MOUDON SOUS LE RÉGIME SAVOYARD

PAR

† BERNARD DE CÉRENVILLE

ET

CHARLES GILLIARD

sceau du Baillage de Vaud
1303

PREFACE

Il y a une vingtaine d’années, M. G.-A. Bridel suggérait à Bernard de Cérenville l’idée d’écrire l’histoire de Moudon. Ce projet sourit au jeune historien que tant de liens rattachaient à cette ville; il se mit à l’ouvrage avec ardeur. Mais la maladie arrêta ses recherches et sa mort survint, le 12 mars 1915, avant qu’il eût achevé sa récolte de matériaux.

Dans son testament, par une dernière marque d’une longue amitié, il me priait de terminer l’œuvre inachevée.

C’est toujours une tâche difficile que de reprendre et d’achever le travail d’un autre. B. de Cérenville avait rassemblé des notes abondantes, mais il n’avait encore rien rédigé; il n’avait pas même tracé de plan; il ne m’avait laissé aucune ligne directrice, lors des derniers entretiens que j’ai eus avec lui.

Je me suis mis à l’ouvrage dès 1915, mais mes obligations professionnelles me laissaient peu de loisir; il m’a fallu près de quatorze ans pour arriver à chef. Et encore ce volume n’est-il pas celui que rêvait B. de Cérenville. Il s’arrête à la conquête bernoise, alors que son premier auteur pensait le mener jusqu’à la période vaudoise; il est beaucoup trop long; il n’a pas la grâce /VI/ aimable que B. de Cérenville savait mettre à tout ce qui sortait de sa plume.

Je le livre cependant au public, en priant le lecteur de fermer les yeux sur les défauts trop évidents, dont je porte la responsabilité, et de n’y voir qu’un monument élevé à la mémoire d’un historien trop tôt enlevé à notre pays, d’un ami à propos duquel on peut répéter les mots du poète latin :

.... quanto diutius
abest, magis cupio tanto et magis desidero.

Térence, Heautontimoroumenos, v. 424/5.

Si je voulais remercier ici tous ceux qui m’ont aidé dans mon travail, je devrais dresser une liste bien longue. Je ne mentionnerai que ceux auxquels je suis le plus redevable; les autres voudront bien me pardonner l’omission de leur nom : je n’oublie pas ce que je leur dois.

Tout le long de mon travail, M. Maxime Reymond, directeur des Archives cantonales, m’a fourni les conseils les plus précieux avec une inépuisable bienveillance; MM. H. Chastellain et H. Jomini, sous-archivistes, n’ont ménagé ni leur peine ni leur temps pour me rendre service. Je leur en suis très reconnaissant.

Je ne le suis pas moins envers la Municipalité de Moudon qui m’a confié les pièces précieuses des archives de sa commune et envers M. A. Cherpillod, avocat, syndic de cette ville, qui, avec la plus grande amabilité, m’a prodigué les conseils de son expérience, très spécialement en matière de topographie. /VII/

M. D. Galbreath m’a généreusement fourni les dessins des sceaux qui ornent ce volume; M. Kissling, géomètre officiel à Oron, a dessiné la carte de la vallée de la Broye et le plan de Moudon. Qu’ils reçoivent ici l’expression de ma reconnaissance !

J’adresse encore mes remerciements au Comité du Vieux Moudon, qui a pris à sa charge une partie des illustrations, à celui de la Société d’histoire de la Suisse romande, qui a bien voulu assumer les frais de la publication, à M. G.-A. Bridel, directeur aux Imprimeries Réunies, qui en a surveillé l’exécution avec le soin qu’on lui connaît.

Lausanne, le 15 juillet 1929.

Charles Gilliard.

Mémoires et documents de la Société d’histoire de la Suisse romande

Edition numérique

Bernard DE CÉRENVILLE et Charles GILLIARD