saint-Oyen de Rottères. De plus, « l’entier revenu de la seigneurie de Mollens, » Bérolles, Ballens, et les acquisitions faites des nobles /94/ Jacques de Montricher, André Ferlin et du seigneur de Dusilliez, dans les territoires de Mollens, Bérolles et Ballens.

A l’égard des indominures de ce partage, elles seraient : la maison forte du dit Mont-le-Grand, avec jardins vergiers et chenevières ; une autre maison située là auprès avec un mas d’environ vingt-deux poses de vigne ; au Vorzier, une autre pièce de vigne d’environ deux poses ; au même territoire, une autre pièce de vigne d’environ une pose et demie ; la vigne de Forrachenaz d’environ une pose et demie ; la vigne dite du Four, ès Nez, d’une pose ; trois poses de vigne à devoir lever au-dessus du clos de Châtaignerée, dans le partage de Mont-le-Vieux, avec fief, seigneurie et jurisdiction sur icelles, mais venant à être aliénées les dits droits de fief et jurisdiction retourneront au seigneur de Mont-le-Vieux ; une pièce de pré d’environ cinq seyturées, en Pertuis, au territoire de Mont ; une pièce de pré d’environ neuf seyturées, appelée les grandes Bérenches, au territoire d’Essertines ; une autre pièce de pré d’environ quatre seyturées et le pré des petites Bérenches, de trois seyturées ; sept pièces de pré, au territoire de Saint-Oyen, contenant ensemble huit seyturées ; un pré au territoire de Mont, procédé de la cure, contenant environ une seyturée ; le mas de bois de Fayay, de vingt-huit poses ; la moitié des deux mas de bois, dits les Costes de Mont et de Viry, contenant environ deux cents poses ; le bois de la Colombière au territoire de Mont contenant environ cinq poses ; toutes les terres (vacantes) et « tactes » existant dans la dite seigneurie de Mont-le-Grand, avec tous les hommes, hommages, censes, dîmes, fours, moulins, battoirs, raisses (scies), « perrières, » gardes de vigne, pêches, chasses, leydes et autres biens et revenus quelconques, /95/ autorités, mère et mixte empire et omnimode jurisdiction, cures, chapelles, corvées, premices, etc., appartenant à la dite seigneurie de Mont-le-Grand. A l’égard des hommages et fief nobles, dont il y a davantage dans la seigneurie de Rolle et Mont-le-Vieux que dans celle de Mont-le-Grand, les possesseurs de ces fiefs desserviraient le devoir d’hommage en faveur du seigneur dans la seigneurie duquel ils demeuraient personnellement, toutefois ils reconnaîtraient, en faveur du seigneur de l’autre seigneurie, ce qu’ils pourraient posséder dans celle-ci. Du reste, les dîmes de blé, de vin et la garde des vignes, appartenant à chaque seigneurie, se percevraient dans tous les lieux accoutumés s’étendant dans l’une et l’autre des dites seigneuries, sans préjudice des jurisdictions de chacune d’elles.

Jean Steiger, l’aîné des deux fils de l’avoyer Steiger, eut le partage de Mont-le-Vieux et Rolle et son frère Georges obtint celui de Mont-le-Grand.

En considération de ce que les bâtiments du premier de ces partages prévalaient ceux du second, Jean Steiger se chargerait seul du payement de 900 écus encore dus à quelques seigneurs de Bâle pour reste d’acquis des seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux 1. D’un autre côté, en considération de ce que les vignes du seigneur de Mont-le-Grand étaient plus productives (« fructueuses ») que celles de l’autre partage, la dette due aux deux frères par le commissaire Teste appartiendrait au seul Jean Steiger. Chaque frère supporterait les charges incombant à son partage ; le seigneur de Rolle et Mont-le-Vieux payerait la /96/ cense due à LL. EE. à cause du prieuré de Bière, laquelle se payait au receveur d’Etoy ; il payerait de plus huit florins de cense qui se livraient ordinairement au même receveur, aussi deux livres de cire dues au château de Morges, avec la cense telle qu’elle se trouvera due à l’abbaye d’Oujon. Il supporterait entièrement la pension du ministre de Bière et la moitié de celle du ministre de Rolle, tant en argent qu’en froment, messel et avoine, et il payerait la pension du maître d’école de Rolle, selon sa libéralité et pendant le temps qu’il lui plairait 1. Le seigneur de Mont-le-Grand supporterait l’autre moitié de la pension du ministre de Rolle et Perroy et ce qui est accoutumé d’être payé au ministre de Gimel, Mont, Essertines et Saint-Oyen 2. Les biens acquis de noble Jean de Mont, d’Aubonne et de feu égrège Abraham Taschet de Romainmotier, n’entreraient pas dans le présent partage 3. Celui-ci fut fait sous les sceaux de Joseph de Gingins, baron de La-Sarra et de Jean François de Martines, seigneur de Bourjod, « sans leur préjudice. » LL. EE. de Berne avaient donné leur approbation au traité de partage des frères Steiger, le 24 septembre précédent 4.

Jean (II) Steiger, qui fut baron de Rolle et Mont-le-Vieux et seigneur de Bière par les partages ci-dessus /97/ rapportés, était né en 1573. Il devint membre du Grand Conseil de Berne en 1596 et bailli de Nyon en 1603. Il entra dans le Sénat (soit Petit Conseil) en 1611, fut bailli de Lausanne en 1612 et de nouveau sénateur en 1619. Ce seigneur décéda en 1621, laissant une nombreuse postérité de Marguerite Tscharner, qu’il avait épousée en 1594. C’est lui qui fit, le 1er juin 1615, pour le prix de 1700 ducatons, l’acquisition du château du Rosey, près de Rolle et d’une partie de la seigneurie qui en dépendait. (Le reste de cette seigneurie fut acquis par N. François de Senarclens, coseigneur de Grancy, et dame Françoise de Mionnax, veuve de Bernard d’Alinges, baron de Coudrée desquels il passa aux nobles Arpeau 1.)

Les fils et héritiers de Jean (II) Steiger, baron de Rolle et Mont-le-Vieux, possédaient en commun cette terre lorsqu’ils la reconnurent en faveur de LL. EE. de Berne, sur les mains du commissaire général Bulet, le 17 novembre 1627. Cette reconnaissance fut faite par Jean-François, l’aîné d’entre eux, tant en son propre nom qu’en celui de ses frères David, Jean, Georges et Jacob (Jacques) Steiger, tous ensemble héritiers de leur père 2. Elle rappelle les /98/ titres suivants : Le quernet prêté le 18 avril 1543, pour Rolle et Mont-le-Vieux, par Jean-Amédée de Beaufort et Claude de Rye, son épouse, puis le quernet prêté pour les mêmes seigneuries par Amé, baron de Viry, de Rolle et Mont-le-Vieux ; la reconnaissance faite pour Mont-le-Grand, en faveur de LL. EE. de Berne, par Michel, comte de Gruyère, le 18 décembre 1550 ; la reconnaissance pour la même terre, faite sur les mains de Balay, par Aymé de La-Sarra, héritier de messire Arthaud de Mont ; enfin la remise faite aux prédécesseurs des confessants, par LL. EE. de Berne, des biens et revenus ecclésiastiques dans les baronnies de Rolle et Mont. Les confessants tenaient les seigneuries reconnues en vertu des partages faits le 27 octobre 1597 entre leur défunt père et son frère Georges Steiger, et ceux-ci les possédaient par succession de leur père, l’avoyer Jean Steiger, qui les avait acquises aux titres que nous avons précédemment indiqués. (Voir ci-devant, pag. 91.)

La reconnaissance des confessants, dans laquelle sont énumérés tous les droits de la seigneurie de Rolle et Mont-le-Vieux, nous fait connaître quelques circonstances qui ne sont pas mentionnées dans le traité de partage du 27 octobre 1597. On y apprend, par exemple, que le four de Rolle rapportait aux confessants 100 florins d’amodiation par année ; que le ruage du vin était d’un rapport annuel d’environ 7 florins ; que la quête du poisson se percevait de chaque bateau pêchant, dès la pierre appelée Moraz, sous Dullit, jusqu’à la « gollie de Rivaz, » sous la maison appelée de Mont, appartenant aux hoirs de noble Jean Trolliet et que le reste de la dite quête appartenait au seigneur de Mont-le-Grand ; que chaque faisant feu au village de /99/ Bugnoux devait pour la « gueytte » un quarteron de messel ; que les confessants tenaient les « murailles, places et chesaulx » du château de Mont-le-Vieux, avec toutes leurs appartenances et dépendances ; enfin qu’ils tenaient des hommages ruraux dans la ville de Rolle, à Gilly, Vinzel, Tartegnins, Vincy, Bugnoux, Begnins, Luins, Dullit et Bursinel, dont le produit annuel est indiqué avec celui des censes qui leur étaient dues. Malheureusement, deux feuillets enlevés dans la grosse Bulet ne nous permettent pas de connaître la somme, tant en argent qu’en grains, vin, huile de noix, chapons, poules, etc., à laquelle s’élevait la totalité du produit des prénommés hommages ruraux et cens. Cette lacune regrettable comprend aussi le commencement de l’énumération des fiefs et hommages nobles qui relevaient des seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux et dont la plupart étoient mouvants de cette seigneurie-ci. Voici ceux qui sont indiqués dans le quernet des frères confessants :

1. L’hommage noble et lige dû par les nobles Isaac et François de Senarclens, fils de noble François, pour des fiefs à Vinzel et dans les lieux circonvoisins, selon le quernet prêté par leur prénommé père sur les mains du commissaire Teste.

2. Un autre hommage lige et noble dû par les mêmes frères de Senarclens, pour d’autres biens et revenus, tenus par eux comme héritiers de leur père, aux villages de Tartegnins, Gilly, Luins, Saint-Vincent, Essertines et dans les lieux voisins, aussi à forme du quernet rendu sur les mains d’égrège Teste.

3. Les hommages nobles dus par noble Jean Magnin, de Genève, pour quelques revenus à Begnins, comme colloqué /100/ à la place de noble François de Vaudan, en conformité des quernets précédents.

4. Les hommages nobles dus par noble et puissant Imbert de Diesbach, du Grand Conseil de Berne, comme père et administrateur de ses enfants eus de feu dame Catherine Mestral, sa femme, pour plusieurs revenus à Begnins et dans les lieux voisins, amplement spécifiés dans les précédents quernets 1.

5. L’hommage noble dû par l’honoré seigneur Jean Stürler, bourgeois de Berne et noble Gaspard de L’Harpe, pour des revenus à Sarraulx, spécifiés dans le quernet prêté sur les mains d’égrège Teste, par noble Claude de L’Harpe.

6. L’hommage noble dû par noble Jean Rolaz, comme père et tuteur de ses enfants eus de feu damlle Ursule Mestral, sa première femme, pour les revenus spécifiés dans le quernet reçu par le même Teste.

7. Un autre hommage du dit Rolaz, comme colloqué à la place de noble Manfred Balbani, pour la maison et les biens de Saint-Vincent.

8. Un hommage noble dû par noble Etienne Quisard, coseigneur de Genollier, droit-ayant de noble Urbain Quisard, pour divers biens à Vinzel. Les hommages nobles dus par noble et puissant François Gaspard Mestral, seigneur de Pampigny, pour des revenus à Vincy, la Dolaz, Sarraulx et autres lieux.

9. Les hommages nobles dus par noble et puissant Jean-François de Watteville, du Grand Conseil de Berne, moderne bailli de Moudon, procédés des nobles Jean-François /101/ de Gruyère, Charles de Gumoëns, Hugues Mazallin de Grilliez et Philippe de Grilliez, le tout spécifié dans les quernets rendus sur les mains de Teste.

10. L’hommage noble dû par nobles François et Etienne, fils de feu noble Jean Trolliet, dit d’Alinges, pour les revenus spécifiés dans le quernet prêté par leur dit père.

11. L’hommage noble dû par noble Jean-Jacques Joffrey, comme mari de damlle Elisabeth Mestral, pour les revenus qu’elle a à Dullit et dans les lieux voisins, spécifiés dans les quernets ci-devant rendus.

12. Finalement l’hommage noble dû par noble et prudent Jean-Philippe de Sacconay, pour les revenus qu’il a à Bursinel, dont il a ci-devant rendu quernet 1.

Ce fut Jean (III) Steiger, le troisième fils de Jean (II) et de Marguerite Tscharner, qui devint baron de Rolle et /102/ Mont-le-Vieux, à la suite d’arrangements faits avec ses frères. Né en 1602, il devint membre du Grand Conseil en 1632, bailli d’Echallens en 1640, de Nyon en 1653 et mourut en 1674. Il avait épousé, le 2 avril 1627, Jeanne, fille d’Isaac le Chambrier, de Neuchâtel, et de Jeanne Manuel, de Berne. Elle lui donna un fils, Alexandre, qui fut son successeur, et une fille, Jeanne, née en 1629, mariée 1o, en 1646, à Jean-Georges Steiger, baron de Mont-le-Grand, et 2o en 1662 à Gabriel Weiss, seigneur de Mollens.

Alexandre Steiger, baron de Rolle et Mont-le-Vieux, né en 1630, parvint au Grand Conseil de Berne en 1657, fut bailli d’Echallens en 1690 et mourut en 1703. Sa première femme, Catherine Stürler, qu’il épousa en 1651, lui donna deux filles. Il se remaria en 1666 avec Salomé d’Erlach, dont il eut un fils, Charles Steiger, qui lui succéda.

Alexandre Steiger reconnut la baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, en faveur de LL. EE. de Berne, à cause de leur château de Morges, le 3 novembre 1690, sur les mains des commissaires Steck et Rolaz. Il est remarqué dans son quernet que cette baronnie, avec ses appartenances et dépendances, est située dans le bailliage du dit Morges, quoiqu’une partie d’icelle soit dans celui de Nyon.

Arrêtons-nous quelque peu à ce quernet dans lequel nous puiserons sur la baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux quelques renseignements qui ne sont pas sans intérêt. Nous y apprenons que le gouvernement bernois avait accordé, le 25 juillet 1558, au trésorier Jean Steiger, l’investiture des seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux, acquises par celui-ci et que ce gouvernement avait lodé cette acquisition. /103/

Que, par concession du 24 février 1560, LL. EE. de Berne avaient accordé au précité Jean Steiger le droit de consistoire et la jurisdiction (ecclésiastique) dans toute l’étendue de sa seigneurie, avec le bénéfice des bans en résultant.

Que le confessant possédait le droit de chasse dans l’étendue de sa baronnie, avec l’autorité et « domination » d’imposer les bans et de défendre les chasses, et cela en conformité de la rénovation faite par l’auteur Robert, en 1470, des droits de la baronnie de Rolle, à cause de Mont-le-Vieux, et de l’acte d’acquis de la dite baronnie, de l’année 1558.

Que le droit de pêche lui appartenait dans l’étendue des dites seigneuries, ainsi que la quête des poissons 1.

Qu’en vertu du ruage du vin appartenant au dit seigneur, tous ceux qui conduisent du vin, tant par terre que par eau, vendu ou acheté dans la seigneurie de Rolle et Mont-le-Vieux, depuis la Gollie de Rivaz jusqu’à l’eau de la Dulivaz, doivent pour chaque tonneau ou bosset, tant petit que gros, quatre deniers lausannois.

Que le dit baron tenait, par indivis avec le baron de Mont-le-Grand pour l’autre moitié, la garde des vignes, dès /104/ l’eau du Rupalex, du côté de bise jusqu’aux terreaux de Luvenex du côté de vent, à raison d’une coupe de vin (soit maude) pour chaque pose de vigne ; moitié rapportant annuellement trois chars, soit vingt-quatre setiers, mesure de Rolle. Le tiers de cette garde était dépendante de la seigneurie du Rosey.

Que la garde des vignes de Gilly était tenue par la commune de ce lieu, pendant le bon plaisir et vouloir du confessant, sous la cense de trois setiers et deux coupes de vin, soit moût.

Que les corvées de charrue hors des franchises de la ville de Rolle étaient dues au confessant.

Que le four de Rolle avait été abergé à la commune de cette ville par le père du confessant, sous l’entrage de 100 florins et la cense annuelle de 145 florins.

Que les « perrières et trouvières » (tourbières ?), tant de Bugnoux, Tartegnins, Begnins que de tout le mandement de Rolle et Mont-le-Vieux, appartenaient au confessant.

Qu’il percevait la panaterie dans les villages de Bursinel, Gilly et Vincy et la guette à Bugnoux, celle-ci à raison d’un quarteron de messel par focage.

Qu’il possédait le tiers de la dîme du chanvre de Rolle et lieux voisins, indivise avec le seigneur de Chandieu comme possesseur du prieuré de Perroy.

Que le boucher de Rolle devait au confessant trois sols, à chaque fête de saint André, outre les langues des bœufs et vaches qu’il tuait et vendait au dit Rolle.

Que toutes les boulangères lui devaient deux sols et un denier genevois, à chaque fête de saint André, et que, dans le cas où, selon la connaissance des bourgeois, elles ne /105/ feraient pas le pain suffisant, le seigneur pouvait prendre le pain et le donner aux pauvres. Le tiers de ce droit dépendait jadis de la seigneurie du Rosey.

Que chaque hôte, soit tavernier, devait au confessant une coupe de vin à chaque fête de saint André ; que si quelque hôte ou tavernier vendait du vin sans la taxe du seigneur et des bourgeois, il était tenu de payer un ban au seigneur de 3 sols pour chaque mesure vendue, et ne pouvait augmenter le prix du vin taxé, et s’il le faisait, il était tenu de payer au seigneur 3 sols (par mesure).

Que chaque cordonnier demeurant à Rolle et tenant boutique devait au seigneur une paire de souliers à la fête de saint André, des meilleurs que le dit seigneur pourrait trouver chez le cordonnier, sauf deux paires.

Que le confessant tenait une grande pièce de record située au territoire de Rolle, appelée pré de Vert (Vers, Ver), contenant quarante-sept seyturées et trois quarts.

Qu’il tenait le mas de bois de Prévondavaux, au territoire d’Essertines, contenant soixante poses, et le mas de bois de la Côte de Viry en contenant cent.

Plus, une pièce de vigne, au vignoble de Rolle, au Mars, d’une pose et demie ; une demi-pose de vigne, en Jérusalem, au vignoble de Mont (ces deux pièces de vigne étaient procédées de la seigneurie du Rosey) ; une demi-pose de vigne, au vignoble de Tartegnins, en Panissière ; une autre pièce de vigne, au même lieu, contenant un tiers de pose. Aussi, les murailles, places et chésal du château de Mont-le-Vieux, avec toutes appartenances et dépendances.

Que le confessant percevait les langues des bœufs et vaches qui se tuaient et vendaient dans tout le mandement de Mont-le-Vieux. /106/

Qu’il percevait un muid de froment de cense, mesure de Morges, pour le four banal de Gilly, abergé à la commune de ce lieu.

Enfin, nous apprenons par ce quernet que la maison de Châtaigneraie, avec son beau vignoble de trente-trois poses était advenue, par les partages du 8 juin 1658, au noble Georges Steiger (oncle paternel du confessant), avec deux poses de vigne en la Pélissière, une pose de vigne au-dessus du Clos, quatre seyturées de pré au Rionbosson, la dime de Vers en grain, celle de Rossillon en blé et une dîme en vin aux territoires de Rolle, Tartegnins, Bugnoux et Mont.

A l’égard des fiefs et hommages nobles, relevant de la baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, voici ceux qu’Alexandre Steiger reconnut dans son quernet :

1o Le fief tenu sous hommage par noble et généreux François Gaspard de Mestral, seigneur de Coinsins, reconnu le 15 juin 1646, sur les mains d’égrège Correvont par le prénommé François et ses frères Henri et Isaac, seigneurs d’Aruffens, en faveur du défunt baron de Rolle, père du confessant et de ses frères. Dans les biens de ce fief se trouvent la part du dit noble de Mestral de la mestralie en tout le mandement de Mont-le-Vieux ; la panaterie qu’il perçoit sur les hommes de Vincy et aux environs et sa part des corvées de Bassins. La directe seigneurie et la jurisdiction sur ce fief 1 appartiennent au dit seigneur de Coinsins, mais le mère empire et dernier supplice, le rière-fief, la directe seigneurie 2, la supériorité et le ressort sur icelui sont au baron de Rolle et Mont-le-Vieux. /107/ Tout ce que le seigneur de Coinsins tient des biens procédés de noble Jean de Marclay, seigneur de la Dolaz, dans le mandement de Rolle et Mont-le-Vieux, et de ceux qui sont procédés de noble Philiberte de Dullit, dans le prédit mandement de Mont-le-Vieux, appartient à ce fief.

2. Un autre fief, tenu sous hommage, par le prédit noble et généreux François-Gaspard de Mestral, seigneur de Coinsins, reconnu par lui et par ses frères prénommés, le 15 juin 1646, sur les mains d’égrège Correvont, à cause de leur seigneurie des Vaux 1. Ce fief, situé à Vincy et dans les environs, a été acquis, par les dits nobles frères, le 29 avril 1643, de l’hoirie de noble et généreux seigneur Jean-Jacques Manuel, droit-ayant des nobles Jacqueline et Ursulle Mestral, filles et ayant-droit de noble Ferdinand, fils de noble Michel Mestral, seigneur des Vaux. Le dit François-Gaspard de Mestral a sur ce fief les mêmes droits de directe seigneurie et de jurisdiction que sur les précédents, tandis que ceux de haute jurisdiction, de rière-fief, de supériorité et de ressort appartiennent au baron de Rolle et Mont-le-Vieux.

3. Le fief, tenu sous hommage, par le spectable Jacques Hertnert 2, seigneur de Cottens, à Begnins, reconnu le 20 avril 1646, sur les mains de Correvont, par magnifique, puissant et généreux seigneur Louis de Diesbach, gentilhomme, bourgeois, et du Grand Conseil de Berne. Ce fief /108/ est l’ancien fief des nobles Mestral de Begnins. Au prénommé Hertnert appartient la directe seigneurie sur son fief, tandis que le baron de Rolle et Mont-le-Vieux a sur celui-ci ban, barre, clame, saisine, mère et mixte empire et omnimode jurisdiction haute, moyenne et basse 1.

4. Le fief, tenu sous hommage, par le prénommé Jacques Hertnert, reconnu par le susnommé Louis de Diesbach, dans une autre reconnaissance, datée du même jour. Le ruage du vin, à Begnins, se trouve dans le nombre des biens de ce fief, comprenant la généralité de ceux qui sont procédés de noble Pierre Mestral, dans le mandement de Mont-le-Vieux. Jacques Hertnert a la directe seigneurie et la jurisdiction sur les biens de son fief, tandis que, sur celui-ci le baron de Rolle et Mont-le-Vieux a le mère empire et dernier supplice, le droit de rière-fief, la directe seigneurie, la supériorité et le ressort. Ce fief est proprement celui dit de Cottens, procédé des nobles Mestral, seigneurs de Cottens, dans la baronnie de Cossonay, branche de la famille des mestraux des Monts.

5. Le fief, tenu sous hommage, par noble Jean-Jacques Rolaz, seigneur de Saint-Vincent, châtelain de Bursins, reconnu, le 23 novembre 1643, sur les mains d’égrège Correvont, par noble François Rolaz, vivant, seigneur de Saint-Vincent, son père, fils et droit-ayant de noble Jean Rolaz, qui avait droit de noble Manfred Balbani, en partie, et du feu baron de Rolle, en vertu du contrat d’échange du 15 juillet 1643. Dans les biens de ce fief se trouve la maison haute et seigneuriale de Saint-Vincent, avec ses /109/ appartenances et dépendances. Tout ce que le prénommé Jean-Jacques Rolaz possède dans les territoires de Saint-Vincent, Gilly et Vincy, n’appartenant pas à un autre fief, fait partie du présent fief, sur lequel son possesseur a la directe seigneurie et la jurisdiction, tandis que le dernier supplice, le rière-fief, la supériorité et le ressort sont au baron de Rolle et Mont-le-Vieux 1.

6. Le fief tenu par noble et généreux Isaac de Cambiaque seigneur du Martheray, à Begnins, reconnu, sur les mains de Correvont, le 12 juin 1646, par noble Jean Magnin, seigneur du Martheray, qui avait droit par succession légitime de noble Dominique Magnin, son grand’père, lequel avait droit par acquis fait le 15 septembre 1604 de noble François de Vaudan et dame Marguerite Mestral, sa femme. Un hommage était dû à raison de ce fief, mais le confessant en a affranchi noble Isaac de Cambiaque, seigneur actuel du dit Martheray et possesseur du contenu de la reconnaissance précitée, par contrat reçu par égrège Comte, le 8 novembre 1687. Le fief du Martheray, tenu par le dit noble de Cambiaque comprend la moitié de tous les biens qui ont été reconnus par le dit feu noble Magnin et de tout ce qui lui appartenait, dans le mandement de Mont-le-Vieux, des biens procédés des nobles Claude, Amé et Etienne de Lucinge. La directe seigneurie et la jurisdiction sur ce fief appartiennent au dit noble de Cambiaque, mais le mère empire, le dernier supplice, le droit de seigneurie, la supériorité et le ressort, sur le dit fief, sont au noble confessant.

7. Un autre fief tenu par le prenommé noble de Cambiaque /110/ et reconnu, dans une autre reconnaissance le 12 juin 1646, sur les mains d’égrège Correvont par le prédit noble Jean Magnin qui en avait droit en vertu de l’acquis déjà mentionné fait du prénommé François de Vaudan, droit ayant de noble Jacques, fils de noble Jean Favre, de Begnins. L’hommage dû pour ce fief a été affranchi par le confessant, en faveur du précité Jacques de Cambiaque, son possesseur, par l’acte précédemment cité. Une transaction autrefois passée entre les prédécesseurs du confessant et ceux du dit noble Magnin, est réservée à l’égard de la généralité de ce fief, sur lequel la directe seigneurie et la jurisdiction appartiennent au noble de Cambiaque, tandis que le mère empire, le dernier supplice, le rière-fief, la directe seigneurie, la supériorité et le ressort sur lui sont au confessant. Il s’agit ici du fief procédé des nobles Favre, de Begnins, originaires de la Roche, en Savoie.

8. Le fief tenu sous hommage par les nobles Pierre, Marc, Louis et Jean, fils de feu noble Michel de Gingins, reconnu le 6 octobre 1645, sur les mains d’égrège Correvont, par noble Elisabeth Mestral, dame de Dullit, veuve de noble et puissant Nicolas de Joffrey, droit ayant par succession légitime de Françoise de Villette, veuve de noble et puissant Claude Mestral, sa mère, qui avait droit en vertu d’acquis fait le 4 mai 1610, en la discussion des biens des enfants et héritiers du noble François de Senarclens, seigneur du Rosey. Ce fief comprend généralament tout ce que les nobles de Gingins possèdent dans le mandement de Mont-le-Vieux, excepté les biens qu’ils ont dans les paroisses de Bursins, Bursinel et Vic. Plus, généralement, tout ce qu’ils ont dans le même mandement des biens procédés de noble Jean de Sauvernier, excepté les choses contenues /111/ en une transaction faite entre les antécesseurs du confessant et ceux des dits nobles de Gingins ; enfin, généralement, tout ce que les prénommés nobles de Gingins y possèdent des biens procédés de noble Philiberte de Dullit. La directe seigneurie et la jurisdiction sur ce fief appartiennent aux prédits nobles de Gingins, mais le mère empire, le dernier supplice, le droit de rière-fief, la directe seigneurie, la supériorité et le ressort sont au noble confessant. Ce fief est celui de Dullit.

9. Le fief tenu sous hommage par les enfants de noble et généreux Marc-Michel de Sacconay, seigneur de Bursinel, reconnu par celui-ci, le 23 juin 1646, sur les mains de Correvont, lequel Jean-Michel avait droit, par succession légitime, de noble et généreux Jean-Philibert de Sacconay et de noble Susanne de Martines. Une maison « haute » à Bursinel, avec grange, tour et autres édifices, appartient à ce fief, qui comprend tout ce que les dits nobles de Sacconay tiennent à Bursinel, ne se trouvant pas mouvoir d’autre fief. Ils ont la directe seigneurie et la jurisdiction sur leur fief ; toutefois le mère et mixte (?) empire, avec le dernier supplice, le rière-fief, la directe seigneurie, la supériorité et le ressort sont au noble confessant. Ce fief est celui de Bursinel.

10. Le fief tenu sous hommage par les mêmes nobles de Sacconay, reconnu, le même jour, en une autre reconnaissance, par le prénommé noble Jean-Michel de Sacconay comme droit-ayant de noble et puissant Gabriel de Blonay, seigneur de Saint-Paul, et de dame Claudine de Vuippens, son épouse. Ce fief comprend la généralité de ce que les nobles de Sacconay tiennent, tant dans le territoire de Bursinel, que dans toute la seigneurie de Mont-le-Grand, des biens /112/ procédés de la dite dame de Vuippens. La directe seigneurie et la jurisdiction sur ce fief appartiennent aux nobles de Sacconay, tandis que le confessant a sur celui-ci ban, barre, clame, mère et mixte empire et omnimode jurisdiction, haute, moyenne et basse.

11. Le fief tenu sous hommage par noble Etienne Quisard, seigneur de Givrins et les hoirs d’égrège Claude de la Rue, reconnu le 22 juin 1646, sur les mains de Correvont par nobles Daniel, Etienne et Gédeon Badel, de Begnins, droit-ayants de leurs prédécesseurs, les nobles Badel. Ce fief comprend tout ce que ses possesseurs actuels tiennent dans le mandement de Mont-le-Vieux, ne se trouvant pas mouvoir d’autre fief. Les dits seigneurs de Givrins et hoirs de Claude de la Rue ont la directe seigneurie et la jurisdiction sur leur fief, sur lequel le mère empire et dernier supplice, la supériorité et le ressort appartiennent au noble confessant.

12. Le fief tenu sous hommage par les prénommés nobles Badel 1, reconnu par eux le 8 novembre 1644, lesquels avaient droit de leurs ancêtres, les nobles Badel. Ils tiennent à Begnins une « maison haute et basse, » un moulin avec raisse et battoir 2  ; des censes directes à Begnins, Bassins, Luins, Tartegnins et lieux voisins, etc. Tout ce qu’ils tiennent dans le mandement de Mont-le-Vieux, des biens procédés de noble Amblard de Monestier, appartient à leur fief, sur lequel ils ont la directe seigneurie et le noble confessant la jurisdiction. /113/

13. Le fief tenu sous hommage par noble Sébastien de Senarclens, reconnu, le 11 juillet 1643, sur les mains d’égrège Correvont, par noble et puissant François de Senarclens, seigneur de Vufflens-le-Châtel, droit ayant de noble et puissant François de Senarclens, son père et que le prénommé Sébastien de Senarclens possède par succession légitime. Ce fief est situé à Tartegnins et dans les environs de ce lieu et comprend la généralité de ce que le dit de Senarclens possède dans le mandement de Mont-le-Vieux et Rolle, au territoire de Luins, et depuis l’eau de Vy (Vic) jusqu’à la rivière de l’Aubonne, des biens procédés de noble Guillaume Mestral, sauf ce qui se trouverait mouvoir d’autre fief et ce que le dit noble de Senarclens possède dans le territoire de Bursins. Celui-ci a la directe seigneurie sur son fief, auquel appartient le droit d’affouage dans le bois de la Costaz appartenant au dit baron de Rolle et Mont-le-Vieux, lequel a la jurisdiction sur le prédit fief 1.

14. Le fief tenu sous hommage par le précité noble Sébastien de Senarclens, pour une cense directe en vin et pour le fief et la directe seigneurie sur une maison à Bursins, avec dépendances. La jurisdiction sur ce fief appartient au baron de Rolle et Mont-le-Vieux.

15. Le fief tenu sous hommage par le même noble Sébastien de Senarclens, par légitime succession de son père, pour des censes directes qui lui sont dues à Gilly et dans les environs de ce lieu. La directe seigneurie sur ce fief appartient au possesseur de celui-ci, mais la jurisdiction est exercée par le baron de Rolle et Mont-le-Vieux.

16. Le fief tenu sous hommage par le noble Abraham, /114/ fils de feu le noble Abraham d’Erlach, et sa sœur, reconnu le 4 juin 1641, sur les mains d’égrège Correvont, par le noble et magnifique seigneur Jean-François de Watteville, bourgeois et du Grand Conseil de la ville de Berne, droit ayant par acquis fait le 2 juin 1626 de noble Pierre de Gruyère, seigneur de Sévery. Les prénommés nobles d’Erlach ont les bans de trois sols sur leurs maisons de Vinzel et les biens de leur fief situés dans les territoires de Luins et de Vinzel. Tout ce qu’ils possèdent dans le mandement de Mont-le-Vieux des biens procédés de noble Jean de Sauvernier, appartient à leur fief, sur lequel ils ont les bans, et clames au mode de l’inféodation faite le 11 octobre 1455 au dit Jean de Sauvernier, tandis que le mère et mixte empire et l’omnimode jurisdiction appartiennent au confessant.

17. Le fief tenu sous hommage par les prénommés nobles Abraham d’Erlach et sa sœur, reconnu par le dit seigneur Jean-François de Watteville, droit-ayant en vertu d’acquis fait le 21 avril 1618 des nobles Louis-Rodolphe et Jacques-Cristophle d’Erlach, qui avaient droit de noble et puissant Jean-Charles de Gumoëns. A ce fief, situé à Vinzel et à Luins, appartiennent la dîme et la redîme de Luins et des censes directes à Vinzel. Les nobles d’Erlach ont les bans et les clames de 3 sols. La généralité de ce qu’ils possèdent dans le mandement de Mont-le-Vieux appartient à leur fief, sauf ce qui se trouverait mouvoir d’autre fief. La jurisdiction appartient au noble confessant. Ce fief nous paraît être celui que tenait Coline Mestral, femme de noble Jacques Gruz, lors de la reconnaissance d’Amédée de Viry, sur les mains de Quisard 1. /115/

18. Le fief tenu par noble Etienne Quisard, seigneur de Givrins, reconnu le 17 septembre 1645, par noble Etienne Quisard, seigneur de Genollier, droit-ayant par succession légitime de noble Urbain Quisard, son père. Ce fief est situé à Vinzel. L’hommage qui était dû à raison d’icelui, a été affranchi en faveur du prénommé seigneur de Genollier le jour de la reconnaissance précitée. La jurisdiction sur les biens de ce fief (celui-ci comprend des censes directes dues à Vinzel et dans les lieux voisins), qui sont situés dans la châtellenie, ressort et district de Mont-le-Vieux, appartient au noble confessant.

19. Le fief tenu sous hommage par M. Guillaume Rolaz, seigneur du Rosey, reconnu, le 22 (ou 23) avril 1642, sur les mains d’égrège Correvont, par nobles François et Etienne fils de feu noble Girard Troillet, dit d’Alinges. Ce fief est situé à Rolle. Son possesseur a la directe seigneurie, et la jurisdiction à son égard, tandis que le baron de Rolle possède le droit de rière-fief, la directe seigneurie, la supériorité et le ressort. Il comprend tout ce que les dits nobles Troillet avaient possédé dans le mandement et la châtellenie de Mont-le-Vieux et Rolle et de Luins 1, ne mouvant pas d’autre fief.

20. L’hommage dû par l’honoré seigneur Jean Stürler, bourgeois de Berne, pour des revenus à Sarraux, spécifiés dans les derniers quernets 2. /116/

Le confessant a le mère et mixte empire et l’omnimode jurisdiction, dans toute sa terre de Rolle et Mont-le-Vieux, même sur les advenaires et étrangers, aussi sur les charrières publiques et pasquiers communs, avec les usages et autres autorités et « droitures, » que le dit seigneur confessant a, tant sur ses hommes et sur les pièces de son domaine, que sur l’ « entier » de sa dite baronnie dans tous les villages nommés dans son quernet, savoir : la ville de Rolle, dans et hors des franchises, Tartegnins, Bugnoux, Gilly, Vinzel, Bursins, Luins, Begnins, Bursinel, Dullit et Saint-Bonnet, Burtigny, Gland et Marsins. Le cours des eaux courantes dans tout le mandement de Mont-le-Vieux lui appartient, avec le rivage et toute autorité et domination de les aberger et détourner à son utilité et commodité, comme aussi de « construire des édifices (artifices) et de les changer. »

Pour toutes les choses reconnues par lui, le confessant est tenu de faire desservir les hommages militaires qu’il doit par quatre cavaliers capables, bien montés, armés et équipés, lorsque commandement lui en sera fait de la part de LL. EE. et cela indépendamment de la « desservition » des hommages qui lui sont dus par ses sous-vassaux.

Les indications que nous trouvons relativement aux fiefs nobles relevant de la baronnie de Mont-le-Vieux et Rolle, dans les quernets prêtés par Amédée (IV) de Viry, Jean-Amédée de Beaufort et Claude de Rye, son épouse, par les fils et héritiers de Jean (II) Steiger et par Alexandre Steiger nous instruisent des changements de main survenus à l’égard de quelques-uns de ces fiefs, mais ne nous donnent pas de lumières quant aux autres. Comme ces fiefs étaient /117/ plus nombreux à l’époque de la reconnaissance d’Amédée de Viry qu’ils ne l’ont été depuis, on doit présumer que plusieurs d’entre eux avaient fait retour au seigneur dominant ou qu’ils avaient été acquis par lui.

Jean-Charles Steiger, fils et successeur d’Alexandre, né en 1667, fut baron de Rolle et Mont-le-Vieux et seigneur de Begnins. Il entra en 1701 dans le Grand Conseil de Berne, fut pourvu du bailliage d’Yverdon en 1714 et mourut en 1731. Son épouse fut Salomé, fille de Jean-Louis Steiger, baron de Mont-le-Grand, du chef de Marguerite Steiger, sa femme 1. Salomé Steiger, dame de Mont-le-Grand, devenue l’épouse en 1697 de Jean-Charles Steiger, baron de Rolle, et Mont-le-Vieux, mourut le 7 janvier 1736.

Ces époux laissèrent seulement trois filles. Sophie-Elisabeth, la seconde, née en 1709, fut dame de Rolle et Mont-le-Vieux. Elle épousa, en 1736, Emmanuel Steiger, à cause d’elle baron de Rolle et Mont-le-Vieux, né en 1706, mort en 1784, qui appartenait à une branche collatérale de la famille Steiger se rattachant au fils aîné de l’avoyer Steiger 2.

Leur fille Sophie-Charlotte, née en 1739, épousa en 1765 Charles-Rodolphe Kirchberger, qui fut sénateur et banneret à Berne. Elle lui apporta non-seulement la baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, mais encore celle de Mont-le-Grand, qu’elle hérita de sa tante Susanne-Marie-Anne Steiger, épouse de René de Beaucastel. M. et Mme Kirchberger possédaient ces diverses terres à l’époque de la /118/ révolution politique de 1798, qui les ruina en abolissant les redevances féodales et amena bientôt après leur faillite.

 

Liquidation des revenus féodaux des terres de Rolle et Mont-le-Vieux et de Mont-le-Grand.

On sait qu’à la suite de la révolution de 1798, une faible indemnité pécuniaire fut accordée aux possesseurs de droits et de revenus féodaux ; toutefois, elle comprit seulement les censes et les dîmes. M. Charles-Rodolphe Kirchberger, baron de Rolle et Mont-le-Vieux et de Mont-le-Grand, du chef de son épouse Sophie-Charlotte Steiger, remit à l’administration l’estimation de ces terres, sous le rapport des revenus féodaux, estimation justifiée par les états produits par lui et basée sur le prix des denrées à cette époque. Dans cette estimation datée de Lausanne, le 31 mai 1798, M. Kirchberger capitalisa, au quatre pour cent, les revenus annuels des terres précitées. Voici les données qu’on y trouve relativement à Rolle et Mont-le-Vieux :

Les censes, estimés à 24 batz le quarteron de froment, 18 batz celui de messel, 7 batz celui d’avoine, 3 batz le pot de vin, 12 batz celui d’huile de noix, 24 batz le quarteron de châtaignes, 8 batz le chapon, 6 batz la poule et 12 batz la livre de cire, produisaient, avec les censes en argent, un revenu annuel de 880 livres de Suisse et une fraction, faisant un capital de 22 002 livres.

Le produit annuel des lods, calculé sur une moyenne comprenant les douze dernières années, était de 4818 livres faisant un capital de 120 450 liv.

Le produit annuel de la garde des vignes, calculé sur /119/ une moyenne des douze dernières années, était de 233 livres représentant un capital de 5827 liv.

La dîme en grains sur le local de Chatenélaz (Chataigneraie ?), produisant année commune 16 livres, est estimée au capital de 400 liv.

L’estimation totale de la baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux, déduction faite du capital de 720 livres pour 12 quarterons de froment que recevait annuellement le ministre de Rolle, s’élève à la somme de 147 959 liv. et 10 sols.

Quant à la baronnie de Mont-le-Grand, le produit annuel des censes était de 1099 livres et une fraction, faisant un capital de 27 475 liv.

Celui des lods, s’élevant en moyenne à 5206 livres par année, faisait un capital de 130 150 liv.

Le droit de la garde des vignes, d’un revenu annuel, en moyenne, de 593 livres et une fraction, est évalué au capital de 14 838 liv.

L’estimation totale de la baronnie de Mont-le-Grand, déduction faite du capital de 1980 liv., pour la pension annuelle du ministre de Mont et d’Essertines, payée par le baron, savoir : 12 quarterons de froment, 12 dits d’avoine et 42 livres en argent s’élève à la somme de 170 480 liv.

Ainsi les deux terres ensemble, sous le rapport des revenus féodaux, sont estimées à la somme de 318 439 liv. et 10 sols, non compris, observe M. Kirchberger, les focages et fournages des villages de Bugnoux, Essertines, Chastel et Perroy, les droits de chasse, de pêche, de cours d’eaux, des langues de la boucherie, des corvées, des carrières et « pierrières, » de mestralie, de ruage et de jurisdiction dans l’étendue des deux dites baronnies.

La commission de liquidation arrêta le revenu de Rolle /120/ et Mont-le-Vieux à 530 liv., 4 batz et 5 rappes 1, et celui de Mont-le-Grand à 445 liv., 3 batz et 9 rappes, et l’indemnité que M. et Mme Kirchberger reçurent fut de 19 500 liv. 2. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner s’ils furent ruinés par la suppression des redevances féodales. Plus tard, à la suite du congrès de Vienne, les possesseurs bernois de lods dans le Pays de Vaud reçurent une faible indemnité pour la perte de ceux-ci, mais nous ignorons à combien elle s’éleva pour les droit-ayants de M. et Mme Kirchberger.

 

La spoliation des archives des baronnies de Rolle et Mont-le-Vieux et de Mont-le-Grand.

La spoliation et la destruction de ces riches archives eut lieu le 8 mai 1802. Les Brûle-papiers forcèrent le receveur Humbert, qui en était le dépositaire, de leur livrer les caisses dans lesquelles elles étaient renfermées. Ils les conduisirent sur des charrettes sur la place publique de Rolle, où ils les brûlèrent.

Le nombre des documents détruits dans cette circonstance est très considérable. Le verbal officiel de cet acte de vandalisme indique : /121/

312 titres originaux concernant la baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux.

301 autres titres concernant celle de Mont-le-Grand.

105 volumes de grosses soit rénovations relatives à ces deux seigneuries.

32 volumes de grosses de fiefs détachés.

6 quernets prêtés pour les deux baronnies.

Indépendamment de beaucoup d’autres titres trop longs à indiquer.

Voici l’énumération des grosses détruites :

La rénovation de Pascalis et Durant, de l’année 1403.

Celle de Descombes, pour Mont, de 1405.

Idem de Lasarraz, de 1405.

Idem de Manissier et Jordan, de 1432.

Idem de Deijland, (?) pour Rolle, de 1455.

Idem de Robert, pour Rolle, de 1470.

Idem de Burnier, pareillement, de 1543.

Idem de Challet, pareillement, de 1542.

Idem de Lando, pareillement, de 1543.

Idem de Saubrez, pareillement, de 1546.

Idem de Poupuz, pareillement, de 1548.

Idem de Teste, pareillement, de 1600.

Idem de Correvont, pareillement, de 1640.

Idem de Grenier et Comte, pour Mont-le-Grand, de 1600 1.

D’autres effets, étrangers aux archives, furent aussi détruits dans cette circonstance, savoir : /122/

1o Plusieurs volumes de correspondances, de comptes, de contrats, de testaments et autres titres de famille.

2o Quinze caisses de livres, de glaces, de meubles, de tableaux, brisées et les effets en partie enlevés en partie endommagés.

Ce dommage est estimé par M. Kirchberger, ex-baron de Rolle et Mont, à la somme de treize mille francs.

La spoliation des archives des baronnies de Rolle et Mont-le-Grand est constatée :

1o Par le rapport officiel du sous-préfet du district de Rolle.

2o Par la déclaration de la municipalité de la commune de Rolle.

3o Par le verbal inscrit aux registres du greffe du district.

A la suite des événements du mois de mai 1802 soit de l’insurrection des Brûle-papiers, le gouvernement helvétique sembla vouloir indemniser les propriétaires qui avaient alors souffert des dommages. Ils furent invités à faire une évaluation de ceux- ci, ce que plusieurs d’entre eux exécutèrent, entre autres M. Kirchberger, le dernier baron de Rolle et de Mont. C’est la pièce qui le concerne qui nous a fourni les détails rapportés ci-dessus. Elle se trouve dans nos archives cantonales.


 

Notes  :

Note 1, page 35 : Dans la reconnaissance faite par Amédée de Viry en faveur du duc de Savoie, sur les mains de Quisard, en l’année 1493, de ses châteaux de Montle-Vieux et de Rolle, avec leurs appartenances, se trouve soigneusement indiqué ce qui appartient à l’un ou à l’autre de ces châteaux ou en relève. Il en est de même dans la reconnaissance de Jean-Amédée de Beaufort et de Claude de Rye, son épouse, pour les mêmes châteaux, en faveur des seigneurs de Berne, en 1543. Les quernets subséquents prêtés pour la seigneurie de Rolle et Mont-le-Vieux ne présentent plus cette distinction entre les deux seigneuries. [retour]

Note 1, page 37 : Voy., à l’égard de ces événements et de tout ce que nous rapportons dans la présente notice au sujet des possessions de la maison de Cossonay dans le comté Equestre, notre ouvrage intitulé : Recherches sur les dynastes de Cossonay et les diverses branches de leur famille. [retour]

Note 1, page 38 : Mém. et Doc. publiés par la Soc. d’hist. et d’arch. de Genève, XIV, pag. 276, No 264. [retour]

Note 2, page 38 : Arch. cant., titres du baill. de Bonmont, No 95. [retour]

Note 3, page 38 : Au bord de l’ancien chemin Rémi, qui conduisait de Burtigny par Prévondavaux (la profonde vallée) à Châtel, Mont, etc., à dix minutes environ du château, dès longtemps ruiné, qui dominait le village de Bugnoux. (Voy. Recherches sur les dynastes de Cossonay, etc., pag. 181 et 182.) [retour]

Note 4, page 38 : Voy. dans les Recherches sur les dynastes de Cossonay, etc., la pièce justificative No 68 et aussi la charte précédente. [retour]

Note 1, page 39 : Ibidem, pièces justific., No 57. Aussi pag. 181 et 182 du même ouvrage, avec les notes qui les accompagnent. [retour]

Note 2, page 39 : E. Chavannes, Comptes de la ville inférieure de Lausanne, etc., pag. 3. [retour]

Note 1, page 40 : Recherches sur les dynastes de Cossonay, etc., pag. 361. [retour]

Note 2, page 40 : F. de Charrière, Recherches sur le couvent de Romainmotier et ses possessions, pag. 128. [retour]

Note 3, page 40 : Cette circonstance pourrait faire supposer que le sire Arthaud avait fait construire un nouveau château des Monts et délaissé l’ancien, dont on voit encore aujourd’hui les ruines, sur la même ligne que celles de Mont-le-Vieux, du côté du nord, à une distance peu considérable de celles- ci. (Le commissaire Rebeur indique que cette distance est de la portée de deux coups de mousquet.) Toutefois, le quernet prêté par Aymon de La-Sarra, successeur et héritier du sire Arthaud, ne nous apprend rien sur ce point. Ce confessant reconnut son bourg des Monts, avec le château et le mandement de celui-ci. [retour]

Note 1, page 41 : Arch. cant., Invent. vert, paquet par numéros. [retour]

Note 2, page 41 : Ibidem, même paquet. [retour]

Note 3, page 41 : Savoir : la moitié de trois abergements, à Burtigny et à Mont, qu’il possède par indivis avec Jean de Layderrier, son consanguin ; l’abergement de feu Guillaume de Pysiz, dit Cornu, pour lequel le dit Pierre doit cinq sols annuels à Louis de Savoie ; une pose de vigne à Ver, tenue du dit Pierre par Jean Martin ; cinq coupes et demie de vin, de cens, que le dit Pierre perçoit sur une vigne à Tartegnins ; environ 23 poses de champ en diverses pièces et 9 faucherées de pré. [retour]

Note 4, page 41 : « Nos de legalitate ipsius Petri et industria confidentes », dit Louis de Savoie dans la charte de l’inféodation dont il est ici question. [retour]

Note 1, page 42 : Le reste des prédits bans et condamnations appartiendra au prince. [retour]

Note 2, page 42 : Arch. de la famille de Mestral, acte scellé du sceau de Louis de Savoie, en cire verte. [retour]

Note 3, page 42 : D’après le mode des mestralies de la patrie de Vaud, le mestral était tenu de payer l’exécuteur de la justice en cas de condamnation à mort. Voy. Chronique de la ville de Cossonay, pag. 71. [retour]

Note 1, page 43 : Arch. de la famille de Mestral. [retour]

Note 2, page 43 : Jean, mestral des Monts, fils de François et petit-fils de Pierre, apparaît avec le titre de chevalier dans une charte datée du 2 janvier 1362 (v. st). (Arch. cant., titres du baill, d’Yverdon, No 40.) Jean, mestral des Monts, testa en 1366 (4 avril) et 1367 (vendredi après Pâques) et n’était plus vivant à la Saint-Michel 1369. Marié deux fois, sa première épouse fut Marguerite, fille du donzel Gérard de Lully, citoyen de Genève, laquelle est l’aïeule des nobles Mestral d’Aruffens. Il se remaria avec Alexie, fille de François (I), seigneur de La-Sarra, et de Marie d’Oron. Par acte du 10 août 1362, le chevalier Jean, mestral des Monts, reconnaît avoir reçu 800 florins de bon or pour la dot de son épouse Alexie et il les assigne sur tous ses biens, meubles et immeubles. Alexie de La-Sarra avait eu un premier mari (dont le nom n’est pas connu), puisque Jean, mestral des Monts, lui donne par testament l’usufruit de tous ses biens aussi longtemps qu’elle ne convolera pas en troisièmes noces. Elle rendit son second mari père d’un fils, nommé Nicod, mentionné dans le testament de son père. (Archives de la famille de Mestral.) Ces diverses indications, qui nous sont parvenues postérieurement à nos publications intitulées : Les Dynastes de Mont soit des Monts, seconde maison, et Les Dynastes de La-Sarra et la baronnie de ce nom (toutes deux dans le tome XXVIII des Mém. et doc. publiés par la Soc. d’histoire de la Suisse romande), ne concordent pas avec ce que nous avons indiqué dans ces deux ouvrages (pag. 54 du premier et pag. 388 du second, soit pag. 46 du tirage spécial de celui-ci), savoir qu’Alexie de La-Sarra avait été l’épouse du chevalier Jean (III) de Mont soit des Monts, le second des fils de Jean (II), seigneur des Monts, et de Maot soit Macélide de La-Sarra. La raison de cette divergence se trouve dans la circonstance que l’Inventaire des archives du château de La-Sarra, par le commissaire Wagnon, à propos de la donation faite en l’année 1373 par Alexie de La-Sarra en faveur de la chapelle fondée par son père, indique que cette dame est veuve du chevalier Jean de Mont, ayant omis le mot mestral (mistralis), omission, du reste, qui se rencontre parfois dans les documents. Nous devions naturellement nous conformer, dans les deux ouvrages précités, aux indications que nous trouvions dans l’Inventaire des archives du château de La-Sarra. Il résulte de cette erreur involontaire que ce qu’on sait de Jean (III) des Monts, puisqu’il ne fut pas l’époux d’Alexie de La-Sarra, se réduit à peu de chose. Devint-il chevalier et jusques à quand vécut-il ? On peut aussi se demander si les circonstances rapportées par nous (pag. 54) dans le premier des ouvrages cités ci-dessus, le concernent, ainsi que nous en avons exprimé la supposition, ou bien si elles ne s’appliquent pas plutôt à son neveu Jean (IV), seigneur des Monts, et cela d’autant plus que, selon l’historien Guichenon, l’une de ces circonstances concerne un Jean, seigneur de Mont, au Pays de Vaud. [retour]

Note 1, page 44 : Outre des fiefs nombreux et importants à Vincy, Luins, Sarraux, Begnins et autres lieux de la seigneurie de Mont-le-Vieux, la famille de Mestral a possédé les terres et seigneuries d’Aruffens (canton de Fribourg), Cottens, Pampigny, Vuillerens, Saint-Saphorin, Vufflens-la-Ville, Disy, Lavigny, les Vaux et les coseigneuries de Bière et de Mézery (au district d’Yverdon). La seigneurie de Vufflens-le-Château lui parvint par héritage de la maison de Colombier, mais elle ne la garda pas longtemps. La famille de Mestral possède encore de très beaux domaines. [retour]

Note 2, page 44 : Par les partages faits dans les années 1669 et 1684 entre les trois frères Henri, Isaac et François-Gaspard, fils de feu noble et puissant François-Gaspard Mestral, seigneur d’Aruffens et d’autres lieux, chacun des copartageants a le tiers « par indivis, de la mestralie en tout le ressort de Rolle (?) et Mont-le-Vieux, savoir : de Gilly et Vincy, Bursins (?), Vinzel, Luins et Serraux, avec jurisdictions sur icelle et émoluments en dépendants. » La terre de Vincy, entre les années 1434 et 1684, ayant toujours passé du père au fils sans partage, on ne trouve pas de mention de la mestralie. Elle est rappelée pour la dernière fois dans les partages du 31 août 1759, entre Gabriel-Henri de Mestral, seigneur de Saint-Saphorin et l’hoirie de son frère Charles, seigneur d’Aruffens et de Vuillerens. Il y est dit que tous les biens de la famille rière Mont ayant été dévolus au lot de Gabriel-Henri, ce lot comprenait aussi « le droit honorifique de mestralie de Mont, suivant les anciens partages et quernets prêtés en divers temps. » Il est donc à supposer que ce droit, réduit par le cours du temps à l’honorifique, ne s’est éteint complétement qu’à la révolution politique de 1798. (Communication de M. Georges de Mestral, de Vuillerens, d’après les titres des archives de la famille de Mestral.) [retour]

Note 1, page 45 : Archives de la famille de Mestral. [retour]

Note 2, page 45 : F. de Charrière, Recherches sur le couvent de Romainmotier, etc., pag. 126. [retour]

Note 1, page 46 : Arch. cant., Invent, bleu, Nos 1284 et 1298, provisoires. [retour]

Note 2, page 46 : Guichenon, Histoire générale de la royale maison de Savoie, III, pag. 231. [retour]

Note 3, page 46 : Titres du baill. de Morges, No 173. Dans nos Recherches sur les dynastes de Cossonay, etc., nous avons dit, page 222, note 4e à la dite page (cette partie de la note se trouve à la page suivante), que la terre de Mont, procédée des sires de Prangins, passa avec le temps au comte Amédée VI de Savoie et plus tard aux sires de Viry. Ceci, quant au premier point, ne doit s’entendre que du domaine direct, soit de la mouvance de cette seigneurie, et non de son domaine utile, puisque nous venons de voir que le comte de Namur et Catherine de Savoie, son épouse, l’aliénèrent, à titre d’inféodation, en faveur de Guillaume de la Baume, seigneur de l’Abergement et d’Aubonne, après lequel elle passa aux sires de Viry. [retour]

Note 4, page 46 : Arch. de la famille de Mestral. [retour]

Note 1, page 47 : Cette date ne concorde pas avec ce que nous rapportons dans nos Dynastes d’Aubonne (pag. 168), savoir que Guillaume de la Baume apparaissait encore comme seigneur d’Aubonne en l’année 1362. Notre indication est puisée dans l’Inventaire général des droits de la baronnie d’Aubonne. [retour]

Note 2, page 47 : P. Anselme, Hist. gén. des grands officiers de la couronne de France, VII, pag. 42. [retour]

Note 3, page 47 : Ibidem, mêmes tome et page. [retour]

[retour]Note 4, page 47 : Ibidem, mêmes tome et page.

Note 5, page 47 : Communication de M. le comte Amédée de Foras, auteur de l’Armorial et du nobiliaire de Savoie. [retour]

Note 1, page 48 : F. de Charrière, Recherches sur le couvent de Romainmotier, etc., de pag. 121 à pag. 126 inclusivement, avec les notes. [retour]

Note 1, page 49 : Cartulaire de Romainmotier, pag. 531. [retour]

Note 2, page 49 : Les dynastes de Mont soit des Monts, etc., pag. 61. [retour]

Note 3, page 49 : Cet enchevêtrement des deux seigneuries de Mont a donné lieu de notre part à la supposition que nous avons exprimée dans nos Recherches sur les dynastes de Cossonay, etc., pag. 19 et note 4 à la dite page. [retour]

Note 4, page 49 : Ainsi, selon le quernet prêté en 1403 par Aymon de La-Sarra, seigneur de Mont-le-Grand, les villages de Bursins, Gilly et Vincy se trouvaient dans le mandement du château de Mont-le-Grand, tandis que le quernet d’Amédée de Viry pour Mont-le-Vieux, en 1493, indique Gilly et Vincy comme faisant partie de la seigneurie du dit Mont-le-Vieux. [retour]

Note 1, page 50 : Par contrat de mariage de l’année 1370. (Communication de M. le comte Amédée de Foras.) [retour]

Note 2, page 50 : Titres de baill. de Morges, No 224. [retour]

Note 1, page 51 : Les dynastes d’Aubonne, pag. 259 et 123 de notre tirage spécial. [retour]

Note 2, page 51 : Grosse Quisard, quernet d’Amédée (IV) de Viry. [retour]

Note 3, page 51 : Antoine Alexandre, de Nyon, donzel, déclare, par son testament du 8 octobre 1420, que 180 florins de petit poids lui sont dus par Jacques, seigneur de Viry, chevalier, et Bonne d’Hauteville, veuve d’Amédée, seigneur de Viry, tutrice de sa fille Claudine. (Invent. vert, paquet 477.) [retour]

Note 4, page 51 : Même titre et indications de M. le comte Amédée de Foras. [retour]

Note 1, page 52 : Indications du même auteur. [retour]

Note 2, page 52 : Invent. vert, paquet Y. [retour]

Note 1, page 53 : Voy. Les dynastes de Mont, seconde maison, pag. 32 et la suivante. [retour]

Note 2, page 53 : Les dynastes de Mont, etc., pag. 21 et la suivante. [retour]

Note 1, page 54 : Une publication récente, le Dictionnaire hist., géograph. et statist. du canton de Vaud, rapporte (art. Rolle) que le comte Amédée (V) de Savoie avait, sous l’année 1291, un château fort à Rolle, qu’il avait remis en fief à Aymon de Salenove, avec son territoire et 15 livres de revenu dans ce lieu. L’auteur de cet ouvrage ne cite pas la source où il a puisé l’indication de ce fait, sur la valeur duquel nous ne pouvons par conséquent pas nous prononcer. [retour]

Note 1, page 55 : Le comte Amédée paraîtrait donc avoir acheté l’hommage du sire Aymon de Salenove pour le château de Rolle, ce qui infirmerait l’allégation du Dictionnaire historique indiquée plus haut. [retour]

Note 2, page 55 : Mém. et doc. publiés par la Société d’hist. et d’arch. de Genève, XIV, pag. 239, No 237. [retour]

Note 3, page 55 : Suivant le Dictionnaire historique, etc., Jean de Greilly reconnaît tenir, le 1er mars 1295 (v. st.), le château de Rolle en fief du comte de Savoie, avec 20 livres de revenu appartenant au dit château, 60 autres livres de revenu et dix fiefs de chevaliers dans la même châtellenie. Aucune source n’est citée par l’auteur au sujet de cette indication. [retour]

Note 1, page 56 : P. Anselme, Hist. gén. des grands officiers de la couronne de France, III, pag. 367 et la suivante. [retour]

Note 2, page 56 : Manuscrit Rebeur. [retour]

Note 3, page 56 : Hist. gén. de la royale maison de Savoie, III, pag. 228. [retour]

Note 4, page 56 : Les dynastes de Mont, etc., etc., pièces justific., No 15. [retour]

Note 1, page 57 : Ibidem, pièces justific., No 17. [retour]

Note 1, page 58 : Dict. hist., géograph. et statist. du canton de Vaud, art. Rolle. Quoique cet ouvrage ne cite pas de source à l’égard de l’indication de ce fait, nous admettons néanmoins celui-ci comme véridique, car il ne saurait avoir été inventé. [retour]

Note 1, page 59 : Reconnaissance d’Amédée (IV) de Viry, sur les mains de Quisard, pour les châteaux de Mont-le-Vieux et Rolle. [retour]

Note 2, page 59 : Même reconnaissance. [retour]

Note 3, page 59 : P. Anselme, Hist. gén. des grands officiers de la couronne de France, III, pag. 382 et la suivante. [retour]

Note 4, page 59 : Du moins Ville-la-Grand fut apportée par Anne de Greilly à son mari Amédée de Gingins, seigneur de Belmont, capitaine général du Chablais et de la province de Gex à l’époque de la guerre de Bourgogne. Anne était la fille de Robert de Greilly, seigneur de Ville-la-Grand, et de Claudine de Vergy, son épouse. Louise, une des trois filles d’Amédée de Gingins et d’Anne de Greilly, fut dame de Ville-la-Grand. Elle épousa, en 1499, Antoine de Châtillon. (Voy. Les Dynastes de La-Sarra, etc., pag. 402.) [retour]

Note 1, page 60 : P. Anselme, Hist. gén. des grands officiers de la couronne de France, III, pag. 382 et suivante. Cet ouvrage donne des détails intéressants sur Gaston de Foix, qui fut un personnage éminent et entièrement dévoué au parti anglais en Guyenne. Il s’était distingué à la bataille d’Azincourt, en 1415. Le roi Henri (IV) d’Angleterre lui fit don, en 1421, du comté de Longueville, en Normandie, que Charles (VII), roi de France, lui ôta depuis. Chevalier de l’ordre de la Jarretière, le roi d’Angleterre susnommé le traitait de cousin. Lorsque la cause anglaise fut tout à fait perdue en Guyenne, il vendit, en 1451, à Gaston, comte de Foix, son neveu, et au comte de Dunois, toutes les terres qu’il possédait dans cette province et se retira dans la petite ville de Meille, en Aragon, qu’il acheta. C’est là qu’il donna, le 3 mai 1455, procuration pour la vente des terres de Greilly, Ville-la-Grand et Rolle. (Elle a été imprimée dans Plantin, Hist. gén. des Suisses.) Son épouse fut Marguerite d’Albret, fille d’Arnaud-Amanjeu, sire d’Albret, vicomte de Tartas, et de Marguerite de Bourbon. Elle mourut à Bordeaux, en 1453. [retour]

Note 2, page 60 : Dictionnaire hist., etc., du canton de Vaud, art. Rolle. [retour]

Note 3, page 60 : Communication de M. le comte Amédée de Foras. [retour]

Note 1, page 61 : Reconnaissance d’Amédée de Viry sur les mains de Quisard. [retour]

Note 1, page 64 : Villars, dit sur Perroy, situé au-dessous de Bougy-Millons, était entièrement enclavé dans la seigneurie de Mont-le-Grand. Ce village n’existe plus que dans une maison, avec un domaine appartenant aujourd’hui à M. Fischer de Mestral. Nous croyons que Villars était l’ancienne localité appelée Etrelle, située près (juxta) Mont. Voy. Les Dynastes de Mont, pag. 213 et la suivante. [retour]

Note 1, page 66 : La famille Mestral de Begnins ne doit pas être confondue avec celle des mestraux de Mont, dont nous avons déjà parlé et de laquelle il sera bientôt encore question à l’occasion des fiefs qu’elle tenait dans la seigneurie de Mont-le-Vieux. On doit présumer que les nobles Mestral de Begnins avaient possédé l’office de la mestralie à Begnins, mais on n’apprend pas s’ils l’exerçaient encore à l’époque de la reconnaissance d’Amédée de Viry. Dans tous les cas les mestraux de Mont n’exerçaient pas leur office à Begnins, quoique ce lieu fit partie de la seigneurie de Mont-le-Vieux. (Voy. ci-après.) [retour]

Note 1, page 67 : Les nobles de Begnins, bienfaiteurs du couvent de Bonmont au XIIe siècle, étaient vassaux de la maison de Prangins-Cossonay. Une branche de leur famille avait été investie par cette maison de la sénéchalie héréditaire de Begnins, d’où elle porta le nom de Séchau. (Voy. Recherches sur les dynastes de Cossonay, etc., pag. 17, notes 4 et 5 à la dite page.) Nous trouverons encore des nobles de Begnins dans le XVIe siècle. [retour]

Note 1, page 68 : Peut-être faudrait-il lire de Grana. [retour]

Note 2, page 68 : L’an 1290 (lundi après la fête de Marie-Madeleine), Humbert, seigneur de Thoire et de Villars (et d’Aubonne), avait inféodé, du consentement de Jordane de Grandson, son épouse, au chevalier Jean de Senarclens et à ses hoirs, issus de dame Marguerite, son épouse, tous les biens, « hauts et bas, » qu’il possédait à Vinzel et dans le territoire de ce lieu, sous réserve en sa faveur de la garde des pasquiers, de l’imposition de la peine corporelle aux malfaiteurs et des bans de 60 sols. Ce fief passerait aux fils du chevalier Jean de Senarclens et seulement à leur défaut à ses filles. (Titres du baill. de Morges, No 26.) C’est sans doute en vertu de cette inféodation que noble Pierre de Senarclens possédait un flef à Vinzel, mais on ignore quand et à quel titre l’hommage dû au seigneur d’Aubonne pour le fief du chevalier Jean de Senarclens avait passé aux seigneurs de Mont-le-Vieux. [retour]

Note 1, page 70 : Selon la généalogie de la famille de Mestral, Jaquette de Vincy fut l’épouse de Pierre, mestral des Monts, auquel Louis (II) de Savoie inféoda cette mestralie. Nous présumons que la prédite Jaquette était l’héritière du fief de Vincy, possédé sans interruption par ses descendants, les nobles de Mestral, jusqu’à l’aliénation qu’ils en firent dans le siècle passé. [retour]

Note 1, page 71 : En 1434, le 27 août, eut lieu le partage de la succession du noble Guillaume, mestral des Monts, entre ses fils Claude et Jean et leur neveu Michel, fils de feu Arthaud et petit-fils du prénommé Guillaume. Claude fut l’auteur de la branche des seigneurs de Cottens, dans la baronnie de Cossonay, par suite de son mariage avec Agnès de Châtillon, héritière de cette terre ; Jean fut celui de la branche des nobles Mestral, d’Aubonne, des Vaux et de Bière ; et de Michel descend la branche de Vincy, soit d’Aruffens, encore existante. (Communication de M. Georges de Mestral de Vuillerens, d’après des titres des archives de sa famille.) [retour]

Note 2, page 71 : L’ancien possesseur du fief de Cottens à Begnins nous avait assuré que ce fief était resté mouvant du château de Prangins, et nous avions reproduit cette allégation dans nos Recherches sur les dynastes de Cossonay, etc, pag. 198. Toutefois, c’est une erreur, le fief précité relevant de Mont-le-Vieux, selon les quernets prêtés pour la seigneurie de ce nom. [retour]

Note 1, page 72 : François de Mont, fils de noble Claude, est donc à ajouter au tableau généalogique III B de notre publication sur les Dynastes de Mont, seconde maison. [retour]

Note 2, page 72 : Ce fief des nobles de Mont est probablement celui à raison duquel Jean (I) de Mont, donzel, avoué de Mollens, prêtant hommage en 1292 à Humbert de Thoire et de Villars, seigneur d’Aubonne, réserve entre autres la fidélité qu’il doit à Jean de Prangins. (Voy. les Dynastes de Mont, seconde maison, pag. 101.) Les nobles de Mont nommés ici étaient ses descendants directs. [retour]

Note 1, page 73 : Le prénommé Guillaume Mestral n’appartenait pas à l’opulente famille des mestraux des Monts. Il y a lieu de croire qu’il était un noble Mestral de Begnins. [retour]

Note 2, page 73 : Isabelle, veuve de Pierre Bervyczo (peut-être Berniczo), était la fille de Perronet des Cheseaux (de Casalibus). Elle apparaît sous l’année 1473 comme prude femme noble, soit homeresse noble lige d’Amédée de Viry, seigneur de Mont-le-Vieux. (Arch. cant.,.titres du baill. de Bonmont, No 431 et 432.) [retour]

Note 1, page 74 : Perroy faisait partie de la seigneurie de Mont-le-Grand, mais ce que le seigneur de Rolle possédait dans ce village relevait de sa châtellenie de Rolle. A ce propos nous rappellerons le partage de biens fait en 1262 entre Ebal (II), coseigneur de Mont, chevalier, et son neveu Ebal (III), seigneur du dit Mont. Nous avons émis l’opinion que la part du chevalier Ebal (II) a formé la seigneurie de Rolle. [retour]

Note 2, page 74 : Le fief de Verney, procédé des nobles de Margencel et plus anciennement des nobles de Perroy, est devenu avec le temps le fief du château de Perroy. [retour]

Note 1, page 75 : « Vollataz, de Montelanceano et de Sancto Eugendo de Roctires. » [retour]

Note 2, page 75 : L’association dont il est ici question avait été faite en l’année 1319, entre le couvent de Bonmont et les seigneurs de Gingins, d’une part, et Louis (II) de Savoie, sire de Vaud, de l’autre. Voy. les Dynastes de La-Sarra, etc., pag. 474. [retour]

Note 3, page 75 : Arch. cant., Invent. vert, paquet 145. [retour]

Note 1, page 76 : Ibidem, paquet 147. [retour]

Note 2, page 76 : Arch. cant., Invent. bleu, chapitre de Lausanne, No 84. [retour]

Note 3, page 76 : Communication de M. le comte Amédée de Foras, auteur de l’Armorial et nobiliaire de Savoie. [retour]

Note 4, page 76 : Ibidem. [retour]

Note 1, page 78 : Amé (IV) de Viry, son père, était déjà fort obéré. A la suite d’un passement obtenu contre lui par Jean de Bargo, chanoine et maître de la fabrique de la cathédrale de Lausanne, devant la cour du bailli de Vaud, l’huissier général de ce bailliage avait saisi, le 1er septembre 1514, un clos de vigne, dit de Luins, appartenant au dit baron de Viry et contenant environ 14 poses, situé près du village de Luins. Ce clos avait été vendu à Moudon, le 25 du dit mois de septembre, et acheté par Nicod Fraschat, bourgeois de cette ville, pour le prix de 1150 florins. Le châtelain de Rolle était alors Provide-Amédée Martinaz. (Arch. cant., titres du baill. de Nyon, No 233.) [retour]

Note 2, page 78 : Reconnaissance de Beaufort et de son épouse, pour Rolle et Mont-le-Vieux, en faveur des seigneurs de Berne, en 1543, sur les mains de Jean Lando. [retour]

Note 1, page 79 : Comte Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de Savoie, art. Beaufort. [retour]

Note 2, page 79 : Claude de Vergy (voy. le texte) donnait le titre de fils à M. de Rolle, ce qui ne peut signifier que neveu, et le comte Jean (II) de Gruyère le nommait son neveu. Tous deux appelaient Michel de Viry leur frère. (Grenus, Documents relatifs à l’histoire du Pays de Vaud, pag. 189 et la suivante.) Le comte Michel de Gruyère, fils du comte Jean (II) et de Marguerite de Vergy, sœur du prénommé Claude, donnait le titre de frère à Jean-Amédée de Beaufort. (Hisely, Hist. du comté de Gruyère, II, pag. 397.) On peut inférer de ces circonstances que la mère de Beaufort était une Vergy, à moins cependant que la parenté du baron de Rolle avec Claude de Vergy et les comtes Jean (II) et Michel de Gruyère ne provînt de Claude de Rye, son épouse. Les de Rye appartenaient à la haute noblesse du comté de Bourgogne. [retour]

Note 3, page 79 : P. Anselme, Hist. généalogique des grands officiers de la couronne de France, VII, pag. 31. Selon cet auteur, Pauline de Vergy, épouse de Michel de Viry, eut deux sœurs : 1o Rose de Vergy, épouse de Guillaume de Marvillers, chevalier, seigneur de Mémollon et de Taillepied ; 2o Hélène, femme de Pierre de Barbançon, chevalier de la Toison d’or, sénéchal héréditaire de Hainault. L’une de ces deux dames, par un premier ou second mariage, pourrait avoir été la mère de Jean-Amédée de Beaufort ou peut-être de Claude de Rye, son épouse. D’après les manuscrits de Guichenon (cités par M. le comte Amédée de Foras dans l’Armorial et nobiliaire de Savoie, art. Beaufort), Jean-Amédée aurait été fils de Nicod ou Nicolas de Beaufort, seigneur de Salagine, dont l’épouse était Marguerite de Châteauvieux. Toutefois, M. Duvernoy, de Besançon, auteur compétent, qui cite pour source les Papiers d’Etat du cardinal de Granvelle, III, pag. 364 et 397, indique que le baron de Rolle était fils de François de Beaufort. (Voy. Esquisse des relations entre le comté de Bourgogne et l’Helvétie, dès le XIe au XVIIe siècle, dans le Musée historique de Neuchâtel et Valangin, par Matile, I, note 33 à la pag. 272.) [retour]

Note 1, page 80 : Le 5 février 1539, les Bernois lui cédèrent les biens d’église de la terre de Coppet, à quelques exceptions près, contre l’entretien du prédicant de Coppet. (50 florins, au moins, chaque quartier, une maison d’habitation et un jardin.) Dans la même circonstance, les Bernois lui remirent encore les biens de quatre cures de la baronnie de Viry, savoir : Malagnieu, Humillier, Exertet et Vert, à condition de payer au prédicant de Viry autant qu’à celui de Coppet. Cette transaction fut confirmée par l’avoyer et le conseil de Berne, le 12 mars suivant. (Arch. cant., second registre des abergements du baill. de Nyon.) Michel de Viry, père du prieur de Morteau et Apolline (Pauline) de Vergy, son épouse, avaient apporté dans le prieuré de Morteau des reliques de leurs églises, qu’ils étaient parvenus à soustraire aux profanations. (Musée hist. de Neuchâtel et Valangin, par Matile, I, pag. 247.) [retour]

Note 1, page 81 : Claude d’Alinge, de Rolle, écuyer, est l’un des témoins de la confirmation faite par Claude de Rye. (Titres du baill. de Morges, No 632.) [retour]

Note 2, page 81 : Titres concernant le domaine de Mestral, aujourd’hui Fischer, à Bougy-Villars, procédé de la famille de Watteville. [retour]

Note 1, page 83 : François de Gruyère, donzel, de Cossonay, était fils de noble Louis de Gruyère d’Aigremont et de Guillaumaz de Sauvernier. [retour]

Note 1, page 84 : Jean Mestral tient dans le nombre des biens de son fief, la part qui lui appartient de la mestralie dans tout le mandement de Mont-le-Vieux, excepté à Begnins et à Sarraul. Le même noble Mestral doit un autre hommage pour le fief procédé des nobles de Marcley. Enfin, le dit seigneur d’Aruffens est le bientenant d’un fief procédé de noble Amédée, fils du feu noble Jean Vuillerme de Sarraul. [retour]

Note 2, page 84 : Dans le quernet prêté par le dit noble Pierre Mestral, sur les mains d’Amey Mandrot, en 1543, il est dit fils de Jacques, toutefois on apprend par d’autres documents (entre autres par sa reconnaissance en faveur du seigneur de Mont-le-Vieux), qu’il était son petit-fils et fils de noble Jean Mestral. (Titres du domaine de Mestral, aujourd’hui Fischer, à Villars, près Bougy-Millon.) [retour]

Note 1, page 85 : Ce fief ne se trouve pas mentionné dans le quernet de Jean-Amédée de Beaufort, sur les mains de Lando, dans le nombre des fiefs relevant des châteaux de Mont-le-Vieux et Rolle. [retour]

Note 1, page 86 : Arch. cant., grosse d’Amé Mandrot relative aux fiefs nobles du baill. de Nyon, I, de fo 1 à fo 228. [retour]

Note 2, page 86 : Voy. ci-devant, pag. 79, note 2. [retour]

Note 3, page 86 : Et non Marie, sœur aînée de Françoise, ainsi que cela est rapporté dans l’Histoire du comté de Gruyère. Marie de la Palu fut la troisième épouse de René, comte de Challant, maréchal de Savoie, héritier de la seigneurie de Valangin. (Musée hist. de Neuchâtel et Valangin, I, pag. 267 et note 33 à la pag. 272.) Toutefois, l’auteur de l’Histoire du comté de Gruyère affirme (tome II, pag. 397, note 3) que le prénom de Mlle de la Palu, devenue l’épouse du baron de Rolle, était Marie. [retour]

Note 1, page 87 : Claude de Rye, veuve de Jean de la Palu-Varembon, comte de la Roche. (Musée hist. de Neuchâtel et Valangin, I, pag. 267.) Nous présumons qu’elle était une proche parente de son homonyme, Claude de Rye, épouse de Jean-Amédée de Beaufort, baron de Rolle, qui ne pouvait plus être vivante à cette époque. C’est peut-être cette parenté qui fut un des grands mobiles de l’acharnement de la comtesse de Varax contre le baron de Rolle, lorsqu’il enleva et épousa sa fille. [retour]

Note 2, page 87 : Claude de la Palu-Varembon, comte de la Roche, avait été admis, vers la fin du XVe siècle, à la bourgeoisie de Berne. Claude de Rye, veuve de Jean de la Palu, comte de la Roche, et ses deux filles Marie et Françoise en obtinrent le renouvellement en 1544. (Ibidem, I, pag. 172.) [retour]

Note 3, page 87 : Hisely, Histoire du comté de Gruyère, II, de pag. 397 à pag. 408, inclusivement. Un autre auteur (feu M. C. Duvernoy), dans un Mémoire intitulé : Esquisse des relations entre le comté de Bourgogne et l’Helvétie, du XIe au XVIIe siècle (Musée hist. de Neuchâtel et Valangin, I, note 33 à la page 272), rapporte que Françoise de la Palu, sœur de Marie, fut enlevée par le baron de Rolle, en 1549, qui la conduisit en France et l’épousa malgré les protestations de sa mère et les plaintes de l’empereur. Le roi de France, Henri II, pardonnant au ravisseur, lui avait rendu ses bonnes grâces à la sollicitation des Suisses. Philippe Carondelet, l’un des écuyers tranchants de Charles-Quint et son envoyé auprès des Ligues suisses, s’était vainement employé à les dissuader de toute intervention en faveur du baron de Rolle. [retour]

Note 1, page 88 : Les dynastes de Mont, etc., pag. 141. [retour]

Note 2, page 88 : Hisely, Histoire du comté de Gruyère, II, pag. 411 et la suivante. [retour]

Note 3, page 88 : Ibidem, II, pag. 427. [retour]

Note 4, page 88 : Ibidem, II, pag. 455. [retour]

Note 1, page 89 : Ibidem, II, pag. 460 et la suivante. [retour]

Note 2, page 89 : Ibidem, II, pag. 464 et la suivante. [retour]

Note 3, page 89 : Voy. Les dynastes de Mont, seconde maison, pag. 163, note 2 à la dite page. [retour]

Note 1, page 90 : L’acte de la cession faite le 8 avril 1531, par le duc Charles de Savoie, à Jean-Amédée de Beaufort, seigneur de Rolle et à Claude de Rye, son épouse, concerne seulement le rachat de la seigneurie de Mont-le-Vieux, vendue à Nicolas de Diesbach pour 5000 écus d’or. Le rachat de la seigneurie de Rolle n’y est nullement mentionné. [retour]

Note 2, page 90 : Nous ne comprenons guère comment cette somme de 5000 écus d’or se trouvait due à LL. EE. de Berne, colloquées à la place des ducs de Savoie. Beaufort et son épouse, en faisant le rachat de Mont-le-Vieux, en vertu de la cession de ce droit de rachat que leur avait faite le duc Charles de Savoie, durent naturellement payer cette somme à Nicolas de Diesbach, soit à ses droit-ayants. Il y eut sans doute lors de ce rachat des arrangements pris qui nous sont inconnus. [retour]

Note 3, page 90 : Annibal de Bærenfels, Philippe-Jacob de Ambringen, Hans-Jacob de Schœnauer, le tuteur des enfants de Jacob de Berenfels, Paul de Mellunen et Hans-Jacob Wild, tant en son nom qu’en celui de la veuve et héritière d’Erard Reinhart. La plupart de ces créanciers étaient Balois. [retour]

Note 4, page 90 : Quernet prêté le 17 novembre 1627, pour Rolle et Mont-le-Vieux, par les petits-fils de l’avoyer Steiger, sur les mains de Nic. Bulet. [retour]

Note 1, page 91 : Le 6 mai 1559, « l’illustre » Jean Steiger, seigneur de Rolle, Mont-le-Vieux et Mont-le-Grand, inféode au « magnifique » seigneur Philippe Kilchberger, bailli de Morges, le « truict » et les vignes de Bougy-Millon, qui étaient dépendantes du prieuré de Bière. « Le bon plaisir et vouloir » de LL. EE. de Berne avait été de « lascher, abandonner et remettre » ce prieuré, avec ses appartenances et dépendances, au dit Jean Steiger. (Titres concernant le domaine de Mestral, aujourd’hui Fischer, à Bougy-Villars.) [retour]

Note 1, page 92 : On se rappelle que lors de la reconnaissance d’Amédée de Viry, en 1493, la vigne de Châtaigneraie avait 80 poses. [retour]

Note 1, page 93 : La grange des Cordelières, le pré appelé la Combe du Moulin et la vigne en Sousville, situés du côté de bise des limites établies, appartiendraient néanmoins au partage de Rolle et Mont-le-Vieux, mais si ces immeubles venaient à être aliénés, ils retourneraient alors à la seigneurie de Mont-le-Grand, dans laquelle ils sont situés. [retour]

Note 1, page 95 : Nous présumerions que cette somme avait été empruntée pour faire le rachat du village de Begnins, vendu, en 1544, par Jean-Amédée de Beaufort à André de Begnins, pour la somme de 900 écus d’or. (Voy. ci-devant, pag. 85.) [retour]

Note 1, page 96 : Et gratuitement. [retour]

Note 2, page 96 : Il n’y avait alors, paraît-il, qu’un seul pasteur pour ces quatre lieux. [retour]

Note 3, page 96 : Ces biens acquis étaient l’ancien fief des nobles de Mont, soit partie d’icelui. [retour]

Note 4, page 96 : Le traité de partage des fils de l’avoyer Steiger et l’approbation qu’y donnèrent LL. EE de Berne sont rapportés dans la Grosse Bulet, à la suite du quernet prêté pour Rolle et Mont-le-Vieux, par les fils de Jean Steiger. Le notaire Hugues Teste reçut et signa l’acte de partage dont il est ici question. [retour]

Note 1, page 97 : Grosse Bulet, fo 81, quernet prêté pour la seigneurie du Rosey par les fils de Jean (II) Steiger, baron de Rolle et Mont-le-Vieux, et les nobles Arpeau. Ce n’est donc pas l’avoyer Jean Steiger, mais bien son fils, qui acquit le Rosey. Selon une note qui nous avait été envoyée de Berne et que nous avons reproduite dans nos Dynastes de Mont, seconde maison (pag. 143, note 2), cette acquisition avait été faite par l’avoyer Jean Steiger, ce qui est erronné. [retour]

Note 2, page 97 : Celui-ci avait encore laissé d’autres enfants, puisque la reconnaissance prêtée par les frères Steiger, ici nommés, pour la seigneurie du Rosey, à la même date, l’est aussi au nom de tous les autres enfants et communs héritiers de leur défunt père. [retour]

Note 1, page 100 : Catherine, fille et héritière de noble Jean Mestral de Begnins, avait épousé noble Humbert de Diesbach, seigneur de Saint-Christophle. [retour]

Note 1, page 101 : Voici quels étaient, à la même époque, les fiefs et hommages nobles relevant de la seigneurie de Mont-le-Grand l’hommage noble dû par noble et puissant François-Gaspard Mestral, seigneur de Pampigny, (petit) fils de feu noble Jean Mestral, seigneur d’Aruffens, pour des revenus spécifiés dans le quernet rendu en faveur du père du seigneur de Mont-le-Grand sur les mains de Jean et Hugues Teste. L’hommage noble que doivent nobles Jean-François et Jean-Jacques de la Porte, de Gimel, pour les revenus spécifiés dans le quernet par eux ci-devant prêté. Le droit que le seigneur de Mont-le-Grand a sur tous ceux qui possèdent des biens et des revenus procédés de l’hommage des nobles de la Porte, spécifiés et déclarés dans les reconnaissances des fiefs nobles de la dite baronnie de Mont-le-Grand. Le droit que le dit seigneur a sur noble et puissant Isaac d’Alinges, baron de Coudrée, seigneur de Colombier, Vuillerens, etc., pour certaine maison et vignes, situées à Mont, le tout limité et spécifié dans la reconnaissance que noble et puissant Bernard d’Alinges, père du dit noble Isaac, a ci-devant faite en faveur du défunt seigneur de Mont-le-Grand, sur les mains des prénommés commissaires Teste. (Grosse Bulet, quernet prêté pour Mont-le-Grand par noble et puissant Jean-Georges Steiger, le 17 novembre 1627.) Les fils de l’avoyer Jean Steiger avaient fait faire la rénovation des fiefs nobles relevant de leurs terres, par les commissaires Teste. [retour]

Note 1, page 103 : Cet article est rédigé d’une manière peu claire. Il porte qu’au dit baron appartient, en vigueur de l’acte de vente passé au défunt noble et puissant Jean Steiger, trésorier du Pays de Vaud, le 21 juillet 1558, de la dite baronnie de Rolle et Mont-le-Vieux et de l’investiture et laudation à lui accordée par LL. EE. le 25 du dit mois, le droit de pêche dans l’étendue des dites seigneuries ; à cause de Mont-le-Vieux, la quête des poissons accoutumée à percevoir de chaque bateau pêchant, dès la Gollie de Rivaz jusqu’à l’eau qui sépare les mandements de Nyon et de Coppet, et à cause de Rolle le même droit de quête dès la dite rive de la Gollie jusqu’à la pierre appelée Morat, sous Dullit. [retour]

Note 1, page 106 : C’est-à-dire sur les biens et choses dont il est composé. [retour]

Note 2, page 106 : Cette directe seigneurie-ci concerne la perception du lod en cas de vente du fief noble. [retour]

Note 1, page 107 : Cette seigneurie des Vaux avait été acquise par les nobles mestraux des Monts, des nobles Tavelli, de Genève. Elle comprenait les hauteurs qui dominent le village de Vincy. Suivant le Diction. historique, etc., du canton de Vaud, la seigneurie des Vaux était un franc alleu. [retour]

Note 2, page 107 : De Zurich, selon le Diction. historique, etc., du canton de Vaud, art. Begnins. [retour]

Note 1, page 108 : Selon le quernet d’Amédée de Viry, sur les mains de Quisard, en 1493, noble Gabriel Mestral de Begnins, antépossesseur de ce fief, aurait eu sur celui-ci une jurisdiction inférieure. [retour]

Note 1, page 109 : On apprend par une note postérieure, écrite en marge, qu’il manque la moitié de ce fief, possédé par M. de Saint-Saphorin-Disy. [retour]

Note 1, page 112 : Daniel, Etienne et Gédéon Badel ? [retour]

Note 2, page 112 : A l’époque de la reconnaissance d’Amédée de Viry sur les mains de Quisard, le moulin du pont de Begnins, avec foule et raisse, appartenait au fief Jean et Jean Favre de Begnins. Voir ci-devant, pag. 66. [retour]

Note 1, page 113 : Ce fief est celui qui était procédé de Rolette, fille de feu Guillaume Mestral, épouse de noble Pierre de Senarclens. Voy. ci-devant, pag. 73. [retour]

Note 1, page 114 : Coline était la fille de noble Guillaume Mestral et de sa femme Altaude, fille du donzel Amédée du Lucinge et de Philippaz Carrel, fille et héritière du donzel Johannod Carel. (Voy. Les fiefs nobles de la baronnie de Cossonay, pag. 33 et 34.) [retour]

Note 1, page 115 : Soit de fief noble, soit de fief rural, soit à titre d’alleu. [retour]

Note 2, page 115 : Une note portant la date du 8 juin 1730, indique que le quernet de Sarraux manque ici. [retour]

Note 1, page 117 : Voy. Les dynastes de Mont soit des Monts, seconde maison, pag. 146 et 147. [retour]

Note 2, page 117 : Ibidem, pag. 148. [retour]

Note 1, page 120 : Après déduction de 10 et 1/2, quarterons (de froment ?), dus sur le four de Rolle, en vertu de l’arrêté du tribunal du Contentieux en date du 19 janvier 1804. [retour]

Note 2, page 120 : Les détails que nous rapportons ici, tant sur l’estimation des seigneuries de Rolle et Mont-le-Vieux et de Mont-le-Grand, sous le rapport des droits féodaux, que sur la liquidation de ceux-ci, nous ont été communiqués par M. l’archiviste d’Etat, qui les a puisés dans les papiers de la dite liquidation qui se trouvent dans nos archives cantonales. [retour]

Note 1, page 121 : Nous présumons que depuis l’acquisition faite par Amédée de Viry de la seigneurie de Rolle, soit depuis l’année 1455, les rénovations indiquées ici comme ayant Rolle pour objet comprenaient aussi Mont-le-Vieux, ces deux terres ayant été réunies. [retour]

 


 

 

 

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