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LES DIGNITAIRES DE L’ÉGLISE NOTRE-DAME DE LAUSANNE
jusqu’en 1536.
L'évêque Aymon de Montfalcon et sa cour
Gravure d’un manuscrit renfermant un poème d’Antitus, attaché à la cour d’Aymon,manuscrit communiqué par M. le professeur A. de Molin, président de la Société d’histoire de la Suisse romande
PRÉFACE
L’église de Lausanne ne prétend pas remonter aux temps apostoliques. En 1228, alors que depuis longtemps les légendes pieuses fleurissent en France, le prévôt Conon d’Estavayer n’en introduit aucune dans son cartulaire, car on ne peut appeler de ce nom la vague tradition rapportée du vieillard Matthieu. Il est même à remarquer que le cartulaire du onzième siècle, sur lequel Conon s’appuie, ne lui fournit aucune liste d’évêques antérieurs au neuvième siècle et que la liste incomplète du prévôt n’est que la résultante de documents épars coordonnés par lui-même.
Si les origines de l’église nous échappent, nous pouvons croire cependant qu’à son élévation à l’épiscopat Marius n’a pas donné à son diocèse une organisation différente de celle des diocèses francs et burgondes. Il a trouvé à Lausanne et développé un clergé dont il a fait son corps presbytéral. Ce clergé était composé de prêtres et de diacres. Ces derniers étaient chargés plus particulièrement de l’administration. Le principal d’entre eux, l’archidiacre, était le vicaire de l’évêque.
Les prêtres assistaient l’évêque dans le ministère divin /2/ et desservaient les églises des groupements les plus importants, églises qui devinrent le centre des doyennés, autour desquelles gravitaient les chapelles rustiques élevées dans la suite des temps au rang de paroissiales, tout en conservant une certaine dépendance vis-à-vis de l’église-mère et de son chef.
C’est ainsi qu’entre l’évêque et son clergé de nouveaux rouages s’établirent : l’archidiacre, les doyens. En vertu des lois canoniques, ces dignitaires étaient inamovibles. Avec le temps, ils s’en prévalurent pour étendre leurs compétences, pour exercer en leur nom propre une juridiction qu’ils n’avaient primitivement que par délégation épiscopale.
L’évêque s’efforça alors de ressaisir sur son clergé l’autorité qui lui échappait au profit d’intermédiaires. Il ne supprima pas ces derniers. Mais à côté d’eux il en plaça d’autres, plus dévoués, plus dociles, parce qu’il eut soin de ne leur donner qu’un mandat personnel toujours révocable. Ce furent, dès le douzième siècle, l’official, juge au contentieux, puis le vicaire général, administrateur délégué au spirituel et souvent aussi au temporel.
L’évêque atteignit son but. Peu à peu l’official et les vicaires généraux remplacèrent l’archidiacre, — réduit à un titre purement honorifique, — et absorbèrent une bonne part de l’autorité primitive des doyens. L’évêque serait redevenu le maître absolu de son diocèse, sans les immunités et les exemptions accordées par le pape aux monastères et aux chapitres cathédraux.
Des monastères, nous n’avons pas à parler ici. Quant aux chapitres cathédraux, ils ne sont qu’une transformation du conseil presbytéral de l’époque de Marius. Nous /3/ en parlerons plus longuement ailleurs. Disons simplement ici que dès le neuvième siècle ces chapitres eurent une organisation et une administration propres. Le besoin de spécialisation inhérent à tout corps qui se développe entraîna la création d’une série d’offices capitulaires.
Le prévôt dirigea les travaux habituels du chapitre. Le trésorier eut soin de la fortune capitulaire, le sacristain eut la garde de l’église et des objets sacrés, le chantre s’occupa du chant et l’écolâtre dirigea l’enseignement des élèves. Dans la suite, le trésorier eut pour adjoint le cellérier, et le sacristain le maître de la fabrique. Le chantre réunit les fonctions d’écolâtre, — et précédemment aussi celles de chancelier épiscopal, — et il finit par être secondé par le sous-chantre. A Lausanne, un fonctionnaire particulier, le doyen de Valère, eut encore une charge qui dérivait de celles du chantre et du sacristain. Les chanoines enfin, ayant acquis une juridiction indépendante de celle de l’évêque, instituèrent à leur tour un official qui prit le nom de juge spirituel du chapitre.
Cette organisation, — qui est à peu près la même à Lausanne que dans toute la chrétienté au moyen âge, — a déjà été étudiée par quelques auteurs, et notamment par M. le curé Dupraz, d’Echallens, dans son beau livre sur la Cathédrale de Lausanne. Nous avons cependant estimé qu’il était possible d’en préciser davantage encore les caractères distinctifs et surtout que la connaissance des dignitaires eux-mêmes, de leur situation personnelle, offrirait quelque utilité pour déterminer la valeur réelle des fonctions et même l’état social de l’évêché à diverses époques. /4/
Ce sont donc essentiellement des listes de dignitaires de l’église Notre-Dame de Lausanne que nous présentons, en même temps qu’une notice sur chaque dignité ou office. Les évêques, les chanoines et les autres hauts dignitaires de l’église ont chacun un bref article rappelant leurs divers emplois et bénéfices, avec l’indication aussi précise que possible des dates 1 . Nous avons l’espoir que, malgré des imperfections inévitables et pour lesquelles nous sollicitons dès maintenant l’indulgence de nos lecteurs, ces listes fourniront des données chronologiques qui pourront être utiles aux historiens de notre pays et permettront de mieux saisir l’enchaînement et la portée de certains événements.
Ces listes sont toutes tirées de documents originaux, le plus grand nombre inédits, d’autres publiés dans nos recueils de documents du pays romand. On en trouvera ailleurs la liste complète. Mais notre travail n’eût pas été possible sans le concours de personnes dont les conseils et l’appui nous ont été précieux. Nous remercions particulièrement ici M. le curé Dupraz, à Echallens, MM. les abbés Ducrest et Besson, à Fribourg, M. l’archiviste de Crousaz, M. le président Dumur et M. le curé Pahud, à Lausanne, et surtout M. Alfred Millioud, sous-archiviste cantonal vaudois, à la bienveillance inépuisable et à l’érudition duquel nous avons eu si souvent recours. Nous adressons aussi l’expression de notre reconnaissance à M. Victor van Berchem, à Genève, qui a bien voulu revoir les épreuves de ce livre.
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LES ÉVÊQUES
L’évêque Sébastien de Montfalcon aux pieds de la Vierge Marie portant l’Enfant Dieu
(vitrail de l’église de Saint-Saphorin)
L’ÉLECTION DES ÉVÊQUES
Les sources du Cartulaire de Lausanne.
Le catalogue des évêques de Lausanne a été dressé par le Père Schmitt dans les Mémoires historiques sur le diocèse de Lausanne. Il a été rectifié par l’abbé Gremaud dans le Mémorial de Fribourg 1 et plus récemment par le Père Eubel dans la Hierarchia catholica medii aevi 2 , basée presque exclusivement sur les documents que le Vatican avait fournis à l’auteur. D’autres écrivains ont précisé certains détails. Le catalogue qui suit a bénéficié de tous ces travaux.
L’évêché de Lausanne ne date que de la fin du sixième siècle. Il constitue un démembrement de l’évêché helvétique, diocèse dont on connaît deux chefs, Bubulcus à Windisch en 517, Grammatius à Avenches en 535 et à Windisch en 541 et 549. Ce démembrement fut effectué peu après 561, à la suite du partage de l’Helvétie entre Gontran et Sigebert, les fils du roi Clotaire 3 .
Marius est le premier évêque de Lausanne. D’après les indications du Cartulaire de Lausanne, il aurait été /6/ consacré en mai 574 1 Ce fut vraisemblablement à la demande du roi Gontran, au profit duquel le pays d’en deçà de l’Aar venait d’être détaché du diocèse de Windisch-Constance. Marius participe au concile de Mâcon en 585 avec le titre d’évêque de l’église d’Avenches. Il meurt à Lausanne où ses successeurs résident.
Les noms des premiers évêques de Lausanne nous ont été conservés dans le Cartulaire de Notre-Dame de Lausanne, dressé à partir de 1228 par les soins du prévôt Conon d’Estavayer. La partie chronologique de ce cartulaire a été établie sur le vu d’un ancien cartulaire et d’une antique règle disparue dans l’incendie de 1235. Elle se présente à nous sous la forme d’annales brèves, d’une chronique des évêques et d’une liste de donations faites sous les épiscopats de Magnère et d’Eginolphe. Cette dernière liste étant inutile pour le but que nous poursuivons ici, nous pouvons en faire abstraction.
Les annales brèves dérivent évidemment de celles qui allaient de 687 à 814 et qui ont disparu après avoir inspiré les Annales Laubacenses, Stabulenses, Ausciences et Bavaricii. Elles n’en sont que la copie jusqu’en 771 ou 777 2 . Depuis, on constate la présence d’une autre source, mais ce n’est qu’à partir de 817 que les Annales Lausannenses offrent un caractère original.
La même remarque peut être faite sur la chronique des évêques. Tandis qu’Udalric n’est mentionné qu’avec la vague mention : « Au temps de Charles, Udalric fut évêque », nous apprenons que Frédaire fut ordonné en 815, /7/ et dès lors la chronique donne des détails chronologiques sur chaque évêque. Conon d’Estavayer indique régulièrement qu’il connaît ces détails par l’ancien cartulaire, lequel en contenait beaucoup d’autres.
Ces annales et cette chronique ont-elles été rédigées au fur et à mesure des événements depuis 815 ? Nous ne pouvons le dire. Ce qui est certain, c’est qu’elles existaient avant 985, date à laquelle un Lausannois se servit de l’une et de l’autre pour annoter les Annales Flaviniacenses, qui servent ainsi de témoin.
Le catalogue des évêques que reproduit le cartulaire de Lausanne provient donc de sources rédigées au neuvième et au dixième siècle, et continuées dès lors d’une manière assez irrégulière puisqu’au onzième siècle un évêque certain, Henri II, a été omis. Comme aucun autre document ne contredit les indications qu’il fournit, il peut faire foi pour l’époque allant de l’épiscopat de Frédaire, — ou de son prédécesseur Udalric, — jusqu’au treizième siècle. Depuis cette dernière date, les textes abondent, qui fournissent les données chronologiques nécessaires.
Pour la période antérieure à l’année 815, le cartulaire ne fournit que des renseignements incomplets et peu sûrs. On n’en trouve point dans les annales brèves. L’ordre et les dates indiqués par la chronique : Prothais, 501, Chilmégésile, 532, Marius, 581-601, sont manifestement faux. Arricus, qui assista en 650 au concile de Châlons, n’est pas mentionné. Nous ne pouvons arriver à quelque certitude qu’en nous servant, non pas des calculs du chroniqueur, mais de certaines indications chronologiques qu’il a copiées.
Elles permettent d’établir que Marius fut le premier /8/ évêque de Lausanne et qu’il mourut le 31 décembre 594 1 Nous croyons que Chilmégésile ou Chamnégésile est celui qui assista au concile de Paris le 10 octobre 614 et participa en 627 à la fondation du prieuré de Baulmes. Viendraient ensuite Arricus en 650, puis Prothais sous lequel en 652 le même prieuré fut reconstruit 2 .
De 652 à la fin du huitième siècle, l’obscurité est complète. Nous ne connaissons aucun des évêques de Lausanne de cette période. Cette lacune n’a rien qui doive nous surprendre. Elle est due à l’anarchie et à l’ignorance de la fin de la période mérovingienne. On en trouve de pareilles dans les listes épiscopales de Genève (650-833), Bâle (614-744), Autun (696-765), Langres (650-737), Mâcon (632-743), Sion (680-770), Tarentaise (650-828), Aoste (546-876).
L’élection des évêques jusqu’au neuvième siècle.
Nous n’avons aucun renseignement sur le mode d’élection des premiers évêques de Lausanne. Le diocèse ayant été créé par le roi Gontran, celui-ci détermina très vraisemblablement le choix de Marius, qu’il dut connaître à Autun ou à Marcennay 3 . Le mode d’élection de Chilmégésile, d’Arricus et de Prothais est probablement celui usité au septième siècle : désignation préliminaire par le /9/ clergé et le peuple, confirmation par le roi et consécration par le métropolitain. Souvent le roi intervient déjà dans la première opération. Le concile de Paris, de 614, auquel il nous paraît que Chilmégésile assista 1 , déclare que les règles canoniques doivent être observées par tous, que les élections doivent avoir lieu sans obstacle et sans don d’argent, que l’intervention du pouvoir est une cause d’annulation. Mais le roi Clotaire II ne promulgue cet édit qu’en le modifiant. Il supprime la phrase : « sans obstacle et sans don d’argent. » A celle qui vise l’intervention du pouvoir, il substitue celle-ci : « Si la personne choisie est digne de l’épiscopat, qu’elle soit consacrée sur l’ordre du roi. Si elle est choisie parmi les gens du palais, que ce soit à cause de ses mérites personnels et de son savoir. »
Les Carolingiens ne paraissent pas avoir agi très différemment des fils de Clovis. Un évêque de Lausanne,- peut-être Udalric, - fut choisi par Charlemagne pour un motif qui n’a rien de religieux. Une lettre à l’archevêque de Besançon explique que, l’évêque de Lausanne étant mort, le roi Charles avait accordé l’évêché à un de ses clercs qui, un jour de grande chaleur, avait donné au souverain encore jeune un repas vraiment royal 2 . Le successeur d’Udalric, Frédaire, nous paraît avoir aussi appartenu au palais. L’année même de son ordination, en 814, l’empereur Louis le Débonnaire donna à Notre-Dame de Lausanne l’église de Saint-Didier et ses dépendances, et l’acte émanait du chancelier Helisachar dont le nouvel /10/ évêque devait être personnellement connu 1 . Ce choix prouve d’ailleurs que si le roi prenait les prélats parmi ses familiers, il les désignait parmi ceux acquis à la réforme religieuse commencée par saint Boniface et continuée par Charlemagne.
L’élection de Jérôme.
C’est sous les successeurs du grand empereur que nous voyons se dessiner nettement le mode d’élection des évêques de Lausanne. L’évêque Hartmann étant mort en avril 878, la division se mit dans l’église. A ce moment même le comte Boson cherchait à se faire proclamer roi de Bourgogne et à enlever les provinces juranes à l’autorité du roi Charles le Gros. Comme un peu plus tard à Genève en 881 2 , les partisans de Boson et ceux de Charles cherchèrent à s’emparer de l’évêché. Les premiers recommandaient le prêtre Jérôme et le roi Charles patronait l’un de ses favoris. Le clergé et le peuple lausannois se prononcèrent pour Jérôme, mais le roi ordonna d’installer son fidèle 3 .
Ce conflit parvint aux oreilles du pape Jean VIII, qui écrivit à l’archevêque de Besançon : « Nous vous ordonnons de ne point consacrer d’évêque à Lausanne ni sur l’ordre du roi, ni sur la demande du peuple. Venez nous /11/ trouver au plus tôt, afin qu’après vous avoir entendu nous puissions vous permettre de consacrer celui qui vous aura paru le plus propre à gouverner le diocèse 1 . »
Le pape était favorable à Boson 2 . L’archevêque de Besançon l’était aussi. La nomination de Jérôme fut ainsi facilement ratifiée et le nouvel évêque fut consacré par un autre prélat, l’archevêque n’ayant pu, pour des raisons de santé, présider à la cérémonie. Mais Charles le Gros avait ses raisons pour ne pas donner son approbation. C’est pourquoi, le 20 juin 880, le pape Jean VIII insista auprès de lui pour qu’il reconnût Jérôme « désigné pour le siège de Lausanne par une élection régulière confirmée par l’autorité apostolique. » Le Souverain Pontife ajoutait que cette reconnaissance devait être rendue plus facile par le fait qu’après avoir pris le parti de Boson l’évêque s’en était détaché et promettait d’être fidèle à Charles le Gros 3 . Comme Jean VIII lui-même s’était détaché de Boson, Charles finit par se laisser persuader et laissa Jérôme prendre possession de son siège.
Les Rodolphiens. Le procès-verbal de l’élection de Boson.
Douze ans plus tard, en 892, à la mort de l’évêque Jérôme, un nouveau conflit survint. Le cartulaire de Lausanne nous rapporte la chose par le menu. Il dit que l’évêque étant mort, le roi Rodolphe de Bourgogne, sachant que l’église ne pouvait rester sans pasteur, vint à Lausanne avec l’archevêque Thierry de Besançon /12/ (875-894) et l’évêque Eringo de Bâle (882-895) dans le désir de trouver, de concert avec les dits évêques, un sujet qui fût agréable à Dieu et qui pût être utile à l’Eglise. Or il était de notoriété publique que l’archidiacre Ragenfred s’était fait proclamer évêque par le clergé et le peuple, du vivant même de Jérôme, ce qui était absolument défendu.
Le roi s’étant rendu en la cité demanda qui le clergé et le peuple désiraient avoir pour évêque. Ils répondirent par acclamation qu’ils voulaient Boson le diacre, qui avait été élevé au milieu d’eux et qu’ils connaissaient dès son enfance. L’archevêque leur demanda alors pourquoi ils l’avaient prié d’ordonner Ragenfred comme évêque. Ils répondirent qu’ils l’avaient fait par crainte plutôt que par amour. Sur quoi Ragenfred, pour défendre son élection, prétendit qu’elle n’avait été faite qu’après la mort de Jérôme, mais tous lui donnèrent un démenti formel, car aucune élection ne pouvait se faire sans le consentement du roi et sans la présence de l’archevêque ou de son délégué (visiteur, missus).
Voyant que ni le clergé ni le peuple ne le voulaient pour évêque, et sur le désir du roi, Ragenfred se désista de ses prétentions et tous alors acclamèrent d’une seule voix Boson comme évêque et rendirent grâces au Seigneur. Etaient présents : Arembert (le prévôt de la cathédrale) et tous les clercs, le peuple, un grand nombre de vassaux du roi et une foule de personnes des deux sexes 1 .
Ce récit du cartulaire est évidemment la copie du /13/ procès-verbal officiel de l’élection de Boson, et comme beaucoup d’actes officiels il ne rend pas exactement la vérité. Relevons tout d’abord une contradiction. Il est dit au début que le roi et l’archevêque, ayant appris la mort de Jérôme, vinrent à Lausanne pour y présider à l’élection d’un nouvel évêque. Ils paraissent agir spontanément et cependant nous voyons plus loin que l’archevêque était déjà au courant de l’élection de Ragenfred, puisqu’il avait reçu une députation du clergé et du peuple favorable à ce dernier.
Puis certains détails étonnent. C’est en premier lieu l’intervention directe et tout à fait anormale du roi. C’est Rodolphe Ier lui-même qui préside à la nomination de Boson et, contrairement à l’usage, c’est lui qui interroge le peuple. L’usage, l’acte lui-même le détermine. Pour nommer un évêque, il faut le consentement du roi et la présence de l’archevêque ou de son délégué : le consentement du roi et non pas son intervention personnelle.
Aussi, lorsqu’à la question de Rodolphe Ier l’assemblée unanime lui désigne Boson, la spontanéité de ce mouvement nous laisse sceptiques. Les instances mêmes du roi pour que Ragenfred renonce à sa candidature montrent que les prétentions de ce dernier étaient plus sérieuses que le texte du procès-verbal ne le fait supposer. Notons enfin que Ragenfred n’a pas souscrit à l’accusation d’après laquelle il aurait été élu du vivant de son prédécesseur. A y regarder de près, la preuve alléguée en faveur de cette accusation n’en est pas une, car elle ne témoigne que d’un vice de forme tout à fait étranger au fond de l’accusation.
Quant à l’assertion que Ragenfred a été désigné par /14/ crainte et Boson par amour, il serait prudent de ne pas s’y fier. L’unanimité avec laquelle, à la demande du roi, l’assemblée populaire que surveillent les vassaux du souverain se prononce en faveur de Boson est très probablement inspirée par un tout autre sentiment que l’amour.
Le roi avait sûrement un grief personnel contre Ragenfred et il a suscité la candidature de Boson pour écarter l’archidiacre. Rappelons-nous que Rodolphe Ier ne régnait que depuis quatre ans et que, pressé entre Arnoulf de Germanie et Louis de Provence, il avait besoin de consolider son trône. Les Lausannois qui, douze ans auparavant, étaient partisans de Boson auraient-ils eu en 892 quelque velléité de se prononcer pour son fils Louis, ou tout au moins soupçonnait-on l’archidiacre, — le personnage le plus puissant du diocèse après l’évêque, — d’être favorable à ce dernier ? Ce qui est certain, c’est que le danger était sérieux, puisque Rodolphe Ier a dû intervenir en personne et qu’on le voit solliciter plutôt qu’imposer un choix. Très significative à ce sujet, l’insistance avec laquelle on nous montre que Boson était un enfant de l’église de Lausanne et que par conséquent le suffrage populaire, - aussi bien que le droit canonique, - devait le faire préférer à Ragenfred, sans doute un étranger.
Le mode d’élection de l’évêque.
Quel que soit le mobile qui a fait agir le roi Rodolphe, le procès-verbal de l’élection de Boson est très intéressant parce qu’il fixe la procédure suivie à la fin du neuvième siècle pour la nomination de l’évêque de Lausanne. Il n’était pas admis qu’un prélat pût choisir ou faire /15/ désigner son successeur de son vivant; les papes Nicolas Ier et Jean VIII venaient de le rappeler après d’autres. Le consentement du roi, la présence de l’archevêque métropolitain ou du visiteur, son délégué, étaient requis. Nous savons d’autre part que c’était le visiteur qui présidait légalement l’assemblée. Dans le cas particulier il avait fait défaut, l’archevêque n’ayant été avisé qu’après l’élection de Ragenfred. Pour anormal qu’il fût, le cas n’était pas absolument nouveau. A la mort du fameux archevêque de Reims, Hincmar, le clergé et le peuple de cette ville nommèrent son successeur sans attendre le visiteur. Ils durent s’en excuser, mais l’élection ne fut pas cassée 1 . Enfin, le clergé et le peuple de Lausanne avaient envoyé une députation à Besançon pour annoncer à l’archevêque Thierry le choix de Ragenfred. Les usages de l’époque avaient été par là soigneusement observés. Observé également celui qui voulait que l’évêque fût pris dans le diocèse même.
Il reste à préciser le rôle du roi. Il n’a pas été consulté pour le choix de Ragenfred, il ne l’a pas admis, il a fait revenir l’assemblée électorale de sa décision. Au fond, on sent très bien que dans la nomination de Boson le clergé et le peuple ne sont consultés que pour la forme. Avant l’assemblée, le roi a certainement fait savoir quel était son candidat. L’élection et la confirmation de Boson se sont ainsi réunies dans un seul acte. Mais à la mort de Boson, en 927, les deux opérations furent distinctes. Le clergé et le peuple lausannois se prononcèrent pour Libon, puis le présentèrent au roi Rodolphe II. Celui-ci /16/ consulta les autres évêques, les comtes et les vassaux, et après avoir connu leur avis favorable, ratifia l’élection. Toute cette procédure est exactement semblable à celle qui était usitée en France à la même époque et l’on peut dire qu’aucun rite n’est omis.
Le procès-verbal de l’élection de Boson nous renseigne aussi sur la composition de l’assemblée électorale. Que faut-il entendre par ces mots : le clergé et le peuple ? Le décret est signé d’un seul nom, celui d’Arembert, qu’on sait être le prévôt de la cathédrale, puis on montre présents à la cérémonie les clercs et le peuple, les vassaux du roi et une foule de l’un et de l’autre sexe. L’ordre de cette énumération indique l’importance qu’on donnait à chaque groupe. Les chanoines avec leur prévôt viennent en tête; le clergé de la ville (probablement aussi les doyens ruraux et les prêtres de la campagne) est admis. Les laïques ont aussi leur mot à dire. Ce sont tout d’abord les vassaux de l’église même, puis ceux du roi. D’après les commentaires de Thomassin et d’Imbart 1 ce sont les vassaux de l’église que les décrets d’élection entendent par le mot : peuple. Mais la foule des hommes libres et des serfs participe elle aussi à l’élection et cette foule comprend des gens de l’un et l’autre sexe, des hommes et des femmes. En fait, on peut se représenter que la population lausannoise entière se portait à la Cité pour nommer un évêque. Le candidat était sans doute proposé par les clercs, approuvé par les notables et acclamé par la foule. Dans certaines églises de France, on voit des religieuses en prière pendant que les hommes /17/ s’agitent. Peut-être qu’à Lausanne les religieuses du couvent de Saint-Paul, près la cathédrale, jouaient un rôle analogue.
Le mode d’élection est l’acclamation. On n’en voit jamais d’autres. S’il y a acclamations contraires, le groupe le plus puissant l’emporte, mais ce groupe n’est pas le plus nombreux, ce n’est pas le peuple, c’est le groupe de clercs le plus influent, à moins que pour des motifs politiques les comtes ne forcent la main à ceux-ci. Un seul détail nous échappe dans l’élection de Boson : le lieu de l’assemblée. Celle-ci se tient à la Cité, d’après le procès-verbal officiel, mais où : en plein air ou dans la cathédrale ? On ne peut préciser. En France, la règle était que l’élection se fît dans l’église.
Le décret de Rodolphe Ier.
Nous nous trouvons donc en présence d’un système électoral très ouvert et très populaire, du moins en apparence, et dans son étude sur les Elections épiscopales dans les diocèses de Lausanne et de Genève, le Père Schmitt n’a pas manqué de s’appuyer sur le décret que rendit le roi Rodolphe Ier en 895, trois ans après les événements que nous venons de rapporter. Par ce décret, le roi déclara consentir à ce que les enfants de l’église de Lausanne aient l’entière liberté d’élire, selon le saint canon, parmi les ecclésiastiques de l’église celui qu’ils jugeront le plus digne de l’épiscopat. S’il ne s’y trouvait personne de capable, ils pourront élire un ecclésiastique d’une église voisine, pourvu qu’aucun ne soit promu ou ordonné sans le consentement du clergé et du peuple 1 . /18/
On serait tenté de voir dans ce décret le témoignage d’un regret du roi Rodolphe de son intervention abusive dans l’élection de 892. Il n’en est rien. L’empereur Charles le Gros avait accordé des avantages identiques aux églises de Genève et de Châlons et nous possédons un formulaire de décret semblable, émanant de la chancellerie du roi Louis le Germanique et attribué à l’évêque Salomon de Constance qui intervint, on s’en souvient, dans l’élection de Jérôme. On peut comparer ce décret de Louis, - celui de Charles pour Genève nous manque, - avec celui de Rodolphe. « Sachent nos fidèles, ceux de nos fils présents et futurs, dit le Germanique, que le vénérable N., évêque de cette église, a osé apprendre avec prières à notre sérénité que les chanoines et les serviteurs de cette église, les autres clercs et tout le peuple de ce diocèse, étaient inquiets de savoir qui, à sa mort, serait leur évêque, de quelle nation, craignant qu’on ne leur imposât un inconnu, un étranger ne parlant pas leur langue, n’ayant pas leurs mœurs et qui ne pût ainsi leur convenir. Prêtant à cette demande l’assentiment de notre piété et n’ayant en vue que l’intérêt du peuple chrétien, en vertu de notre pouvoir, par cet acte, nous concédons à titre bienveillant à cette église le droit de se choisir un évêque dans son clergé ou dans celui du diocèse 1 »
Louis le Germanique emploie d’autres termes que Rodolphe de Bourgogne, mais le fond est le même. Comme un grand nombre de villes épiscopales jouissaient du même privilège, - qui n’était en réalité que le retour au droit canon, - il est probable que l’évêque de Lausanne, /19/ Boson, persona grata auprès du souverain, aura simplement voulu obtenir du nouveau roi, - dont il était l’élu personnel, - une concession courante à l’époque, mais dont le précédent roi Charles le Gros n’avait pas fait bénéficier l’église lausannoise. Il ne faut donc pas voir dans l’acte de 895 une réaction contre l’intervention royale de 892.
Surtout il ne faut pas se méprendre sur la portée de cette concession. A le prendre à la lettre, le décret de 895 signifierait que le roi renonçait à toute intervention dans le choix de l’évêque. Mais cette interprétation n’est certainement pas la bonne. En réalité, Rodolphe Ier ne s’occupe ici que de l’élection. S’il ne parle pas de la confirmation royale, cela ne veut pas dire qu’il la supprime.
Au surplus, les faits parlent contre cette supposition. En France et en Germanie, de nombreux exemples montrent que la liberté pour les clercs et le peuple d’élire leur pasteur n’a pas restreint le droit royal de confirmation. A Lausanne même, à la mort de Boson, il est formellement indiqué que le clergé et le peuple ont présenté Libon au roi et que celui-ci a donné sa ratification après avoir pris l’avis de sa cour 1 . Rien ne montre qu’il en ait été autrement pour les successeurs de Libon et c’est le plus pieux des rois de Bourgogne, Rodolphe III, qui place son fils Hugues sur le siège de Lausanne.
Lausanne ville impériale.
A la mort de Rodolphe III, la Bourgogne transjurane tomba dans les mains des empereurs d’Allemagne. Il n’en /20/ résulta aucun changement d’orientation pour le diocèse de Lausanne, car il semble qu’au neuvième et au dixième siècle les sympathies des évêques soient allées plutôt du côté de l’Allemagne que du côté de la France. Aucun d’eux ne figure plus aux conciles des évêques français, tandis que David est au concile de Mayence en 829 1 et à celui d’Ingelheim en 835 2 . Magnère est à Rome en 962 dans la suite de l’empereur Otton Ier 3 et Eginolphe est de celle d’Otton III en 981. Enfin, durant cette période, tous les noms d’évêques sont d’origine germanique et dès que nous connaissons leur nom de famille nous voyons qu’ils appartiennent aux pays allemands.
L’évêque de Lausanne, Hugues, mourut peu après son père. Son successeur, Henri II, se rendit à Spire en juillet 1039 pour assister aux funérailles du roi Conrad, le nouveau souverain de la Transjurane; c’est dire qu’il lui avait été fidèle; probablement même, le roi n’avait pas été étranger à son élection. La date et les circonstances de la nomination de son successeur Burcard d’Oltingen sont inconnues. Au cours de son voyage à travers le pays de Vaud, de Romainmôtier à Saint-Maurice, en 1050, le pape Léon IX n’a pas vu d’évêque de Lausanne. Cela ferait supposer que le siège épiscopal était vacant. Sans doute, le Père Chifflet, dans les Acta sanctorum 4 , croit que Burcard d’Oltingen prêta serment en 1057 entre les mains de l’archevêque de Besançon; mais cela n’empêche /21/ pas que l’élection de Burcard puisse remonter à 1050 1 .
Que Burcard ait été nommé en 1050 ou en 1057, il n’en est pas moins certain qu’il devait être persona grata auprès de l’empereur Henri III dont les papes Léon IX et Victor II étaient les obligés, et l’on voit que dans la grande querelle des investitures il prit résolument le parti de Henri IV, supportant pour lui l’excommunication de Grégoire VII, en 1076, et se faisant tuer pour lui au siège de Gleichen, en 1089. Son successeur, Lambert de Grandson, embrassa le même parti, avec les évêques de Bâle et de Constance, alors que celui de Sion, Hermanfroi, restait fidèle au pape, qui le nommait son légat en Angleterre.
On sait que la querelle des investitures se termina au profit du pape et que l’empereur dut finalement renoncer à investir l’évêque par la crosse et l’anneau. Mais le souverain conserva le droit de conférer par le sceptre les droits régaliens et l’évêque continua à lui prêter hommage pour son domaine temporel. Cette reconnaissance, Sébastien de Montfalcon la fit encore à Charles-Quint en 1530 par l’intermédiaire du baron de la Sarra, Michel Mangerod, et en 1531 par le canal du provincial des Augustins, Conrad Treyer, et d’un chanoine de Neuchâtel, Jean de Coctenay 2 .
Platonique au seizième siècle, cette manifestation avait une importance plus considérable au douzième siècle, et l’on pense bien que l’empereur Henri V ne se désintéressa /22/ pas du choix de son vassal ecclésiastique d’entre l’Aar et le Léman. Nous en voyons la preuve certaine dans le titre de chancelier impérial qu’il conféra successivement à deux évêques de Lausanne, Gérard de Faucigny et Amédée de Hauterive. Celui-ci avait d’ailleurs été élevé à la cour d’Henri V. Plus tard, au cours du long débat qui s’éleva entre l’évêque Amédée et le recteur de Bourgogne, Berthold III de Zæhringen, celui-ci dut finir par signer un accord déclarant entre autres qu’il ne gênerait en rien la liberté de l’élection de l’évêque 1 , et, dans les franchises qu’il reconnaissait à la ville de Lausanne, le prélat déclarait que les chanoines ne devaient au roi que la réception processionnelle et leurs prières 2 . Le duc renonçait en outre à certains droits régaliens. Cet accord même témoigne de la discorde précédente et de l’influence que le duc prétendait exercer sur la nomination des évêques. Il marque la défaite du pouvoir civil.
Transformation du mode d’élection.
Pour apprécier cette défaite à sa juste valeur, il faut rappeler la rénovation religieuse à laquelle les noms des papes Grégoire VII (1073-1085) et Urbain II (1088-1099) demeurent attachés.
Durant son pontificat, Grégoire VII poursuivit sans pitié les élections dues à l’intrigue et à la simonie et, entravé en Allemagne par l’opposition de l’empereur, il fit des coupes rases dans l’épiscopat français. En quatre ans, les métropolitains du nord de la France, la plupart /23/ des évêques des provinces de Sens et de Reims furent déposés ou suspendus. Le pape ne put agir de même à Lausanne avec Burcard d’Oltingen et il ne put empêcher l’élection schismatique de Lambert de Grandson. Mais lorsque la superbe d’Henri V fut abattue, Urbain II prit sa revanche. Ce fut très probablement à l’instigation d’un de ses légats que Lambert fut déposé 1 .
L’un des buts que poursuivait le pape était la restauration du système primitif des élections épiscopales : la nomination par le clergé et le peuple en présence d’un délégué du métropolitain et en dehors de toute simonie et de toute influence politique. Mais cette réforme du haut clergé fut suivie de celle du bas clergé par les ordres religieux sous l’inspiration de saint Bernard de Clairvaux. Cette double rénovation eut pour effet de rendre les clercs plus conscients de leur dignité, plus jaloux de leurs prérogatives, moins disposés à partager avec d’autres le gouvernement de l’Eglise. C’est ainsi que, malgré le désir de Grégoire VII, une distinction s’établit bientôt dans le corps électoral. Les clercs, et spécialement le clergé de la cathédrale, les chanoines, retinrent seuls le droit de nommer les évêques. Cette tendance, due à un souffle spiritualiste profond, prit si rapidement une telle puissance que, quarante ans seulement après la mort de Grégoire VII et malgré les décrets de ce dernier, l’usage nouveau l’emporta sur le droit ancien. En 1139, le deuxième concile de Latran, présidé par Innocent II, déclara que les chanoines devaient avoir pleine liberté électorale. En 1215, le quatrième concile de /24/ Latran, sous la pression de la nouvelle coutume, précisa en excluant formellement de l’élection le peuple et les autres évêques de la province 1 .
Le diocèse de Lausanne ne fut pas long à se ranger à cette manière de voir. Dix ans après le second concile de Latran, l’évêque Amédée et le prévôt Arducius, proclamant les franchises de la ville épiscopale, ajoutèrent : « Les chanoines ont le droit d’élire librement l’évêque 2 , » et l’on sait qu’au même moment le duc de Zæhringen renonçait à toute ingérence à ce sujet.
A la mort d’Amédée, nous constatons pourtant encore l’influence impériale. L’empereur Frédéric Barberousse avait recommencé la lutte de ses prédécesseurs contre la papauté. Au pape légitime Alexandre III il opposait une de ses créatures, Victor V. Celui-ci fut reconnu entre autres par l’archevêque de Besançon, Humbert, et à la mort d’Amédée celui-ci fit nommer évêque de Lausanne l’un des siens, le doyen de Saint-Etienne de Besançon, Landri de Durnes. Ce dernier prit naturellement le parti de Victor V. Aussi lorsque, le 1er août 1177, Barberousse fit à Venise sa réconciliation avec Alexandre III et abandonna l’antipape, Landri dut-il résigner sa charge. Il devait d’ailleurs être en conflit avec le chapitre, puisque celui-ci était resté fidèle à Alexandre III, ainsi qu’on le voit par une bulle de ce dernier du 31 mars 1173 3 , et peut-être faut-il attribuer au chapitre plus qu’à l’évêque l’honneur de la reconstruction de la cathédrale actuelle 4 . /25/
L’influence de la maison de Savoie.
Quoique le choix de l’évêque ait été attribué aux chanoines seuls, il s’en faut que toute influence politique ou mondaine ait été bannie des élections. La liberté des chanoines souffrit violence dès la mort d’Amédée, comme nous venons de le voir, et si dès lors toute trace d’ingérence impériale disparaît, on voit bientôt une autre influence se manifester. A ce moment, en effet, le chapitre de Lausanne se recrutait essentiellement dans la haute noblesse. Au début du treizième siècle nous y voyons figurer les fils des sires d’Aubonne, de Blonay, de Champvent, de Corbières, de Cossonay, d’Estavayer, de Font, de Fruence, de Goumœns, de Grandson, de Mont, d’Oron, de La Sarra, de Vufflens, des comtes de Genève, de Gruyère, de Neuchâtel et de Savoie. Celui auquel la postérité a donné le nom de petit Charlemagne fut chanoine et administrateur de l’évêché de Lausanne avant d’être comte de Savoie. Tout l’armorial du pays romand figure au livre d’or de l’église de Lausanne.
Certes, ces fils de famille étaient en même temps l’élite intellectuelle du pays et leur place était tout naturellement marquée au chœur de la cathédrale. Mais il est évident aussi que tous ces barons devenus chanoines ne pouvaient faire abstraction complète de leurs sympathies et de leurs intérêts de famille et que ceux-ci ont parfois déterminé, au sein même du chapitre, des coalitions destinées à peser sur le choix des évêques.
La preuve la plus caractéristique que nous en puissions donner, – parce que nous possédons un récit détaillé /26/ des faits 1 , — est l’élection du successeur de saint Boniface en 1240. D’un côté nous voyons l’un des candidats, Philippe de Savoie, appuyé par le prévôt Conon d’Estavayer, par un Grandson, un Champvent, un Goumœns, un Vufflens, un sire de Mont, ainsi qu’un Sénéchal et un du Bourg qui appartenaient à la noblesse lausannoise. Dans l’autre camp, Jean de Cossonay a derrière lui un Gruyère, un Genève, un Fruence, un Aubonne.
La raison intime de ce groupement nous échappe, car la seule énumération démontre qu’il peut difficilement être question ici, comme on l’a dit, d’un mouvement national romand contre la maison de Savoie. Peut-être n’avait-on en vue que des questions de sympathie personnelle. En tout cas il ne s’agit pas de la valeur propre des candidats. Jean de Cossonay, que le prévôt d’Estavayer représente comme n’ayant pas les capacités requises, fit cependant bonne figure pendant les trentre-trois ans de son épiscopat.
Si l’on peut douter qu’il y ait eu en 1240 une résistance réfléchie à l’influence savoyarde, on ne peut par contre nier les progrès croissants de celle-ci dès la fin du treizième siècle. Jusqu’à Pierre d’Oron, les évêques de Lausanne sont pris exclusivement dans la noblesse vaudoise et on les voit souvent résister aux comtes. A son lit de mort, le 26 mars 1323, Pierre d’Oron rend avec le chapitre une ordonnance prescrivant que seuls les chanoines du diocèse, ce qui veut sans doute dire à l’exception des étrangers bénéficiaires d’une prébende à Lausanne, seraient admis à élire l’évêque 2 . Cette ordonnance /27/ visait évidemment les partisans de la maison de Savoie, mais on ne paraît guère en avoir tenu compte, car ce fut précisément un étranger, Jean de Rossillon, qui fut nommé 1 .
L’influence savoyarde se marque à ce fait que, de 1323 à 1536, c’est-à-dire pendant plus de deux siècles, nous ne voyons que trois Vaudois monter sur le siège épiscopal de Lausanne, et encore de ces trois prélats l’un, Gui de Prangins, était conseiller du comte Amédée VIII, et un autre, Jean de Prangins, avait été élu à la recommandation d’Amédée IX. Seul Aymon de Cossonay se présente nettement avec un programme de résistance à la maison de Savoie. Celle-ci trouve d’ailleurs de moins en moins d’opposition de la part du chapitre de Lausanne, qu’elle finit par remplir de ses protégés. Leur soumission est telle qu’en 1466 les chanoines unanimes, à l’exception d’un seul, portent leurs suffrages sur François de Savoie, un enfant de dix-sept ans. Il faut le veto du pape pour empêcher que cet enfant monte sur le siège de saint Maire.
L’influence du pape.
Depuis longtemps déjà le pape apparaît comme le seul contrepoids à la pression savoyarde. Dès 878 nous avons vu le pape Jean VIII intervenir dans l’élection de l’évêque de Lausanne. Par l’ordre qu’il donne à l’archevêque de Besançon de ne consacrer aucun candidat à Lausanne sans en avoir auparavant conféré avec lui, il marque nettement l’étendue de son droit. /28/
A cette époque déjà le pape se réserve la connaissance de toutes les élections irrégulières, de toutes les élections contestées. Quant au contrôle courant des nominations, il reste entre les mains de l’archevêque métropolitain de Besançon, auquel l’élu de Lausanne prêtera hommage jusqu’à la fin du douzième siècle tout au moins. Mais en ce dernier siècle ce droit de contrôle devient absolument illusoire, les décrets des conciles ayant donné au pape le droit de juger directement de la validité des élections, toutes les fois qu’une minorité du chapitre n’admet pas le choix de la majorité. On sait qu’il ne suffisait pas de la majorité pour déterminer une élection. Il fallait encore que cette majorité fût composée des éléments les plus sains du chapitre et cette détermination de la qualité des électeurs devait être singulièrement délicate et entraîner d’innombrables recours à Rome. Dans ces conditions, l’autorité du métropolitain devenait nulle. Aussi bien, lorsqu’en 1240 l’archevêque Godefroi de Besançon intervint dans l’élection de l’évêque de Lausanne, ce ne fut pas comme métropolitain, mais comme légat du pape.
Les documents nous manquent pour noter les cas d’intervention pontificale au dixième siècle. Au onzième, la situation fut troublée par la querelle des investitures. Au douzième, l’intervention de Rome fut très fréquente. En 1144, après la résignation de Gui de Merlen qu’il avait peut-être sollicitée, le pape Lucius II approuva la nomination d’Amédée de Hauterive. En 1177 nous avons vu le pape Alexandre III profiter de la soumission de Barberousse et de l’antipape Victor pour obliger leur partisan Landri de Durnes à résigner sa charge, et il le /29/ remplaça d’office par le diacre romain Roger qu’il avait fait son légat dans la province de Besançon.
Déjà, au temps de saint Amédée de Hauterive, le pape Eugène III, qui fit un séjour à Lausanne en 1148, formulait la règle suivante : « C’est l’ancien usage de l’Eglise qu’à la mort de l’évêque, les clercs se réunissent en assemblée et choisissent par leur accord un évêque. L’élection terminée doit être présentée par eux au pape ou à leur métropolitain, avec le decretum signé des électeurs, pour qu’elle soit approuvée ou rejetée 1 . »
En vertu de cette règle l’élection par le chapitre de Lausanne des trois successeurs de Roger, Berthold de Neuchâtel, Girard de Rougemont et Guillaume d’Ecublens, fut certainement soumise à la ratification pontificale et l’on voit le pape charger les évêques de Troyes et de Langres de choisir entre les églises de Lausanne et de Besançon qui toutes deux avaient élu Girard 2 .
A la mort de Guillaume d’Ecublens, en 1229, le chapitre s’étant divisé entre deux candidats, — peut-être déjà Philippe de Savoie et Jean de Cossonay, — après deux ans de disputes stériles, le pape Grégoire IX finit par intervenir et par nommer l’écolâtre de Cologne, Boniface, qui s’efforça vainement de ramener la paix dans le diocèse. Lorsque, lassé des difficultés qu’il rencontrait, Boniface résigna sa charge, Grégoire IX renonça à désigner /30/ lui-même son successeur et le laissa au choix du chapitre. Cette latitude ne fit d’ailleurs que provoquer de nouvelles discordes 1 .
Le pape ayant chargé l’archevêque de Besançon et l’évêque de Langres de contrôler l’élection et de la faire eux-mêmes en cas de négligence du chapitre, le prévôt Conon d’Estavayer protesta et, rejetant les dispositions canoniques, exhiba le diplôme royal de 892 en faveur de l’église de Lausanne. Puis la majorité des chanoines (seize), sans attendre les prélats visiteurs, élut Philippe de Savoie. Plus respectueuse de la volonté du pape et du droit ecclésiastique, la minorité du chapitre (huit membres) s’entendit avec le légat et d’accord avec lui désigna Jean de Cossonay. Grégoire IX ratifia l’élection de ce dernier, devant lequel le prévôt Conon d’Estavayer finit par s’incliner.
Quand il s’agit de remplacer Jean de Cossonay en 1273, le chapitre reprit la plénitude de son droit d’élection et il l’exerça par un mode fréquemment usité au moyen âge. Il délégua huit de ses membres qui portèrent leur choix sur Guillaume de Champvent, choix qui fut ratifié par l’assemblée plénière des chanoines 2 . C’est ce qu’on appelait /31/ l’élection par compromis. Le pape se borna à ratifier cette élection, de même que la suivante, celle de Girard de Vuippens. Mais le droit canonique donnait au Souverain Pontife la liberté de désigner le successeur d’un évêque transféré par lui à un autre siège. Cette disposition reçut son application en 1309. Clément V ayant appelé Girard de Vuippens au siège de Bâle 1 , le remplaça le même jour à Lausanne par Otton de Champvent.
Un conflit obscur.
Après la mort d’Otton, survenue le 19 avril 1312, le siège épiscopal resta vacant pendant dix-huit mois. Les /32/ événements qui se déroulèrent durant cette longue vacance sont obscurs. Le baron de Vaud, Louis II de Savoie, paraît avoir profité de l’occasion soit pour soutenir un candidat particulier 1 , soit pour accroître son autorité. Il avait des partisans influents à Lausanne, entre autres le mayor de l’évêque, Girard de Bière, et le prieur du couvent de Saint-Maire, Conon de Villarzel. Le chapitre, à qui appartenait le gouvernement du diocèse pendant la vacance du siège, eut de gros ennuis. Il eut assez facilement raison de l’opposition à Lausanne. L’official fit comparaître devant lui Girard de Bière, qu’il priva de son office, et cinquante-trois autres bourgeois 2 . Mais le prieur de Saint-Maire fut plus difficile à mater. Il s’était placé sous la sauvegarde de Louis de Savoie en se faisant recevoir bourgeois de Moudon; à la tête d’une bande armée, il avait ravagé la contrée d’Essertines, mouvante du chapitre, et s’était emparé du château de Villarzel-l’Evêque. En 1316, le baron de Vaud, ayant fait la paix avec le nouvel évêque Pierre d’Oron, abandonna Conon de Villarzel à son sort et l’obligea à rendre le château de Villarzel 3 . De son côté, le chapitre de Lausanne avait privé le prieur de Saint-Maire de sa dignité. Conon résista. Il recourut à Rome et il en résulta un procès qui dura plusieurs années et qui ne se termina que par sa résignation volontaire 4 .En 1313, le chapitre de Lausanne est composé de : /33/ Otton d’Avenches, Etienne d’Aubonne, Humbert de Bière, Pierre de Billens, Me Denys de Ausone, Louis de Blonay, Girard de Bossonens, Nicolas de Claveyre, Hugues de Champvent, Guillaume de Châtel, Jean de Duin, Pierre d’Everdes, Guillaume d’Estavayer, Pierre de Fiez, Jean Girod, Girard de Lignerolles, Guillaume de Lutry, Jacques de Menthon, Pierre d’Oron, Jacques de Pont-Saint-Martin, Pierre Soutey, Jean de Rossillon, Bérard d’Yvrée (?), Jean de Saint-Laurent, Jean de Septimo, Aymon Séchal de Blonay, Richard de Saint-Martin, Conon de Villarzel et Pierre de Villardens 1 . Le nom du prévôt ne nous est pas connu. Le trésorier est Pierre d’Oron, le sacristain Guillaume de Châtel, le chantre Guillaume de Bossonens (des sires d’Oron). Cette liste ne comprend que sept ou huit noms de chanoines étrangers au diocèse, mais combien des chanoines indigènes étaient partisans de la maison de Savoie, nous ne saurions le dire. Ce qui est certain, c’est que Pierre d’Oron était hostile à Louis de Savoie et que c’est néanmoins en sa faveur que se prononça le pape Clément V.
[ NB : Voir corrections et additions, p. 470. ]
D’après Eubel 2 , Pierre d’Oron fut nommé évêque de Lausanne par le pape le 1er octobre 1313. Cependant, le 1er novembre, le chapitre décide l’union de la mayorie de Lausanne à la mense épiscopale et cette décision est prise, le siège épiscopal étant vacant, sous le sceau de l’évêque et celui du trésorier, Pierre d’Oron lui-même 3 . Le 3 novembre encore, un bourgeois de Lausanne prête /34/ hommage lige à l’évêque, le siège épiscopal étant vacant 1 . Il y a là une contradiction, de peu d’importance d’ailleurs. Elle nous montre cependant que la nomination de Pierre d’Oron a été faite directement par le pape et non par le chapitre. Pierre ne prend le titre d’évêque élu que le 16 décembre.
Les élections du quatorzième siècle.
Pierre tombale d’un évêque de Lausanne au XIVe siècle
(à la Cathédrale)
Nous avons vu qu’avant de mourir Pierre d’Oron statua que les chanoines du diocèse devaient à l’avenir participer seuls à l’élection des évêques et que néanmoins ce fut un étranger, Jean de Rossillon, — chanoine, il est vrai, depuis 1306 au moins, — qui fut élu. Il se passa sept mois entre la mort de Pierre et la nomination de Jean par le pape. Il n’y a pas de raison de croire que celui-ci se prononça sans avoir attendu la présentation du chapitre. Notons cependant que Jean de Rossillon est le premier évêque de Lausanne qui, en 1327, s’intitula évêque par la grâce du saint-siège apostolique 2 .
Le détail des élections suivantes nous échappe, mais d’après les archives du Vatican elles paraissent avoir été non seulement confirmées, mais faites d’office par le pape, soit à cause de dissensions au sein du chapitre, soit parce que les titulaires étaient transférés par le chef /35/ de l’Eglise à un autre poste, ce qui fut le cas pour Jean de Bertrand et pour Geoffroi de Vayrols. A la mort de François de Montfalcon (28 septembre 1354), le chapitre paraît avoir été appelé à désigner son successeur, mais il se divisa entre un candidat de la maison de Savoie et un adversaire de cette dernière, le trésorier Aymon de Cossonay. Après une vacance qui dura sept mois, le pape Innocent VI se prononça pour celui-ci. C’est également le Souverain Pontife qui désigna en 1375 le prévôt Gui de Prangins treize jours seulement après la mort d’Aymon, ce qui fait supposer que le chapitre fut unanime à le présenter.
[ NB : Voir corrections et additions, p. 470. ]
Le droit de dépouille et Gui de Prangins.
Le nouvel évêque de Lausanne, Gui de Prangins, était persona grata auprès du comte Amédée VI de Savoie dont il était le conseiller. Aussi, en 1378, lorsqu’éclata le grand schisme d’Occident, fut-il entraîné vers l’antipape d’Avignon Clément VII (Robert de Genève) que soutenaient la France et la Savoie, et pendant presque tout ce schisme, qui dura quarante ans, Lausanne rejeta l’obédience des papes de Rome.
Pour entretenir sa cour d’Avignon, Clément VII avait besoin de ressources. Les dîmes, cens et annates, tributs divers que les papes prélevaient sur le clergé, ne lui suffisant pas, il s’attribua encore le droit de dépouille, c’est-à-dire la succession des évêques et des abbés. « S’il mourait quelque évêque, écrivait le moine de Saint-Denis, auteur d’une vie du roi Charles VI, on ne voyait autre chose en campagne que collecteurs ou sous-collecteurs de /36/ la chambre apostolique, pour se saisir de ce qu’ils avaient acquis en meubles, quoiqu’ils dussent vraisemblablement appartenir à ses héritiers, ou en tout cas à ses exécuteurs testamentaires; et il n’était pas même permis de les employer aux réparations les plus nécessaires de leurs maisons 1 . »Les collecteurs apostoliques vinrent à Lausanne à la mort de Gui de Prangins, survenue le 11 juin 1394. Conformément à la coutume, le chapitre nomma quatre syndics pour administrer le diocèse pendant la vacance du siège épiscopal. Ces quatre syndics, les chanoines Guillaume de Bogie, prévôt, Jean de Viry, Jean Clément et Rodolphe Gavard, avaient en même temps à liquider la succession du défunt.
Après déduction des charges et la vente de l’or, de l’argent, de la vaisselle, du blé et du vin, propriété de l’évêque, les syndics réunirent une somme de 2676 livres, 15 sols et 2 deniers (soit 48 000 francs environ), ce qui n’était pas considérable puisque cela représentait les économies de près de vingt ans d’épiscopat, alors que l’évêque avait un revenu annuel brut de 100 000 francs 2 .
Clément VII avait chargé son camérier, l’archevêque François de Narbonne, le collecteur Jean Joly et le sous-collecteur Etienne Curtet de percevoir cette somme. Mais les chanoines prétendirent la verser au chapitre, d’autant plus que Clément VII était mort sur ces entrefaites et que son successeur, Benoît XIII, avait grand’peine à se /37/ faire reconnaître. Sur quoi une sentence d’excommunication fut lancée par l’antipape contre les chanoines. Ils résistèrent et la sentence fut aggravée. Finalement, un compromis fut conclu. Les chanoines-syndics furent tenus quittes pour 1000 florins d’or d’Allemagne (22 000 francs) versés à la chambre apostolique d’Avignon. Quittance finale fut donnée en cette ville le 13 juin 1396 par le trésorier de la chambre apostolique, Jean de Lavernha, au chanoine Rodolphe Gavard, au nom duquel le chanoine Me Pierre Bertiot était allé porter le solde de compte 1 .
Pierre tombale d’un évêque de Lausanne au XVe siècle
(à la Cathédrale)
Guillaume de Challant.
Avant de mourir, Clément VII avait nommé évêque de Lausanne un de ses familiers d’origine savoyarde, l’archidiacre de Reims, neveu de l’un de ses cardinaux, Guillaume de Menthonay 2 . Déjà avant la mort de Gui, le pape légitime, Boniface IX, avait essayé d’intervenir en nommant à son tour, le 17 septembre 1390 3 , Jean Mönch, /38/ trésorier de l’église de Bâle. Celui-ci ne fut reconnu que par les Bernois. L’appui du comte de Savoie assura à Guillaume de Menthonay la possession du siège de Lausanne et à sa mort il fut remplacé par le chancelier de Savoie, Guillaume de Challant, le 13 août 1406.
Guillaume de Challant était l’élu de Benoît XIII (successeur de Clément VII), qui comptait à sa cour son frère, le cardinal Antoine de Challant, et un autre Savoyard, le cardinal Jean de Brogny. Mais ces deux derniers finirent par abandonner la cause de l’antipape. Ils assistèrent en 1409 au concile de Pise, où il fut déposé et remplacé par Alexandre V auquel succéda l’année suivante Jean XXIII, qui n’était du reste pas plus légitime que Benoît XIII.
L’évêque de Lausanne se rallia immédiatement à la cause du nouveau pape, ainsi que les deux cardinaux, et par bulle du 10 décembre 1410 Jean XXIII lui recommanda le prieuré de Ripaille que venait de fonder Amédée VIII de Savoie 1 . Ce pape eut même de plus larges vues sur Guillaume de Challant.
Tandis que l’Allemagne et l’Italie restaient fidèles en majeure partie au pape légitime Grégoire XII, Jean XXIII disputait la France à Benoît XIII. C’est pourquoi, le 30 juin 1410, un bref du cardinal Jean de Brogny, « évêque d’Ostie et vice-chancelier de l’Eglise romaine, » ordonnait toute une série de mutations dans l’Eglise de France. L’archevêque de Narbonne, François de Conzié, resté fidèle à Benoît XIII, était en particulier appelé à l’archevêché de Lyon, dont le titulaire, Philippe de Thurey, était envoyé à Rouen. Au siège de Narbonne, le vice-chancelier /39/ de Jean XXIII appelait l’évêque de Lausanne, Guillaume de Challant, et il le remplaçait sur les bords du Léman par l’évêque de Grenoble, Aymon de Chissé 1 . Mais ces mutations restèrent lettre morte. François de Conzié ne bougea pas de Narbonne, et en conséquence Guillaume de Challant resta à Lausanne et Aymon de Chissé à Grenoble.
Cinq ans plus tard, nous assistons à la même comédie. Le 3 janvier 1415, une nouvelle bulle de Jean XXIII nommait Guillaume de Challant évêque de Thérouane, alors que Benoît XIII venait d’appeler Louis de Luxembourg au même poste, et le même Jean nommait évêque de Lausanne Amédée de Montmayeur qui occupait le siège de Saint-Jean de Maurienne 2 . Pas plus que la première fois ces nominations n’eurent d’effet pratique. Thérouane accueillit Louis de Luxembourg, et Guillaume de Challant resta à Lausanne, où il allait ordonner une nouvelle visite épiscopale. Quant à Jean XXIII, dont l’impuissance et l’illégalité étaient également manifestes, il fut déposé le 29 mai de la même année par le concile de Constance.
Ce concile reçut plus tard la résignation du pape légitime, Grégoire XII. Il déposa l’intraitable Benoît XIII et il rétablit enfin l’unité de l’Eglise en nommant pape, le 11 novembre 1417, le cardinal Otto Colonna qui prit le nom de Martin V. Le nouveau pontife traversa le pays de Vaud pour se rendre de Constance à Rome. Il séjourna à Berne du 24 mai au 3 juin, à Fribourg les 3 et 4 juin et /40/ à Genève du 11 juin au 7 septembre 1 . On n’a pas conservé le souvenir de son séjour à Lausanne, mais dans une enquête postérieure sur un procès, un paysan des environs de Donneloye raconte qu’il était descendu à Yvonand pour voir passer le nouveau pape 2 .
Le service particulier que rendit Martin V à l’église de Lausanne fut de lui restituer Guillaume de Challant, ce qu’il fit par décret du 20 décembre 1417. L’évêque n’avait du reste jamais abandonné son diocèse.
Louis de La Palud et Jean de Prangins.
Guillaume de Challant mourut le 20 mai 1431. Sa mort fut le point de départ de nouvelles difficultés pour l’église de Lausanne. Trois semaines après, le 8 juin 1431, le pape Eugène IV annonçait au chapitre de l’église de Lausanne qu’usant du droit de réserve, — ses prédécesseurs du quatorzième siècle s’étaient réservé le droit de nommer les évêques des églises dont le revenu net dépassait 200 florins 3 , — il avait désigné comme évêque, en remplacement de Guillaume, l’abbé du monastère de Tournus au diocèse de Chalon, Louis de La Palud, consulteur au concile de Bâle qui venait de s’ouvrir et frère du prieur de Payerne, Jean de La Palud 4 .
Mais le chapitre de Lausanne fit grise mine à cette élection. Il était composé à ce moment-là du prévôt Henri de La Roche, que le duc de Savoie envoyait comme ambassadeur au concile, du sacristain Guillaume Cochard, /41/ du chantre Jean de Prangins, des chanoines Jean Berthod, Jean de Columpnis, Nicolas Festi Decorvet, Jean Brouiller, Henri Favre de Divonne, Jean Falquet(?), Pierre Frenier, Antoine Gappet, Etienne Garnier, Rodolphe Gavard, Richard de Font, Jean du Gué de Vaud, Jean de Lantenay, Pierre de Lavigny, Jean de Maglans, Girard Pattin, Antoine Piochet, Jean de Pont, Antoine de Prez, Etienne de Rochecise (?), Jacques Tissot, Antoine de Maglans et Girard de Verel 1 . La moitié de ces chanoines n’appartenaient pas au pays de Vaud et le plus grand nombre étaient dévoués à la maison de Savoie.
[ NB : Voir corrections et additions, p. 470. ]
Or le chapitre avait un autre candidat : le chantre Jean de Prangins, qui avait débuté dans l’église de Lausanne comme clerc du chœur de la cathédrale près de cinquante ans auparavant et siégeait au nombre des chanoines depuis trente ans environ. Le chapitre envoya une députation à Rome. Nous ne savons pas ce qu’elle y fit et quelle était sa composition exacte. Mais nous savons qu’au nombre de ses membres figurait le chanoine Jean de Columpnis, qui avait été vicaire général de Guillaume de Challant. Jean de Columpnis mourut ab intestat à Rome et sa succession donna lieu à un différend entre sa famille et le chapitre. Ce conflit se termina par un compromis passé à Saint-Jean de Maurienne, — où le chanoine avait un frère notaire, — en date du 1er mars 1432, et dans l’acte duquel on voit que le défunt s’était rendu à Rome « pour les affaires de l’église de Lausanne 2 . » /42/
Le chapitre n’avait pas opposé formellement Jean de Prangins à Louis de La Palud; néanmoins on savait qu’il le préférait et ce choix suscitait une certaine opposition. On ne peut en effet expliquer autrement le singulier incident que voici : en 1415, un marchand drapier d’Yverdon, Guillaume Banderet, avait obtenu de l’official de Lausanne une sentence d’excommunication pour dettes contre le chantre Jean de Prangins, qui avait acheté pour 27 livres, 9 sols d’étoffes au dit marchand et ne les avait pas payés. La sentence ne fut pas exécutée, sans doute pour éviter un éclat. Guillaume Banderet la garda en poche. Il mourut et ses deux fils Humbert et Jacques la trouvèrent dans ses papiers. Or, au mois de juillet 1431, au moment même où Jean va être promu à l’épiscopat, on les voit sortir cette vieille lettre d’excommunication. Par acte du 9 juillet 1431, l’official de Lausanne communique cette sentence à l’official de Genève pour publication et exécution à la requête des héritiers. Dans cet acte, l’official dit agir par l’autorité du chapitre, le siège épiscopal étant vacant, episcopali pastore vacante 1 .
Comment se termina cette affaire, nous l’ignorons. Il y eut très probablement arrangement. Ce qui nous intéresse d’ailleurs, c’est moins le fait même que le procédé qui nous montre de quelles armes on usait contre Jean de Prangins, c’est surtout cette constatation qu’il nous permet de faire : le chapitre tenait pour nulle et non avenue la nomination de Louis de La Palud, faite depuis plus d’un mois par le pape, et considérait le siège épiscopal comme vacant. /43/
Bientôt la situation se compliqua davantage. Ouvert par ordre du pape Eugène IV, le concile de Bâle s’était brouillé avec lui et une ordonnance pontificale en avait prescrit la dissolution. Le concile résista et pour obtenir la révocation du décret il envoya à Rome deux délégués, dont l’un était Louis de La Palud. Les délégués obtinrent satisfaction. Néanmoins le dissentiment entre le pape et le concile alla en empirant. Louis de La Palud perdit l’affection d’Eugène IV qui dès lors ne jugea plus nécessaire de s’opposer aux vœux des Lausannois.
Le 4 novembre 1433, le siège d’Avignon étant devenu vacant par suite de la mort du titulaire, Eugène IV appela Louis de La Palud à y monter 1 et le remplaça à Lausanne par le licencié en décrets et chantre Jean de Prangins 2 . Ce dernier porte le titre d’évêque élu dans un abergement accordé par le curé de Saint-Paul à Lausanne et qu’il lauda avec le chapitre le 26 février 1434 3 . Il fut installé et prêta serment le 2 mars suivant 4 .
Mais Louis de La Palud n’avait pas accepté son transfert à Avignon, où en 1434 le pape dut nommer un administrateur provisoire 5 . Il protesta auprès du concile de Bâle, dont les actes 6 se font à plusieurs reprises l’écho de ses doléances. Et malgré une intervention personnelle d’Amédée de Savoie en faveur de Jean de Prangins, /44/ malgré le plaidoyer que celui-ci vint y faire lui-même, le concile se prononça contre lui. Au nom du concile, le 21 mai 1435, le patriarche Louis d’Aquilée excommunia Jean et ordonna que la sentence fût affichée aux portes des cathédrales de Besançon, de Bâle et de Lausanne, ainsi qu’à celles d’autres églises. Le courrier du concile, Jean Rebursi, se mit en route pour faire l’affichage prescrit. Il devait communiquer la sentence à Jean de Prangins lui-même, mais par exploit du 28 mai il constate que le duc de Savoie a donné l’ordre d’emprisonner ceux qui publieraient la décision du concile et qu’il ne peut approcher de Jean de Prangins. En conséquence, il se borne à faire l’affichage en question aux portes des églises de Lausanne et d’Orbe 1 .
On sait comment finit le conflit. Nommé pape par le concile de Bâle le 5 novembre 1439, — et cela sans droit, — le duc de Savoie, devenu Félix V, se trouva placé entre le protégé du concile et le sien propre. Pour tout arranger, il envoya Louis de La Palud à Maurienne et Jean de Prangins à Aoste. L’évêque d’Aoste, Georges de Saluces, monta sur le siège de Lausanne qu’il devait illustrer.
La nomination de Georges de Saluces à Lausanne comme successeur de Jean de Prangins nommé à Aoste est du 15 février 1440. Louis de la Palud fut créé cardinal de Sainte-Suzanne le 25 février 1440 et pourvu le 15 février 1441 de l’évêché de Maurienne 2 .
[ NB : Voir corrections et additions, p. 470. ] /45/
La candidature de François de Savoie.
Georges de Saluces mourut le jeudi 5 novembre 1461. Le lendemain 1 se réunirent les douze chanoines présents à Lausanne : Jean de Maglans, Pierre Frenier, Humbert Megeva, Henri Bolomier, Antoine Piochet, Etienne Garnier, Jeannot de Maglans, Antoine Gappet, Barthélemy Chouet, Jean Andrée, Humbert d’Octrens et Pierre Renaud. En présence de l’abbé de Tela, de trois curés lausannois (dont deux, Girard de la Roche et Girard Oddet, allaient être nommés chanoines à leur tour) et de trois laïques, ils entendirent la lecture du testament du défunt. Aucune décision ne fut prise.
Le surlendemain, samedi, arrivèrent deux autres chanoines, Jean de Michaëlis, chancelier du duc de Savoie, et Urbain de Chivron, un des familiers de ce dernier. Le Manual du chapitre indique simplement que ce jour-là il fut décidé que, pour l’élection ou postulation d’un nouveau prélat, on ferait une citation aux portes de l’église en fixant la votation au vendredi suivant. Il est très probable que ce fut à cette séance que les nouveaux venus firent part du désir du duc Louis de voir appelé à l’épiscopat son fils François, alors âgé de treize ans seulement.
La semaine se passa dans l’attente et fut marquée par quelques incidents. On apprit que le prévôt de l’église de Lausanne, Martin Le Franc, venait lui aussi de mourir à Rome, et immédiatement, le mardi 10 novembre, on /46/ élut pour le remplacer comme chanoine Guillaume Mayor d’Avenches et comme prévôt Antoine Piochet; celui-ci différa son acceptation; il voulait vraisemblablement savoir auparavant qui serait évêque et il ne donna une réponse définitive que six mois après, lorsqu’il fut fixé à ce sujet. Le chapitre procéda ensuite aux diverses opérations d’usage : il nomma les quatre syndics de la mense épiscopale (Maglans, Frenier, Gappet et Piochet), reçut les clefs du château Saint-Maire, ainsi que les coins de la monnaie à l’effigie de Georges de Saluces, etc., etc. Du mardi au jeudi, il n’y eut pas de séance.
Le Chapitre se réunit enfin au jour fixé, le vendredi 13. Seize chanoines étaient présents : ceux que nous avons cités 1 , et en plus Jean de Monterand, sacristain, et Léopard Duboux, l’un des exécuteurs testamentaires de l’évêque défunt. Jean de Maglans, l’aîné, en sa qualité de doyen d’âge, prit le premier la parole. Il proposa d’élire comme évêque François de Savoie, et chacun des assistants parla à son tour dans le même sens. Comme François n’avait pas l’âge canonique, on décida d’adresser une supplique au pape afin d’obtenir de lui une dispense et son approbation.
On annonça sans doute au duc, avant de poursuivre, la décision qui venait d’être prise, car aucune résolution ne fut prise jusqu’au mercredi suivant. Mais, ce que le Manual n’indique pas, et qui néanmoins est tout à l’honneur du chapitre, c’est que le lendemain même de l’élection /47/ de son fils, le samedi 14 novembre, le duc Louis renouvela solennellement une déclaration de ses prédécesseurs portant que le terrain qui lui avait été concédé à Lausanne, infra muros, ad cultum justitie (la maison de Billens où siégeait un lieutenant du duc fonctionnant comme vicaire impérial), l’avait été de grâce spéciale (le terrain mouvait du chapitre) et qu’il n’en résultait pour le duc aucun droit de souveraineté à Lausanne 1 . Tout favorable qu’il fût aux prétentions savoyardes, le chapitre se souvenait pourtant que l’église de Lausanne était indépendante du duc et, dans ce moment particulièrement important, il tenait à le lui rappeler. Autant que nous en pouvons juger par la liste des présents, ce fut Barthélemy Chouet qui fut chargé de se rendre auprès du duc.
Le mercredi 18 novembre, le chapitre s’étant de nouveau réuni chargea les chanoines Chouet, de Chivron et Mayor d’aller porter à Rome la postulation pour François de Savoie, et une somme de 120 livres leur fut avancée sur les revenus futurs de la mense épiscopale pour couvrir leurs frais. Les trois délégués paraissent avoir quitté Lausanne immédiatement, car, dès ce jour, ils ne figurent plus aux séances du chapitre.
Que se passa-t-il à Rome ? Nous ne le savons. Le Manual du chapitre ne fait aucune allusion aux négociations. Seulement, le 7 décembre, Eustache de Saluces, neveu de l’évêque défunt, se présenta au chapitre muni de bulles apostoliques le nommant chanoine de Lausanne; ces bulles dataient déjà de 1458; Eustache fut admis avec les honneurs accoutumés. /48/
Le pape était alors Pie II, célèbre sous le nom de Æneas, Piccolomini. Comme secrétaire du concile de Bâle qui fut transféré à Lausanne, il avait vu de près la dépendance étroite dans laquelle l’église de Lausanne se trouvait vis-à-vis de la maison de Savoie. Peut-être estima-t-il qu’il serait dangereux d’ajouter encore un lien de plus entre l’une et l’autre. Peut-être trouva-t-il simplement François de Savoie décidément trop jeune. Toujours est-il qu’il ne l’agréa pas. Le 26 avril, il délégua comme évêque de Lausanne un vieillard, Guillaume de Varax, jusqu’alors évêque de Belley, et le même jour il fit part de cette nomination aux citoyens de Lausanne, les exhortant à recevoir l’élu comme un père 1 .
En guise de compensation, François de Savoie reçut du pape une pension sur les revenus de l’évêché de Lausanne 2 . Malgré cela le duc mécontent demanda le 28 avril au chapitre de lui rembourser les dépenses qu’il avait personnellement faites pour poursuivre la postulation de son fils, et le chapitre accéda à cette demande 3 . Le 22 juin, Antoine Piochet acceptait son élection comme prévôt et, le même jour, le chapitre renouvelait, le siège épiscopal vacant, la déclaration de respecter les franchises de la ville, déclaration que fit à son tour le nouvel évêque, le 28 juillet, jour de son installation 4 .
Guillaume de Varax semblait être monté sur le siège de Lausanne pour garder la place jusqu’au moment où /49/ François de Savoie serait arrivé à un âge plus convenable. Le destin déjoua les prévisions. Guillaume mourut le 10 avril 1466 déjà. François de Savoie avait alors dix-sept ans. Quoi qu’il n’eut pas atteint l’âge prévu par les canons, le chapitre unanime (à l’exception de Philippe de Compeys qui vota pour le trésorier François de Fétigny) postula de nouveau le 18 avril en faveur de Savoie à la cour de Rome.
Pie II n’était plus pape. Mais son successeur, Paul II, n’était pas mieux disposé pour François de Savoie, parce qu’il avait pris pour règle de ne nommer aucun évêque qui n’eût atteint l’âge de vingt-sept ans. Il rejeta en conséquence la postulation, et, pour ne pas trop déplaire au duc de Savoie, nomma le 3 juin 1466 évêque de Lausanne le propre chancelier du duc, Jean de Michaëlis 1 .
Cette nomination ne désarma pourtant pas le duc et celui-ci eut assez d’influence à Lausanne pour empêcher l’entrée de Jean de Michaëlis. En vain Paul II adressa-t-il une exhortation pressante aux Lausannois, le 18 novembre 1466 2 . Ce ne fut que deux ans plus tard, le 26 novembre 1468, que l’évêque put prendre possession de son siège et il ne devait le conserver que la durée d’un mois. Le 28 décembre 1468, en effet, le prélat mourut au château de Lucens des suites d’une chute.
A ce moment, la candidature de François de Savoie fut de nouveau soulevée. Mais ce ne fut pas par le chapitre, qui se souvenait que le pape avait écrit aux Lausannois que pour aucune considération il n’admettrait /50/ cette candidature. Ce fut par l’évêque de Genève, propre frère de François, et aussi par les Bernois et le comte de Gruyère. Néanmoins, malgré leurs instances, le chapitre se prononça pour le prévôt, Philippe de Compeys 1 . Cette décision était du reste assez inutile, puisqu’il résulte d’une lettre postérieure du pape que celui-ci, du vivant même de Jean de Michaëlis, s’était réservé l’élection de son successeur 2 .
Paul II ne nomma ni François de Savoie, ni Philippe de Compeys. Il désigna simplement pour deux ans, le 29 juillet 1469, un administrateur provisoire de l’évêché dans la personne d’un chapelain du duc, Barthélemy Chouet, qui était en même temps chanoine de Lausanne depuis seize ans au moins et évêque de Nice depuis quatre ans. Ces deux qualités ne suffirent pas à faire agréer Barthélemy. Celui-ci prit possession de ses fonctions le 4 septembre. Une semaine après, le candidat évincé, Philippe de Compeys, se démettait de la prévôté. Bientôt l’administrateur se mit en conflit direct avec les chanoines et le chapitre de la cathédrale en obligeant ceux d’entre eux qui étaient curés à demeurer dans leurs paroisses. Aussi ne doit-on pas être étonné de voir en mars 1471 3 le chapitre renouveler ses instances à Rome pour la nomination de François de Savoie ou, à son défaut, de Philippe de Compeys. Cette démarche n’eut pas de résultats.
Les fonctions intérimaires de Barthélemy Chouet expiraient le 29 juillet 1471. Le jour même, ne voyant pas /51/ renouveler son mandat, l’administrateur se démit de sa charge entre les mains du chapitre. Mais si la mission de Barthélemy n’avait pas été renouvelée, cela tenait simplement à la maladie du pape Paul II que la mort même venait d’atteindre. Le 9 août, un nouveau pontife fut nommé dans la personne de Sixte IV de la Rovère. Celui-ci confirma tout d’abord l’administrateur dans ses fonctions, puis, le 31 janvier 1472, il nomma un sien neveu, Julien, évêque de Lausanne 1 .
Julien de la Rovère ne vint jamais à Lausanne. Le chapitre et la ville, le duc de Savoie et le comte de Romont protestèrent. Le 9 mars 1472, un acte de l’official porte que le siège épiscopal est encore vacant 2 . Néanmoins, en janvier 1473, cette opposition prit fin grâce à un compromis par lequel les revenus de l’évêché furent attribués à divers intéressés 3 . On rapporte que Julien de la Rovère, qui s’était jusqu’alors fait représenter à Lausanne par des administrateurs et des vicaires généraux, se disposait à s’y rendre au moment des guerres de Bourgogne. Au lendemain de la bataille de Grandson, il voulait empêcher de nouvelles hostilités entre le duc Charles et les Suisses. Mais le roi de France Louis XI l’en empêcha en le retenant à Lyon. Finalement, Julien changea son évêché le 15 juillet 1476 4 contre celui de Coutance dont l’évêque Benoît de Montferrand vint à Lausanne.
[ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] /52/
Les derniers évêques.
Benoît de Montferrand fut installé à Lausanne le 3 avril 1477 1 et gouverna le diocèse avec l’énergie de Barthélemy Chouet, ce qui n’alla pas sans provoquer de rudes tempêtes, tant les événements précédents avaient diminué l’autorité épiscopale. A sa mort, le 8 mai 1491, le chapitre essaya de ressaisir son droit d’élection, mais il se divisa 2 . Les voix se portèrent sur le chanoine François de Colombier, puis sur le prévôt de Berne Jean Armbruster et enfin sur le chanoine Guillaume de Montdragon. Peine inutile. Le duc de Savoie avait un autre candidat, son maître de chapelle et prieur de Ripaille, Aymon de Montfalcon.
[ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ]
On rapporte que le courrier du chapitre qui allait demander à Rome la ratification de l’élection de Guillaume de Montdragon fut arrêté à Maurienne par le comte de La Chambre qui en envoya un autre demandant la nomination d’Aymon. Malgré l’autorité de Besson 3 , ce récit est sujet à caution. Le chapitre ne se prononça que le 11 mai pour Guillaume de Montdragon et le 16 mai, soit cinq jours après, la nomination d’Aymon de Montfalcon était déjà signée à Rome 4 . En outre, Aymon, qui était le /53/ parent de Benoît de Montferrand, allait être nommé son coadjuteur au moment où celui-ci mourut.
L’évêché de Lausanne devenait ainsi un fief de famille. Pourtant, en 1510, Aymon de Montfalcon ayant manifesté l’intention de résigner ses fonctions, il fut question pour le remplacer de Nicolas de Diesbach, prévôt de Soleure, prieur de Vaucluse et de Grandson, curé de Bex, d’Aigle et de Gruyère, protonotaire apostolique. Dans les archives de la famille de Diesbach, à Fribourg, existent des lettres relatives à cette affaire. Le duc de Savoie, « adverti de quelque pratique qui se demene en cour de Rome pour faire avoir l’eveché de Lausanne à un de Berne, » s’en émut. L’évêque de Sion, Mathieu Schinner, était accusé d’être l’auteur de ce projet. Sur les instances du duc, Aymon, réconforté par la promesse d’obtenir comme successeur son neveu Sébastien, resta à son poste 1 .
Ceci démontre la fausseté du récit de Pinaud 2 , d’après lequel Aymon de Montfalcon n’aurait accepté son neveu comme coadjuteur que sur les instances des Lausannois. [ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] Il nous montre aussi que c’est à tort qu’on ne fait remonter la nomination de Sébastien qu’au mois de juillet 1517. Le Manual du chapitre de Lausanne mentionne au surplus, à la date des kalendes de juin 1516, Sébastien à son rang d’ancienneté comme chanoine, mais avec le qualificatif electo, ce qui ne peut s’entendre que d’un évêque élu 3 . Le 10 août 1517, Sébastien succédait sans autre forme de procès à son oncle. Le chapitre, avec lequel /54/ Aymon avait été si souvent en différend, n’y mit aucun obstacle et le reçut avec pompe huit jours plus tard 1 .
L’influence des villes.
Nous venons de voir à l’œuvre les principaux éléments qui pendant des siècles contribuèrent à la nomination des évêques de Lausanne. Nous avons vu tout d’abord le clergé et le peuple agissant plus ou moins librement sous la tutelle du roi ou de l’empereur. Grâce aux efforts des papes, le chapitre acquiert au douzième siècle la liberté de l’élection. Mais bientôt la haute aristocratie entre en lice et pèse sur son choix. L’une des maisons princières du pays, les comtes de Savoie, prend la première place. Le chapitre lutte contre l’influence croissante des comtes, puis finalement ceux-ci le domestiquent en le remplissant de leurs partisans. C’est alors que le pape intervient et si le système des réserves apostoliques a des mobiles fiscaux, il a cet heureux effet à Lausanne d’empêcher la main-mise absolue du comte sur l’évêché.
Mais ce ne sont pas là les seules influences qui entrent en jeu. A côté de l’action de la noblesse, il faut mentionner celle du peuple et de la bourgeoisie. Celle du peuple de Lausanne, à la vérité, avait été sans doute considérable aux premiers âges, mais dans les derniers siècles les documents n’en portent que de faibles traces.
On connaît l’élection mouvementée de Jean de Cossonay en 1240. D’après le récit du cartulaire, il faut admettre que le bourg et la ville inférieure de Lausanne /55/ s’étaient déclarés pour ce candidat contre Philippe de Savoie, mais on en peut douter lorsqu’on voit que les chanoines Girold Sénéchal, Guillaume et Jaques (Franconis) du Bourg, partisans de Philippe, appartenaient précisément à la noblesse lausannoise.
L’émeute locale qui précéda la nomination de Pierre d’Oron en 1313 ne nous est pas assez connue dans ses détails pour que nous puissions déterminer son caractère. L’opposition que les Lausannois sont censés avoir faite en 1394 à l’élection de Jean Mönch n’est pas établie; on n’a qu’un commentaire de Ruchat sur les motifs qui firent préférer Guillaume de Menthonay. En tout état de cause les Lausannois n’ont fait que se soumettre au candidat de la maison de Savoie, et le bref que le pape Paul II leur adressa en 1466 pour les inviter à reconnaître Jean de Michaëlis montre qu’à ce moment également le duc de Savoie avait inspiré l’opposition des bourgeois.
Les Lausannois eurent aussi à prendre parti en 1433-1436 entre les deux compétiteurs à l’évêché, Louis de La Palud et Jean de Prangins. Ils se prononcèrent en faveur de ce dernier et leur défense fut assez habile. Le concile de Bâle les ayant sommés de recevoir Louis de La Palud, ils envoyèrent au concile deux ambassadeurs, Urbain Gimel et Jean d’Yverdon, qui présentèrent les excuses de la ville de Lausanne. Cette ville n’avait pu, dirent les mandataires, ni dû se conformer aux exhortations du dit concile et de l’empereur Sigismond, de favoriser et de recevoir Louis de La Palud nommé par le concile à l’évêché de Lausanne contre Jean de Prangins, élu par le chapitre. Le chapitre, en effet, avait eu de tout temps le droit d’élection, avait reçu et mis Jean en possession de /56/ l’évêché; Jean avait prêté les serments accoutumés à la ville de Lausanne et enfin la ville n’avait jamais eu le droit d’élire ni de chasser les évêques de Lausanne 1 . Le concile n’insista pas.
La façon dont les deux ambassadeurs lausannois s’acquittèrent de leur délicate mission leur valut la reconnaissance de leurs concitoyens. Le 27 juin 1436, la ville de Lausanne concéda à Jean d’Yverdon une place sous la Madeleine, « en considération et en récompense des grands services rendus par lui 2 » dans cette affaire.
L’influence de la ville de Fribourg sur l’élection des évêques de Lausanne fut peu sensible. Celle de la ville de Berne l’est beaucoup plus. En 1397, Berne refuse de reconnaître Guillaume de Menthonay et soutient pendant plusieurs années Jean Mönch. En 1466, elle prend le parti de François de Savoie, — on ne voit pas très bien dans quel but, — et dix ans plus tard elle soutient Benoît de Montferrand contre la ville de Lausanne et le duc de Savoie. Enfin, en 1491 et 1510, elle tente d’asseoir sur le siège de Lausanne un de ses ressortissants, et la création de la collégiale de Berne marque bien la volonté de la bourgeoisie de cette ville d’avoir un clergé à sa dévotion. Qui dira combien ce sentiment pesa aussi sur les événements de 1528 ? /57/
Liste des évêques de Lausanne 1 .
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] | |||
| 1. | 574 mai | - 594 déc. 31 | Marius, saint Maire. |
| 2. | 614 ? | - 627 ? | Chilmégésile. |
| 3. | 650 | - | Arricus. |
| 4. | 652 | - | Prothais, saint Prex. |
| … | … | - … | … |
| 5. | 774 ? | - 794 ? | Udalric. |
| 6. | 814 | - 825 | Frédaire. |
| 7. | 827 | - 850 | David. |
| 8. | 852 mars 2 | - 878 avril 14 | Hartmann. |
| 9. | 878 | - 892 | Jérôme. |
| 10. | 892 déc. 4 | - 928 | Boson. |
| 11. | 928 | - 932 | Libon. |
| 12. | 932 | - 947 | Beron. |
| 13. | 947 | - 968 | Magnère. |
| 14. | 968 | - 985 | Eginolfe de Kybourg. |
| 15. | 985 | - 1019 août 27 | Henri Ier (de Bourgogne ?). |
| 16. | 1019 | - 1037 août 31 | Hugues de Bourgogne. |
| 17. | 1039 | - 1050 ? janv. 16 | Henri II de Lenzbourg. |
| 18. | 1050 ? | - 1089 déc. 24 | Burcard d’Oltingen. |
| 19. | 1090 | - ? | Lambert de Grandson. |
| 20. | 1098 | - 1103 ? déc. 19 | Conon de Fenis. |
| 21. | 1107 | - 1129 juil. 1 | Girard I de Faucigny. |
| 22. | 1134 ? | - 1143 | Gui I de Merlen. |
| 23. | 1144 | - 1159 août 27 | Amédée de Hauterive. |
| 24. | 1159 | - 1177 | Landri de Durnes. /58/ |
| 25. | 1178 | - 1212 janv. 8 | Roger, de Vico-Pisano. |
| 26. | 1212 janv. 13 | - 1220 juil. 13 | Berthold de Neuchâtel. |
| 27. | 1220 juil. 24 | - 1221 mars 26 | Girard II de Rougemont. |
| 28. | 1221 avril 16 | - 1229 mars 23 | Guillaume I de Ecublens. |
| 29. | 1230 | - 1239 juillet | Boniface, de Bruxelles. |
| 30. | 1240 avril 10 | - 1273 juin 18 | Jean I de Cossonay. |
| 31. | 1273 juil. 21 | - 1301 mars 21 | Guillaume II de Champvent |
| 32. | 1301 | - 1309 juil. 30 | Girard III de Vuippens. |
| 33. | 1309 juil. 30 | - 1312 avril 19 | Otton de Champvent. |
| 34. | 1313 oct. 1er | - 1323 mars 27 | Pierre d’Oron. |
| 35. | 1323 oct. 26 | - 1341 avril 12 | Jean II de Rossillon. |
| 36. | 1341 mai 6 | - 1342 nov. 20 | Jean III de Bertrand. |
| 37. | 1342 nov. 20 | - 1347 fév. 19 | Geoffroi II de Vairols. |
| 38. | 1347 mars 23 | - 1354 sept. 28 | François de Montfalcon. |
| 39. | 1355 juin 8 | - 1375 mars 6 | Aymon de Cossonay. |
| 40. | 1375 mars 19 | - 1394 juin 11 | Gui II de Prangins. |
| 41. | 1394 août 7 | - 1406 juil. 9 | Guillaume III de Menthonay. |
| 42. | 1406 août 13 | - 1431 mars 20 | Guillaume IV de Challant. |
| 43. | 1431 juin 6 | - 1433 nov. 4 | Louis de La Palud. |
| 44. | 1433 nov. 4 | - 1440 fév. 15 | Jean IV de Prangins. |
| 45. | 1440 fév. 15 | - 1461 nov. 4 | Georges de Saluces. |
| 46. | 1462 avril 18 | - 1466 avril 18 | Guillaume V de Varax. |
| 47. | 1466 juin 3 | - 1468 déc. 28 | Jean V de Michaëlis. |
| 48. | 1472 janv. 31 | - 1476 juil. 15 | Julien de La Rovère. |
| 49. | 1476 juil. 15 | - 1491 mai 8 | Benoît de Montferrand. |
| 50. | 1491 mai 16 | - 1517 août 10 | Aymon II de Montfalcon. |
| 51. | 1517 août 10 | - 1560 | Sébastien de Montfalcon. |
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DES AUXILIAIRES DE L’ÉVÊQUE
Les évêques auxiliaires.
L’évêque seul a la plénitude du sacerdoce. Seul il peut ordonner les prêtres et les diacres, donner la confirmation, consacrer les églises, recevoir les vœux des religieuses, installer les chefs de monastères. Que l’évêque soit absent, infirme ou mort, personne autre qu’un évêque ne peut le remplacer. De là vient l’institution d’évêques auxiliaires.
Dans le haut moyen âge, ces auxiliaires se nomment les chorévêques. Comme on n’en voit pas trace chez nous, nous n’en parlerons pas. Plus tard, ils se nomment évêques suffragants, coadjuteurs, administrateurs, vice-gérants ou simplement vicaires généraux. Le titre importe peu.
Ces évêques auxiliaires sont quelquefois des prélats que des troubles locaux ou les schismes de l’Eglise ont privés de leurs diocèses. D’autrefois, ce sont des religieux que le pape appelle à l’épiscopat précisément afin qu’ils puissent servir d’auxiliaires; il leur donne des titres d’évêchés en ce moment au pouvoir des infidèles, titres purement honorifiques, et il les place auprès d’un ou de plusieurs évêques surchargés de besogne. /60/
Dans le diocèse de Lausanne, nous connaissons quinze de ces évêques auxiliaires. Ce sont :
Liste des évêques auxiliaires | ||
| 1. | 1299-1300 | Fr. Jean, de Lacédémone. |
| 2. | 1317-1318 | Jean, év. Recrehensis. (?) |
| 3. | 1357 | Jean, de Salone. |
| 4. | 1394 | Aymon Séchal, de Jérusalem. |
| 5. | 1431-1432 | Pierre, de Squilace. |
| 6. | 1435 | Henri, de Zengg (Segna). |
| 7. | 1440 env. | Rodolphe Gruyère, d’Hébron. |
| 8. | 1447 | Etienne Plonier, de Marseille. |
| 9. | 1452-1461 | François de Fuste, de Grenade. |
| 10. | 1465-1468 | Raymond de Rue, d’Acre. |
| 11. | 1469-1472 | Barthélemy Chouet, de Nice. |
| 12. | 1472 | Jean de Compeys, de Turin. |
| 13. | 1473-1478 | Dominique de Borceriis, de Sagone. |
| 14. | 1484 | Claude Rup, de Claudiopolis en Béthynie |
| 15. | 1516 | Sébastien de Montfalcon. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] | ||
On trouvera au catalogue alphabétique des renseigneinents biographiques sur chacun de ces évêques. Un nom manque à notre liste, celui de Jean de Capelnos, que M. l’abbé Gremaud avait admis 1 et que nous rejetons.
D’après M. Gremaud, cet évêque est mentionné dans cinq documents :
1o Jean de Capelnos consacra en 1300 le couvent de la Maigrauge, à Fribourg 2 .
2oet 3o Le répertoire des lettres des évêques, dressé en 1394, renferme l’analyse de deux reconnaissances de /61/ cens passées en faveur de l’évêque Jean, le 12 avril 1301 et en novembre 1304 1 .
4o En mai 1303, Louis de Savoie, sire de Vaud, dote l’église de Vaulruz, après en avoir délibéré avec Jean, par la grâce de Dieu, évêque de Lausanne 2 .
5o Le même évêque, étant à Lausanne, le 8 octobre 1306, confirme la fondation d’une chapellenie à Rue 3 .
Le Père Schmitt a supposé que Jean avait été nommé évêque de Lausanne à la mort de Guillaume de Champvent en 1301, à l’instigation de Louis de Savoie, et que celui-ci ayant accepté, – avant le 15 novembre 1303, — Girard de Vuippens, l’évêque Jean aurait été en 1306 le vicaire général de ce dernier 4 .
Il paraît certain que l’évêque Girard rencontra des difficultés à sa nomination. Dans un traité que fit en 1316 un de ses successeurs avec Louis de Savoie, il est dit que cet acte termine un conflit qui datait de l’épiscopat de Girard 5 . D’autre part, un acte du 4 janvier 1304-1305 indique une médiation faite par l’évêque de Genève, Aymon du Quart, ancien prévôt de Lausanne, le chantre de Lausanne, Girard d’Oron, et d’autres personnes, dans un conflit entre le nouvel évêque de Lausanne et les bourgeois de cette ville 6 . La cause du désaccord n’est pas donnée.
Nous ne croyons pourtant pas qu’il faille en conclure à l’existence d’un évêque Jean, rival de Girard. Des cinq documents allégués, aucun ne porte.
1o La fondation de la chapellenie de Rue est mal datée. /62/ Elle mentionne Pierre de Fiez comme curé de Promasens; or en 1306 le curé était Rodolphe de Gillarens 1 . La chapellenie est fondée par Richard de Prez, qui n’apparaît dans les actes que plus tard. Enfin, aucun autre prélat que Girard ne pouvait prendre en 1306, à Lausanne surtout, la qualité d’évêque de Lausanne.
2o L’érection de la paroisse de Vaulruz est aussi mal datée. Louis de Savoie n’a acquis la seigneurie de Vaulruz qu’en 1316, et le château qu’il y construit ne fut achevé qu’en 1328 2 . Or, le fondateur de la paroisse de Vaulruz est certainement le seigneur du lieu, et l’acte montre que le château est construit.
3o Mal daté est aussi l’acte, — ou plutôt l’analyse de l’acte, — de novembre 1304. Ce document fut rédigé par le notaire Etienne de Prangins qui ne fonctionne en réalité qu’autour des années 1326-1337 3 . Quant à la reconnaissance du 12 avril 1301, elle paraît d’autant plus singulière que Guillaume de Champvent est mort le 21 mars 1301 et qu’il aurait fallu que son prétendu successeur Jean ait été élu et installé dans les quinze jours qui suivirent, malgré l’opposition de Girard de Vuippens. Là encore, il faut admettre une erreur de millésime dans l’analyse.
En réalité, tout nous fait croire que ces quatre documents doivent être reportés à l’épiscopat de Jean de Rossillon (1323-1341).
Reste la consécration du maître-autel de la Maigrauge. En 1300, Guillaume de Champvent n’était pas mort. /63/ L’évêque-consécrateur, Jean de Capelnos, — ce n’est que dans cette pièce que ce nom de famille apparaît, — ne peut donc être un rival de Girard. C’est plus probablement Jean ou frère Jvan, des Frères mineurs, qui fut consacré en 1299 dans l’église des cordeliers de Soleure avec le titre d’évêque de Lacédémone 1 . C’est ce prélat qui, la même année, consacra l’église de Douane 2 , ce qu’il ne pouvait faire que par délégation de l’évêque de Lausanne. Il fonctionna comme suffragant de Bâle vers 1300, de Strasbourg en 1301 et de Constance en 1303 3 .
Nous ne maintenons donc dans notre liste que Jean de Lacédémone.
L’archidiacre.
L’évêque est assisté de collaborateurs. Au premier rang d’entre eux, dès les premiers temps, figure l’archidiacre. Les attributions de ce dignitaire ont varié. Au neuvième siècle, c’est-à-dire au moment où nous le voyons à l’œuvre à Lausanne, l’autorité de l’archidiacre porte sur la promotion des clercs, la surveillance des paroisses, la répartition et le contrôle des charges ecclésiastiques. L’archidiacre examine la vie, la doctrine et les capacités des prêtres, s’assure de la bonne administration des sacrements, de la valeur de l’instruction donnée aux fidèles, de la régularité des cérémonies du culte, de la bonne gestion des biens paroissiaux. Il joint au devoir de surveiller le droit de corriger, et son pouvoir /64/ disciplinaire s’étend également aux doyens, aux prêtres, aux clercs et même aux laïques en matière ecclésiastique 1 .
L’archidiacre exerce donc exactement les fonctions que remplira plus tard le vicaire général. Il diffère de celui-ci en ce que, une fois nommé, il n’est pas révocable, à moins d’indignité officiellement constatée. S’il a des vues différentes de l’évêque, il peut gêner considérablement l’action de ce dernier. Au début, l’évêque avait un moyen de l’éloigner : c’était de l’élever, lui, premier des diacres, à la prêtrise. Mais il arriva que l’archidiacre voulut garder son office alors même qu’il était devenu prêtre. Ainsi, à Lausanne, Aymon, sacerdos, presbyter, est aussi qualifié d’archidiacre vers 928 2 .
Aussi, dans nombre de diocèses, l’archidiacre peut-il devenir le rival de l’évêque. A Lausanne, en 892, l’archidiacre Ragenfred parvient à se faire désigner comme le successeur de Jérôme, sinon par crainte, ainsi que le dit le récit officiel du cartulaire 3 , du moins à raison de sa grande influence. C’est pourquoi, après avoir vainement cherché à réduire directement les pouvoirs des archidiacres, l’évêque use d’un autre moyen. Il étend les pouvoirs des doyens en assimilant les archidiacres aux doyens ruraux, — de là vient que le doyen de Kœnitz est appelé également archidiacre, — et peut être aussi augmente-t-il les compétences des chanoines. Une phrase d’une charte de Boson, le rival heureux de Ragenfred, est à noter. En 906, l’évêque, confirmant une donation /65/ en faveur de l’église Saint-Pierre 1 , déclare qu’il a pris conseil de son archidiaconé, soit du prévôt et des chanoines. Boson n’aurait-il donné aucun successeur à Ragenfred, reportant ses attributions sur une collectivité ? Nous ne savons. Ce qui est certain, c’est qu’il n’apparaît depuis qu’un archidiacre, Aymon, en 928; que, dès lors, le titre semble éteint, et qu’au douzième siècle les doyens paraissent être de véritables archidiacres. En 1226, il est vrai, il est encore question d’un archidiacre Albert 2 . Mais ce personnage signe après les chanoines, les nobles, les prêtres, en tête des bourgeois : c’est donc quelqu’un de tout à fait secondaire.
Nous n’avons ainsi à enregistrer que deux archidiacres :
Archidiacres | |
| 892 | Ragenfred. |
| 928 | Aymon. |
Le chancelier de l’évêque.
A côté de l’archidiacre figure un autre dignitaire : le chancelier de l’évêque. On le voit apparaître au neuvième siècle. C’est tantôt un prêtre, tantôt un diacre. L’un d’eux, Bérold, est successivement lévite ou sous-diacre, sacristain de la cathédrale, chancelier en 929 3 et finalement évêque. Au douzième et au treizième siècle, les fonctions de chancelier épiscopal et de chantre sont réunies. On verra plus loin certaines difficultés que le chantre Jean de Cossonay causa à ce propos à l’évêque Boniface. La création de l’officialité rendit la dignité de chancelier honorifique. Elle paraît avoir été supprimée /66/ par Guillaume de Champvent à la fin du treizième siècle. Dès lors, il n’est plus question que de secrétaires particuliers de l’évêque.
Liste des chanceliers de l’évêque. | |
| 856 | Ayribold, diacre. |
| 868 | Arulfe, diacre. |
| 881 | Lampert, prêtre. |
| 885 | Rodovin, prêtre. |
| 888-921 | Saturnin, prêtre. |
| 890-892 | Bernard, diacre. |
| 923 | Evo, prêtre. |
| 929 | Bérold, lévite, sacristain. |
| 943 | X., sacristain. |
| 963-968 | Ering, prêtre. |
| 971-972 | Adalvimus, prêtre. |
| 1056-1059 | Odidmus, Otelme. |
| 1142 | Pierre de Pont. |
| 1154-1168 | Girard Carbo. |
| 1184 | Abicel, vice-chancelier. |
| 1190 | Guillaume, chantre. |
| 1215-1228 | Rodolphe de Fruence, chantre. |
| 1231-1240 | Jean de Cossonay, chantre. |
| 1245-1272 | Guillaume de Gruyère, chantre. |
| 1275-1276 | Henri de Grandson, chantre. |
| 1286-1287 | Guillaume 1 |
| 1228 | Joseph, sous-chantre, vice-chancelier. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] | |
/67/
LES NOUVEAUX AUXILIAIRES DE L’ÉVÊQUE
Pendant de longs siècles, l’archidiacre, les doyens et les chanoines ont suffi comme collaborateurs de l’évêque. Mais on a vu et l’on verra encore comment le fait de leur inamovibilité les rendait peu aptes à se plier à des besoins nouveaux, à une époque où l’influence de l’Eglise allait en grandissant. « Vers la fin du douzième siècle, dit M. Paul Fournier 1 , la juridiction de l’Eglise avait atteint l’apogée de son influence. Non seulement le juge ecclésiastique connaissait des actions dirigées contre les clercs; encore pouvait-il réclamer pour son for les croisés, les écoliers, et dans certains cas les veuves et les orphelins. Comme toutes les matières spirituelles lui étaient soumises, il statuait sur les questions relatives à la discipline ecclésiastique, aux vœux de religion, à la possession des bénéfices, des dîmes, etc. Juge du sacrement, l’Eglise décide de la validité ou de la nullité du mariage, de la légitimité ou de l’illégitimité des enfants. Gardienne des volontés suprêmes des mourants, elle fait exécuter les testaments et connaît les contestations que soulève son exécution; gardienne de la foi jurée, elle assure le respect dû au serment et punit les parjures. Elle réprime toutes les usurpations commises sur les biens qui lui ont /68/ été donnés en aumône, à charge de services envers Dieu seul, et qui, par l’effet de l’amortissement, sont sortis de la hiérarchie féodale. Joignez à cela les crimes contre la foi, tels que l’hérésie, la superstition, la sorcellerie, et aussi les crimes qui, au moyen âge, menaçaient l’ordre public et pour la répression desquels ce n’était pas trop des rigueurs du pouvoir spirituel ajoutées à celles du pouvoir séculier : par exemple l’incendie, le rapt, les attentats à main armée contre les églises et les monastères, le pillage, l’infraction à la Trêve-Dieu. Telles sont les causes qui sont déférées au tribunal de l’évêque. »
On comprend qu’avec des compétences aussi étendues, l’évêque n’ait pu conserver l’organisation primitive que nous voyons au neuvième siècle : le synode épiscopal allant à Echarlens et à Curtilles pour juger un conflit entre deux curés au sujet de dîmes 1 . Au début du douzième siècle apparaît la curie épiscopale, tribunal régulier siégeant à Lausanne. Dans le cas particulier, — conflit entre Ebal de Grandson et le prieur de Romainmôtier, vers 1120 2 , — il s’agit d’une cour féodale. Mais, évidemment, une cour ecclésiastique existait à côté. A la fin de ce siècle, la sentence de l’abbé de Cherlieu dans le conflit entre l’évêque Roger et le chapitre 3 fait à plusieurs reprises allusion au tribunal épiscopal. On invite l’évêque lui-même à faire juger par cette cour les nobles qui ont élevé abusivement des constructions sur le domaine de l’église, comme aussi l’on voit que l’évêque annulait, — par l’organe de la cour sans doute, — les sentences des doyens. /69/
Par le fait même de l’extension des compétences de l’évêque en matière de juridiction, par le surcroît de travail qu’elle entraînait, les anciens rouages administratifs devenaient insuffisants. Il en fallait créer de nouveaux. Ce fut l’œuvre du treizième siècle, qui vit naître à la fois le vicaire général et l’official.
Le vicaire général.
Le vicaire général est le successeur légitime de l’archidiacre. Lorsque celui-ci disparut, il dut forcément être remplacé d’une manière ou d’une autre. De tout temps on eut besoin de suppléer à l’évêque présent, de le remplacer s’il était absent. Aussi serait-il vain de rechercher à quelle date l’office de vicaire général a été créé. Le titre existait déjà au douzième siècle; on le mentionne au concile de Latran de 1139. Ce n’est cependant qu’à la fin du treizième siècle qu’on le voit cité à Lausanne. Quant à l’étendue exacte de la fonction, nous avons pour en juger un acte de nomination que l’évêque Georges de Saluces adressa le 16 juillet 1446 à Jean Andrée, déjà official, et qui fixe ce point tout au moins pour le quinzième siècle. Voici ce que dit l’évêque :
« En plus des autres vicaires généraux que nous avons déjà constitués, et aussi de l’officialité, nous vous créons vicaire général et spécial au spirituel et juge pour les causes criminelles et les délits commis dans la ville de Lausanne et dans le diocèse, cela sous notre plaisir.
» Donnant à votre circonspection pouvoir et faculté d’ouïr, d’examiner, décider et terminer toutes causes et litiges, tant matrimoniales que criminelles et civiles, qui /70/ ressortent de notre for à raison de l’évêché ou de quelque façon que ce soit. D’enquérir, faire procéder sur toutes espèces d’accusations et de délits, et aussi du crime d’hérésie, contre quelque ecclésiastique ou séculier que ce soit, sur qui nous avons juridiction de droit ou de coutume ou pourrions l’acquérir. D’arrêter, corriger, détenir, condamner, absoudre et libérer des offices et bénéfices que les délinquants occupent, les en priver ou les suspendre suivant la gravité du délit. D’exécuter, faire exécuter par censures ecclésiastiques et tous autres remèdes opportuns de droit, réclamer l’exécution des sentences et condamnations, et mandats émanés de nous et de vous en raison du vicariat, faisant appel, cas échéant, au bras séculier.
» De ramener et faire restituer toutes choses aliénées ou disjointes illicitement de nous et de notre mense épiscopale, de nos droits et propriétés.
» De conférer les dignités, personats, administrations, bénéfices curiaux ou non curiaux, à raison de permutation ou de vacance, de la collation, institution et provision épiscopale ou du prieuré de Saint-Maire uni à notre mense, cela à des personnes capables et ydoines; de repourvoir, installer quoi que ce soit à tout bénéfice pour lequel il sera présenté, de l’examiner et le reconnaître capable.
» De tenir et célébrer le synode et convocation du clergé, faire et promulguer les statuts, les faire observer. Convoquer les contumaces à ces synodes, et procéder contre eux jusqu’à privation des bénéfices. De donner dispense de la résidence personnelle, quand elle ne serait pas possible, aux recteurs des églises paroissiales et autres /71/ bénéfices de la ville et du diocèse qui exigent cette résidence. De réconcilier, suivant la faculté qui nous en a été concédée par Sa Sainteté, par le moyen de prêtres suffisants et capables les églises et les cimetières souillés.
» De donner dispense de mariage pour le temps prohibé, et de dispenser des bans et proclamations accoutumés en tels cas. Faire annoncer et publier ceux qui ont contracté des mariages clandestins ou qui auront assisté à l’un d’eux.
» D’approuver et confirmer les fondations d’autels, si elles sont canoniques et non contraires aux institutions sacrées, de leur donner l’autorité de l’ordinaire et le décret.
» D’admettre les prédicateurs et quêteurs et de donner les lettres de placet et autres opportunes avec les indulgences accoutumées. De donner aux prêtres suffisants et capables d’ouïr les confessions et d’absoudre, même dans les cas à nous réservés. De dispenser des vœux simples ou de les commuer.
» D’admettre et d’établir les avocats et procureurs dans la cour de notre officialité de Lausanne. De créer les notaires, soit jurés de la dite cour, pour les actes et toutes espèces d’office et de les en suspendre, punir et destituer, et de remettre à d’autres leurs protocoles qui nous serons revenus pour quelle raison que ce soit, au nom du vicariat et non autrement.
» Et en général de faire toutes choses nécessaires et opportunes pour tout ce qui est ci-dessus et que peut et doit faire un juste et équitable vicaire de droit et de coutume, même s’il y avait besoin d’un mandat spécial, en interdisant toute aliénation de droit et de juridiction. /72/
» Mais nous voulons que si nous sommes présents à Lausanne ou dans quelque autre endroit du diocèse, et que vous y soyez aussi présent, vous ayez à nous en référer. De façon que si jamais nous faisions ou ordonnions quelque chose sur les matières ci-dessus, et qu’il se trouvât que vous fissiez et ordonniez autre chose, ce que vous auriez fait soit nul et non avenu selon qu’il nous plaira. Mais il n’est pas de notre intention que nous voulions par là révoquer tacitement le pouvoir conféré à vous ou à d’autres, par notre arrivée et retour dans notre diocèse, à moins qu’il ne soit fait mention expresse de cette révocation dans des actes émanés de nous.
» Tout ce que vous aurez fait, nous voulons qu’il soit sous notre grand sceau et celui de notre chambre épiscopale, et les actes et procès, sous celui du sceau de l’officialité. Et tout ce qui aura été fait autrement sera nul 1 . »
On voit par la pièce ci-dessus qu’il peut y avoir plusieurs vicaires généraux, qu’ils sont révocables à merci, que dans les compétences mêmes qui leur sont données ils ne peuvent s’opposer à un ordre de l’évêque contraire au leur. Sous cette réserve, ils nomment aux bénéfices, peuvent donner des dispenses de vœux, réconcilier les églises, suspendre ou révoquer des bénéficiaires; ils connaissent les causes matrimoniales, le crime d’hérésie. Détail à noter : c’est en qualité de vicaire-général que Jean Andrée nomme le personnel de la curie; comme /73/ official, il n’a qu’un droit de présentation. C’est en cette même qualité de vicaire qu’il surveille les notaires.
Les attributions du vicaire-général au spirituel sont donc très étendues. Quelquefois même, l’évêque y ajoutait celles du vicaire-général au temporel, qui le représentait en tant qu’administrateur des biens de l’église, prince de l’empire et comte de Vaud. En cette dernière qualité, le vicaire-général avait le contrôle sur le bailli de Lausanne et les autres fonctionnaires civils du diocèse, sur le receveur général de la mense épiscopale, ainsi que les pouvoirs d’un administrateur.
Les vicaires généraux. | ||
| 1. | 1299-1300 | Jean, évêque de Lacédémone. |
| 2. | 1317-1318 | Jean, évêque Recrehensis. |
| 3. | 1343-1348 | Jean de Lissiac 1 . |
| 4. | 1344-1346 | Guillaume de Gondorio. |
| 5. | 1345-1346 | Jaques de Billens. |
| 6. | 1346 | Aymon de Cossonay. |
| 7. | 1357 | Jean, évêque de Salone. |
| 8. | 1411 | Aymon de Sala. |
| 9. | 1413 | Jean de Prangins. |
| 10. | 1424-1431 | Jean de Columpnis. |
| 11. | 1431-1432 | Pierre, évêque de Squilace. |
| 12. | 1435 | Henri, évêque de Zengg. |
| 13. | 1438 | Antoine de Prez. |
| 14. | 1439-1446 | Etienne Garnier. |
| 15. | 1442-1444 | Richard de Font. |
| 16. | 1446-1458 | Jean Andrée. /74/ |
| 17. | 1447 | Etienne Plonier, évêque de Marseille. |
| 18. | 1448 | Léopard Duboux (de Bosco). |
| 19. | 144 ? | Rodolphe Gruyère. |
| 20. | 1452-1457 | François de Fuste, évêque de Grenade. |
| 21. | 1462-1464 | Humbert Megeva. |
| 22. | 1465 | Raymond de Rue, d’Acre. |
| 23. | 1472 | Burcard Stœr. |
| 24. | 1483 | Jean Armbruster. |
| 25. | 1489 | Jean Assenti. |
| 26. | 1492-1497 | Philippe de Compey. |
| 27. | 1496 | François de Colombier. |
| 28. | 1503-1519 | Baptiste de Aycard. |
| 29. | 1512 | Louis de Pierre, vice-gerens. |
| 30. | 1519-1520 | François de Vernet. |
| 31. | 1521-1545 | François de Lutry. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] | ||
L’official.
L’official diffère du vicaire-général en ce qu’il constitue un fonctionnaire tout à fait nouveau, créé à une époque déterminée par l’évêque qui, absorbé normalement par le ministère pastoral, a besoin d’avoir auprès de lui un juriste et un juge connaissant parfaitement le droit de l’Eglise, le droit romain et la coutume.
L’institution apparaît à peu près au même moment dans toute la chrétienté. Il en est question au concile de Westminster en 1173, et l’official de Reims rédige des actes dès 1178. A partir de 1210-1220, il y a des officiaux dans la plupart des diocèses de France 1 . A Genève, /75/ l’official paraît avoir été introduit en 1224 1 . Il le fut un peu plus tard à Lausanne.
L’acte de nomination de Jean Andrée au vicariat général 2 dit que l’évêque disposait d’un grand et d’un petit sceau. Le grand sceau était utilisé par lui ou son vicaire-général, le petit par l’official. Or, en 1236 3 , à la suite d’un conflit entre l’évêque Boniface et le chantre Jean de Cossonay, des arbitres décidèrent que le gardien du grand sceau de l’évêque prêterait serment au chantre, et que le gardien du petit sceau que l’évêque venait de créer en ferait de même et même ne passerait aucun acte sans la permission du chantre. Si nous ne nous trompons, ce petit sceau est celui de l’official, et c’est à saint Boniface que le diocèse de Lausanne est redevable de cette institution. Notons toutefois que la première mention expresse de l’official est d’avril 1244 seulement. L’évêque Jean de Cossonay confirme à l’abbaye de Hauterive divers biens, et cet acte est donné en présence du chanoine et official maître Gautier 4 . Vient ensuite un acte du 27 novembre 1248 5 ; on parle du sceau de la curie de Lausanne en janvier 1246 6 . En 1238 7 , il est question d’un Albert, « official du seigneur prévôt »; mais comme immédiatement après il est appelé Albert de Stavayel, clerc, on voit qu’il devait être simplement un familier du prévôt Conon d’Estavayer : il ne s’agit pas ici d’un véritable official.
L’official est nommé par l’évêque; il l’assiste et il est révocable à merci. Le premier titulaire, maître Gautier /76/ de Prangins, est chanoine de Lausanne et archidiacre de Könitz. Mais l’évêque est libre de son choix. Le successeur de Gautier, Guillaume de Cully, n’est très probablement pas chanoine au moment de sa nomination. Cependant, au quinzième siècle, le chapitre obtient qu’en pratique, sinon en droit, l’official soit toujours pris dans son sein. S’il ne l’est pas, le chapitre s’arrange pour l’appeler à l’une des premières stalles vacantes : c’est le cas de Jean Andrée.
L’official tient ses pouvoirs de la personne même de l’évêque. Aussi cesse-t-il de fonctionner à la mort de ce dernier. Le chapitre, auquel incombe l’administration du diocèse pendant la vacance du siège épiscopal, le maintient à son poste, et c’est alors de lui que l’official déclare tenir ses pouvoirs. Un nouvel évêque est nommé : il peut à son gré confirmer l’ancien official ou en choisir un nouveau. L’examen de la liste des officiaux montre que plus d’une fois ces dignitaires cessent leurs fonctions au lendemain de la mort de l’évêque dont ils étaient les mandataires : ainsi Jean Andrée fut l’official de Georges de Saluces et de lui seul.
Nous avons vu quelles étaient les attributions du vicaire-général. Nous n’avons pas de formule de nomination d’official, mais de nombreux documents y suppléent et nous font connaître quelles étaient ses compétences. En outre d’innombrables actes isolés, nous avons la collection des actes de l’officialité sous Georges de Saluces (1440-1461), ainsi qu’un fragment de minutaire pour 1496 1 . A la lumière de ces divers documents, nous voyons que l’official se prononce : /77/
a)en raison de la matière;
b)en raison de la personne.
En raison de la matière, la juridiction de l’official est limitée à la connaissance des causes testamentaires, d’aumônes, de dîmes et d’usures. Les délits contre la foi, les causes matrimoniales, la discipline sur le clergé relèvent du vicaire-général. On voit cependant l’official rechercher les crimes d’hérésie (voir plus loin).
En raison de la personne, l’official juge dans toutes les affaires où un clerc est intéressé. On sait que le clerc ne peut être saisi par la justice séculière que pour flagrant délit, et que, même dans ce cas, il doit être restitué aux tribunaux ecclésiastiques. Les archives de la ville de Lausanne conservent un volumineux dossier sur un procès qui se déroula en 1534, jusque devant l’official de Besançon, sur la question de savoir de quelle juridiction ressortait un certain Michel Joutens, se disant clerc 1 .
L’official se prononce en outre, sur la demande des intéressés, dans toutes les causes concernant les veuves, les orphelins et les notaires, alors même que, normalement, elles relèvent de la justice séculière.

Sceaux de l'official:
1264, 1308 et
contre-sceau 1308
La procédure devant la cour de l’official, — le juge est entouré d’assesseurs, — fut sans doute imitée des autres cours au début de l’institution. On sait qu’Aymon de Cossonay la révisa au milieu du quatorzième siècle. Elle reçut sa forme dernière sous Georges de Saluces, par statuts du 2 juin 1453, publiés dans le tome VII des Mémoires et documents de la Société d’histoire de la Suisse romande 2 . Cette procédure nous paraît un peu compliquée, mais il faut remarquer qu’elle est éminemment favorable à l’accusé qui peut multiplier les moyens de défense et d’appels, et qu’elle est simplifiée dans tous les cas qui peuvent se juger sommairement. On pourra utilement comparer ces statuts avec ceux des Officialités de France, résumés par M. Fournier, et auxquels ils sont en général conformes.
En principe, la justice est gratuite, et l’official tient son traitement de l’évêque. Mais l’expédition et l’enregistrement des actes constituent pour ce dernier une grosse source de revenus. En 1397, le revenu annuel du sceau de la curie de Lausanne est évalué à 700 livres, soit à 13 000 francs 3 . Le 5 mai 1366, l’évêque Aymon de Cossonay donne quittance au prêtre Olivier Joly de /79/ la somme versée pour la « recette des émoluments des registres des procurations de la cour de l’official et des lettres d’absolution expédiées par ledit Joly » 1 . L’évêque engageait parfois une partie du revenu du sceau, — au maréchal François de Lucinge en 1316, à Jaques Trésorier de Cully en 1360 2 , etc. Il lui arrivait aussi de ne pas régler son personnel. En 1439, par son testament, le chanoine Guillaume Cochard faisait remise à l’évêque des émoluments du sceau qui étaient dûs 3 .
Le personnel de l’official était nombreux : des assesseurs ou jurés, des scribes, des notaires, des procureurs et des avocats. Ce sont les notaires qui, la plupart du temps, signent l’expédition des actes. Le sigillifer y appose en même temps le sceau de la curie, et c’est à lui qu’appartient le soin de vérifier si l’acte est authentique et rédigé régulièrement. C’est, par le fait même, un personnage important et, comme Guillaume Cochard, on le voit souvent prendre place aux premiers rangs de la hiérarchie ecclésiastique. Ce n’est que très rarement que l’official appose non pas son sceau, car il n’en a pas d’autre que celui de la curie, mais sa signature.
Tandis que le vicaire-général, — et même le bailli de Lausanne, — tenait ses audiences au palais épiscopal, l’official était installé dans un bâtiment particulier situé à proximité du vieil évêché, au midi de la cathédrale. Ce bâtiment avait été construit au commencement du quatorzième siècle. En juin 1316, le sénéchal François de Lucinge donna quittance à l’évêque de 160 livres qui lui /80/ étaient dues « pour compte final et pour les dépenses de la bâtisse de la maison épiscopale appelée la Cour, sise en la Cité, du côté inférieur du grand clocher de l’église cathédrale » 1 . La maison de la curie pourrait avoir été sur l’emplacement des bureaux actuels du Département de l’instruction publique. Peut-être, dans la suite, le développement de l’office obligeat-il à des agrandissements. En 1512, le garde du sceau de la curie tenait du chapitre la maison de Pierre de Combremont sous les Degrés-du-marché 2 .
[ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ]
En théorie, l’évêque seul a juridiction sur son diocèse. Mais, pour divers motifs, les papes au moyen âge exemptèrent de la juridiction épiscopale les chapitres cathédraux et les grands ordres religieux. C’est ainsi que le chapitre de Lausanne, les prieurs de Romainmôtier et de Payerne, les abbés de Hautcrêt et de Montheron sont les maîtres de leur clergé et exercent dans leurs terres une juridiction spirituelle plus ou moins limitée, — et toujours contestée par les évêques, ainsi qu’en témoignent les visites d’église.
A côté des exemptions, il y a les appels. L’official juge au nom de l’évêque et sans pouvoir personnel. Il s’en suit que l’évêque peut à son gré lui retirer la connaissance de certaines causes, mais il n’y a pas appel de l’official à l’évêque. De la sentence de l’official de /81/ Lausaune, il y a directement recours à l’official métropolitain de Besançon et de celui-ci à la cour de Rome. Ces appels étaient fréquents, et afin de les faciliter, l’official de Lausanne, — comme aussi le chapitre pour ce qui le concernait, — entretenait des clercs à Besançon et à Rome.
Le Saint-Siège peut juger directement de l’appel ou le faire juger par un autre official. C’est ainsi qu’en 1461, la curie d’Orléans est chargée de statuer sur un conflit entre le curé de Daillens Humbert d’Octrens et noble Pierre de Bottens au sujet de dîmes novales 1 . Il va sans dire que le Saint-Siège peut aussi charger l’official d’autres missions de confiance. En 1412, Jean XXII confie à l’official de Lausanne la protection du prieuré de Saint-Pierre de Clages 2 , et en 1422, Martin V en fait de même pour le prieuré de Saint-Innocent de Brison 3 .
Citons, à titre d’exemple, quelques cas intéressants.
En 1342, le comte Rodolphe de Neuchâtel, patron de l’église de Môtiers, avait présenté à l’évêque de Lausanne le clerc Ulrich Riche en qualité de curé de cette église. L’évêque refusa ce candidat. Le comte recourut à l’official de Besançon qui jugea les motifs de l’évêque insuffisants et ordonna l’installation de Jaques d’Yverdon 4 .
En 1420, ensuite de faits qui nous sont inconnus, l’official de Besançon cita l’évêque de Lausanne et tous /82/ les officiaux du diocèse à comparaître devant lui dans les vingt jours 1 .
En 1472, les syndics de la ville inférieure de Lausanne en appelèrent de l’official de Lausanne, qu’ils tenaient pour partial, à celui de Besançon dans une cause qu’ils avaient contre les chanoines Piochet et Frenier, prébendiers de Cour. Ils demandèrent à l’official de Lausanne des « lettres démissoires » pour aller à Besançon. L’official déclara l’appel frivole et refusa d’y déférer « si non que de droit » 2 .
En 1486, le 14 novembre, l’évêque de Sion, Jodoc de Silinen, chargea l’official de Bâle de convoquer par devant lui, dans les vingt-quatre jours, les représentants de l’évêque Benoît de Montferrand et du clergé du diocèse de Lausanne 3 . Jodoc de Silinen agissait en vertu d’un mandat général que le pape Innocent VIII lui avait donné le 23 septembre 1486 au sujet de l’observation de dispositions testamentaires 4 .
Nous venons de parler des appels de l’official de Lausanne devant l’official de Besançon. Ce fut à cela que se réduisirent finalement les rapports officiels de dépendance du suffragant envers le métropolitain. La dernière visite officielle du diocèse de Lausanne par l’archevêque de Besançon paraît avoir été celle d’Hugues en février 1340 5 . Cependant, l’archevêque Thibaut de Rougemont, apparenté aux Cossonay, se trouvant à Lausanne le 26 décembre 1422, soit le lendemain de Noël, approuva « en qualité de métropolitain et supérieur » une vente /83/ de 35 livres de cens, sur des hommes taillables à Albeuve, faite le 13 février précédent par l’évêque Guillaume de Challant au chapitre. La cérémonie de confirmation eut lieu avec une certaine solennité devant la cathédrale, sur le cimetière, après vêpres, devant les notables assemblés 1 .
L’official de Vevey.

Sceau de l'official de Vevey
1369
L’official de Vevey paraît avoir eu les attributions du doyen. Il recherche les hérétiques 6 , crée des notaires 7 , instruit des procès 8 , authentique par son sceau les actes privés.
Nous ne voyons pas d’official dans les autres décanats. /84/
Les officiaux de Lausanne. | |
| 1244-1248 | Gauthier de Prangins. |
| 1259-1268 | Mr Guillaume. |
| 1275-1280 | Guillaume de Cully († 1295). |
| 1301 | Jean de Duin. |
| 1306-1314 | Jaques de Menthon. |
| 1316-1325 | Guillaume de Lutry. |
| 1338 | Pierre Francey. |
| 1344 | Jean. |
| 1345 | Pierre d’Illens. |
| 1349-1356 | Jean Desprez. |
| 1360-1365 | Jean de Cossonay. |
| 1368 | Guillaume, chanoine. |
| 1371 | Jean de Vauxtravers. |
| 1375 | Jean de Lulyn. |
| 1377 | Laurent Fabri. |
| 1379-1381 | Pierre de Villa. |
| 1383 | Pierre Duclos. |
| 1383-1391 | Jean Angleis. |
| 1393 | Pierre de Baulmes. |
| 1394-1399 | Aymon de Tanninge. |
| 1411-1417 | Aymon de Sala. |
| 1419-1427 | Jean des Colonnes. |
| 1429 | Egide Acarie. |
| 1432-1433 | Antoine Gappet I. |
| 1442-1446 | Richard de Font. |
| 1446-1458 | Jean André. |
| 1464-1472 | Boniface Fabri. |
| 1476 | Antoine Gappet II. /85/ |
| 1477-1492 | Baptiste d’Aycard. |
| 1492-1506 | Pierre Flory. |
| 1508-1519 | Baptiste d’Aycard, pour la seconde fois. |
| 1519-1520 | François de Vernet (ensuite vice-official). |
| 1520-1531 | Claude de Montfalcon (probabl. 1536). |
[ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] | |
L’official de Vevey. | |
| 144 ? | Jean Gachet, prêtre. |
| 1448 | Léopard Duboux (de Bosco). |
| 1464 | Jean Richard. |
| 1478-1481 | Jean Dufour, curé de Combremont. |
| 1508 | Perronet Pauli. |
| 1536 ? | Jean Michaud. |
Garde des sceaux. | |
| 1313-1318 | Perrillod d’Estavayer. |
| 1391-1402 | Jaques de Bossonens. |
| 1418 | Rodolphe Gavard. |
| 1418-†1419 | Pierre Fabri de Essertines. |
| 1427-1431 | Guillaume Cochard. |
| 1453 | Guillaume de Sarzens. |
| 1455 | Antoine Herembert. |
| 1457 | Jean Pordolliet. |
| 1480 | Jaques Balleyson. |
| 1471-1486 | Aymon Dufour. |
| 1499 | Jean Richard. |
[ NB : Voir corrections et additions, p. 471. ] | |
L’inquisiteur de la foi.
En langage ecclésiastique, le terme d’inquisition représente la recherche du crime d’hérésie par l’autorité /86/ compétente. Cette recherche appartient avant tout à l’évêque qui, en vertu de sa charge pastorale, doit poursuivre l’erreur et ramener les égarés à la vérité. L’évêque est donc l’inquisiteur-né de son diocèse, et il n’y a pas de doute qu’à Lausanne comme ailleurs il ait exercé cette redoutable mission. Une lettre de saint Bernard montre que, vers l’an 1115, l’évêque Girard de Faucigny dut chasser de Lausanne l’hérésiarque Henri 1 .
Primitivement, l’évêque seul ou ses mandataires exercèrent le pouvoir inquisitorial. Mais à la fin du douzième siècle, les hérésies s’étant multipliées en France comme en Italie et en Allemagne et les commissaires épiscopaux chargés d’enrayer le mal s’étant montrés impuissants, le pape Innocent III confia ce soin à des moines de Cîteaux en 1198, et en 1233 l’un de ses successeurs appela à cette recherche les religieux du nouvel ordre de Saint-Dominique ou des Frères-Prêcheurs. Une bulle de Clément IV donnée à Viterbe l’an III de son pontificat (1267) charge les Dominicains d’extirper, conformément aux constitutions apostoliques et aux lois impériales, une hérésie invétérée dans le diocèse de Besançon, aux Cévennes, dans le voisinage de Lausanne, de Savoie, de Tulle, de Metz et de Verdun.
Cette intervention pontificale n’eut pas pour effet de décharger l’évêque ou de limiter ses pouvoirs. Le dominicain inquisiteur de la foi se dit bien délégué du Saint-Siège, mais en réalité, chez nous du moins, il n’agit que sur mandat de l’évêque et avec le concours d’un de ses /87/ représentants. L’évêque conserve même toute juridiction sur les ecclésiastiques et l’inquisiteur ne sévit que contre les laïques. A Lausanne, l’un d’eux est appelé pour ce motif « inquisiteur au civil ». Il en résulte que, dans la pratique, l’inquisiteur ne connaît guère que des affaires de sorcellerie. Au surplus, c’est à ces procès que se réduisent le plus souvent les cas d’hérésie.
C’est dans ces conditions que nous voyons l’inquisition fonctionner à Lausanne au moyen âge. Nous possédons d’assez nombreux procès d’hérésie du quinzième et du seizième siècles. A notre connaissance, trois ou quatre ont été publiés 1 ; le plus ancien concerne des hérétiques fribourgeois interrogés en 1399, au nom de l’évêque Guillaume de Menthonay, par le dominicain Humbert Franconis, de Lausanne, maître en théologie, inquisiteur de la foi, assisté de Guillaume de Vufflens, gardien des Frères mineurs de Lausanne, et de l’official Aymon de Tanninge, licencié en droit 2 .
Le plus grand nombre de ces procès forme un dossier inédit aux archives cantonales vaudoises. Leur examen nous permet de nous rendre compte du fonctionnement du tribunal, de la procédure et des effets 3 .
Le tribunal est présidé par « l’inquisiteur de la foi désigné par le Saint-Siège pour les diocèses de Genève, de Lausanne et de Sion ». Cet inquisiteur est un dominicain, maître en théologie, pris au couvent de la Madeleine /88/ de Lausanne dont il a été souvent auparavant le prieur. L’inquisiteur est régulièrement assisté d’un représentant de l’évêque. Dans un procès commencé au château de Lausanne le 3 novembre 1479, nous voyons l’accusé interrogé par l’évêque Benoît de Montferrand en personne, assisté de l’official de Lausanne et vicaire-général Baptiste d’Aycard. Le procès est poursuivi par l’official de Vevey, — il s’agissait d’un homme de Blonay,— et par le vicaire de l’inquisiteur, André Léget. La sentence est rendue le 17 novembre au cimetière de la cathédrale de Lausanne par Girard Oddet, chanoine et vicaire spécial de l’évêque, Thomas Goga, inquisiteur, et Baptiste d’Aycard, official et vicaire-général. On voit par là que l’évêque intervient régulièrement et que le tribunal ne prononce aucune sentence définitive sans son consentement.
L’inquisiteur et le vicaire de l’évêque ont autour d’eux une cour dont ils requièrent l’avis toutes les fois qu’il y a à prononcer une sentence interlocutoire ou définitive. Cette cour est formée d’ecclésiastiques et de laïques en nombre indéterminé. Il n’y a rien de fixe dans sa composition. Autant que nous en pouvons juger, y viennent les notables que le procès peut intéresser. Ces conseillers bénévoles peuvent n’assister qu’à une partie des débats; on voit des procès où ils se renouvellent presque à chaque audience. Quelquefois il n’y a qu’un ou deux ecclésiastiques, d’autres fois davantage. Presque toujours les laïques dominent. Leur présence assure la publicité des débats, publicité toute relative d’ailleurs, car dans un procès qui se déroule à la Tour-de-Peilz, nous voyons l’inquisiteur inviter les personnes présentes à garder le /89/ secret sur les déclarations de l’accusé et sur les complices qu’il a dénoncés.
Pourtant, dans cette cour consultative, il y a trois éléments fixes : le notaire qui dresse le procès-verbal du procès et qui, dans l’un d’eux, à Bulle, est chargé de faire l’interrogatoire préliminaire d’une accusée devant témoins; le châtelain de la prison ou château où est gardé le prévenu, et le procureur de la foi. Le châtelain représente le bras séculier; souvent c’est lui qui en dernier ressort prononce la condamnation, et dès lors il est nécessaire qu’il assiste aux débats sur lesquels il asseoira son jugement. Quant au procureur de la foi, c’est un ecclésiastique, le plus souvent du clergé séculier, qui représente ce que l’on nomme aujourd’hui le procureur-général.
Les délibérations commencent après une enquête préliminaire dont l’accusé est censé ne rien connaître, car à l’ouverture du procès l’inquisiteur demande régulièrement à l’accusé s’il sait pourquoi il est appelé devant lui, et quelquefois le prévenu répond qu’il n’en sait rien. L’enquête préliminaire comprend les dépositions de témoins ou de complices précédemment condamnés. Aussi, dès le début, demande-t-on toujours à l’accusé s’il se connaît quelque ennemi et lequel; les témoignages de morts sont éliminés.
L’interrogatoire ayant commencé, l’inquisiteur exhorte l’accusé, dans trois audiences successives, à tout avouer, lui promettant, s’il dit toute la vérité, la grâce et le pardon de l’Eglise, l’assurant qu’il ne sera puni ni dans son corps ni dans ses biens, dans le cas sous-entendu où il n’y a pas de crime de droit commun (empoisonnement, /90/ rapt et meurtre d’enfant, etc.). Souvent, il y a « par grâce » une quatrième « admonition » (c’est le terme officiel). En cas d’obstination de l’accusé ou de contradictions, le procureur de la foi demande la mise à la torture. L’inquisiteur renvoie sa décision à l’audience suivante, afin de donner à l’accusé le temps de se raviser. La torture accordée est toujours prononcée avec cette formule : « qu’elle ait lieu sans effusion de sang ni mutilation de membre ».
L’interrogatoire est fait par l’inquisiteur, mais, à un moment donné, le procureur de la foi résume les faits de la cause et soumet à l’accusé un memento auquel celui ci est tenu de répondre. Lorsque le tribunal se juge suffisamment instruit, le procureur de la foi demande la conclusion. Cette conclusion est aussi demandée par l’accusé lui-même lorsqu’il ne peut ou ne veut rien ajouter à ses déclarations.
Le jugement est alors rendu, généralement dans l’église paroissiale ou devant l’église, par l’inquisiteur et le représentant de l’évêque en commun, après avoir pris l’avis des assistants. Les actes de divers procès montrent que le jugement était précédé à l’église d’un « sermon général » et d’un renouvellement des aveux de l’accusé.
Le jugement peut consister dans un acquittement, dans une pénitence ecclésiastique ou dans la remise au bras séculier, c’est-à-dire au châtelain ou au bailli. Celui-ci se borne à prendre acte des débats auxquels il a assisté, lui ou un adjoint, et il condamne à une peine corporelle. Nous avons vu un cas, à Bulle, où l’inquisiteur, remettant une femme hérétique au châtelain, la recommandait à sa miséricorde, afin que sa vie fût épargnée. La mort fut néanmoins prononcée. /91/
Liste d’inquisiteurs de la foi. | |
| 1398-1399 | Humbert Franconis. |
| 1436-1439 | Uldric du Torrent. |
| 1448-1449 | Pierre d’Aulnay. |
| 1452-1461 | Raymond de Rue. |
| 1462 | Claude Rup. |
| 1464-1470 | Victor Massenet. |
| 1477-1479 | Thomas Goga. |
| 1480 | Vincent Barbey. |
| 1484 | François Granet. |
| 1529 | François Fossaud. |
Vice-inquisiteurs. | |
| 1438 | Reymond de Rue. |
| 1448 | Henri Chouvet. |
| 1459 | Pierre Ginod. |
| 1461 | Victor Massenet. |
| 1464 et 1484 | Damien Berruex |
| 1477 | Pierre Dupasquier. |
| 1480-1482 | Jean Blanchet. |
| 1479 | André Léget. |
| 1498 | François Fossaud. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ] | |
/92/
DES AUXILIAIRES LAÏQUES DE L’ÉVÊQUE
L’évêque de Lausanne n’est pas seulement le chef spirituel du diocèse. Il est en même temps souverain temporel, et, comme tel, une série de fonctionnaires, généralement laïques, dépendent de lui.
En tête nous trouvons dès le début l’avoué, qui représente l’évêque pour l’ensemble de la juridiction temporelle. Cet avoué fut plus tard remplacé par le bailli et le vicaire-général au temporel. Ce dernier cumule quelquefois ses fonctions avec celles de bailli, d’autres fois avec celles de vicaire-général au spirituel.
Ceci s’entend pour l’ensemble des biens de l’évêché.
Pour Lausanne spécialement, nous avons, en outre du bailli, le sénéchal, le mayor, le sautier, le métral, le châtelain.
L’avoué.
L’avoué, advocatus, est le défenseur de l’Eglise trop faible pour se défendre elle-même, impuissante à répondre à une attaque par les armes; il est aussi l’administrateur de ses intérêts temporels.
Il est assez curieux de constater que cette intervention des laïques dans l’administration des biens de l’Eglise est une conséquence directe de la réforme religieuse inspirée au huitième siècle par saint Boniface. On voulait obtenir que les hommes d’Eglise fussent entièrement consacrés à leur vocation ecclésiastique : afin qu’ils n’en fussent pas distraits, on chargea les seigneurs voisins de /93/ protéger leurs intérêts. En 813, le concile de Mayence ordonnait aux évêques et abbés de se choisir des avoués.
Une telle décision correspondait trop aux ambitions des seigneurs pour ne pas prendre immédiatement un grand développement. L’avoué, en effet, en retour des services qu’il pouvait rendre à l’Eglise, percevait le tiers des amendes et d’autres revenus et jouissait de divers avantages honorifiques. Il participait en quelque mesure à l’immunité dont bénéficiait l’Eglise protégée. Aussi, dans bien des cas, fut-ce moins pour défendre cette dernière que pour s’en servir que le seigneur accepta d’être son avoué, et souvent même il imposa à l’église son protectorat.
Le premier avoué de l’église de Lausanne connu est Trogo, qui figure en 885 dans la donation que fit Réginold à ce sanctuaire de biens à Saint-Prex 1 . Puis vient Elduen, qui ratifie en 896 la donation du comte Geyland 2 . Comme ni l’un ni l’autre ne figure dans d’autres actes, on ne peut rien conclure au sujet de leur situation personnelle. Il en est autrement du comte Anselme que l’évêque Magnère indique comme étant son avoué dans une donation qu’il fait en 964 à l’église Notre-Dame 3 . D’après de Gingins, cet Anselme serait le même que le comte des Equestres qui tint un plaid à Genève en 926, concourut en 927 à la ratification par Rodolphe II de la nomination de Libon à l’évêché de Lausanne et prit part /94/ en 943 à une assemblée de comtes dans le Viennois 1 . C’est possible, mais en somme rien ne relie l’Anselme de 926 à celui de 964 qu’une similitude de noms. F. de Gingins ajoute que l’évêque choisissait plus volontiers pour avoué un comte d’un diocèse voisin (celui de Genève dans le cas particulier); cela est assez plausible, mais nous n’en avons pas de preuve. En 973 apparaît un autre avoué, Saleco, pour l’évêque Eginolfe 2 , avoué qui, à supposer qu’Anselme ait été réellement comte des Equestres, ne lui succéda pas en tout cas dans la dignité comtale. Il faut en conclure qu’à ce moment-là l’avouerie épiscopale n’est pas héréditaire et que chaque évêque en dispose à sa guise. Mais nous avons si peu d’actes de cette période qu’aucune conclusion n’est solide.
Il se passe prés d’un siècle avant que nous retrouvions un avoué de Lausanne. Entre temps, un événement important se produit. Le roi de Bourgogne donne en 1011 le comté de Vaud à l’évêque de Lausanne. Quoi qu’on en ait dit, cette donation eut des effets réels. Il y a des raisons de croire que les droits de l’évêque sur Vevey, Orbe, Moudon, Dommartin, les relations de vassalité dans lesquelles se trouvèrent les Grandson et d’autres seigneurs n’ont pas d’autre origine. Par conséquent, la donation de Rodolphe III augmenta considérablement le domaine temporel de l’évêque de Lausanne et, à une époque aussi troublée, nécessita l’appui comme avoué d’un seigneur puissant.
[ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ] /95/
C’est en 1056 (ou en 1073 suivant quelques-uns 1 ) que réapparaît l’avoué de l’église de Lausanne. Le père de l’évêque Burcard d’Oltingen, ayant commis un forfait au cimetière de l’église de Riaz, donna à l’église de Lausanne pour le remède de son âme une vigne à Saint-Aubin en Vully et, dans ce but, en investit l’avoué Aymon 2 .
Qui est cet Aymon ? Ce que nous venons de dire montre que ce devait être un personnage important. Le fait qu’au siècle suivant l’avouerie est entre les mains des comtes de Genevois, et qu’en 1176 ces derniers possèdent des biens à Villars, dans la paroisse de Saint-Aubin 3 , pourrait faire supposer qu’il s’agit ici d’Aymon Ier, comte de Genevois. La difficulté consiste en ceci : si Aymon est issu du second mariage de Tetberge de Rheinfelden, il aurait été très jeune en 1073 et n’était pas né en 1056; et d’autre part, s’il est issu du premier mariage de Gérold, comme il est mort en 1128, il serait arrivé à un âge très avancé. Peut-être aussi s’agit-il d’un oncle inconnu du comte de Genevois.
Au surplus, il est certain qu’Aymon de Genevois fut avoué épiscopal de Lausanne. Une lettre de l’empereur Henri V le montre, à la fin de sa carrière, vers 1120, rendant « en curie épiscopale » un jugement contre Ebal de Grandson en faveur du couvent de Romainmôtier 4 . Il meurt peu après, et son fils Amédée lui succède, l’avouerie /96/ étant devenue, comme la plupart des offices à cette époque, un fief héréditaire.
Mais le nouvel avoué n’use de sa dignité que pour opprimer l’église dont il devait être le défenseur. Le cartulaire le montre 1 construisant une maison forte et une tour sur une éminence dominant la Cité (sans doute au Chabloz ou Pavement dont il sera encore question en 1240) et l’évêque saint Amédée les faisant détruire. Au dire de l’évêque lui-même, c’est sous Gérard de Faucigny, donc antérieurement à 1128, que ce château aurait été édifié, et il aurait été démantelé vers 1148, au cours d’une guerre que le duc Conrad de Zæhringen livra au comte 2 .
Peu de temps après, le duc Conrad mourut et son fils Berthold vit bientôt sa situation modifiée. Pour des motifs que nous n’avons pas à examiner ici, l’empereur Frédéric Barberousse retira au duc le rectorat de Bourgogne et lui donna en retour l’avouerie impériale sur les trois évêchés de Genève, Lausanne et Sion, avec le droit de conférer les régales en son nom. L’acte, qui est perdu, doit être de 1156 ou 1157 3 . Immédiatement après, le duc Berthold de Zæhringen traita avec le comte de Genevois. Il abandonna à ce dernier les régales de Genève, mais Amédée dut renoncer à l’avouerie de l’église de Lausanne. Il est vraisemblable que cet arrangement, tout à l’avantage de cette dernière, eut pour inspirateur l’évêque lui-même, saint Amédée, qui, à la qualité de parent de l’empereur, joignait celle de chancelier impérial. /97/
Quoi qu’il en soit, un arrangement direct entre l’évêque et le duc compléta en 1157 ce premier accord. Le duc céda à l’évêque de Lausanne tous les droits régaliens, l’évêque reconnut le vicariat impérial de Berthold, et surtout confia l’avouerie épiscopale à un homme du duc, le chevalier Emmo de Gerenstein, qui apparaît en 1157 chargé de cet office dans un acte en faveur de l’abbaye de Hauterive 1 .
Mais cet arrangement rendait purement honorifique l’avouerie impériale conférée par l’empereur au duc, car seule l’avouerie épiscopale donnait autorité effective et revenus. A la mort d’Emmo de Gerenstein, l’évêque Landri avait investi de l’office les fils du défunt Otton et Guillaume. Le duc Berthold pressa ces derniers de lui céder leurs droits, et ils le firent moyennant finance. Le fait nous est connu par un passage du cartulaire de Lausanne 2 .
Il en résulta que le duc de Zæhringen, ayant réuni les deux avoueries, devint à la fois le supérieur et le vassal de l’évêque qui se trouva ainsi dans une situation plus fâcheuse encore qu’au temps du comte de Genevois. En vain l’évêque Roger chercha-t-il à se dégager de l’étreinte du duc quand, en 1179, il demanda à l’empereur, au synode de Strasbourg, d’annuler la concession impériale de 1157 3 . Il fut éconduit, sous prétexte que le duc étant absent, on ne pouvait juger du fond hors de sa présence.
On peut toutefois se demander si le duc Berthold IV exerça effectivement l’avouerie épiscopale. On ne le voit en effet nulle part siéger comme avoué. Dans le /98/ serment que prêta en 1186 ou 1190 le chanoine Guillaume d’Orsonens au nom de la population lausannoise, il n’est visiblement question que de l’avouerie impériale. Berthold III étant mort en 1186, son fils Berthold V n’intervient jamais dans les affaires lausannoises. On ne voit aucune trace de lui, notamment à la résignation de l’évêque Roger en 1212. Il est très vraisemblable que le duc n’usa pas de ses droits à Lausanne, à cause de la difficulté qu’il avait à le faire, et qu’il ne se soucia de ses fonctions d’avoué que pour se fortifier à Moudon, ville dont il faisait le centre de son action au pays romand.
Berthold V mourut le 18 février 1218 sans enfant. Avec lui s’éteignit, — pour un siècle, — le vicariat impérial, office révocable. Quant à l’avouerie épiscopale de Lausanne, les comtes Wernher et Hartmann de Kybourg, neveux du défunt, la revendiquèrent comme étant un fief héréditaire, un bien de famille. L’évêque Berthold de Lausanne protesta. Dans une réunion solennelle, tenue le 22 janvier 1219 devant la cathédrale, il déclara que le feu duc de Zæhringen n’avait acquis l’avouerie de Lausanne que par la violence, qu’il n’en avait jamais prêté hommage, qu’il avait constamment agi contre l’Eglise, qu’en conséquence, pour empêcher le retour d’actes aussi condamnables, lui, évêque, faisait don de ladite avouerie à l’autel de la B. Vierge Marie de Lausanne, et invitait les chanoines à ne jamais aliéner à nouveau cette avouerie 1 . En outre, le 3 juillet de la même année, il investissait le comte Thomas de Savoie du fief de Moudon (que celui-ci occupait déjà indûment depuis 1207 en vertu d’une concession de Philippe II, roi des Romains, /99/ adversaire de Berthold de Zæhringen), marquant par là sa volonté de ressaisir tous ses droits.
Les comtes de Kybourg n’étaient pas de taille à résister. Au surplus, beaux-frères de Thomas de Savoie, ils ne pouvaient songer à lui disputer Moudon, et quant à Lausanne ils n’y avaient aucun pied-à-terre. Pourtant ils trouvèrent moyen de battre monnaie de leurs prétentions, vendirent en 1225 leurs droits à Aymon de Faucigny pour 330 marcs d’argent 1 . Aymon chercha à faire valoir cette cession par la force, mais l’archevêque de Besançon intervint et, par accord signé à Préverenges le 18 juin 1226 2 , l’évêque remboursa au sire de Faucigny les 330 marcs qu’il avait payés, moyennant quoi ce baron renonça à toutes ses prétentions. Le 21 juin et le 19 juillet 3 , l’évêque prononça l’excommunication contre ceux qui oseraient à l’avenir séparer l’avouerie de la mense épiscopale.
Aymon II de Faucigny, dont il vient d’être question, avait depuis longtemps un pied-à-terre à Lausanne. Un siècle auparavant, l’évêque de Lausanne, Girard de Faucigny, avait concédé à son neveu Aymon, — grand-père d’Aymon II, — le péage du jeudi dans cette ville. En 1192, comme les chanoines reprochaient à l’évêque Roger d’avoir institué un nouveau péage, le prélat répondait que cet impôt avait été créé déjà quarante ans auparavant. Il s’agit peut-être de la même concession. Pour la faire /100/ valoir, le sire de Faucigny avait une maison à la Cité près de la cathédrale, et ce pied-à-terre lui permit en 1240 de se mêler très activement à l’élection épiscopale pour le remplacement de saint Boniface. Plus tard il acquit en 1253 de l’évêque Jean de Cossonay des droits plus importants qu’il transmit en 1260 à son gendre Pierre de Savoie, mais cette nouvelle concession tomba avec la mort de ce dernier, et lorsqu’en 1356 le comte Amédée V de Savoie reprit pied à Lausanne, ce fut dans de tout autres conditions, comme vicaire impérial.
L’avouerie de Lausanne fut donc bien réellement supprimée en 1226. Cependant, le nom subsista pendant près de deux siècles encore. Anselme d’Auz, avoué de Lausanne, fit en 1330 des donations à l’abbaye de Tela 1 . Le Plaid général, soit la loi communale de Lausanne, prescrit encore en 1368 que l’assemblée du Plaid ou de Commune, dont le caractère est essentiellement judiciaire, soit présidée par l’avoué qui est ici un juriste nommé par l’évêque. Le commentaire du Plaid ajoute que les trois derniers avoués, Perrod Mayor, pour l’évêque Aymon de Cossonay (1355-1375), Perronet Cagny, pour l’évêque Gui de Prangins (1375-1394), et enfin le donzel Aymonet de Bionnens, pour Guillaume de Menthonay (1394-1406), n’ont plus convoqué cette assemblée, soit le Plaid 2 . Cependant un acte du 1er mai 1385 montre encore l’avoué de Lausanne tenant le plaid général et visitant des chemins du Dézaley 3 .
Ces avoués ne paraissent pas dans d’autres actes; /101/ leur autorité paraît avoir été fort restreinte et il ne semble pas que l’institution se soit continuée au quinzième siècle. Il est à remarquer qu’en 1393 et 1394, Perronet Cagny et Aymonet de Bionnens figurent successivement comme lieutenants du bailli de Lausanne, et c’est en son nom que ces avoués rendent la justice 1 .
Les cours séculières de l’évêque.
Nous n’avons aucun renseignement direct sur la manière dont l’évêque rendait, avant le treizième siècle, la justice comme seigneur temporel. Un seul acte de 1120 environ nous montre le représentant de l’évêque, l’avoué Aymon, rendant un jugement en « curie épiscopale » 2 . Les franchises de saint Amédée, de 1150 environ, indiquent que l’avoué a autorité sur toutes les terres épiscopales hors la Cité et que, sur ces terres, il a le tiers des amendes. Elles mentionnent les attributions militaires du mayor, du sénéchal et du sautier, mais ne disent rien de leurs compétences administratives.
Le treizième siècle lui-même ne nous est pas connu et il faut descendre jusqu’à 1368 3 pour avoir des renseignements explicites. A ce moment-là, au temps de l’évêque Aymon de Cossonay, fut arrêtée définitivement et complétée la charte communale de Lausanne qui porte le nom de Plaid général parce qu’elle fut adoptée dans l’assemblée générale du clergé, des nobles et des bourgeois qui constitue à proprement le Plaid. /102/
Le Plaid se tenait en 1262 deux fois par an, en mai et en octobre, pendant la foire de la Saint-Gall 1 . Plus tard, en 1368, il paraît avoir été convoqué irrégulièrement. Y étaient convoqués tous les notables du ressort de Lausanne, c’est-à-dire des villages environnants. Le Plaid était présidé par l’avoué de l’évêque. Il durait trois jours et prenait toutes les décisions d’intérêt commun, légiférant, statuant et exécutant lui-même ses résolutions, en tant qu’elles pouvaient être immédiatement exécutées. Ce qu’au bout des trois jours il ne pouvait terminer était remis à la cour séculière.
Le Plaid général, que l’on fait remonter à la période carolingienne, disparut au quatorzième siècle parce qu’il était trop malcommode à manier. Il nécessitait en effet la réunion en armes, pendant trois jours durant, de tous les citoyens de Lausanne et l’on ne pouvait attendre d’une telle assemblée des décisions mûrement réfléchies et inspirées d’un esprit juridique bien accusé. Aussi devait-il être fatalement remplacé par une assemblée plus restreinte, plus régulière et plus judicieusement composée. Ce fut la cour séculière.
Si nous ne nous abusons, le cartulaire de Lausanne nous montre cette cour séculière déjà en fonctions. Qu’on lise, par exemple, les détails que donne le cartulaire sur un procès qui eut lieu en 1225 entre le chanoine Gautier, sacristain, et Jordan, seigneur de Belmont, au sujet de la garde d’un anneau 2 . Ce procès fut soumis au jugement de la cour épiscopale et ce tribunal n’est pas purement ecclésiastique. Il est composé des chanoines Rodolphe de Fruence et Joseph, célérier, — le chancelier et le vice-chancelier /103/ de l’évêque, — du prieur de Lutry et d’un de ses religieux, de trois prêtres, de dix chevaliers, de trois bourgeois nommés et d’autres. Parmi les chevaliers, nous voyons Aymon de Faucigny, le sénéchal Louis, le mayor Humbert de Bière, le chevalier Pierre (Mayor) de Lausanne et Rodolphe de Saint-Germain, qui tenait du chapitre l’important fief de Saint-Laurent. C’est là, sans contestation possible, une véritable cour séculière, et si l’on observe de près les actes du cartulaire, on voit que ceux qui mentionnent l’apaisement de conflits sont signés d’un groupe de personnes des trois ordres, presque toujours les mêmes 1 .
Au début sans doute, rien ne fut fixé quant aux attributions et au mode de composition de cette cour séculière qui nous apparaît consultative, bénévole et variable. Encore en 1398, le 5 juin, la cour séculière que préside l’évêque Guillaume de Menthonay en personne est composée de trois chanoines, dix chapelains, neuf nobles et trente-trois bourgeois et habitants 2 . La cour ne fut probablement pas toujours aussi nombreuse et il faut remarquer que dans les sentences criminelles le clergé devait s’abstenir, laissant toute liberté aux nobles et aux bourgeois. /104/ Peut-être faut-il voir là une des sources du privilège qu’eurent les habitants de la rue de Bourg de prononcer, sous la présidence du bailli, les condamnations à la peine de mort. Ce n’est pas la première fois qu’une charge aurait été considérée comme un privilège.
Cette cour séculière fonctionna jusqu’en 1536 sous la présidence du bailli et dans le palais même de l’évêque (vieil évêché). Mais à côté de la magna curia sæcularis, les actes du quinzième et du seizième siècle mentionnent encore la cour du bailli formée de ce magistrat et de quelques assesseurs laïques 1 , bureau chargé de l’expédition des affaires courantes et dont les membres finirent par être nommés non par l’évêque, mais par les conseils de Lausanne. Cette spécialisation se justifie aisément par les procès de plus en plus nombreux qui se plaidaient devant le bailli.
La cour séculière fonctionnait comme cour de première instance en matière criminelle, et comme cour d’appel dans les causes civiles ou correctionnelles jugées par le mayor, le sénéchal et le sautier et qui pouvaient d’ailleurs être portées aussi directement devant elle. Nous aurons à revenir sur ces autorités inférieures.
On a vu qu’on ne pouvait en appeler de l’official à l’évêque. Il semble, à première vue, que le même principe doit être appliqué aux jugements du bailli. Cependant, il faut observer ici que ces jugements sont rendus plutôt par la cour séculière que par le bailli lui-même, et qu’étant donnée la composition de cette cour, l’appel au souverain devenait juridiquement possible. C’est sans /105/ doute ce que considéra l’évêque lorsqu’il créa le « juge des appellations » au milieu du quatorzième siècle. Il paraît que cette institution nouvelle provoqua des protestations. Une décision du 31 juillet 1357 de l’évêque Aymon de Cossonay réserva à la cour séculière (et par là aux nobles de Bourg) le jugement en premier et dernier ressort des causes comportant peine de mort ou mutilation de membres 1 . On ne voit pas en effet que le « juge des causes en appellation émanant de la cour du bailli à la cour de l’évêque » ait jamais rendu des sentences visées par l’acte de 1357.
Quelques-uns de ces juges des appellations nous sont connus : Girard Chenu en 1379 2 , Jean de Mex (le commentateur du Plaid général) en 1430 3 , Jean Blanchet en 1469 4 , Humbert Demiéville en 1480-1484, Pierre Grand en 1486-1487 et 1502-1510, Girard Grand en 1517-1520, Etienne Loys en 1526, tous bourgeois et jurisconsultes laïques de Lausanne 5 .
Ce juge des appellations eut une fortune singulière. On a vu qu’en 1357 les bourgeois de Lausanne s’en défiaient. Plus tard, lorsque, sous le titre de vicaire impérial, le comte et duc de Savoie eut pris pied à Lausanne, il institua le bailli de Vaud comme lieutenant et nomma en même temps un juge qui était censé représenter la chambre impériale d’appel siégeant à Augsbourg et de qui relevaient en théorie les sentences de la cour /106/ séculiére de Lausanne. Ce magistrat prit le nom de « juge de Billens », du nom de la famille à laquelle le comte de Savoie acheta en 1356 la maison près de l’église Saint-Pierre où le juge impérial siégea.
Entre le juge de Billens, fonctionnaire savoyard, et le juge des appellations, fonctionnaire épiscopal, il y eut de continuels conflits de compétence. Tantôt le comte de Savoie gagnait du terrain à Lausanne, les bourgeois étant en froid avec l’évêque; par contre-coup, le juge de Billens était reconnu comme autorité d’appel des sentences de la cour séculière : ce fut le cas en 1483 1 . Tantôt les bourgeois sentaient qu’ils avaient à redouter, derrière le juge de Billens, un maître, le souverain de Savoie, et ils le repoussaient : ainsi en 1518 2 . Ces variations n’avaient pas pris fin en 1536.
Le sénéchal.
Le Plaid général parle du sénéchal, du mayor et du sautier comme de magistrats d’ordre inférieur, dont les sentences pouvaient être revisées par la cour séculière. Cet état de choses est celui de 1368. Il ne date pas de la création de ces offices dont l’importance alla en décroissant.
A proprement parler, le sénéchal ou dapifer est un intendant de l’évêque. Il semble se souvenir encore de cette fonction lorsque, à la résignation de saint Boniface /107/ en 1239, le sénéchal Pierre prétend garder les clefs de l’évêché jusqu’à la nomination d’un nouveau prélat 1 . Lorsqu’un siècle plus tard le sénéchal dirige les travaux de construction de la curie épiscopale 2 , c’est bien en intendant qu’il agit. C’est sans doute dans ce sens encore qu’il faut entendre le titre de dapifer donné à deux chanoines du douzième siècle, Pierre Bovon et Guillaume d’Orsonens 3 .
L’autorité du sénéchal sur la Cité n’est qu’une dérivation des pouvoirs du dapifer dans la maison épiscopale, et lorsqu’au onzième ou au douzième siècle l’office de sénéchal fût devenu héréditaire, on comprend que le titulaire n’ait pas conservé de ses anciennes attributions celles qui le retenaient auprès de l’évêque, mais ait gardé celles qui lui donnaient une autorité plus effective.
C’est ainsi que le sénéchal devint le juge civil du quartier de la Cité et son juge pénal en tant qu’il ne s’agissait que d’amendes ne dépassant pas 40 sols. Cette juridiction s’étendait sur la bannière de la Cité et son ressort (le Mont, Cugy, Bretigny, Morrens, la Barre), ainsi que sur le territoire compris entre la Warchière et la Chamberonne, la Croix de Rive et le milieu du lac 4 , ce qui peut s’expliquer par le fait que Rive, — c’est-à-dire le quartier entre Ouchy et Cour, — ressortait de la paroisse de Sainte-Croix ou de la Cathédrale 5 . /108/
Pendant longtemps, en qualité d’intendant de l’évêque, le sénéchal garda la surveillance de la monnaie et celle des fonctionnaires civils épiscopaux, — hors le mayor et le sautier, — et dans la ville même, en temps de levée des troupes, à défaut du mayor, il menait la chevauchée. Il recevait de l’évêque divers avantages et une rente fixe de 10 livres prélevée sur le sceau de l’official. Il tenait ses séances dans la maison épiscopale.
Nous venons de dire que la sénéchalie de Lausanne était devenue un fief héréditaire. La généalogie de la famille qui en prit le nom renferme quelques difficultés que nous avons essayé de résoudre par l’étude des textes que voici :
No 1. — 1142. — Testes : Ludovici dapiferi et uxoris sue. Willelmi videlicet et Dalmasci qui dederunt ecclesie vestre quicquid hahebant in supradicti parte Dasilen … Testes Luduvicus et Willelmus, dapiferi. (C. Montheron, p. 3-4.)
No 2. — 1147. — Guillelmus de Scublens. Lodovico dapifcro, etc … (plus loin) Testes : Ludovicus et Guillelmus de Lausanna dapiferi … (plus loin encore) Testes : … Guillelmus de Scublens et Cono frater eius. (C. Montheron, p. 11.)
No 3. — 1154. — Hoc laudaverunt Lodovicus, Dalmatius privinus eius, et Willelmus, dapiferi … (et plus haut) Laudantibus A. preposito … et canonicis Lodoico dapifero, et Dalmacio privino eius, et quibusdam aliis eiusdem Ecclesie officialibus. (C. Hautcrêt, p. 8.)
No 4. — Vers 1154. — Louis, dapifer, fait une donation signée de son frère Girold, chevalier. (C. Hautcrêt, p. 182; à comparer avec C. Montheron, p. 18.)
No 5. — 1154. — Nantelmus de Escublens, canonicus, et frater eius Petrus, miles, Dalmacius dapifer de Lausanna … testibus : Giroldi decani de Lausanna, Guillelmi de Escublens, Turenberti de Roveno, Lodovici dapiferi et Giroldi fratris eius. (C. Montheron, p. 26-27.)
No 6. — 1160. — Lodoicus dapifer et Dalmacius et /109/ Turumbertus, milites, et Lodoicus puer fllius Dalmacii militis (Historiæ Patriæ monumenta, Chartarum, t. II, col. 630).
No 7. — 1161. — Testes : canonicis … et hominibus vero meis et curie mee conciliariis, Willelmo de Iscublens, Ludoico, Ammalrico, Dalmatio, dapiferis. (C. Hautcrêt, p. 19.)
No 8. — 1162. — Laudavit : … decani, et Uldrici de Fonz, et Willelmi de Scublens, et Lodoici, Dalmacii et Amaldrici, dapiferorum. (C. Hautcrêt, p. 20.)
No 9. — 1165. — Laudantibus dapiferis meis, Lodoico et Dalmatio, et Petro do Escublens. (C. Hautcrêt, p. 25.)
No 10. — 1168. — Dalmacius, dapifer episcopi. (MDR, t. I, Annales, p. 176.)
No 11. — 1180. — Petrus de Escublens et Uldricus frater eius, et Ludovici filius dapiferi. (Dynastes de Cossonay, p. 265.)
No 12. — 1180. — Louis, seneschallus. (Rc. Oron, p. 12.)
No 13. — 1180. — Testes : de canonicis … de diaconis … de sub-diaconis … de laïcis Dalmatius, Hemmadricus, dapiferi. (C. Hautcrêt, p. 44.)
No 14. — 1233. — Anniversariis Dalmacii dapiferi et Heliete uxoris eius. (C. Laus. , p. 599.)
La première question qui se pose est celle de savoir si les dapifers n’appartenaient pas à la famille des nobles d’Ecublens.
A première vue il semble que oui. Sans cesse on voit mêlés les noms des uns et des autres, et c’est pourquoi Martignier et de Crousaz, dans leur Dictionnaire historique du canton de Vaud, page 321, ont répondu par l’affirmative. Sans avoir fait de cette question une étude approfondie, M. B. Dumur, dans Les sénéchaux de Lausanne, se montre plus réservé et c’est à son attitude que nous nous rallierons.
Voici les motifs :
1o On voit bien des Dapifers et des Ecublens, mais on /110/ ne voit jamais un d’Ecublens qualifié de dapifer. On remarque seulement que dans des listes de témoins (nos 5, 7) où un d’Ecublens précède plusieurs dapifers, le qualificatif est dapiferi, mais rien ne démontre qu’il s’applique au premier de la liste. Et même le no 2 montre bien que Louis est le seul sénéchal.
2o On voit figurer un Willelme dapifer en 1142 et 1154 et un Willelme d’Ecublens en 1147, 1154 et 1161. Mais ce n’est pas le même personnage. Le Willelme d’Ecublens de 1147 n’est sûrement pas sénéchal, car Louis seul est indiqué comme tel. Puis, toutes les fois qu’il est cité, Willelme d’Ecublens passe avant le sénéchal Louis. Le dapifer Guillaume n’est au contraire mentionné qu’après.
3o Willelme d’Ecublens a un frère Conon, qui n’est jamais indiqué avec les Dapifers. Pierre d’Ecublens a trois frères : Nantelme, Uldric et Humbert. On ne retrouve chez eux aucun des prénoms des Dapifers, ce qui, dans le cas d’une proche parenté, ne laisserait pas d’étonner.
4o On ne voit nulle part de communauté de biens entre les d’Ecublens et les Dapifer. Tous deux avaient de grands biens à Lausanne et dans la banlieue, mais leurs possessions restent distinctes.
Nous croyons donc qu’il faut séparer les sénéchaux de Lausanne des nobles d’Ecublens. Ceci admis, on peut proposer la généalogie que voici des sénéchaux :
I.— Jordan, miles de Lausanne, avant 1150 1 et mort le 26 novembre … 2 . Est peut-être le père des suivants :
a) Louis, qui suit. /111/
b) Guillaume, cité en 1142, 1154, 1184 et 1185 1 .
c) Girold, chevalier, jamais sénéchal, en 1154.
d) Amalric, vivant en 1161 et 1180, qui eut un fils, Renaud 2 .
II. — Louis, sénéchal de 1142 à 1165. D’une première femme il eut un fils :
a) Dalmace, qui suit.
En 1142, il était remarié à une seconde femme, à laquelle on ne connaît pas de postérité.
III. — Dalmace, sénéchal en 1142 et 1182. Il avait épousé Heliette, vivante en 1182 3 . Son anniversaire était célébré le 5 août et le 8 novembre 4 . Il eut pour fils :
a) Louis, qui suit.
b) Enguicius, chanoine et chantre, cité de 1180 à 1213.
c) Girold, mentionné en 1199 5 . Mort 27 août 6 .
d) Une fille, mère du chanoine Girold Carbo.
e) Probablement Gui, ou Vuillerme, vivant en 1210 7 .
IV. — Louis II, enfant en 1160, sénéchal en 1180 (no 12), son père vivant (no 11) et jusqu’en 1215 8 et 1216 9 . Sa veuve vivait en 1237 10 . Il eut pour fils :
a) Nicolas, qui suit.
b) Girold, chanoine et sacristain, de 1210 à 1257.
c) Pierre Dapifer, cité en 1225 11 . Il fonda en 1258 le couvent de Saint-François à Lausanne 12 . Mort /112/ avant 1264 1 . Il avait épousé Jaquete, qui mourut avant 1280, léguant au Chapitre une maison à Lausanne in macello dont son héritier Girard, seigneur de Vivers, donna quittance 2 .
d) Uldric, chanoine de 1225 à 1239.
e) Vuillerme, cité en 1235 3 et en 1252 4 . Il est qualifié de neveu du chanoine Rodolphe des Monts 5 . Il avait épousé Salomé, vivante en 1250 6 , dont il eut trois fils :
1. Pierre Segnyour ou Seschauz, donzel, mort le 18 octobre 1290 7 après avoir testé la veille, laissant la moitié de sa fortune à sa seconde femme Agnès, et l’autre moitié à sa fille Agnès, enfant de sa première femme Isabelle. Cette Agnès était en 1324 femme de Henri, co-seigneur d’Estavayer, et vivait encore en 1337 8 .
2. Vuillerme Seschalet, citoyen de Lausanne en 1263, père de Isabelle, femme en 1295 de Jean Bonhomme, cit. de Lausanne 9 .
3. Louis, vivant en 1250 (non cité en 1247).
Tous ces enfants sont mentionnés avec leur mère P(errette ?) en 1229 10 . /113/
V. — Nicolas, sénéchal en 1215 et 1239 1 . D’une première femme, Pétronille du Vanel, morte le 27 octobre 2 , il eut :
a) Louis, donzel, puis chevalier, cité en 1227 et 1239 3 .
Une seconde femme, Isabelle, veuve en 1247 4 et 1250 5 , lui donna :
b) Jean, donzel, clerc en 1247 4bis et 1300 6 .
c) Vuillerme, qui suit.
VI. — Vuillerme, sénéchal, fils de Nicolas, est cité en 1247 4ter . Il testa le 9 juillet 1309, déléguant comme exécuteur testamentaire le chanoine Aymon de Blonay 7 . D’une femme dont on ne sait le nom il eut quatre enfants 8 :
a) Isabelle, femme de Pierre de Compey.
b) Jaquette, non mariée.
c) Béatrice, épouse de Guillaume de Thoire.
d) Jean, qui suit.
VII. — Jean, qui mourut avant son père, laissant de sa femme Matellione une fille :
a) Isabelle II, qui épousa François de Lucinge auquel elle apporta la sénéchalie de Lausanne 8bis .
Une autre branche de la famille est à citer :
IV.— Vullierme de Lausanne, Seschalet, dont l’anniversaire est marqué au 11 mars 9 , et dont la femme /114/ Ambroisie vivait en 1216 1 et mourut le 13 avril 2 . Il est probablement fils du sénéchal Dalmace, ainsi qu’on peut le conjecturer du nom de ses enfants :
a) Dalmace, qui suit.
b) Amédée, dit des Bornels, chanoine, 1216-1264.
c) Vullierme, chevalier, vivant en 1216 et 1242 2bis , dont la femme, Pétronille ou Perrette, avait testé en 1217 3 .
d) Pierre, chevalier, vivant en 1216 et 1242.
e) Hermengette, femme d’un seigneur d’Allaman, grand-mère du chanoine Pierre d’Allaman 4 .
V.— Dalmace de Lausanne, chevalier, époux d’Agnès. Tous deux vivaient en 1216 5 et Dalmace en 1227 6 . Ils eurent pour fils :
Vullierme, sénéchal de Pully, vivant en 1252 et 1291, souche de plusieurs nobles « de Pully, donzels de Lausanne. »
Les actes mentionnent enfin une dernière branche des Dapifers qui prit le surnom d’Albus. Nous ne pouvons la rattacher sûrement au tronc. Elle pourrait descendre d’un des frères du sénéchal Louis Ier. La filiation s’établirait comme suit :
I.— X, père de :
a) Henri Albus, chanoine et sacristain (1180-1204).
b) X, qui suit :
II.— X, époux de Raymonde 7 , père de :
III. — Pierre Albus, chevalier de Lausanne, cité en /115/ 1214 et 1236 1 mort le 10 février 123[7 ?] 2 . D’Elisabeth ou Emma 2bis , il eut :
a) Amaudry, mort avant 1242 3 .
b) Vuillerme, donzel en 1230 et 1234, mort en mai 1235 4 , mari de Jordane, fille de Jaques, seigneur d’Aubonne 5 , vivante en 1244 6 , qui lui donna probablement un fils :
1. Pierre Albus, qui avait en 1246 pour tuteur Pierre de la Tour-Châtillon 7 .
c) Probablement Pierre Albus, chanoine.
Nous nous sommes un peu éloignés des sénéchaux de Lausanne. Hâtons-nous d’y revenir. Au surplus, l’histoire des sénéchaux des familles de Lucinge et de Compey a été complètement faite par M. B. Dumur 8 , et nous n’avons qu’à reproduire d’après lui la liste des derniers sénéchaux.
Nous arrivons ainsi à la liste suivante :
Liste des sénéchaux. | |
| 1142-1165 | Louis. |
| 1142-1182 | Dalmace. |
| 1180-1216 | Louis II. |
| 1215-1239 | Nicolas. |
| 1239-1258 | Pierre. |
| 1247-1309 | Vuillerme. |
| 1309-1338 | François de Lucinge. /116/ |
| 1330 | Etienne de Lucinge. |
| 1339-1372 | Guillaume de Compey-Thorens. |
| 1372-1380 | Pierre de Compey. |
| 1380-1394 | Simon de Compey. |
| 1394-1426 | Pierre II de Compey. |
| 1426-1450 | Jean de Compey-Thorens. |

Sceau de Pierre, sénéchal (1256)
En 1450, l’évêque de Lausanne racheta la charge de sénéchal devenue depuis plus de trois siècles héréditaire, et une bulle du 28 octobre 1461 1 , qui ne se retrouve pas, doit avoir aboli cet office. Cependant il est certain que cet office continua pendant quelque temps à être conféré à titre temporaire. Nous voyons encore le 11 septembre 1464 « noble Nicod de Blonay, donzel de Lausanne, sénéchal à Lausanne et à Paudex pour l’évêque Guillaume de Varax, » 2 accorder un passement, et Girard Curnillat est encore sénéchal en 1468 3 .
Il n’est donc pas possible de déterminer exactement quand cet office prit fin. Nous pouvons seulement dire qu’aucun des vingt registres d’actes des cours épiscopales que possèdent les archives de la ville de Lausanne 4 ne le mentionne; ces registres intéressent surtout la période 1470-1520 5 . /117/
Le mayor.
D’après le Plaid général de 1368, le mayor est essentiellement un juge civil et correctionnel de première instance, à l’égal du sénéchal et du sautier. Ce qui le distingue, c’est qu’en cas d’alarme il est le commandant naturel du contingent lausannois (le sénéchal est son lieutenant) et il tient ses audiences à la maison de ville du Pont 1 .
Il est certain qu’au début le rôle du mayor était plus important et que celui qu’il remplit en 1368 et dès lors n’est qu’un pâle reflet de ses attributions primitives. On ne peut expliquer autrement l’insistance avec laquelle, au douzième siècle, les papes exigèrent de l’évêque de Lausanne qu’il n’aliénât d’aucune manière la mayorie de la ville. Le 15 février 1139, Innocent II, confirmant les possessions de l’église de Lausanne, interdisait à l’évêque Guy de Merlen d’en distraire quoi que ce soit et en particulier de donner la mayorie en fief 2 . Le 17 octobre 1178, Alexandre III adresse la même injonction à l’évêque Roger 3 . Une pareille insistance prouve la considération avec laquelle on tenait l’office de la mayorie; s’il se fût agi d’un office secondaire, il est très probable que la cour de Rome ne s’en serait pas préoccupée.
Le Plaid de 1368 nous laisse d’ailleurs entrevoir la raison de cette insistance. Il nous montre que le mayor commande à Lausanne, même à la Cité, en temps de /118/ guerre. Puis le commentaire de Jean de Mex dit que ce dignitaire siégeait au Pont. Peut-être faut-il entendre ici la maison de ville de la rue du Pont, la plus ancienne qui soit connue, et qui fut vraisemblablement le berceau de l’administration communale 1 .
Ceci considéré, nous pouvons nous rendre compte qu’au douzième siècle le mayor était le premier magistrat de la ville de Lausanne, et que si l’office devenait héréditaire, de représentant de l’évêque, le mayor pouvait devenir son rival et substituer sa propre autorité à celle du prélat. C’est là le danger que voulurent écarter les papes. Ils y réussirent.
Ces deux actes pontificaux sont importants pour nous expliquer par quelles vicissitudes passa la mayorie. Au moment où Alexandre III écrivait à l’évêque Roger, en 1178, cet office était entre les mains du chanoine Pierre d’Echandens. Dans un acte de 1228, le père de Pierre, Emmo, est indiqué comme l’ayant possédé pendant « quatre-vingts ans et même plus 2 ». Cela nous ramène aux environs de l’an 1139, date de la bulle d’Innocent II. Emmo d’Echandens tenait peut-être déjà la mayorie de son ascendant, et en tout cas le pape voulait qu’elle ne se transmît pas comme un bien de famille.
Y réussit-il ? Nous trouvons en 1161 et en 1168 un autre personnage, Girard, comme mayor de Lausanne 3 . /119/ Mais bientôt après l’office est repris par Pierre d’Echandens, — Girard pourrait être son frère aîné mort sans postérité, — qui le gardera pendant trente ans.
Cependant, après la démission de l’évêque Landri de Durnes, le pape avait chargé son successeur Roger le Toscan de recouvrer les biens de l’église de Lausanne qui avaient été aliénés. C’est ainsi que Roger obligea les chanoines de Besançon à rendre l’église Saint-Etienne à Lausanne au chapitre de Notre-Dame. C’est de même sur l’ordre formel du pape que le chanoine Pierre d’Echandens dut abandonner la mayorie. Il semble que cet abandon eut lieu avant 1182, date d’une bulle de Luce III qui y fait une allusion peu claire 1 .
Il faut peut-être encore rapporter à cet événement un acte du 8 novembre 1184 par lequel l’empereur Frédéric Ier laude et confirme la donation faite en faveur de l’église et du chapitre de Lausanne, par Pierre d’Echandens, chanoine de Lausanne, de son bien et des appartenances de ce dernier rière Echandens, Belmont et Denges, et prend toutes les possessions du chapitre sous la protection impériale 2 .
Cet abandon ne fut néanmoins pas définitif. Un passage du cartulaire 3 dit nettement que Pierre d’Echandens garda la mayorie pendant trente ans. D’autre part, un acte du 1er mai 1196, montre que l’évêque Roger lui-même engagea la mayorie, en retour d’un prêt de 35 livres, sous réserve des droits de Pierre d’Echandens 4 . /120/
Cette nouvelle aliénation de la mayorie de Lausanne était faite à cinq frères, Etienne, Aymon, Humbert, Narduin et Marguin ou Marco de Bière. C’étaient de proches parents de Pierre d’Echandens, ses petits-neveux. Un acte du cartulaire de Lausanne 1 montre en effet que le chanoine-mayor avait pour neveux Narduin d’Echandens et Marco de Bière, et ce dernier est le père des cinq frères que nous venons de mentionner 2 .
De ces cinq frères, Etienne est déjà nommé en 1180, tout de suite après le sénéchal Louis 3 . Mais on le trouve plus volontiers à la Côte avec ses frères Aymon et Marco, et ni l’un ni l’autre ne paraît avoir fait souche à Lausanne. Par contre, Narduin de Bière vivait encore dans cette ville en 1217 4 , et le cartulaire de Lausanne mentionne 5 l’anniversaire de sa fille Agathe. Peut-être fut-il le père de Pierre de Bière, chevalier, qui fit en 1241 une donation à la chartreuse d’Oujon 6 et que l’on voit encore en 1262 entouré de sa femme Isabelle et de ses fils Etienne, Vullierme, Pierre, Nicolas et Aymon 7 .
Quant à Humbert, c’est celui des cinq frères que l’évêque Roger chargeait plus spécialement de la mayorie en 1196. Il devait à cause d’elle prêter hommage à l’évêque, faire le service déterminé par quatre conseillers épiscopaux, rendre lui-même la justice sans se faire suppléer par un lieutenant. Il devait rendre compte à l’évêque de l’exercice de la justice, ce qui démontre qu’il n’y avait /121/ à ce moment-là nul intermédiaire entre le prélat et le mayor.
Nous trouvons Humbert en possession de sa charge de villicus en 1215 1 . En 1226, il assiste à l’accord par lequel Aymon de Faucigny renonça en faveur de l’évêque à toutes ses prétentions sur l’avouerie 2 . Il est encore mentionné en 1230 3 . Peu de temps après, en 1238, nous voyons apparaître un autre mayor, Louis, qui est probablement son fils, quoique nous n’ayons pu trouver du fait aucune preuve positive.
Louis Mayor avait deux frères, Pierre et Guillaume, qu’un acte du 16 juin 1246 qualifie avec lui de novi milites 4 . De Pierre, nous ne savons rien. Guillaume engagea le 16 mars 1276 à l’évêque Guillaume de Champvent un cens de 18 sols qu’il percevait en plaid général 5 et qui semble être sa part de la mayorie. Guillaume eut un fils, Pierre, mentionné en 1267 6 .
Louis Mayor de Lausanne fut un personnage important. Il est mentionné de 1238 à 1271 7 . Le 21 juillet 1260, il figure, avec le sénéchal Pierre, comme arbitre dans un conflit entre l’évêque de Sion et Pierre de Savoie; il avait été désigné par ce dernier 8 . Le 2 février 1266, Louis Mayor et son fils Henri, étant à Moudon, rendirent hommage au comte Pierre de Savoie, en réservant toutefois la fidélité due à l’évêque de Lausanne 9 . /122/
Louis Mayor épousa Perrette, vivante en 1265, dont il eut un fils Henri, et peut-être un autre fils, Pierre, qui fut de 1299 à 1308 prieur des Dominicains de Lausanne. Henri avait accompagné Pierre de Savoie en 1264 pendant la guerre de Flandres 1 . Il vivait encore, chevalier, en 1300 2 . De sa femme, Jaquette, vivante en 1290 3 , il eut entre autres fils :
a) Girard, qui suit;
b) Guillaume, mentionné avec son père et sa mère en 1290, vivant encore en 1321 4 et qui est sans doute le même que Guillaume de Bière lequel testa le lundi après l’Annonciation de la même année 5 .
Girard Mayor, donzel, paraît en 1302 et 1306 6 . C’est le même évidemment que le Girard de Bière, donzel, qui fut privé de la mayorie de Lausanne en 1313. Une preuve indirecte nous est fournie par une reconnaissance que fait au chapitre en 1336, Pierre, fils de feu Girard, mayor de Lausanne, chevalier, à raison de sa part à la dîme d’Echandens 7 . Girard Mayor, donzel de Lausanne, est encore mentionné en décembre 1315 8 . Il est mort en 1321 9 . Il paraît avoir été marié deux fois : 1o avec X qui lui donna deux fils : Pierre et Henri; 2o avec /123/ Jaquete, fille de Guillaume de Cheseaux, donzel, dont il eut trois filles, Perussette, Françoise et Johannette, et qui testa en 1348 1 . Il eut en plus un bâtard nommé Girard.
Pierre Mayor, chevalier, ne tint pas rancune à l’évêque des événements de 1313. Il siège en 1335 à la cour du bailli 2 comme premier conseiller. En 1336, il reconnaît tenir du chapitre une part de la dîme d’Echandens 3 . Il est encore nommé en 1339 et était mort en 1348 3bis . Il avait épousé Nicolette de Cheseaux, sœur de la seconde femme de son père 4 , dont il eut un fils, Perrod, donzel.
Ce Perrod Mayor, donzel, vend en 1365 une maison à la Cité 5 . Il fut avoué de l’évêque et vivait encore en 1373 6 . Il avait épousé Marguerite, fille de Jean de Duin, qui hérita de ses droits sur le moulin de la Blette, à Lausanne, droits que les Duin cédèrent en 1405 aux Menthon.
Henri Mayor, chevalier, mourut avant 1348 7 , laissant cinq enfants 7bis : 1o Conon, prêtre; 2o Isabelle, épouse de Jean Jayet de Moudon; 3o Jaquette, épouse de Guillaume de Bussy, donzel; 4o Perrod, donzel, dont la veuve Jeannette testa en 1360 8 ; 5o Jean, donzel, cité en 1360 8bis et en 1373 9 , mort avant 1377 9bis , qui épousa Isabelle, fille d’Amédée seigneur de Combremont, dont il eut deux /124/ filles, Johannette, femme de Petermann Velga de Fribourg en 1384, et Froa ou Françoise, épouse de Pierre d’Avenches auquel elle apporta la seigneurie de Combremont et des biens à Lausanne.
Il semble que cette famille s’éteignit ainsi et que les Mayor que l’on voit plus tard figurer à Lausanne ne s’y rattachent pas.
Revenons maintenant à la mayorie. Quoique unie à la mense épiscopale en 1313, elle ne disparut pas entièrement comme on l’a vu au Plaid général. Le titulaire, avec des attributions restreintes, prit le titre de « exerçant l’office de la mayorie de Lausanne de la part de l’évêque un tel ».
En 1517, 1518 et 1526, l’office de mayor est vacant. Le secrétaire du bailli, Jean Richard, mentionne cette vacance en tête de ses registres et laisse entendre que le bailli remplissait lui-même les fonctions de mayor et de sautier 1 , jugées non sans raison superflues. Cependant, nous retrouvons en 1534 et 1536 Jean Joffrey qualifié de mayor 2 . Ce devait être le dernier titulaire de l’office. Berne réalisa la simplification dont l’évêque Aymon de Montfalcon paraît avoir eu la pensée.
Liste des mayors.
| 1139 | Emmo d’Echandens. |
| 1161-1168 | Girard. |
| 1178-1211 | Pierre d’Echandens. |
| 1196-1230 | Humbert de Bière. /125/ |
| 1238-1271 | Louis. |
| 1266-1300 | Henri. |
| 1302-1313 | Girard de Bière. |
| 1387 | Mermet de Saint-Paul. |
| 1441 | Pierre d’Aubonne. |
| 1447-1461 | Pierre Laurent. |
| 1481 | Pierre d’Ecublens. |
| 1482 | Girard Muriset. |
| 1483-1484 | Guillaume de Champrond. |
| 1503-1504 | Jean du Plex. |
| 1534-1536 | Jean Joffrey. |
Le sautier.
De même que le sénéchal et le mayor, le sautier est au quatorzième siècle un juge civil et correctionnel de première instance. Mais il diffère d’eux en ce que là n’est pas sa fonction essentielle. Avant tout il est un officier de justice chargé de l’exécution de jugements. Avec le métral il surveille les mesures et les poids, et il garde les étalons 1 . Surtout, c’est à lui que revient la charge d’exécuter les sentences de la cour séculière entraînant la peine capitale ou la mutilation de membres et c’est lui qui remet le condamné au bourreau. Lorsque l’alarme est donnée à Lausanne, il est en outre le lieutenant du mayor.
Ce caractère d’exécuteur des décisions de justice, le sautier l’eut vraisemblablement dès les débuts de l’institution, ce qui le place à un rang moindre que le mayor /126/ et le sénéchal. La charge était cependant suffisamment importante pour qu’une famille tînt à la conserver dans son sein, et au douzième siècle, l’emploi était devenu héréditaire.
Les premiers sautiers de Lausanne que l’on rencontre sont Jean en 1161 1 , Conon en 1168 2 , Gui en 1201 et 1210 3 . Le livre des anniversaires du cartulaire de Lausanne mentionne les sautiers Etienne, Richard et Girard 4 . Nous trouvons encore Jaques de 1218 à 1239 5 . A ce moment, la famille des nobles Souteir comprend plusieurs branches qu’il ne nous est pas possible de distinguer les unes des autres.
Un acte de septembre 1257 6 nous montre deux frères :
a) Messire Pierre Souteir, de Lausanne, mort, sa veuve Jordane; Jean, Jaques, Vullierme, Jaquette, Ambroisette et Pierre, leurs enfants.
b) Messire Vullierme Souteir, frère de Pierre, aussi mort; sa veuve Vulliermette; Thomas, Pierre, Amédée, Vullierme, Béatrice, Pétronille et Jaques, leurs enfants.
Ce Pierre et ce Vullierme pourraient être fils du susdit Jaques, dont le nom se retrouve chez leurs enfants. Mais à ce moment d’autres Souteir encore sont indiqués : Jordan en 1259 7 , les frères Reymond et Nicolas en 1262 8 , et un acte de 1294 montre qu’à cette date ces derniers avaient encore un autre frère, Jean, vivant 9 . /127/
L’office même de sautier paraît avoir été rempli par le messire Pierre de l’acte de 1257, puis par son fils Jean que l’on voit cité en 1265 1 , en 1268 avec sa femme Jordane 1bis et ses frères, en 1274 avec ses frères Pierre, donzel, et Guillaume, clerc, et Jaques, chanoine de Saint-Maire, qui vendent au Chapitre un quart des moulins de Couvaloup, du Crouz et de Renens 2 .
Le Raymond Souteir de 1262 eut pour enfants Bovon, qui fut chanoine, sacristain de la cathédrale et archidiacre de Könitz, et qui testa en 1294 3 ; Jean, Jaquete, Jeannette et Oudette; Girard, mort avant 1294, laissant deux fils, Vullierme, époux de Nicolette, et Pierre. Un neveu de Bovon, Pierre, fut curé de Saint-Etienne à Lausanne en 1270-1295, un autre, Pierre, fut curé de Moudon et chanoine de Lausanne en 1316-1324 et Nicolas Souteir de Lausanne était prieur de Baulmes en 1320.
Jean, fils de Pierre, sautier de Lausanne, qui est mentionné de 1257 à 1274, est probablement le même que Jean, aussi sautier de Lausanne et chevalier, cité en 1295 4 , et qui devint plus tard châtelain de Grandson pour le puissant Othon I de Grandson. Lorsque ce dernier fonda en 1319 l’autel Saint-Georges dans la cathédrale de Lausanne, il le dota de 260 livres qu’il avait prêtées à son châtelain 5 . Il est très probable que ce /128/ Jean Souteir était un prodigue, car il est visible que la fortune de sa maison s’effondra avec lui. Non seulement il ne put rendre l’argent prêté, mais il ne put même en servir la rente, à partir de 1327, et après de longs procès le bailli de Lausanne adjugea en 1336 une partie des biens des Souteir aux altariens de Saint-Georges. D’autre part, en mars 1329, Jean Souteir et son fils Jeannod avaient déjà vendu à Jeannod fils de Henri de Chapelle, chevalier, divers cens pour 168 livres lausannoises 1 .
Les besoins d’argent des Souteir sont manifestes, et il est très probable que la déchéance ne s’arrêta pas là. Le commentaire du Plaid général nous dit que François de Vennes, donzel, avait acquis la salterie de Lausanne. Il y a erreur quant au nom, car le père de François, Michod de Vennes, est déjà qualifié de sautier en 1338 2 . Mais la vente même ne paraît pas contestable. Michod de Vennes, fils de Boveir de Vennes, donzel 3 , n’était pas un étranger pour Jean Souteir. En 1275, celui-ci est en effet qualifié de cousin de Pierre de Vennes, donzel 4 . La salterie changeait de main; elle restait dans la famille.
Michod de Vennes vivait encore en 1369 5 . En 1372, c’est son fils François qui fait hommage à l’évêque pour le fief de Béthusy 6 . François vivait encore en 1410. C’est avant cette date qu’il commit un homicide, lequel eut /129/ pour conséquence, dit le commentateur du Plaid général 1 , de lui faire retirer l’office de la salterie.
Dès lors, cet office ne fut plus conféré qu’à titre temporaire, et le fonctionnaire qui en fut revêtu fut toujours qualifié non pas de sautier, mais de « chargé de l’office de la salterie au nom de l’évêque ».
Quant aux titulaires primitifs de la salterie, ils fournirent encore une carrière honorable jusqu’au dix-septième siècle. Mermod Souteir fut prieur de la ville inférieure de Lausanne en 1337, Aymonet le fut en 1391, Guillaume en 1434, Jean en 1451. Les Souteir avaient fait édifier une chapelle particulière dépendante du couvent des Cordeliers de Saint-François, à Lausanne, chapelle qui subsista jusqu’au dix-huitième siècle.
Liste des sautiers.
| 1161 | Jean. |
| 1168 | Conon. |
| 1201-1210 | Gui. |
| 12… | Etienne 2 . |
| 12… | Girard 2bis . |
| 1218-1239 | Jaques. |
| 1255 | Pierre. |
| 1257-1295 | Jean Souteir. |
| 1319-1329 | Jean Souteir. /130/ |
| 1338-1369 | Michod de Vennes. |
| 1372 | François de Vennes. |
| 1442 | Vautier Licion. |
| 1453 circa | Pierre Genebri. |
| 1461-1482 | Girard Curnillat. |
| 1464 | Pierre Mayor de Vufflens-la-Ville. |
| 1481 | Gui Vincent. |
| 1481-1484 | Girard Daux. |
| 1502 | Georges Levet. |
| 1502-1504 | François de Villars. |
| 1505-1508 | Jean Pappan. |
| 1512-1519 | François de Gallera. |
| 1525-1536 | Jaques Dedin. |
Le bailli épiscopal.
L’avoué de l’église de Lausanne a disparu. Le sénéchal, le mayor, le sautier sont devenus des magistrats d’ordre inférieur. Cette évolution dans le domaine civil correspond, dans le domaine ecclésiastique, à celle qui aboutit à la suppression de la dignité d’archidiacre et à la diminution des pouvoirs des doyens. En même temps apparaissent de nouveaux dignitaires : au spirituel le vicaire-général et l’official, au temporel le bailli de Lausanne.
Cette transformation, que prépare le treizième siècle et qu’achève le quatorzième siècle, est tout à fait caractéristique et a des causes profondes. La cause essentielle, c’est que l’évêque a rencontré des obstacles sérieux dans l’accomplissement de ses devoirs par suite de la résistance que lui offraient des dignitaires ecclésiastiques /131/ inamovibles, des fonctionnaires civils héréditaires. Ces obstacles, rarement l’évêque les a brisés. Le plus souvent il a tourné les difficultés en mettant à côté des anciens feudataires des officiers amovibles, beaucoup plus dégagés de l’esprit de corps, beaucoup plus appropriés à l’évolution de la société elle-même, évolution qui se marque d’une part par une plus grande liberté communale et individuelle, de l’autre par un besoin plus fort de précision juridique. D’où la nécessité pour le pouvoir supérieur de renforcer son autorité, tout en en rendant l’exercice plus opportun.
Et c’est là-même ce qui explique pourquoi les anciens dignitaires n’ont pas résisté fortement à leur déchéance. C’est que les cadres dans lesquels ils se mouvaient n’étaient pas faits pour les besoins nouveaux et que les titulaires, les derniers venus, avaient été nommés précisément en vue de satisfaire à ces besoins. Peu à peu, ces hommes nouveaux ont pris sur les justiciables toute l’autorité des anciens, et ceux-ci ont fini par ne plus se trouver qu’en présence de compétences secondaires, couvertes de noms sonores et respectés.
C’est ainsi qu’un beau jour l’avoué de l’évêque, après avoir défendu à mains armées les intérêts de l’Eglise, s’est trouvé n’être plus qu’un juriste présidant le Plaid général, c’est-à-dire les Etats généraux. Bientôt après il a cessé d’exister parce que le Plaid n’a plus été convoqué, une organisation plus régulière qu’il portait en germe, la cour séculière, lui ayant été substituée. Cette cour, ce n’est pas l’avoué qui la préside, mais le bailli au nom de l’évêque.
Le bailli est donc le successeur de l’avoué. Mais, qu’on /132/ le remarque bien, il entre en scène en 1321 1 avant la disparition de celui-ci, qui se survit à lui-même pendant trois quarts de siècle. Il ne remplace pas seulement l’avoué, il a repris très vraisemblablement la meilleure partie de l’office du mayor rattaché en 1313 à la mense épiscopale, ne laissant plus au « chargé de l’office de la mayorie » que des compétences restreintes et un pouvoir subordonné à celui du bailli lui-même.
Le bailli de Lausanne devient ainsi le premier représentant de l’évêque, envisagé comme seigneur temporel. Il rend la justice en son nom, entouré « d’assesseurs de la cour baillivale » ou à la tête de la cour séculière. Il a la haute surveillance de l’ordre, contrôle les fonctionnaires épiscopaux subalternes. Parfois l’évêque le charge d’être son « vicaire-général au temporel ». Comme tel, il a l’administration générale des biens de l’évêque à Lausanne, contrôle son receveur général et son procureur fiscal.
La tâche du bailli n’était pas toujours très facile. Sa juridiction devait s’exercer dans les limites du Plaid général et, en entrant en charge, il devait promettre, en présence de la grande cour séculière, réunie à la cathédrale, et, la main sur les Evangiles, de respecter les droits, libertés et franchises de la ville de Lausanne. On peut lire les serments de Robert de Menthon du 10 décembre /133/ 1378, de Hugonin de Maubert-Fontaine du 29 août 1418 et d’Henri Matter du 14 novembre 1483 1 .
Puis le bailli de Lausanne eut à compter à la fin du quinzième siècle avec un autre personnage plus puissant, le bailli de Vaud, qui agissait à Lausanne comme lieutenant du vicaire impérial, le duc de Savoie, et qui, sous le nom de juge de Billens, s’instituait autorité supérieure d’appel dans les affaires lausannoises.
Nous n’avons pas à faire ici l’historique des conflits de compétence qui résultèrent de l’intervention de ce nouveau venu. Disons seulement que, dans la vie journalière, le conflit était bien atténué et que les notables lausannois passaient sans aucun scrupule du service de l’évêque à celui du duc de Savoie et vice-versa. Gui Vincent fut lieutenant du bailli de Vaud après avoir été sautier de l’évêque. De lieutenant du bailli de Vaud, Henri de Praroman s’éleva à la dignité de bailli de Lausanne. Et même, en 1484, au plus fort d’un conflit de compétence, nous voyons le duc Charles de Savoie recevoir dans la « maison de l’évêché » de Lausanne, dans la salle du parement où il logeait, l’hommage des communes et des seigneurs du pays de Vaud 2 .
Les Lausannois ne prenaient rien au tragique.
Liste des baillis de Lausanne.
| 1321-1324 | Jean de Bagnyol, chevalier 3 |
| 1335-1336 | Jean d’Ossans. /134/ |
| 1337-1341 | Humbert de Tassel. |
| 1341 | Pierre de Fesso. |
| 1342 | François d’Aubonne. |
| 1344-1345 | Aymon de Chastonay. |
| 1346 | Rodolphe d’Oron. |
| 1347 | Rodolphe de Rossillon. |
| 1349-1352 | Guichard du Bourg. |
| 1352 | Jaques de Panthéréaz. |
| 1354 | Jaques de Goumoens. |
| 1356 | Rodolphe, comte de Gruyère. |
| 1357 | Humbert de Billens, seigneur de Palézieux. |
| 1360 | Guillaume de Compeys. |
| 1360 | Jean de Roche. |
| 1363 | Jean de Dizy. |
| 1364-1365 | Guillaume Felga, de Fribourg. |
| 1365 | Pierre de Gruyère. |
| 1373-1376 | Etienne Guerry. |
| 1378-1380 | Robert de Menthon. |
| 1381 | Jean Métral de Lutry. |
| 1383 | Jean de Blonay. |
| 1385-1389 | Girard de la Molière. |
| 1391-1394 | Jean d’Illens. |
| 1394-1400 | Rodolphe de Langin. |
| 1400-1405 | Aymon de Prez. |
| 1408-1416 | François de Russin. |
| 1418 | Antoine Champion. |
| 1418 | Hugonin de Maubert-Fontaine. |
| 1418-1422 | Nicod de Prez. |
| 1425 | Rolet de Tavel. |
| 1427-1430 | Isnard, des comtes de Valpergue. |
| 1430-1438 | Jean Champion, seigneur de Bavois. /135/ |
| 1440-1445 | François de Blonay. |
| 1446-1447 | Isnard de Valpergue (de nouveau). |
| 1449-1450 | Jean Champion (de nouveau). |
| 1451-1478 | Antoine d’Illens. |
| 1478-1482 | Pierre de Montfalcon, seigneur de Flaccieu. |
| 1482-1484 | Henri Matter, de Berne. |
| 1484 | Nicod Chambaz. |
| 1485-1499 | Henri de Praroman. |
| 1500-1520 | Nicod de Cojonay. |
| 1520-1524 | Georges Levet. |
| 1524-1526 | Jaques Dedin de la Rochetaz. |
| 1526-1528 | Benoît de Monthey. |
| 1528-1536 | François Gimel 1 . |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ] | |
/136/
LES DOYENS
Les doyens conseillers de l’évêque.
Les décanats sont mentionnés pour la première fois au concile de Toulouse en 844 et on croit les reconnaître dans les parochiæ dont parle en 829 le concile de Paris 1 . A Lausanne, les doyens font leur apparition en 928. Deux d’entre eux, Drogon et Vuinusus, signent au milieu des chanoines le décret par lequel le roi Rodolphe II confirme l’élection de l’évêque Libon. Les documents nous manquent pour les suivre au dixième et au onzième siècle. Le premier doyen que nous retrouvons est Hugues, qui signe en 1111 un acte relatif au prieuré de Lutry 2 avec le titre de doyen de Sainte-Marie de Lausanne.
Dès lors, les mentions des doyens se multiplient et elles offrent des traits caractéristiques. Vers 1127, quatre d’entre eux, Lurand, Louis, Alamaric et Aymerard signent avec le prévôt Arducius et le prêtre Guillaume l’acte de confirmation par l’évêque Girard de la fondation de l’abbaye du Lac de Joux 3 . Les trois derniers doyens avec Conon de Roche, assistent en 1134 à la cession par /137/ le même évêque du terrain nécessaire à la fondation de l’abbaye de Hautcrêt 1 . Le 21 mars 1142, les doyens Ermenrad et Girold signent avec le chapelain Ponce l’acte de confirmation par l’évêque Gui des biens de l’abbaye de Hauterive 2 . Le 24 février 1144, l’évêque Gui, confirmant la fondation de l’abbaye de Fontaine-André, en passe l’acte en présence des doyens Turimbert, Pierre, Ermenrad et Girold, ainsi que du chanoine Conon 3 . En 1147, l’évêque Amédée confirme les donations faites à l’abbaye de Théla; les témoins sont les doyens Guillaume de Blonay, Zacharie, Ermenrad et Pierre, ainsi que les prêtres Uldric de Champagne et Hugues de Joulens 4 . Enfin, vers 1154, les doyens Guillaume, Ermenrad et Gérard Carbo sont présents à la confirmation par le même évêque des biens de l’abbaye de Humilimont 5 .
Dans d’autres actes épiscopaux, les doyens n’apparaissent pas avec autant de relief. Ils manquent ou sont confondus avec d’autres clercs et avec des laïques. D’autre part, l’un ou l’autre d’entre ceux que nous venons de nommer sont témoins d’actes de particuliers. Néanmoins, d’une manière générale, ils se présentent à nous, dans la première moitié du douzième siècle et sous trois épiscopats différents, comme les conseillers habituels de l’évêque, ses répondants dans les actes les plus importants. Non pas qu’ils fussent seuls à remplir cette fonction : parfois des abbés, des religieux, des chanoines paraissent à côté d’eux. Même le fait qu’ils ont signé seuls un acte épiscopal n’implique pas nécessairement qu’ils aient été seuls présents à sa rédaction. Mais ils /138/ sont mentionnés les premiers et leur présence est d’autant plus remarquable, que les dignitaires du chapitre ne figurent pas, la plupart du temps, dans les mêmes actes, et que lorsqu’ils paraissent, c’est à la suite des doyens.
Ajoutons tout de suite que leur rôle n’est aussi en évidence que dans la première moitié du douzième siècle. Plus tard on les verra encore souvent aux côtés de l’évêque, mais leur influence se présentera avec moins de netteté. Cette première période a du reste une importance considérable, car elle nous explique l’autorité particulière que les doyens prirent dans le diocèse de Lausanne.
Les doyens substitués à l’archidiacre.
Alors que les doyens se pressent à la cour de l’évêque de Lausanne, un autre grand dignitaire ecclésiastique fait complètement défaut : l’archidiacre. Nous l’avons vu apparaître au déclin du neuvième siècle et au début du siècle suivant. Dès lors, il s’efface absolument 1 . Nous retrouverons bien plus tard, aux treizième et quatorzième siècles, un archidiacre dans le diocèse, mais en réalité ce n’est que le doyen du décanat de Kœnitz ou de Berne. L’archidiacre, tel que nous l’avons vu à l’époque carolingienne, tel qu’il fonctionne au treizième siècle avec tant d’autorité dans les diocèses français, a disparu de Lausanne. /139/
Les doyens l’ont remplacé. Nous les avons vu former à sa place le conseil habituel de l’évêque. Nous les verrons bientôt en possession de certains des pouvoirs de l’archidiacre, qu’ils ajoutent à leurs pouvoirs originels. « Si nous remontons aux temps des Carolingiens, nous voyons, dit M. Fournier, dans son livre sur les Officialités au moyen âge 1 que les fonctions des doyens se résument en deux points principaux : ils sont chargés d’exécuter et de faire exécuter les lois ecclésiastiques, les statuts diocésains, les décisions de l’évêque et de l’archidiacre; et, en second lieu, ils doivent signaler à l’archidiacre et à l’évêque tous les désordres dont ils ont connaissance, soit dans la conduite du clergé et des fidèles, soit dans la célébration du culte, soit dans la gestion des biens de l’Eglise. Ils sont particulièrement tenus de s’enquérir des mœurs des prêtres de leur circonscription, de veiller à ce qu’ils portent la tonsure et l’habit clérical, à ce qu’ils observent la résidence. Ils reçoivent les désignations que font les collateurs pour remplir les bénéfices vacants et les transmettent à l’archidiacre et à l’évêque. Ils font observer les lois de l’Eglise en matière bénéficiale, et portent principalement leur sollicitude sur les bénéfices auxquels est annexée la cura animarum.

Sceaux des Doyens de Vevey (1314)
et Lausanne (1290)
» Peu à peu ils acquièrent pour eux-mêmes une sorte de juridiction, que les conciles du treizième siècle prennent soin de restreindre aux causes disciplinaires de peu d’importance. Enfin, ils sont souvent désignés comme confesseurs par l’évêque aux prêtres de leur circonscription.
» C’est surtout dans les calendes ou capitula ruralia qu’ils s’acquittent de leurs fonctions. Ces calendes sont des réunions périodiques, jadis mensuelles, maintenant séparées par des intervalles plus considérables, auxquelles sont tenus d’assister, sous la présidence du doyen, tous les ecclésiastiques du doyenné. C’est là que les doyens avertissent les clercs dont la conduite est répréhensible, reçoivent les rapports des curés sur l’état de chaque paroisse; c’est là qu’ils publient les statuts diocésains et en remettent copie à chaque curé avec les instructions nécessaires pour en assurer l’exécution. Enfin, ils y communiquent à leurs subordonnés la liste des excommuniés, afin que chacun puisse observer à leur égard les prescriptions des lois ecclésiastiques 1 . »
Nous retrouverons à Lausanne la plupart de ces traits. Relevons-en ici la caractéristique principale. Les doyens sont des intermédiaires, des conseillers, des contrôleurs. Ils n’ont qu’un faible pouvoir disciplinaire. Ils n’ont aucun pouvoir judiciaire. Ces deux dernières attributions /141/ sont généralement du ressort des archidiacres. Or, à Lausanne, nous voyons à la fin du douzième siècle déjà les doyens en possession de ce pouvoir judiciaire. Une sentence arbitrale rendue en 1192 entre l’évêque et le chapitre s’exprime en ces termes 1 : « Nous disons que vous (l’évêque Roger) devez observer à l’avenir les droits et coutumes à l’égard des doyens et de vos autres clercs, et ne pas les enfreindre, ni rétracter la justice que les doyens auront prononcée, sans leur présence et leur su. »
Ce document nous montre sans contredit les doyens exerçant un pouvoir judiciaire, et comme il fait abstraction complète de l’archidiacre on peut bien en conclure que ceux-là se sont substitués à celui-ci. Quand ? C’est ce que nous ne pouvons préciser.
Les pouvoirs des doyens.
Les textes qui fixent les pouvoirs des doyens dans le diocèse de Lausanne sont malheureusement très peu nombreux. Nous voyons qu’en novembre 1270, approuvant les donations faites par feu le comte Rodolphe de Neuchâtel des églises de Bürglen et de Kappelen à l’abbaye de Gottstatt et celle de l’église de Büttenberg faite par Uldric de Swanden au même monastère, l’évêque Jean de Cossonay réserve les droits de l’évêque et des doyens sur les curés et astreint spécialement ces derniers à l’obéissance aux décisions du synode ou émanant de l’évêque ou des doyens 2 . /142/
Le pouvoir judiciaire du doyen est encore affirmé par le fait qu’en date du 28 juin 1362 l’évêque Aymon de Cossonay invita le châtelain de Bulle à protéger les gens qui se rendraient à la cour du doyen d’Ogo 1 . Le doyen était tenu de tenir sa cour à Bulle. Le doyen d’Outre-Venoge la tenait à Morges. C’est là qu’en 1406, le 17 novembre, il instruisit au sujet d’un legs à l’église d’Yens 2 .
Une bulle du 5 janvier 1423 autorise le doyen de Fribourg, vu la distance de cette ville de Lausanne, à terminer les différends qui pourraient s’élever entre l’avoyer de Fribourg, le conseil et la communauté, à l’exception des causes matrimoniales, de l’usure, de l’hérésie et de ce qui dépasserait 30 livres en valeur principale 3 . Une pétition du chapitre de Lausanne du quinzième siècle se plaint des assignations à témoins que les doyens adressent aux chanoines et au clergé de la cathédrale 4 .
On sait enfin que les doyens avaient le pouvoir de nommer des notaires. Jean de Lissiac, vicaire général de Godefroy de Vairols, cassa en 1343 les nominations ainsi faites et défendit d’en faire d’autres 5 , mais cette interdiction ne paraît avoir été que temporaire.
A la vérité, les pouvoirs du doyen allèrent en diminuant au profit de ceux des vicaires généraux et de l’official. On peut juger de ce qui en restait par une lettre de Georges de Saluces au doyen de Könitz, Nicolas Korber, en date du 16 juin 1448 6 . L’évêque constate que des centaines de personnes des deux sexes, engagées dans des causes et litiges importants, ne peuvent pas se rendre /143/ facilement à Lausanne devant le vicaire général ou l’official à cause de la distance, de la difficulté des chemins et de la différence des langues. Pour remédier à cet inconvénient, surtout en matière de mariages à conclure ou à annuler, d’usure, de dîmes, de prémices, de « mortuaires », d’observation des serments, des parjures, de l’oppression des églises et des ecclésiastiques, des concubinaires, « en outre des causes qui de droit et de coutume sont tranchées par les doyens, » l’évêque autorise le doyen à connaître ces causes, à entendre les témoins, à informer, à examiner les droits des parties et à rédiger les procès. Cela, en présence d’un juré de l’official de Lausanne, Jean Baillif, clerc assermenté à cet effet par un acte du même jour, « notaire et scribe spécialement député par nous pour les causes, litiges et controverses du ressort de la cour du décanat ou de l’official. » Mais le doyen n’a aucun pouvoir de décider. « De prononcer la sentence définitive quant aux points en cause, nous t’interdisons absolument. » Le doyen n’a qu’un pouvoir d’information. « Nous t’enjoignons de nous transmettre dans les causes, litiges, difficultés, procès, etc., ouïs par toi et rédigés par écrit par le dit Baillif, de nous les transmettre à nous ou à notre official sous pli fermé et munis du sceau décanal pour toute ordonnance et sentence que nous aurions à prononcer. Et aussitôt que tu pourras le faire. »
[ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ]
La personnalité des doyens.
Les doyens antérieurs au douzième siècle nous sont inconnus. A partir de l’an 1111, leurs noms se retrouvent au contraire très fréquemment dans les chartes. Leurs /144/ noms seuls le plus souvent, quelquefois avec le nom de leur paroisse ou le nom de leur famille, ou encore une désignation générale. C’est ainsi qu’il est question de Otton, doyen de Crissier, de Otton de Crissier, doyen de Lausanne, de Otton de Crissier, doyen de Sainte-Marie. Ce dernier qualificatif, comme celui de doyen de Lausanne, est général et ne paraît pas se rapporter à un district spécial. Aussi, pour le douzième siècle, il est à peu près impossible de répartir les doyens d’après leurs décanats. Au siècle suivant, et depuis, les indications se précisent. Nous avons ainsi Guillaume d’Ecublens, doyen de Vevey en 1207-1215, Jaques de Menthon, doyen d’Avenches de 1306 à 1333, etc.
Si nous prenons les listes de doyens du douzième siècle, nous verrons que l’un d’entre eux, Guillaume de Blonay, a fonctionné de 1147 à 1195, qu’un autre, Girold Carbo de Lausanne, a siégé de 1126 à 1162, et un troisième, Ermenrad, — qu’on dit appartenir à la famille de Blonay, — est cité de 1127 à 1168. Que signifient ces longues périodes ? Evidemment qu’à cette époque l’office de doyen avait déjà dévié de son caractère primitif. Le doyen n’est plus l’aîné du clergé décanal affirmant son autorité aussi bien par son âge et son expérience que par le mandat qu’il tient de l’évêque. On nomme à cette charge des adolescents 1 . A côté d’eux, des vice-doyens font le travail effectif.
Au douzième siècle, les doyens comme les chanoines appartiennent à la haute noblesse du pays. Au siècle /145/ suivant, la petite noblesse fait son apparition. Elle se substitue peu à peu à la grande et elle-même doit faire place à la fin du régime à des représentants de la bourgeoisie. Cette évolution marche de pair avec celle de la société civile. On peut encore faire cette observation que, à partir du milieu du quatorzième siècle, le haut clergé comme le bas est peu à peu éliminé des actes publics. Rien qu’à parcourir des listes de signatures, on se rend compte que l’élément militaire et civil prend de plus en plus le pas sur l’élément ecclésiastique. La position sociale d’un doyen du seizième siècle est de beaucoup inférieure à celle d’un doyen du douzième. L’office lui-même, il est vrai, n’en a peut-être pas souffert. Si en effet le doyen n’était plus un des grands de ce monde, il n’en était que plus apte à remplir minutieusement sa charge.
Les doyens sont nommés par l’évêque. A Genève, celui-ci est tenu de les choisir dans le chapitre des chanoines. A Lausanne, l’évêque les prend où il le veut, sans avoir besoin de consulter personne. Ce n’est que longtemps après avoir nommé Uldric de Chexbres, doyen de Vevey, que saint Boniface fait part au chapitre de cette nomination 1 . Me André de Chardonne, doyen de Saint-Imier en 1240, ne fut jamais admis chanoine de Lausanne. Il en est de même de Henri de Bussy, doyen d’Ogo en 1346, et de bien d’autres dont on verra plus loin les noms, à tel point que dès le quatorzième siècle la plupart des doyens paraissent être pris en dehors du chapitre. Ils sont choisis dans le clergé séculier et encore la règle n’est-elle pas absolue, puisqu’en 1154 le prieur du couvent des religieux de Saint-Maire est doyen de Lausanne. /146/
Notons encore qu’un grand nombre de doyens paraissent avoir habité ordinairement Lausanne et qu’ils ne se rendaient au siège de leur décanat que pour exercer la justice. On a vu plus haut qu’un arrêté épiscopal ordonnait au doyen d’Ogo de tenir sa cour à Bulle. Celui d’Outre-Venoge l’avait à Morges, celui de Neuchâtel à Yverdon, dans une des salles de l’ancien hôpital qui servait aussi pour les réunions du conseil de la ville 1 ou encore à Orbe, ainsi qu’en témoignent une procédure de 1417 entre le curé d’Echallens et ses paroissiens de Villars 2 et le titre de doyen d’Orbe porté en 1525 par Jaques Moine 3 . Un texte de 1327 4 fait mention de la maison de la curie du doyen de Lausanne à la Cité. Le doyen de Vevey avait sa maison près de la cure 5 .
Mentionnons enfin que l’office de doyen était considéré, conformément au droit féodal, comme un fief de l’évêché. Le lundi 20 janvier 1313, Richard de Saint-Martin prêta hommage lige à l’évêque et à l’évêché de Lausanne pour le doyenné de Neuchâtel 6 . Nous avons toute une série d’hommages liges des doyens d’Outre-Venoge de 1340, 1375, 1396, 1398, 1458, 1533 7 , qui ne renferment d’ailleurs rien de particulier. /147/
De l’étendue des décanats.
Frédégaire rapporte, au chapitre LVII de sa chronique, que, vers l’année 629, le roi Dagobert fit un voyage en Burgondie et qu’il y rendit la justice, frappant de terreur les évêques et les grands. On le vit à Langres, à Dijon, à Autun. Peut-être est-ce à ce moment-là qu’il précisa la frontière entre les évêchés de Lausanne et de Constance. Une charte de l’empereur Frédéric Ier, du 27 novembre 1155 1 , rappelle que, sous Dagobert, l’Aar séparait les deux évêchés jusqu’au lac de Thoune.
Discutant ce texte, Trouillat 2 émet cette supposition que le décanat bâlois du Buchsgau, qui confine au décanat de Soleure, sur la rive gauche de l’Aar, entre Oberbipp et Lostorf, relevait autrefois du diocèse de Lausanne. C’est possible, mais le diplôme de 1155 ne force pas cette interprétation, qu’aucun document n’appuie.
D’après Trouillat, le Buchsgau aurait été donné à l’évêque de Bâle en échange du vallon de Saint-Imier cédé à l’évêque de Lausanne. Il faudrait que cet échange remontât à une époque fort reculée, car déjà au septième siècle, lorsque saint Imier, quittant le vallon de la Suze, se rendit chez son évêque, ce fut à Lausanne et non à Bâle qu’il se rendit 3 .
[ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ]
A Biaufond, à la limite des cantons de Berne et de Neuchâtel, au bord du Doubs, se trouve une pierre dite « Borne de l’Evêché, » laquelle a été retrouvée en 1819, /148/ et qui séparait autrefois les diocèses de Lausanne, de Bâle et de Besançon 1 . D’après Matile 2 , une borne semblable, portant le millésime de 1002, existait jadis aux Convers, près de la Chaux-de-Fonds, à l’endroit où le canton de Berne (vallon de Saint-Imier) fait un enfoncement dans celui de Neuchâtel. Faut-il voir là réellement une limite d’évêchés ? N’est-ce pas pluôt une limite de seigneuries ?
L’évêque de Bâle était le seigneur temporel de la vallée de Saint-Imier. Il n’en était pas le souverain spirituel. En 1228, en 1397, en 1493 encore le chapitre de Saint-Imier relève de l’évêque de Lausanne, et il est astreint au Synode de ce dernier 3 . Vers 1450, l’évêque de Bâle conteste, il est vrai, le droit de Georges de Saluces, mais il est débouté de ses prétentions 4 .
L’hypothèse de Trouillat n’est ainsi pas appuyée par une preuve décisive.
Laissons donc de côté cette supposition et tenons-nous en aux faits.
Si nous établissons la liste des doyens du douzième siècle, nous trouverons par exemple en 1155 :1. Girold Carbo; 2. Lurand; 3. Ermenrad; 4. Berold; 5. Guillaume de Blonay; 6. Guillaume, prieur; 7. Nantelme.
En 1180, nous avons :
1. Etienne; 2. Guillaume de Blonay; 3. Otton de Crissier; 4. Nantelme d’Ecublens; 5. Pierre Bovon; 6. Thierry Newel de Neuchâtel; 7. Conon d’Ecuvilens. /149/
Cette liste ne nous apprend rien. Elle ne nous dit pas de quels décanats ces doyens étaient titulaires et nous ne savons pas ainsi si des doyennés ne sont pas représentés et lesquels. Force nous est, par conséquent, de nous en tenir aux neuf décanats que le prévôt Conon d’Estavayer indique en 1228 : Lausanne, Avenches, Soleure, Vevey, Neuchâtel, Outre-Venoge, Ogo, Fribourg et Berne, sous quelques réserves que nous allons indiquer.
La mention des décanats de Fribourg et de Berne prouve que cette classification n’est pas ancienne, qu’elle est contemporaine du prévôt d’Estavayer, puisque Berne ne date que de 1191. Observons-la de près. Les décanats figurent par ordre d’ancienneté, cela est évident.
Nous n’avons pas à insister sur Lausanne et sur Avenches. Soleure, qui vient après, devait avoir une grande importance en 892 déjà, puisque l’évêque Boson fut consacré dans l’église de cette ville 1 . On remarquera que le cartulaire emploie l’expression de décanat de Soleure, alors qu’au treizième siècle déjà le titulaire portait de préférence le titre de doyen de Saint-Imier. Ce dernier nom est celui qui figure dans les pouillés de 1285, 1356, 1397 et 1493. On comprend d’autant plus que Saint-Imier ait supplanté Soleure, que le décanat était en grande partie formé de paroisses de langue française.
Vevey, que le géographe de Ravenne dit avoir été détruit avant le huitième siècle, était cependant au dixième siècle une résidence royale. C’est là qu’en 1011 le roi Rodolphe III donna le comté de Vaud à l’évêque de Lausanne et qu’en 1018 il confirma à l’abbaye de Saint-Maurice /150/ les droits qu’elle possédait dans cette ville 1 . Le nom même de l’église paroissiale, Saint Martin, est un indice d’ancienneté.
La ville de Neuchâtel ne date que du commencement du onzième siècle et le siège effectif du décanat était dans les villes plus anciennes d’Yverdon et d’Orbe 2 . Certaines des paroisses de ce décanat remontent aux temps primitifs, telles Yverdon, Orbe, Baulmes, Romainmôtier.
Le décanat d’Outre-Venoge fut lui aussi l’un des plus anciennement christianisés; saint Prothais a marqué son souvenir à Bière et à Saint-Prex. L’abbaye de Saint-Seine en Bourgogne avait au sixième siècle des domaines à Tolochenaz et Apples; les églises de Colombier, Vufflens, Vullierens, Joulens sont sûrement très anciennes.
Les principales paroisses de ces six premiers décanats se trouvent sur le passage des anciennes routes romaines. On en peut dire de même du décanat de Fribourg. Sous sa forme dernière, ce décanat est récent. Fribourg ne date que du milieu du onzième siècle, et un coup d’œil sur la carte laisse l’impression que ce décanat n’est qu’un démembrement de celui d’Avenches. L’absence totale d’indication sur les doyennés du onzième siècle ne nous permet pas de l’affirmer. Mais voici deux indices. Le premier est qu’au quatorzième siècle les limites de ce décanat ne sont pas encore définitives. Le pouillé de 1228 met les églises d’Onnens et d’Estavayer-le-Lac dans le doyenné d’Avenches, celui de 1397 les place dans celui /151/ de Fribourg. Puis le régime de ce dernier décanat offre au douzième siècle des singularités. Nous connaissons ses doyens par le Livre des donations d’Hauterive et certains actes publiés dans le Mémorial de Fribourg.
Le premier est Guillaume, qui vivait avant 1138 1 . En 1138 il est remplacé par Girold, « doyen de Belfaux », qui, le 24 février 1138, signe quatre actes de donation en faveur de l’abbaye d’Hauterive 2 . Ce Girold est peut-être le même que celui qualifié de « doyen de Lausanne » dans deux actes non datés 3 , écrits à Illens, et dans deux autres où il paraît avec Ermenrad 4 .
Dès lors, pendant trente-cinq ans, nous ne connaissons pas le chef du décanat de Fribourg. Mais en 1173 apparaît Conon, « doyen de Saidor 5 ». Ce personnage est le même que celui qui figure dans plusieurs actes dès avant 1161 6 avec le qualificatif de sacerdos de Saidor. Sacerdos s’entend généralement au douzième siècle du curé. Ici il y a une difficulté. Saidor ou Seedorf est une localité près de Matran, mais en 1228 ce n’était pas une paroisse et l’on n’a pas d’indice qu’elle l’ait jamais été 7 . En réalité, le doyen Conon appartenait à la puissante famille des seigneurs de Seedorf. Il était le frère du chevalier Pierre de Saidor 8 . Doyen de Saidor signifie donc ici doyen du nom de Saidor.
La concession du prieur de Payerne que le doyen Conon de Saidor contresigne en 1173 9 mentionne également Conon, sacerdos d’Ecuvilens. Ce dernier figure dans deux /152/ actes postérieurs avec la dignité de doyen 1 . Etait-il curé d’Ecuvilens ou appartenait-il à la famille noble de ce nom ? Les deux hypothèses sont possibles. Quoi qu’il en soit, les doyens de Saidor et d’Ecuvilens ne sont pas mentionnés en dehors du décanat de Fribourg, mais on remarquera que les localités dont ils portent les noms se trouvent à la limite du décanat d’Avenches. Et même, en 1228, presque toutes les paroisses du décanat de Fribourg se trouvent dans le même cas. Cela ne veut pas dire sans doute nécessairement qu’elles aient été détachées du décanat d’Avenches. L’indice est néanmoins bon à retenir.
Le décanat d’Ogo comprend des paroisses telles que Bulle et Vuippens dont l’existence est diplomatiquement constatée au neuvième siècle. Les nombreuses paroisses qui se trouvent autour des routes de Bulle et de Moudon à Fribourg ne sont probablement pas moins anciennes. Ce décanat est très justement placé dans le cartulaire de Notre-Dame avant celui de Fribourg.
Il est évident que le décanat de Berne n’a pu être désigné sous ce nom qu’après 1191, soit au moment même de la rédaction du cartulaire. Auparavant il avait pour centre Könitz, paroisse dont Berne fit longtemps partie. Au quatorzième siècle encore on emploie indifféremment les termes de doyen de Berne et de doyen de Könitz. C’est ainsi que le chanoine Pantaléon de Rumlingen se nomme doyen de Berne le 15 mars 1347 et doyen de Könitz le 19 mai 1353 2 .
Ce dignitaire offre une particularité. Le doyen de Berne est souvent qualifié d’archidiacre de Könitz, /153/ quoiqu’il ne paraisse pas avoir d’autre pouvoir que celui d’un doyen; on le trouve même dans un acte cité après le curé de Berne, ce qui indique évidemment qu’il ne se trouvait pas dans une situation privilégiée 1 . Mais la survivance du titre d’archidiacre dans ce district éloigné autorise peut-être une supposition concernant la manière dont prit fin le pouvoir de l’archidiacre de Lausanne. L’évêque l’aurait-il écarté en lui confiant spécialement l’administration de la région dont la langue usuelle était différente de celle du reste du diocèse ? La question, pour le moment, reste sans solution.
Concluons. A notre avis, le pouillé que Conon d’Estavayer a introduit en 1228 en tête de son cartulaire est le résultat d’une réorganisation récente de la répartition des paroisses entre les décanats. Il témoigne que les décanats de Fribourg et de Berne furent les derniers formés, par suite de la création même de ces villes par les ducs de Zæhringen. Le premier semble avoir été formé au détriment de celui d’Avenches. Le second pourrait avoir été le dicastère dans lequel l’archidiacre de Lausanne aurait été relégué.
Paroisses qui meurent, paroisses qui naissent.
Il n’est malheureusement pas possible de préciser davantage quel fut le développement des décanats avant 1228. Après cette date, par contre, nous pouvons aisément constater les modifications survenues. Elles sont du reste peu importantes.
En outre du pouillé de 1228, il existe aux archives /154/ cantonales vaudoises plusieurs dénombrements de paroisses du diocèse :
1. Une liste dressée en 1285 à l’usage de collecteurs pontificaux 1 ;
2. Une liste dressée dans le même but entre 1356 et 1359 et connue par un vidimus de 1448 2 ;
3. Une liste des ecclésiastiques qui doivent l’hommage à l’évêque Guillaume de Menthonay en 1397 3 ;
4.Une liste des prêtres convoqués à la dispute de Lausanne en 1536 4 .
Les archives de la ville de Lausanne possèdent encore:
5.Une liste des ecclésiastiques convoqués au synode qui se tint à Lausanne le mardi après le dimanche de Quasimodo, 16 avril 1493 5 .
Enfin, nous disposons des indications fournies par les visites épiscopales de 1416 et 1453, par une liste des recettes de collecteurs apostoliques en 1317 6 et par une liste de subsides en faveur du comte de Savoie en 1365 7 .
A travers ces divers documents, on peut aisément suivre le mouvement paroissial de 1228 à 1536. Voici les observations que ces diverses listes nous suggèrent.
Décanat de Lausanne. — A Lausanne, le curé de Saint-Maire ne figure que sur les listes de 1397 et 1493. /155/
La paroisse de Savigny figure en 1228. Elle semble indiquée pour mémoire en 1285. Elle disparaît dès lors.
L’hôpital de la Warchère ne paraît qu’en 1228, celui du Jorat qu’en 1228 et 1285.
Décanat d’Avenches. — La paroisse de Lugnorre disparaît avant 1285. Elle est remplacée dès cette date par les paroisses de Lentigny, de Môtier et de Dompierre-le-Petit. Torny-Pittet n’est pas mentionné en 1493, ni Ressudens, quoique les deux paroisses existassent. Le chapelain de l’église Saint-Simphorien, à Avenches, est qualifié de curé en 1356, 1397 et 1493.
Le prieuré de Berley près d’Avenches disparaît avant 1285.
Décanat de Saint-Imier. — La paroisse de Gampelen n’est indiquée qu’en 1228. L’ancien prieuré de Belmont de 1228 est remplacé dès 1398 par l’église de Nidau. Le nom de Landeron pour Saint-Maurice de Nugerol n’apparaît qu’en 1493. En 1285, les deux paroisses de Port et de Mâche sont réunies; elles sont de nouveau séparées dès lors. L’église de Sent-Ursennos n’apparaît qu’en 1228.
Bruttelen est mentionné en 1356 et 1397, Büttenberg (qui est différent de Montpotton) en 1397 et 1493, Simmenthal en 1397 et 1493, Courtelary de 1285 à 1493, Nieder-Mettlen en 1397. L’Alba Ecclesia de 1285 et 1397 devient en 1493 l’église de Neuveville.
Pery et Sombeval ne sont mentionnés qu’en 1285 et 1397.
Décanat de Vevey. — La paroisse de Rueyres (Lavaux) est réunie avant 1285 à celle de Saint-Simphorien et dans le même temps celle de Champtauroz est réunie à Saint-Martin du Chêne. Saint-Légier cesse d’être paroisse entre /156/ 1285 et 1356, et sa chapelle était en ruines en 1591. Le centre de la paroisse de Cheiry passe à Surpierre entre 1228 et 1285.
La paroisse de Romont est fondée en 1244, celle de Villars-Mendra figure dès 1397. Un recteur de la maison d’Entremont est mentionné en 1397.
Décanat de Neuchâtel. — Les paroisses de Boussens, Rueyres, de Goumoëns-le-Châtel (Bretigny-Saint-Barthélemy) et du Villaret (Villars-le-Terroir), Coffrane et Saint-Sulpice (Neuchâtel) ne sont citées qu’en 1228, celles de Champagne et de Fey (Vaud) qu’en 1228 et 1285. Fontaines (Neuchâtel) n’est mentionné qu’en 1228 et 1493, mais non pas en 1285, 1356 et 1397. Giez n’est pas indiqué en 1493. L’église de Travers de 1228 porte simplement le nom d’église de Saint-Martin dans les textes ultérieurs.
Montcherand est cité comme paroisse dès 1397 et Agiez dès 1493. D’autres documents signalent un curé à Montcherand en 1362 et à Agiez en 1417.
On signale un prieur de la Chavanne en 1285.
Décanat d’Outre-Venoge. — Les paroisses de Chanivaz près d’Aubonne, de Senarclens, de Torclens près de Montricher, de Bremblens, d’Echandens et de Lully disparaissent avant 1285. Ces trois dernières sans doute se dépeuplèrent, ainsi que la paroisse de Joulens, au profit de la ville de Morges, fondée vers 1282.
Près de Montricher était, outre l’église de Torclens, le prieuré de Echono qui, seul dans le diocèse de Lausanne, dépendait de l’abbaye de Saint-Claude. Il est encore mentionné dans une bulle d’Innocent IV de 1245; on n’en entend plus parler dès lors. /157/
Il ne faut pas confondre ce décanat avec celui d’Aubonne qui appartenait au diocèse de Genève.
Décanat d’Ogo. — Vuisternens-devant-Pont, paroisse en 1228, était en 1285 filiale de Farvagny. La paroisse de Vilar de 1228 est encore indiquée ainsi en 1285; dès lors nous n’en voyons plus mention. Chapelle rière Gruyère est mentionnée comme paroisse aussi en 1285, ainsi qu’en 1356 et 1397. Enfin la visite d’église de 1453 mentionne l’église paroissiale de Grandvillard comprenant Chapelle.
La paroisse de Gruyère, formée en 1254, n’est pas encore mentionnée en 1285; celle de Vaulruz, fondée vers 1340 1 , est citée en 1397. On mentionne également en 1397 le curé de Villarzel-le-Gibloux.
Décanat de Fribourg. — La paroisse d’Essert (Ried) disparaît après 1228. Les paroisses d’Onnens et d’Estavayer-le-Lac font en 1397 partie du décanat de Fribourg, en 1228, 1285, 1493 de celui d’Avenches.
Décanat de Berne. — Ce doyenné perd après 1228 la paroisse de Capella (Frauen-Kappelen) réunie à une autre. Les paroisses de Gurzellen et de Mühleberg apparaissent en 1285, celles de Meyrinca (Meyringen) et de Blümenstein en 1356, celles d’Adelboden, Kitingen (?); ? Ernie (?) et Leuzingen en 1493.
On voit par cette énumération qu’au moment où le prévôt Conon d’Estavayer rédigeait son cartulaire en 1228, le diocèse de Lausanne était définitivement formé et que le nombre des paroisses nouvelles qui ont été créées pendant les trois siècles suivants est relativement insignifiant. /158/
Offices de doyens supprimés.
Nous avons vu que dans le courant des siècles l’évêque de Lausanne affaiblit les pouvoirs des doyens par la création des vicaires généraux et de l’official de Lausanne. Il ne devait pas s’en tenir là. On vit au quatorzième siècle des innovations plus radicales encore.
Cinq mois avant sa mort, le 1er septembre 1340, à la sollicitation de son parent le prévôt Rodolphe de Rossillon 1 , l’évêque Jean de Rossillon unit définitivement à l’office de la prévôté jusqu’alors insuffisamment pourvu celui de doyen d’Outre-Venoge, que la mort d’Etienne d’Aubonne venait de rendre vacant. Le prévôt prêta hommage lige à l’évêque en qualité de doyen et il lui promit de se faire remplacer au synode diocésain (et sans doute dans la plupart des actes de sa charge) par le vice-doyen. Les successeurs de Rodolphe de Rossillon à la prévôté prêtèrent le même serment. On a conservé ceux d’Etienne Gallopin, du 1er septembre 1375, de Guillaume de Bogie, du 4 août 1396, de Jean de Bettens, du 10 septembre 1398, de Martin Le Franc, du 14 octobre 1458, et de François de Lutry, du 9 février 1533/1534 2 .
Quelques mois auparavant, le 31 janvier 1339/1340, était mort le doyen de Vevey, Hugues de Champvent, seigneur de la Motte, qui n’avait guère du clerc que l’habit et qui apparaît comme un des derniers types du haut baron ecclésiastique. L’évêque Jean de Rossillon ne le /159/ remplaça pas. Ici encore il prononça l’union de l’office du doyen de Vevey, non plus à la prévôté, mais à la mense épiscopale elle-même. Nous n’avons pas retrouvé l’acte d’union, mais le fait est certain. Le revenu du sceau du décanat de Vevey figure dans les comptes de la mense épiscopale de 1397 pour 42 livres. Néanmoins, les fonctions mêmes du doyen ne furent pas supprimées. La charge fut désormais exercée par un vice-doyen et par un official particulier, qui put être en même temps vice-doyen et sur lequel nous avons déjà donné, page 83, quelques renseignements.
L’office de doyen de Lausanne fut à son tour supprimé sous l’épiscopat d’Aymon de Cossonay. Le doyen Jean figure pour la dernière fois en août 1359 comme médiateur entre l’évêque et les citoyens de Lausanne. Lui non plus ne fut pas remplacé et de toutes les suppressions que nous venons d’indiquer, c’est celle qui se justifiait le mieux. Le chapitre avait acquis une autorité presque absolue sur le clergé local. Les pouvoirs dont il ne disposait pas étaient exercés par l’un ou l’autre des vicaires généraux. Enfin, par suite de la création de l’official, le doyen n’avait plus guère d’actes à authentiquer et son revenu devait être à peu près nul. Aussi, la charge de doyen fut-elle déclarée vacante. Elle figure comme telle dans les comptes de 1397 et dès lors l’indication d’un doyen de Lausanne ou d’une cour décanale disparaît complètement.
Dans ces mêmes comptes de 1397, l’évêque Guillaume de Menthonay mentionne les 24 livres 10 sols que lui rapporte le sceau du doyen de Berne. Cette mention est inexplicable, car en 1395 Nicolas de Waldenbourg porte /160/ encore le titre de doyen de Könitz et nous voyons plus tard d’autres doyens, ce qui nous oblige à admettre que, si suppression de l’office il y eut, elle ne fut en tout cas que momentanée.
Quant aux autres doyens, ils subsistèrent, mais le revenu des sceaux décanaux dut tomber à peu de chose. L’official de Lausanne et le bailli de Vaud finirent par authentiquer la plupart des actes publics. Ainsi, des actes qui ont été publiés pour Fribourg, le dernier qui porte le sceau du doyen est de 1397; il se rapporte à un conflit ecclésiastique 1 . Le dernier acte purement civil enregistré par la curie décanale de Fribourg est de 1378 2 .
Le doyen de Valère. — Le plébain.
Nous ne parlons ici, cela va sans dire, que des doyens ruraux.
On rencontre dès le quatorzième siècle la mention du doyen de la cathédrale. Il s’agit en réalité d’un fonctionnaire secondaire du chapitre dont le vrai nom est « chargé de l’office du doyen de Valère, » et nous en parlerons plus loin. Ce dignitaire n’exerça dans la cathédrale et sur le clergé aucune fonction décanale.
En France la question a été agitée de savoir si le plébain n’était pas un doyen. Chez nous, c’est certainement un simple curé, le curé d’une paroisse importante comme Berne et Fribourg 3 ou d’une paroisse ancienne comme /161/ Saint-Maurice de Nugerol 1 . Le cartulaire de Lausanne 2 , parle de P., plébain de Basens. En 1131 on voit figurer les plébains de Seedorf, de Radelfingen, de Granechen (Granges), de Trachselwald, qui ne sont sûrement pas des doyens 3 . Dans la Suisse romande, hormis le cas de Nugerol, le mot plébain n’est pas employé.
Le curé.
Notons enfin que dans la première moitié du treizième siècle, le curé d’une paroisse dans le diocèse de Lausanne est appelé capellanus, quelquefois aussi sacerdos ou presbyter.
Jamais le cartulaire de Lausanne n’appelle curatus le chef d’une paroisse, tandis que nous pouvons y puiser à pleines mains les preuves que le terme capellanus est employé dans ce sens. On trouvera, par exemple 4 , la définition des obligations du chapelain de Vevey envers le chapitre : le chapelain est bien le chef de la paroisse. De même à Lausanne les obligations du chapelain de la Sainte-Croix et de celui de Saint-Pierre 5 sont bien celles d’un curé. En 1242, un conflit éclate entre le curé de la Sainte-Croix et celui de Saint-Paul au sujet de la juridiction sur le Mont : les deux chefs de paroisses se nomment chapelains 6 . Cet acte mentionne le chapelain de la Sainte-Croix Pierre de Dommartin. Le même chapelain est mentionné dans un acte de 1251 avec son vicaire Jean de Vufflens 7 . En 1256, Pierre de Sainte-Croix /162/ est enfin appelé curé 1 et il l’est ainsi constamment jusqu’en 1267.
Le terme de sacerdos équivaut à celui de capellanus et semble lui être antérieur. On peut en juger par un acte du cartulaire de Hautcrêt 2 , en date de 1207, qui montre le sacerdos de Compengie (ou Villeneuve) à la tête de la chapelle de Compengie, laquelle dans le même document se révèle comme église paroissiale. Dans le cartulaire de Lausanne, sacerdos est aussi employé plusieurs fois pour chapelain ou curé. Ainsi, lorsqu’on fixe les redevances de l’église d’Yvonand 3 , les devoirs du curé de Saint-Prex 4 . Mais ici une distinction est à faire : le chef de la paroisse est Pierre d’Eschicens, sacerdos de Saint-Prex; parmi les témoins de l’acte figure Jean de Saint-Prex, sacerdos. Placé avant le nom, — comme pour miles, — sacerdos signifie chef de la paroisse; placé après, il peut indiquer simplement la famille ou la localité. Falco de Jolens, sacerdos, est le même que Falco, capellanus de Jolens 5 . Le Livre des donations d’Hauterive paraît bien employer le mot sacerdos dans le sens de curé 6 . De même le cartulaire de Montheron 7 .
Le mot presbyter peut avoir le même sens, mais cela est beaucoup moins certain. Le sacerdos Pierre de Saint-Cierges se nomme dans le même acte Pierre, presbyter de Saint-Cierges 8 . De même Cono est sacerdos ou presbyter de Saidor; Pierre est sacerdos ou presbyter /163/ d’Avenches; Ponce, sacerdos ou presbyter de Saint-Symphorien de Chexbres 1 . Mais on ne peut affirmer, — quoique la chose soit très vraisemblable, — qu’il s’agisse bien du chef de la paroisse.
A partir de 1240, nous trouvons souvent incuratus. Ainsi, Pierre, incuratus de l’église de Jolens en 1263 2 ; Ulric, incuratus de Saint-Martin de Cressier, et Rodolphe, incuratus de Curtilles en 1242; Jean, incuratus de Saint-Maurice de Nugerol en 1266 3 . Mais dès 1256, comme nous l’avons vu plus haut, le terme curatus est employé et finit par prévaloir.
Un acte de 1140 mentionne encore le parochialis vir [ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ], qui paraît être un curé 4 .
Toutes ces désignations sont celles des clercs. Mais un particulier de Dommartin est appelé en 1232 Jordan Li Curi 5 ; l’expression était donc déjà courante à cette époque dans le peuple.
Doyens du douzième siècle 6 . | |
| 928 | Drogo et Vuinusus. |
| 1100 circa | Gérald. |
| 1111-1126 | Hugues, doyen de Sainte-Marie. |
| 1126-1162 | Girold Carbo. |
| 1127-1155 | Lurand. /164/ |
| 1127-1168 | Emenrad, doyen de Vevey. |
| 1127-1134 | Louis de Grandson. |
| 1127-1134 | Amalric. |
| 1137 | Guillaume. |
| 1138 | Girold, doyen de Belfaux. |
| 1144 | Turumbert (de Roveno). |
| 1144-1148 | Pierre de Pont. |
| 1147-1149 | Zacharie. |
| 1147-1176 | Guillaume de Blonay († 1195). |
| 1154-1157 | Guillaume, prieur de Saint-Maire (doyen de Thierrens ?). |
| 1155 | Berold. |
| 1155-1161 | Nantelme, neveu de l’évêque Amédée. |
| 1157-1185 | Otton de Crissier, doyen de Sainte-Marie. |
| 1168 | Uldric de Font. |
| 1168 | Gui de Durnes. |
| 1173 | Conon, doyen de Seedorf. |
| 1177-1180 | Nantelme d’Ecublens. |
| 1177-1180 | Pierre Bovon, ou Bos. |
| 1177 | Ponce, doyen de l’Eglise de Lausanne. |
| 1179-1180 | Thierry Newel, de Neuchâtel. |
| 1180 | Conon, doyen d’Ecuvilens. |
| 1180 | Etienne. |
| 1182 | Hugues, doyen de Fribourg. |
| 1190 | Raymond (de Fonz), doyen de Fribourg. |
| 1192 circa | Enguicius Dapifer. |
| 1196 | Burcard, doyen de Neuchâtel. |
Doyens de Lausanne. | |
| 1111-1126 | Hugues, doyen de Sainte-Marie (?) |
| 1144-1148 | Pierre de Pont (?) /165/ |
| 1154-1157 | Guillaume, prieur de Saint-Maire. |
| 1157-1185 | Otton de Crissier, doyen de Sainte-Marie. |
| 1192-1209 | Enguicius Dapifer. |
| 1224-1240 | Pierre de Fruence. |
| 1244-1275 | Henri de Fruence. |
| 1275-1305 | Pierre de Saint-Jeoire. |
| 1307 | Humbert. |
| 1313-1336 | Guillaume dou Freyney. |
| 1337-1359 | Jean. |
| 1359 | Uni à la mense épiscopale. |
| 1277 | Henri de Cormondrèche, de Neuchâtel, vice-doyen. |
Doyens d’Avenches 1 . | |
| 1138 | Guillaume (?) |
| 1249 | Rodolphe de Mont. |
| 1257 | Guillaume de La Sarraz. |
| 1276-1290 | Borcard Mastin. |
| 1297-1302 | Jean d’Allinges. |
| 1306-1334 | Jaques de Menthon. |
| 1334-1350 | Pierre Franceys. |
| 1351-1379 | Pierre de Laubegg. |
| 1401 | Jean de Prangins. |
| 1466-1477 | Girard Muret (Sanderey). |
| 1488 | Girard de Dompierre. |
| 1527 | Rodolphe Bouvier. |
| 1528 | Jean Heffelen, curé de Balm. /166/ |
Doyens de Soleure ou de Saint-Imier. | |
| 1179-1180 | Thierry de Neuchâtel. |
| 1213 | Burcard. |
| 1233-1256 | André de Chardonne. |
| 1270 | H. |
| 1288 | Jaques de Bottens. |
| 1306 | Aymon (Séchal de Blonay ?). |
| 1323-1331 | Jean de Saint-Laurent. |
| 1335-1338 | André (de Buffavant ?). |
| 1364 | Jean Schambo. |
| 1365 | Pierre, curé de Bienne. |
| 1421 | Jean Paindavoine. |
| 1449 | Guillaume de Mozellis. |
| 1529 | Jean Musard. |
| 1257 | Jean, vice-doyen. |
| 1297 | Conon, curé de Bienne, vice-doyen. |
| 1344 | Ulric, curé d’Anet, vice-doyen. |
| 1348 | Nicolas, curé de Fenin, vice-doyen. |
| 1363 | Mermet, vice-doyen. |
Doyens de Vevey. | |
| 1127-1167 | Ermenrad. |
| 1200-1215 | Guillaume d’Ecublens, trésorier. |
| 1224-1228 | Jaques de Grallie. |
| 1230 | Louis Pittet. |
| 1238 | Ulrich de Chexbres. |
| 1243-1244 | Rodolphe (de Fruence ?). |
| 1271 | Pierre d’Oron. |
| 1276-1309 | Girard d’Oron. |
| 1310-1339 | Hugues de Champvent. /167/ |
| 1339 | Uni à la mense épiscopale. |
| Un vice-doyen est mentionné en 1291. | |
| 1300 | Thomas Carpin, vice-doyen. |
| 1508 | Perronet Pauli, vice-doyen et vice-official. |
| 1536 | Michaud, vice-doyen. |
Doyens de Neuchâtel. | |
| 1196 | Burcard. |
| 1239-1250 | Otton de Grandson. |
| 1293-1319 | Richard de Saint-Martin. |
| 1321-1339 | Guillaume de Lutry. |
| 1339 | Rodolphe de Rossillon. |
| 1339-1347 | Guillaume de Bonvillars. |
| 1355-1360 | Jean. |
| 1394-1398 | Henri de Penthéréaz. |
| 1417 | Pierre. |
| 1447-1455 | Etienne Garnier. |
| 1461-1462 | Jean de Trille. |
| 1468-1474 | Nicod Pittet, curé d’Essertines. |
| 1485-1502 | Claude Sapientis ou Savioz. |
| 1524-1526 | Jaques Moine, doyen d’Orbe. |
| 1531-1532 | Claude de Prez. |
| 1360 | Girard de Concise, vice-doyen. |
Doyens d’Outre-Venoge. | |
| 1180 | Nantelme d’Ecublens (?). |
| 1222 | Nicolas d’Yens. |
| 1232-1244 | Nicolas de Chavornay. |
| 1254 | Pierre de Roche. |
| 1287-1308 | Nicolas de Greysie, chanoine de Genève. |
| 1313-1340 | Etienne Marchand d’Aubonne. /168/ |
| 1340 | Uni à la prévôté de Lausanne. |
| 1508 | Urbain du Solier, vice-doyen. |
Doyens d’Ogo. | |
| 1250 | Girold Dapifer, sacristain. |
| 1261-1267 | Jean d’Oron. |
| 1302-1320 | Aymon d’Estavayer. |
| 1320-1341 | Richard d’Estavayer. |
| 1344-1346 | Henri de Bussy. |
| 1346 | Jean de Corberettes. |
| 1353-1355 | Guillaume de Châtillon. |
| 1411 | Pierre Roset. |
| 1428-1430 | Guillaume Cochard. |
| 1473 | Claude Porchet. |
| 1515 | Laurent Cinquensod. |
| 1302-1314 | Pierre, curé de Bulle, vice-doyen. |
Doyens de Fribourg. | |
| 1137 | Guillaume ? |
| 1138 | Girold, doyen de Belfaux. |
| 1173 | Conon, doyen de Seedorf. |
| 1180 | Conon, doyen d’Ecuvilens. |
| 1182 | Hugues, doyen de Fribourg. |
| 1190 | Raymond (de Fonz). |
| 1227 avant | Girold de Goumœns ? |
| 1239-1242 | Joseph, sous-chantre. |
| 1253-1257 | Aymon de Ayma. |
| 1264-1265 | Pierre. |
| 1346 | Jaques de Vilar (vice-doyen 1313, 1327). |
| 1347-1349 | Jean de Corberettes. |
| 1360 | Jean de Mollens. |
| 1363 | Pierre Vaucher. /169/ |
| 1395-1396 | Pierre. |
| 1420 | Pierre Vouthey. |
| 1461-1465 | Jaques Grancier. |
| 1507 | Guillaume Borgey. |
| 1509-1525 | Théobald Arsent. |
| 1311 | Walter de Bœsingen, curé, vice-doyen. |
| 1313-1327 | Jaques de Vilar, curé de Courtion, vice-doyen. |
| 1521 | Guillaume de Praroman, vice-doyen. |
| 1521 | Pierre Bourquinet, vice-doyen. |
Doyens de Berne ou de Könitz. | |
| 1233 | Me Bandin, doyen de Könitz. |
| 1221-1230 | Pierre, doyen et prévôt. |
| 1244 | Jean, doyen. |
| 1257-1262 | Me Gautier, archidiacre de Könitz. |
| 1265-1266 | Jean, doyen. |
| 1276-1295 | Bovon Southey. |
| 1320 | Jean de Corbières. |
| 1313 | Guillaume d’Oron. |
| 1321-1337 | Perrod de Pont. |
| 1337-1341 | Jean, curé de Wimmis, vice-doyen. |
| 1345-1358 | Pantaléon de Rumlingen. |
| 1361 | Otton d’Endlisberg. |
| 1363-1364 | Conon de Roche. |
| 1365 | Thomas de Thierachern. |
| 1395 | Nicolas de Waldenbourg. |
| 1445 | Constantin Otto, doyen de Könitz. |
| 1447-1448 | Nicolas Korbers. |
| 1516-1526 | Louis Lœblin. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ] | |
/170/
LE CHAPITRE
DE L’INSTITUTION DU CHAPITRE
Dans la Cathédrale de Lausanne, M. le curé Dupraz a fait un historique excellent du chapitre de Notre-Dame. Nous y renvoyons nos lecteurs, nous bornant à quelques remarques.
Nous ne savons rien du conseil de l’évêque de Lausanne jusqu’au neuvième siècle. Le cartulaire de Notre-Dame dit bien à la vérité 1 que Marius donna au chapitre son alleu à Marcennay près de Dijon, mais il ne fait que rapporter un fait de mémoire et ne reproduit pas la formule de donation. Il n’existait pas en effet de chapitre à l’époque de Marius et le clergé local n’avait pas de biens indépendants de ceux de l’évêque. A notre avis, la donation de Marius fut faite à l’église cathédrale elle-même, dont au treizième siècle le chapitre gérait les biens, et c’est dans ce sens qu’il faut entendre l’expression du cartulaire.
Thomassin nous montre que le conseil de l’évêque était primitivement formé des prêtres et des diacres de la ville /171/ épiscopale, auxquels s’ajoutaient dans les circonstances solennelles les prêtres des campagnes 1 . Ces prêtres avaient chacun sa fonction propre dans l’église, dans l’école épiscopale ou auprès de l’évêque. Il est à peu près certain qu’ils ne vivaient pas en communauté au moment de la réforme religieuse de la seconde moitié du huitième siècle. Cette communauté fut établie au début du siècle suivant à Lausanne, probablement par l’évêque Frédaire que l’on voit bénéficier des faveurs de Louis-le-Débonnaire, protecteur des congrégations de chanoines.
De l’origine des biens du chapitre.
Le cartulaire de Lausanne indique tout au long quelles étaient au début du treizième siècle les possessions du chapitre. Pour un certain nombre d’entre elles le donateur est nettement déterminé.
C’est l’empereur Louis le Débonnaire pour le village de Daillens; l’évêque Magnère pour le domaine d’Ecublens, Tolochenaz et Denges; l’évêque Hugues pour les possessions de Crans, de Riaz et d’Albeuve; c’est le comte Reginold et le prêtre Amico pour les villages de Dracy et de Marcy qui formèrent plus tard le bourg de Saint-Prex, etc.
Pour d’autres terres, et parmi elles les plus importantes, nous ne connaissons pas les noms des bienfaiteurs. Les principales propriétés du chapitre étaient à Dommartin, à Saint-Prex, à Essertines, à Vevey, à Vuarrens, à Crissier, ainsi qu’à Lausanne (bourg de /172/ Saint-Laurent). Le cartulaire ne nous renseigne avec précision que sur le domaine de Saint-Prex.
Pour Essertines, Crissier, Vuarrens, pour le bourg de Saint-Laurent à Lausanne 1 , nous ne pouvons pas avancer la moindre conjecture. Il est seulement évident que les donations enregistrées par le cartulaire pour ces localités ne se rapportent qu’à des terres secondaires, le domaine essentiel ayant été constitué antérieurement. C’est le cas notamment pour Essertines où le chapitre a une situation particulièrement privilégiée, puisque, de même qu’à Dommartin et à Saint-Prex, l’évêque n’a rien à y voir.
Pour Dommartin, le cartulaire reproduit un acte de 908 2 où l’on voit que le roi de Bourgogne possède le village et la forêt de Dommartin et qu’il reconnaît à l’évêque un droit d’usage dans les forêts du Jorat. Il n’est plus question ensuite de cette région pendant deux siècles. Puis nous voyons que les sires de Goumoëns tiennent la foresterie du Jorat en fief de l’évêque 3 , tandis que le territoire de Dommartin, qui comprend plusieurs villages, appartient au chapitre. Le domaine capitulaire de Dommartin touche à la seigneurie de Bottens qui est un fief de l’évêque. Un document de 1160 nous parle d’une terre de Vilar-Tiwen, qui est in territorio de Dommartin 4 . Or ce Vilar-Tiwen, aujourd’hui Vilaret, est au midi de Bottens, tandis que Dommartin est au nord. Il faut par conséquent admettre que le territoire /173/ de Dommartin a dû englober à un moment donné Bottens, puisqu’il s’étendait au delà.
De cet ensemble nous croyons pouvoir conclure que le fisc royal de Dommartin est devenu plus tard propriété de l’église de Lausanne, que l’évêque et les chanoines se le sont partagé, ces derniers gardant le mandement de Dommartin, le premier retenant Bottens et la foresterie du Jorat qu’il inféoda.
Il n’est pas impossible qu’il faille voir aussi une concession royale à l’origine du droit de propriété que le chapitre avait sur les églises de Vevey, d’Orbe et de Chavornay et leurs dépendances, puisque nous savons que ces trois localités étaient des résidences royales. Nous savons d’autre part que l’évêque a été anciennement le seigneur temporel non seulement d’Avenches, de Curtilles et de Bulle, mais encore de Moudon, d’Yverdon et en partie de Vevey, c’est-à-dire des principales villes du pays. Il n’est pas téméraire, nous semble-t-il, tout en tenant compte des domaines acquis de Rodolphe de Rheinfelden, de faire remonter à la concession du comté de Vaud en 1011 le droit de propriété de l’évêque sur ces villes, comme nous avons pensé pouvoir le faire aussi pour le bourg de Saint-Pierre à Lausanne 1 .
Nous nous trouvons donc, en dernière analyse, en situation d’attribuer à la munificence royale de Rodolphe III le fonds principal des propriétés tant de l’évêque que du chapitre de Lausanne. Mais comment la répartition s’est-elle faite ? Est-ce qu’à un moment donné la mense épiscopale ne faisait qu’une avec la mense capitulaire et que /174/ la séparation ne s’est faite que postérieurement à 1011 ? Mais nous voyons que les évêques Magnère et Eginolphe, en 964 et 972, ont fait des donations aux chanoines, d’où l’on pourrait conclure que la séparation des menses est antérieure, si l’on ne devait tenir compte du fait que les biens cédés sont chaque fois des biens personnels de l’évêque 1 .
Dans toutes les libéralités du neuvième et du dixième siècle on spécifie qu’elles sont faites pour la réparation de l’église, le luminaire, l’entretien des clercs, frères ou chanoines occupés au service divin. Faut-il entendre que ces biens étaient administrés par l’évêque ? Nous le croyons assez volontiers. L’évêque était le recteur de l’église, ce qui donne le sens d’administrateur, tandis que le prévôt n’était chargé que de la discipline. D’autre part, on verra plus loin que l’office de trésorier du chapitre avait été créé par l’évêque lui-même et non par les chanoines, ce qui fait supposer qu’à l’origine le prélat avait la haute main sur les finances de l’église Notre-Dame.
Si notre supposition est exacte, il y aurait eu au neuvième et au dixième siècle communauté de biens entre l’évêque et les chanoines. Cette indivision aurait cessé au onzième siècle lorsque la vie commune se fut de nouveau complètement relâchée. Les largesses de Rodolphe III purent contribuer à la séparation des menses et à l’établissement des prébendes personnelles. Ce ne fut sans doute pas l’œuvre d’un jour, mais celle d’années et de circonstances multiples sur lesquelles nous n’avons d’ailleurs aucun renseignement. /175/
Quoiqu’il en soit, il est certain que la constitution de la mense capitulaire est essentiellement un acte de la libéralité de l’évêque, libéralité forcée ou non, peu importe. Et, au début, les abandons de biens de la part de l’évêque ne pouvaient être absolument définitifs. Il devait y avoir, il y eut longtemps encore du flottement. Pour ne citer qu’un exemple, en 1160 l’évêque Landri enlevait l’église Saint-Etienne à Lausanne aux chanoines de Notre-Dame pour la donner à ceux de Besançon. En 1182 l’évêque Roger l’avait rendue aux chanoines de Lausanne, mais leur avait par contre repris l’église Saint-Paul qu’ils possédaient en 1173 1 .
De la nomination des chanoines.
A l’origine l’évêque choisissait librement les clercs desservant l’église cathédrale et les gouvernait. Les textes du neuvième et du dixième siècle le qualifient de recteur soit de l’église, soit des frères ou chanoines qui la desservent. Il paraît même que ce choix des chanoines par l’évêque dura pendant longtemps et qu’il n’avait pas encore pris fin à l’aurore du treizième siècle. Nous voyons en effet qu’en 1192 la sentence de l’abbé de Cherlieu reproche à l’évêque Roger d’avoir décanonisé trop rapidement le clerc Rodolphe de Gruyère 2 . L’arbitre ne reproche pas à l’évêque d’avoir privé ce clerc de son canonicat, mais seulement de l’avoir fait suivant une procédure par trop sommaire. Or, si l’évêque pouvait retirer à un clerc son canonicat, nous pouvons sans trop de témérité en conclure qu’il avait aussi le droit de le lui conférer. /176/
Le cartulaire de Notre-Dame ne mentionne l’installation que d’un seul chanoine, Jean de Blonay, sans indiquer comment la nomination s’est faite. Ce silence ne doit pas nous étonner. Le cartulaire est avant tout un terrier et s’il enregistre autre chose que des acquisitions et des reconnaissances de cens, c’est lorsque le chapitre a été mêlé à de graves conflits, tels que ceux causés par l’élection des évêques. Apparemment la nomination des chanoines ne souleva aucun différend pendant la prévôté de Conon d’Estavayer 1 . Notons seulement dans la mention de Jean de Blonay un petit détail. Il est dit que le nouveau chanoine était âgé de dix-huit ans. Il semble que cette indication soit la constatation d’un fait anormal et renferme un blâme discret. Dix-huit ans n’est pas un âge canonique, et apparemment, en recevant au chapitre ce jeune homme, l’évêque avait dérogé à la règle. Plus tard la règle souffrit bien d’autres exceptions.
Les textes du treizième siècle relatifs au mode de nomination des chanoines manquent. Il en est de même pour la plus grande partie du quatorzième. Le Livre rouge, qui est en quelque sorte un mémorial du Chapitre pour cette période, est muet sur ce point. Mais nous pouvons dans une certaine mesure suppléer à cette lacune. Le chapitre, qui avait obtenu vers 1385 de l’antipape Clément VII une exemption complète de la juridiction épiscopale, avait certainement déjà soustrait à l’évêque la nomination de ses membres. De fait nous possédons l’acte de nomination du chanoine Jaques de Colombier, qui fut élu le /177/ 15 mai 1378 en remplacement de Jean de Fiez, décédé. L’élection est faite par le chapitre présidé par l’évêque 1 . Nous savons d’autre part qu’en 1359 eut lieu un accord entre l’évêque Aymon de Cossonay et les chanoines au sujet de l’organisation intérieure du chapitre; nous n’avons qu’un détail de cet accord 2 , qui ne touche pas à la question actuelle, mais il est bien vraisemblable qu’on régla aussi celle-ci.
Le chapitre ne devait pas rester longtemps souverain maître de son recrutement. Rome vint limiter ses pouvoirs. Déjà au treizième siècle les papes s’étaient réservé la collation des bénéfices dont les titulaires étaient morts à Rome ou avaient résigné entre les mains du souverain pontife ou encore avaient été appelés par lui à un autre poste. Déjà, malgré quelques protestations, les papes avaient donné des bénéfices dans d’autres circonstances. Au quatorzième siècle ce qui était alors l’exception devint la règle. Le pape s’attribua, pour des motifs fiscaux essentiellement, la nomination de toutes les dignités épiscopales et abbatiales auxquelles était attaché un revenu de plus de deux cents florins, ainsi que la nomination des chanoines 3 . Ou plutôt la cour de Rome distribuait des lettres de provisions, par lesquelles elle invitait le chapitre à mettre en possession du canonicat et de la prébende, à la première vacance, le clerc X. Et comme elle distribuait en nombre des lettres de provisions, à chaque vacance, il se présentait plusieurs candidats entre lesquels le chapitre choisissait. M. le curé /178/ Dupraz a donné à ce propos plusieurs exemples typiques 1 . Parfois le candidat évincé réclamait à Rome. C’est ainsi qu’en 1483 André de Layens disputait à Jean de Thoissy son canonicat 2 , ce qui ne l’empêcha pas au surplus d’être débouté de ses prétentions et de mourir simple chapelain de la cathédrale. En 1501, François de La Faverge disputait de même à Gui de Prez son canonicat et l’office de la chantrerie 3 .
On sait qu’il n’était pas nécessaire d’être prêtre pour jouir d’un canonicat. Cependant la règle portait que seuls les chanoines engagés dans les ordres majeurs avaient une stalle au chœur et voix au chapitre. Cette règle ne paraît pas avoir été sérieusement observée à Lausanne. Toutefois c’est peut-être à cela qu’il faut attribuer le fait constaté par M. Dupraz que souvent n’assistent pas au chapitre des chanoines qui venaient de prendre part aux offices.
Le cartulaire de Lausanne rappelle une ancienne règle d’après laquelle il devait y avoir au chapitre dix prêtres, dix diacres, — pourvus ainsi des ordres majeurs, — et dix sous-diacres 4 . Jusqu’en 1226 même tous les actes publics font cette distinction et à partir de cette date, au contraire, elle est rigoureusement effacée, les chanoines ne sont plus mentionnés que suivant l’ordre d’ancienneté. Evidemment ce changement est dû à une décision formelle. Nous ne croyons pourtant pas que la distinction ait été abolie. Le 1er juillet 1359 l’évêque Aymon de /179/ Cossonay fit avec le chapitre un nouveau règlement intérieur portant entre autres que, afin d’accroître la solennité des offices à la cathédrale, sur les trente prébendiers de l’église de Lausanne, dix devront être prêtres, entre autres, dit l’acte, l’évêque, le prévôt et le prieur de Saint-Maire 1 . Enfin, en 1534, nous trouvons en tête des comptes du célérier François des Vernets 2 la liste des trente chanoines répartis, suivant l’ancienne règle, en dix prêtres, dix diacres et dix sous-diacres 3 . Nous devons toutefois ajouter que les listes de présence aux offices dressées par les johannistes montrent que l’un où l’autre des chanoines qui figurent dans ce rôle au rang des diacres et des sous-diacres étaient prêtres 4 . La règle, si tant est qu’elle subsistât encore, n’était pas scrupuleusement observée et lorsque les manuaux du chapitre du seizième siècle mentionnent la nomination des chanoines, /180/ ils ne disent que par exception l’ordre auquel ils appartiennent.
Au surplus là n’est pas l’important. Ce qui est plus intéressant, c’est de savoir dans quels milieux le chapitre se recrutait. Les listes qui suivent permettront d’en juger. Bornons-nous ici à quelques observations générales. Nous connaissons les familles des chanoines dès le commencement du douzième siècle et les premiers noms qui viennent sous la plume sont Aubonne, Gruyère, Faucigny, Grandson, Blonay, Goumoëns, qui appartiennent à des familles souveraines, et d’autres, les Carbo et les Dapifer, qui sont ceux de puissantes familles lausannoises.
La situation est la même jusqu’au milieu du treizième siècle. Le chapitre de Lausanne se recrute parmi les plus grandes familles seigneuriales du pays de Vaud, avec un certain noyau appartenant au rayon local de la capitale. Depuis 1250 les familles de dynastes tendent à s’affaiblir et à s’éteindre et dès ce moment aussi nous voyons pénétrer dans le chapitre des représentants de familles nobles de second rang, des donzels.
Vers la fin du quatorzième siècle, la composition du Chapitre se modifie de nouveau. L’élément purement vaudois, absolument prédominant jusqu’alors, commence à perdre du terrain. Nous avons vu plus haut 1 que la maison de Savoie, qui a poursuivi avec une remarquable habileté son plan d’accaparement du pays de Vaud, s’est efforcée aussi de mettre la main sur le clergé de la cathédrale. La liste chronologique que nous publions plus /181/ loin montre que l’influence savoyarde parmi les chanoines de Lausanne ne cesse de grandir.
On remarque en outre, à partir du quatorzième siècle, des traces d’infiltration étrangère. C’est ainsi qu’au milieu du quatorzième siècle, spécialement sous l’épiscopat d’un prélat venu du Quercy et résidant à la cour papale d’Avignon, Geoffroi de Vairols, figurent au chapitre de Lausanne Pierre de Bonchamp, Jean de Lissiac, Guillaume de Gondours, Gilles de Crémone, Hermann de Cologne, Guillaume de Blockuys, Pierre de Lestrade, Etienne Gallopin de Lyon, etc. Au quinzième et au seizième siècle, par le fait des lettres de provisions données parfois à des personnages de la cour pontificale, plusieurs chanoines furent Italiens; l’un, Mercure Vouivra, fit une brillante carrière. Ces nominations n’étaient d’ailleurs pas les plus contestables. Le prélat de la cour de Rome nommé chanoine de Lausanne défendait auprès du pape et de la chancellerie les intérêts du chapitre de Notre-Dame.
[ NB : Voir corrections et additions, p. 472. ]
Ce sont là du reste des exceptions. Dans l’ensemble, le chapitre était ou vaudois ou savoyard 1 et il faut se souvenir que la scission qui existe entre le pays de Vaud et la Savoie ne date que de la Réforme, que dans les deux pays la race est la même et que durant tout le moyen âge il y a entre eux des relations étroites, une grande communauté de religion, d’intérêt et de sang. Un chapitre savoyard n’est donc pas à proprement parler un clergé étranger et lorsque nous voyons le Conseil de la ville de Lausanne se plaindre de l’invasion des /182/ étrangers 1 , n’oublions pas qu’il s’agissait avant tout pour les conseillers d’assurer des canonicats à leurs fils. Les chanoines originaires de Lausanne, tels que les Ravier, les Praroman et les Blanc, ne sont pas ceux qui au moment de la Réforme ont montré le plus de courage moral. Ce sont ceux-là précisément qui ont le plus suivi le courant.
Dans son étude sur la Cathédrale de Lausanne, M. le curé Dupraz dit que le chapitre de Lausanne se recrutait exclusivement dans la noblesse. C’était en effet le cas pour le plus grand nombre. La règle n’était cependant pas observée rigoureusement. Au treizième siècle les chanoines du Bourg et Mastin appartiennent à la bourgeoisie de Lausanne et l’on peut citer plusieurs exemples semblables dans la suite. Gui de Bélême au quatorzième siècle, Henri de Montherand au quinzième étaient fils de commerçants lausannois. Jean de La Roche était fils d’un apothicaire. Les Sibillon, les Blanc, les Cinquensod étaient de même de simples bourgeois de Lausanne 2 .
[ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ]
L’évêque et le chapitre.
Le chapitre est, dans son principe, le conseil habituel de l’évêque, en même temps que le clergé chargé de la desservance de la cathédrale. Une charte de 908 nous montre l’évêque Boson prenant conseil de son archidiaconé, soit du prévôt et des chanoines de Sainte-Marie, ainsi que des nobles présents 3 . Les siècles se succèdent et cette notion reste la même 4 . C’est du conseil des chanoines /183/ que l’évêque Amédée fait en 1154 une donation aux religieux de Hautcrêt 1 , et son successeur Landri fait en 1161 une autre donation aux mêmes religieux du consentement des chanoines, tout d’abord, puis des officiers laïcs de l’évêché 2 . En 1192 la sentence de l’abbé de Cherlieu ordonne à l’évêque Roger de remettre l’ordre dans l’Eglise au spirituel et au temporel par le conseil des chanoines dont il est le père et le frère 3 .
Mais à ce moment-là le chapitre est dans la main de l’évêque qui en nomme les membres et qui les révoque. Cette dépendance est dans la règle des conciles du IXe siècle 4 , qui prescrivent très clairement que l’évêque occupe dans le chapitre la même situation que l’abbé dans son monastère et il n’est pas exact de dire que les congrégations de chanoines de cette époque relevaient directement du pape. Primitivement les congrégations et ordres religieux dépendaient tous directement des évêques et lorsque, au dixième siècle, les papes commencèrent à placer sous leur juridiction immédiate les grands ordres, tels que celui de Cluny, les chapitres cathédraux étaient déjà complètement constitués sous la direction, le rectorat des évêques.
A la fin du douzième siècle le pape Alexandre III rappelait encore à un évêque, le patriarche de Jérusalem, que ne composant qu’un même corps avec les chanoines, dont il était le chef et eux les membres, il était surprenant qu’il prît conseil d’autres que d’eux et qu’il instituât des bénéficiers sans leur avis 5 . Telle était aussi la /184/ situation respective de l’évêque et du chapitre à Lausanne au début du quatorzième siècle, comme qu’on peut l’inférer de la conduite de Pierre d’Oron, mort en 1323. Mais déjà, à ce moment l’évolution qui aboutit à l’exemption complète du chapitre de la juridiction épiscopale était commencée.
On a beaucoup écrit sur les raisons de cette exemption. L’un des motifs les plus plausibles est que le choix de l’évêque étant souvent vicié au moyen âge par la pression des laïcs, l’évêque n’était pas aussi immuablement fidèle au Saint-Siège que les chapitres, et qu’en outre la politique de ces derniers corps se perpétuant sans cesse, était plus suivie que celle de l’évêque, qui pouvait changer à chaque nomination d’un nouveau prélat. De là le désir du Saint-Siège de s’attacher plus étroitement un corps permanent et fidèle. Cela est vrai peut-être. Mais il y a aussi une raison plus naturelle, plus simple et d’essence plus religieuse.
L’évêque, chargé de la direction du diocèse tout entier, avait dû abandonner au prévôt la surveillance particulière du chapitre et le droit de correction. L’usage prévalut très naturellement qu’il ne pouvait exercer ce droit de correction qu’en cas d’insuffisance de l’action du prévôt. Cependant, à la fin du douzième siècle, le droit de l’évêque de Lausanne restait entier. La bulle de Lucius III au chapitre en 1182 réserve formellement l’autorité du Saint-Siège et la juridiction épiscopale et en 1192 l’abbé de Cherlieu, arbitre entre l’évêque et le chapitre, dit au premier : « S’il y a quelque chose à corriger dans un chanoine ou dans le chapitre, avertissez-le d’abord paternellement. Corrigez ensuite plus durement et enfin, /185/ comme vous y êtes tenu par votre office, réprimez absolument la récidive. »
C’est à la fin du treizième siècle, et surtout au quatorzième, qu’apparaît, non seulement à Lausanne, mais dans toute la chrétienté, l’exemption totale des chapitres. Aux motifs indiqués, nous croyons devoir en ajouter un, le désir des papes d’Avignon d’accroître leurs ressources. Chaque concession papale était une source de revenu, et l’antipape Clément VII qui exempta le chapitre de Lausanne fut précisément l’un des pontifes les plus avides. Quoiqu’il en soit, après des vicissitudes que M. Dupraz a racontées 1 , le chapitre de Lausanne parvint à ses fins et, en 1453, Georges de Saluces abandonna définitivement ses droits. Guillaume de Varax tenta de revenir sur les concessions faites par son prédécesseur, mais en 1464, le 7 mars, l’archevêque de Besançon lui communiqua une bulle du feu pape Nicolas V confirmant l’accord de 1453 et chargeant les archevêques de Besançon et de Tarentaise de veiller à son exécution 2 .
En dehors des questions de juridiction, l’évêque avait d’autres relations avec le chapitre. Un auteur écrit : « S’agit-il de prendre des décisions intéressant tout le diocèse, l’évêque a le droit de convoquer le chapitre et de présider aux assemblées. Il n’en est pas de même si la délibération doit porter sur des questions qui ne concernent que les chanoines, par exemple la discussion des statuts du chapitre. En ce cas l’évêque n’est pas admis à la séance que préside le prévôt ou à son défaut le chantre. Quelquefois les évêques, afin de pouvoir en tout temps assister aux assemblées capitulaires, obtenaient /186/ qu’une prébende fût unie à la mense épiscopale; alors ce n’était plus comme évêques, mais comme chanoines, qu’ils prenaient part aux délibérations et qu’ils avaient droit de voter. C’est une question controversée de savoir si, en pareille circonstance,, l’évêque doit présider l’assemblée ou prendre rang après le président 1 . »
Les statuts que fit l’évêque Pierre d’Oron peu avant de mourir, ceux qu’Aymon de Cossonay fit le 1er juillet 1359, montrent qu’à cette époque l’évêque comme tel coopérait encore à la réglementation intérieure du chapitre. Les statuts de 1359 sont particulièrement caractéristiques, puisqu’ils n’ont trait qu’à la discipline intérieure. Ils portent en effet sur deux points. Tout d’abord, des trente chanoines dix devront être prêtres. Puis aucun prêtre, s’il n’est chanoine, ne pourra célébrer la messe dans la cathédrale à moins qu’il n’ait assisté aux matines 2 . C’est après mûre délibération que l’évêque et les chanoines (le prévôt Rodolphe de Rossillon étant présent), prennent ces décisions.
Plus tard, au quinzième et au seizième siècles, les manuaux du chapitre disent régulièrement que l’évêque ne prend part aux délibérations qu’en tant que chanoine et il siège à son rang de prieur de Saint-Maire. M. Dupraz a raconté comment tout un conflit s’était produit en 1510 parce que l’hebdomadier du chapitre avait cru devoir mettre le nom de l’évêque en tête d’un tableau au lieu de le placer à son rang de chanoine 3 .
Quant au canonicat, l’évêque en jouissait sûrement au douzième siècle. La sentence de 1192 montre que l’évêque /187/ Roger tenait de la prébende de Tolochenaz et elle ajoute : « Les oblations du grand autel (de la cathédrale) ont toujours été aux chanoines et doivent l’être encore. Et c’est pourquoi vous n’y devez avoir rien, si ce n’est qu’en tant que chanoine. » En 1230, les chanoines obligèrent même l’évêque Boniface à prêter un serment spécial en qualité de chanoine et le prélat jouit de la prébende de Saint-Prex qu’il partageait avec le sacristain Girold Dapifer.
Lorsqu’en 1397 le prieuré de Saint-Maire fut uni à la mense épiscopale, l’évêque abandonna au chapitre son canonicat propre pour ne garder que celui dont le prieur jouissait de droit, et c’est pour cela que nous le voyons dès lors figurer au chapitre uniquement en qualité de prieur de Saint-Maire.
Au quinzième siècle, nous nous trouvons en présence de la situation suivante :
Le chapitre administre la cathédrale et ses possessions en dehors de toute intervention de l’évêque qui n’a aux assemblées que les droits d’un simple chanoine. Avant même l’accord de Georges de Saluces, le chapitre est armé contre l’évêque de Lausanne par son droit de recours auprès de l’évêque d’Aoste, que le Saint-Siège a institué juge ou conservateur des privilèges des chanoines de Lausanne 1 .
L’évêque est de son côté plus ou moins indépendant du chapitre, qu’il ne consulte plus en temps ordinaire au sujet de l’administration du diocèse et de la concession /188/ des bénéfices, le chapitre ne reprenant ses droits d’administration que dans le cas de vacance du siège épiscopal. Toutefois, on constate que jusqu’à la fin l’évêque ne pourra faire aucune aliénation des biens de la mense épiscopale sans le consentement du chapitre.
Officiellement, donc, l’évêque et le chapitre sont deux corps qui ont tendance à s’éloigner de plus en plus l’un de l’autre. Mais laissons de côté les formules. Réduisons à leur juste valeur les cas de conflit, accidentels et passagers. La réalité nous montre que dans le cours ordinaire des choses la situation était très différente.
En fait, l’évêque, pris généralement parmi les chanoines, conservait son influence auprès de ses anciens collègues. Cette influence, il pouvait l’exercer constamment puisqu’il avait voix délibérative au chapitre et il ne se faisait pas faute d’en user. M. Dupraz a montré que plusieurs mesures disciplinaires prises par le chapitre l’ont été sur l’initiative d’Aymon de Montfalcon qui savait, à l’occasion, user même vis-à-vis des chanoines de ses droits de gardien suprême de la discipline.
D’autre part, si l’évêque ne consulte plus officiellement le chapitre qu’au synode, ses conseillers habituels, les vicaires généraux et l’official, sont pris généralement parmi les chanoines et parmi ceux qui ont le plus d’autorité. Par le fait même ces conseillers servent d’intermédiaire entre l’évêque et le chapitre. Ils maintiennent l’accord indispensable à la bonne marche de l’Eglise.
Ainsi la séparation profonde qui existe en théorie s’atténue-t-elle singulièrement dans la pratique et, au fond, rien ne prouve qu’au début du seizième siècle Aymon de Montfalcon ait eu sur le chapitre beaucoup moins /189/ d’autorité que l’évêque Roger n’en avait joui à la fin du douzième siècle.
Nous devons noter en terminant une intéressante manifestation du chapitre de Lausanne. Le lundi 2 décembre 1471 celui-ci reçut en séance Louis de Montoux, chantre d’Annecy et chanoine de Genève, envoyé par le chapitre de Genève. Celui-ci priait le chapitre de Lausanne de reformer et de renouveler les fraternités déjà faites précédemment entre eux. Il fallait conférer ensemble et envoyer au pape une ambassade pour faire confirmer les indulgences et privilèges des deux églises, les bulles d’exemption épiscopale et archiépiscopale (Vienne et Besançon), obtenir que la collation des bénéfices de moins de 25 livres tournois et autres soit faite d’abord à des gens du pays (patriotis), qu’on pût dévoluer des appels en troisième instance de certaines causes, non plus au siège apostolique, mais à des parties nommées, etc. 1
Le chapitre de Lausanne entra dans ces vues et chargea le chanoine Guillaume Mayor de négocier à ce sujet. Ce ne fut pas long. Le mercredi 8 janvier 1472 la fraternité fut renouvelée entre les chapitres de Lausanne et de Genève. Le lendemain tous les chanoines entendirent la lecture de l’accord et jurèrent tous d’observer la nouvelle fraternité. Le Manual du chapitre ne rapporte malheureusement pas les termes de cette alliance 2 .
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LES DIGNITAIRES DU CHAPITRE
Il faut distinguer entre le canonicat et la prébende. Le canonicat est un droit spirituel que confère l’admission d’un clerc au chapitre. Il donne le droit d’avoir une stalle au chœur et de siéger au chapitre avec voix délibérante si le chanoine a reçu les ordres majeurs 1 . La prébende est le droit à une partie déterminée des revenus du chapitre. C’est pourquoi les textes parlent de clercs mis en possession de leur canonicat et de leur prébende.
Cette distinction est également à faire en ce qui concerne les dignitaires du chapitre. Les offices de prévôt, de trésorier, de chantre et de sacristain ne consistent pas seulement dans l’accomplissement de fonctions déterminées, mais aussi dans la jouissance de revenus spéciaux, distincts de ceux de la prébende canonicale. Ces offices avaient été constitués et dotés à l’origine par les évêques, auxquels les titulaires devaient rendre hommage comme au seigneur dominant d’un véritable fief. Un autre office, celui de sous-chantre, avait été constitué et doté par l’évêque et le chapitre en 1210. Un autre encore, celui du /191/ « doyen de Valère, » était le résultat d’une donation spéciale faite en 1350.
En dehors de ces offices pourvus et dotés, il en existait d’autres pour lesquels le titulaire ne recevait pas de revenu. C’était celui du primicier, qui avait la surveillance de l’hôpital Notre-Dame, et ceux du célérier et du maître de fabrique, qui étaient les vrais administrateurs des biens du chapitre. Il y avait encore le juge spirituel et le juge temporel du chapitre, le secrétaire du chapitre, etc.
De tous ces offices, les uns, — ceux du prévôt, du trésorier, du chantre, du sacristain, du sous-chantre et du primicier, — étaient considérés comme des dignités et leurs titulaires en jouissaient jusqu’à leur mort. Les titulaires des charges effectives, telles que le doyen de Valère, le célérier et le maître de fabrique, probablement aussi les juges du chapitre, étaient soumis à réélection tous les trois ans.
Il existait encore autrefois un écolâtre (Albert au onzième siècle, Me Louis en 1240), mais la fonction disparaît au treizième siècle. D’autre part, le prieur du prieuré de Saint-Maire était d’office l’un des chanoines. Nous aurons par le fait même à nous en occuper.
Le prévôt.
Le prévôt est le chef du chapitre qu’il préside et sur les membres duquel il exerce une action disciplinaire. Il apparaît en 892 1 . Un acte de 906 2 montre que le prévôt et les chanoines forment le conseil de l’évêque ou son archidiaconé. L’expression fait supposer qu’à ce moment-là, /192/ comme dans plusieurs diocèses de France 1 , les fonctions d’archidiacre et de prévôt étaient réunies. Cependant le procès-verbal de l’élection de l’évêque Boson mentionne à la fois l’archidiacre Ragenfred et le prévôt Arembert et en 928 2 le prévôt Wagulfe signe un acte se rapportant à l’archidiacre Aymon décédé, sans que rien n’indique que l’un soit le successeur de l’autre. Le terme archidiaconé n’est employé qu’en 906.
Au neuvième siècle l’évêque nommait le prévôt. Plus tard cette nomination fut faite par le chapitre. En 1202 le prévôt de Lausanne, Conon d’Estavayer, est nommé par le chapitre sans intervention apparente de l’évêque. Ce droit du chapitre ne lui fut pas contesté dans les siècles qui suivirent, mais dès le quinzième siècle l’intervention de Rome limita singulièrement son exercice. En 1467 le prévôt Antoine Piochet étant mort à Genève, le chapitre lui donna un successeur dans la personne de Philippe de Compey. Mais un prélat romain, Gaspard de Theramo, réclama parce qu’il avait été investi de la prévôté par bulles papales et il exigea leur exécution. Le chapitre résista. Au bout de deux ans Philippe de Compey lui-même abandonna la partie moyennant une pension de 900 florins, et avec l’espoir d’être élu évêque. Théramo fut installé par procureur le 11 septembre 1469. Il n’exerça pas sa charge, mais en tira les revenus 3 . Plus tard, en 1520, le prévôt Nicolas de Wattenwyl ayant résigné ses fonctions entre les mains du pape, celui-ci le remplaça par Claude d’Estavayer 4 .
Quoique l’évêque n’eût plus d’autre droit dans la /193/ nomination du prévôt que celui qu’il tirait de sa qualité de chanoine, il conservait néanmoins quelque autorité propre. Conon d’Estavayer rapporte qu’une fois élu il fut conduit à la cathédrale au siège du prévôt, puis au palais épiscopal où il fut présenté à l’évêque Roger. Celui-ci le conduisit à la salle du chapitre où il le reçut comme son homme lige et lui donna le fief de la prévôté 1 . Le cérémonial de 1202 est à peu près le même que celui qui fut usité en 1462, le 22 juin, à la nomination d’Antoine Piochet, successeur de Martin Le Franc. Nous voyons qu’après son élection le prévôt fut conduit au chœur où il prêta serment et où il prit possession de son siège. Après quoi les chanoines l’accompagnèrent dans la salle capitulaire où sa place lui fut assignée en présence du bailli Antoine d’Illens, représentant l’évêque absent 2 .
Cette manifestation de l’évêque est d’autant plus caractéristique que celui-ci n’apparaît pas comme chef spirituel, mais comme seigneur temporel. C’est de celui-ci que le prévôt tient son office, soit ses revenus particuliers, à titre de fief, et la formule est la même, qu’il s’agisse de Conon d’Estavayer en 1202 ou de François de Lutry en 1533 3 . Cela montre clairement que les biens du prévôt étaient à l’origine un démembrement de la mense épiscopale. C’est aussi de l’évêque que, depuis 1340, le prévôt tenait en même temps les fruits de l’office de doyen d’Outre-Venoge.
On sait qu’au douzième siècle le prévôt de Lausanne, Arducius de Faucigny, était en même temps évêque de Genève. Le cumul des fonctions était donc admis déjà. /194/
Il semble cependant qu’un peu plus tard, lorsque Nantelme d’Ecublens fut nommé évêque de Sion en 1196, on ait considéré à Rome la charge de prévôt comme vacante, car le pape avait accordé des lettres de provisions au trésorier Berthold de Neuchâtel. Mais Nantelme recourut à Rome, qui chargea les abbés d’Hauterive et de Fontaine-André, ainsi que le prieur du Val-de-Travers, de trancher le conflit. La sentence fut défavorable à Nantelme, qui en appela. Sur quoi le pape Innocent III nomma en 1201 de nouveaux enquêteurs, les évêques de Bâle et de Belley, ainsi que l’abbé de Sainte-Marie 1 . Nous ne connaissons pas la sentence des arbitres. Il est probable qu’ils obligèrent les deux adversaires à se désister, car en 1202 Conon d’Estavayer fut élu prévôt, Nantelme restant à Sion et Berthold gardant son office de trésorier.
M. le curé Dupraz a dit comment au début de 1520 Nicolas de Wattenwyl fut remplacé par Claude d’Estavayer. Le Manual du chapitre sur lequel il s’est appuyé n’a pas rapporté tout ce qui s’était passé. Nous savons en effet que la résignation de Nicolas avait été précédée d’un procès en cour de Rome. D’après une analyse des archives de Turin 2 , l’auditeur de rote rendit le 24 octobre 1519 une sentence, « au sujet de la prévôté de Lausanne », entre le duc de Savoie et Jean Ginod, prévôt d’Aoste. Cette sentence portait que le suprême domaine de la ville de Lausanne appartenait au duc, ce qui était fort contestable; elle montre que c’est à la volonté du duc de Savoie que Claude d’Estavayer devait son élection. /195/
Liste des prévôts.
| 892-896 | Arembert. |
| 905 | Possessor. |
| 928 | Wagulfe. |
| 928 ? | Emmo. |
| 964-972 | Turimbert. |
| 1059 | Adalbéron. |
| 1127-1185 | Arducius de Faucigny. |
| 1185-1195 | Guillaume de Blonay. |
| 1196-1201 | Nantelme d’Ecublens. |
| 1202-1243 | Conon d’Estavayer. |
| 1245-1251 | Amédée de Genève. |
| 1252-1254 | Aymon de Genève. |
| 1255-1276 | Robert de Genève. |
| 1276-1284 | Henri de Grandson. |
| 1286-1304 | Aymon du Quart 1 . |
| 1317-1324 | Guillaume de Bonvillars. |
| 1330-1339 | Guillaume d’Estavayer. |
| 1339-1359 | Rodolphe de Rossillon. |
| 1360-1375 | Gui de Prangins. |
| 1375-1394 | Etienne Gallopin. |
| 1394-1398 | Guillaume de Bogie. |
| 1398-1405 | Jean de Bettens. |
| 1411-1412 | Jean Christin. |
| 1413-1443 | Henri de Roche. |
| 1443-1461 | Martin Le Franc. |
| 1462-1467 | Antoine Piochet. |
| 1467-1469 | Philippe de Compey. /196/ |
| 1469-1471 | Gaspard, de Theramo. |
| 1484-1485 | Georges de Macisnasco. |
| 1486-1487 | André de Provane. |
| 1493 av. 1497 | François de Colombier. |
| 1503-1511 | François de Viry. |
| 1512-1514 | Jean-Amédée Bonivard. |
| 1514-1520 | Nicolas de Wattenwyl. |
| 1520-1530 | Claude d’Estavayer. |
| 1530-1537 | François Mayor de Lutry. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Le trésorier.
Le second dignitaire du chapitre était le trésorier. Il avait, dit M. Dupraz, la garde générale du trésor, qui se composait plutôt des vases sacrés, des joyaux et autres semblables richesses que d’argent monnayé, et il avait aussi une clef du tronc de la chapelle Notre-Dame. On voit par un acte de 1236 qu’à ce moment-là les fonctions de trésorier et de sacristain n’étaient pas encore très nettement définies. Un arbitrage de l’archevêque de Besançon, Jean Algrin, attribua au sacristain la garde de la fabrique et des offrandes en sa faveur 1 . En 1213, le cérémonial d’installation du trésorier est exactement le même que celui du prévôt 2 .
Un autre acte de la même époque dit que l’office de la trésorerie était plus ancien que celui du chantre, et dans une contestation que le trésorier Jean de Salinis eut en 1526, — après cinquante-cinq ans d’exercice, — avec le chapitre, celui-ci refusa l’arbitrage de l’évêque Sébastien de Montfalcon, parce que l’office de la trésorerie /197/ avait été fondé par les évêques ses prédécesseurs et que Jean le tenait à titre d’homme-lige de Sébastien, dont il était au surplus le parent et le familier. Le chapitre reprocha même à l’évêque d’avoir parlé en secret au trésorier en séance 1 .
Signalons ici une ordonnance intéressante du chapitre, en date du 6 juillet 1341, au sujet des sceaux. Le grand sceau du chapitre était renfermé dans un coffre à trois clefs et trois serrures 2 . Le trésorier, le sacristain et le maître de fabrique avaient chacun une des clefs. Le trésorier, et en son absence le sacristain, en avaient la garde. De même pour les deux petits sceaux. Il fut stipulé que le trésorier ni le sacristain ne toucheraient rien des émoluments, mais le maître de la fabrique, procurateur et syndic Pierre de La Sarra, devait remettre annuellement 60 sols au trésorier 3 .
Sceau du chapitre en 1208, 1246, 1299 et 1526.
Liste des trésoriers.
| Av. 1147 | Pierre de Pont. |
| Av. 1149-1168 | Uldric de Font. |
| 1196-1212 | Berthold de Neuchâtel. |
| 1212-1221 | Guillaume d’Ecublens. |
| 1223-1255 | Guillaume de Grandson. |
| 1264-1274 | Guillaume de La Sarraz. |
| 1282-1296 | Guillaume de Cully. |
| 1296-1313 | Pierre d’Oron. |
| 1336-1337 | Pierre de Saint-Jeoire. |
| 1354-1355 | Aymon de Cossonay. /198/ |
| 1357-1383 | Jean Brinet. |
| 1384-1387 | Jaques d’Arenthon. |
| 1392-1411 | Richard George. |
| 1411-1421 | Thomas de Saint-Jeoire. |
| 1453-1471 | François de Fétigny. |
| 1471-1526 | Jean de Salinis. |
| 1529-1537 | Claude de Montfalcon. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Le chantre.
Le sceau du chantre en 1500.
Au douzième siècle et au treizième, les fonctions de chantre de la cathédrale étaient unies à celles de chancelier épiscopal. C’est peut-être pour cela que dans un acte du cartulaire de Lausanne de 1211 il est dit que l’office de chantre est de création plus récente que celui de trésorier et que le trésorier doit avoir en conséquence le pas sur le chantre 1 . Mais en réalité, sous une forme ou sous une autre, il dut y avoir dès le début un directeur du chant d’église.
A cette première fonction s’en ajoutèrent d’autres. La cathédrale avait autrefois un dignitaire spécial, l’écolâtre, dont la mission principale était d’enseigner et d’interroger les clercs sur leurs connaissances. Nous ne connaissons que deux écolâtres, Albert, au XIe siècle, et Louis, vivant en 1218-1240. Après ce dernier, l’office paraît avoir été réuni à celui de chantre. Et tandis que l’évêque examinait l’honnêteté, la légitimité et la condition des clercs, le chantre s’occupa de leur connaissance des écritures et du chant. Plus tard, le chantre n’eut plus à examiner les clercs du diocèse. Son office se borna /199/ au clergé de la cathédrale et c’est lui qui donnait aux nouveaux clercs l’habit d’église.
Nous avons dit que le chantre était en même temps chancelier épiscopal 1 . Mais l’évêque saint Boniface se trouvait gêné par les prétentions du chantre Jean de Cossonay et un conflit survint entre eux, lequel fut réglé par un arbitrage le 14 juin 1236 2 . Cette sentence porta que, suivant l’ancien usage, le gardien du grand sceau devait prêter serment au chantre et que le gardien du petit sceau que l’évêque venait de créer serait également dépendant du chantre. Cet arrangement ne paraît pas avoir été de longue durée. Le gardien du petit sceau, qui n’était autre que l’official, se rendit bientôt complètement indépendant du chantre, et quant à la fonction de chancelier épiscopal elle fut abolie à la fin du treizième siècle.
Le chantre était, comme les autres dignitaires du chapitre, élu par celui-ci. En novembre 1331, à la mort de Guillaume de Châtel, le chapitre délégua son droit à deux chanoines, — dont l’un était l’évêque, — qui désignèrent Godefroi de Lucinge 3 . Le 21 décembre 1331, l’évêque Jean de Rossillon ordonna au curé de la cathédrale d’inviter publiquement le lendemain dimanche, à l’heure de la grand’messe, au chœur de la cathédrale, tous ceux qui voulaient s’opposer à la nomination de Godefroi de Lucinge à le faire par devant l’évêque au chapitre le mardi suivant 24 décembre. Le curé devait en même temps avertir que si aucune raison plausible n’était produite contre la dite élection, l’évêque procéderait /200/ à la confirmation de l’élu 1 . Ces détails nous intéressent parce qu’ils nous montrent de quelles formalités très libérales étaient entourées à cette époque les élections ecclésiastiques.
Comme le prévôt et le trésorier, le chantre devait hommage à l’évêque. Nous lisons dans le Livre rouge 2 , à la date du 2 août 1352, « Philippe Ravoyre, chantre, reconnaît devoir faire hommage à l’évêque à raison de la chantrerie et de son côté l’évêque promet de garder les droits et libertés de la chantrerie et du chœur, comme cela a été accoutumé. »
Le chantre prêtait au chapitre un serment analogue à celui du prévôt. Voici celui qui fut prêté à Saint-Prex, où les chanoines s’étaient retirés ensuite d’une émeute, le 6 septembre 1386. « Moi, Thorenc de Craivuarens, chanoine et chantre, jure sur les Saints Evangiles de Dieu d’être obéissant et fidèle au prévôt et chapitre de Lausanne, de procurer l’honneur et le profit de l’Eglise, de conserver les statuts faits et à faire, de remplir mes offices divins louablement dans la dite église, de ne pas aliéner les biens de ma prébende et chantrerie, de ramener en l’état qui se doit de tout mon pouvoir les biens aliénés. Ainsi Dieu me soit en aide et les Saints Evangiles de Dieu 3 . » Le même chantre prêta hommage à l’évêque Gui de Prangins, en 1387 seulement, le 20 juin, dans la chambre du vieux palais épiscopal 4 . /201/
Liste des chantres.
| 1140-1141 | Girold. |
| 1142-1148 ? | Pierre de Pont. |
| 1180-1190 | Guillaume (d’Orsonens ?). |
| 1199-1209 | Enguicius Dapifer. |
| 1210-1214 | Aymon de Grandson. |
| 1215-1228 | Rodolphe de Fruence. |
| 1231-1240 | Jean de Cossonay. |
| 1240-1272 | Guillaume de Gruyère. |
| 1275-1276 | Henri de Grandson. |
| 1277-1309 | Girard d’Oron. |
| 1312-1321 (?) | Guillaume d’Oron. |
| 1319-1331 | Guillaume de ChâteL |
| 1331-1348 | Godefroi de Lucinge. |
| 1352-1373 | Philippe Ravoyre. |
| 1386-1394 | Thorenc de Craivuarens. |
| 1394-1399 | Guillaume Reynaudaz. |
| 1399 | Wildenco de Nutra. |
| 1404-1433 | Jean de Prangins. |
| 1436-1444 | Antoine de Prez. |
| 1453-1495 | Godefroi des Arches. |
| 1497-1498 | François de Colombier. |
| 1498-1505 | Gui de Prez. |
| 1505-1518 | François de La Faverge. |
| 1521-1537 | Jean de Montfalcon. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Le sacristain.
L’office de sacristain remonte certainement à l’origine du chapitre puisque le premier titulaire que nous en /202/ connaissions, Bérold, vivait en 928. Ainsi que son nom l’indique, le sacristain avait la charge du vestiaire, soit la garde et l’entretien des vêtements et ornements ecclésiastiques. Il avait aussi la garde des reliques, et un acte arbitral de 1226 confie au sacristain avec un collègue au choix du chapitre la garde du trésor de la fabrique 1 . Dans la suite, cet adjoint fut le véritable gardien, le « maître de la fabrique », mais aussi l’on vit plus d’une fois le sacristain être en même temps ce « maître ».
A la différence des offices précédents, nous ne trouvons aucun hommage lige prêté par le sacristain à l’évêque et le sacristain ne paraît pas avoir joui d’aucun revenu spécial. Du moins aucun compte de la fabrique de la cathédrale, — il y en a de 1449 et de 1530, — ne mentionne ce revenu.
Liste des sacristains.
| 928-929 | Bérold. |
| 1166-1180 | Emmo de Saizez. |
| 1201-1204 | Henri Albus. |
| 1210-1213 | Me Richard. |
| 1214-1225 | Me Gautier. |
| 1225-1257 | Girold Dapifer. |
| 1259-1289 | Guillaume de Goumoens. |
| 1292-1297 | Bovon Soutey. |
| 1297-1301 | Pierre de Billens. |
| 1317-1321 | Guillaume d’Oron. |
| 1327-1330 | Aymon Séchal de Blonay. |
| 1336-1338 | Guillaume de Lutry. /203/ |
| 1339-1343 | Pierre Francey. |
| 1351 | François de Lutry. |
| 1353-1359 | Pierre de Voerons. |
| 1365-1379 | Hermann de Cologne. |
| 1421-1426 | Pierre Bornels. |
| 1428-1431 | Guillaume Cochard. |
| 1439-1457 | Etienne Garnier. |
| 1459-1473 | Jean de Montherand. |
| 1473-1495 | Philippe de Compey. |
| 1502 | Louis du Pas. |
| 1505 | Guillaume Collombet. |
| 1505-1508 | Gui de Prez. |
| 1508-1519 | Michel de Saint-Cierges. |
| 1519-1530 | François de Lutry. |
| 1533-1537 | Jean Grand. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Le sous-chantre.
L’office de sous-chantre fut fondé le 18 octobre 1210 par l’évêque Roger et le chapitre. L’évêque le dota d’un muid de froment sur la dîme de Chavornay, le chapitre fit don du clos de Mézery et le chantre de 20 sols de cens à Saint-Germain et de 20 autres sur la dîme de Chavornay 1 . Un accord de 1232, passé au chapitre, règle les fonctions du sous-chantre relativement à la direction du chant d’église 2 pendant l’octave des principales fêtes de l’année; on y voit que la direction effective du chant lui appartenait. A côté de cette charge principale, le sous-chantre en eut une autre au treizième siècle. Le chantre étant en même temps chancelier épiscopal, le /204/ sous-chantre fut son adjoint. C’est ainsi que le sous-chantre Joseph se qualifie de vice-chancelier en 1228 1 et Lambert fonctionne de même en 1255 2 .
Aux termes de l’acte de fondation, le chantre avait la désignation du sous-chantre et le chapitre son institution. Cet arrangement, qui fut confirmé en 1216 par le chantre Rodolphe de Fruence, était encore en vigueur au seizième siècle. Le 2 avril 1511 3 , le sous-chantre Guillaume de Prez annonça au chapitre qu’il allait quitter le pays et il se démit de son office entre les mains du chantre. En même temps il présenta pour lui succéder François de Lutry. Le chantre trouva ce dernier idoine et suffisant. Sur quoi le chapitre l’institua. A cet effet François de Lutry dut renouveler le serment primitif qu’il avait prêté à son admission au canonicat.
Liste des sous-chantres.
| 1210-1216 | Pierre de Dommartin. |
| 1216-1248 | Joseph. |
| 1252-1255 | Me Lambert. |
| 1264-1276 | Guillaume Bonel. |
| 1280-1299 | Nicolas Girard. |
| 1307 | Jean de Septimo. |
| 1356-1359 | Jean de Vufflens. |
| 1367 | Jaques Joutens. |
| 1370-1373 | Etienne Gallopin. |
| 1431-1433 | Nicolas Decorvet. |
| 1455-1477 | Jean André. /205/ |
| 1480 | Girard Oddet. |
| 1491 | Jean Assenti. |
| 1492 | Otto de Ratis. |
| 1503-1511 | Guillaume de Prez. |
| 1511-1518 | François de Lutry. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Le maître de la fabrique.
La « fabrique », c’est l’« œuvre », et l’œuvre par excellence est celle de l’entretien et des réparations de l’église. C’est pourquoi le terme de fabrique est demeuré pour signifier les fonds affectés à l’entretien de l’église.
La sentence arbitrale de 1192 parle des oblations pour l’« œuvre » et des dépenses faites pour celle-ci 1 . Les chanoines cherchaient à cacher à l’évêque la connaissance des comptes et les arbitres statuent au contraire qu’il sera mis au courant de toutes choses. Il paraît qu’à cette époque la fabrique, dont l’objet principal était la reconstruction de la cathédrale, était dirigée par un laïque, fonctionnant sans doute comme architecte en chef. Le cartulaire parle en effet à plusieurs reprises 2 du clerc Jean qui est fils du maître de l’œuvre et auquel le chapitre accorda en 1215 la jouissance d’une maison. Plus tard encore, le 23 juillet 1234, le chapitre inféode à Jean, maître de la fabrique de la cathédrale (magister operis Laus.), trente poses de terre sises à Saint-Prex et un chesal, à la condition que Jean habitera dans l’enceinte des fortifications du dit Saint-Prex et qu’il prêtera hommage lige au chapitre et lui paiera 10 sols de cens. /206/ Le dit fief ne doit pas être divisé, mais toujours être possédé par le fils aîné (un clerc) qui habitera également Saint-Prex, où il semble avoir été curé 1 . Et nous voyons plus loin que le domaine ainsi constitué était désigné sous le nom de grange de l’œuvre. Il s’agit ici probablement d’une rémunération pour services rendus pendant la construction de la cathédrale.
Ce gros œuvre terminé, la direction de la fabrique revint au sacristain, aidé d’un chanoine, et il est à remarquer que le conflit qui surgit en 1236 2 à ce sujet entre le sacristain et le trésorier survint au lendemain de la concession de Saint-Prex, qui constituait en définitive une liquidation de comptes. Ce conflit, et ce que dit le cartulaire à la page 274, semble indiquer que jusqu’alors le maître de la fabrique dépendait du trésorier. Toutefois le nécrologe de Lausanne 3 qualifie Me Henri Albus, qui vivait en 1200, à la fois de sacristain et de maître de la fabrique.
Désormais, ainsi que la liste l’établira, tous les maîtres de la fabrique seront des chanoines. Dans la règle ils seront en charge pendant trois ans, mais leur mandat est renouvelable constamment. Le maître de la fabrique, dit M. Dupraz 4 , « avait surtout la charge de la cathédrale et du cloître, de leur entretien et réparations, des dépenses occasionnées par des cérémonies ou services religieux, par l’achat des ornements, des vêtements ecclésiastiques, des vases sacrés, du mobilier en général, soit pour la cathédrale, soit pour la chapelle Notre-Dame. /207/ Il faisait aussi les rétributions du chœur dues aux chanoines et payait en nature ou en argent, de concert avec le célérier, celles qui provenaient des fondations, des anniversaires ou d’autres cérémonies. »
Nous avons sous les yeux les comptes du chanoine Jean Musard, maître de la fabrique en 1530 1 . En voici quelques extraits :
La recette totale a été de 833 livres 16 gros 10 deniers.
La dépense est montée à 1023 livres 7 gros 2 deniers.
Il y a donc déficit de 189 livres 10 sols 3 deniers.
Ce déficit n’était pas chose inusitée et le maître de fabrique devait en faire l’avance. Nous voyons qu’en 1405 le chapitre dut s’engager à payer à l’ancien maître de la fabrique, Jean de Viry, qui réclamait le remboursement d’arrérages, la somme de 500 livres, et en outre à lui abandonner le tiers des lods échus ou à écheoir dans le délai de cinq ans 2 .
Revenons aux comptes de Jean Musard. Il a livré 6 coupes de froment et 6 setiers de vin à Jean Costable, juge du temporel du chapitre, et d’autres valeurs à Louis Constantin, procureur des causes du Chapitre, au chanoine Pierre Favre, docteur en droit, avocat des causes du chapitre, au chanoine Laurent Cinquensod, stagiator. Il a payé 28 livres au secrétaire du chapitre, Claude Thovacii, 6 livres au gardien du campanile de la cathédrale, 30 sols au sous-marguiller chargé de l’horloge.
Le maître de la fabrique a donné en outre 16 sols au lieutenant de la seschalie pour la garde (de la chapelle) de la B. Marie le matin de la Nativité et de la Dédicace, /208/ 8 deniers aux deux chapelains qui ont porté le reliquaire le jour des Rameaux, 2 sols pour monter Jésus-Christ le jour de l’Ascension, 3 sols pour faire descendre le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte, 3 sols au charpentier qui a conduit l’étoile le jour de l’Epiphanie, 16 deniers pour le labarum (vescilla cruce), la cire et l’eau bénite à la fête de Saint-Marc, autant à l’Eucharistie et à la fête de Saint-Pierre et Saint-Paul. Il a été perçu 6 gros pour le port du bâton (la goulaz) le jour des Rogations.
Enfin les troncs de l’église ont rapporté 113 livres, 11 sols 6 deniers (4 livres 10 sols à Sainte-Lucie, 47 livres après Pâques et 25 livres 1 sol 6 deniers le 3 août). Cette recette est un peu plus du double de celle encaissée en 1446 (50 livres 9 sols 9 deniers). Elle ne dépasse pas 2200 francs de notre monnaie. C’est peu.
Liste des maîtres de la fabrique.
| 1202 | Me Henri Albus, sacristain. |
| 1215-1234 | Me Jean, laïque. |
| 1284 | Borcard Mastin, chanoine. |
| 1287 | Guillaume du Bourg. |
| 1316 | Girard de Lignerolles. |
| 1324-1327 | Humbert de Bière. |
| 1337-1344 | Pierre de La Sarra. |
| 1346 | Foulques de Bersatri. |
| 1351-1352 | Pierre de La Sarra. |
| 1356 | Jaques Joutens. |
| 1356-1357 | Jean de Billens. |
| 1358-1362 | Simon de Vuippens. |
| 1365-1366 | Guillaume de Cheseaux. |
| 1366-1369 | Pierre de Laubegg. /209/ |
| 1369 | Jean de Viry. |
| 1369-1372 | Jean de Fiez. |
| 1374-1378 | Albert de Sion. |
| 1378-1380 | Jean de Viry. |
| 1384-1387 | Guillaume Reynaudaz. |
| 1388-1390 | Thorenc de Cravuarens. |
| 1391-1393 | Jean de Viry. |
| 1393 | Othon de Clairvaux. |
| 1395 | Guillaume Reynaudaz. |
| 1395-1399 | Jean de Viry. |
| 1400 | Pierre d’Annecy. |
| 1402-1404 | Jean de Viry. |
| 1405-1409 | Richard de Font. |
| 1411-1427 | Jean Drouiller. |
| 1427-1432 | Jaques Tissot. |
| 1432-1436 | Pierre de Lavigny. |
| 1436-1441 | Guillaume Cochard. |
| 1441-1443 | Humbert Megeva. |
| 1443-1446 | Pierre Frenier. |
| 1446-1449 | Antoine Gappet. |
| 1449-1452 | Pierre Frenier. |
| 1453-1455 | François Dutruy. |
| 1455 | Etienne Garnier. |
| 1455-1456 | Georges Deschenaux. |
| 1456-1458 | Nicolas de Gruffy. |
| 1458-1459 | Jean de Montherand. |
| 1459-1460 | Etienne Garnier. |
| 1461-1463 | Pierre Renaud. |
| 1463-1468 | Jean de Maglans. |
| 1468-1471 | Léopard Duboux. |
| 1472 | Jean Besançon. /210/ |
| 1473-1480 | Girard Oddet. |
| 1481-1494 | Guillaume Mayor. |
| 1497-1500 | Louis du Pas. |
| 1502 | Guillaume Colombet. |
| 1504-1516 | Jean de Bargo. |
| 1516-1519 | Jaques de Montfalcon. |
| 1519-1525 | Jaques Currelat. |
| 1526 | Urbain Flory. |
| 1526-1527 | Amédée Ravier. |
| 1530-1533 | Jean Musard. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Le cellérier.
Les cellériers étaient les véritables administrateurs des biens du chapitre, de ceux du moins qui ne ressortissaient pas de la fabrique ou des quinze prébendes des chanoines 1 . Ils étaient généralement au nombre de deux : le cellérier de la bourse, qui percevait les redevances en argent, et le cellérier du pain et du vin, qui s’occupait des redevances en nature. Quelquefois, les deux emplois étaient réunis. D’autres fois, l’un ou l ’autre était uni à celui de sacristain ou plus souvent à celui de maître de fabrique.
Les cellériers avaient en outre la charge des distributions journalières aux chanoines et celle de l’entretien et des réparations des immeubles du chapitre, la cathédrale exceptée. Ils constituaient en fait de vrais économes et leurs fonctions étaient assez absorbantes. Le compte du cellérier Bernard Flory pour 1512 porte 1000 livres aux /211/ recettes et 1080 aux dépenses, celui du même pour 1513 porte 944 livres aux recettes et 989 aux dépenses. On voit qu’au seizième siècle la fortune du chapitre ne s’accroissait guère. Les dons allaient à la fabrique et aux chapelles secondaires. Il faut ajouter, il est vrai, qu’aux dépenses figurent pour une bonne part les deniers distribués aux chanoines pour leur présence aux anniversaires.
Il est à remarquer que, contrairement à ce qui se passait pour les autres emplois du chapitre, le cellérier n’était pas pris nécessairement parmi les chanoines; il pouvait être simple chapelain. Ainsi le cellérier Jean Pordolliet, qui fonctionna en 1455-1473, ne fut jamais membre du chapitre; d’autres furent cellériers avant d’être chanoines.
Le cellérier du chapitre de Lausanne fut libéré le 5 février 1413 par le pape Jean XXIII, à perpétuité, du paiement de la dîme apostolique sur les revenus de son office 1 .
Liste des cellériers.
| 1160-1185 | Wibert de Vuistarnens. |
| 1160 | Armand. |
| 1190-1216 | Thomas de Cossonay. |
| 1218-1231 | Joseph. |
| 1227-1228 | Girard du Bourg. |
| 1228-1237 | Jacques du Bourg. |
| 1229 | Amédée des Bornels. |
| 1229-1232 | Raymond de Roveno. |
| 1238-1252 | Pierre de Villette. /212/ |
| 1239 | Girard du Bourg. |
| 1255 | Girard de Penthéréaz. |
| 1256 | Borcard Mastin. |
| 1256 | Guillaume de Goumoëns. |
| 1269-1273 | Nicolas Girard. |
| 1272-1279 | Jean de Saint-Laurent. |
| 1273 | Jaques de Goumoëns. |
| 1274 | Rodolphe Mayor. |
| 1289 | Bovon Soutey. |
| 1295 | Jean Girold. |
| 1301-1313 | Jean de Saint-Laurent. |
| 1307-1315 | Humbert de Bière. |
| 1307 | Jaques de Pont Saint-Martin. |
| 1318 | Guillaume de Châtel. |
| 1326-1329 | Gothefred de Lucinge. |
| 1332-1339 | Jean de Vufflens. |
| 1336-1356 | Simon de Vuippens. |
| 1342-1349 | Pierre d’Ulens. |
| 1348-1359 | Jean de Vufflens. |
| 1354 | Jaques Joutens. |
| 1356-1359 | Rodolphe de Cully. |
| 1356-1358 | Hermann de Cologne. |
| 1362-1377 | Jean de Fiez. |
| 1365 | Pierre de Saint-Martin. |
| 1370-1409 | Jean de Viry. |
| 1371-1379 | Rodolphe de Cully. |
| 1371-1374 | Etienne Gallopin. |
| 1375 | Girard de Font. |
| 1390 | Uldric du Gerdil. |
| 1399-1400 | Girard Bataillard. |
| 1381-1389 | Jean Clément. /213/ |
| 1386-1387 | Rodolphe Covet de Bona. |
| 1395-1401 | Pierre de Bornel. |
| 1402-1403 | Berthet de Bogie. |
| 1404 | Jean Clément. |
| 1410-1418 | Pierre d’Ogens, chapelain. |
| 1418-1421 | Pierre d’Ogens, chanoine. |
| 1420 | Rodolphe Gavard. |
| 1417-1426 | Girard de Verelle. |
| 1425 | Girard Bataillard. |
| 1425 | Pierre de Bornels. |
| 1421-1425 | Jean Cellérier. |
| 1426-1428 | Pierre Frenier. |
| 1434-1435 | Guillaume Cochard. |
| 1435-1436 | Jean Falquet. |
| 1443-1459 | Jean de Montherand. |
| 1447 | Godefroy des Arches. |
| 1449-1450 | Jean Arconcier. |
| 1455-1473 | Jean Pordolliet. |
| 1460-1464 | Girard de Roche. |
| 1462 | Jean de Maglans. |
| 1465-1466 | Humbert d’Octrens. |
| 1468-1469 | Guillaume Mayor. |
| 1473-1489 | Jean Assenti. |
| 1486-1488 | Otton de Ratis. |
| 1485-1495 | Louis de Pierre. |
| 1498-1502 | Laurent Cornillon. |
| 1501-1509 | Etienne Sibillon. |
| 1502-1516 | Bernard Flory. |
| 1503 | François de Vernet. |
| 1507 | Etienne Sibillon. |
| 1509-1515 | Bernard Flory. /214/ |
| 1513-1518 | François de Vernet. |
| 1516 | Guillaume de Montdragon. |
| 1524 | Pierre Perrin. |
| 1525 | Jaques Currelat. |
| 1526-1534 | François de Vernet. |
| 1532-1535 | Rodolphe Bouvier. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Le doyen de Valère.
L’office du doyen de Valère est né, nous dit M. le curé Dupraz 1 , d’un legs du chanoine Girard d’Oron qui était à la fois chantre de l’église de Lausanne et doyen du décanat de Valère au diocèse de Sion et mourut en mai 1352. Il créa par testament un fonds de 1120 livres pour la célébration de quatre offices par an, à la condition que ce fonds fût administré séparément des autres.
L’administrateur de l’office du doyen de Valère fut chargé en 1373 par l’évêque Aymon de Cossonay et le chapitre de surveiller et de faire exécuter par les bénéficiaires tout ce qui concernait les fondations ou le service des chapelles de la cathédrale, soit pour messes et autres cérémonies, soit pour l’office divin au chœur.
Le doyen de Valère était élu pour trois ans. En 1515 il fut décidé qu’à l’expiration de son temps il devrait prendre pour trois ans l’office de cellérier qui ne tentait guère. Nous ignorons si cette décision fut suivie.
Dans le langage courant, le chanoine chargé de l’office du doyen de Valère, conservateur du culte divin, se nommait le doyen de Valère ou plus simplement encore le doyen de la cathédrale. /215/
De même que le cellérier, le doyen de Valère fut parfois pris en dehors du chapitre. Ainsi Girard Oddet en 1463.
Liste des doyens de Valère.
| 1404 | Guillaume de Prez. |
| 1436-1438 | Pierre de Lavigny. |
| 1442 | Etienne Garnier. |
| 1448-1452 | Jean de Montherand. |
| 1453 | Pierre Renaud. |
| 1464 | Girard Oddet. |
| 1467 | Jean André. |
| 1468 | Jean Assenti. |
| 1468-1473 | Jean de Montherand. |
| 1473 | Jean André. |
| 1480-1485 | Louis du Pas. |
| 1485-1488 | Rodolphe de la Molière. |
| 1504-1508 | Guillaume de Prez. |
| 1511 | Baptiste d’Aycard. |
| 1511-1515 | Guillaume de Montdragon. |
| 1515 | François de Lutry. |
| 1531 | Jean Musard. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 473. ] | |
Les primiciers.
Le primicier de la cathédrale était le chanoine le plus ancien dans l’ordre de la prêtrise. Il avait tout particulièrement à s’occuper de la surveillance générale de l’hôpital Notre-Dame. Il en présentait l’administrateur au choix de l’évêque et cet administrateur ou recteur ne pouvait faire aucune aliénation sans son consentement. /216/
Le 23 avril 1519, à la mort du primicier Louis de Pierre, l’évêque proposa pour le remplacer le trésorier Jean de Salins, qui était le prêtre le plus âgé. Le chapitre le refusa, disant que les dignitaires du chapitre ne pouvaient remplir cet office. L’évêque s’inclina 1 . Il y mit beaucoup de bonne grâce, car le chapitre avait choisi un mauvais prétexte pour écarter un familier du prélat. On verra en effet dans la liste des primiciers le prévôt Etienne Gallopin, les chantres Girard d’Oron, Philippe Ravoyre et Thorenc de Cravuarens, le sacristain Pierre de Bornels.
Liste des primiciers.
| 1279-1282 | Guillaume du Bourg. |
| 1291-1295 | Guillaume de Cully. |
| 1333 | Jean de Septimo. |
| 1351-1352 | Girard d’Oron. |
| 1354-1372 | Philippe Rovoyre. |
| 1373 | Girard de Font. |
| 1374-1378 | Rodolphe de Cully. |
| 1386-1387 | Amédée de Rue. |
| 1388 | Thorenc de Cravuarens. |
| 1392-1393 | Etienne Gallopin. |
| 1397 | Guillaume de Bogie. |
| 1411 | Jean de Viry. |
| 1421-1425 | Pierre de Bornel. |
| 1428-1435 | Jaques Tissot. |
| 1438 | Rodolphe Gavard. |
| 1444 | Antoine Gappet. /217/ |
| 1451 | Pierre de Lavigny. |
| 1465-1477 | Pierre Frenier. |
| 1478-1482 | Humbert d’Octrens. |
| 1482-1484 | Antoine Gappet. |
| 1484-1487 | Girard Oddet. |
| 1487-1489 | Philippe de Compey. |
| 1509-1519 | Louis de Pierre. |
| 1519-1521 | Etienne Sibillon. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 474. ] | |
/218/
LES PRIEURS DE SAINT-MAIRE
Le prieur et le chapitre.
Le prieur du prieuré des chanoines réguliers de Saint-Maire, de l’ordre des Augustins, à Lausanne, était de droit membre du chapitre des chanoines séculiers de Notre-Dame. Il jouissait d’une prébende, devait exercer à son tour l’office d’hebdomadier et prenait place au chapitre immédiatement après le prévôt, le trésorier et le chantre, avant le sacristain, le sous-chantre et le cellérier. Elu par les religieux de Saint-Maire, il devait demander au chapitre de ratifier sa nomination; il devait prêter obéissance à l’évêque et fidélité au chapitre.
Le prévôt de la cathédrale et le chapitre avaient le droit de visite du prieuré, le droit de correction, de punition, d’institution et de déposition des chanoines réguliers de Saint-Maire. Ceux-ci devaient être présents tous les jours aux messes pour les chanoines de Notre-Dame défunts, et ce jusqu’à l’office de trentième, et ils devaient en outre tous les lundi, dans leur église de Saint-Maire, dire une messe à la mémoire de ces derniers 1 . Pour cela /219/ ils recevaient le fruit des prébendes vacantes, du jour du décès à l’anniversaire.
Enfin, aux principales fêtes de la B. Marie et aux Rogations, ils devaient se rendre en procession à la cathédrale. En retour, les chanoines de Notre-Dame se rendaient en procession à Saint-Maire, le 31 décembre, jour anniversaire du patron de cette église, et un repas leur était offert.
Ces rapports sont décrits dans des actes de 1168 1 , 1177 2 , 1182 3 ,1196 4 , 1397 5 et 1453 5bis , et le temps n’y apporta aucune modification. Il y eut parfois de la résistance. En 1165 et 1261, l’évêque contesta vainement au chapitre la juridiction sur le prieuré 6 . En 1316, le prieur Conon de Villarzel protesta contre sa déposition par le chapitre 7 . En 1344, Jaques de Billens, vicaire général de l’évêque, fut obligé d’intimer à son propre parent, le prieur Rodolphe de Billens, d’avoir à recevoir la visite des délégués du chapitre 8 . En 1453, l’évêque Georges de Saluces, qui était en même temps prieur de Saint-Maire, contesta que le couvent fût tenu à certaines de ses obligations envers le chapitre 9 . Mais toujours ce dernier obtint gain de cause.
Que faut-il conclure de ces liens de subordination si étroits ? Dans le Dictionnaire historique, M. Martignier 10 avait émis la supposition qu’il y avait une antique rivalité entre les chanoines de Saint-Maire et ceux de Notre-Dame /220/ et que la prééminence de ceux-ci ne s’était affirmée qu’à la longue. M. B. Dumur est allé plus loin 1 . Il a vu dans la chapelle Saint-Maire l’église primitive de l’évêque de Lausanne et les privilèges des prieurs sont pour lui ce qui a survécu de l’antique prééminence de leur église. M. B. Dumur a vu un autre indice dans le fait que les évêques Marius et Chilmégésile furent enterrés à Saint-Maire.
Examinons ce que ces deux hypothèses peuvent avoir de fondé.
Constatons tout d’abord que pareille situation n’est pas exceptionnelle au moyen âge. En 1113, le prieuré de Saint-Jean, à Genève, dépendait de l’abbaye d’Ainay près de Lyon. Cependant le prieur était élu par le chapitre épiscopal de Saint-Pierre; il ne pouvait faire aucune aliénation sans le consentement de celui-ci et il lui devait une partie de ses revenus 2 . En 1209, le prévôt de Neuchâtel, Berthold, donna aux religieux de la Fontaine Saint-André les fruits de la première année des prébendes des chanoines vacantes 3 .
Voici d’autres exemples encore pris hors de notre pays. L’abbaye de Saint-Jean en Vallée près de Chartres, fondée au commencement du onzième siècle, fut peuplée vers 1099 par l’évêque Yves de chanoines réguliers de Saint-Augustin, qu’il affilia au chapitre cathédral en leur donnant la première année du revenu de chaque prébende vacante 4 . En 1080, l’archevêque de Besançon, Hugues, /221/ acheva la construction de l’abbaye de Saint-Vincent, nomma l’abbé chanoine de Saint-Jean, vicaire-né du diocèse et lui donna la préséance sur tous les autres abbés. Au quinzième siècle, le chanoine-abbé devait officier à la cathédrale dans la semaine sainte et à la troisième semaine de Noël 1 .
Ces exemples nous prouvent que le prieuré de Saint-Maire se trouvait dans une situation semblable à celle d’autres monastères dont les églises n’ont jamais passé pour avoir été épiscopales. Un détail que ces exemples ne rapportent pas peut être aussi aisément expliqué. Si le prieur prend place au chapitre après le prévôt, le trésorier et le chantre, avant le sacristain, c’est qu’il jouit comme les premiers d’une prébende spéciale en tant que prieur et qu’il en doit hommage à l’évêque, ce qui n’est pas le cas pour le sacristain.
De l’origine des biens du prieuré.
Envisagée dans ses rapports de juridiction et de discipline, la situation du prieuré de Saint-Maire n’offre donc rien de bien particulier et elle ne jette aucun jour sur les origines de ce monastère. Il en est autrement si l’on examine d’autres pièces. On voit en effet que le prieuré de Saint-Maire tirait le gros de ses biens de donations du chapitre et surtout de l’évêque. Vers le milieu du douzième siècle, l’évêque saint Amédée donna au prieuré les églises des Tours, de Saint-Aubin, de Thierrens, de Saint-Cierges, de Vuarrens, de Fey, de Bercher et de Chiblie 2 avec des /222/ chapelles filiales, des dîmes, des terres et autres biens 1 . En 1166, l’évêque Landri ajouta l’église d’Oron 2 , que le prieuré ne garda pas, et en 1175 l’église et l’hôpital de Dompierre en Vully 3 . De son côté, avant 1168, le chapitre avait donné les églises de Denezy, Villar-le-Comte, Neyruz et Correvon, ainsi que la terre de Chapelle-Vaudane 4 . Dans un acte de 1166, l’évêque Landri confirma tout ce qui avait été donné à la maison de Saint-Maire par les hommes de la mense épiscopale, et aussi les églises, chapelles, biens et autres possessions données par l’évêque Amédée 5 . Les dons des particuliers sont peu abondants. C’est à peine si on les distingue dans les bulles de confirmations des papes Alexandre III en 1177 et Lucius III en 1182 6 .
Les biens du prieuré de Saint-Maire proviennent donc presque exclusivement des libéralités de l’évêque et du chapitre. Contrairement à ce qui se passe pour les monastères fondés au douzième siècle, aucun laïque ne peut prétendre à l’honneur d’en être le bienfaiteur principal.
L’abbaye de Saint-Thyrse.
On pourrait supposer que le prieuré fut créé de toutes pièces au douzième siècle. Mais cette supposition doit être immédiatement écartée. On sait en effet par les déclarations de Conon d’Estavayer 7 que le prieuré de Saint-Maire était autrefois l’abbaye de Saint-Thyrse. Un acte /223/ du chapitre confirmant des droits du prieuré et rédigé en 1196 parle du prieur soit (sive) abbé de Saint-Maire 1 . En 1319, le collecteur papal des annates écrit que la question de savoir si le prieuré est de fondation ancienne ou nouvelle est controversée 2 .
Le prieuré de Saint-Maire paraît donc bien être la suite naturelle de l’abbaye de Saint-Thyrse et c’est ici le cas de se demander quelle était la situation de cette abbaye vis-à-vis de l’église cathédrale. Nous touchons au nœud de la question.
Au premier abord, l’hypothèse d’une rivalité entre les chanoines de Saint-Maire et de Notre-Dame est assez séduisante. Elle paraît s’appuyer sur le fait qu’à Besançon les chanoines de Saint-Etienne et ceux de Saint-Jean se disputaient autrefois l’honneur de posséder l’église cathédrale. Mais l’exemple ne porte pas. Les réclamations des chanoines de Saint-Jean de Besançon sont consignées dans plusieurs documents. Il existe même une sentence papale à ce sujet. Tandis qu’à Lausanne, jamais le prieur et les chanoines de Saint-Maire ne font une allusion même éloignée à une réclamation semblable. On possède un inventaire détaillé des titres du prieuré rédigé par un prieur; il ne mentionne rien d’approchant.
C’est ailleurs qu’il faut chercher la solution du problème. Nous avons montré, dans un autre travail 3 , que le premier évêque de Lausanne, saint Maire, avait apporté dans notre diocèse le culte des saints Simphorien et /224/ Thyrse. C’est lui qui édifia, à deux pas de l’église Notre-Dame 1 (l’ecclesia mater que mentionnent les documents à l’aurore du neuvième siècle), le monastère de Saint-Thyrse, qui lui servait au recrutement des prêtres, de même que l’abbaye de Saint-Simphorien d’où il venait servait de séminaire à l’évêque d’Autun. Marius fut enterré dans l’église Saint-Thyrse qu’il avait fondée, et cela est très naturel. Il n’y a rien d’anormal non plus à ce que Chilmégésile, l’un de ses premiers successeurs, y soit aussi inhumé. Si l’on admet que le Thyrse honoré à Lausanne venait d’Autun et que son culte avait été apporté par Marius, on ne peut se refuser d’admettre que celui-ci est le fondateur de l’abbaye, dont le cartulaire de Lausanne atteste l’existence.
L’histoire de cette abbaye de Saint-Thyrse nous est absolument inconnue. Pourtant la charte de Landri de 1166, dont nous n’avons malheureusement qu’une analyse, renferme un détail précieux. Elle dit que « le prieur Pierre régnant, Landri établit solidement (fortiter) l’ordre canonique de Saint-Augustin au couvent qui avait passé (transierat) à l’usage des séculiers. » Ce qu’il faut entendre par séculiers n’est pas douteux. Il s’agit non pas de laïques, mais de clercs séculiers. Et alors nous entrevoyons la vérité.
A plusieurs reprises la vie en communauté cessa à Saint-Maire, comme elle cessa à la cathédrale, comme elle cessa à l’abbaye de Saint-Maurice elle-même qui au commencement du douzième siècle était desservie par des /225/ chanoines séculiers. A Lausanne, les chanoines de Notre-Dame qui avaient sur le prieuré des droits résultant de son antique union à la mense épiscopale, avaient réduit l’église Saint-Maire au rang de simple église paroissiale et s’en étaient probablement approprié les biens. Il semble qu’au temps de l’évêque Henri de Lenzbourg elle était déjà aux mains des séculiers 1 . Une épitaphe attribue à ce prélat le mérite d’avoir construit (ou reconstruit) les églises de Lausanne et il avait fait enterrer un de ses amis dans celle de Saint-Thyrse.
Là encore, cette sécularisation du monastère de Saint-Maire n’offre rien de caractéristique et l’histoire générale en relève de pareilles à plusieurs reprises, du huitième au onzième siècle. Le transierat de l’évêque Landri trouve parfaitement son application. Nous avons peut-être deux autres petits indices de la cessation de la vie religieuse à Saint-Thyrse. Le premier, c’est qu’on perdit une vie écrite de saint Maire 2 , le fondateur de l’abbaye, le second c’est que le souvenir même du Thyrse d’Autun, encore vivant sous Henri de Lenzbourg, finit par s’effacer et qu’on lui substitua le culte du fondateur du couvent dont la tombe s’élevait dans l’église.
La reconstitution du prieuré de Saint-Maire.
La déclaration du collecteur des annates de 1319, sur la question de l’antiquité du prieuré, montre bien qu’il /226/ n’existait pas de véritable solution de continuité entre celui-ci et l’abbaye de Saint-Thyrse. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’après une interruption plus ou moins longue, la vie religieuse y fut restaurée dans sa plénitude au douzième siècle. A quelle époque exactement, c’est ce qu’il n’est pas possible de préciser.
S’il fallait en croire la donation de Landri en 1166 et celle du chapitre en 1168, les chanoines réguliers auraient été installés à ce moment-là par l’évêque et les chanoines de Notre-Dame. Mais nous ne croyons pas qu’il faille prendre au pied de la lettre les expressions employées. Nous connaissons en effet un prieur de Saint-Maire avant le Pierre de 1166. C’est Guillaume, qui apparaît en qualité de prieur en 1154 1 . A ce moment-là le monastère était donc reconstitué. Tout au plus peut-on dire que le prieur Pierre, du consentement de l’évêque et du chapitre, fixa définitivement la règle.
En 1166, Landri confirme les donations de son prédécesseur, l’évêque Amédée. Nous ne connaissons ni la date ni la teneur de l’acte de concession fait par celui-ci. Mais il n’y aurait rien d’invraisemblable à ce que ce soit ce prélat qui ait rétabli ou fortifié la vie religieuse au couvent de Saint-Maire. Peut-être aussi Gui de Merlen, qui résigna en 1144, [ NB : Voir corrections et additions, p. 474. ] n’y fut-il pas étranger. Ce dernier était monté sur le siège épiscopal de Lausanne au moment même où le comte Amédée III de Savoie, suivant un courant irrésistible et général, rétablissait la vie religieuse à Saint-Maurice et y installait les chanoines réguliers 2 (1128), et Gui lui-même favorisa la création des monastères /227/ de Hautcrêt, de Montheron, d’Hauterive, dota l’abbaye de Montbenoît de biens dans le pays de Vaud. Ce qui est certain, c’est que Guillaume, aussi doyen de Lausanne, n’est qualifié de prieur de Saint-Maire qu’en 1154. Les plus grosses donations sont bien celles d’Amédée, et l’on n’en connaît pas de l’évêque Gui.
L’organisation du prieuré.
La dépendance du prieuré de Saint-Maire vis-à-vis du chapitre de Lausanne n’empêchait pas ce monastère de jouir d’une grande réputation. Certains prieurs, comme Pierre au douzième siècle, Hugues au treizième siècle, jouent un rôle important dans les affaires de leur temps. Le couvent possédait le patronage et la dîme de nombreuses églises dans la vallée de la Broye et sur le plateau, des moulins à Lausanne et à Bercher, un hôpital à Dompierre. Il entretenait en outre des relations suivies avec d’autres monastères. En 1217, à la mort du prieur Aymon, les religieux de Saint-Maire lui donnèrent comme successeur le chantre de l’abbaye de Saint-Maurice, Guillaume 1 . En 1189, les frères du prieuré de Saint-Pierre et Saint-Paul de Montricher donnèrent aux religieux de Saint-Maire ce qu’ils possédaient à Changins, dans la potestate 2 de Prangins, à la condition qu’ils seraient reçus au couvent lorsqu’ils viendraient à Lausanne au synode 3 . /228/
Précédemment, à une date indéterminée 1 , l’abbaye du lac de Joux et le couvent de Saint-Maire avaient établi une fraternité suivant laquelle ils se promettaient aide et secours de l’un à l’autre dans leurs affaires. Si l’un des religieux venait à mourir, on devait dire dans l’autre couvent un office de trentième s’il était prêtre, cinquante psaumes et cinquante patenôtres s’il n’était pas prêtre. Enfin un religieux pouvait aller d’un couvent à l’autre sans le consentement du supérieur. Mais un accord devait alors intervenir entre les deux supérieurs pour fixer définitivement le sort du religieux. L’analyse un peu obscure du document, qu’on possède seule, ajoute que le couvent qui donnait asile devait recevoir son hôte, même si une faute grave rendait cette hospitalité imméritée. Longtemps plus tard, en 1361, on voit encore le prévôt du monastère de Saint-Bernard de Montjoux régler avec le prieur de Saint-Maire le sort d’un religieux qui avait quitté Lausanne pour aller se fixer dans cet hospice 2 .
Le couvent de Saint-Maire avait en 1217 six religieux 3 , il en avait le même nombre en 1316 4 . Primitivement ils devaient résider au monastère. En 1277, une ordonnance de l’abbé d’Abondance et du prieur des Dominicains de Lausanne régla l’organisation intérieure du monastère 5 . Le prieur de Saint-Maire devait, sur la présentation de la majorité du couvent, instituer un cellérier chanoine qui aurait le soin des clés de la maison et qui le remplacerait en cas d’absence. Le cellérier assurerait aux religieux /229/ et aux hôtes le nécessaire, mais hors le cas de nécessité, il ne pourrait faire aucun acensement ou vente en l’absence du prieur. Chaque chanoine devait recevoir 40 sols pour son vestiaire, les cens en deniers étaient administrés par un des religieux qui devait employer tout l’argent à l’achat de vêtements convenables.
Le prieur Conon de Villarzel.
Cette époque paraît avoir été celle de la plus grande prospérité du monastère. On reconstruisit, semble-t-il, le couvent, car un acte de 1314 parle de l’atrium neuf du prieuré de Saint-Maire 1 . L’église se trouvait, ainsi que M. Charles Vuillermet l’a relevé dans son plan de la Cité 2 d’après une note de M. A. Millioud, exactement sous le château actuel. Un peu avant, le 3 décembre 1291, le pape Nicolas IV accorda une indulgence de un an et quarante jours à qui visiterait l’église Saint-Maire à la Nativité, aux fêtes des saints Maire, Augustin et Benoît, ainsi qu’à l’anniversaire de la dédicace de l’église 3 .
La décadence devait bientôt arriver. Au début du quatorzième siècle, le prieur de Saint-Maire était Conon de Villarzel, fils de Guillaume de Villarzel, chevalier. Les douze premières années de son gouvernement ne renferment rien de particulier. Mais en 1313, dans la période troublée qui suivit la mort de l’évêque Othon de Champvent, le prieur de Saint-Maire prit le parti des révoltés contre l’autorité du chapitre de Lausanne et entra /230/en campagne contre lui 1 . On le vit, à la tête d’hommes armés, dévaster la région d’Essertines, y capturer trente-sept chevaux, s’emparer du château de Villarzel-l’Evêque, et, pour se soustraire à la peine due à ses méfaits, se mettre sous la protection de Louis de Savoie, baron de Vaud, et se faire recevoir bourgeois de Moudon 2 .
L’irritation du chapitre se traduisit par des mesures sévères. Le prieuré de Saint-Maire fut occupé par le nouvel évêque Pierre d’Oron qui y reçut en 1313 la soumission d’autres sujets révoltés. Quant au chapitre, il somma Conon de Villarzel de restituer ce qu’il avait pris et de faire amende honorable avant le samedi 20 janvier 1314 3 .
Conon ne se soumit pas, estimant qu’il n’avait d’autre juge que l’évêque et il fut excommunié par le chapitre. Il contesta derechef la compétence du chapitre et recourut à Rome 4 . L’appel traîna. Entre temps, l’évêque de Lausanne fit la paix avec Louis de Savoie qui avait inspiré la révolte de ses sujets; par un article du traité de paix de 1316 5 , le baron de Vaud abandonna la cause de Conon de Villarzel et de ses frères qui avaient fait cause commune avec lui et il s’engagea à ne pas mettre obstacle à la reprise du château de Villarzel-l’Evêque.
Privé de son protecteur, Conon paraît s’être réfugié au couvent des Dominicains de Lausanne. Une citation est en effet adressée au « frère prêcheur Conon de Villarzel, se disant prieur de Saint-Maire 6 . » Le chapitre l’avait, comme on le voit, non seulement excommunié, mais /231/ déposé et remplacé. Sur l’ordre du Saint-Siège, l’archevêque de Besançon avait fait visiter en 1316 le prieuré de Saint-Maire par le visiteur provincial, le P. Hostalet, des frères Prêcheurs, et celui-ci avait trouvé au couvent six chanoines et un prieur 1 . Ce prieur était Henri de Prez que le chapitre avait mis à la tête de la maison.
Conon de Villarzel, contestant au chapitre le droit de le déposer, adressa à Rome un second recours alors que le premier était encore pendant. Le pape fit instruire l’affaire par les prieurs de Peillonex et de Talloire le 27 octobre 1318 2 . Ces deux prieurs déléguèrent à leur tour le chanoine de Genève, Anselme David, puis le prieur de Saint-Victor et le chanoine Matthias de Saint-Jeoire 3 . Une dernière audience dut avoir lieu à Genève le 14 octobre 1320, où les prieurs de Talloire et de Peillonex ne purent se rendre, « vu l’état de guerre et d’hostilité existant entre les comtes de Savoie et de Genève et les bourgeois de Genève. »
Quelle fut la sentence, nous l’ignorons. Mais elle ne semble pas avoir changé beaucoup à l’état de fait. Conon de Villarzel, devenu frère prêcheur, n’en continua pas moins à percevoir une partie des revenus du prieuré de Saint-Maire. En 1324 encore, il passa un règlement de compte à ce sujet avec son serviteur Rodolphe 4 . Finalement il fallut composer. Louis de Savoie intervint et conclut un accord entre Conon, d’une part, Jean de Bons, nouveau prieur de Saint-Maire, de l’autre. Aux termes de cet accord Conon renonça, le 20 octobre 1326, à toute /232/ prétention sur le prieuré et à tout appel. En retour il reçut à vie des dîmes, cens et personat, notamment à Thierens et Poliez-le-Grand 1 .
Dès lors Conon de Villarzel ne fit plus guère parler de lui. Il abandonna l’habit des frères Prêcheurs et se retira à Fey dans une maison de Saint-Maire. Vers la fin de ses jours cependant, en 1338, il trouva encore le moyen de se quereller avec son neveu, Jean de Villarzel, devenu à son tour chanoine de Lausanne 2 .
La vente du prieuré de Saint-Maire.
Tous ces désordres entraînèrent la ruine du prieuré de Saint-Maire. Conon avait endetté le prieuré, la « voracités des usuriers » fit le reste. Il fallut se résoudre à un parti héroïque. Pour payer les dettes du couvent, l’évêque et le chapitre autorisèrent le prieur Jean de Bons à engager, le 6 février 1330, les biens du couvent pour 1300 livres au vénérable Guillaume de Billens, chanoine de Châlons, l’un des fils de Rodolphe de Billens, chevalier. Ces biens comprenaient : les vignes de Galliar, de Montagny, de Paudex, de Jovigo, de Lonay, de Renens, de Collonges, des dîmes à Collonges, à Etraz, les menesses 3 d’Eschissiez, des cens à Lutry, à Lausanne, à Ogens, à Villars-Sainte-Croix, le personat des églises de Thierens, Denezy, Fey, Tours (près Montagny), Saint-Aubin, Prez, Bercher, Ponthoux, Surpierre, Dompierre, /233/ Saint-Cierges, Correvon, Vuarens, Chiblie, le moulin de Saint-Maire et les chesaux voisins, les dîmes de Thierrens, de Neyruz et de Villars. On n’excepta que la prébende que le prieur tenait du chapitre à Essertines, ainsi que 100 livrées de terre assignées pour les 50 livres de pension dues à Conon de Villarzel 1 .
Le prieur Jean de Bons se dépouillait ainsi de tout pour rétablir les finances du couvent. En 1342, l’évêque et le chapitre l’autorisèrent à percevoir, lui et le couvent, les fruits de l’église de Tours afin d’assurer la subsistance des religieux, le curé et le vicaire de Tours devant être pris parmi les religieux 2 .
L’année suivante mourut Jean de Bons. Guillaume de Billens, gérant des biens du couvent, désigna comme prieur son neveu Rodolphe de Billens, qui fut plus tard prévôt de Montjoux. Le pape Innocent VI paraît être intervenu en 1353 par bulle adressée au prévôt de Neuchâtel pour remettre le prieuré de Saint-Maire sur un pied normal 3 . Néanmoins, à la mort de Guillaume de Billens, le prieuré de Saint-Maire eut quelque peine à rentrer en possession des biens aliénés. Une transaction fut passée le 22 octobre 1359 4 et mit fin à toutes diffcultés.
L’union à la mense épiscopale.
Le prieuré de Saint-Maire ne devait pas recouvrer pour longtemps sa liberté. On sait que l’évêque Guillaume de /234/ Menthonay, voulant fortifier la partie nord de la Cité et construire le château actuel, obtint du pape Benoît XIII, le 3 mai 1396, l’union du prieuré de Saint-Maire à l’évêché 1 . Il fut mis en possession du couvent par le prieur François de Cuyna le 23 juin 1397 2 et à cette occasion fut rédigé le précieux répertoire que nous possédons. Plus tard, le 20 avril 1412, l’évêque Guillaume de Challant obtint du pape Jean XXIII la confirmation de cette concession 3 .
Dans ces actes, le pape déclarait que le couvent, dont l’évêque devenait le prieur, serait désormais exempt de la juridiction du chapitre. Pour gagner l’adhésion de celui-ci, l’évêque renonça à la prébende qu’il avait au chapitre de toute ancienneté et ne conserva que celle du prieur de Saint-Maire. Le chapitre, plus tard, en profita pour lui dénier toute autorité aux calendes 4 autrement qu’en qualité de prieur et l’obligea par contre, en 1453, à faire comme tel le service de semainier et le service du chœur.
A cette même époque, l’évêque Georges de Saluces reconnut au prévôt et au chapitre le droit de visite du prieuré, de correction, de punition, d’institution et de déposition des chanoines de Saint-Maire 5 .
Tandis que le chapitre reprenait ainsi tous ses droits, l’évêque portait, le 4 mars 1497, le dernier coup à l’autonomie financière du couvent en annexant les biens du couvent à la mense épiscopale et en se bornant à assurer /235/ aux chanoines de Saint-Maire, « pour leur entretien, vêtements, etc., » 52 livres à percevoir sur les revenus des cures d’Attalens et de Corsier 1 . Dès lors le couvent de Saint-Maire ne fut plus que le lieu de résidence d’une demi-douzaine de religieux, presque tous curés de l’une ou l’autre des paroisses de la Broye.
Liste des prieurs de Saint-Maire.
| 1144-1157 | Guillaume 2 . |
| 1160-1193 | Pierre. |
| 1201-1215 | Acelin de Thierrens. |
| 1216-1217 | Aymon. |
| 1217-1242 | Guillaume. |
| 1244-1253 | Uldric de Vuarrens. |
| 1258-1260 | Pierre. |
| 1265-1294 | Hugues. |
| 1301-1316 | Conon de Villarzel. |
| 1317-1319 | Henri de Prez. |
| 1324-1343 | Jean de Bons. |
| 1344-1359 | Rodolphe de Billens. |
| 1359-1363 | Gautier d’Assies. |
| 1363-1379 | Jean de Valtravers. |
| 1380-1385 | Henri de Fallerans. |
| 1388-1397 | François de Cuyna. |
| 1397 | Union à la mense épiscopale. |
| [ NB : Voir corrections et additions, p. 474. ] | |
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LES CHANOINES DE LAUSANNE
Il n’existe, à notre connaissance, qu’une liste de chanoines de Lausanne dressée sur titres. C’est celle qu’établit en 1653-1656 le commissaire romand, Samuel Gaudard, à l’occasion d’un dépouillement de titres provenant du pays de Vaud. Ce catalogue se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque cantonale vaudoise, à laquelle il fut donné en 1826 par M. Jean Rickly, et il est marqué sous le numéro H 57, mais une inscription qu’il porte indique qu’il avait déjà fait partie au dix-huitième siècle de la bibliothèque de l’Académie de Lausanne.
La liste Gaudard, — c’est ainsi que nous l’appellerons, — forme trois cahiers in-quarto, de vingt-quatre pages l’un, réunis sous la même couverture. Deux de ces cahiers sont exclusivement consacrés aux chanoines, le troisième contient des listes d’évêques de Lausanne, d’abbés et de prieurs des principaux monastères du pays. Le catalogue des chanoines porte le long intitulé que voici : « Catalogus venerabilium dominorum canonicorum insignis ecclesie cathedralis Lausannensis summo cum labore ex omnis generis veteribus manuscriptis, actis, instrumentis, documentis et authenticis originalibus fideliter collectus per me Samuelem Gaudard J. U. Doct. et registratorem /237/ archivorum du Pays de Vaud, et principalement des anciens droits de l’Evesche et du chappitre de Lausanne, es années 1653, 1654, 1655, 1656, etc., dedie à ceux qui trouveront avoir part a l’honneur que leurs predecesseurs aient este aussi du nombre de ce venerable corps du chappitre dans lequel chascun pouvoit prétendre pour devenir evesque de l’Evesche de Lausanne et prince de l’Empire. »
Le catalogue Gaudard commence par un extrait de l’acte de 927 dans lequel figure le prévôt Wagulfe et il finit par la mention du chanoine Pierre Warnery en 1536. Il est disposé par années; sous chaque année, Gaudard inscrit les chanoines qu’il a trouvés à la date indiquée. Le même nom revient ainsi plusieurs fois, mais aucune source n’est mentionnée.
Le titre du catalogue indique où Gaudard a puisé. Le commissaire romand était à ce moment occupé à rédiger ce qu’on appelle Les livres des bailliages 1 , et qui sont une compilation de documents, d’autant plus utile que quelques-uns des originaux ont depuis disparu. Ce travail fut commencé en 1652 et dans un rapport de 1658 Gaudard écrivait : « Quant à la registrature du dépôt des archives dont on m’a chargé il y a cinq ans et demi, j’y ai déjà pris peine, de façon que j’ai déjà extrait plus de 2600 bons titres et documents sur parchemin qui en partie sont restés de la registrature de feu M. Stettler et en partie ont été amenés ici (à Berne) il y a quatre ans dans trois tonneaux et d’autre manière du pays romand. J’ai mis au rebut comme inutiles environ 4300 titres, et /238/ je n’ai pour tout reçu, pour toute cette peine et labeur, que quatre tonneaux de vin 1 . »
Ces 6900 titres, — les 4300 titres inutiles sont ceux compris aujourd’hui dans l’Inventaire vert, si nous ne faisons erreur, — ne forment que le quart des parchemins que contiennent aujourd’hui les Archives cantonales vaudoises. Mais, parmi eux, Gaudard compte des collections telles que le Cartulaire de Lausanne et le Manual du chapitre 2 (du début du seizième siècle) qu’il a visiblement consultés.
Ces indications montrent que Samuel Gaudard a puisé à des sources sûres et il en a généralement tiré bon parti. Il y a parfois des erreurs de date, — ainsi Conon d’Estavayer chanoine en 1150, — des fautes de lecture, telles que Sublinis pour Salinis, — des erreurs touchant la qualité des personnes; par exemple Gaudard place les sénéchaux Louis et Dalmace au rang des chanoines. Mais dans l’ensemble ces erreurs sont peu importantes et nous pouvons accorder créance au catalogue ainsi établi. Peut-être cependant devons-nous nous défier du chanoine Pierre Goudard que Samuel Gaudard a inscrit aux dates 1277 et 1280 et que nous n’avons vu nulle part ailleurs.
La liste Gaudard contient 436 chanoines, non compris ceux du neuvième et du dixième siècles, qui sont mentionnés trop imparfaitement. Il faut enlever vingt-cinq /239/ mentions erronées ou à double et il y a en outre dix chanoines que nous ne connaissons que par l’inscription de Gaudard. Nous pouvons ainsi admettre qu’elle contient quatre cents noms de chanoines certains, tout en faisant des réserves sur quelques dates.
Ce catalogue Gaudard a été copié vers 1860 par M. l’abbé Gremaud, le regretté érudit fribourgeois, qui lui a donné une nouvelle forme. M. Gremaud n’a conservé que les chanoines postérieurs à 1150 et il a pris le nom du chanoine comme base : à côté de ce nom il a ajouté toutes les années auxquelles il le trouvait mentionné dans Gaudard. En outre M. Gremaud a ajouté une vingtaine de noms qui ont été pris essentiellement, nous paraît-il, dans le Livre rouge. Il ne semble d’ailleurs pas avoir été désireux de compléter sa liste, car il avait en mains le Manual du chapitre existant à Fribourg et duquel il n’a relevé aucune mention.
La liste de M. l’abbé Gremaud a été elle-même copiée par M. l’abbé Ducrest, professeur à Fribourg, qui l’a ensuite analysée dans la séance du 14 novembre 1901 de la Société d’histoire du canton de Fribourg 1 . M. Ducrest a bien voulu nous communiquer son travail.
La liste que nous avons donnée nous-mêmes comprend 72 noms antérieurs à l’an 1100 et 630 postérieurs à cette date. Nous n’y avons pas fait figurer 40 ecclésiastiques pourvus par Rome au quinzième siècle de bulles leur réservant le premier canonicat vacant dans l’église de Lausanne, mais que le chapitre n’a pas admis, soit parce qu’il n’y avait pas de siège à repourvoir, soit à cause de l’affluence /240/ des compétiteurs. C’est ainsi qu’il eut en 1466 à se prononcer entre neuf concurrents, tous munis de bulles apostoliques. Par contre, nous avons fait figurer les candidats évincés au catalogue alphabétique qui suivra, où nous avons justifié aussi nos radiations de la liste Gaudard, lorsque l’erreur n’était pas manifeste.
Nous devons ajouter que nous ne sommes pas certains que tous les clercs cités au neuvième et au dixième siècles aient été réellement chanoines de Lausanne, — on verra plus loin dans chaque cas particulier le motif qui nous a porté à les admettre. — Pour ne pas avoir à revenir sur cette période, disons encore que, dans le calcul des dates, nous avons donné la préférence aux indications fournies par le jour et le mois sur celles de l’année et du règne. Mais cela sans conviction. En effet cette règle, bonne lorsqu’il s’agit de discuter de documents originaux, n’a aucune valeur quand il s’agit de copies; le scribe peut, à distance, s’être trompé aussi bien sur le jour et le mois que sur l’année du règne. Et nous n’avons eu affaire, la plupart du temps, qu’à des actes copiés dans le cartulaire de Lausanne.
Enfin, pour autant que nous avons pu la rétablir d’une manière sûre, nous avons classé les chanoines suivant l’orthographe française de leurs noms de famille. Nous n’avons laissé la forme latine que lorsqu’il y avait doute, et dans ce cas, nous avons marqué le nom d’une astérisque (*). Nous avons agi ainsi par besoin d’uniformité, et aussi dans la pensée que le nom français était le nom le plus communément employé, sinon dans les actes officiels, du moins dans la vie courante.
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LISTE DES CHANOINES DE LAUSANNE
| IXe SIÈCLE. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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| Xe SIÈCLE. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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| XIe SIÈCLE. | |||||||||
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| XIIe SIÈCLE. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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| XIIIe SIÈCLE. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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| XIVe SIÈCLE. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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| XVe SIÈCLE. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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| XVIe SIÈCLE. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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LISTE ALPHABÉTIQUE
des évêques, vicaires généraux, doyens, officiaux et chanoines de Lausanne.

Armoiries de l'évêque Sébastien de Montfalcon
(d'un missel lausannois, communiqué par M. Dubois)
Abicel.
Vice-chancelier en 1184 (C. Montheron).
Probablement le même que celui que l’évêque qualifie en 1176 ACV, fonds Dumont) et en 1203 de camerarius noster. (Reg. fiefs nobles, 165.)
Acarie, Gilles, frère de Jean Acarie, curé de Bex en 1439, et probablement d’origine valdostaine.
Clerc à la curie de Lausanne en 1419 et 1422 (Rc. Laus. 2562 et 1574). Promoteur des causes criminelles devant la cour épiscopale en 1428 (AVL, Poncer, Bulles, 9). Official de Lausanne en 1429 ACV, Nouv. titres, 1508 et Dupraz, Cathédrale, 332). De nouveau simple juré à la cour de l’official le 20 mars 1430/1 en même temps que curé de Saint-Cierges (Rc. Laus., 2629).
Acelin (de Thierrens ?).
Chanoine de Saint-Maire 1188 (ACV, Nouv. titres, 7570). Prieur de Saint-Maire de 1201 (MDR, 2e série, VI, 156 et C. Laus., 139), juin 1215 (C. Laus., 259).
Un prieur W. paraît en 1214 (C. Laus., 103 et 122), mais le premier acte est de 1218 (comparez les signatures) et le second l’est probablement aussi.
Adalbéron.
Prévôt en 1059 (MDR, XIX, 553).
Adalbert.
[Chanoine] 902 (C. Laus., 83) et 908 (C. Laus., 171).
Les indications du C. Laus., 171, concordent pour le 18 juillet 908. Les signataires ne sont qualifiés ni de chanoines ni de prêtres. Mais il est certain que des clercs ont été témoins de l’acte, rédigé par le chancelier de l’évêque. Nous n’avons admis comme tels que ceux des signataires que l’on retrouve dans d’autres documents. — Pour la date 902, voir Aymon.
/252/* Adalwinus.
Chancelier de l’évêque, 971 et 972 (C. Laus., 131 et 279).
Le premier acte est du mercredi 8 des calendes de novembre, 36e année du règne de Conrad; le 25 octobre est un mercredi en 971, mais c’est la 33e année du roi Conrad. Le second acte est du samedi 15 des calendes de juin, 33e de Conrad; le 18 mai est un samedi en 972, 34e du règne.
Adam.
[Chanoine] en 927 (C. Laus., 84). Voir Aymon.
Adam, Benoît.
Nommé chanoine de Lausanne, étant auditeur de rote, à Rome, le 12 août 1507 (Man. cap. Laus., 43). Mis le 23 juin 1511 en possession de son canonicat (Id., 96).
* Adigarius.
Prêtre [et chanoine] en 856 et 867 (C. Laus., 202, 203, et Besson, Contribution à l’histoire du diocèse de Lausanne, 136 et 138).
On trouvera dans ce dernier ouvrage, 39-42, la discussion de ces deux dates. Les dates traditionnelles de 852 (au lieu de 867) proposée par M. Parisot, et de 856 (au lieu de 859) proposée par M. Besson ne répondent pas à toutes les difficultés. Il paraît probable que la Transjurane fut un territoire contesté entre l’empereur Louis et son frère Lothaire II entre 855 et 859, ce qui peut expliquer qu’un acte passé en 856 le soit au nom de Louis. Pour l’autre acte, M. Besson expose les raisons qui lui font maintenir la date 867 : en faveur de 852, on pourrait avancer que le grand nombre de témoins communs aux deux actes (Adigaire, Arulfe, prêtre, Amilbert et Farulfe, diacres, Salomon, prêtre, et Ayribold, diacre) permettent de supposer que les deux actes se sont succédé à peu d’intervalle. Dans le doute, nous maintenons les dates traditionnelles.
d’Aglié de Saint-Martin, Antoine de Allodio, Dr en droit.
En vertu d’un induit de Nicolas V, le duc Louis de Savoie nomme, le 29 juillet 1451, le prêtre Antoine d’Aglié au premier bénéfice vacant du chapitre de Lausanne (Arch. Turin, Prot. ducaux, t. 76, 201). Mort chanoine en 1466 (Man. cap. Frib., 127).
Il appartenait vraisemblablement à la branche genevoise des comtes valdostains de Saint-Martin (Galiffe, Notices, II, 2e éd., 6). /253/
Alain, magister.
Chanoine, 1215 (C. Laus., 259) et 1219 (C. Laus., 461).
Pour cette dernière date, le cartulaire dit : 2 des nones de mars 1218; nous admettons que l’année part de l’Annonciation : il s’agit donc de 1219. — Obit le 12 février (C. Laus., 637).
Albert.
Chanoine, 1126 (MDR, I, 173).
Il paraît probable que l’acte de fondation de l’abbaye du lac de Joux, auquel on a donné la date de 1140 (MDR, I, 173), doit être reporté à l’année 1126, date réelle de la fondation, ainsi que cela résulte de la comparaison des signatures.
Albert.
Ecolâtre (chanoine, XIe siècle ?) (C. Laus., 376).
La liste des biens du chapitre à Vevey que reproduit ici le Cartulaire nous paraît être du Xe ou du XIe siècle, soit à cause de l’orthographe de certains noms de lieux, soit à cause du fait que les chanoines de Lausanne sont nommés dans l’acte fratres lausannenses.
* Albuicus.
Chanoine, 902 (C. Laus., 84), 906 (C. Laus., 88)et 908 (C. Laus., 171).
Contrôle des références aux articles Aymon, 902, et Adalbert, 908. Pour l’acte du C. Laus., 88, le 5 des calendes de mai est un dimanche en 906, mais il s’agirait de la 18e année du règne de Rodolphe Ier et non de la 17e.* Albus, Henri, de Lausanne, prêtre, magister.
Chanoine, 1180 (Matile, Monuments, I, 30) et 1203/4 (C. Laus., 139). Sacristain, 1195 (ACV, Nouv. titres, 7349), 1202 (C. Romainmôtier, 557) et probablement jusqu’à sa mort (C. Laus., 637). En même temps, maître de la fabrique (Nec. Laus., 110). Obit le 13 février (C. Laus., 637). Sur sa famille, voir plus haut, p. 114.
* Albus, Pierre, de Lausanne, magister.
Chanoine, prêtre, 1215 (C. Laus., 259 et 326).
Me Pierre Albus paraît en 1220 sans être qualifié de chanoine (C. Hautcrêt, 36). /254/d’Alby, Guy, dit de Cluses ou d’Alais, d’une famille de Savoie.
Chanoine de Lausanne, 1399 (Galiffe, Notices généal., II, 2e éd., 164). Docteur en droit, chanoine de Paris, prévôt de Genève, abbé de Saint-Félix de Valence (Foras, Armorial, I, 13). Elu en 1423 et 1426, évêque de Genève, mais non confirmé (MDG, II, 203 et 217). Teste 18 avril 1427 (Galiffe, id.). Mort 2 mai 1430 (Nec. Laus., 136 et Obit. Genève, 43).
Notice biographique et bibliographique dans U. Chevalier, Répertoire bio-bibliographique, 2001, qui cite Brandes, Guido von Alet, dans Jahrbuch Ver. niederdeutsche Sprach. forschung, 1888, XIII, 81-96, et Schleich, Spiritus Guydonis von Alais, dans Archiv. stud. heu. Sprach.-Litter., 1897, t. 98, 398-400. — Voir Obit. Genève, 43.
* Algoldus ou Algondus.
Chanoine, 1140 (MDR, I ,175 et C. Laus., p. 322).* Alincus.
Chanoine, 972 (C. Laus, 279).
d’Allaman, Pierre, frère de Jaques d’Allaman, chevalier.
Chanoine de Lausanne, 1297 (ACV, Nouv. titres, 4803) et 1308 (Rc. Morges, 133). Possède en 1302 le personat de l’église Saint-Laurent, à Lausanne (Rc. Laus., 1574). Chanoine de Metz, 1304 (Inv. Vert, pt 155).
Frère de Jaques d’Allaman, chevalier (Nouv. titres, 7655) et apparenté aux sénéchaux de Lausanne (voir plus haut, 114), cousin du chanoine Nicolas Girard (Nouv. titres, 4803).
d’Allaman, Rodolphe, Dr en droits.
Chanoine de Lausanne, 1286 (Rev. hist. vaud., 1901, 82) et sans doute dès cette époque chanoine de Genève et bénéficiaire dans l’église de Vufflens (Reg. Nicolas, IV, 1762). Nommé le 3 décembre 1289 recteur de l’église d’Ystonacanteloup, en Angleterre (id.), le 22 décembre 1289 chanoine de Bayeux (id., 1799) et le 13 janvier 1290 chanoine d’Evreux (id., 1944). Professeur à l’université de Paris 1302 (Cart. Univ. Paris, II, 628). Obit le 2 septembre (Nec. Laus., 179) et le 5 septembre (Obit. Genève, 198).
Qualifié en 1286 et 1290 de clerc et familier d’Edouard, roi d’Angleterre. De la suite du chevalier Othon de Grandson. /255/
d’Allinges-Coudrée, Louis, fils de Rodolphe, seigneur de Coudrée.
Créé chanoine par provisions de Rome en 1461 (Man. cap. Frib., 73). En 1462, il se présente pour remplacer Jean de Trille et présente des lettres apostoliques ordonnant de l’installer sous menace de peines. Par crainte de ces dernières, les chanoines admettent le nouveau venu, tout en protestant qu’ils ne veulent pas augmenter le nombre des membres du chapitre (Man. cap. Frib., 81).
Il était en 1467 recteur de l’église de Vuisternens-devant-Romont, et devait en cette qualité 32 florins d’or de pension à son prédécesseur Nicolas Garrillat. Comme il ne s’en acquittait pas, il fut le 20 novembre 1467 frappé d’une sentence d’excommunication par Jean de Ceretanis, archidiacre de Bordeaux, juge sous-délégué du Saint-Siège (Inv. bleu, II, 22).
Louis d’Allinges fut reçu le 1er septembre 1463 chanoine et comte de Lyon, et prêta serment le 24 décembre 1463; il était démissionnaire en 1471 (Foras, Armorial, I, 28). Chanoine de Sion, 1461 (Reg. Wirz, II, 201).d’Allinges, Jean, fils (?) d’Henri d’Allinges, seigneur de Coudrée.
Chanoine, 1283 (Rc. Laus., 117). Doyen d’Avenches, 1297 et 1302 (Inv. vert, pt 216). Chanoine de Genève en 1304 (MDG, II, 184). Mort le 25 avril (Obit. Genève, 105).
Cf. Galiffe, Notices, II, 16. Foras, Armorial, I, 28, l’ignore.
* de Allodio, Antoine, voir d’Aglié.
* Amalbertus ou Amilbertus.
[Chanoine] diacre, 856 et 867 (C. Laus., 203, voir Adigarius).
* Amalricus.
[Chanoine ?] siège à la cour de l’évêque, 856 (C. Laus., 203).
* Amaldricus.
[Chanoine ?], 892 (C. Laus., 286), plus probablement laïque.
La date est donnée comme suit : « jeudi V des calendes de mai, 6e année du roi Rodolphe. » Il y a concordance pour le jour et le mois en 892 (27 avril), mais l’on est alors dans la IVe année et non dans la VIe année du règne.
Amaudry.
Chanoine en 1054 (C. Laus., 209, voir plus loin Otelinus). Cité /256/ entre l’évêque Burcard et l’avoué Aymon. Est-ce un chanoine ou un grand seigneur ? Nous ne pouvons préciser.
Amaudry, Amaldricus, Alamaricus.
Le personnage qui en 1115 signe avant le comte de Gruyère l’acte en faveur du prieuré de Rougemont (MDR, XXII, 11) est sûrement un haut dignitaire ecclésiastique, probablement un doyen comme Ermenrad. C’est sans doute le doyen qui assiste à la fondation des abbayes du lac de Joux en 1126 (MDR, XIX, 556) et de Hautcrêt en 1134 (C. Hautcrêt, 1).
* Ambricus.
[Chanoine] prêtre, 888 (C. Laus., 134).
Amédée, saint, fils d’Amédée de Clermont d’Hauterive et de Pétronille des Dauphins du Viennois.
Né à la Chaste en Dauphiné vers 1110 (Gremaud, dans MF, I, 126). Moine à Clairvaux, 1125 (id., 129). Abbé de Hautecombe, 1139 (id., 129, essentiellement d’après Manrique, Annal. Cisterc, I).
Nommé évêque de Lausanne en 1144, sacré le 21 janvier 1145 (C. Laus., 42, 43 et MF, I, 131). Conseiller du comte de Savoie mineur, 1149 (Guichenon, Hist. Savoie, IV, 38-40). Chancelier impérial, 1155 (MDR, I, 76). Mort le 27 août 1159 et enterré dans la cathédrale (C. Laus., 44, cf. Dupraz, Cathédrale, 551). Honoré comme saint le 28 janvier (MF, I, 181). Culte comme bienheureux approuvé à Rome par la Congrégation des rites en 1903.
Sa tombe présumée a été découverte dans la cathédrale de Lausanne le 9 décembre 1911. Le corps, de moyenne taille, a été enlevé et mis à la disposition de Mgr Bovet, évêque de Lausanne et Genève. La crosse, l’anneau et la mitre ont été conservés par l’Etat de Vaud.
On lui attribue les franchises de la ville de Lausanne (MDR, VII, 7) et il est l’auteur d’homélies en l’honneur de la Sainte Vierge, traduites en 1866 par M. l’abbé Gremaud.
Cf. Gremaud, Homélies de saint Amédée, Fribourg, 1866. Comte, Vie d’Amédée, etc., Grenoble, 1877. Bourgain, La chaire française au XIIe siècle, 1879, 44-46. Dupraz, Cathédrale, 58. Blanchard, Histoire de l’abbaye de Hautecombe, 1885, 41 et suiv. /257/
* Amico.
Chanoine, lévite, 961 et 968 (C. Laus., 96 et 279).
Amy, Hugonin, d’Aulps (Genève).
Présente des lettres de provision de Rome au chapitre le 20 août 1459 (Man. cap. Frib., 53); non installé.
Amy, Nicolas. Voir Lamy, p. 368.
Chanoine et maître en lettres sacrées, 1452 (Rc. Laus., 2750), 1455 (Man. cap. Frib., 21).
Est le même qui, nommé ambassadeur de l’université de Paris au concile de Bâle en 1431, prit une part très importante à cette assemblée, dont il fut nommé en juillet 1432 promoteur de la foi, notaire et secrétaire (Concilium Basiliense, II, 5, 64, 172, 183). Nicolas Amy siégea au concile jusqu’à la fin, et très probablement assista de même à celui de Lausanne.
additions et corrections, p. 474:]
Chanoine de Genève en 1451 (Reg. Wirz, I, 53). L’Eglise de Genève célébrait son anniversaire au 15 février (Obit. Gen. 55).
André.
Doyen de Saint-Imier en 1240-1256 (voir Chardonne) et en 1335-1338 (voir Buttavant).
André, Jean, dit de Markais, de Saint-Paul en Maurienne.
Official et vicaire général de Georges de Saluces du 10 juillet 1446 à 1458 (ACV, Actes Saluces, 76, 45). Chanoine d’Aoste, 1446 (id., 76). Nommé chanoine de Lausanne le 11 janvier 1455/6 (Man. cap. Frib., 26). Sous-chantre, 1455 (ACV, Nouv. titres, 11455) et 1473 (id., 10894). Doyen de Valère, 1466 (Man. cap. Frib., 115) et 1473 (id., 237). Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal, 1461-1462 (id., 78). Promoteur à la cour de Rome, 1463 (Dupraz, Cathédrale, 357). Curé d’Orbe, 1473 (Nouv. titres, 10894).
Par son testament (Nouv. titres, 10894) il lègue au chapitre 30 florins, pour fondation de trois anniversaires (on en célébra sept), à condition qu’on n’inquiète point son héritier (son neveu Eustache Prévôt) au sujet du testament de Georges de Saluces (dont Jean André avait été l’exécuteur). Avait précédemment fondé l’autel Sainte-Barbe dans la cathédrale (Dupraz, Cathédrale, 153). Mort avant le 12 novembre 1473 (Man. cap. Frib., 237). Obit le 10 mai et le 4 novembre (Nec. Laus., 139 et 205). Testament non daté, levé le 31 octobre 1477. /258/
La Rev. hist. vaud., 1904, 313, le dit frère de Michel Parrochi, de Lausanne (?).
* Anglici ou Angleys, Jean, de Moudon, licencié en droit.
Official de Lausanne, 1383 (MDR,VII, 179) à 1392 (Arch. Evêché, 73). Paraît en 1395 et 1396 comme juge dans le Chablais (MDR, XXII, 245 et 529). Vit encore en 1420 (Arch. Evêché, 99 et MDR, I, 329).
additions et corrections, p. 474:]
Cet official était un laïque, l’unique de la série. Il avait épousé Alexie Rapillard, d’une famille de bourgeois de Lausanne, au nom de laquelle il vendit en 1406 un chesal lors de la construction de l’hôtel de ville du Pont.
d’Annecy, Pierre, fils de Pierre d’Annecy, clerc et notaire à Lausanne, parent du prévôt Guillaume de Bougy.
Clerc de la cathédrale, 1365 (Rc. Laus., 1475). Chanoine de Lausanne, 1398 (Rc. Laus., 410) et 1416 (Inv. bleu, I, 46). Maître de fabrique, 1400 (Rc. Laus., 2471). Chanoine de Genève, 1396 (Reg. fiefs nobles, 105), ne l’est plus en 1403 (ACV, Nouv. titres, 3860).
Obit le 19 août (Obit. Genève, 185) peu avant le 6 avril 1418 (Man. cap. Frib., 10).
Le notaire Pierre d’Annecy testa le dimanche 17 août 1376 en faveur de ses fils Jean et Pierre. Il demanda à être enterré dans l’église Saint-Paul, à Lausanne, et choisit son parent le chanoine Guillaume de Bougy comme exécuteur testamentaire (AVL, Poncer, Testaments, 157). Pierre venait d’être assassiné ce même jour par un citoyen de Lausanne, Pierre de Chavornay, qui s’enfuit. Le lendemain, 18 août, le tribunal baillival de Lausanne adjugea par contumace à l’évêque Gui de Prangins le corps et les biens du meurtrier (ACV, Nouv. titres, 12368).
Anselme, magister, de Lausanne en 1160 (voir Filly).
* Ansiysus.
Signe en 972 après l’évêque Eginolfe (C. Laus., 279).
* Antoldus.
Prêtre, 929 (voir Bertold, sacristain, C. Laus., 233).
des Arches ou de Arciis, Soffred. Du village des Arches, au diocèse de Saintes (Inv. vert, 147).Chanoine de Lausanne et chantre, 1453 (MDR, VII, 547) à 1495 (Liste Gaudard). Ce fut lui qui présida le plus souvent les réunions du chapitre dans la seconde moitié du XVe siècle, le prévôt et le trésorier étant généralement absents. /259/
En 1430, un chevalier Soffred des Arses est mentionné comme parent de Jean des Arses, prévôt de Mont Joux (MDR, XXVI, 264).
d’Arconciel, Turimbert.
Chanoine (de Lausanne ?) vers 1150 (Don. d’Hauterive, 16).
Guillaume d’Arconciel, cité comme chanoine de Lausanne en 1235, était chanoine de Saint-Nicolas, la chapelle particulière de l’évêque (Matile, Monuments, p. 89).
Arconcier, Jaques, licencié en droit, fils de Perronet Arconcier, notaire et bourgeois de Lausanne, parent du chanoine Jean de Viry.
Procureur fiscal de l’évêque, 1445 (ACV, Nouv. titres, 6156) et 1446 (Arch. Turin, Prot. duc., t. 87, 144). Chanoine de Lausanne, 1443 (ACV, Min. A. Loys, 64). Cellérier, 1449 (ACV, Min. J. Arthod, 84) et 1450 (Rc. Laus., 1241). Chanoine de Sion, 1444 (Min. A. Loys, 165). Il teste le 5 octobre 1449 (Min. J. Arthod, 40 et 57).
Dans son testament, il fait héritières sa sœur Françoise, femme de Girard de Pierrefleur, alias Fabri de Baulmes, et sa nièce Jeannette, qui épousa Pierre de Viry, clerc, citoyen et marchand de Lausanne. Il lègue son corpus de droit civil et canonique à un fils de sa sœur Françoise; à Guillaume Fabri, curé de Saint-Etienne, ses sommes (recueil ou commentaire de droit canonique ou romain) Bartholina et Goffredi et sa vaisselle; à Girard de la Roche, curé de la Sainte-Croix, à Lausanne, son Sacramentale de Monte Lauduno; à Me François Fabri, curé de Saint-Maire, son Expositio misse avec sa chape noire. Il demande que le chapitre dispense ses héritiers du paiement de la chape (de chanoine) eu égard aux fatigues, aux peines, aux écritures, aux soucis constants qu’il a eus jour et nuit pour le chapitre, tant pour son office de cellérier que pour la question des difficultés pendantes entre le chapitre et l’évêque Georges de Saluces.
* Arducius, prévôt (voir Faucigny).
Le nom vulgaire devait être Ardizon.
Arambert, Arimbertus.
Chanoine le 21 décembre 888 (C. Laus., 134) et 892 (id., 56). Prévôt en 896 (id., 88) et probablement en 892 déjà, car il paraît en tête du clergé dans l’élection de l’évêque Boson. /260/
Arembert (ou Harembert), Antoine.
Chanoine, 1455 (ACV, Min. A. Loys, 84) et 1457 (id., 83). Garde du sceau, mort le 12 juillet 1458 (Nec. Laus., 159 et Man. cap. Frib., 46).
En 1448, cité comme « écrivain des lettres de la sacrée primarie » (ACV, Actes Saluces, 194). De même, en 1453, avec en plus le titre de curé plébain de Dragoneri au diocèse de Turin (Rc. Laus., 2760).
additions et corrections, p. 474:
Le 24 février 1454, Antonin Harembert l’aîné, secrétaire à la pénitencerie à Rome, résigne la chapellenie de l’autel Saint-Barthélemy dans l’église de Lausanne, valant 8 livres tournois petits, en faveur d’Antoine Harembert le jeune, clerc du diocèse de Turin (Reg. Wirz, I, 132, II, 217). Le 17 juin 1454, il paie 27 florins d’annates pour le canonicat de Lausanne (id., I, 148).
d’Arenthon, Amédée, d’une branche des Faucigny-Lucinge.
Chanoine de Lausanne (Nec. Laus., 156). Chanoine de Genève, 1408 (Foras, Armorial, I, 62). Chantre de Genève, 1410 (Mercier, Chapitre de Genève, 196), 1423 (Obit. Genève, 154). Mort, 1er ou 5 juillet 1427 (Obit. Genève, 154, et Nec. Laus., 156).
Un autre Amédée d’Arenthon fut admis le 20 août 1520 comme coadjuteur de son oncle le chanoine Amblard de Gerbais (Dupraz, Cathédrale, 434).
d’Arenthon, Henri.
Chanoine de Lausanne, av. 1398 (ACV, Nouv. titres, 16000), 1399, 1400 (Rc. Laus., 363, 539 et 2471).
Mentionné par Foras, Armorial de Savoie, I, 63, sans sa qualité d’ecclésiastique, aux années 1394 et 1397.
d’Arenthon, Jaques.
Trésorier de Lausanne, 1384 (Rc. Laus., 1564) et 1387 (Livre rouge, 97). Chanoine de Genève, 1376 (MDG, XVIII, 332), puis chantre. Teste le 30 juin 1397 (Obit. Genève, 111). Obit le 4 mai (id.).
additions et corrections, p. 474:
Il prête serment comme trésorier le 7 mai 1383 (AVL, Min. G. Daux, 24).
Foras, Armorial, 1, 63, l’appelle Jean.
* Arlauoldus.
Chanoine, 902 (C. Laus., 84).
additions et corrections, p. 474:
d’Arlimbach, Conon, fils d’Uldric.
Clerc vers 1148 (Liv. don. d’Hauterive, 115). Doyen, 1176 (ACV, Fonds Dumont).
Armand, Pierre.
Cellérier, vers 1160 (C. Laus., 408, voir Vibert de Vuisternens).
Armbruster ou Balisterii, Jean, bourgeois de Berne.
Doyen de Sion, administrateur du diocèse de Lausanne et vicaire-général de l’évêque Benoît de Montferrand en 1483; prête serment le 18 novembre de respecter les franchises de la ville de Lausanne (AVL, Corps de ville, A, 175). Négocie à Rome la création du chapitre de la collégiale de Berne institué par bulle du 19 octobre 1484 /261/ (Quellen zur schweizer Geschichte, XXI, 197) et dont Jean fut nommé prévôt le 14 décembre (id., 202). La bulle d’érection du dit chapitre fut communiquée au chapitre de Lausanne le 28 février 1485 (Man. cap. Frib., 275), qui désigna les chanoines Philippe de Compeys, Rodolphe de la Molière, Jean Assenti, Gui de Prez et Jean Armbruster pour assister l’évêque dans la cérémonie d’installation des nouveaux chanoines. Cette cérémonie eut lieu le 4 mars (Schmitt, Mémoires, II, 234).
Jean Armbruster fut nommé chanoine de Lausanne par le pape Innocent VIII en remplacement de Nicolas Garrillat, démissionnaire, le 13 novembre 1484 (Quellen, XXI, 198) et il fut installé comme tel le 3 février 1485 (Man. cap. Frib., 274); A la mort de l’évêque Benoît de Montferrand, le 9 mai 1491, quinze chanoines, c’est-à-dire tous ceux qui résidaient ordinairement à Lausanne, élurent comme évêque François de Colombier. Jean Armbruster était au chapitre, mais il se retira dès le début de la séance, avant l’élection. Celle-ci faite, deux des chanoines, Mermet Nicod et Laurent Cornillon, furent envoyés auprès de Jean pour lui demander s’il avait un autre candidat idoine à proposer; mais ces députés revinrent peu après disant ne l’avoir trouvé ni à la cité ni ailleurs (Man. cap. Frib., 314). Peu après, de Payerne, Jean posait lui-même sa candidature (Schmitt, Mémoires, II, 240) par une lettre qui ne peut être du dimanche (?) 10 juin, mais plutôt du dimanche 15 mai ou du mardi 10. Le Manuale capituli ne dit rien des intrigues qui suivirent l’élection de François de Colombier.
Jean Armbruster quitta sans doute peu après le chapitre de Lausanne. Il n’en faisait plus partie en 1505. Il mourut à la tête de la collégiale de Berne, en 1508. En 1488, le duc Sforza de Milan le recommandait pour un canonicat dans la cathédrale de Milan (Bolletino storico della Svizzera italiana, 1908, p. 69).
additions et corrections, p. 474:
Il mourut le 29 juillet 1508. Il fut prévôt de Berne, d’Amsoldingen et de Ruggisberg.
* Arricus.
Evêque de Lausanne, au concile de Chalon, le 24 octobre 650 (Maassen, Concilia, I, 208; Besson, Contribution à l’histoire du diocèse de Lausanne, 11 et 17).
Arsent, Théobald, fils de l’avoyer d’Arsent, de Fribourg.
Protonotaire apostolique et chanoine de Neuchâtel, nommé doyen /262/ de Fribourg le 28 mars 1509 (Apollinaire, Dictionnaire, VI, 319). Chanoine de Fribourg1, 1515. Vivant, 1525 (id.).* Arulfus.
Prêtre, 856, 867 (C. Laus., 203).
* Arulfus ou Farulfus.
Diacre, 867 (C. Laus., 203).
Pour ces dates, voir Adigarius.
Assenti, Jean, d’Estavayer.
Chapelain de la cathédrale, prête serment le 24 janvier 1454 (Livre rouge, 179). Recteur de l’hôpital Notre-Dame, à Lausanne, 1458 à 1466 (AVC, Poncer, Hôpital, acens., 64, et recon., 73). Curé de Corcelles près Chavornay, 1458 (id., acens., 66). Nommé curé de la Sainte-Croix le 29 septembre 1462 (Man. cap. Frib., 86). Chanoine, 1467 (id., 116). Doyen de Valère, 1468 (id., 133). Cellérier, 1473 (Liste Gaudard) à 1489 (Poncer, Chapitre, 5). Sous-chantre, 1491 (Nec. Laus., 208). Curé de Saint-Symphorien de Chexbres et de Vullierens, 1487 à 1492 (ACV, Nouv. titres, 1653; Rc. Laus., 2921).
Teste le 20 mars 1491/2 (Rc. Laus., 2921) et meurt le lendemain (Nec. Laus., 123). Elit sépulture au cloître de la cathédrale devant la statue de Notre Seigneur où est la tombe du chanoine Girard de Roche. Il institue héritiers ses neveux Etienne Loys, jurisconsulte à Lausanne, et Aymon Ducetaz, bourgeois d’Estavayer, donne 50 florins à son autre neveu Jean Ducetaz, chapelain. Il fait de nombreux legs à la cathédrale et aux églises, ainsi qu’à la chapelle Saint-Jaques qu’il avait fondée dans l’église Saint-Laurent à Estavayer. Il donne au chapitre la dîme du blé à Possens. Choisit comme exécuteur testamentaire le chanoine François d’Estavayer.
Fut un des chanoines qui siégèrent au Conseil de ville en 1481 après la fusion de la Cité et du Bourg (MDR, XXXV, 208).
d’Assies ou d’Arcier, Gautier.
Prieur de Saint-Maire, 10 juillet 1359 (Livre rouge, 72) et 1363 (ACV, Nouv. titres, 3644). Prieur de Saint-Simphorien d’Autun le 18 mars 1363/4 (ACV, Reg. fiefs nobles, 4; Fontes rerum bern., VIII, 1282). /263/
d’Aubonne, Odulric, fils de Gérold.
Chanoine, XIe siècle (MDR, XXVI, 321 et 142; MDG, XIV, 4).
Pourrait avoir été chanoine de Genève et non de Lausanne, mais l’est plus vraisemblablement de Lausanne.
d’Aubonne, Uldric.
Chanoine de Lausanne vers 1184 (MDR, XVIII, 371). Mort avant 1192 (Rc. Laus., 2851; Revue d’histoire ecclésiastique suisse, 1907, 108).
d’Aubonne, Jaques, magister, frère de Guerric, et par là même fils de Nantelme, seigneur d’Aubonne.
Chanoine en 1216 (C. Laus., 400), 1221 (C. Laus., 153), 1243 (ACV, Nouv. titres, 8001). Archidiacre de Chartres, 1240 (C. Laus., 593). Reçoit en 1235 la maison de pierre que construisit à la Cité Guillaume d’Ecublens, évêque de Sion (C. Laus., 619).
C’est le Jaques Drocenti, archidiacre, d’un acte de 1239 (MDR, IIe série, VI, 157; cf. MDR, XXVI, 157).
d’Aubonne, Humbert.
Chanoine, 1227 à 1233 (C. Laus., 543 et 599).
d’Aubonne, Guillaume.
Chanoine, 1221 (C. Laus., 262, 477).
d’Aubonne, Etienne, fils de Pierre, citoyen de Lausanne.
Cité en 1310 (MDR, XXVI, 151). Chanoine, 1327 (Livre rouge, 2), 1343 (Dupraz, Cathédrale, 150). Doyen d’Aubonne, Genève.
Peut malaisément être distingué du suivant.
d’Aubonne, Etienne Marchand, doyen d’Outre-Venoge (voir Marchand).
Aujoud, Guillaume.
Chanoine vers 1200, † 28 octobre (C. Laus., 550, 660).
d’Ausone, Denys, magister.
Chanoine, 1285 et 1315 (Rc. Laus., 117, 1273). Obit 27 octobre (Nec. Laus., 201), mort avant le 31 mai 1323 (ACV, Nouv. titres, 6666). /264/
d’Autigny, Guillaume de Fayens, du village d’Autigny (Fribourg).
Chanoine, 1365 (Livre rouge, 75) et 1369 (Rc. Laus., 1551). Obit le 26 décembre (Nec. Laus., 212).
Curé de Promasens, 1359-1368 (Apollinaire, Dictionnaire, IX, 300, 301). Probablement celui qui, en 1340, était curé de Grimisuat en Valais (MDR, XXXII, 281).
d’Avenches, Guillaume, fils de Conon et d’Agnès, frère du suivant.
Chanoine, 1327 (Rc.Laus., 1108) et 1331 (Liste Gaudard). Obit le 4 mai (Nec. Laus., 137).
C’est peut-être le même que celui qui fut curé d’Avenches de 1291 à 1322 (ACV, Nouv. titres, 1573 et 11156).
additions et corrections, p. 474:
Curé d’Avenches, est nommé le 10 septembre 1320 chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 12323).
d’Avenches, Otto.
Chanoine, 1310 (MDR, XIX, 508), 1328 (ACV, Nouv. titres, 1201). Obit, 22 septembre (Nec. Laus., 188).
En 1306, il était curé d’Orsonnens et avait été le chapelain de l’évêque Guillaume, mort en 1301 (Rc. Moudon, 39).
additions et corrections, p. 475:
Chanoine de Bâle, il reçoit la prévôté de cette cathédrale le 20 octobre 1320, mais l’abandonne le 8 juillet 1325 parce qu’elle lui avait été contestée (Lettres communes de Jean XXII, 22770). Archidiacre et vicaire général de Gérard de Vuippens, évêque de Bâle (id., 13115). Chanoine de Verdun, de Moûtier-Grandval, de Lausanne et de Colmar, 1324 (id., 19195). Nommé le 15 mai 1328 chapelain du pape (Rev. hist. ecc. suisse, 1910, p. 226).
Un autre frère, Uldrich, fut chanoine de Soleure et de Besançon, curé de Bienne et de Louèche.
d’Aycard, Jean-Baptiste, Dr en droit, prêtre du diocèse de Gènes.
Nommé official de Lausanne peu après l’entrée de Benoît de Montferrand, en 1477 (MDR, XXIII, 478), fonctionne jusqu’à 1491 (AVL, Registre E, 20), puis de 1508 (id.) à sa mort. Vicaire-général dès 1485 (AVC, Poncer, Bulles, 20) et probablement dès 1477 jusqu’à sa mort. Il remplit ses fonctions avec énergie, sévère pour la réforme des mœurs.
Nommé chanoine le 3 juin 1485 (Man. cap. Frib., 277). Doyen de Valère, 1511 (Dupraz, Cathédrale, 250). Chanoine de Berne et de Fribourg, 1511.
Mort de la peste le 8 août 1519 (Man. cap. Laus., 297 et Necr. Laus., 170), après avoir testé la veille (ACV, Nouv. titres, 2211). Il élit sépulture au cloître de la cathédrale, dans la chapelle des saints Barthélemy, Claude et Jérôme, où il avait fondé en 1514 la chapellenie des saints Hubert, Pantaléon et Nicolas de Tolentino. Il fait ses frères Jeannot et Lazare de Aycardis héritiers de ses biens au delà des monts, et le chanoine Laurent Cinquensod (son petit neveu) héritier de ses biens dans notre pays et de son canonicat.
Baptiste d’Aycard, prêtre du diocèse de Gênes (Januensis), docteur en décrets, fut nommé le 18 novembre 1475 curé de Saint-Laurent, /265/ à Lausanne, par le vicaire-général subdélégué Guillaume de Mozellis, sur présentation du chanoine semainier Jean de Monterand. Le vicaire-général l’institua en lui mettant, suivant l’usage, la barrette sur la tête, entre 5 et 6 heures du matin, et, le même jour, entre 6 et 7 heures, le nouveau curé prit possession de son église, dont le vicaire P. Bolliand lui remit les clefs. Il entra et sortit par les portes et le chancel, baisa l’autel, ouvrit les fonts. On lui remit les missels, le calice, les cordes des cloches, les « chanetes » (burettes), le Saint-Chrême, et aussi les clefs de la cure où il entra et sortit par la grand’porte. Procès-verbal fut dressé de ces cérémonies, accomplies devant des témoins, Me J. de Barbasia, Jean Grand, P. Caulis, etc. (ACV, Min. L. Daux, 161-163). Demeura curé de Saint-Laurent jusqu’à sa mort (MDR, XXXVI, 25). Curé de Crissier en 1511 (Rc. Laus., 2952), probablement dès 1475. Qualifié dans son testament de curé de Saint-Laurent, de Peney et de Vuittebœuf.
Guillaume de Aycardis fait partie en 1540 du personnel de l’Académie de Lausanne (Comptes du bailli Nägeli).
* Ayfredus.
Chanoine, 927 (C. Laus., 84).
Peut-être le même que le suivant.
* Ayrfredus.Chanoine ?, 902 (C. Laus., 84). Peut-être est-ce un laïque.
de Ayma, Aymon, Magister, des donzels de Saint-Germain (Bussigny).
Chanoine, 1247 (Rc. Morges, 56), 1248 (C. Hautcrêt, 51). Doyen de Fribourg, 1253 (MDR., XXII, 48) et 1257 (Fontes rerum bern., III, 423). Teste le 31 octobre 1273 en faveur de son fils André, curé de Saint-Germain, plus tard de Moudon (Nouv. titres, 7860). Obit le 14 mai (Nec. Laus., 141).
Le 24 mai 1254, le pape Innocent IV accorde une dispense de mariage à noble Aymon de Ayma, du diocèse de Tarentaise (Reg. Innocent, IV, 7571).
Aymon.
Prêtre en 901 et 902 (C. Laus., 81 et 83), en 906 (C. Laus., 98). Archidiacre, probablement en 928 (C. Laus., 83 et 84). /266/
Le roi Rodolphe fait au prêtre Aymon donation de biens à Mornay le 15 des calendes de septembre de sa 14e année de règne, ce qui, en partant de 888, donnerait l’an 902. L’investiture donnée par le comte palatin Frédaire est du jeudi 14 des calendes de septembre, 15e année du règne. Il est vraisemblable que l’investiture a eu lieu le lendemain de la donation, ce qui concorde bien au 19 août 902. Les deux actes sont donc de la 14e année de Rodolphe Ier, en admettant 888 comme point de départ.
Pour l’acte concernant l’église Saint-Pierre, à Lausanne, les indi-cations chronologiques correspondent pour le 4 mai 906.
Le prêtre Aymon cède à l’église Notre-Dame son domaine de Mornay le samedi X des calendes d’octobre, 8e année du règne de Rodolphe II. Le 10 des calendes d’octobre est un samedi en 921 et en 927. Ni l’une ni l’autre de ces dates ne correspond avec l’année du règne, qu’on fasse partir celui-ci de 911 ou de 912. Il n’y a pas moyen d’établir une concordance.
L’investiture de cette seconde donation eut lieu à la mort d’Aymon. L’acte n’est pas daté; mais, en partant de l’idée que le précédent est de 927, on peut admettre la date de 928 pour celui-ci.
Aymon, différent du précédent.
Prêtre, 906 (C. Laus., 97). Prêtre et lecteur, 927, 929 (C. Laus., 84, 231,232).
Aymon.
Prieur de Saint-Maire, 1216 et 1217 (C. Laus., 148 et 102).
Aymon.
Doyen de Saint-Imier, 1306 (Fontes rerum bern., IV, 229).
Peut-être le chanoine Aymon Séchal de Blonay.
additions et corrections, p. 475:
Aymon, Claude.
Chanoine co-prébendier de Renens en 1534 (ACV, Min. Thowacii, 3). Le même que le Claude Blanc de 1536 ?
* Ayriboldus.
Diacre et chancelier, 856 (C. Laus., 203, voir Adigarius).
de Bâle, Jean.
Chanoine, 1295 (Rc. Laus., 1014; Inv. bleu, II, 88), 1297 (Liste Gaudard).
Balistier, Jean, voir Armbruster.
Balliod, Jean.
Chapelain et procureur des clercs du chœur, 1379 (Rc. Laus., 557, 560; Suppl., 312) et recteur de l’autel du saint sacrement, à la /267/ Cathédrale, le 17 avril 1383. (Livre rouge, 234). Chanoine de Lausanne, 1387 (Livre rouge, 97). Chanoine de Sion, 1394 (MDR, XXXVII, 429). Curé de Gressy, 1419 (Rc. Laus, 2568). Teste, 20 août 1419 (id.). Mort le 20 septembre (Nec. Laus., 188).
de Balma, Henri, magister.
Chanoine, 1180 (Matile, I, 30 et Zeerleder, 61), 1184 (C. Montheron, 13).
de la Balme, Jean, fils d’Aymonet de la Balme en Valromey.
Chanoine par provision de Rome, 1465; non admis (Man. cap. Frib., 100 et 102). Prêtre et dévêt orateur du duc de Savoie (Foras, Armorial, I, 104).
Bandin, sous-diacre, magister.
Chanoine, 1180 (Zeerleder, 61), 1204 (C. Laus., 139). Procureur de l’évêque vers 1200 (Reg. fiefs nobles, 41; MDR, XIX, 558). Arbitre entre l’évêque et le chapitre vers 1192 (Rev. hist. eccl., 1907, p. 106).
Barbey, Michel, dit Treynon.
Prête serment d’habitué de la Cathédrale dimanche après Noël 1505 (Livre rouge, 211). Chapelain de l’autel de Jésus-Christ et des saints Pierre et Paul à la Cathédrale, 1507 (Rc. Vevey, 324). Quitte en 1515 le rectorat de l’autel Saint-Martin à l’église Saint-Etienne de Moudon (Inv. vert UU). Nommé chanoine le 30 novembre 1319 (Dupraz, Cathédrale, 454). Curé de Granges, 1531 (Inv. vert, SS). Il se retire en 1537 à Evian. Le lieu et la date de sa mort sont ignorés.
Secrétaire du chapitre, 1504-1519. Les Archives cantonales vau-doises possèdent son registre (Man. cap. Laus.).
de Bargo, Jean.
Altarien de la chapelle Saint-Jacques à la Cathédrale, prête serment le 8 novembre 1488 (Livre rouge, 204). A ce moment, aussi chapelain des Echelles (Grenoble) et curé de Saint-Pierre de Crans. Est encore curé de Crans en 1512 (Rc. Laus., 3353). Familier du chanoine Philippe de Compeys en 1490 (Rc. Morges, 296).
Chanoine, 1503 (Rc. Laus., 3114). Constitué le 7 août 1504 maître de fabrique (Man. cap. Laus., 1) il résigne cette charge le 5 août 1516 /268/ (Man. cap. Laus., 204). Le 14 décembre 1517, il présente au chapitre en qualité de coadjuteur Jaques Currelat, procureur du clergé (id., 242). Il meurt le 6 février 1517/8 (Nec. Laus., 108). Le 8 février, le chapitre entend lecture de son testament. Jean de Bargo institue héritiers la fabrique et le chapelain Claude Cochet. Il donne au chapitre six tasses d’argent et une coupe (ydriam) d’argent pesant ensemble 10 1⁄2 marcs d’argent, cela pour deux anniversaires annuels. Ces tasses et cette coupe furent vendus au chantre pour 220 florins 6 sols (Man. cap. Laus., 255).
Barnod, Pierre, d’une famille bourgeoise de Lausanne.
Chanoine, 1264 (ACV, Nouv. titres, 9474).
Bassaud, Richard.
Clerc du diocèse de Besançon, créé chanoine par le pape Calixte III à la mort de Jaqueminet Falquet, le 27 février 1456 (Quellen zur schweizer Geschichte, XXI, 42), par erreur, daté de 1455.
Bataillard, Girard (parfois Georges).
Chanoine, 1390 (Livre rouge, 127). Célérier, 1399 (Livre rouge, 105), 1400 (Inv. bleu, I, 46), 1425 (Rc. Yverdon, 105). Mort le 30 octobre 1425 (Nec. Laus., 203).
Battallié, Clément, clerc du diocèse de Lyon.
Nommé le 22 juin 1511 (Man. cap. Laus., 96). Résigne en octobre 1515 (Dupraz, Cathédrale, 436).
Baudoin, magister.
Doyen de Könitz en 1233 (ACV, Nouv. titres, 9200) et secrétaire de l’évêque Boniface, 1235 (Rc. Oron, 144).
Baudoin, Otton, frère de Jean et de Roland Baudoin de Salins
Chanoine, 1324 (Rc. Laus., 1307), 1343 (id., 1387) et 1349 (Inv. vert, 162). Teste le 31 juillet 1342 (ACV, Nouv. titres, 3369 et Rc. Laus., 445, vidimus du 10 octobre 1351). Prévôt de l’église Saint-Anatole de Salins (id.). Obit, 16 avril (Nec. Laus., 131). Enterré au cloître de la Cathédrale.
additions et corrections, p. 475:
Chapelain du cardinal Napoléon, du titre de Saint-Adrien, chanoine de Saint-Anatole de Salins, il reçoit le 11 novembre 1316 l’expectative d’un canonicat et d’une prébende à Lausanne (Com. de M. Ruegg). Son testament fut enregistré en avril 1349 par l’official de Besançon (Testaments de l’official de Besançon, I, 44, Guillaume, Sires de Salins, III, 18).
de Baulmes, Pierre.
Official de Lausanne et curé de Villeneuve, 1393 (Inv. vert, 139). Est encore curé de Villeneuve en 1413 (Inv. vert, DD). /269/
additions et corrections, p. 475:
de Bavans, Girard, fils de Renaud, chevalier.
Chanoine de Montbéliard et curé de Joulens, il reçoit le 19 mai 1326 des lettres de provision pour un canonicat et une prébende à Lausanne (Lettres communes de Jean XXII, 25355).
* de Beea, Hugues, prêtre du diocèse de Maurienne.
Chapelain à la Cathédrale dès 1437 (Livre rouge, 183). Juré à la cour de l’official et curé de Vuisternens en 1450 (Apollinaire, Dictionnaire, XII, 262). Secrétaire de l’évêque, 1456 (ACV, Min. Arthod, 97). Est nommé chanoine le 15 juillet 1458 (Man. cap. Frib., 46). Mort le 3 septembre (Nec. Laus., 180) de la même année 1458 (Man. cap. Frib., 47).
additions et corrections, p. 475:
de Béguins, Dieudonné, frère de Guillaume, donzel.
Etudiant à Montpellier et chanoine de Saint-Juste de Lyon, il reçoit le 27 mars 1347 un canonicat à Lausanne (Miscellanea di storia italiana, t. 38, 198.)
de Begnins, Pierre.
Chanoine de Genève, 1365 (MDR, XXVIII, 205). Chanoine de Lausanne, 1384 (Rc. Laus., 1564) et 1387 (Livre rouge, 97). Vicaire général de Genève, 1391 (Obit. Genève, 102). Mort, 11 avril (Nec. Laus., 130). Fut enterré à Saint-Pierre de Genève dans la chapelle de Sainte-Croix (Obit. Genève, 102).
Est-ce le même que Pierre Fabri, fils de Girod Fabri, seigneur de Begnins, qui fut chanoine de Genève, puis évêque de Riez de 1411 à 1415 ? (de Montet, Dictionnaire, I, 296).
additions et corrections, p. 475:
Chanoine, 1382 (AVL, Min. G. Daux, 21).
de Bélème, Gui.
Chanoine, 1315 (Inv. bleu, I, 36), 1327 (Livre rouge, 8). Mort, 28 janvier 1327 (Nec. Laus., 104 et Inv. bleu, II, 70).
Appartient à une famille de commerçants de Lausanne, d’origine savoyarde ou peut-être normande. En 1337, Perronet de Bélème était associé à un autre bourgeois, Johannod Rose, pour un négoce de draps coloriés de France (Inv. bleu, I, 88). Le même Perronet acquit de grands biens autour de Lausanne, prêta à la haute noblesse du pays. Il fut recteur de la confrérie de la Cité, co-administrateur de l’hôpital Notre-Dame. Son fils unique, Jaques, étant mort avant lui, il légua ses biens au chapitre et à l’hôpital en 1354. Son frère Jean fit en 1360 de même et ainsi s’éteignit cette famille.
En 1381, un Me Robert de Belismo, licencié en droit, est en Savoie (Reg. fiefs nobles, 3).
additions et corrections, p. 475:
Bellin, Henri.
Chanoine mort peu avant le 19 décembre 1383 (AVL, Min. G. Daux, 49 et 93).
* Berangarius.
Chanoine, 902, 906 (C. Laus., 83, 88). Lévite, 927 à 929 (C. Laus., 57, 232).
Bérard, Bienheureux.
Dominicain, doyen et archidiacre de Langres, aurait été nommé /270/ évêque de Lausanne en 1221, mais n’accepta pas. Mort la même année à Lausanne, où il passait, se rendant en Italie (AHF, VI, 293, voir plus haut, p. 29).
Bernard.
Chanoine, 888 (C. Laus., 134). Diacre et chancelier, 891 et 892 (C. Laus., 284 et 286). Prêtre, 906 (C. Laus., 97).
L’acte du C. Laus., 286, est du jeudi 5 des calendes de mai, 6e année du roi Rodolphe. Les deux premières indications donnent le 27 avril 892, mais c’est la 4e année du règne de Rodolphe et non la 6e. Pour 894, il faudrait admettre le jeudi 7 des calendes de mai (25 avril).
additions et corrections, p. 476:
Bernard.
Chanoine, 1135 (C. Savigny, 940).
Bérold, Bertold, Beron.
Sous-diacre, 906 (C. Laus., 97). Lévite et sacriste, 927 à 929 (id., 57, 84, 233). Evêque de Lausanne, 932 (id., 9). Mort, 947 (id., 35). Cité en 943 dans un acte du roi Conrad en faveur de Cluny (Bruel, C. Cluny, I, 579).
Bérold.
Chanoine et doyen, 1155 (MDR, I, 182).
de Bersatri, Foulques, de Pignerol, frère de Nicolas III, évêque d’Aoste.
Chanoine, 1346 (ACV, Nouv. titres, 7545), 1356 (Actes Saluces, 267). Maître de fabrique, 1346 (Nouv. titres, 7545). D’après le rang qu’il occupe dans la liste des Actes de Saluces (p. 267), sa nomination doit remonter aux environs de 1336.
Nicolas de Bersatri était évêque d’Aoste en 1291, Pierre de Bersatri juge du Faucigny en 1360.
additions et corrections, p. 476:
Nommé chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende le 1er juin 1322 (Lettres communes de Jean XXII, 15483). Primicier de l’hôpital de Lausanne, 1352 (Liv. rouge, 56). Dispensé de résider étant prévôt de Turin, le 18 avril 1357 (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 209).
Berthod, Jean.
Chapelain, 1433 (Inv. vert, 473). Chanoine, 1438 (Gremaud, Bulle, 124). Teste, 12 octobre 1439 (ACV, Nouv. titres, 10641). Curé de Saint-Laurent, à Lausanne, 1430-1438 (MDR, XXXVI, 25) et 1439 (Nouv. titres, 10641).
Bertiot, Pierre, magister.
Chanoine, 1396, apporte à Avignon la dépouille de l’évêque Gui de Prangins (Rc. Laus., 1633, voir plus haut, p. 37).
de Bertrand, Jean, Dr es lois, fils de Jean, seigneur de Brussol (Tarentaise). /271/
Chanoine et official de Tarentaise et prévôt d’Aire (Foras, Armorial, I, 19). Elu évêque de Lausanne le 6 mai 1341, tranféré à l’archevêque de Tarentaise le 20 novembre 1342, il mourut en mars 1365 (Eubel, I, 309, 498). Il fut aussi membre du Conseil de Savoie.
On voit par l’analyse d’un acte du 3 juin 1342 qu’il contestait à Guigonet d’Oncieu la prébende devenue vacante par la mort de l’évêque Jean de Rossillon (Rép. év., 40).
additions et corrections, p. 476:
Il avait reçu déjà le 4 avril 1336 la provision d’un canonicat à Lausanne (Reg. Benoît XII, 2959). Cette provision fut annulée le 19 mars 1337, en échange de la prévôté d’Aire, Jean étant déjà trésorier de Tarentaise et chanoine de Maurienne (id., 4130,4417). Le même registre fixe au 2 mai 1341 sa nomination comme évêque de Lausanne et Jean eut à payer 700 florins d’or à la cour pontificale (id., 8414).
Bertrier, Humbert, aussi Berthier, Bertrerii.
Prête serment comme habitué de la Cathédrale le 22 décembre 1505 (Livre rouge, 210). Nommé chanoine le 24 juillet 1507 (Man. cap. Laus., 42). Mort le 5 août 1513 (Man. cap. Laus., 139; Nec. Laus., 168). Cité en 1505 comme prieur de Montpreveyres (Liste Gaudard).
Une famille Bertrier existait à Nantua en Bugey au XVIe siècle (Foras, Armorial, I, 196).
Besançon, Jean, du diocèse de Châlon.
Présente au chapitre des lettres de provision de Rome le 3 mars 1460, non admis (Man. cap. Frib., 56). Chanoine, 1464 (AVL, Poncer, Menthon, 86), commence son stage, 1465 (Man. cap. Frib., 105). Maître de fabrique nommé le 12 août 1472 (id., 227). Teste le 13 juillet 1476 (Rc. Laus., 2849). Vivant encore en 1481 (MDR, VII, 610). Obit le 5 juillet (Nec. Laus., 156). Chanoine de Saint-Anatole de Salins, curé de Damayrey, au diocèse de Châlons (Rc. Laus., 2849).
En 1473, il avait amodie sa prébende de Granges à un laïque; le règlement de compte de ce dernier est communiqué par acte de l’official au curé de Granges et aux autres prêtres intéressés (Inv. bleu, II, 81).
de Bettens, Jean.
Prévôt, 1398; prête serment à l’évêque en qualité de doyen d’Outre Venoge le 18 septembre 1398 (Rc. Laus., 2953). Vivant encore le 21 mars 1404/5 (/nv. bleu, I, 46). Mort probablement avant le 18 février 1406/7 (id., I, 46). Obit le 3 juillet (Nec. Laus., 155).
Probablement le même que celui qui fut curé de Daillens en 1351-1368 (Rc. Laus., 1371, 1178) et juré de l’official, 1352 (Inv. bleu, I, 40). /272/
de Beysemblay, Alamand.
Chanoine, 1324 (ACV, Nouv. titres, 2904), 1331 (Rc. Laus., 540).
additions et corrections, p. 476:
Reçoit l’expectative d’un canonicat et d’une prébende à Lausanne le 31 janvier 1317, à la demande de Clémence, reine de France (Com. de M. le Dr Ruegg).
Balsemblan dans les Protocoles ducaux, 72, aux archives de Turin.
de Bière, Humbert, fils de Richard Redicosta (Roidecôte), de Granges.
Chanoine, 1296 (Liste Gaudard), 1312 (Rép. S. Maire, 104). Célérier, 1307 (Liste Gaudard), 1315 (ACV, Nouv. titres, 7120). Maître de fabrique, 1324, 1325 (id., 4816, 1125), 1327 (Inv. bleu, II, 70). Teste le 3 juillet 1331 (Nouv. titres, 1445). Mort le 7 juillet suivant (Nec. Laus., 156, 148, et Inv. bleu, I, 38).
de Billens, Antoine.
Chanoine, 1362 (ACV, Nouv. titres, 6720), 1384 (Livre rouge, 97). Mort avant 1390 (Inv. vert, 43). Mort le 6 août, probablement en 1387 (Nec. Laus., 168).
Prévôt d’Aoste, 1361-1387.
additions et corrections, p. 476:
Chanoine d’Aoste, 1345 (Duc, Eglise d’Aoste, III, 419). Chapelain de Catherine de Savoie, comtesse d’Eu et de Genève, il est pourvu à sa demande d’un canonicat à Lausanne le 9 avril 1350 (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 203). En 1360, il est chapelain du comte Amédée VI de Savoie, curé de Morens, et possède le patronat des cures de Torny et de Siviriez (id., 213).
de Billens, Guillaume, fils de Rodolphe, chevalier.
Enfant en 1304 (ACV, Nouv. titres, 1326). Clerc, achète le 6 février 1330/1 pour en jouir sa vie durant les biens du prieuré de Saint-Maire (Inv. bleu, I, 51). Se qualifie en 1345 procureur du prieuré (Rép. S. Maire, 134). Tient du chapitre une maison à la Cité, 1357-1362 (Nouv. titres, 6711, 6720). Ne fut pas chanoine de Lausanne, mais chanoine de Châlons.
de Billens, Hugues, fils de Pierre.
Clerc en 1155 (Don. Hauterive, 24). Chanoine, 1180 (Matile, I, 30; C. Hautcrêt, 26). Donna à l’abbaye de Hautcrêt les églises de Châtillens et d’Oron (C. Hautcrêt, 26).
de Billens, Jaques.
Vicaire général de l’évêque de Lausanne, 1344 (Rép. S. Maire, 105) à 1346 (MDR, XXXIV, 23). Doyen et vicaire général de Sion, 1332-1350 (MDR, XXXII, 1641, 1975). Mort en 1350 (id., 1975).
de Billens, Jean, fils de Guillaume, donzel.
Chanoine, 1347 (Inv. vert, 502, 503). Maître de fabrique, 1356 (ACV, Nouv. titres, 3398) et 1357 (Livre rouge, 64). Teste le 19 août 1360 (Nouv. titres, 1335, vidimus du 19 octobre 1362). Mort le 27 août (1362) (Nec. Laus., 177). /273/
de Billens, Nicolas.
Chanoine de Lausanne, 1355 (Livre rouge, 59; Schmitt, Mémoires, II, 117) et 1359 (Livre rouge, 72). Nommé en 1350 chanoine de Sion (MDR, XXXII, 1975).
de Billens, Pierre, fils de Nantelme.
Chanoine par provision papale, succède à Pierre d’Etavayer en 1264 (bulle du 27 juin, Rég. Urbain, IV, 1892, et Acta pontificum helvetica, 739). Sacristain, 1297 (ACV, Nouv. titres, 4803). Teste le 2 juin 1301 (Rc. Laus., 1231). Obit le 20 juillet (Nec. Laus., 162). Mort avant la Nativité de saint Jean-Baptiste, 1318 (Arch. Loys, 629).
Voir encore MDR, XIX, 368. Pierre de Billens, chanoine de Saint-Juste de Loudun, juge en Chablais et en Genevois en 1307 et 1312 (ACV, fonds Bex, et Nouv. titres, 5421), paraît être un autre personnage.
de Billens, Rodolphe, dit Rolet.
Prieur de Saint-Maire, 1344-1357 (Rép. S. Maire, 105, 93). Prévôt de Montjoux le 5 mai 1359 (Duc, Saint-Bernard, 60).
additions et corrections, p. 476:
Nommé par le pape le 29 septembre 1356 prévôt de Montjoux, il quitte le 3 décembre le prieuré de Saint-Maire (ACV, Fonds Dumont).
Billiet, Jean, d’Annecy.
Chanoine, 1371 (Livre rouge, 123) et 1385 (Rc. Laus., 556). Teste le 24 décembre 1384 (Rc. Laus., 1565). Obit le 16 janvier (Nec. Laus., 100). Etait amodiateur de l’église d’Essertines et du personat de Peney.
additions et corrections, p. 476:
Mort le 16 janvier 1385 (AVL, Min. G. Daux, 84). Il avait été nommé par le pape curé de Mont Saint-Martin (Genève), le 27 janvier 1344 (Mém. Acad. Delph., II, 190.)
de Bioley, Jean, voir de Goumoëns.
Blanc, Pierre et Henri, voir Albus.
Blanc, Claude.
Chanoine en 1536 (MDR, XXXVI, 262, et Dupraz, Cathédrale, 459).
* de Blandanco, Claude.
Fait présenter au chapitre des lettres d’expectative, 14 juin 1482 (Man. cap. Frib., 267).
de Blockheuz, Guillaume, parfois Blekeus.
Chanoine de Lausanne et de Tournai, 1346 (Arch. Turin, Prot. duc., t. 32, p. 42 et t. 41, p. 16), 1357 (Livre rouge, 65), 1359 (Liste Gaudard). Obit le 19 juin (Nec. Laus., 150). /274/
additions et corrections, p. 477:
Il reçoit le 7 mars 1336 provision d’un canonicat à Lausanne (Reg. Benoît XII, 2885), et le 27 mars 1347 celle d’un canonicat à Genève, étant alors secrétaire d’Isabelle de Châlons-Arlay, veuve de Louis de Savoie, baron de Vaud (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 199).
de Blonay, Ermenrad, voir Ermenrad.
de Blonay, Aymon Séchal, voir Séchal.
de Blonay, Aymon, fils d’Aymon Ier, sire de Blonay.
Chanoine, 1284 (Rc. Laus., 1306). Teste, 1297 (Foras, Armorial II, 215). Vivant à la Nativité de saint Jean-Baptiste, 1318 (Arch. Loys, 629). Obit, 28 décembre (Nec. Laus., 212).
Etait en 1290 coseigneur de Vevey et de Corsier avec ses frères Jean et Pierre et fut avec eux condamné à une forte amende au comte de Savoie (A. de Montet, Documents relatifs à l’histoire de Vevey, 394 et 543). Tenait en 1291 du prévôt la « villa dou Mont » près de Bulle (MDR, XXII, 67).
de Blonay, Guillaume, fils d’Amédée II, sire de Blonay, diacre.
Doyen, 1147 (C. Montheron, 2) et 1180 (C. Hautcrêt, 26). Clerc et sans doute chanoine, 1152 (Rc. Oron, 14). Signe premier des chanoines, 1184 env. (MDR, XVIII, 371). Prévôt de Lausanne (C. Laus. 506), probablement après Arducius en 1185. Vivant, 1195/6 (MDR XXII, 22).
Un Guillaume de Blonay, petit-neveu du précédent, fils de Guillaume Ier, sire de Blonay, était chanoine de Saint-Maurice en 1198. C’est par erreur que des listes le comptent au nombre des chanoines de Lausanne.
additions et corrections, p. 477:
Il figure comme évêque élu de Sion dans un acte de donation du prieur Gaumar de Lutry à Montheron en 1176 (ACV, Fonds Dumont).
de Blonay, Jean, fils de Guillaume Ier, sire de Blonay.
Chanoine nommé en 1220 à l’âge de 18 ans (C. Laus., 491 et 476). Cité en 1226 (id., 268).
de Blonay, Louis, fils de Jean, bailli de Vaud.
Chanoine de Lausanne vers 1309 (Foras, Armorial, I, 214). Ne figure pas dans les documents lausannois de l’époque.
de Bochaille, Barthélemy, d’une famille noble de la Bresse.
Chanoine de Lausanne, 1365 (Rev. hist. eccl., 1907, 33) et 1369 (Livre rouge, 117).
Barthélemy était un haut dignitaire du chapitre cathédral de Lyon, où il joua un rôle considérable pendant un demi-siècle. Il était clerc de l’Eglise de Lyon en 1354, chanoine de Saint-Paul dans cette ville en janvier 1363 et fut reçu chanoine de la cathédrale le 18 février 1363. Il fut nommé prévôt de la collégiale de Fourvière /275/ en 1390, camérier du chapitre cathédral en 1401, vicaire-général en 1404. Il mourut le 14 janvier 1416, après avoir testé le 11 avril 1414, et fut inhumé devant la chapelle Saint-Lymphard dans la cathédrale de Lyon (Beyssac, Les prévôts de Fourvière, 171 et suiv.).
Le 1er juillet 1367, Barthélemy étant présent, le chapitre de Lausanne lui accorda dispense de résidence pendant trois ans, en lui maintenant les gros fruits de la prébende (mais non des distributions) et en le soumettant à toutes les impositions ordinaires et extraordinaires des chanoines (Livre rouge, 80).
Bolomier, Henri, fils de n. Henri Bolomier, de Poncin en Bugey.
Chanoine de Lausanne dès 1422 (Galiffe, Notices, IVI, 451, ou IVII, 60), 1438 (Gremaud, Bulle, 124). Chanoine de Genève, 1443 (Mercier, Chapitre de Genève, 197). Teste le 4 mars 1475 (ACV, Min. L. Daux, 123) en faveur d’Henri Bertrand, bachelier en décrets, étudiant à Turin, voulant être enterré à la cathédrale de Lausanne devant l’autel des saints Fabien et Sébastien du côté du mur des Innocents. Vivant encore en 1477 (MDR, XXVIII, 256). Doyen d’Annemasse et curé de Thonon, 1475 (ACV, Min. L. Daux, 153, 154). Le 8 mars 1475, il amodie pour 55 florins par an l’office de doyen d’Annemasse et le 5 avril 1475 pour 340 florins par an les revenus de la cure de Thonon (Min. L. Daux, 154, 155).
Frère de Guillaume Bolomier, vice-chancelier de Savoie, qui fut noyé en 1446 à l’embouchure de la Tinière, à Villeneuve, victime d’intrigues politiques. Encourage Jean Bagnyon, plus tard syndic de Lausanne, à composer le roman de Fier à bras le géant, qui parut à Genève en 1478 (Bull. Institut genevois, II, 64).
Sûrement le même que Jean Bolomier, en 1465 (Rev. hist. vaud., 1904, 155).
additions et corrections, p. 477:
Lire curé de Thônes et non de Thonon.
de Bona, Rodolphe, voir Covet.
de Bonchamp, voir Campo Bono.
Bondu, Jaques.
Chanoine créé par Rome, 1465, mais non installé (Man. cap. Frib., 101).
Bonel, Guillaume.
Clerc, 1255 (AVL, Rép. Montheron, 362). Chanoine, 1260 (Rc. Laus., Suppl., 4), 1276 (Inv. bleu, II, 86). Sous-chantre, 1264 /276/ (AVL, Inv. Millioud). Curé de Saint-Laurent à Lausanne, 1257 (Fontes rerum bern.., II, 443), 1264 (Inv. Millioud). Obit, 20 février (Nec. Laus., 113).
Bonevie, Antoine.
Habitué de la Cathédrale, prête serment le 6 décembre 1499 (Livre rouge, 208). Clerc de l’officialité, 1499 (Rc. Morges, 299). Chanoine, mai 1516 (Man. cap. Laus., 199), 1531 (ACV, Nouv. titres, 1424). Mort avant 1534 (voir plus haut, p. 179).
Un Jean Bonevie demeure à Villeneuve en 1518.

Sceau de l'évêque Boniface (1233)
Né à Bruxelles en 1181, de la famille Clutinc (Kieckens, Saint Boniface de Bruxelles, 8). Doyen de Sainte-Gudule, à Bruxelles, 1216-1222 (id., 26). Professeur de théologie à l’Université de Paris, 1222-1229 (id., 41). Ecolâtre de Cologne, 1230 (id., 47).
Nommé évêque de Lausanne, 1230. Prend possession le 11 mars 1231 (C. Laus., 49). Résigne à Rome avant le 15 juillet 1239 (id., 49, 50, 663, et Acta Pontificum Helvetica, I, 133).
Se retire à l’abbaye de La Chambre près Bruxelles où il meurt le 19 février 1260 (Kieckens, id., 146). Teste en mars 1245 (id., 117).
Dès après sa mort honoré comme saint, le 19 février (Kieckens, 147). Fêté dans le diocèse de Lausanne dès avant 1665 (Schmitt, Mémoires, II, 15). Invoqué contre la fièvre et le typhus.
Cf. Acta sanctorum, III, febr. 152-155. Bolland, Bibl. hag. lat., 1898, 208. Analecta Bollandiana, XVI, 107. Acta Pontificum helvetica, p. 106, 111, 133. Kieckens, Saint Boniface de Bruxelles, Bruxelles, 1892.
* de Bonitate, Pierre.
Chanoine par provision de Rome, 1464; non installé (Man. cap. Frib., 90).
Bonivard, Jean-Amédée, fils de François, seigneur de Lompnes.
Installé prévôt de Lausanne le 23 avril 1512 (Man. cap. Laus., 115). Mort à Genève le 7 décembre 1514 (Dupraz, Cathédrale, 262-264) et inhumé à Payerne dans l’église abbatiale où son tombeau vient d’être retrouvé par M. Ch. Vuillermet.
Chanoine de Genève, 1486; prieur de Saint-Victor, 1484; abbé de /277/ Pignerol, 1505 (Foras, Armorial, I, 249). Abbé de Payerne dès 1506-1510 (ACV, Nouv. titres, 12106). Résigne avant le 5 février 1511 (Quellen zur schweizer Geschichte, XXI, 262).
de Bons, Jean, des de Bons en Chablais et Valais.
Prieur de Saint-Maire, 1324 (Rép. S. Maire, 124) et 1343 (Rc. Laus., 1387). Cf. Foras, Armorial, I, 254.
de Bonvillars, Guillaume, neveu d’Othon Ier, sire de Grandson.
Chanoine, 1308; prébendier de Coringham en Angleterre, 1324-1326 (Otton de Granson, par Kingsford, 179).
Prévôt, février 1317/8 (Rc. Laus., 1279), 1323 (Inv. bleu, I, 37), 1324, le 25 juin (sous le nom de Jean, ACV, Nouv. titres, 2904, où il est qualifié ne résidant pas). Obit, 24 mars (Nec. Laus., 125).
additions et corrections, p. 477:
Le 8 septembre 1308, il est déjà chanoine et prévôt de Lausanne, et le pape lui accorde les revenus de ses prébendes, quoiqu’il soit aux études (Reg. Clément V, 3097). Il mourut avant 1328.
de Bonvillars, Jean, frère du précédent.
Chanoine, 1324 (ACV, Nouv. titres, 2904), 1333 (Rc. Laus., 1328). Doyen de Ceysserieu (Genève), 1333 (id.). Mort le 28 juin (Nec. Laus., 153). Bénéficiaire de la cure de Middleton (Angleterre) en 1305 (Otton de Grandson, par Kingsford, 179).
additions et corrections, p. 477:
Chanoine de Lausanne, 1311 (Rég. Clément V, 7020). Mort le 28 juin 1336 en allant à la cour de Rome (Reg. Benoît XII, 2608).
Bonvin, Jean.
Présente au chapitre le 4 mai 1489 des lettres d’expectative (Man. cap. Frib., 311).
* de Borceriis, Dominique, Dr en droit.
Administrateur du diocèse de Lausanne du 4 juin 1474 (ACV, Min. L. Daux, 156) au 18 juillet 1476 (id., 164), pendant l’épiscopat de Julien de la Rovère.
Qualifié d’évêque de Sagone en 1474 (Min. L. Daux, 156) et d’évêque Cerincensis ou Ceruncensis en 1475 et suiv. (AVL, Inv. Millioud et Poncer, Bulles, 18).
D’après Gams, Séries, 767, Dominicus Boeri était évêque de Sagone en 1466. Il était remplacé le 28 janvier 1474 (Eubel, Hierarchia, II, 250). Le nom du second siège doit être altéré. Ce n’est pas Cervia, dont l’évêque François est cité de 1455 à 1475 (Eubel, II, 145), mais plus probablement Cervisen en Epire, dont Eubel, II, 140, ne donne pas de titulaire après 1451.

Sceau du chanoine
A. des Bornels
Chanoine, 1216 (C. Laus., 230). Cellérier, 1229 (C. Laus., 371). /278/ Teste, juillet 1264 (Rc. Laus., 67). Obit le 6 novembre (Nec. Laus., 206).
Voir plus haut, page 114. Un acte du 4 des ides de mars (12 mars) 1242/3 parle de Vuillerme et Pierre, chevaliers de Lausanne, frères du chanoine Amédée (ACV, Nouv. titres, 8001).
Bornel, Pierre.
Chanoine, 1382 (Arch. Evêché, 64), 1426 (Rc. Yverdon, 105). Cellérier, 1395 (Rc. Laus., 312), en 1401 (Inv. bleu, I, 46) et 1406 (Rc. Morges, 8), 1425 (Rc. Yverdon, 102). Sacristain, 1421 (AVL, Poncer, Menthon, 20) et 1426 (Rc. Yverdon, 105). Primicier, 1421 (AVL, Inv. Millioud). Obit le 25 mars (Nec. Laus., 125). Chanoine de Sion, 1394 (MDR, XXXVII, 2443).
de Borras, Jean.
Fait présenter au chapitre des lettres apostoliques d’expectative, le 1er mars 1456 (Man. cap. Frib., 28).
Borras, Jean.
Chanoine, 1502 (Liste Gaudard), 1504 (Dupraz, Cathédrale, 268 et Man. cap. Laus., 1), 1529 (Inv. bleu, I, 56). Curé de Saint-Prex, 1512 (Rc. Laus., 3353).
Le Rodolphe Borra mentionné par Gaudard en 1429 est Rodolphe Covet de Bona.
Borre, Philippe.
Mentionné au Nec. Laus., 97, à la date du 5 janvier. Inconnu ailleurs. Peut-être Philibert Burot ?
de Borrel, Pierre, magister.
Chanoine, 1275 (Rc. Laus., 136) et 1281 (Inv. vert, 140 bis). Obit le 8 février (Néc. Laus., 108, et Obit. Genève, 46).
additions et corrections, p. 477:
Borres, Pierre, magister.
Chanoine de Lausanne mentionné au 6 février dans l’obituaire de Genève (Obit. Genève, 46). Peut-être s’agit-il de Pierre de Bornels.
* de Bosco, Léopard et Nicolas, voir Duboux.
* Boselinus.
Chanoine, 927 (C. Laus., 84).
Boson.
Evêque, ordonné à Soleure le 4 décembre 892 (C. Laus., 8 et 35). Qualifié en 912 d’évêque d’Avenches ou de Lausanne (id., 344). Pris /279/ à Ressudens en 922 ou 923 (id., 9 et 35) et Annales de Flavigny, dans M. H. G. Scriptores, III, 150).
Cet évêque Boson était le protégé du roi Rodolphe Ier qui assura son élection (voir plus haut, p. 12-19). Néanmoins, il obtint de lui d’importantes concessions : le 28 janvier 895, la liberté pour l’église de Lausanne de choisir son évêque (C. Laus., 54); le 5 août 896 ou 904, l’octroi des droits de justice, de tonlieu, de forage et autres, à Lausanne (Reymond, L’évêque de Lausanne, comte de Vaud).
Le roi Rodolphe Ier (ou Rodolphe II) prit à cet évêque unum fiscus lausanensis in comitatu valdense qui vocatur Umbra, que Rodolphe III rendit le 2 février 997 à l’église de Lausanne (Rc. Laus., 2, copie du 16e siècle; Gallia christiana, XV, 134).
La localité d’Umbra n’a pas été identifiée jusqu’ici. Mais, en 1442, il y avait à Ressudens un nom de lieu « Suz Ombre » (note de M. A. Millioud). Ce lieu-dit nous paraît être le même que le uerbro du C. Laus., 347, et être celui qu’indique la charte de 977. Non seulement le nom de l’évêque Boson est resté attaché à Ressudens, mais l’église de cette paroisse était propriété du chapitre, auquel il était dû de 25 à 40 sols par le curé pour le personat. Sur les biens de l’église de Lausanne à Ressudens, voir C. Laus., 40 et 347; ce dernier acte paraît être une copie altérée d’un document du onzième siècle.
Bosselli, Dominique, parfois Gosselli.
Chanoine, 1480 (Man. cap. Frib., 242 et 243), l’avant dernier reçu.
Mort peu avant le 3 décembre 1488 (id., 308).
Bosson, Girard.
Chanoine, 1320 (Liste Gaudard). Nous ne l’avons pas trouvé.
Bosson, Mermet.
On présente au chapitre le 15 janvier 1488 des lettres d’expectative en sa faveur (Man. cap. Frib., 292).
de Bottens, Jaques, fils d’Etienne, coseigneur de Bottens.
Doyen de Saint-Imier, 1288 (Rc. Laus., 119 et Inv. bleu, I, 120). Clerc, 1292 (Inv. rouge, 37).
de Bougy, Berthet, ou Bogier.
Clerc du chœur de la Cathédrale en 1385 (Rc. Laus., 539, 558). /280/
Chapelain de l’autel Saint-Michel, bénéfice qu’il échange avec Henri de Bougy contre la prébende et le canonicat de ce dernier, en mains de l’évêque d’Asti, 12 septembre 1398 (ACV, Nouv. titres, 8261). Chanoine, 1403 (id., 7144). Cellérier, 1402-1403 (Rcl., 2478).
Un donzel Nicod de Bougy fait partie en 1400 des conseils de la ville de Lausanne (ACV, Nouv. titres, 9920).
de Bougy, Guillaume (parfois Jean).
Clerc, 1357 (AVL, Corps de ville, A, 22). Chapelain de la Cathédrale, 1361 (Rc. Laus., Suppl., 243). Curé de Donneloye, 1360 (Inv. vert, 1) et 1362 (Livre rouge, 69). Chanoine, 1365 (Livre rouge, 77). Prévôt, 1394 (Reg. fiefs nobles, 102). Fondateur de l’autel Saint-Vincent à la Cathédrale, 24 septembre 1377 (ACV, Nouv. titres, 3516). Teste le 24 septembre 1377 (Rc. Laus., Suppl., 300) et le 5 mars 1397/8 (Inv. bleu, I, 45). Mort le 11 mars (1398) (Nec. Laus., 120 et 152).
Le même évidemment que le prévôt Jean de Bougy mentionné au Nécrologe de Lausanne, 120.
de Bougy, Henri.
Chanoine, 1371 (Livre rouge, 125). Cède à Berthet de Bougy son canonicat, 12 septembre 1398 (ACV, Nouv. titres, 8261) et devient prébendier de la chapelle Saint-Michel, 1398 (Inv. vert, EE). Curé de Céligny. Vivant, 1399 (Nouv. titres, 16000).
du Bourg, Girard, sous-diacre (de la famille Francoz ?).
Chanoine, 1226 à 1240 (C. Laus., 531 et 61). Célérier, 1228 et 1239 (id., 244, 546 et 633). Anniversaire, 9 janvier (Nec. Laus., 98, et C. Laus., 634).
Sur la famille des Francoz du Bourg, voir Reymond, Organisation municipale, 36, 37. Le chanoine Girard était parent (oncle ?) d’un autre Girard du Bourg, citoyen de Lausanne, fils lui-même de Borcard du Bourg, qui apparaissent au C. Laus., 650. C’est sans doute lui qui, en 1211, reçut du chapitre le quart de la dîme de Bremblens en communauté avec Jean l’écrivain (C. Laus., 421).
Un Rodolphe du Bourg, mort peu avant 1216 (C. Laus., 444), est contemporain du premier Pierre Francoz, 1212-1226 (id., 432 et 538). Il est possible qu’il y ait eu deux branches de la même famille, ou bien deux familles qui se fondirent en une seule. /281/
du Bourg, Guillaume, magister, frère de Pierre Francoz, l’aîné.
Official, 1259 (Rc. Morges, 8) et 1268 (Inv. bleu, II, 35). Sous-chantre, 1276 (Nouv. titres, 6640).
Chanoine, 1260 à 1300 (Inv. bleu, II, 85; II, 35 et II, 62). Maître de fabrique, 1287 (Inv. bleu, II, 87). Teste en octobre 1300 (Inv. bleu, I, 35). Obit le 21 novembre (Nec. Laus., 210).
Sous-chantre et official le 11 juin 1267, il rédige l’acte par lequel la comtesse Alix de Bourgogne, au moment d’épouser Philippe de Savoie, lui assura, en cas de survie, une rente viagère de 3000 livres (Cart. Bourgogne, 190).
Etait consanguin des chanoines Borcard Martin et Girard de Pantherea (Rc. Laus., 79).
du Bourg, Jaques, magister.
Clerc, 1220 (C. Hautcrêt, 37). Chanoine, 1232 à 1242 (C. Laus., 228 et 319). Cellérier, 1232 à 1237 (id., 228, 233).
Bourgeois, Borgeys, Guillaume, de Fribourg.
Doyen de Fribourg et curé de Combremont, 1507 (Appollinaire, Dictionnaire, VIII, 544). Curé de Guin 1470 (id., VII, 114). Teste,. 23 décembre 1508, élisant sépulture à Saint-Nicolas, à Fribourg (id.,. VII, 114).
de Bourgogne, évêques Henri et Hugues, voir ces noms.
Bouvier, Rodolphe, de Villeneuve, fils de Ferdinand Bouvier et de Marguerite de Pontverre.
Recteur de la chapelle des Martyrs thébains à la Cathédrale, 1518 (Dupraz, Cathédrale, 451). Chanoine, 1527 (ACV, Nouv. titres, 2738). Célérier, 1532 (Liste Gaudard) et 1535 (Inv. vert, 331). Contracte à Lausanne le 20 novembre 1536 (Rc. Laus., 3314). Mort en 1559 (Foras, Armorial, I, 269).
Nommé curé de Villeneuve par bulles papales du 30 novembre 1515 (Foras, id.). L’est en 1535 (Rc. Vevey, 159). Curé de Bagnes et de Saint-Maurice en Valais, 1559 (id.). Doyen d’Avenches le 15 février 1527/8 (ACV, Nouv. titres, 2738).
additions et corrections, p. 477:
Chanoine de Lausanne et altariste dans l’église d’Aigle, 1526 (ACV, Min. Thowacii, 74). Nommé prieur de Saint-Pierre de Clages le 8 octobre 1551, étant alors familier et commensal du pape Jules III (ACV, Fonds Dumont).
Bovar, G.
Chanoine ? 1368 (Livre rouge, 244). Son nom n’est pas précédé du qualificatif Dominus. /282/
Bovon, Pierre, ou Bos.
Chanoine vers 1160 (C. Laus., 408, 428). Sénéchal (C. Laus., 408). Doyen, 1177 (C. Montheron, 8) et 1180 (Dynastes de Cossonay, 265). Obit le 7 septembre (C. Laus., 656, et Nec. Laus., 182).
Les dates relatives à ce personnage sont assez difficiles à établir, et pourtant elles offrent quelque intérêt, Pierre Bovon ayant fait reconnaissance des droits de l’évêque vis-à-vis du chapitre et des bourgeois de Lausanne. Nous voyons, C. Laus., 413 et 428, que cette reconnaissance fut faite par Arducius à l’évêque Amédée, 1144-1159; par Girard Carbon et Pierre Bovon à l’évêque Landri, 1159-1177, et par Guillaume d’Orsonnens à l’évêque Roger (1178 et suiv.). C’est donc vraisemblablement au début de l’épiscopat de Landri que fut faite la reconnaissance de Pierre Bovon, et le C. Laus., 408, le qualifie à ce moment de dapifer. Comme un sénéchal laïque, Louis est mentionné en 1160 (voir plus haut, p. 168), il est assez difficile d’expliquer cette attribution du même titre à deux personnages très différents. Peut-être Pierre Bovon n’était-il que l’intendant particulier de l’évêque, l’administrateur de ses biens propres. (A Besançon, le séchal ou dapifer était le trésorier du chapitre.)
La famille de Pierre Bovon est sans doute la même que celle de Humbert Bovon, dont descendirent les Boveir, donzels de Marterey (Reymond, Organisation municipale, 36).
Bozon, Conon.
Chanoine au XIIe siècle (C. Laus., 402).
Brinet, Jean.
Familier du cardinal de Galhiard, à Avignon, neveu du pape Clément VI; recteur de l’église Saint-Hymetere, au diocèse de Lyon; reçoit le 12 mai 1352 la dispense de cumul de ce bénéfice avec le canonicat et la prébende de l’église de Lausanne (Livre rouge, 51). Trésorier, prête hommage à l’évêque le 18 juillet 1357 (id., 66). Teste le 3 mai 1383 (ACV, Nouv. titres, 10162). Obit le 7 mai (Nec. Laus., 138). Mort en 1384, avant le 23 novembre (Livre rouge, 97, et Rc. Laus., suppl., 350).
Brisset, Pierre, fils de Mermet.
Nommé chanoine de Lausanne le 7 novembre 1513 (Man. cap. Laus., 215); était chanoine de la collégiale de Vullierens sur Morges /283/ au moment de sa nomination. Vivait à Evian en 1542 (Dupraz, Cathédrale, 441, 442).
de Brogny, Otton, neveu du cardinal de Brogny, évêque de Genève.
Chanoine créé par Rome, 1465, mais non installé (Man. cap. Frib., 101).
Brunet, Louis, bachelier.
Prêtre de la Cathédrale, prête serment le 1er mai 1490 (Livre rouge, 206). Curé de Daillens, 1513 (Man. cap. Laus., 139), probablement dès 1511. Chanoine, 1526 (Rc. Laus., 3270) et 20 novembre 1536 (id., 3314). Cf. Dupraz, Cathédrale, 448.
Louis Brunet a une chapellenie à Moudon en 1498 (Arch. Turin, note M. Millioud) et il est vicaire de Moudon en 1508 (Arch. Moudon, Inv. Millioud).
additions et corrections, p. 477:
Il était frère utérin de Michel Sémoraud, curé de Lutry, et testa à Lausanne le 26 janvier 1538 (ACV, Min. Roland), laissant trois enfants.
additions et corrections, p. 478:
de Buccabellis, Marius.
Chanoine de Lausanne par provision papale d’octobre 1517, ne paraît pas avoir été installé (De notre collection).
de Bugnyn, Jaques, dit Borrellier ou Boralley.
Le jeudi 18 juillet 1476, Dominique de Borceriis, évêque de Sagone et vicaire général de l’évêque de Lausanne (Julien de la Rovère), révoqua les vicaires, official et lieutenants au spirituel du diocèse, et nomma official et vicaire spirituel et temporel vén. et égr. Jaques de Bugnyn, prêtre de Lausanne, curé de Saint-Martin de Vaud, avec pleins pouvoirs et procuration pour aussi longtemps que, lui, Borceriis devait rester à Genève (ACV, Min. L. Daux, 164). Cette délégation ne dut avoir que peu d’effet, car trois jours auparavant déjà, à Rome, le 15 juillet 1476, Julien de la Rovère avait résigné l’évêché de Lausanne, résignation que le chapitre enregistra le 20 août (Man. cap. Frib., 240) et celui-ci reçut le 2 septembre la nouvelle de la nomination d’Antoine Gappet comme vicaire général et official de Benoît de Montferrand (id., 241).
Jaques de Bugnyn, alias Borellier, de Lausanne, est l’auteur du Congie prins du siecle seculier, dont a parlé M. Favey (Dictionnaire historique, suppl., 331). On le voit assister comme chapelain de la cathédrale à une séance du chapitre le 21 juin 1462 (Man. cap. Frib., 74). En 1466, son oncle, le chapelain Pierre Borrellier, l’institue pour héritier universel (Min. L. Daux, 126), à charge pour lui faire sonner immédiatement après sa mort toutes les cloches des églises de /284/ Lausanne, et d’acquitter de nombreux legs pies. Ce testament montre que Jaques de Bugnyn (ou Bunyn et Bonyn) avait pour cousin le chapelain Jaques Baleyson et un autre Pierre Borrellier pour lors aux écoles à Paris, et qui fut plus tard son propre héritier. La famille Borrellier paraît avoir habité Lausanne, mais Jaques de Bugnyn parle en son poème de son parler savoyard.
En 1472, on trouve Bugnyn procureur de la confrérie de la Conception de la Vierge, à Lausanne (ACV, Min. du Flon, 235). Sa révocation comme official lui fut pénible, car, six semaines après, il quittait Lausanne, vraisemblablement pour n’y pas revenir. Par son testament, daté du 10 septembre 1476 (Inv. bleu, I, 55), il annonçait son départ pour Rome, et donnait à son neveu (ou cousin ?), le chapelain Pierre Boralley, sa maison de la Cité, avec un jardin hors de la porte de Saint-Maire; le nouvel official enregistra cet acte. Jaques de Bugnyn avait prévu sa sépulture dans la Cathédrale, mais on ne voit pas qu’il y fut inhumé; il manque au Nécrologe de Lausanne, où les noms des bienfaiteurs de l’Eglise sont indiqués. C’est que Bugnyn, revenu de Rome, ne reprit pas sa place dans l’entourage de l’évêque de Lausanne. Il prins congie du siecle séculier — on comprend pourquoi — et se retira au monastère, non pas de Hautcrêt, mais plus probablement de Tamié, en Savoie, où il acheva son poème le 31 juillet 1480.
de Bulle, Rodolphe.
Clerc, 1192 (Inv. bleu, II, 97). Chanoine, 1212 (C. Laus., 432, 352). Obit, 11 septembre (id., 655).
Un Rodolphe de Bulle, chevalier, paraît dans plusieurs actes de la même époque.
Burcard d’Oltingen, fils du comte Bucco.
Evêque de Lausanne (C. Laus., 40) en 1056 (id., 209), peut-être déjà auparavant. Ordonné par l’archevêque de Besançon peut-être en 1057 (Acta sanctorum, I, juin 694). Chancelier impérial pour l’Italie, 1079 (Stumpf, 2816). Reçoit en 1079 de l’empereur les biens que Rodolphe de Rheinfelden possédait entre les Alpes et le Jura (MDR, VII, 2). Tué au siège de Gleichen en Saxe le 22 décembre 1088 (MHG, SS, V, 448; VI, 207).
Burcard était marié (C. Laus., 40). Sa femme fonda la chapelle /285/ Saint-Nicolas, au palais épiscopal. Jacob (Le royaume de Bourgogne, 87) la nomme Ermengarde et lui donne un fils Ninon. Mais il confond avec un autre évêque vivant en 1022 (Mon. Hist. Patriæ, chartae, I, 254).
Le C. Laus., 209, 210, reproduit un acte daté du 28 octobre de la 18e année du règne de l’empereur Henri. Henri IV, roi en 1056, ne prit le titre d’empereur qu’en 1084, et dix-huit ans après Burcard était mort. L’acte se rapporte en conséquence à l’an 1056, 18e du règne d’Henri III. Les deux objections qu’on a soulevées contre cette date ne sont pas suffisantes. Le fait, incertain d’ailleurs, que Burcard ne fut ordonné qu’en 1057 ne prouve pas qu’il n’ait pu être élu auparavant. Sans doute, le 28 octobre 1056, Henri III était mort depuis vingt-trois jours, mais le chancelier Otelinus peut l’avoir ignoré; n’oublions d’ailleurs pas que nous n’avons pas l’acte original, mais une copie peut-être altérée. Enfin, Otelinus est encore chancelier dans un document de 1059 (MDR, XIX, 554), par conséquent contemporain du premier.
additions et corrections, p. 478:
L’acte de 1056 est en réalité de 1054 (voir page 406).
Burcard.
Doyen de Neuchâtel, 1196 (Fontes rerum bern., I, 103).
Burcard.
Doyen de Saint-Imier vers 1213 (AHF, I, 343).
Burnet, Louis, voir Brunet.
Burot, Philibert.
Présente au chapitre des lettres apostoliques du 3 décembre 1488, il est installé comme chanoine le 4 février 1489 (Man. cap. Frib., 308).
Est-il le même que Philippe Borre ?
additions et corrections, p. 478:
de Bussy, Gérard.
Nommé par le pape chanoine et trésorier de l’église de Lausanne, le 1er octobre 1313, alors qu’il est déjà chanoine d’Agen (Reg. Clément V, 9829). Mort le 19 juin 1323. (Com. de M. le Dr Ruegg.)
additions et corrections, p. 478:
de Bussy, Guillaume.
Clerc de Jordan de l’Ile, seigneur de Montgalhard et Casalbon, il est nommé chanoine de Lausanne sur la recommandation de l’évêque de Sabine, le 19 janvier 1317 (Lettres communes de Jean XXII, 2572) et chanoine d’Agen le 9 août 1317 (id., 4639), archidiacre de Monthaud (Agen) et bénéficiaire de la dîme de Pontfroide (Condom) le 10 mai 1324 (id., 19543).
de Bussy, Henri.Doyen d’Ogo, 1346 (MDR, XXII, 482).
de Buttavant, André, voir Rachet, p. 426.
Chanoine, 1328 (ACV, Nouv. titres, 1201) et 1343 (Rc. Laus., 1387). Obit, 18 mars et 30 août (Nec. Laus., 122 et 166).
Peut-être le même qu’André, doyen de Saint-Imier, 1335-1338 (Fontes rerum bern., VI, 246, 263, 353, 463). /286/
* Cambellerius.
Indiqué dans un acte de 1305 comme chanoine de Lausanne et de Besançon avant 1276 (AVL, Inv. Millioud). Est sans doute le même que Gautier, chanoine de Lausanne et camérier de Besançon en 1274 et 1275.
Camérier, Guichard et Jaques, voir Chambrier.
* de Campobono, Pierre.
Chanoine, 1339 (ACV, Nouv. titres, 1440) et 1346 (Rc. Laus., 1013). Obit, 18 mars (Nec. Laus., 122). Bono Campo en 1343 (Rc. Laus., 1387).
* de Canalibus, Georges, voir Deschenaux.
* de Capelnos, Jean.
Evêque suffragant supposé, voir plus haut, p. 60-63.
* Carbo, Girard ou Girold, des Charbon de Lausanne.
Doyen de Lausanne, 1126 (C. Romainmôtier, 441), 1135 (Zeerleder, 34) et 1162 (C. Hautcrêt, 12). Chantre, 1140 et 1141 (MDR, I, 175 et 178). Chancelier de l’évêque vers 1154 (MF, II, 240), en 1154 et 1168 (C. Montheron, 3, et Rc. Laus., 11). Anniversaire le 8 juillet et le 19 novembre (C. Laus., 650 et 661, et Nec. Laus., 156).
Il reconnut vers 1160 les droits de l’évêque Landri sur la ville de Lausanne (C. Laus., 413 et 428).
La famille Charbon était l’une des plus importantes de Lausanne. Girold, frère de Guillaume, chevalier, vivant en 1160 (C. Hautcrêt, 70, et MDR., XII, rép. Montheron, 482), était peut-être le fils d’Albert Carbo, époux de Trutilla, qui apparaît en 1142 (C. Laus., 403, 640 et 647, et C. Montheron, 1). Il est l’oncle de Raymond Carbo, en 1157 (C. Hautcrêt, B) et du chanoine Pierre de Vulliens (id.,. 62).
Cette famille Charbon prit en 1240 le parti de Jean de Cossonay contre Philippe de Savoie; aussi Aymon de Faucigny occupa-t-il sa maison de la Cité (C. Laus., 65). Les Charbon fixèrent plus tard leur demeure en Collonges, et ils prirent le nom de donzels de Collonges (Rc. Laus., 1283). Le dernier que nous connaissons est Perrod Charbon, donzel de Collonges, qui vivait en 1373-1382, et paraît /287/ avoir été obligé d’aliéner ses biens (ACV, Nouv. titres, 7739, 3494, 3500, 3522, 3529).
Pour l’acte des MF, II, 240, voir Guillaume, prieur de Saint-Maire.
* Carbo, Girold II, de la famille du précédent.
Chanoine vers 1210 (C. Laus., 424), 1211 à 1225 (id., 421, 519).
L’un des anniversaires du 8 juillet et du 19 novembre se rapporte-sans doute à lui.
* Carbo, Guillaume.
Chanoine. Obit, 18 août (Nec. Laus., 174).
Très probablement le même que Girold, d’autant plus que le Nec. Laus., 211, reproduit sous le nom de Guillaume Charbon de Collonges l’anniversaire du 19 novembre qui est au C. Laus., 661, au nom de Girold.
Cattin, Girard.
Chanoine et curé de Vevey, 1481 (Montet, Documents, etc., 258). Peut-être le même que Girard Pattin, son prédécesseur, mais celui-ci devait être mort à cette date.
Célérier, Jean, d’une grosse famille de bourgeois de Vevey.
Clerc à Vevey en 1367 (Rc. Vevey, 52). Chanoine, 1395 (Rc. Laus.,. 312 et Suppl., 420). Cellérier du pain, 1421 (Liste Gaudard), du pain et de la bourse, 1425 (Rc. Yverdon, 102). Curé de Ressudens, 1417 (Inv. bleu, I, 239) à 1426 (Rc. Payerne, Suppl., 132). Teste le 25 janvier 1428/9 en faveur de son frère Pierre et de la fabrique (ACV, Nouv. titres, 7216). Obit le 29 janvier (Nec. Laus., 105).
de Ceretanis de Interempis, Jean, Dr ès lois, vraisemblable ment originaire de Cerreto au diocèse de Sienne.
Chapelain papal, auditeur de rote, créé chanoine de Lausanne par provision de Rome en 1469, mais non installé (Man. cap. Frib.,. 143). Archidiacre de Bordeaux, juge en 1467 dans un conflit entre les chanoines Louis d’Allinges et Nicolas Garillat (Inv. bleu, II, 22).
de Challant, Antoine, fils d’Amédée, seigneur de Fenis.
Archevêque de Tarentaise, abbé de Cluses et de Payerne (?),. chancelier de Savoie (Guichenon, Hist. Bresse, III, 2e partie, 72). /288/
Créé cardinal le 9 mai 1404 (Eubel, I, 29, et II, 2). Mort à Lausanne le 3 septembre 1418 (Eubel, I, 29; Nec. Laus.; MDR, XXXVI).
Nous n’avons trouvé aucun acte qui le montre à la tête du couvent de Payerne.
de Challant, Georges, fils d’Amédée de Challant, seigneur de Varey, et d’Agnès de la Palud-Varembon, petit-neveu de l’évêque Louis de la Palud.
Chanoine de Lausanne installé en 1467 (Man. cap. Frib., 127). Privé de sa prébende au profit de Guillaume des Perrières, son compétiteur pourvu de lettres apostoliques, en janvier 1471 (id., 178).
Habitué de l’Eglise de Lyon dès le 20 avril 1450, nommé chanoine de Lyon le 19 novembre 1453. Il étudie à Avignon en 1453, à Turin en 1459, à Rome en 1465. Chanoine d’Aoste dès 1460, il fut nommé évêque d’Aoste le 22 mai 1464, mais cette élection ne fut pas confirmée. Il fut encore prieur de Saint-Ours à Aoste dès 1468 et archidiacre d’Aoste dès 1474 et mourut le 30 décembre 1509, après avoir fondé quatre chapelles dans le prieuré de Saint-Ours. (Voir l’intéressante notice que M. J. Beyssac a consacrée à Georges de Challant dans la Revue du Lyonnais en octobre et novembre 1898.)
de Challant, Guillaume, fils d’Amédée, seigneur de Fenis, frère du cardinal Antoine de Challant.
Religieux bénédictin. Abbé de Saint-Michel de Cluses et de Saint-Juste de Suse (Guichenon, Hist. Bresse, III, 2e partie, 72). Chancelier de Savoie, 1405 (Spon, Hist. Genève, preuves, No 47).
Nommé évêque de Lausanne le 13 août 1406 (Schmitt, Mémoires, II, 148, et Eubel, Hierarchia, I, 309). Teste le 12 mars 1431 (Rc. Laus., 2629) et mort le 20 mars (Eubel, id.).
Désigné comme archevêque de Narbonne le 30 juin 1410, et comme évêque de Terouanne le 3 janvier 1415, il ne prit pas possession. Il fut confirmé évêque de Lausanne le 20 décembre 1417 (Eubel, Hierarchia, I, 330, 367, voir plus haut, p. 38-39).
de Challex, Etienne, frère de Mermet de Dommartin.
Chanoine, 1394 (ACV, Reg. fiefs nobles, 102). Teste le 9 juillet 1413 (Inv. vert, 473). Vivant le 14 août 1417 (Man. cap. Frib., 8). Obit, 10 septembre (Nec. Laus., 184), cf. Obit. Genève, 113. /289/
de Chambéry, François.
Official, 1338 (Liste Gaudard). C’est évidemment Pierre Francey de Chambéry.
de Chamblon, Pierre, voir Salins.
de la Chambre, voir Chambrier.
Chambrier, Guichard, frère de Robert Chambrier, vicaire-général et official de Genève, et de Rolet Chambrier, premier syndic de Genève.
Chanoine de Lausanne, 1368 (Livre rouge, 244). Chanoine de Genève, 1371 et 1374 (MDG, XVIII, 312 et 323) et 1384 (Galiffe, Notices généal., I, 436). Obit, 12 octobre (Obit. Genève, 241).
Chambrier, Jaques, fils de Jean Chambrier, de Genève, et probablement neveu du précédent.
Chanoine, 1397 (Rc. Laus., 1649), 1406 (Livre rouge, 150). Mort le 27 avril (Nec. Laus., 134), peu avant le 21 janvier 1410 (Man. cap. Frib., 5).
Le nom est orthographié Chambreir (Rc. Moudon, 82).
additions et corrections, p. 478:
de Chamieu, Hugues.
Chanoine en 1343 (Mém. Acad. Delph., II, 163).
de Champagne, Uldric.
Presbiter ou sacerdos de Champagne vers 1111 (MDR, I, 165), 1126 (C. Romainmôtier, 441), 1139 (MF, II, 18), 1142, 1147 (C. Montheron, 1, 2), 1149 (MDR, I, 180, 181).
Quoiqu’il ne soit jamais nommé formellement chanoine, il ne semble pas qu’il y ait lieu de douter de sa qualité.
de Champchevalier, Jaquier, prêtre du diocèse d’Aoste.
Chanoine par provision de Rome en avril 1465, non admis (Man. cap. Frib., 104).
de Champvent, Girard, fils d’Henri.
Chanoine de Lausanne vers 1282 (MDR, D, 61, 62). Mort avant 1285 (Inv. bleu, II, 61).
Nommé par le pape chanoine de Genève le 9 février 1264 (Acta Pontificum Helvetica, 437, et Reg. Urbain, IV, 1302). L’est en 1267 (MDG, VII, 313).
de Champvent, Guillaume, frère du précédent.
Chanoine de Lausanne, 1240 (C. Laus., 61, 73). Chanoine de Genève et doyen de Ceyserieu, 1267 (MDG, VII, 318). /290/
Elu évêque de Lausanne le 21 juillet 1273 (voir plus haut, p. 30). Encore évêque élu, décembre 1273 (Rc. Morges, 11). Teste le 20 mars 1301 (ACV, Nouv. titres, 7044). Mort le lendemain (Eubel, Hierarchia, I, 309).
Ne peut pas avoir été trésorier de 1282 à 1286 comme le dit Favey (Dictionnaire, Suppl., 131). Il s’agit probablement de Guillaume de Cully.
On trouve aux ACV l’acte suivant, non classé, de janvier 1263 :
« Pirres de Chanvenz chevaliers et Valchiers donzez fil a noble baron Henri ca en arreres seignour de Chanvenz a toz ces qui varront ces letres salut en Notre Seignour. Sachent tuit que nos prometons et somes tenu a baillyer délivrer et remdre a Guillame de Chanvenz archidiacre de Basseig… en lenglise de Lengrs notre frere sa partie tel cum ele li affiert par droit en le heritage a devant dit mon sire Henri notre pere a Elins (?) dame de Chanvens notre mere quand il nos en requerra, quitte franche et delivre de totes detes et de totes autres charges. En tesmoignage de laquelle Gie P. et mi mon seel en ces letres et gie Vachiers i ai fait metre le seel de honorable barom et sage Yble de Mons chevalier. Ceste letre fut donee en lam de lincarnation Notre Seignour mil et dous cens et sexante trois ou mois de janvier. Et Gie Vachiers sires de Amdelot mis mon seel en ces letres a la requeste de dit P. et Vachier. Ce fut fait en lam devant dit mil dous cens et sexante trois ou mois de janvier. »
Deux sceaux tombés. Il s’agit probablement dans ce document de l’église de Langres.

Sceaux et contre-scel de l'évêque
Guillaume de Champvent (1273 et 1297)
de Champvent, Hugues, seigneur de la Motte, fils de Pierre et neveu du précédent.
Chanoine de Lausanne et doyen de Vevey, 1310 (Rép. év., 125). Mort le 31 janvier 1339 (Nec. Laus., 105, et Rc. Laus, 1549).
Il eut d’Isabelle Francoz de Lausanne deux fils, Gautier et Jean, vivant vers 1334 (ACV, Reg. fiefs nobles, 174).
de Champvent, Otto ou Othon,frère de l’évêque Guillaume.
Chanoine, châtelain de Saint-Prex et amodiateur de Crans, décembre 1282 (MDR, V, 61, 62; Rc. Morges, 18). Doyen de Ceyserieu au diocèse de Genève, bénéficier des églises de Haffhunte et /291/ Tuwrinten en Angleterre, 13 décembre 1289 (Rev. hist. vaud., 1901, 83, et d’après les Registres de Nicolas, IV, 1809). Elu évêque de Lausanne le 30 juillet 1309 par le pape en remplacement de Girard de Vuippens nommé à Bâle (Eubel, Hierarchia, I, 309). Teste le 4 avril 1312, ordonnant l’érection d’un autel de Saint-Martin dans la Cathédrale (Nouv. titres, 9663). Il lègue sa bible au chanoine de Pont-Saint-Martin. Mort le 19 avril (Eubel, I, 309).
Cf. Dey, MF, I, 217, 313; Ducrest, Rev. hist. vaud., 1901, 83.
additions et corrections, p. 478:
Résigne le 8 juillet 1308 un canonicat à Maurienne, et il est nommé le 25 juillet doyen de Ceyserieu, chanoine de Reims et curé d’Ahwonte (Angleterre) (Reg. Clément V, 4844, 2933, 2934). Sa nomination comme évêque de Lausanne par le pape le 31 juillet 1309 (il était alors diacre) est annoncée : 1o à l’élu; 2o au chapitre; 3o aux clercs de la cité et du diocèse; 4o au peuple de la cité et du diocèse; 5o aux vassaux; 6o au roi des Romains Henri (Reg. Clément V, 4525). Le pape l’autorise le 5 septembre 1309 à se faire sacrer hors de Rome en présence de deux ou trois évêques (id., 4675).
* de Chanbiaco, Jean.
Chanoine, 1365 (Rev. hist. eccl. suisse, 1907, 33). Peut-être faut-il lire Chamberiaco ?
de Chapelle, Guillaume.
Chanoine en 1506 (Man. cap. Laus., 37). Protonotaire apostolique, 1504 (Liste Gaudard). Teste le 4 novembre 1529 (A.CN, Nouv. titres, 1457). Mort le 3 mai 1530 (Nec. Laus., 136; MDR, XXXVI, 102 et Dupraz, Cathédrale, 460).
Il était en 1510 curé de Saint-Germain (Bussigny). Son église paroissiale ayant brûlé, il eut pour la reconstruction un conflit avec ses paroissiens que le chapitre apaisa le 28 novembre (Man. cap. Laus., 210).
Le pré de Capella, à Vidy, à Lausanne, mentionné encore au XVIIe siècle, portait son nom.
de Chardonne, André, magister.
Clerc, 1216 (C. Laus., 331). Doyen de Saint-Imier, 1233 (ACV, Nouv. titres, 10452) et 27 décembre 1256 (Inv. bleu, II, 154). Hospitalier de Vevey, 1237 (ACV, Nouv. titres, 10141).
Un acte du pape Honorius III, du 29 mai 1219, ordonne à l’évêque et au chapitre de Lausanne d’admettre André à la stalle du chœur et au chapitre et charge de l’exécution les prieurs de Saint-Victor de Genève et de Hauterive et Me Aymon de Ambilly, chanoine de Genève (Acta pontificum helvetica, 78). Néanmoins, le chapitre résista, et André finit par renoncer à son canonicat le 11 juillet 1226 en échange d’un revenu de quatre livres à prendre annuellement sur l’église de Vevey (C. Laus., 525). C’est la plus ancienne provision papale que nous connaissions pour le diocèse de Lausanne. /292/
Refuse la cure de la Sainte-Croix à Lausanne en 1235 (C. Laus., 621).
de Châteauvieux, Claude, fils de George, seigneur de Châteauvieux en Bresse.
Chanoine de Lausanne et protonotaire apostolique. Nommé le 14 avril 1497 archevêque de Tarentaise. Résigne en avril 1516 et meurt le 23 septembre 1516 (Eubel, Hierarchia, II, 270).
Chanoine de Genève, 1496 (Mercier, Chapitre de Genève, 200). Protonotaire apostolique, prieur de Coligny (Guichenon, Hist. Bresse, III, 144).
de Châtel, Guillaume, Dr ès lois, fils de Jean de Châtel, donzel, de la famille de Fruence.
Chanoine, 1295 (Inv. bleu, II, 88). Cellérier, 1318 (Rc. Laus., 1284). Chantre, 1319 (Favey) à 1331 (ACV, Nouv. titres, 1393). Collecteur des annates, 1310-1313 (Rev. hist. eccl. suisse, 1908, 105). Teste le 27 avril et le 28 août 1328 (Rc. Laus., 521 et Suppl., 106). Meurt le 16 novembre 1331 (Nouv. titres, 1393, et Nec. Laus., 208). Fonde une chapellenie à l’autel Sainte-Catherine à la cathédrale (Dupraz, Cathédrale, 139). Enterré au cloître de la cathédrale, près du tombeau du doyen Henri de Fruence (Rc. Laus., 521).
Frère de Jean de Châtel, curé de Saint-Prex, et d’Ulric de Châtel, donzel (Inv. vert, 56; Nouv. titres, 5272).
de Châtel, Jean.
Chanoine, 1325 (ACV, Rép. Piccard-Millioud).
Le frère du précédent, qui était en 1308 curé de Saint-Prex ? Nous ne l’avons pas vu mentionné comme chanoine.
de Châtel, Pierre.
Chanoine, 1373 (MDR, XXII, 309).
additions et corrections, p. 478:
de Châtillon, Etienne, de Belley, Dr ès lois.
Nommé par le pape chanoine de Genève le 24 juin 1342 (Mém. Acad. delph., II, 117). Conseiller et procureur du comte de Savoie en cour de Rome, il obtint le 21 novembre 1344 le canonicat, la prébende et la fonction de trésorier de l’église de Lausanne (id., II, 214). Le 7 octobre 1347, le pape Clément VI l’envoie comme ambassadeur auprès du comte de Savoie (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 127). Amodiateur du prieuré d’Aix en 1536 (Mém. Acad. Savoie, 4e sér., t. 7, 473).
de Châtilon, Guillaume, frère du précédent.
Doyen d’Ogo, 1353 (MDR, XXII, 245), 1355 (Gremaud, Bulle, 99). Obit, 7 septembre (Obit. Genève, 201).
Le même sans doute que le prévôt de Genève de 1359-1360 (Mercier, Chapitre de Genève, 194).
Peut-être des Châtillon en Michaille (Guichenon, Hist. Bresse, III, 2e partie, 84). /293/
additions et corrections, p. 479:
Etudie à Montpellier en 1344, est alors pourvu des bénéfices du prieuré de Sainte Marie-Madeleine à Genève, de Fleyrieu, Ferney et d’une chapellenie à Belley (Mém. Acad. Delph., II, 214). Le 2 mars 1353, à la demande du comte de Savoie, le pape lui accorde un bénéfice à Genève, quoi qu’il ait déjà le décanat d’Ogo et un canonicat et une prébende à Genève (Miscellanea di storia italiana. XXXVIII, 207).
de Châtillon, Pantaléon.
Chanoine, 1495 (Liste Gaudard).
de Chaulagnet ou de Challognet, Jean.
Chanoine, 1356 (ACV, Actes Saluces, 267), 1378 (ACV, Extractus, 187).
En 1380, le prévôt Etienne Gallopin obtient du chapitre la vigne du Chastellet que tenait Jean de Chalagnet (Livre rouge, 91).
de Chavornay, Nicolas, diacre.
Chanoine, 1214 (C. Laus., 438), 1242 (C. Laus., 387, 665). Doyen d’Outre-Venoge, 1332 (id., 582), 1244 (Rc. Romainmôtier, 323). Obit le 4 août (Nec. Laus., 168).
de Chavornay, Jean.
Chanoine, 1242 (C. Laus., 319, 666), 127 7 (Rc. Laus., 99). Obit le 10 septembre (Nec. Laus., 184).
Chenons, Pierre, Chaynon ou Cheignons, prêtre.Cité en 1180 (Dynastes de Cossonay, 265). Chanoine, 1204 (Inv. bleu, I, 31, et C. Laus., 247), Mort peu avant le 3 février 1223/4 (C. Laus., 503).
de Cheseaux, Guillaume.
Chanoine, 1360 (Inv. bleu, I, 41). Maître de fabrique, 1365 (Inv. bleu, I, 70), 1366 (Livre rouge, 79). Teste en juillet 1364, ainsi que le 2 septembre et le 8 décembre 1366 (Inv. bleu, II, 77; Nouv. titres, 2124; Rc. Laus., 1479-1482). Vivant le 3 mai 1368 (MDR, VII, 242). Vidimus de son testament le 31 août 1368 (Nouv. titres, 2124). Anniversaires le 17 février, le 17 novembre et le 17 décembre (Nec. Laus., 111, 209, 219).
Frère de Jaques de Cheseaux, chanoine de Sion, 1362 (ACV, Min. Borgeis, 13), et parent de Perrod Mayor, donzel de Lausanne, 1365 (Nouv. titres, 7547). Sur l’alliance de ces deux familles, voir Reymond, Organisation municipale, 67.
Chevalier, Jean, de Semellis, au diocèse d’Autun.
Chanoine, 1492 (Inv. bleu, I, 56). Chanoine et curé d’Aubonne, teste le 27 juillet 1501 (AVL, Poncer, Testaments, 136). /294/
Chevrier, Pierre, fils d’Humbert, chancelier de Savoie.
Clerc du diocèse de Genève, le pape Sixte IV le recommande le 29 août 1471 pour le canonicat et la prébende de Jean de Maglans (Quellen zur Schweizer Geschichte, XXI, 114); non admis à ce moment-là, mais le fut plus tard, car le même pape nomma en juillet 1481 Pierre Perrin pour le remplacer, Pierre étant démissionnaire (Man. cap. Frib., 2534).
de Chevron, François, d’une noble famille de Savoie.
Installé en vertu de bulles apostoliques le 17 septembre 1472 (Man. cap. Frib., 229). Résigne son canonicat le 30 novembre 1519 (Dupraz, Cathédrale, 454).
Un Jean-François de Chevron est abbé de Tamié en 1505-1506 (Foras, Armorial, II, 25).
de Chevron, Georges.
On lit au chapitre, le 29 octobre 1472, des lettres d’expectative en sa faveur (Man. cap. Frib., 230).
de Chevron-Villette, Urbain, fils de Rodolphe, seigneur de Bonvillars, oncle de l’évêque Aymon de Montfalcon, maître ès arts.
Chanoine de Lausanne, 1461 (Man. cap. Frib., 69, voir plus haut, p. 45), 1471 (id., 203).
Trésorier et sacristain de la collégiale d’Aiguebelle, 1454. Chanoine de Genève et de Maurienne, 1462. Prieur de Saint-Sulpice, 1462-1470. Curé de Saint-Gervais, 1464, et de Châtillon, 1462. Abbé de Tamié, 1476 (Foras, Armorial, II, 19). Protonotaire apostolique, ambassadeur de Savoie auprès de Berne et de Fribourg.
Elu évêque de Genève le 4 juillet 1482 par le chapitre, élection annulée par le pape à l’instance du duc de Savoie, qui voulait faire nommer son frère. Nommé archevêque de Tarentaise le 23 mai 1483. Mort le 9 novembre 1483 (Eubel, Hierarchia, II, 270; Rilliet, dans MDG, XXII, 279 et ss.).
Nommé prieur de Saint-Sulpice par Rome le 17 novembre 1461 (Quellen, XXI, 94), étant déjà chanoine de Lausanne, Genève et Maurienne, trésorier d’Aiguebelle, prieur de Sospisetto et curé de Châtillon. /295/
additions et corrections, p. 479:
Nommé par le pape chanoine de Lausanne le 12 octobre 1458 (Reg. Wirz, II, 12). Prieur de Saint-Sulpice en 1461, curé de Saint-Gervais (id., II, 210, 289).
de Chexbres, Raymond.
Mentionné par Gaudard en 1154-1156.
Il signe en effet différents actes du C. Hautcrêt, mais, p. 184 de ce cartulaire, il est qualifié de miles. Le chanoine Raymond qui figure p. 182 est peut-être le même que Raymond de Fonz.
de Chexbres, Uldric.
Doyen de Vevey, 1238 (C. Laus., 52).
Chiblisat, Hugues, Dr en droit.
Chanoine et prébendier de Crissier, 1408 (ACV, Nouv. titres, 3903).
Chicon, Aymon.
Nommé chanoine le 29 juillet 1505 (Man. cap. Laus., 17). Achève son stage de quatre mois le 19 mai 1512 (id., 112). Réside à Rome (id., 34). Notaire apostolique et procureur du chapitre à Rome, 1527 (ACV, Procurations, 8).
Chanoine de Genève, 1518 (Mercier, Chapitre de Genève, 201). Protonotaire, abréviateur apostolique, curé de Treffort, 1509; prieur de Donsevre en Bresse en 1509 et 1536 (Guichenon, Hist. Bresse, I, 49).
Chifflet, Othon, ou Chufflet.
Chanoine, 1387 (Livre rouge, 97), 1415 (Man. cap. Frib., 7).
Chilmégésile.
Evêque (C. Laus., 29), enterré à Saint-Thyrse à Lausanne.
Nous l’avions placé aux dates 614-627 (Reymond, Les successeurs de Saint-Maire, dans la Liberté de Fribourg du 10 décembre 1904). M. Besson (Contributiori à l’histoire du diocèse de Lausanne, 14-16 et 24) le met à la date 672. L’objection que tire ce dernier du point de départ du règne de Clotaire II nous paraît décisive.
de Chissé, Aymon, d’une noble famille de Savoie.
Evêque de Grenoble élu le 20 janvier 1388, transféré à Nice le 24 octobre 1427, mort en août 1428.
Transféré par Jean XXIII (et son chancelier le cardinal d’Ostie Jean de Brogny) à l’évêché de Lausanne le 30 juin 1410; mais cette permutation demeura sans effet (Eubel, Hierarchia, I, 278; Foras, Armorial, II, 48). /296/
additions et corrections, p. 479:
de Chissé, Gérard, fils de Raymond.
Créé chanoine le 9 janvier 1326 avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 24132).
additions et corrections, p. 479:
de Chissé, Gui, fils de Pierre, chevalier.
Créé chanoine par le pape avec expectative de la prébende le 22 novembre 1327 (Com. de M. le Dr Ruegg).
additions et corrections, p. 479:
de Chissé, Guichard, fils de Raymond.
Etudiant à Angers à l’âge de 23 ans, déjà pourvu de la provision d’un canonicat à Lausanne, il est pourvu le 19 novembre 1343 de la cure de Sallanches à la requête du dauphin du Viennois (Mém. Acad. Delph., II, 186, 219).
de Chissé, Humbert Ier, de Bonneville en Savoie.
Chanoine de Genève, Lausanne et Béziers en 1329; exécuteur testamentaire de Guichard de Pontverre; chanoine de Genève (Foras, Armorial, II, 43). Chanoine de Genève, 1319 (Mercier, Chapitre de Genève, 193).
additions et corrections, p. 479:
Chanoine de Lausanne et de Genève, 10 mai 1327 (Com. de M. le Dr Ruegg).
de Chissé, Humbert II, de Bonneville (Savoie), Dr en droits.
Préchantre de Béziers, chanoine de Lausanne et ambassadeur du duc de Savoie au concile de Bâle en 1434; représente dans cette assemblée avec le prévôt Henri de Roche le chapitre de Lausanne et défend l’élection contestée de Jean de Frangins (Concilium Basiliense, III, 10, 102). Chanoine de Genève, 1443 (Mercier, Chapitre de Genève, 197). Official de Genève, 1454 (id., 198). Protonotaire apostolique, meurt le 6 août 1457 (Nec. Laus., 168, et Obit. Genève, 137).
additions et corrections, p. 480:
Secrétaire et conseiller du duc de Savoie, 1451 (Reg. Wirz, I, 55). L’Obit. des dominicains de Lausanne place sa mort au 7 juillet 1458.
additions et corrections, p. 480:
de Chissé, Perret, fils de Perceval.
Chanoine, 22 novembre 1327 (Com. de M. le Dr Ruegg).
additions et corrections, p. 480:
de Chissé, Rodolphe, frère d’Aymon Ier, évêque de Grenoble.
Chanoine de Maurienne, prêtre et étudiant en droit, il est nommé chanoine de Lausanne le 15 mars 1336 (Reg. Benoît XII, 2608). Chapelain du pape, il est chargé le 21 janvier 1346 d’aller trouver à Venise le dauphin du Viennois (Mém. Acad. Delph., II, 255). Chanoine de Genève en 1347, il fut nommé évêque de Grenoble en 1351, archevêque de Tarentaise en 1380 et il mourut en 1385 (Foras, Armorial, 214), Obit, 9 janvier (Obit. Gen. 23).
Chuet, Barthélemy, bachelier en droit.
Chanoine de Lausanne, 1453 (Rc. Laus., 2760); de Genève, 1455 (Obit. Genève, 192). Chapelain de la B. Louise de Savoie (Costa de Beauregard, La B. Louise de Savoie). Nommé évêque de Nice le 15 avril 1462 (Eubel, Hierarchia, II, 223).
Administrateur du diocèse de Lausanne du 29 juillet 1469 au 39 juillet 1471 et du 7 novembre 1471 à avril 1472 (voir plus haut, p. 50, 51). Mort le 12 juin 1501 (Eubel, Hierarchia, II, 223), un nouvel évêque de Nice ayant déjà été nommé le 25 mars 1501 (id.).
additions et corrections, p. 480:
En 1455, il est prévôt de la B. Catherine d’Aiguebelle (Maurienne), chapelain de Louis de Savoie (Reg. Wirz, I, 179).
Christin, Humbert, maître ès arts et licencié en droits.
Jurisconsulte, 1394 et 1396 (ACV, Reg. fiefs nobles, 105 et 107). Chanoine, 1404 (Rc. Morges, 268). Curé de Saint-Paul à Lausanne, 1415 (AVL, Poncer, Saint-Paul, 24). Teste le 29 mai 1430 (Rc. Laus., 2623, et Inv. vert, 473). Obit le 1er juillet (Nec. Laus., 154). Cf. Dupraz, Cathédrale, 182.
Il lègue 800 écus d’or de France pour une messe quotidienne à l’autel de l’Eucharistie; 40 écus à la collégiale de Champelles au diocèse de Paris; 60 livres à l’église Saint-Sigismond de l’Ecluse; son bréviaire lausannois au chapelain Pierre Neyrod; sa part des biens patrimoniaux à son frère Raffier Christin.
Christin, Jean.
Prévôt de Lausanne le 21 janvier 1410 (Man. cap. Frib., 5). /297/ Sous-collecteur des annates, 1411 (Mém. Acad. Salés., XV, 119). Prévôt de Lausanne et recteur de l’église Saint-Légier à Chambéry, 1412 (Bruchet, Trésor des chartes de Chambéry, 248).
* Christoforus.
Chanoine, 902 (C. Laus., 84).
Cinquensod, Laurent, fils d’Antoine Cinquensod, bourgeois de Lausanne, notaire et prieur de la confrérie de Saint-Laurent, neveu lui-même du chanoine Baptiste d’Aycard.
Le 10 mars 1507/8, Perronette, veuve d’Antoine, est qualifiée de tutrice du « jeune Laurent Cinquensod, chapelain de la Cathédrale » (ACV, Nouv. titres, 11590). Le 31 mai 1506, il avait prêté serment comme habitué et marguiller de la Cathédrale (Livre rouge, 212).
Doyen d’Ogo et curé de Bioley le 10 juillet 1515 (Arch. Evêché, Frib., 148). Coadjuteur du chanoine B. de Aycard le 22 mars 1516 (Dupraz, Cathédrale, 443). Son successeur et héritier, 8 août 1519 (Man. cap. Laus., 196, 197, 209). Curé de Saint-Laurent, à Lausanne, 1536 (MDR, XXXVI, 25), et de Crissier (ACV, Procès de sorcellerie, 1547), bénéfices qu’avait possédé B. de Aycard. Stagiateur du chapitre, 1530 (Rc. Laus., 3355). Professeur en l’un et l’autre droit, 1522 (ACV, Procurations, 36).
Son église de Saint-Laurent est pillée, 1534 (MDR, XXXVI, 334), abandonnée à la ville, 1536 (MDR, VII, 771). 11 paie le prédicant de Crissier, 1536 (Herminjard, Corr. des réformateurs, IV, 27). Demeure à Lausanne où il est pensionné par la ville (MDR, XXXVI, 25). Vivant encore en 1545 (AVL, Recon., C, No 247, p. 355). Mort peu après (Dupraz, Cathédrale, 444).
de Clairvaux, Hugues.
Chanoine de Lausanne, 1365 (Revue hist. eccl., 1907, 33), 1379 (Livre rouge, 111). Anniversaire le 17 mars (Nec. Laus., 122). Chanoine de Besançon (id.). Il vivait à Besançon, et, en 1379, le chapitre de Lausanne lui accordait dispense de résidence. Il testa à Besançon le 22 mars 1373 et se qualifie dans l’acte de chanoine de Lausanne et de Besançon, ainsi que d’archidiacre de Luxeuil (Arch. Besançon, série G, 531).
de Clairvaux, Otto.
Chanoine, 1384 (Livre rouge, 97). Maître de fabrique, 1399 /298/ (Rc. Morges, 80. Gardien des clefs de l’église de Lausanne, 1401 (Livre rouge, 83). Teste, 3 avril 1408 (ACV, Nouv. titres, 4142, et Rc. Laus., 2516). Mort, 15 avril suivant (Nec. Laus., 131, et Man. cap. Frib., 1-2).
A fondé dans la cathédrale l’autel Saint-André (Inv. vert, 466), et a fait des legs aux églises de Clairvaux et de Chaux, au diocèse de Besançon.
Un Odon de Clairvaux est chanoine-chantre de l’église-cathédrale de Besançon en 1435 (Dunod, Hist. église de Besançon, I, preuves LXV).
de Claveyre, Nicolas, ou de Clinagio, ou de Clavais.
Chanoine, 1301, 1307 (ACV, Rec. Chapitre, 182, 195). En 1330, il est qualifié d’ancien chanoine (Inv. vert, GGG).
des Clées, Jean.
Chanoine, 1493 (Rc. Laus., 2942).
Clément, Jean.
Chanoine, 1365 (Rev. hist. eccl., 1907, 33). En 1374, il interjette à Rome contre des poursuites que le chapitre dirige contre lui pour rapt d’une femme allemande (ACV, Nouv. titres, 8730). Cellérier du pain et du vin, 1381, et aussi de l’argent, 1389 (id., 3531 et 3585). Cellérier encore en 1404 (Liste Gaudard). Teste, 12 août 1420 (Rc. Laus., 2575). Mort le 17 août (Nec. Laus., 173). Remplacé le 20 août 1420 comme curé d’Essertines sur Yverdon (ACV, Nouv. titres, 9750).
additions et corrections, p. 480:
Archidiacre de Könitz, 1384 (AVL, Min. G. Daux, 60).
additions et corrections, p. 480:
de Clermont, Geoffroi.
Le 19 février 1343, à la requête de Louis de Savoie, le pape confère à Geoffroi de Clermont, qui est âgé de 21 ans, un canonicat à Saintes, quoi qu’il soit déjà pourvu d’un canonicat à Vienne, à Reims, à Lausanne, avec expectative de la prébende; il recevra les ordres sacrés avant 28 ans (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 193).
de Clinagio, Nicolas, voir Claveyre.
Du Cloître, Jean, de Grandson, voir Humbert.
de Cluses, Gui d’Alby, dit de Cluses, voir Alby.
de Cluses, Pierre, dit de Saint-Jeoire, licencié en droit, de la même famille genevoise que le précédent.
Chanoine de Genève, 1361 (Galiffe, Notices, II, 164). Chanoine de Lausanne, 1375 (Livre rouge, 54). Teste le 7 février 1386/7 (ACV, Nouv. titres, 7135 et 629). Obit, 22 février (Obit. Genève, 29) et 6 décembre (Nec. Laus., 215). Mort peu avant le 19 juin 1391 (Livre rouge, 129). /299/
additions et corrections, p. 480:
Chapelain du dauphin Humbert du Viennois, curé de Wardes (Rouen), est nommé chanoine de Genève le 1er juin 1342 (Mém. Acad. delph., II, 113). C’est lui qui fut official de Lausanne en 1382-83 (ACV, Min. G. Daux).
Cochard, Guillaume, de Sciez, en Savoie.
Prêtre habitué de la Cathédrale, prête serment la veille de Pâques 1414 (Livre rouge, 151). Curé de Saint-Aubin, 1415 (ACV, Nouv. titres, 1684 et 8478). Curé de Saint-Germain, 1422 (Inv. bleu, II, 258) et 1439 (Inv. vert, LLL). Garde du sceau de l’évêque, 1427-1431 (Rc. Laus., 2629, et Nouv. titres, 11327). Doyen d’Ogo, 1428 (Inv. bleu, I, 400) et 1431 (Nouv. titres, 11330). Exécuteur testamentaire de Guillaume de Challant, 1431 (Rc. Laus., 2629).
Chanoine et sacristain, 1428 (Rc. Laus., 2611), 1440 (Nouv. titres, 11376). Cellérier, 1415 (Rc. Vevey, 250), 1434/5 (Liste Gaudard). Maître de fabrique, 1436 (Inv. bleu, I, 71), 1441 (Dupraz, Cathédrale, 113).
Teste, 23 juin 1439 (Inv. vert, LLL). Mort, 14 mars 1442 (Nec. Laus., 121, et Rc. Laus., 2683). Fonde par testament l’autel de Saint-Blaise dans la Cathédrale, donne au chapitre quatre maisons à la Cité, et fait remise à l’évêque des émoluments des sceaux qui lui étaient dus. Il fait héritier le chapitre, à qui il donne encore les deux tiers de la dîme de Daillens (Rc. Moudon, 159), et son frère Jean Cochard, curé d’Orbe.
de Cojonnay, Henri, d’une noble famille vaudoise.
Chanoine, 1505 (Livre rouge, 262).
de Cojonnay, Jean-François, fils du bailli de Lausanne, Nicod de Cojonnay.
Curé de Faoug, 1505 (Man. cap. Laus., 23). Reçu au nombre des Innocents, 1506 (id., 29). Nommé chanoine, 17 janvier 1517 (id., 215). Mort avant 1534.
Colin, Pierre.
Curé de Bex, protonotaire apostolique, 1491 et 1503 (ACV, Fonds Roverea). Fait présenter au chapitre le 14 mai 1491 ses bulles apostoliques le nommant chanoine (Man. cap. Frib., 316). Ne paraît pas avoir siégé.
de Cologne, Hermann, ou d’Islebosc, soit Schlebusch, localité au nord-est de Cologne.
Chanoine, 1346 (Rc. Laus., 1013). Cellérier, 1356-1358 (Rc. Laus., 1432). Sacristain, 1362 et 1379 (Livre rouge, 69 et 111). /300/ Sous-collecteur des annates, 1363 (Rev. hist. eccl., 1908, 112). Mort en 1380 (Livre rouge, 91). Il fut l’un des personnages les plus importants du chapitre et les plus assidus.
Colombet, Guillaume, de Moyrenc, au diocèse de Besançon.
Maître des Innocents, prête serment le vendredi 10 décembre 1469 (Livre rouge, 200). L’est encore en 1485 (Arch. Hôpital Fribourg, Comptes G. Mayor, 56). Curé de Donneloye, puis curé d’Estavayer en 1481 (Annales d’Estavayer, 350). Chanoine de Lausanne et maître de fabrique, 1490 (Rc. Morges, 296) et 1502 (Rc. Laus., 3109). Curé de Saint-Prex, 1500 (Rc. Laus., 3089). Curé de Champvent et altarien de l’autel Saint-Georges dans l’église Saint-Etienne à Lausanne, 1505 (Man. cap. Laus., 16). Sacristain du chapitre (id.).
Teste, 7 octobre 1500 (Rc. Laus., 3089) et 10 juillet 1505 (Man. cap. Laus., 16). Mort le 19 juillet 1505 (id. et Nec. Laus., 162).
A fondé avant 1500 l’autel Saint-Joseph dans le narthex de la Cathédrale, où l’on voit encore des fresques et ses armes (Rc. Laus., 3089; Dupraz, Cathédrale, 151, 486, 505).
de Colombier, Antoine, fils de Richard, seigneur de Vufflens.
Nommé chanoine le 25 juin 1459 (Man. cap. Frib., 52). Curé de Saint-Paul, 1464 (AVL, Poncer, Saint-Paul, 65). Mort le 28 juillet 1465 (Man. cap. Frib., 101).
de Colombier, François, docteur en droits, fils d’Humbert, seigneur de Vullierens, châtelain d’Yverdon.
Il était né en 1452 (AVL, Corps de ville, EE, 952) et avait été investi d’un canonicat et d’une prébende dans l’église de Lausanne, à l’âge de quinze ans, le 24 septembre 1467 (Man. cap. Frib., 118). Il était déjà pourvu depuis 1464 de la chapellenie de Saint-Antoine dans l’église Saint-Paul, à Lausannne (ACV, Min. H. du Flon, 200). Il était sans doute à ce moment-là déjà aux études, ou à la cour de Savoie. Le 31 octobre 1470, le recteur de l’Université de Turin atteste que François étudiait dans cet établissement depuis environ deux ans déjà (Man. cap. Frib., 175) et, au début d’août 1473, il le montre suivant encore les cours de la faculté de droit canonique (id., 236). Ces attestations étaient nécessaires pour que François pût jouir des revenus de sa prébende.
François de Colombier paraît ne s’être fixé définitivement à /301/ Lausanne que vers 1480; du moins, il ne prend part que dès cette date aux délibérations du chapitre. Il est en même temps professeur à l’école de droit attachée à la Cathédrale (MDR, VII, 604). Au moment où se discutait à Lausanne la question de l’union des deux villes, François joua un rôle important au chapitre dont il fut en 1482 le délégué au conseil de la ville (MDR, XXXV, 210), après avoir été le 10 décembre 1480 co-arbitre entre l’évêque et la ville (MDR, VII, 605). Plus tard, il devient plus intermittent. Mais il avait acquis l’estime de ses collègues à tel point que, à la mort de Benoît de Montferrand, les quinze chanoines résidant à Lausanne le désignèrent à l’unanimité moins une voix comme évêque le 9 mai 1491 (Man. cap. Frib., 313, et AVL, Corps de ville, EE, 952). Le seul opposant fut Jean Armbruster, qui fit d’ailleurs défaut au moment du scrutin. S’il faut en croire Besson (voir Montdragon), le chapitre n’aurait pas persisté dans sa détermination. Ce qui est certain, c’est que, après avoir fonctionné comme co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal, François de Colombier, ayant renoncé à ses prétentions, se trouvait présent à côté du nouvel évêque Aymon de Montfalcon lorsque celui-ci prêta, le 9 juillet, serment de respecter les franchises de la ville (MDR, XXXV, 224) et il était en 1496/7 son vicaire général (ACV, Inv. Cerjat, 86, et AVL, E, 6).
François de Colombier, qui était déjà protonotaire apostolique en 1491 (Rc. Laas., 2920), fut nommé non pas prévôt, comme on l’a dit par erreur, mais chantre de la cathédrale. Il l’est en 1497 (Inv. Cerjat, 86) et 1498 (Liste Gaudard). Il cumulait en même temps les bénéfices curiaux de Saint-Simphorien de Chexbres en 1493 (Inv. vert, H) et de Vuillerens en 1501 (ACV, Grosse Quisard). Un acte le montre remplacé dès 1498 par Gui de Prez comme chantre de la Cathédrale (Rc. Laus., 2958). Il avait sans doute cessé de faire partie du chapitre lui-même. Il est qualifié d’ancien chanoine le 30 novembre 1504 (Man. cap. Laus., 7).
Dès lors, la carrière de François de Colombier se déroula dans une direction nouvelle. Le 9 mai 1498, l’abbé de Hautecombe, la nécropole des ducs de Savoie, Sébastien d’Orlyé, ayant résigné sa charge entre les mains du pape Alexandre VI, celui-ci le remplaça par François, et, comme ce dernier n était que prêtre séculier, il ne lui donna que le titre d’administrateur de l’abbaye (AVL, Poncer, Montheron, 127). /302/ Six ans plus lard, il céda ce bénéfice à son neveu Claude d’Estavayer qui en fut investi par le pape le 24 janvier 1505 (Histoire d’Hautecombe, 313), tout en se réservant la moitié des revenus de cette abbaye, ce qui donna lieu à un procès, lequel se termina le 14 janvier 1506 par un arbitrage de l’évêque Aymon de Montfalcon, qui fut ratifié par le pape le 3 mai 1506 (Poncer, Montheron, 127). Il fut décidé que François conserverait la « vieille maison d’Hautecombe, » le prieuré de Saint-Innocent, le château de Meyry, les granges d’Aix, de Berchoud, d’Hauteroche, ainsi que la maison de Vignetes avec la léproserie de la B. Marie-Madelaine au pont de la Guillottière, à Lyon (id.).
Lorsqu’il céda l’abbaye d’Hautecombe à son neveu Claude d’Estavayer, François de Colombier, alors âgé de cinquante-deux ans, était si peu décrépit, — malgré le récit de Pierrefleur (Mémoires, 126), — que, à la mort de Thomas de Saulens, abbé de Montheron, François se fit donner sa succession. C’est dans ce monastère, on le sait, que les Colombier avaient leurs tombeaux (Dupraz, Rev. hist. vaud., 1909, 10). Le 14 mai 1506, le pape confirma l’élection de François, « moine » de Tela (ou Monteron), docteur en droits et notaire apostolique, et, le 23 mai, il autorisa le nouvel abbé à revêtir les insignes épiscopaux (mitre, anneau, crosse) dans les établissements de l’ordre de Citeaux, à donner les ordres mineurs, à consacrer les vierges, les églises profanées. (Cette crosse se trouve encore aux archives de la ville de Lausanne, qui possèdent aussi un livre de morale ayant appartenu à l’abbé.) Ce n’est pas sans peine que François avait obtenu ces divers privilèges. Ils lui avaient coûté 300 écus d’or qu’il acheva de payer à son mandataire à Rome, noble Pierre Foyssie, bourgeois et marchand de Genève, le 19 octobre 1507 (Poncer, Montheron, 127).
François de Colombier commença différentes réparations à l’abbaye de Montheron, pour lesquelles il appela un maître de Pontarlier, mais il jouit peu de sa nouvelle dignité. Le 30 avril 1508, Jean de Laconay obtenait de Rome la ratification de sa nomination comme abbé de Montheron, ensuite du décès de François (Poncer, id.)
François de Colombier paraît avoir été un esprit très pieux.
Le 30 mars 1511, on communiqua au chapitre de Lausanne qu’il avait légué 1000 florins de Savoie pour la dotation d’une antienne du /303/ salut à dire dans la chapelle de la Vierge à la Cathédrale (Man. cap. Laus., 89) et un autre de ses neveux, le chanoine François de Lutry, eut à réclamer l’observation des conditions du legs. Précédemment, François et ses deux frères, Louis, seigneur de Vuillerens, et Jean, seigneur de Colombier, avaient obtenu du pape Alexandre VI, le 10 août 1502, l’érection en collégiale de la vieille église Saint-Martin de Vuillerens, dotée par les trois frères de 3000 florins de Savoie pour l’entretien du doyen et des chanoines (MDR, XV, 617). On a peu de détails sur cette collégiale dont les revenus furent cédés le 2 janvier 1543 à Leurs Excellences de Berne par François d’Allinge, seigneur de Colombier et de Vuillerens, en échange de la métralie d’Yverdon (Arch. Freudenreich, 5).
François de Savoie, archevêque d’Auch, avait fait de François de Colombier un de ses archidiacres (pour Sos), mais ce titre lui fut contesté à Rome par l’évêque de Grasse (acte non daté de notre collection).
de Colombier, Jaques, fils de Humbert de Colombier, seigneur de Vuillerens.
Le 15 mai 1378, le chapitre présidé par l’évêque lui concède le canonicat et la prébende vacants par la mort de Jean de Fiez (Inv. bleu, II, 45; Rép. év., 43 v.).
des Colonnes, Jean de Columpnis, licencié en droit, d’une famille noble de la paroisse de Saint-Pancrace en Maurienne, frère de Pierre et de Claude, notaire et clerc.
Official de Lausanne, 1419 à 1427 (Rc. Laus., 2562 et 2383). Chanoine de Maurienne, 1419 (Rc. Laus., 2562). Chanoine de Lausanne et vicaire-général, 1424 (Inv. bleu, II, Bulles) et 1431 (Rc. Laus., 2630). Mort en 1431 en se rendant à Rome pour s’y occuper des affaires de l’église de Lausanne (id.). Anniversaires le 22 juillet (Nec. Laus., 163) et 28 septembre (Obit. Maurienne, 377). La succession de Jean donna lieu à un litige entre ses frères et le chapitre de Lausanne, conflit qui fut arrangé le 1er mars 1432; le chapitre garda les biens meubles, ustensiles, garnitures et livres du défunt, et versa à ses frères 120 florins d’or de 12 sols lausannois (Rc. Laus., 2630).
de Combremont, Girard, d’une famille bourgeoise de Lausanne.
Chanoine, 1367 (Fontes rerum bern., IX, 110). /304/
de Compeys, Jean, fils de Jean, seigneur de Gruffy, Prangins et Grandcour.
Abbé du monastère de Sixte en 1468. Evêque de Turin du 21 octobre 1468 à 1482, nommé évêque de Genève le 24 juillet 1482, transféré à l’archevêché de Tarentaise le 14 juin 1484, où il meurt le 28 juin 1492 (Eubel, Hierarchia, II, 175, 270, 271.
C’est par erreur que Schmitt, Mémoires, II, 208, fait de Jean de Compeys un administrateur de l’église de Lausanne. Le texte auquel il se réfère mentionne Philippe de Compeys.
Sur son épiscopat à Genève, lire Rilliet, dans MDG, XXII, 274 et suivantes.
additions et corrections, p. 480:
Il fut encore grand chancelier de Savoie, abbé de Saint-Etienne de Verceil, d’Aulps, de Chesery et de Filly.
de Compeys, Philippe, frère de Jean qui précède.
Protonotaire apostolique, 1452 (Liste Gaudard). Chanoine de Lausanne, 1456 (Man. cap. Frib., 39). Doyen de Valère, à Lausanne, 1466 (Man. cap. Frib., 114). Prévôt du chapitre du 24 septembre 1467 à septembre 1469 (id., 117, 118). Elu évêque de Lausanne le 2 janvier 1468/9 (id., 136), choix qui ne fut pas ratifié à Rome. Administrateur du diocèse de Lausanne pour Julien de la Rovère, 20 février 1473 (id., 234). Sacristain du chapitre du 25 janvier 1473 (Man. cap. Frib., 233) à sa mort. Vicaire général de l’évêque de Genève, 1469 (Obit. Genève, 120), et de Lausanne, 1492 (MDR, XXIII, 1005) et 1496 (Rc. Laus., 2936).
Chanoine de Genève, 1466 (Obit. Genève, 120). Doyen de Savoie et abbé de Filly, 1483 (id.). Vicaire général de l’abbé de Payerne Jean-Louis de Savoie, 1465 (AVL, Inv. Millioud, Rc. Payerne, 549) à 1471 (ACV, Nouv. titres, 15265, 15272 et 15315). Administrateur du prieuré de Lutry, 1491 (ACV, Rc. Gignillat) et 9 décembre 1496 (Inv. bleu, I, 128). Curé de Margencel, d’Arache et de Cruseille, prieur de Lovagny (Foras, Armorial, II, 131).
Mort le 18 mai 1497 (Nec. Laus., 142). Fonde en 1495 la chapelle des Dix mille Martyrs, à la Cathédrale (Dupraz, Cathédrale, 146).
additions et corrections, p. 481:
Familier et chantre de la cour pontificale, chanoine de Genève en 1461 (Reg. Wirz, II, 193).
de Concise, Girard.
Chanoine, 1367, 1373 (Livre rouge, 243, 80). Obit le 20 novembre (Nec. Laus., 210).
Un Girard de Concise, probablement son neveu, est marchand à Lausanne en 1378 (ACV, Nouv. titres, 3571). /305/
de Confignon, Claude, fils naturel de Claude, co-seigneur de Corsier, Chalex, Dardagny et Russin.
Chanoine de Lausanne en 1530. Devait alors au maître de la fabrique les 125 livres de la chape (Rc. Laus., 3353). Est à Lausanne le 21 novembre 1536 (id., 3314).
Chanoine de Genève. Protonotaire apostolique. Nommé par le pape le 29 août 1505 curé d’Oulx, diocèse de Turin (Foras, Armorial, II, 144-146).
Teste le 5 août 1554 à Annecy où il résidait « causant la secte luthérienne régnant dans les dits lieux de Genefve et de Lausanne » (Foras, Armorial, II, 146).
Eut un fils naturel avant d’entrer dans les ordres.
Conon
.Chanoine, 1143 (Matile, I, 10) et 1141 (MDR, I, 175, où on lit par erreur cantor).
Conon, d’Ecuvilens.
Doyen d’Ecuvilens, vers 1176-1180 (Don. Hauterive, 196, 199), voir plus haut, p. 152.
Conon, frère de Pierre, miles de Saidor.
Curé de Saidor dès 1161 (Don. Hauterive, 39, 42). Doyen de Saidor, 1173 (id., 217, voir plus haut, p. 151).
de Corberettes, Jean.
Doyen d’Ogo, 4 mars 1346/7 (Inv. bleu, I, 22) et 16 mars 1349/50 (Inv. vert, 149). C’est par erreur que, p. 168, nous le qualifions de doyen de Fribourg.
de Corbeys, Jean.
Présente ses lettres de provision de Rome au chapitre le 24 mai 1459 (Man. cap. Frib., 51), non installé.
de Corbières, Henri.
Chanoine, 1210, 1212 (C. Laus., 143, 421, 432).
de Corbières, Jean.
Archidiacre de Könitz, 1320 (Fontes rerum bern., V, 153).
de Corbières, Jocelin.
Chanoine, 1210 (C. Laus., 143). /306/
de Corbière, Uldric.
Chanoine, 1140 (MDR., I, 175) et peut-être aussi en 1149 et 1155 (id., 181, 182). Patron (ou curé ?) de l’église de Vuippens vers 1154 (MF, II, 240).
Cornillon, Laurent, d’une famille de bourgeois de Lausanne.
Nommé chanoine le 7 juin 1484 sur le vu de lettres apostoliques (Man. cap. Frib., 268). Cellérier, 1498 (Rc. Laus., 2958), av. 1502 (Inv. vert, 477). Mort le 31 mars 1508 (Nec. Laus., 127).
Co-syndic en 1491 pendant la vacance du siège épiscopal (AVL, Registres, E, 4). Le 3 octobre 1481, il cède à Nicolas d’Othet tous ses droits sur l’église de Crans (Man. cap. Frib., 254).
Cortony, Nicolas.
Curé d’Echarlens, 1477, et, d’après Apollinaire, Dictionnaire, V, 23, official de Lausanne. Cette dernière mention est erronée : Nicolas Cortony était probablement juré à la cour de l’official.
de Corvet, Nicolas, licencié en droit, de Villarzel l’Evêque.
Curé de la Sainte-Croix, à Lausanne, 1408 (Livre rouge, 236, et Man. cap. Frib., 4). Chanoine, 1416 (Visite d’Eglise). Curé d’Yverdon, 1410 (Arch. Yverdon, Inv. Millioud), 1421 (Rc. Laus., 2579). Curé d’Aubonne, 1425 (MDR, XXII, 341). Sous-chantre, 1431 (Inv. bleu, I, 46). Juge des causes criminelles du chapitre, 1427 (ACV, Min. Arthod, 287). Official de Lausanne, 1431-1435 (Concilium Basiliense, II, 19-302, et III, 102-307). Teste le 7 novembre 1431 (Inv. vert, 473, et Inv. bleu, I, 46), avant de partir pour le concile de Bâle, où il représenta le chapitre de Lausanne au nom duquel il défendit l’élection de Jean de Prangins (Cons. Basil., II, 19-302). Mort à Bâle le 17 octobre 1435 (Nec. Laus., 198).
Frère de Guillaume de Corvet, donzel de Villarzel l’Evêque (Inv. bleu, I, 46); beau-frère d’Antoine de Pont, de Gillarens, donzel (ACV, Nouv. titres, 5251). Patron d’une chapelle à Marly (Apollinaire, Dictionnaire, VIII, 326).
Son nom est le plus souvent écrit de Corneto.
Ne pas confondre avec Nicod Festi, de Sallanches, notaire et secrétaire du duc de Savoie qu’il représenta au concile de Bâle, vidomne de Genève. /307/
de Cossonay, Aymon, fils de Jean II, sire de Cossonay, et de Marguerite de Villars, neveu du chevalier Othon de Grandson.
Chanoine de Lausanne, 1328 (Re.Laus., 1549). Curé de Vevey, 1330 (de Montet, Documents, 258) et 1338 (MDR, V, 77). Vicaire-général de Geoffroi de Vairols, 1346 (MDR,VII, 159, 162). Trésorier du chapitre à sa nomination comme évêque le 8 juin 1355 (Euhel, Hierarchia, I, 309). Reçoit au chapitre l’hommage du prévôt et du chantre le 21 décembre 1355 (Livre rouge, 61). Teste le 2 mars 1375 (Inv. bleu, I, 23). Mort le 6 mars 1375 (Eubel, I, 309; Nec. Laus., 118, 157).
Cf. Charrière, Dynastes de Cossonay, 112-116. Au sujet de ce que nous disons plus haut, p. 35, lire Cordey, MDR, IIe série, VI, 68).
additions et corrections, p. 481:
Déjà chanoine de Lausanne, il est pourvu le 28 mars 1317 d’un canonicat à Cambrai (Lettres communes de Jean XXII, 3310).
de Cossonay, Humbert, fils aîné de Jean III, sire de Cossonay, et de Marguerite de Villars; frère de l’évêque Aymon.
Par bref du 22 janvier 1304, le pape Benoît XI autorisa l’archevêque de Lyon, Louis de Villars, à pourvoir son neveu Humbert-Jean de Cossonay d’un canonicat et d’une prébende dans l’église de Lyon, et lui confère lui-même un canonicat et une prébende dans l’église de Lausanne (Reg. Benoît, XI, 372). Il est cité comme chanoine de Lyon en 1307 (La Chesnaye, IX, 267, et Reg. Clément, V, 4931). Il fonde avec sa mère et son frère Louis un anniversaire dans l’abbaye du lac de Joux en 1306 (Charrière, Dynastes de Cossonay, 293). Il est vivant encore, mais absent de Cossonay, en 1323 (id., 301) et ne reparaît pas dès lors.
de Cossonay, Jean, fils de Jean Ier, sire de Cossonay, et d’Agnès de Gruyère.
Chanoine de Lausanne, 1217 (C. Laus., 466). Chantre, 1231 (C. Laus., 254, 301), ne l’est pas en 1229 (id., 558). Elu le 10 avril 1240 (C. Laus., 64, et Eubel, I, 309), installé le 1er août 1242 (Eubel, Hierarchia, I, 309), est encore qualifié d’évêque élu, 1243 (Matile, I, 101). Teste en mai 1273 (Rc. Laus.85, 1240). Mort le 18 juin 1273 (Nec. Laus., 150, et Eubel, I, 309). Cf. Charrière, Dynastes de Cossonay, 49.

Sceau et contre-scel de l'évêque
Jean de Cossonay (1245)
de Cossonay, Jean, official, voir des Prez.
de Cossonay, Thomas.
Chanoine et cellérier, 1199 et 7 octobre 1216 (C. Laus., 222, 400). /308/
Fonde son anniversaire en 1208 (Inv. vert, 167). Mort le 10 février 1217 (Nec. Laus., 109, et C. Laus., 447).
Charrière, Dynastes de Cossonay, 24, croit qu’il n’appartenait pas à la famille des dynastes de Cossonay, mais à celle des milites.
Costable, Pierre, d’une famille lausannoise.
Chapelain à la Cathédrale, 1505 (Livre rouge, 262), prête serment le 12 février 1506 (id., 211). Juge du chapitre à Dommartin. Chanoine, 1523 et 1524 (Rc. Yverdon, 145, 146).
additions et corrections, p. 481:
de Courcelles, Me Thomas.
Chanoine et co-prébendier d’Epalinges en 1453 (ACV, Min. A. Daux, 57).
Thomas de Courcelles, né à Amiens en 1393, mort à Paris le 23 octobre 1469, était une des illustrations de l’université de Paris. Il prit part en 1431, en qualité de secrétaire, au jugement de la Pucelle d’Orléans, et dans son livre sur Jeanne d’Arc, p. 289, M. G. Hanotaux dit de lui :
« Thomas de Courcelles est, peut-être, par l’intelligence, l’autorité et le caractère, l’homme le plus important de l’université parisienne, dans la génération qui suit J. Gerson. Jeune encore, il paraît avoir fait, à Rouen, office surtout de rédacteur et de secrétaire : c’est un zélé. Sa vie, par la suite, s’écoule dans les services publics et dans l’étude. Il fut un des Pères considérables du Concile de Bâle; il y joua un grand rôle et reçut même (le 6 avril 1444) le chapeau de Félix V (qu’il refusa). Ce grand savant, ce grand théologien, fut chargé de l’oraison funèbre du roi Charles VII, qu’il avait harangué déjà à son entrée à Paris. Il mourut « dégoûté des hommes et tout en Dieu » simple chanoine de la cathédrale de Paris. Il ne lui a rien manqué, pour être une des gloires de l’Eglise gallicane, pas même la vertu et le désintéressement… et il fut un des juges de Jeanne d’Arc ! Sa pierre tombale le montre, l’index replié, argumentant jusque dans la mort, comme s’il avait pris à tâche de s’expliquer éternellement et de justifier son cas devant Dieu. »
Cf. Beaurepaire, Travaux de l’Académie de Rouen (1888-90) p. 400. — N. Valois, Le pape et le concile de Bâle, II, 192. — Châtelain et Denifle, Cart. de l’Université de Paris, etc.
Covet de Bona, Rodolphe.
Chanoine, jure fidélité au chapitre, 6 septembre 1386 (Livre rouge, 114) et 1420 (Rc. Laus., 2572). Cellérier, 1386/7 (ACV, Titre non classé).
Un Guillod de Bona (Bonne en Savoie), vivant en 1303, donna au chapitre de Genève un cens sur une maison à Bonne qui avait appartenu à Ansermod Covet (Obit. Genève, 57). Il s’agit sans doute de la même famille.
Est probablement le Conon Bona, curé de Neuchâtel en 1417.
additions et corrections, p. 481:
Admis par procuration le 21 avril 1385 (AVL, Min. G. Daux, 93).
de Crahenborc, Ulric, ou Chraenburch ou Grunenberg.
Chanoine, 1225 (Zeerleder, Urkunden, 145), 1231 (C. Laus., 607).
de Crans, Jaques.
Chanoine, 1407-1411 (Rc. Laus., 2509, et Man. cap. Frib., 2, 5).
de Cravuarens, Thorenc, ou de Crestvarein, de Montreux.
Prête serment comme chantre au chapitre, 6 septembre 1386 (Livre rouge, 127), et à l’évêque, 20 juin 1387 (Rc. Laus., 2953). Maître de fabrique, 1388/9 (Rc. Laus., 596, 1583), 1390 (Rc. Vevey, 166) et 1393 (Liste Gaudard). Chantre encore en 1394 (id.). Mort le 19 juillet (Nec. Laus., 161), avant le 7 avril 1394 (Livre rouge, 132).
Crellar, Abraham.
Chanoine ? 1517-1523 (Inv. rouge, 198).
Les quatre analyses qui le mentionnent doivent être défectueuses, car le Manual du chapitre, qui va jusqu’en 1519, l’ignore.
de Crémone, Gilles, Dr en droit, voir Maldebertis.
Chanoine, 1344 (Dupraz, Cathédrale, 149). Anniversaire le 23 juin (Nec. Laus., 151). /309/
En 1328, il est à la cour du pape à Avignon et il est interrogé au sujet d’un interdit lancé par l’évêque de Genève contre la ville de Genève et les partisans du comte de Savoie (MDG, XVIII, 103).
de Crestvarens, Thorenc, voir Cravuarens.
de Crissier, Otto, diacre.
Doyen de Crissier, de Lausanne ou de Sainte-Marie, 1157 (C. Hautcrêt, 7) à 1185 (Inv. bleu, I, 17). Chanoine (C. Laus., 316).
Mort le 7 septembre (C. Laus., 656; Nec. Laus., 182).
de Crissier, Humbert.
Mentionné par Gaudard en 1439 et par Dupraz, Cathédrale, 225. Est sans doute le même qu’Humbert de Chissé.
de Crostel, Guillaume.
Chanoine et receveur des annates pour la cité et le diocèse de Lausanne, 1317 (Matile, I, 350).
Ce doit être en réalité Guillaume de Châtel.
Crupliat, Etienne.
Présente au chapitre des lettres de provision de Rome, le 23 mai 1459 et le 3 mars 1460 (Man. cap. Frib., 51, 56); non installé.
Est sans doute le même que E. Crapillet, docteur en décrets à Besançon en 1454 (ACV, Min. A. Loys, 238), mentionné avec le Dr Pierre Salomon, chanoine de Lausanne.
de Cully, Guillaume Ier.
Clerc de l’évêque, 1268 (Inv. bleu, II, 85). Curé de la Sainte-Croix, à Lausanne, 1272 (Rc. Laus., 83). Official, 1275 (Rc. Laus., 136) à 1280 (id., 98). Chanoine, 1277 (Rc. Laus., 104). Trésorier, 1282 (voir G. de Champvent), 1289 (Inv. vert, 4), 1295 (ACV, Rc. Chap., 150). Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1291 et 1295 (AVL, Poncer, Hôpital, ventes, 5; traités, 1; recon., 1 bis). Mort le 28 avril (Nec. Laus., 126), 1296 (Rc. Laus., 1239).
de Cully, Guillaume II, fils de Hugues Trésorier de Cully.
Chanoine, 1339 (ACV, Nouv. titres, 1440), 1341 (Rc. Laus., 1369). Mort le 31 mai 1349 (Nec. Laus., 145).
additions et corrections, p. 482:
Le pape le nomme chanoine le 7 avril 1335 avec expectative de la prébende (Reg. Benoît XII, 727).
de Cully, Jaques, Dr es droits.
Chanoine, 1373 (Liste Gaudard). /310/
de Cully, Rodolphe, ou Rolet, d’une famille bourgeoise de Cully.
Chanoine, 1352 (Livre rouge, 55). Cellérier, 1356-7 (Livre rouge, 64-65), 1359 (Gaudard) et 1371-1379 (id.). Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1374 (AVL, Poncer, hôpital, recon., 5). Teste en faveur de l’hôpital le 16 janvier 1377/8 (Rc. Laus., 1537). Mort le 18 janvier (Nec. Laus., 101).
Curé de Villette, 1340 (Rc. Laus., 2606), 1353 (Inv. rouge, 100), Curé de Vevey, 1372 (de Montet, Documents, 258) et 1375 (Rc. Vevey, 154),
de Cultri, Me Perrinet.
Secrétaire de l’évêque, 1408-1411 (Man. cap. Frib., 4, et Gremaud, Bulle, 117). Chanoine, mort le 8 août (Nec. Laus., 170) avant 1413 (ACV, Nouv. titres, 3586; Dynastes de Cossonay, 227 et 374).
Currelat, ou Currillat, Jacques, frère d’Antoine, bourgeois de Lausanne.
Vicaire d’Attalens, 1508 (Inv. rouge, 199). Procureur du clergé de la Cathédrale, 1511 (Inv. vert, WW). Recteur de l’hôpital Notre-Dame, 1513 à 1521 (AVL, Poncer, hôpital, ventes, 90 et 95). Coadjuteur le 14 décembre 1517 et chanoine en février 1518 (Man. cap. Laus., 243, 250). Maître de la fabrique, nommé le 29 juillet 1519 (id., 275), 1523 (Procurations, 37). Cellérier et maître de la fabrique, 1525 (ACV, Nouv. titres, 6318). Mort peu avant le 6 août 1526 (ACV, Procurations, 19).
additions et corrections, p. 482:
Teste le 17 août 1525 (Inv. J.-J. Loys). Vivant le 12 août 1526 (Min. Thowacii).
de Cuyna, François.
Prieur de Saint-Maire, 1392 (AVL, Poncer, Saint-Maire, 1 bis). Remet le prieuré des augustins de Saint-Maire à l’évêque Guillaume de Menthonay, le 23 juin 1397 (Rép. Saint-Maire, 21).
Une famille de Cuyne est connue en Maurienne dès le XIIe siècle. Originaire des Cuynes (Foras, Armorial, II, 253).
de Daillet, Uldric.
Chanoine, 1286 (MDR, XXX, 346).
Dapifer, Enguicius ou Engizon et Engicione, sous-diacre, fils du sénéchal de Lausanne Dalmace (voir p. 111).
Chanoine, 1180 (C. Hautcrêt, 26). Vice-chancelier, 1196 (Arch. Evêché, 31). Chantre et chancelier, 1199 (C. Laus., 388) et 1209 (Matile, I, 55). Doyen avant 1193 (Don. Hauterive, 279) et en 1195 /311/ (ACV, Nouv. titres, 7349). Mort le 11 octobre (C. Laus., 659) avant 1211 (id., 421). Cf. C. Laus., 420.
Dapifer, Girold, fils du sénéchal de Lausanne Louis II.
Chanoine et sous-diacre, 1210 (C. Laus., 422). Sacristain, 1225 (C. Laus., 522) et 1257 (ACV, Rec. Chapitre, 11). Doyen d’Ogo, 1250 (ACV, Nouv. titres, 8973). Mort le 26 août (Nec. Laus., 176). Girold Séchal (C. Hautcrêt, 33).
Dapifer, Uldric, frère du précédent.
Chanoine, 1223 (C. Laus., 490) et 1240 (id., 61, 72).
Dassies, Gauthier, voir d’Assies.
David.
Evêque en 827 (C. Laus., 133). Présent en 829 au synode de Mayence (MHG, Epist., III, 530) et en 840 au synode de Reims (Bouquet, Hist. des Gaules, VII, 278). Mort à Anet en 850 (C. Laus., 8, 33).
Cf. Besson, Contributions à l’histoire da diocèse de Lausanne, 31-36.
Decorvet, Nicolas, voir Corvet.
Decorvo, Jean.
Il fait présenter au chapitre le 2 mars 1488 des lettres apostoliques de novembre 1486 et du 23 janvier 1488 le créant chanoine de Lausanne et de Genève (Man. cap. Frib., 300); non installé.
Delosea, Guillaume.
Mentionné par Gaudard en 1213 et 1215. Nous ne l’avons pas trouvé dans le C. Laus., ni ailleurs.
Depierre, De la Pierre, voir de Pierre.
Deprez, Desprez, Despraz, voir de Prez.
de Derée, François, fils de Mermet, donzel de Derée près Duyn en Genevois.
Chanoine de Lausanne, 1374 (ACV, Procès féodaux 1574-1578), 1387 (Livre rouge, 97), 1392 (Arch. Evêché, 77). Chanoine de Genève, 1387 (Mercier, Chapitre de Genève, 195). Teste le 23 avril 1392, demandant à être inhumé à Saint-Pierre de Genève (id.). Anniversaire au 20 juillet (Obit. Genève, 165). /312/
Deriaz, Nicolas, prêtre d’une famille de bourgeois de Lausanne.
Clerc, 1242 (Matile, I, 118). Chanoine, 1248 (Inv. bleu, II, 55). Mort le 9 septembre (Nec. Laus., 183).
Desbois, Jean, de Nemoribus.
Chanoine de Lausanne et d’Annecy, 1425 (MDR, XXXVIII, 2761).
Deschenaux, Dr Georges, ou de Canalibus.
Chanoine de Lausanne, 1446 (MDR, VII, 87), 1457 (ACV, Min. Arthod, 83). Chanoine de Genève, 1444 (Mercier, Chapitre de Genève, 198). Protonotaire apostolique, 1455 (Rc. Laus., 2783). Commendataire du prieuré de Saint-Sulpice, 1455 (ACV, Min, Arthod, 9), 1456 (MDR, 2e série, I, 59). Maître de fabrique, 1455 (Man. cap. Frib., 23; Dupraz, Cathédrale, 109). Mort en juillet 1456 (Man. cap. Frib., 33).
Dessoulavy, Pierre, de Substusvia.
Prête serment comme clerc du chœur, 3 décembre 1456 (Livre rouge, 184). Notaire à Lausanne, 1470 (Man. cap. Frib., 170). Chanoine de Neuchâtel, 1473 (Chambrier, Collégiale de Neuchâtel, 209). Curé de Notre-Dame des Granges et de Châtel-Saint-Denis. Prieur de Douvaine vers 1475 (Apollinaire, Dictionnaire, III, 167). Nommé chanoine de Lausanne le 7 juin 1484 en remplacement de son ami Antoine Gappet (Man. cap. Frib., 269). Protonotaire apostolique, teste le 1er juin 1485 et meurt le même jour (id., 277).
Didier.
Lévite, 928, 929 (C. Laus., 57, 231).
de Diesbach (Gabriel ?).
Le 8 mai 1491, le chapitre conféra au «jeune fils de l’avoyer de Berne » le canonicat et la prébende de feu Jean de Roche (Man. cap. Frib., 313).
L’avoyer de Berne était alors Guillaume de Diesbach, l’un des hommes politiques les plus importants de l’époque. M. le conseiller national Max de Diesbach nous écrit à ce sujet : « L’avoyer Guillaume de Diesbach a eu de sa femme Hélène de Freiberg quatre fils : Guillaume, né en 1481; Christophe, né en 1483; Hans et Gabriel, dont la date de naissance n’est pas indiquée. Aucun d’eux n’embrassa l’état ecclésiastique. Les trois premiers furent militaires. /313/ Il est possible que Gabriel fût destiné à l’état ecclésiastique, car il était d’une santé débile; il mourut jeune en 1519. »
Aucun Diesbach ne figure dans la liste des chanoines de Lausanne en 1305 (Livre rouge, 262).
de Diesbach, Nicolas, fils de Louis de Diesbach, de Berne.
Né le 22 juin 1478 : « Accablé de dettes considérables et effrayé des difficultés de ma position, écrit son frère dans sa chronique, je pris le parti de faire entrer Nicolas et Jean-Rodolphe dans l’état ecclésiastique. » Nicolas fut envoyé aux études à Paris et de là à Rome où il fut le protégé du cardinal Ascanio Sforza. Le pape Alexandre VI en fit un de ses camériers, et le nomma en 1502 prieur de Vaucluse en Franche-Comté. Nicolas était déjà, depuis le 28 décembre 1500, prévôt de la collégiale de Saint-Ours, à Soleure (Helvetia sacra, I, 60, et Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 38b, 261). En 1506, il fut nommé prieur de Saint-Jean-Baptiste de Grandson, et protonotaire apostolique. On le voit ensuite prieur de Miserez près de Porrentruy, curé d’Utzenstorf, de Gruyère (1509), chanoine de Neuchâtel.
Il avait été question de lui en 1510 comme évêque de Lausanne (voir plus haut, p. 53). Le 7 août 1513, il fut nommé chanoine de Lausanne (Man. cap. Laus., 140). En 1519, il devint doyen du chapitre de Bâle et coadjuteur de l’évêque. On le trouve encore curé d’Aigle et de Bex en 1523-1528 (Herminjard, Correspondance des réformateurs, II, 95, 105).
C’était un des ecclésiastiques les plus dotés du diocèse de Lausanne quand vint la Réforme en 1528, qui lui fit perdre les revenus d’Aigle et de Bex. Il renonça volontairement à ce moment-là à la prévôté de Soleure, et probablement aussi à la prébende de Lausanne. Du moins, n’est-il pas mentionné en 1534 sur le rôle des chanoines de Lausanne. On le trouve encore qualifié en mars 1535 d’évêque élu de Bâle; le duc de Savoie lui assura à cette date une pension de 4000 livres (Arch. Turin, Protocoles ducaux, t. 172, p. 460-462).
Nicolas de Diesbach se retira à Besançon, conservant le priorat des monastères de Vaucluse et de Grandson, et siégeant au chapitre de Besançon. Par acte du 4 mai 1541, il élut sépulture dans la /314/ chapelle Sainte-Catherine, dans l’église Saint-Etienne de Besançon (Arch. Besançon, G, 194) qu’il avait restaurée et réédifiée. Il confirma ces dispositions par testament du 16 mai 1550 (id., G, 531) et mourut le 15 juin suivant.
Voir la notice que M. Max de Diesbach a consacrée à ce chanoine à la suite de la Chronique du chevalier Louis de Diesbach, 111-112.
de Dirlaret, Me Henri, frère de Guillaume et de Garnier, chevalier.
Chanoine vers 1173-1185 (C. Laus., 661, et Don. Hauterive, 229).
de Divonne, Antoine, fils de Jacques de Gingins, seigneur de Divonne.
Pourvu en 1466 d’un canonicat à Lausanne (MDR, XXVIII, 479), l’abandonna, peut-être au profit de Louis, qui suit, devint premier président de Savoie et mourut en 1504 (id.).
de Divonne, Louis.
Est nommé chanoine le 21 juillet 1471 sur lettres papales, en remplacement de Jean de Maglans; se dit familier et commensal habituel du pape (Man. cap. Frib., 203). Le 1er octobre 1471, il demande un congé de dix-sept jours pour se rendre à Rome et le chapitre le charge d’y porter un mémoire au sujet d’affaires pendantes (id., 212).
Est vraisemblablement fils ou frère de Jacques de Gingins, seigneur de Divonne (MDR, XXVIII, 479), et c’est peut-être le même qu’Antoine de Divonne, auquel le pape Paul II accorda en 1466 un canonicat et une prébende dans l’église de Lausanne (id.).
de Dommartin, Pierre.
Cité vers 1192 (Rev. hist. eccl. suisse, 1907, 107). Chanoine, 1202 (C. Laus., 138). Sous-chantre, 1210 (id., 399, voir plus haut, p. 233). Mort le 19 juin 1216 (C. Laus., 648 et 400). Le 4 février 1217, le chapitre céda sa maison à Albert de Neuchâtel (id., 446).
de Dommartin, Etienne, voir de Challex.
de Dompierre, Girard.
Doyen d’Avenches et chapelain de l’autel Saint-Nicolas dans l’église Saint-Martin d’Avenches 1488 (ACV, Nouv. titres, 15158). /315/
de Dortans, Jean de Dortenco, Dr en droits, d’une famille de Savoie.
Chanoine créé par Rome, mais non admis, soutient un procès avec le chapitre 1470 (Man. cap. Frib., 175), candidat évincé en juillet 1471 (id., 208) et en octobre 1472 (id., 229), installé le 27 janvier 1473 (id., 233).
Le chancelier Guillaume Bolomier, frère du chanoine Henri Bolomier, avait épousé Anne de Dortans, fille d’André, seigneur de Dortans (Guichenon, Hist. de Bresse, III, 100). Le chanoine Jean de Dortans était peut-être parent d’Anne. Il manque dans la généalogie de Guichenon.
Drogo.
Sous-diacre, 906 (C. Laus., 97), lévite et doyen, 928 (id., 57).
Duboux, Nicolas, ou de Bosco.
Chanoine, 1493 (Quellen zur Schiveizergeschichte, 218). Mort avant septembre 1507 (Man. cap. Laus., 44).
Drouiller, Jean, oncle maternel du chanoine Jean de Montherand.
Chanoine, 1404 (Rc. Morges, 268), 1433 (Rc. Laus., 2623). Maître de fabrique, 1411 (Dupraz, Cathédrale, 541), 1422 (Man. cap. Frib., 42), 1425 (Rc. Yverdon, 102) et 1427 (Liste Gaudard).
Curé d’Estavayer, 1401-1428 (Apollinaire, Dictionnaire, V, 225). Curé d’Yverdon, 1432-1437 (ACV, Rec. prieuré de Lutry, et Crottet, Hist. Yverdon, 87).
Mort le 14 février (Nec. Laus., 111). Inhumé au cloître de la Cathédrale dans la chapelle Saint-Barthélemy; près de sa tombe furent enterrés ses neveux de Montherand (ACV, Nouv. titres, 10892, 11457).
Duboux, ou de Bosco, Léopard, de Saint-Saphorin de Chexbres.
Prête serment comme habitué de la Cathédrale le 19 mars 1441/2 (Livre rouge, 172). Secrétaire de l’official de Vevey, 1446 (Actes de Saluces, 165). Représentant de l’évêque dans un procès de sorcellerie, 1448 (Arch. des traditions populaires, 1907, 13). Nommé chanoine le 5 août 1458 (Man. cap. Frib., 46). Capturé et retenu prisonnier en 1452 par noble Bernhard de Malrein, mayor de Bienne (Inv. bleu, II, 47). Curé de Villette, 1453 (visite d’église). Maître de /316/ fabrique, 1468-1471 (Man. cap. Frib., 150, 209). Mort en novembre 1482 (id., 259).
additions et corrections, p. 482:
Provision de chanoine du 2 mars 1456 (Reg. Wirz, I, 219). Curé de Saint-Symphorien de Chexbres dès 1457 (id., I, 274 et II, 207).
Duclaux, Willerme de Clauso. Voir p. 369
Chanoine, 1348 (Rc. Morges, 167).
Duclaux, Pierre de Cluses.
Chanoine et official de Lausanne le 1er février 1382/3 (Rc. Oron, 192).
Ducrest, Etienne.
Chapelain à la Cathédrale en 1482 (Man. cap. Frib., 257). Il est qualifié de chanoine en 1489 (Arch. Hôpital Fribourg, Comptes G. Mayor, 79). Toutefois, le Man. cap. Frib. ne le mentionne pas à cette date dans ses listes de chanoines présents au chapitre.
Duet, Etienne, Me es arts.
On lit au chapitre le 30 juillet 1484 des lettres d’expectative en sa faveur (Man. cap. Frib., 270).
additions et corrections, p. 482:
Dufour, Etienne.
Curé de Sales (Genève), nommé par le pape chanoine de Lausanne le 13 mars 1343 (Mém. Acad. Delph., II, 156). Chapelain de Pierre de Lucinge, seigneur de Saint-Michel, il obtient le 30 juin 1345 un bénéfice à Genève (id., II, 234).
Dugué, Jean Dugué de Vaud, prêtre du diocèse de Coutances.
Chanoine de Lausanne, 1439 (Obit. Genève, 54). Bachelier en décrets et étudiant à l’université de Paris, 1403 (Denifle et Châtelain, Cartulaire de l’université de Paris, IV, 1790). Scribe de la chancellerie pontificale sous Martin V (Beyssac, Jean de Rochetaillée, 56). Chanoine de Genève, 1429; curé de Saint-Gervais et recteur de l’hôpital de Notre-Dame du Pont à Genève, chanoine et archidiacre de Tours, chantre d’Orléans, abréviateur des lettres apostoliques, en 1439 (Obit. Genève, 54). Nommé le 9 septembre 1440 chevalier de l’église de Lyon; le 20 mai 1444, évêque d’Orléans; le 18 décembre 1441, administrateur de l’église de Lyon; il meurt le 7 octobre 1447, et il est inhumé dans la Cathédrale de Lyon, dans le tombeau du cardinal Jean de Rochetaillée (Beyssac, id.).
de Duyn, Aymon, d’une importante famille de Savoie et de Vaud.
Chanoine, 1193 (MDR, I, Annales, 187, et ACV, Nouv. titres, 9051), 1198 (Foras, Armorial, II, 288, et Reg. genevois, 468).
Peut-être le même qu’Aymon de Duyn, chantre et doyen de Sion en 1203-1208 (MDR, XXIX, 148, 160).
La pièce des MDR, I, est par erreur datée de 1293. /317/
de Duyn, Jean, cousin de Pierre, qui suit.
Clerc à Genève, 1291 (Reg. genevois, 1330). Chanoine de Lausanne le 3 avril 1307, reprend à la Cité la maison de son cousin Pierre de Duyn (Inv. bleu, I, 35). Vivant, 1329 (MDG, XVIII, 111, 112).
Est différent de Jean de Duyn, chanoine de Montjoux en 1286 (Miscellanea valdostana, 275), prieur d’Etoy, 1302 (Duc, Saint-Bernard, 53). Prévôt du Saint-Bernard, 1302-1316 (id.).
Jean de Duyn, religieux, est official de Lausanne en 1301 (ACV, Nouv. titres, 7044; Schmitt, Mémoires, II, 70).
de Duyn, Jean.
Chanoine, 1350-1356 (Foras, Armorial, II, 289, d’après des notes de M. de Crousaz). N’est pas mentionné dans le Livre rouge à cette époque.
de Duyn, Pierre, frère de Raymond, qui suit.
Chanoine de Lyon, 1284 (La Chesnaye, IX, 267), 1291 (Reg. genevois, 1337 et 1353). Chanoine de Lausanne et co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal en 1301 (Inv. bleu, I, 35). Cède sa maison à la Cité le 3 avril 1307 à son cousin Jean (id., I, 36). Chanoine de Genève, 1308 (Reg. genevois, 1626). Chanoine de Maurienne (Foras, Armorial, II, 288).
de Duyn, Raymond, fils de Pierre, seigneur de Vufflens.
Chanoine, 1255 (Rc. Laus., 1538), 1273 (MDR, XIV, 365). Son testament, non daté mais antérieur à 1270, fait de très nombreux legs pies aux églises de Lausanne, Crissier, Vufflens et Vulliens, etc. (ACV, Nouv. titres, 8976). Mort le 21 octobre (Nec. Laus., 199, et MDR, XV, 80). Son héritier et frère Richard transige avec le chapitre pour l’exécution d’un legs en 1319 (Rc. Morges, 148).
C’est probablement le Richard d’une grosse d’Echallens de 1518 (MDR, XIV, 365), mais le chanoine Raymond avait pour frère le chevalier Richard, qu’il fit son héritier.
Parmi les exécuteurs testamentaires de Raymond est Jean d’Oron, qui mourut entre 1267 et 1270.
Dumas, Pierre.
Chanoine (?) vers 1450, fonde une chapelle à Remaufens (Apollinaire, Dictionnaire, I, 118). /318/
Dunant, Rodolphe, fils de Girard du Nant de Saint-Jean de Gonvelles.
Chanoine, 1386 (Galiffe, Notices, II, 225), 1421 (Man. cap. Frib., 8).
Dupraz, Duprez, voir de Prez.
Dufresne, dou Freyney, voir Freyney.
de Durnes, Gui.
Le doyen Gui, frère de l’évêque Landri de Durnes, signe le 18 février 1168 l’acte par lequel ce dernier donne l’église de Bioley à l’abbaye de Saint-Maurice (Inv. bleu, I, 17).
de Durnes, Landri, d’une famille de Bourgogne.
Né à Besançon (Arch. Besançon, G, 96). Archidiacre de Varais et doyen de Saint-Jean, à Besançon, 1148 (MF, II, 397). Elu évêque de Lausanne en 1158 (Arch. Besançon, Série G, 96), ou en 1159 (C. Laus., 44), sacré à Besançon en 1160 (MF, II, 398, et III, 225). Reconstruisit la Cathédrale (Dupraz, Cathédrale, 30) et les murs de Couvaloup (C. Laus., 44). Résigne l’épiscopat peu après le 14 août 1179 (Guillaume, Hist. de Salins, I, 87). Mort à Lausanne simple chanoine le 7 décembre … (C. Laus., 44) et inhumé dans la Cathédrale.
Neveu de Louis, seigneur de Mont (MDR, XXVIII, 6), il eut sans doute lui-même pour neveu Landri de Mont, évêque de Sion, 1207-1237 (id., 10).
Dutruit, François de Torculari, bachelier en droit, de Saint-Prex.
Nommé curé de Saint-Prex le 26 mars 1427 (ACV, Nouv. titres, 7249). Ne l’est plus en 1439 (Inv. bleu, I, 266). Recteur de l’autel des saints André et Nicolas dans l’église de Morges, 1430 (Nouv. titres, 7747). Curé de Torny-Pittet en 1449 (Apollinaire, Dictionnaire, XI, 221).
Chanoine, 1442 (ACV, Min. du Flon, 241), 6 avril 1459 (Man. cap. Frib., 50). Maître de la fabrique, 1453 (MDR, VII, 87), 1455 (Rc. Laus., 3282). Teste le 28 mars 1454 (Nouv. titres, 6849), léguant à son neveu Nicolet Dutruit tous ses biens à Saint-Prex. Résigne son canonicat le 25 juin 1459 à cause de son état de santé (Man. cap. Frib., 52). Fait un nouveau testament le samedi après la translation de Saint-Michel, 1460 et meurt le 28 mars 1461 (id., 66). /319/
d’Echandens, ou Echannens, Pierre, fils d’Emmo.
Chanoine, 1182 (MDR, VII, 13), 1201 (ACV, Nouv. titres, 4291). Pendant trente ans mayor de Lausanne (voir plus haut, p. 118, et Reymond, Organisation municipale, 1). Mort le 25 octobre (C. Laus., 659, et Nec. Laus., 201), avant 1211 (C. Laus., 421).
Un Pierre d’Echandens, laïque, figure en 1164 (MDG, IV, 2e série, 77).
d’Ecublens, Guillaume.
Figure en 1154 et 1157 au nombre des chanoines (C. Montheron, 4, et C. Hautcrêt, B. p. 197), mais est plus probablement un laïque (voir plus haut, p. 108-110).
Chanoine et obédiencier, 1199 (C. Laus., 388). Doyen de Vevey, 1200 (Rép. év., 117) et 1215 (C. Hautcrêt, 33). Trésorier, 1213 (C. Laus., 425). Elu évêque de Lausanne le 16 avril 1221 (C. Laus., 47). Mort le 23 mars 1228/9 (id., 49).
Le terme d’obédiencier doit équivaloir à celui de doyen; l’acte de 1199 se rapporte à Vevey dont Guillaume est qualifié de doyen l’année suivante.
La date d’élection de Guillaume offre une difficulté. Le C. Laus., 47, la fixe au 16 des calendes de mai 1221 (16 avril), mais un acte du 16 des calendes d’avril 1221 (17 mars) mentionne Guillaume comme évêque élu (id., 478). Cette dernière date étant antérieure au 25 mars, il faut sans doute employer le style de l’Annonciation et rapporter l’acte à l’année 1222.
d’Ecublens, Guillaume, licencié en droit, fils de Pierre d’Ecublens, donzel à Lausanne, et neveu de l’évêque Jean de Prangins.
Chapelain à la Cathédrale, 1418 (ACV, Nouv. titres, 9736). Curé de Pampigny, 1423 (Livre rouge, 137). Chanoine, 1445 (Rc. Laus., 2702). Curé de Promasens, 1417 (Apollinaire, Dictionnaire, IX, 301). Résigne son canonicat le 6 mars 1461 en faveur de son neveu Henri qu’il remplace comme chapelain de l’autel Saint-Jean-Baptiste dans l’église paroissiale de Champvent (Man. cap. Frib., 64).
additions et corrections, p. 482:
Résigne en 1458 la cure de Pampigny, en 1461 l’office de doyen d’Avenches (Reg. Wirz, II, 9, 174, 215).
d’Ecublens, Henri, fils de Jean d’Ecublens, donzel à Lausanne, et de Marie Gruz, de Lutry, et neveu du précédent. /320/
Chanoine par suite de la résignation de son oncle Guillaume le 6 mars 1461 (Man. cap. Frib., 64). Mort au début d’octobre 1472 (id., 229).
d’Ecublens, Nantelme, frère d’Uldric, Pierre et Humbert d’Ecublens.
Chanoine en 1161 (C. Hautcrêt, 1). Doyen, 1177 (C. Montheron, 8), 1180 (Dynastes de Cossonay, 265, et Matile, I, 31). N’est que chanoine en 1195 (MDR, XXII, 22), succède peu après comme prévôt à Guillaume de Blonay (C. Laus., 299; Inv. bleu, II, 149, et ACV, Nouv. titres, 6926). L’est encore en 1200 (C. Laus., 207, voir plus haut, p. 194). Nommé évêque de Sion en juillet ou août 1196, il meurt le 12 mai 1203.
Est peut-être le même que le doyen Nantelme, neveu de l’évêque Amédée, que mentionne le C. Laus., 505.
d’Ecuvilens, Conon, voir Conon.
d’Ecuvilens, Nantelme.
Chanoine vers 1163-1177 (Don. Hauterive, 200), 1185 (Inv. bleu, I, 17).
Elpricus.
Chanoine ? 902 (C. Laus., 83).
Emenrad, Ermenrad, Aimerard.
Chanoine, 1115 (MDR, XXII, 4). Doyen (de Vevey), 1127 (MDR, XIX, 556) et 1168 (MDR, I, Annales, 176). Obit en janvier (C. Laus., 635).
Le C. Hautcrêt, 20-21, montre que les églises de Moudon, d’Attalens et de Villeneuve dépendaient d’Emenrad, sans doute à titre de doyen de Vevey. Il en était de même de l’église Saint-Etienne à Lausanne (MF, III, 226).
On suppose qu’il appartenait à la famille de Blonay, mais on n’en a pas la preuve.
Emmo.Prêtre et probablement prévôt (pps) le 5 mars 929 (C. Laus., 231 et 232).
Emmo.
Lévite, 972 (C. Laus., 279). /321/
d’Endlisperg, Otto.
Doyen de Könitz, 1361 (Fontes rerum bern., VIII, 1116).
Enguicius, voir Dapifer.
Ericus.
Prêtre, 856 (C. Laus., 203, voir Adigarius).
Ermendricus.
Chanoine ? 902, 906 (G. Laus., 83 et 88).
L’ensemble des actes nous fait supposer qu’une partie tout au moins des signataires sont laïques.
d’Escarbillon, Jaquet, de Tournai.
Clerc de l’officialat à Lausanne, 1350 (ACV, Rép. év., 121, 122). Chanoine 1356 env. (ACV, Actes Saluces. 267).
d’Estavayer, Aymon, fils de Raynaud.
Doyen d’Ogo, 1302 (MF, II, 71), 13 20 (Gremaud, Bulle, 78). Le pape Clément V le nomma le 8 septembre 1308 chanoine de Lausanne à la requête du chevalier Othon de Grandson, dont il était l’exécuteur testamentaire (Reg. Clément, V, 3154). Légataire de son père en 1320 (Annales d’Estavayer, 35).
d’Estavayer, Claude, fils d’Antoine d’Estavayer, seigneur de Villargiroud, et de Jeannette, sœur du chanoine François de Colombier.

Claude d'Estavayer
Evêque de Belley et prévôt de Lausanne
(D’après l’original au château de Grandson,
communiqué par M. Fréd. Dubois, bibliothécaire à Fribourg)
Bientôt, Claude d’Estavayer vit se multiplier les bénéfices sur sa tête. En 1519, il fut nommé abbé du Lac-de-Joux (MDR, I, Annales, 104); le 27 février 1520, il rentra au chapitre de Lausanne en qualité de prévôt (Dupraz, Cathédrale, 264); et enfin le 15 novembre 1521 fut élu prieur de Romainmôtier (Arch. Turin, Prot. ducaux, I, 151, fo 25). Il résigna en 1530 la prévôté en faveur de son cousin François de Lutry (Rc. Laus., 3353) et mourut peu d’années après, le 28 décembre 1534 (Pierrefleur, Mémoires, 126). Suivant Pierrefleur, il fut enterré à Romainmôtier « avec un jeu de cartes », mais cela est faux. En réalité, Claude d’Estavayer fut inhumé dans une chapelle de l’église d’Hautecombe qu’il avait édifiée et où son tombeau, qui n’avait point été ouvert, fut retrouvé en mai 1825 (Blanchard, Hist. d’Hautecombe, 316 et 472).
Le récit de Pierrefleur contient d’autres inexactitudes. Claude d’Estavayer n’était point un petit personnage lorsqu’il devint abbé d’Hautecombe, et le démêlé qu’il eut avec son oncle, François de Colombier (voir ce nom), n’offre pas du tout le caractère que lui prête Pierrefleur. Cet oncle fut ensuite abbé de Montheron et non pas du Lac de Joux. Comme abbé du Lac de Joux, Claude paraît avoir succédé directement à Jean Warnery et le Jean-Claude d’Estavayer que M. de Gingins a cru trouver dans les manuscrits Sterky n’a pas existé. Il existait bien à la même époque un autre Claude d’Estavayer, qui fut enterré en 1510 à Hautecombe, mais il appartenait à une autre branche de la famille, et n’avait d’autres dignités que celles de chapelain à Estavayer et de curé de Cudrefin (Grangier, Annales d’Estavayer, 396). Toutes ces inexactitudes font douter singulièrement de la véracité du jugement que Pierrefleur porte sur l’évêque de Belley, et l’on en vient à se demander si le récit du chroniqueur d’Orbe, dont nous n’avons qu’une copie, nous a été fidèlement transmis. M. de Gingins, on le sait, a déjà fait ses réserves (Pierrefleur, Mémoires, notes, 399) sur la valeur de ce jugement.
Quant au mariage de Jeannette de Colombier avec Antoine d’Estavayer, /323/ il est attesté par les archives de cette même famille (Grangier, id., 383, 392). On sait qu’une Jeannette épousa aussi Clément de Chastonay, mais les coutumes de l’époque permettent n’admettre qu’il y eut deux sœurs du même prénom; peut-être simplement la même Jeannette fut-elle mariée deux fois.
Claude d’Estavayer n’a pas laissé de traces de son activité comme prévôt de Lausanne. La population de Vallorbe doit à l’abbé du Lac de Joux son activité industrielle. L’évêque de Belley fit imprimer le premier missel et le bréviaire de son diocèse. En résumé, Claude d’Estavayer fait bonne figure et il nous apparaît comme un grand calomnié.
Le chanoine François de Lutry, qui fut son vicaire-général à Romainmôtier, paraît avoir été son cousin.
additions et corrections, p. 482:
Sa nomination comme évêque de Belley est du 24 mai 1508 (Eubel, Hierarchia, III, 145) et comme abbé du Lac de Joux du 7 août 1519 (id.,III, 145).
d’Estavayer, Conon, fils de Renaud II, sire d’Estavayer.
Chanoine, 1200 (C. Laus., 206). Prévôt nommé en 1202, à la suite du conflit pendant entre Berthold de Neuchâtel et Nantelme d’Ecublens (C. Laus., 424). Signe encore un acte du 6 septembre 1242 (id., 319). Son successeur Amédée de Genève paraissant le 24 novembre 1244 (ACV, Nouv. titres, 8208), Conon est mort le 19 août (Nec. Laus., 174) 1243 ou 1244. Guillaume (Hist. de Salins, I, preuves 145) le montre assistant, dans la maison épiscopale de Lausanne, le 5 octobre 1246, à l’hommage du comte Jean de Bourgogne à l’abbé Nantelme de Saint-Maurice pour la seigneurie de Salins; mais l’acte est probablement de 1236.
Conon d’Estavayer est l’auteur du Cartulaire de l’église Notre-Dame de Lausanne. Il eut à subir vers 1216-1218 des attaques d’un confrère, le chanoine J. (Jean de Cossonay, dont il combattit plus tard l’avènement à l’épiscopat ?) J… et d’autres lui reprochaient de n’être que clerc, alors que la prévôté aurait dû n’appartenir qu’à un prêtre; ils accusaient en outre le chantre Rodolphe de Fruence d’être issu d’un adultère. Le pape Honorius III avait, par bulle du 7 mars 1217, confirmé Conon d’Estavayer dans la possession de ses biens et en particulier de la prévôté qu’il occupait en paix depuis quinze ans et plus. Néanmoins, le 15 mars 1218, il chargea le prieur de Saint-Paul (en Savoie), le chantre et l’archidiacre de Saint-Jean de Besançon de faire enquête sur les accusations portées contre le /324/ prévôt et le chantre de Lausanne. L’enquête tourna évidemment à l’avantage de ces derniers, car, par une nouvelle bulle du 21 mai 1218, le pape Honorius III conféra au prévôt Conon le pouvoir de réprimander les chanoines qui se seraient livrés à des accusations frivoles, et même de les suspendre dans leurs bénéfices (Acta pontificum helvetica, 80, 88, 94). Plus tard, le 23 mars 1222, le même pontife approuva les statuts du chapitre de Lausanne (id., 80). Peut-être faut-il rattacher à cet incident l’éloignement dans lequel le chapitre tint André de Chardonne que le pape avait cependant pourvu d’un canonicat en 1216 (voir plus haut, p. 291).
Le caractère indépendant de Conon d’Estavayer est attesté par l’opposition qu’il fit à la nomination de Jean de Cossonay, en se basant sur un diplôme royal (voir p. 30) et aussi par la défense des bourgeois de Lausanne qu’il prit en 1223 contre l’évêque Guillaume d’Ecublens (Reymond, Organisation municipale, 43-44).
d’Estavayer, François, fils de Philippe, co-seigneur d’Estavayer et Mézières, et de Charlotte de Luxembourg.
Elu chanoine le 3 mars 1487/8 (Man. cap. Frib., 293). Chanoine, 1492 (Rc. Laus., 2921 et 2933). Vivant en 1500 (Annales d’Estavayer, 380). A ce moment, il paraît avoir abandonné son canonicat pour aller s’établir en Picardie dans les possessions de sa mère.
d’Estavayer, Guillaume, neveu du chevalier Othon de Grandson qu’il suivit en Angleterre.
Chanoine de Glocester en Angleterre, dispensé de recevoir les ordres avant un délai de cinq ans le 5 novembre 1289 (Reg. Nicolas, IV, 1648 et 1649). Nommé chanoine de Lincoln le 1er décembre 1289, étant déjà chanoine de Glocester, de Saint-Maurice de Lamkadole, recteur des églises de Grenestade et de Lampadrewaine en Angleterre (id., 1797, 1798). Qualifié d’archidiacre de Lincoln, chanoine de Lausanne, de Genève et de Wells le 8 septembre 1308 (Reg. Clément, V, 3166). Créé en octobre 1313 chanoine de Reims en remplacement de l’évêque Othon de Champvent (id., 4709).
Chanoine de Lausanne, 1291 (Apollinaire, Dictionnaire, V, 199), 1322 (Rc. Laus., 1273). Abandonne le 31 mai 1323 la maison du chapitre qu’il possédait à la Cité (ACV, Nouv. titres, 6666, et Inv. bleu, I, 37) et se retire à Estavayer. Mort le 21 octobre 1326 et /325/ inhumé dans le couvent des Dominicaines qu’il avait fondé (MF, II, 180, et Nec. Laus., 200).
Il est qualifié par le pape de prévôt de l’église de Lausanne le 21 août 1309 (Reg. Clément, V, 4709) sans doute par erreur, puisque le 8 septembre 1308, le prévôt est son cousin Guillaume de Bonvillars (id., 3097) qui l’était encore en 1316 et 1323.
d’Estavayer, Guillaume II.
Prévôt, 1330 (Favey, 131). Résigne le 1er septembre 1339 en faveur de Rodolphe de Rossillon de qui il reprend la charge de doyen de Neuchâtel et le personat de l’église de Peney (ACV, Nouv. titres, 1440, et Rc. Laas., 1549). Encore doyen, 1347 (AVL, Inv. Millioud).
Est certainement différent du précédent, probablement son neveu.
d’Estavayer, Henri, fils d’Aymon, co-seigneur d’Estavayer.
Chanoine, 1340 (Annales d’Estavayer, 84). Quitte l’état ecclésiastique et se marie (id., 606). Vivant en 1364 (id., 606).
d’Estavayer, Jaques, fils de Claude, co-seigneur d’Estavayer.
Curé de Moudon et protonotaire apostolique, 1502 (Rc. Yverdon, 132) et 1528 (Arch. Moudon).
Chanoine de Lausanne, 1523 (ACV, Procurations, 37). Mort en juillet 1530 (MDR, XXXVI, 103).
d’Estavayer, Philippe, fils de Perrod, co-seigneur d’Estavayer.
Curé de Saint-Aubin en Vully, 1360 (Annales d’Estavayer, 107). Chanoine, 1367 (Livre rouge, 243), 1375 (Rc. Laus., 96). Mort le 19 février (Nec. Laus., 112).
d’Estavayer, Pierre.
Prêtre, 1225 (C. Laus., 160). Chanoine, 1242 (id., 319), 1248 (Inv. bleu, II, 55). Mort le 9 décembre (Nec. Laus., 216), peu avant le 27 juin 1264 (Acta pontificum helvetica, 739, et Reg. Urbain, IV, 1892).
d’Estavayer, Richard.
Doyen d’Ogo, 1324 à 1341 (MDR, XXII, 155* , 207* ).
Etienne.
Diacre, 902 (C. Laus., 84). /326/
Etienne.
Doyen en 1180, dans une confirmation de biens à l’abbaye de Hautcrêt faite par l’évêque Roger (Rc. Oron, 12); ne figure pas dans le texte du C. Hautcrêt, 26.
* Everardus.
Chanoine, 972 (C. Laus., 279).
d’Etroubles, Jaques de Stipulis, soit d’Etroubles, neveu de Pierre d’Etroubles, qui fut évêque d’Aoste de 1258 à 1260.
Qualifié de chanoine de Lausanne en 1270 dans le testament d’un autre oncle Nicolas-Richard, qui fit des legs à la Cathédrale de Lausanne et aux cordeliers de Saint-François (Duc, Eglise d’Aoste, II, 405). Est à Lausanne en 1275 (ACV, Nouv. titres, 7982) et 1285 (Rc. Laus., 117). Chanoine d’Aoste, 1290 (MDR, XXX, 392) et 1300 (Duc, Eglise d’Aoste, III, 216).
Etroubles est le nom français de Stipulis, village de la vallée d’Aoste.
d’Everdes, Pierre, fils de Guillaume, seigneur de Vuippens.
Chanoine de Besançon, 1299-1302 (MF, II, 68-71). Chanoine de Lausanne, 1310-1320 (ACV, Nouv. titres, 7175 et 4814). Juge délégué du chapitre, 1317 (Nouv. titres, 944).
* Evo.
Prêtre, 906 (C. Laus., 97). Chancelier, 923 (C. Laus., 204).
* Fabri, voir Favre.
* de Fabrica, voir de Faverge.
de Fallerens, Henri, d’une importante famille de la Franche-Comté.
Prieur de Saint-Maire, 1380 (Rc. Laus., 232 et 343) et 1385 (Rép. S. Maire, 129), Nommé en 1388 abbé de l’abbaye Saint-Paul de Besançon (Dunod, Hist. de l’église de Besançon, II, 22). Mort le 19 avril 1406 (id., 23).
additions et corrections, p. 482:
Il est vicaire général de l’évêque en 1384 (AVL, Min. G. Daux, 49).
Chanoine, 1449 (Galiffe, Notices généalogiques, II, 321) et 1455 (Rc. Laus., 2783). Mort le 14 février 1456 (Nec. Laus., 111; Man. cap. Frib., 28, et Quellen sur Schweizergeschichte, XXI, 42). /327/
Ce dernier acte doit être daté de 1456 et non de 1455, comme l’impriment les Quellen.
Falquet, Jean, licencié en droit et Me es arts.
Chanoine, 1434 (Rc. Payerne, 397) et 1450 (Rc. Laus., 2741). Cellérier, 1435-1436 (Liste Gaudard).
Pourrait être Jean Falquet de la Roche en Savoie, chapelain à la cathédrale de Genève en 1399 (Galiffe, Notices, II, 321).
2 sceaux d'Arducius de Faucigny
Prévôt de Lausanne, 1197 (MDR, XIX, 556) et à sa mort le 25 juillet 1185 (C. Laus., 651, et Reg. genevois, 433).
Evêque de Genève vers 1135 (Reg. genevois, 286) à 1185.
D’après le C. Laus., p. 428, Arducius fut prévôt de Lausanne pendant quatre-vingts ans. Sa nomination remonterait ainsi aux environs de 1105. Son oncle étant devenu évêque de Lausanne en 1106 ou 1107, ce n’est pas impossible à la condition que le bénéfice ait été conféré à un enfant. Par un autre acte de népotisme, l’évêque Girard conféra le péage du jeudi à Lausanne à Aymon de Faucigny, ce qui fut sans doute l’origine des droits que les sires de Faucigny eurent à Lausanne jusqu’au milieu du treizième siècle et qu’ils transmirent aux comtes de Savoie.
de Faucigny, Girard, fils de Guillaume, seigneur de Faucigny.
Cité vers 1100 (Reg. genevois, 240). Evêque de Lausanne, prête serment en 1107 entre les mains de l’archevêque de Vienne, Gui de Bourgogne (le futur pape Calixte II), celui de Besançon étant mort (Dunod, Hist. de Besançon, I, 140). Nommé prévôt de Genève an 1113 (Reg. genevois, 253, comparer avec 232). Chancelier imperial en 1120 (Cart. Cluny, V, 299) et 1125 (Trouillat, Monuments, I, 166). Il paraît avoir pris parti résolument pour Henri V dans ses conflits avec l’Eglise. Il est le seul évêque à qui l’empereur demande en 1116 de secourir l’église Saint-Etienne de Besançon contre les prétentions papales. Il est auprès de lui en 1119 quand les envoyés de Calixte II viennent au camp impérial prés de Metz négocier la paix. Girard est enfin désigné dans une charte en faveur de l’église Saint-Blaise (Trouillat, I, 239) comme un des plus hauts représentants /328/ de l’empereur. Il meurt le 1er juillet 1129 et est inhumé à Lutry (C. Laus., 42).
Cf. Foras, Armorial, II, 322; Chevallier, Répertoire bio-bibliographique, 1733.
de Faverge, François, de Saint-Simon, au diocèse de Genève.
Après la démission du chantre François de Colombier, entre 1498 et 1501, le chapitre paraît avoir désigné comme chantre Gui de Prez, tandis que, en vertu de provisions papales, François de Faverge, clerc du diocèse de Genève, demanda à être mis en possession de cette dignité. Le chapitre résista, fut excommunié à Rome le 8 février 1501 (ACV, Nouv. titres, 10590). Finalement, François fut installé, — il l’était en 1505 (Livre rouge, 262), — et Gui de Prez se contenta de l’office de sacristain. François est en possession de la chantrerie en octobre 1502 (Min. Gruet, 125, 132).
François de Faverge, chantre, testa le 22 juillet 1518 (Inv. vert, 469), mais vivait encore le 10 octobre 1518 (MDR, VII, 692).
Un Jean de Faverge est notaire et bourgeois de Lausanne en 1500 (Nouv. titres, 7150).
La nièce du chanoine, Jeanne, épousa Nicod Vincent, fils de Girard Vincent, apothicaire à Lausanne (ACV, Min. H. Sapientis).
de Faverge, Joffred, probablement neveu du précédent.
Reçu le 31 octobre 1511 comme prêtre habitué de la Cathédrale et chapelain de Saint-Maur (Man. cap. Laus., 106). Encore chapelain en 1518. Professeur de droit, 1526-1536 (Liste Gaudard). Chanoine, 1526 (ACV, Procurations, 44) et 21 novembre 1536 (Rc. Laus., 3314). Curé de Promasens, 1530-1557 (Appolinaire, Dictionnaire, IX, 302).
Favre, Boniface, Dr en droit, de Begnins.
Présente des lettres apostoliques le 7 septembre 1439 (Man. cap. Frib., 54). Chanoine de Lausanne résidant à Rome en 1462 (id., 78, et Dupraz, Cathédrale, 357). Official de Lausanne, 1464 (AVL, Poncer, gouverneurs, 34) et 1472 (Inv. bleu, I, 30). Chanoine de Genève et de Verceil, 1480 (Mercier, Chapitre de Genève, 199). Curé de Saint-Maurice, de Chasot et de Cernay, recteur de la chapelle de Notre-Dame du Port, à Genève, de 1466 à 1470 (Obit. Genève, 241). Teste le 29 septembre 1482 et meurt le 12 octobre (id.). /329/
additions et corrections, p. 482:
Procureur du duc de Savoie à la cour de Rome, il est nommé le 17 janvier 1454 chanoine de Genève, l’étant déjà de Verceil (Reg. Wirz, I, 129 et II, 64).
Favre, Henri, licencié en droit, de Divonne ou de Begnins.
Chanoine de Lausanne en 1431 et 1437 (Foras, Armorial, II, 313, et ACV, Nouv. titres, 10638). Official de Genève, 1425; chanoine, 1426 (Obit. Genève, 75), vicaire-général de Genève, 1427 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 568), chantre de Genève et archiprêtre de la chapelle du cardinal d’Ostie (Mercier, Chapitre de Genève, 196). Chevalier de l’église de Lyon dès 1417 (Com. de M. Beyssac). Curé de Balleyson, 1418 (Foras, II, 313). Mort le 1er août 1437 (Obit. Genève, 75); anniversaire à Lausanne le 8 décembre (Nec. Laus., 216).
Favre, Humbert, de la Roche, neveu de l’évêque de Genève, Adhémar Fabri, oncle du chanoine Jaques Falquet.
Chanoine de Lausanne, 1387 (Livre rouge, 97); prieur de Sévrier, 1422 (Foras, Armorial, II, 313). Official de Genève, 1392; chanoine de Genève en 1397 et sacristain en 1414 (1410, d’après Mercier, Chapitre de Genève, 195). Teste le 26 décembre 1418 et meurt le 14 mai 1422 (Obit. Genève, 28).
Favre, Laurent.
Chanoine, 1365 (Rev. hist. eccl., 1907, 33), 1376 (Rc. Laus., 1527) et 1378 (Liste Gaudard). Official, 1377-1378 (Fontes rerum bern., IX, 1221). Obit le 23 août (Nec. Laus., 175).
Favre, Pierre, d’Essertines.
Chapelain de la cathédrale et curé d’Ouchy en 1385 (Rc. Laus., 564) et 1400 (id., 564). Curé d’Orbe, 1404 (MDR, XXXVIII, 2562) et 1419 (ACV, Nouv. titres, 9753). Chanoine, 1418 (MDR, XXXV,, 141). Garde du sceau de l’évêque, 1419 (Rc. Laus., 2565).
Teste le 1er septembre 1419 (Nouv. titres, 9753) en faveur des chanoines Jean de Prangins et Jaques Tissot; fait une fondation de messe quotidienne à la mémoire des évêques Gui de Prangins et Guillaume de Menthonay. Mort le 14 septembre (1419) (Nec. Laus. 185).
Favre, Dr Pierre, fils de Jean Favre, alias Gottofrey, de Genève.
Reçu chanoine le 6 octobre 1515 (Man. cap. Laus., 330). Fait ses études à Valence en 1517, à Avignon en 1518, à Turin en 1519 (id., 228, 260, 303). Ordonné prêtre en 1522 (Dupraz, Cathédrale, 437). /330/
Curé d’Echallens et de Villars-le-Terroir, chanoine de Sion (id.). Avocat des causes du chapitre devant l’official, 1530 (Rc. Laus., 3353). Nommé président de la dispute de Lausanne, 7 août 1536 (Herminjard, Correspondance, IV, 83), ne paraît pas avoir accepté. Au chapitre le 21 novembre 1536 (Rc. Laus., 3314). Se retire à Evian où il teste le 2 septembre 1542 (Dupraz, Cathédrale, 439-441). Mort la même année à Annecy (id., 441).
Cf. Abbé Dupraz, Notice généalogique historique des familles Gottofrey et Favre, d’Echallens et de Genève, Fribourg, 1900, et Galiffe, Notices généalogiques, I, 117.
du Fay, Guillaume.
Chanoine, 1435 (Liste Gaudard), 1437 (ACV, Min. Arthod, 47).
de Fénis, Conon, fils d’Ulrich, comte de Fenis, de la maison de Neuchâtel.
Evêque de Lausanne après Lambert de Grandson (C. Laus., 41). Cité en 1098 (Trouillat, Monuments, II, 7) et en 1103 (id., I, 146). Mort le 19 décembre 11.. (C. Laus., 41).
de Fernay, Amédée, jurisconsulte des donzels de Vuissens.
Curé de Ressudens, 1357 (Rc. Payerne, 310). Curé de la Sainte-Croix à Lausanne, 1354 (Inv. vert, HHH), ne l’est plus en 1356. Curé d’Essertines s/Yverdon, 1360 (ACV, Nouv. titres, 7056).
Chapelain en 1357 (Rc. Laus., 648), ne se qualifie pas chanoine en 1360. Est cependant cité comme tel. Teste le 16 septembre 1360 (Nouv. titres, 7056). Mort le 20 septembre (Nec. Laus., 187).
Par son testament, il élit sépulture dans la cathédrale, et ordonne de poser la serge sur son corps, de composer son luminaire de six torches de cire du poids de quatre livres chacune et donner une torche du même poids au curé de la Sainte-Croix pour la porter avec le saint viatique. Il fait de nombreux legs pies. Il donne à l’église d’Yvonand son bréviaire sous la clause de ne jamais le vendre; aux églises d’Yvonand, de Bavois et de Ressudens, et à Jaques Trésorier, de Cully, ses livres de droit; aux religieuses de Bellevaux, son grand roussin avec un grand char et un borrel, un livre de droit et un grand vase de métal. Il fait héritier universel son frère Aymon de Fernay et désigne comme exécuteurs testamentaires /331/ ses cousins Humbert de Colombier, chevalier, et Guillaume de Bougy, cure de Donneloye.de Ferrières, François.
Chanoine, 1414 (Man. cap. Frib., 6). Le 6 avril 1418, le chapitre lui cède à vie pour 100 livres la maison à la Cité, près du prieuré de Saint-Maire, qu’avait habité le chanoine Pierre d’Annecy (id., 10).
Une famille de Ferrières est à Annecy et en Savoie dès le XIVe siècle (Foras, Armorial, II, 377).
de Fétigny, François, Dr es lettres, fils de Guillaume, seigneur de Fétigny en Bourgogne, et de N. Allemand; neveu du cardinal d’Arles, Louis Allemand.
Chanoine de Besançon, nommé en 1430 (Arch. Besançon, Série G, 178); qualifié alors de familier du cardinal. Fait présenter le 27 mars 1431 au chapitre de Lyon ses bulles de nomination, et fournit ses preuves de noblesse le 14 mai suivant. Encore chanoine de Lyon le 25 juin 1459 (Com. de M. Beyssac). Prévôt de Genève, 1464-1472 (Mercier, Chapitre de Genève, 199).
Il était en 1453 chanoine et trésorier de Lausanne (MDR, VII, 545); il est encore cité comme tel en 1466 (voir plus haut, p. 49). Le fut probablement jusqu’à la nomination de Jean de Salins, en 1471. Le 19 août 1461, les procureurs de l’évêque de Lausanne notifient au chanoine J. de Montherand, amodiateur de la trésorerie et de la prébende du trésorier, que l’évêque reprend tous les revenus de la dite prébende et trésorerie, jusqu’à ce que le trésorier lui ait prêté hommage pour les dits (ACV, Min. H. Duflon, 309).
Mort le 23 août 1472 (Obit. Genève, 188).
additions et corrections, p. 482:
Il est déjà prévôt de Genève en 1454 (Reg. Wirz, I, 145).
de Fétigny, Guillaume, probablement le neveu de François, qui précède.
Prévôt de Genève élu le 25 novembre 1482 (Obit. Genève, 291), Chanoine de Lyon dès le 15 janvier 1470 et jusqu’au 31 janvier 1481 (Com. de M. Beyssac). Installé, par procureur, chanoine de Lausanne le 5 septembre 1488 (Man. cap. Frib., 305). Mort en 1513 (Mercier, Chapitre de Genève, 199) n’étant plus chanoine de Lausanne.
de Fiez, Jean, bourgeois d’Yverdon.
Chapelain et curé de Billens, 1356 (Rc. Laus., 572). Curé de /332/ Lonay, reconnaît devoir au chapitre quatre muids de vin pour le personat, 29 mars 1358 (Rc. Laus., 1547); l’est encore 1373 (ACV, Nouv. titres, 2280).
Chanoine, 1362 (Livre rouge, 69). Cellérier, 1362-1366, 1377 (Liste Gaudard). Maître de fabrique, 1369-1372 (Inv. vert, 137, 167). Mort le 14 mai (Nec. Laus., 140), 1378 (Inv. bleu, II, 45).
Son héritage fut disputé au chapitre par sa nièce Jeannette de Fiez, femme de Nicod Evrard, bourgeois de Morges, qui réclama en compensation 3000 florins d’or. Appelé comme arbitre, le bailli de Vaud, Humbert de Colombier, déclara le 19 juin 1379 que les époux Evrard pourraient revendiquer les biens dont l’acquisition par Jean de Fiez serait prouvée et que le reste appartiendrait au chapitre (ACV, Nouv. titres, 1458).
La maison que Jean de Fiez occupait à la Cité était située entre la Cathédrale et le cimetière de Saint-Paul; un jardin l’entourait (id., 1443).
de Fiez, Pierre, de Parvo Fiaco (Fiez-Pittet, près Grandson).
Curé de Promasens, 1336 (MF, I, 322, par erreur avec la date 1306). Curé et chanoine en 1346 (Apollinaire, Dictionnaire, IX, 300). Mort le 19 août (Nec. Laus., 174).
de Filly, Me Anselme.
Chanoine de Lausanne, 1154 (MDR, XXIX, 137), 1176 (Matile, Monuments, 26).
Est vraisemblablement le Me Anselme de Lausanne qui se trouvait à Besançon en 1160 à la suite de l’évêque Landri (MF, III, 227). Mais le Me Anselme de Langres de 1142 (C. Montheron, 1) est peut-être un autre personnage.
Il ne nous paraît pas que le Reg. genevois, 337, ait raison de le considérer comme chanoine de Filly et de ne pas compter Anselme et Benoît de Margencel comme chanoines de Lausanne.
Filiolezy, Pierre.
Chanoine en 1505 (Livre rouge, 262). Mort en 1506 (Man. cap. Laus., 6).
Flory, Bernard, frère du précédent.
Chanoine et cellérier, 1502 (Man. cap. Laus., 199). Curé de /333/ Ressudens, 1511-1512 (Rc. Payerne, S, 268, et ACV, Nouv. titres, 11913). Mort le 8 avril 1516, étant encore cellérier (Nec. Laus., 129; Man. cap. Laus., 199). Son inscription tumulaire se voyait encore à la Cathédrale en 1656 (Chronique de Plantin, 6).
Flory, Pierre, Dr en droit, de Saint-Paul en Genevois.
Chanoine, 1490 (Rc. Morges, 296). Official, 1492 (MDR, XXIII, 1005) et à sa mort le 22 octobre 1506 (Nec. Laus., 200, et Man. cap. Laus., 33). Sa pierre tumulaire se voyait encore à la Cathédrale en 1556 (Chronique de Plantin, 7). Fondateur de l’autel de la Passion à la Cathédrale (Dupraz, Cathédrale, 160).
Flory, Urbain, neveu du précédent.
Prêtre habitué de la Cathédrale, prête serment au chapitre le 4 avril 1497 (Livre rouge, 166). Curé de Granges, 1514 (Arch. Evêché, 149). Curé de Ressudens, 1517 (Man. cap. Laus., 230).
Chanoine, 1516 (id., 199). Maître de fabrique, 1526 (Rc. Laus., 3269). Teste le 28 septembre 1528 (Inv. vert, 238).
von der Flue, Cono.
Doyen de Könitz, 1363-1373 (Fontes rerum bern., VIII, 1303; IX, 765).
Folly, Gérard, fils d’Everard Folly, de Vevey.
Chanoine de Lausanne, pourvu par provision de Rome, le 21 mai 1312 (Reg. Clément, V, 8258).
de Font, Conon, fils de Bertin, sous-diacre.
Chanoine, 1210 (ACV, Extr. Inv., 1), 1237 (C. Laus., 199, 630). Mort le 6 février (Nec. Laus., 107), probablement en 1238.
Il paraît en 1214 comme chantre au C. Laus., 103. Mais il faut lire canonicus au lieu de cantor.
Cf. Brülhart, la Seigneurie de Font, dans Arch. hist. Frib., VIII, 162 et suiv. Par acte du 18 mars 1245/6, les frères Henri et Guillaume de Font vendent au chapitre, pour 42 livres, tout ce qu’ils possèdent à Villars-Tiercelin, afin d’acquitter un legs de vingt sols de cens fait pour un anniversaire par leur défunt frère le chanoine Conon. La vente est consentie par Agnès, femme, et Jaques et Aymon, fils d’Henri; par Pétronille, femme, Pierre, Borcard, Conon, Elisabeth et Contessine, enfants de Guillaume (Rc. Laus., 45). /334/
de Font, Girard.
Curé de Combremont, 1342 et 1373 (Inv. vert, 462 et F). Chanoine, 1362 (Livre rouge, 69). Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1373 (AVL, Poncer, Hôpital, accensements, 19). Teste le 12 mai 1373 (Inv. vert, F). Mort le 13 mai (Nec. Laus., 140).
de Font, Nicod.
Cité en 1403 (Rc. Laus., 2479). Il s’agît en réalité de Richard.
de Font, Pierre, frère de Renaud, seigneur de Font.
Chanoine, 1231 et 1234 (C. Laus., 565, 208).
de Font, Raymond, frère du trésorier Ulrich, oncle de Pierre, qui précède (neveu de Girard Carbo ?).
Chanoine ? 1157 (C. Hautcrêt, 197), 1180 (Dynastes de Cossonay, 265), 1199 (C. Montheron, 18). C’est sans doute lui qui fut doyen de Fribourg (C. Laus., 412). Mort le 17 mai avant 1210 (C. Laus., 645, 436), après avoir légué au chapitre des biens à Grandcour (C. Laus., 436) et à Essertines (C. Laus., 120). Sa maison à la Cité fut occupée ensuite par Conon d’Estavayer (C. Laus., 620).
de Font, Richard Ier, du diocèse de Belley.
Chanoine, installé le 7 mai 1383 (AVL, Min. G. Daux, 24). Maître de fabrique, 1405 (ACV, Nouv. titres, 2676) et 1409 (Rc. Laus., 2521). Curé de Daillens, 1398 (Rc. Moudon, suppl., 213), 1408 (Rc. Laus., 2517). Mort le 30 août (Nec. Laus.,178), probablement en 1410 (Man. cap. Frib., 5).
de Font, Richard II, docteur en droit, clerc du diocèse de Belley.
Chapelain à la Cathédrale; une bulle de Martin V, du 27 octobre 1424, reçue par le chapitre le 3 avril 1425, le déclare apte à recevoir les ordres et à jouir de bénéfices (Man. cap. Frib., 13). Prête serment comme chapelain, étant en outre curé de Crissier, le 7 juin 1425 (Livre rouge, 153). Chanoine de Lausanne, 1429 (AVL, Corps de ville, I, 13). Prévôt de Neuchâtel et vicaire-général de l’évêque Jean de Prangins, 1439 (ACV, Min. Arthod, 115). Official de Lausanne, 1442 (MDR, XXIII, 506) à 1446 (Actes Saluces, 33). Chanoine de Genève (Mercier, Chapitre de Genève, 203). Obit le 23 septembre (Obit. Genève, 218). /335/
additions et corrections, p. 482:
Il teste le 11 octobre 1445 (AGV, Nouv. titres, 8418).
de Font, Rodolphe, fils de Jaques, seigneur de la Molière.
Créé chanoine par Rome en 1465 (Man. cap. Frib., 101), reçu seulement le 5 septembre 1476 (id., 241). Doyen de Valère, nommé le 25 juillet 1485 (id., 289) jusqu’à 1488 (MDR, XV, 211, et I, 337). Nommé sous-chantre le 3 mars 1487 (Man. cap. Frib., 293).
Curé de Chiètres, 1475 (Inv. bleu, I, 15). Nommé le 2 février 1483 curé de Gruyère (Apollinaire, Dictionnaire, VIII, 72). Emprisonné, ainsi que le chanoine Guillaume de Prez, par le châtelain de Moudon, en septembre 1484, au cours d’un conflit entre le chapitre et le duc de Savoie (Schmitt, Mémoires, II, 233).
de Font, Ulric, fils d’Allamant.
Chanoine avant 1149 (C. Hautcrêt, 157). Doyen et trésorier, 1168 (C. Laus., 401).
Il n’est pas prouvé qu’il ait été trésorier avant 1149, comme nous le disons p. 197.
de Fonz, Thomas.
Mentionné par erreur par Gaudard en 1214, 1227 et 1234. Il s’agit de Conon ou de Pierre.
de la Foutaine-Maubert, voir Maubert-Fantaine.
Fournier, Guillaume, de Marcossey, frère de l’évêque de Genève des mêmes prénom et nom.
Chanoine de Lausanne, 1356 (Inv. bleu, II, 76). Chantre de Genève, 1355 (Mercier, Chapitre de Genève, 194). Doyen de Gap en 1366, sacristain de Genève en 1371 (MDG, XVIII, 159, 170, 179).
Il se peut aussi que le chanoine de Lausanne soit l’évêque lui-même (1366-1378). Cf. Foras, Armorial, III, 8.
Fourrier, Hugues.
Chanoine, 1480 (Man. cap. Frib., 242), 1484 (Quellen sur Schweizergeschichte, XXI, 195), où il est exposé que s’étant pris de querelle de nuit, à Lausanne, avec Jean Blanchet, le chanoine Hugues Fourrier avait tué ce dernier. Il est absous et confirmé comme curé de Thonon.
Jean Blanchet, licencié en droit, mentionné dès 1448, était en 1469 juge des appellations de la cour de l’évêque (MDR, XXXV, 197) et /336/ il était à la tête des notables de Lausanne en 1476, pendant la guerre de Bourgogne (MDR, XXVIII, 278-279 et suiv.).
Francoz, Franconis, voir du Bourg.
additions et corrections, p. 483:
Francey, Jean.
Chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende, il obtient le 15 septembre 1317, à la demande de Jean, dauphin du Viennois, la maladière de Fréteripe (Grenoble) (Lettres communes de Jean XXII, 5537).
Francey, Pierre, de Chambéry.
Chanoine, 1328 (MDG, XIV, 110). Doyen d’Avenches, 1334-1350 (Annales d’Estavayer, 67, 120). Official de Lausanne, 1338 (MDR, XXII, 92). Sacristain, 1339-1343 (Liste Gaudard). Doyen de Maurienne, 1342 (Rc. Laus., 1371).
Rend le 7 janvier 1329 une sentence arbitrale entre l’évêque de Genève d’une part, les comtes de Savoie et du Genevois de l’autre, au sujet de la prise du château de Genève et de l’interdit lancé sur la ville; qualifié dans cet acte de chanoine de Lausanne (MDG, XVIII, 114). Qualifié en 1324 de procureur et familier du comte de Savoie, à Chambéry (id.. 94).
additions et corrections, p. 482:
Chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende, il obtient le 27 juin 1322 un canonicat à Aiguebelle (Com. de M. le Dr Ruegg). Pourvu d’une prébende à Lausanne le 31 mai 1324 (Lettres communes de Jean XXII, 19659). En novembre 1343, à la demande du comte Amédée VI de Savoie, le pape concède le pouvoir de rentrer à Chambéry à Pierre Francey, sacristain de Lausanne, qui fut le conseiller de son grand-père, de son oncle, de son père et de lui-même (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 194). Vivant le 11 juin 1350, encore doyen d’Avenches (Annales d’Estavayer, 120.)
Franconis, Pierre.
Prieur de Saint-Maire, mentionné par Gaudard en 1285. Mais, à cette date, le prieur est certainement Hugues.
Frédaire.Evêque de Lausanne de 815 à 825 (C. Laus., 7, 33). Est l’objet d’une donation de l’empereur Louis le Débonnaire, du 28 juillet 814 ou 815 (id., 239).
Dans ce dernier acte, l’indiction ne concorde pas avec l’année du règne et l’on ne peut rétablir la concordance.
Cf. Reymond, Revue de Fribourg, 1906, 215, et Besson, Contribution à l’histoire du diocèse de Lausanne, 27 et 113.
Frenier, François.
Chanoine, 1416 (Liste Gaudard). Fausse lecture pour Ferrier.
Frenier, Pierre, de Lausanne.
Chapelain de la Cathédrale, 1414 (Man. cap. Frib., 91). Curé de Saint-Pierre, à Lausanne, de 1415 (Rc. Laus., 2547) à 1477 (AVL, Poncer, Testaments, 73). Chanoine, 1421 (Rc. Laus., 2579). Recteur de l’hôpital Notre-Dame, à Lausanne, 1431-1436 (Arch. Turin, Comptes de Bercher). Cellérier, 1426-1428 (Rc. Laus., 2612), 1441 (Rc. Morges, 547), 1458 (Man. cap. Frib., 52). Maître de fabrique, 1443-1446 et 1449-1452 (Stammler, Le trésor de la Cathédrale, 54, /337/ a des dates erronées). Chapelain de Saint-Nicolas, à Cully, avant 1451 (ACV, Nouv. titres, 1693). Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal, 1461-1462 (Man. cap. Frib., 70). Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1465 (AVL, Inv. Millioud) à 1477. Demande au chapitre en 1464 de pouvoir célébrer le 50e anniversaire de son service à la Cathédrale (Man. cap. Frib., 91). Teste le 11 avril 1477 (ACV, Nouv. titres, 11526). Mort le 25 octobre (1483) (Nec. Laus., 201, 225), avant le 9 avril 1484 (Man. cap. Frib., 267).
Les Frenier apparaissent comme bourgeois de Lausanne dès le XIIIe siècle. En 1415, Marguerite, veuve de Pierre Frenier, femme de Franchiquin de Cabria, monnayeur, a un conflit avec le chapelain Pierre Frenier (ACV, Nouv. titres, 7708).
Don Freynay, Guillaume, ou du Freynet.
Doyen de Lausanne, 1313 (MDR, VII, 37), 1336 (Rép. év., 20).
Chanoine de Genève, 1303 (MDG, XIV, 288). En 1314, la cure de Filinge en Savoie étant devenue vacante, le chapitre de Genève, qui était depuis peu de temps collateur de l’église par donation de l’évêque Aymon, présenta pour sa repourvue François de Menthonay. L’évêque néanmoins nomma Guillaume du Freynet. Le chapitre recourut à l’archevêque métropolitain de Vienne, qui excommunia Guillaume en date du 22 juin 1314 (MDG, XVIII, 5). Guillaume, soutenu par son évêque, résista et empêcha à main armée l’installation de François de Menthonay ce qui provoqua le 11 décembre 1314 une seconde excommunication de l’archevêque (id., 9). Guillaume fit appel à Rome. Le 27 juin 1323, un juge apostolique le releva de l’excommunication, mais le condamna aux frais et à la restitution de la cure de Filinge à François de Menthonay (id., 55). Le 6 décembre 1323, l’évêque de Genève reconnut les droits du chapitre (id., 59) et le 20 janvier 1324 il conféra la cure au dit François (id., 61).
C’est le Guillelmo de Fraxino d’un bref de Clément V de 1305 (Reg. Clément, V, 22).
Les du Fresney sont une famille du Faucigny (Foras, Armorial, III, 24).
Friant, Pierre.
Clerc, 1231 (C. Laus., 565). Chanoine, 1247 (Rc. Morges, 56). /338/
D’une importante famille de bourgeois de Lausanne qui s’éteignit au milieu du XVe siècle.
* Frodoenus.
Chanoine ? 902 (C. Laus., 83).
de Fruence, Guillaume, voir Châtel.
Pour la famille de Fruence, voir la notice de M. Max de Diesbach sur Châtel-Saint-Denis, Fribourg, 1901.
de Fruence, Henri, fils de Guillaume.
Chanoine, 1233 (C. Laus., 596). Doyen de Lausanne, 1244 (Mon. Hist. Patria, II, 1849; de Montet, Documents, 156) à sa mort. Teste le 26 février 1274/5 (Inv. bleu, I, 49). Mort le 14 mars (Nec. Laus., 120) de la même année, son successeur apparaissant dès 1275. Enterré dans la Cathédrale, près de la tombe d’Otton de Crissier.
On a de beaux sceaux de lui, portant l’aigle, la tête à gauche, les ailes déployées (Inv. bleu, I, 49, et II, 56).
de Fruence, Pierre, frère aîné d’Henri.
Clerc, 1216 (C. Laus., 446). Chanoine, 1217 (C. Laus., 448). Doyen, 1224 (C. Hautcrêt, 38). Electeur de Jean de Cossonay en 1240 (C. Laus., 72). Ne paraît pas dans les actes du Cartulaire de Lausanne de 1242.
Un acte des calendes d’octobre 1228 (Inv. vert, 166) parle d’un conflit survenu à propos de la possession de l’église d’Ellenwyl (?). Ensuite de premières compétitions, l’official de Besançon avait installé comme curé Pierre de Fruence, en lieu et place de C. Celui-ci fit un appel à Rome, et le Saint-Siège le fit réintégrer dans sa cure. Pierre était nonobstant revenu à Ellenwyl et avait pris possession de la cure à main armée. Sur quoi, les juges délégués du Saint-Siège l’excommunient.
de Fruence, Rodolphe, fils d’Humbert.
Chanoine et diacre, 1210 (C. Laus., 422, 143). Prêtre, 1210 (Matile, I, 57). Chantre, 1215 (C. Laus., 441, 326), 1227 (id., 543). Chancelier de l’évêque, 1216 (MF, IV, 105), 1228 (Rc. Romainmôtier, 323).
Ne paraît pas être le doyen de Vevey de 1243-1244. Voir plus, haut, p. 323, article d’Estavayer, Conon. /339/
* de Fussiaco, Jean.
Chanoine en 1481 (MDR, XXXV, 208), voir Thoissy.
de Fuste, François.
Religieux cordelier, était en 1433 gardien au Concile de Bâle (Acta Concilia, II). Nommé en 1451 évêque de Grenade in partibus infidelium (Eubel, Hierarchia, II, 178). Suffragant de l’évêque George de Saluces en 1452 (Inv. bleu, II, 47) à 1457 (ACV, Min. Arthod, 77). Fit en 1453 avec Henri d’Albert, abbé de Filly, la visite des églises du diocèse de Lausanne. Curé de Vuisternens devant Romont, 1460 (Apollinaire, Dictionnaire, XII, 262). Mort en 1461 (Eubel, II, 178).
* Gamalbertus.
Prêtre, 906 (C. Laus., 97).
Gallopin, Etienne, de Lyon, licencié en droit, fils de Jean.
Chanoine de Lausanne, 1352 (Livre rouge, 55). Dispensé de la résidence le 1er décembre 1358, comme étant aux études (id., 67), rentré à Lausanne, 1359 (id., 72). Sous-chantre, 1370-1373 (Livre rouge, 48 et 119). Cellérier, 1371 (ACV, Nouv. titres, 9241), 1374 (Liste Gaudard). Prévôt, le 1er septembre 1375 (Rc. Laus., 2953). Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1392-1393 (Inv. bleu, II, 249, et AVL, Poncer, Hôpital, recon., 48). Mort en 1394 le 2 septembre (Nec. Laus., 179).
Chanoine de Genève, 1366 (MDG, XVIII, 169). Sous-collecteur des annates (Kirsch, Rev. hist. eccl., 1908, 112).
Etienne Gallopin, de Novo Villario, notaire public à Lausanne, enregistre en 1343 la confession d’un nommé Nantelme Romanel qui avait falsifié le sceau de la curie de Lausanne (Rép. év., 57v). C’était sans doute l’oncle du futur prévôt. Le nom du père de ce dernier nous est livré par le Nec. Laus., 103.
additions et corrections, p. 483:
En 1365, chapelain du pape Urbain V (Lettres d’Urbain V. 1816).
Gamat, Me Nicod.
Présente des lettres de provision de Rome au chapitre le 23 mai 1459 (Man. cap. Frib., 51); non installé.
Gappet, Antoine Ier.
Aumônier de Bonne de Bourbon, duchesse de Savoie, en 1420 (Bruchet, Le château de Ripaille, 324). Chanoine, 1421 /340/ (Man. cap. Frib., 8), 1442 (Rc. Moudon, 159). Official, 1432 (AVL, Corps de ville, EE, 192). Teste le 15 février 1447/8, se disant chapelain, ancien chanoine (Inv. vert, 380), chapelain, 1451 (Rc. Laus., 2746). Mort le 20 juillet (Nec. Laus., 113).
Gappet, Antoine II, licencié en droit, neveu du précédent.
Juge du chapitre et peut-être chanoine, 1440 (ACV, Rec. Dommartin). Chanoine et curé de Montreux, 1447 (Arch. Orbe). Maître de fabrique, 1446-1449 (ACV, Nouv. titres, 7434, ses comptes pour la dernière année). Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal, 1461-1462 (voir plus haut, p. 45). Official, 1463-1464 (ACV, Min. L. Daux, 105, 135). Vicaire-général et official, septembre 1476 (Man. cap. Frib., 241). Teste le 11 juin 1482 (Inv. bleu, I, 47) en faveur de son ami Pierre Dessoulavy, qui le remplaça au chapitre. Mort en 1484, étant primicier de l’hôpital Notre-Dame (Man. cap. Frib., 270).
Le 11 décembre 1465, l’abbaye de Hautcrêt fit un accord avec le curé de Villeneuve, Antoine Chamos. Cet accord prévoit que ce dernier troquera sa cure avec celle de Montreux par échange avec Antoine Gappet (Inv. vert, Z). Celui-ci figure en effet en 1468 comme curé de Saint-Paul de Villeneuve (ACV, Obit. Villeneuve) et il l’était encore au moment de sa mort.
Garillat, Nicolas, Dr en droit, clerc du diocèse de Genève.
Bachelier en droit civil, il débuta à Rome comme secrétaire, abréviateur des lettres apostoliques (ACV, Min. H. du Flon, 95). En 1458, 1a cure du Grand-Bornand le tenta; il y renonça néanmoins en faveur d’un concurrent, moyennant payement par ce dernier d’une pension de 10 ducats d’or, soit de 40 livres, fixée le 16 mars par le pape Calixte III (ACV, Nouv. titres, 2844). Il jeta ensuite son dévolu sur la cure de Vuisternens devant Romont, mais elle lui fut aussi disputée par d’autres prêtres (Min. du Flon, 99, 105), entre autres par Louis d’Allinges (autre chanoine) qui en resta en possession en 1463, moyennant paiement d’une pension de 32 florins d’or (Inv. bleu, II, 22). Mais Louis d’Allinges, n’ayant pas servi cette pension, fut arrêté en pleine rue de Lausanne par le notaire Humbert du Flon, le 9 août 1466, qui lui signifia une mise en demeure. L’affaire revint à Rome. Le délégué apostolique, Jean de Ceretanis (voir ce nom), /341/ excommunia Louis d’Allinges le 20 novembre 1467 (Inv. bleu, II, 22). Le litige paraît s’être terminé par la reprise par Nicolas du bénéfice de Vuisternens; Garillat est mentionné comme curé en 1480 et en 1489 (Apollinaire, Dictionnaire, XII, 262).
Entre temps, le 10 novembre 1463, le pape Pie II l’avait pourvu de la cure d’Ollon, de pensions sur les églises de Joulens, de Vignier (Genève), de canonicats à Sion, à Aoste et à Lausanne (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 108). Le chapitre de Lausanne résista à l’accapareur en 1459 déjà (Man. cap. Frib., 51, 56 et 92), mais il finit pourtant par l’admettre en mai 1465 (id., 99), non sans une vive opposition qui n’avait pas encore désarmé en septembre 1472 (id., 228). Pourtant, à la cour de Rome, on voit que, en 1470, Nicolas prenait la défense du chapitre (id., 175). Plus tard, Nicolas reçut encore la cure de Torny (Quellen, XXI, 184), un canonicat à Genève en 1471 (id., 122) et l’on voit le pape recommander au duc de Bourgogne et à l’évêque d’Arras, le 17 mai 1475, de le mettre en possession d’un canonicat et d’une prébende dans l’église d’Arras (Inv. bleu, I, 10).
Nicolas Garillat abandonna quelque temps après le clergé séculier pour se tourner vers d’autres bénéfices. Il était en 1481-1482 abbé de l’île Saint-Pierre, sur le lac de Bienne (Helvetia sacra, I, 140), prieur de Ruggisberg à la même époque (id., I, 139, et Quellen, XXI, 198). Le pape Sixte IV le nomma en 1483 abbé du Lac de Joux (MDR, I, Annales, 311), mais Nicolas ne put s’y maintenir et se contenta du revenu des maisons de Rueyre et de Lonay. Il avait à ce moment résigné le canonicat de Lausanne (Quellen, XXI, 198, et Man. cap. Frib., 274), mais c’était pour monter plus haut.
Nicolas Garillat, protonotaire apostolique en 1484 (Man. cap. Frib., 269), est en effet qualifié d’évêque d’Hippone in partibus en 1489, tout en demeurant curé de Vuisternens (Apollinaire, Dictionnaire, XII, 262). Il mourut peu après, et un autre évêque d’Hippone apparaît en 1491 (Eubel, Hierarchia, II, 183).
* Garinbertus, Warimbertus.
Prêtre, 888, 892 (C. Laus., 134, 285).
Garnier, Etienne, de Murs, au diocèse de Lyon.
Bachelier en droit, écrivain et abréviateur des lettres apostoliques /342/ (Liste Gaudard). Chanoine, 1438 (Gremaud, Bulle, 124). Sacristain et vicaire-général de l’évêque Georges de Saluces, peu après l’avènement de celui-ci en 1440 (AVL, Inv. Millioud). Vicaire-général, 1453 (Rc. Laus., 3282). Doyen de Valère à Lausanne, 1442 (ACV, Nouv. titres, 11378). Doyen de Neuchâtel, 1447 (Nec. Laus., 193) à sa mort en 1458 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 95). Chanoine de Genève (Obit. Genève, 166).
Teste le 7 juin 1447 (Inv. vert, 48, et Nec. Laus., 193). Mort le 22 juillet 1458 (Nec. Laus., 163; Obit. Genève, 166; Man. cap. Frib., 46). Fondateur de l’autel Saint-Etienne à la Cathédrale, 1455 (Dupraz, Cathédrale, 145, et Min. Arthod, 4).
Garnier, Etienne II, neveu du précédent.
Chanoine de Lausanne avec son oncle le 6 avril 1442 (Rc. Moudon, 159). Maître de fabrique, 1454 (Rc. Laus., 2772) et 1460 (ACV, Nouv. titres, 11473). Chanoine de Vienne et de la Collégiale de Saint-André, à Grenoble, 1488 (Rc. Laus., 2900). Teste le 19 juin 1492. Mort le 22 mars (Nec. Laus., 124).
de Gauldengo, Hubert.
Le pape Clément V confère à Hubert de Gauldengo, des avoués de Verceil, le 4 juillet 1307, la prébende et la dignité de chanoine de Lausanne, quoiqu’il soit déjà archiprêtre de Verceil, chanoine et prébendier à Biella, à Saint-Pierre de Girareliis et à Sainte-Marie de Aniliano au diocèse de Verceil (Reg. Clément, V, 2183).
Gautier.
Camérier et archidiacre de Besançon, 1257 (Arch. Besançon, Série G, 69), et en même temps chanoine de Lausanne, 1274-1275 (ACV, Nouv. titres, 8482, 9198) et 1276 (AVL, Inv. Millioud). Obit le 24 juin (Nec. Laus., 152).
Gautier, magister.
Chanoine, prêtre, 1210 (Ex. Inv., 1; C. Laus., 424). Sacristain, 1214 (C. Laus., 438) au 16 août 1225 (id., 514). Mort le 30 août (id., 655).
Gautier, Me, de Nyons, frère de Raymond de Prangins, chevalier.
Chanoine et official, 1244 (Schmitt, Mémoires, II, 29). Official, 1248 (C. Hautcrêt, 51). Ne l’est plus en 1253 (voir Lambert). /343/ Chanoine, 1455 (MDR., XXII, 58). Archidiacre de Könitz, 1257 (Fontes rerum bern., II, 423), 1262 (Matile, I, 425, et ACV, Reg. fiefs nobles, 24v). Teste le 29 novembre 1265 (Rc. Nyon, 1). Mort le 4 décembre (Nec. Laus., 215).
Gavard, Rodolphe Ier, bachelier en droit.
Chanoine, 1394 (ACV, Livre rouge, 1432, et Reg. fiefs nobles, 102). Cellérier, 1420 (Rc. Laus., 2576). Nommé curé de Morrens en 1426 (A. Froideville, Min. Collondel, 84). Mort le 22 janvier 1440 (Nec. Laus., 102). Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1438 (Min. du Flon, 220). Official (sic) du chapitre, 1432 (id., 228).
Le 6 novembre 1453, Humbert de Chissé, chanoine de Genève (et de Lausanne), héritier de feu le chanoine Rodolphe Gavard, donne au chapelain Rodolphe Gavard la part de succession qui lui avait été dévolue (Inv. rouge, 111). Le second Rodolphe est sans doute un neveu qui prêta serment comme clerc du chœur le 18 mars 1441/2 (Livre rouge, 171). Curé de Siviriez en 1453, encore chapelain en 1467 (AVL, (Poncer, Menthon, 32). Mais il avait reçu une lettre de provision de Rome qu’il présenta au chapitre le 3 mars 1460, sans succès (Man. cap. Frib., 56). Le 6 mars 1466, Rodolphe est qualifié de chapelain de Lausanne et co-marguiller de la Cathédrale (ACV, Min. L. Daux, 149).
Gavit, François, de Genève.
Chanoine de Lausanne et de Genève, curé de Saint-Cergues en 1466 (Note de M. l’abbé Chavaz, à Genève).
Un François Gavit était chanoine de Maurienne en 1489 (Chartes de Maurienne, 312) et 1505 (Galiffe, Notices, I, 455). C’était peut-être l’oncle de celui-ci et, dans ce cas, ce dernier serait fils de Jean Gavit, syndic de Genève en 1423. Mais le Man. cap. Frib., très complet pour la période autour de 1466, ne fait aucune mention de ce chanoine.
de Genève, Amédée, fils du comte Guillaume II et d’Alix de la Tour du Pin.
Chanoine, 1233 (C. Laus., 592). Prévôt, 24 novembre 1244 (ACV, Nouv. titres, 8208) et 26 juin 1251 (Rc. Laus., 50). Evêque de Die, 1251 (Eubel, Hierarchia, I, 232). Teste le 21 janvier 1275 (Reg. genevois, 1117). Mort le même jour (Obit. Genève, 31). /344/
Amédée de Genève, successeur de Conon d’Estavayer à la prévôté de Lausanne, est mentionné pour la première fois le 8 des calendes de décembre 1244, dans un acte relatif au personat de l’église de Bulle qu’Uldric Alamant, clerc, fils de W., mayor de Bulle, tenait du chapitre moyennant 100 sols de cens (Nouv. titres, 8208) (voir Conon d’Estavayer). Il est encore qualifié d’évêque de Die et prévôt de Lausanne le 1er juillet 1255 (Rc. Laus., 50), mais, ou bien l’acte est mal daté, ou bien Amédée a repris provisoirement l’administration de la prévôté après la nomination de son frère Aymon, qui suit, à Viviers, avant la prise de possession de son autre frère Robert.
de Genève, Aymon, frère du précédent.
Chantre de Genève, 1248 (C. Hautcrêt, 51). Prévôt de Lausanne, 28 juin 1252 (Rc. Laus., 498) et 13 février 1255 (Rec. Chap., 24). Evêque de Viviers, 1255 (Eubel, Hierarchia, I, 565). Mort le 1er mars 1263 (Nec. Laus., 116; Reg. genevois, 951).
A la demande de R., comte de Genève, le pape Alexandre IV charge le 11 mars 1255 l’évêque de Maurienne de mettre en possession le chantre Aymon de Genève qui a reçu de son prédécesseur (Innocent IV, mort le 7 décembre 1254) la provision de l’évêché vacant de Viviers (Reg. Alexandre, IV, 247).
de Genève, Robert, frère du précédent.
Chanoine de Vienne, 1252 (Reg. genevois, 846). Prévôt de Lausanne, juin 1255 à mai 1276 (Rec. Chap., 24, 78). Evêque de Genève dès 1276 (MDG, VII, 279). Mort le 14 janvier 1287 (Reg. genevois, 1246).
Son sceau, bien conservé, le représentant au pied de la Vierge tenant l’enfant Jésus, pend au bas d’un acte de vente de 1268 en faveur des dominicains de Lausanne (AVL, Corps de ville, M, 1).
Gérald, voir Girard.George, Richard, d’Annecy.
Chanoine et trésorier dès 1292 (Rc. Laus., 539). Teste le 18 juillet 1411, léguant au chapitre la dîme de Renens (Rc. Laus., 2530). Mort le 21 juillet (Nec. Laus., 162, voir Saint-Joire).
Défendit le chapitre contre l’évêque Guillaume de Challant (Dupraz, Cathédrale, 333). /345/
de Gerbais, Urbain, fils d’Amblard de Gerbais-Sonnaz, de Savoie.
Chanoine de Lausanne, 1441 (Liste Gaudard). Nommé évêque de Maurienne en 1432, non confirmé (Foras, Armorial, III, 96). Doyen du Puy et chanoine de Maurienne, 1438 (id.). Doyen d’Annecy, 1443 (Chartes Maurienne, 353). Teste le 33 novembre 1442 (Foras, III, 96). Vivant, 1462 (Man. cap. Frib., 78). Anniversaire le 19 avril (Obit. Maurienne, 366).
Nommé chanoine de Lausanne le 3 août 1515 (Man. cap. Laus., 183). Protonotaire apostolique. Donne en 1518 au chapitre sa « somptueuse » maison de la Cité (Nec. Laus., 217; Dupraz, Cathédrale, 434). Est encore à Lausanne le 20 novembre 1536 (Rc. Laus., 3314).
Amblard de Gerbais avait testé déjà le 10 novembre 1514 (Foras, Armorial, III, 98-99).
Pour ses armes : André Kohler, Archives héraldiques suisses, 1896, et Dupraz, Cathédrale, 435.
Dans sa Chronique, 7, Plantin dit qu’on voyait en 1656 dans la Cathédrale cette inscription : Amblard de G. dnus Billiac.
de Gerbais, Louis, petit neveu d’Urbain et frère d’Amblard.
Nommé chanoine le 9 avril 1484 (Man. cap. Frib., 267). Protonotaire apostolique, en 1492 (Foras, Armorial, III, 99). C’est sans doute le Laurent Gerbex de Rc. Laus., 3353, mort avant 1512.
C’est sans doute de lui qu’il est question en 1485 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 195).
de Gerbex, P.
Chanoine élu avant 1462, date à laquelle le chapitre lui réclame les 50 écus dus pour la chape (Man. cap. Frib., 78).
Probablement Pierre, fils de Jean de Gerbais, seigneur de Sonnaz, vivant en 1442 et 1461 (Foras, Armorial, III, 100).
du Gerdil, Uldric, jurisconsulte, neveu de D. Nicod du Gerdil, de Vevey.
Chanoine, 1388 (AVL, Poncer, Hôp. ventes, 63). Cellérier, 1390 (Livre rouge, 53). Teste le 10 janvier 1405 (Inv. vert, 473). Mort le 10 mars (Nec. Laus., 119).
additions et corrections, p. 482:
Chanoine en 1387 (Comptes de la Tour-de-Peilz).
de Gerenstein, Aymon.
Chanoine, 1223, 1224 (C. Laus., 493, 504). /346/
Gérold, voir Girard.
de Gex, Dr Martin.
Par bref du 23 décembre 1263, le pape Urbain IV charge l’archevêque de Tarentaise de mettre Me Martin de Gaio, chanoine de Genève, professeur en droit canon, en possession d’une prébende de chanoine de Lausanne, qu’il lui a concédée pour valoir à la première vacance (Acta pontificum helvetica, 707, et Reg. Urbain, IV, 2425). En 1264, familier du pape (Acta, 723).
Gimel, Etienne, fils de n. François Gimel, seigneur de Prilly et bailli de Lausanne.
Chanoine et recteur de la chapelle Saint-Nicolas dans l’église Saint-Pierre, à Lausanne, en 1530 (AVL, Poncer, Saint-Pierre, 40; Dupraz, Cathédrale, 457). Curé de Granges et de Riaz, prébendier de Sassel en 1534, il amodie ses divers revenus (ACV. Min. Thovaci 13). Doyen de Valère, 1535 (id. 25). Donzel et seigneur de Prilly en 1542 (ACV, Grosse de Prilly). Mort avant 1550 (Martignier, Dictionnaire, 770).
Les Gimel apparaissent à Lausanne au commencement du XIVe siècle, et l’on peut suivre leur filiation jusqu’à leur extinction. Jean Gimel est du Conseil des notables en 1345. Perret est cité en 1378. Girard est en 1400 un avocat renommé. Urbain est prieur de la ville inférieure en 1436-1437. Son fils Humbert, — qualifié le premier de noble et donzel, — est prieur en 1460; son petit fils Louis l’est en 1481. L’enfant de ce dernier, François, est prieur de Lausanne en 1515 et bailli épiscopal de 1528 à 1536. A l’arrivée des Bernois, il accepte les nouveaux maîtres (voir plus haut, p. 135) et leur fait hommage en 1537 pour la seigneurie de Prilly.
Des fils de François, le chanoine Etienne disparaît après 1542; sa part de l’héritage paternel est vendue en 1550. Le second fils, Louis, fut bourgmestre de Lausanne en 1542-1545. Il a laissé un journal, 1568-1571, contenant essentiellement des comptes de ménage, mais où l’on remarque les copies de deux lettres de 1569 relatives aux événements religieux de France (ACV, Nouv. titres, 6200). Louis Gimel eut un fils Claude et une fille Michèle, en qui s’éteignit la famille. Michèle avait épousé Isbrand de Crousaz. En 1716, le 27 juin, en reconstruisant l’église Saint-Laurent, à Lausanne, on retrouva une pierre tombale aux armes des Gimel, que le bourgmestre /347/ de Crousaz réclama comme étant de ses ancêtres; on la mit dans le plancher du temple. En 1452, Marguerite de Villarzel, veuve de n. Urbain Gimel, avait fondé et doté dans cette église une chapelle Sainte-Marguerite.
additions et corrections, p. 482:
Il épousa Jeanne de la Fléchère, dont il eut deux filles, Françoise et Marguerite (Arch. Loys, 3636), et il mourut en 1544 entre le 20 mai et le 30 octobre (id., Reg. C. Wagnière).
Gimel, Louis, licencié en droit.
Chanoine, 1427 (Rc. Laus., 2383).
de Gingins, Antoine, fils de Jaques, seigneur de Gingins et de Divonne.
Cf. Foras, Armorial, III, 120, et, plus haut, article Divonne, 314.
de Gingins, Guillaume, bâtard d’Aymon de Gingins, abbé de Bonmont.
Par accord avec son père, l’évêque Sébastien de Montfalcon promet vers 1530 de lui donner une prébende de chanoine de Lausanne, ainsi que les églises de la Biolle et d’Albens en Savoie (Foras, Armorial, III, 121). Cité comme chanoine de Lausanne dès 1526 (ACV, Procurations, 44). N’est pas prêtre. Vivant en 1542 (Foras, III, 121).
de Gingins, Jordan.
Mentionné par Gaudard en 1406. Il faut lire de Granges.
Girard, Nicolas, de Fougerel, fils de Guillaume Girard, citoyen de Lausanne, cousin du chanoine Pierre d’Allamand, et neveu du chanoine Girold Dapifer.
Cité vers 1240 (C. Laus., 308). Chanoine, 1252 (Liste Gaudard), 1255 (Inv. bleu, I, 83). Cellérier, 1269-1273 (Tic. Laus., 60). Sous-chantre, 1297 (Inv. vert, S). Teste, 24 et 25 mars 1299 (Inv. bleu, II, 65 et 89). Obit le 27 mars (Nec. Laus., 126), avant le 15 juin 1303 (Nouv. titres, 2199).
Sur sa parenté, cf. Nouv. titres, 9857, 10957.
Girard, Gerald.
Doyen vers 1100 (MDR, I, 165).
Girard, Gérold, doyen, 1126-1177, voir Carbo.
Girard, Girold, doyen de Belfaux.
Les quatre actes du Liber Donatione Altaripa où son nom figure (nos 3, 21, 34 et 51) ont été signés le même jour, 26 février 1138, à Hauterive, le jour de la dédicace de l’abbaye par l’évêque Gui. /348/
Le doyen Girold Carbo, chantre et chancelier de l’évêque, est peut-être le même personnage. Girold Carbo paraît lui-même, aux nos 17, 121 et 240, avec deux autres témoins, dans des actes qu’on ne peut dater. Girold de Lausanne, chanoine, paraît au no 11, antérieur à 1162.
Girard, Gérald, de Lausanne.
Evêque de Valence de 1220 à 1225, nommé patriarche de Jérusalem le 10 mai 1225, mort le 7 septembre 1239 (Eubel, Hierarchia, I, 286 et 542).
L’évêché de Valence est au XIIIe siècle entre les mains de la maison de Savoie. Le susdit Gérald est supposé appartenir à la famille de Grandson. Il n’est pas qualifié de chanoine de Lausanne.
Girold, Jean (Giroud en 1289), de Cossonay, professeur es lois, neveu de Jean de Champvent.
Clerc et vice-gérant de l’official de Lausanne, 1289 (Rc. Laus., 104), Chanoine, 1292 (ACV, Nouv. titres, 7728). Cellérier, 1295 (Rc. Laus., 529). Official de Sion, 1324 (MDR, XXXI, 480). Professeur es lois à Lausanne, 1314 (de Montet, Documents, 169). Fonde le 1er janvier 1330/1 une chapellenie à l’autel Saint-Jean-Baptiste, à la Cathédrale (Nouv. titres, 9393). Teste le 7 février 1330/1 (Nouv. titres, 2208, vidimus du 30 octobre 1331). Anniversaires le 5 mars et le 2 avril (Nec. Laus., 117, 128).
Ce fut lui qui le 17 janvier 1314 protesta, à Chambéry, au nom de l’évêque de Lausanne, contre l’achat par le comte de Savoie d’une partie de la seigneurie de Vevey (de Montet, Documents, 169).
additions et corrections, p. 484:
Provision de chanoine de Besançon le 1er août 1324 (Lettres communes de Jean XXII, 20022).
* Gisolnus.
Diacre, 856 (C. Laus., 203). Peut-être le même que le lévite Gisoene mort le 31 mai 875 (C. Laus., 8) et dont la mention insolite fait supposer qu’il était un des grands personnages de l’église de Lausanne.
* de Glanis, Louis.
Chanoine (?) vers 1110 (MDR, I, rectorat, 165).
Gomon, Guillaume, maître.
Chanoine élu en 1448, en remplacement de Girard de Menthon (ACV, Min. Arthod, 43). Mort à Viterbe, près de Rome, le 8 juin 1461 (Man. cap. Frib., 74). /349/
Est peut-être le Guillaume Gonoz, chanoine et curé de Grandvillard, que le P. Apollinaire, Dictionnaire, VI, 559, place à la date de 1568.
de Gondours, Guillaume, neveu d’un autre Guillaume de Gondours qui fut chanoine de Cahors et évêque de Salerne en Italie en 1298.
Vicaire général de l’évêque de Lausanne Geoffroi de Vairols, chanoine de Cahors, chanoine et maître de fabrique de Vicano en Italie dès 1344 (Rc. Laus., 1442). Chanoine de Lausanne, 1346 (Inv. bleu, I, 22) et 1353 (Livre rouge, 54). — Cf. Reg. Boniface, VIII, 2789.
additions et corrections, p. 484:
de la Gorce, Albert.
Clerc du chœur de l’église de Viviers, il reçoit le 30 septembre 1342 provision d’un canonicat à Lausanne (Mém. Acad. Delph. II, 130).
Gosselli, voir Bosselli.
Goudard, Pierre.
Chanoine (?), 1277, 1280 (Liste Gaudard).
On peut se demander si le commissaire Samuel Gaudard n’a pas imaginé ce chanoine.
de Goumoëns, Conon, frère de Gui, chevalier.
Chanoine de Genève, 1268 (MDG, VII, 320). Chanoine de Lausanne, 1272 (Rc. Laus., 83) et 1285 (ACV, Nouv. titres, 10002). Mort le 9 octobre (Nec. Laus., 195) avant 1291 (AVL, Poncer, hôpital. Testaments, A).
Ce Gui et ce Conon manquent dans le tableau généalogique des Goumoëns qui figure dans les MDR, XXXIV, 140.
de Goumoëns, Girold.
Chanoine et doyen (de Fribourg ?) avant 1227 (C. Laus., 412 et 548).
Ce pourrait être le Girard, fils d’Henri de Goumoëns, chevalier, qui paraît dans un acte de 1218 (C. Montheron, 20), ou mieux encore un frère de ce dernier.
de Goumoëns, Guillaume.
Chanoine, 1233 (C. Laus., 597). Cellérier, 1256 et 1259 (Rec. cap., 11 et 17). Sacristain, 1259 (Dict. hist., Suppl. Favey, 131) et février 1289/90 (ACV, Nouv. titres, 9204). Teste ce dernier jour, léguant à la Cathédrale sa dîme d’Ouchy, sa maison de la Cité, etc. Obit le 14 avril (Nec. Laus., 128). /350/
Peut être fils de Willerme de Goumoëns, dit le Roux, chevalier (MDR. XXXIV, 140, tableau III).
de Goumoëns, Henri, probablement frère de Louis et d’Albert de Goumoëns, chevalier.
Chanoine avant 1143 (C. Hautcrêt, 57). L’acte a été passé sous l’épiscopat de Gui de Merlen, qui mourut en 1143. — Cf. MDR, XXXIV, tableau 140.
de Goumoëns, Jaques, frère du sacristain Guillaume, probablement fils de Guillaume le Roux, chevalier.
Chanoine et cellérier, 1261 (Rc. Laus., 60), chanoine, 1267 (Inv. vert, 466). Mort avant 1289 (ACV, Nouv. titres, 9204).
de Goumoëns, Jean, fils de Pierre, seigneur de Bioley.
Nommé chanoine le 26 septembre 1467 (Man. cap. Frib., 119). Cité en 1471 (id., 178).
de Goumoëns, Jean, fils de François, seigneur de Bioley.
Chanoine le 10 janvier 1529/30 (Rc. Laus., 3290) et 1536 (Dupraz, Cathédrale, 452). Chanoine de Neuchâtel, 1536 (Arch. Neuchâtel, D 5, No 11). Teste le 22 juin 1566 au château de Goumoëns en faveur de son frère Bernard, de ses neveux François et Pierre, de sa sœur Claudine, de ses nièces Jeanne, femme de Vullième Griset, et Aymée, femme de Ferdinand Loys, seigneur de Cheseaux et de Prilly (Arch. famille de Loys).
de Graiz, Gui, maître.
Chanoine de Lausanne, obit le 1er mai (Nec. Laus., 135).
Probablement le messire Grux d’un acte de 1299 (Matile, I, 287) et peut-être le même que Me Gui, chanoine de Genève en 1308 (MDG, IX, 160).
de Graille, Jaques, d’une famille noble du pays de Gex.
Chanoine de Lausanne, 1216 (C. Laus., 230). Chanoine de Sion, 1218 (MDR, XXIX, 270). Doyen de Vevey, 1224 (Rc. Laus., 1538) et 1228 (MDR, I, Annales, 157). Vivant en novembre 1236 (C. Laus., 241 et 629). Mort le 10 septembre (Nec. Laus., 184; Nec. Sion, 282).
Cf. Foras, Armorial, III, 127. /351/
de Grallye, Pierre.
Chanoine (?) vers 1219 (MDR, IIe série, I, 302).
Il s’agit évidemment ici de Jaques de Grallie. Plusieurs noms des témoins de cet acte sont altérés dans le texte qu’a publié H. Carrard, sans doute d’après une copie. L’acte n’est pas daté, mais il est sûrement postérieur à 1215, et il est probablement de la même année 1219 que l’acte qui le précède.
Grancier, Jean, de Morges.
Vice-doyen d’Outre-Venoge, 1439 (ACV, Min. du Flon, I, 209). Doyen de Fribourg, 1456 (Rc. Morges, 283) et 1465 (ACV, Nouv. titres, 5288). Curé de Vuillerens, 1452 (ACV, Actes Saluces, 26) et 1461 (Nouv. titres, 10496). Curé de Torny-Pittet, 1468 (ACV, Min. Ducarrin, 193). Altarien de la chapelle de la B. Marie en l’église paroissiale de Cossonay, 1456 (Rc. Morges, 283). Ancien amodiateur et recteur de l’hôpital Saint-Jean à Lausanne, 1461 (Min. du Flon, II, 36). Altarien de l’autel Saint-Georges dans l’église de Joulens, 1464 (Min. du Flon, I, 194). Chapelain à la Cathédrale, 1465 (Nouv. titres, 5288). Mort probablement avant 1473 (Rc. Laus., 2848).
Grand, Jean, Dr et professeur es lois, fils de Jean Grand, avocat à Lausanne.
Nommé chanoine de Lausanne le 7 août 1505 (Man. cap. Laus., 18). Juge du chapitre, 1526 (Rc. Laus., 3270). Sacristain, 1533-1536 (Liste Gaudard). Recteur de la chapelle des saints Christophore, Adrien et Alexis dans l’église Saint-Laurent à Lausanne, 1534 (ACV, Min. Thowaci).
Protonotaire apostolique, 1512 (Liste Gaudard). Chanoine et official de Sion, 1514 (Inv. vert, 469) et 1528 (Herminjard, Correspondance, II, 101 et 139). Juge à la Dispute de Berne de 1528.
Curé de Mex, 1513 (Man. cap. Laus., 48). Curé des Ormonts (Herminjard, Correspondance, II, 101). Curé de Lavey, 1532-1536 (ACV, Rép. Piccard). Chapelain à Fribourg, 1525, nommé chanoine de Fribourg le 23 décembre 1530 (Apollinaire, Dictionnaire, VI, 323).
Mort en 1549 (id.). Cf. AVL, Poncer, Gouverneurs, 60, et Dupraz, Cathédrale, 429. /352/
de Grandmont, Joffred, fils de Girard, seigneur de Montferrand, petit-fils de Joffred de Grandmont, bailli de Vaud en 1302, neveu du chanoine François de Lutry.
Chanoine de Lyon en 1349, résigne en 1367 (Com. de M. Beyssac). Chanoine de Lausanne en 1356 (Actes Saluces, 267) et 1361 (ACV, Nouv. titres, 4832). Résigne avant la Toussaint, 1363 (id., 4833).
additions et corrections, p. 484:
Etudiant en droit civil, chanoine de Lyon, de Lausanne et de Reims, et reçoit encore le 2 mars 1357 un canonicat à Langres (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 206).

Sceau d'A. de Grandson
Chanoine, 1209 (Matile, I, 55). Chantre, 1210 à fin mars 1214 (C. Laus., 399 et 438). Evêque de Genève, 1215 (C. Oujon, 38); résigne, 1260 (MDG, II, 183). Mort le 21 octobre 1262 (Obit. Genève, 248).
Richard, Hist. Besançon, I, 494, le qualifie de chanoine de Saint-Jean de Besançon.
de Grandson, Girard.
Girard de Lausanne, évêque de Valence en 1220, patriarche de Jérusalem en 1225-1239, nous paraît avoir appartenu à la famille de Granson. Il pourrait être fils d’Ebal III, sire de Grandson, oncle de Girard, sire de la Sarra, d’Aymon, évêque de Genève, et d’Ebal, évêque de Lacédémone (Charrière, Dynastes de Grandson, tableau I).
de Grandson, Girard, fils de Pierre, seigneur de Grandson.
Chanoine de Lyon en 1258, étant encore mineur (Beyssac, Les prévôts de Fourvière, 28). Prévôt de Fourvière à Lyon en 1263 (id., 29) et 21 novembre 1275 (id., 32). Primicier du chapitre, puis évêque élu de Verdun en août 1275 (Rc. Laus., 91; Reymond, Organisation municipale, 51). Mort peu avant juin 1284 (voir Henri de Grandson et Eubel, Hierarchia, I, 562). La date de 1278 qu’on croît avoir lu sur sa tombe tumulaire dans l’église du monastère de Châtillon, en Lorraine, est très probablement erronée. Il faut probablement lire MCCLXXXIII au lieu de MCCLXXVII.
de Grandson, Guillaume, frère d’Aymon, évêque de Genève.
Chanoine, 1215 (C. Laus., 259) et juillet 1221 (id., 153, 479). Trésorier, 1223 (id., 155, 490), 1240 (id., 73) et 1255 (Rec. Cap., 31).
Il est possible que cette dernière mention se rapporte à son neveu, qui suit.
Le 13 janvier 1245, étant à Lyon, le pape Innocent IV lui assigne cent livres sterling à prélever sur les revenus des bénéfices /353/ nouvellement conférés (Acta pontificum helvetica, 226, et Reg. Innocent, IV, 88).
de Grandson, Guillaume, fils de Girard, seigneur de La Sarra, et neveu du précédent; on l’en distingue en l’appelant Guillaume de La Sarra.
Chanoine et trésorier, 1255 (Rec. Chapitre, 31), 1256 (Rc. Morges, 7), 1265 (Rép. év., 103), 1272-1274 (Rec. Cap., 58, 65), 1278 (Dict. Favey, 131). Doyen d’Avenches, 1257 (Fontes rerum bern., II, 423). Obit le 10 juillet (Obit. Genève, 158).
En 1267, le chapitre lui donne à cens tout ce que le chanoine Othon de Grandson avait possédé entre la Venoge et la Versoie (Inv. vert, 395).
de Grandson, Henri, fils de Pierre, seigneur de Grandson, frère de Girard, évêque de Verdun, et du chevalier Othon de Grandson.
Henri est indiqué comme mineur en 1263 (Charrière, Dynastes de Grandson, tableau IVa), bien que d’autres le supposent né vers 1242 (Kingsford, Otton de Grandson, 184). Un acte de février 1276 le qualifie de chanoine, chantre et chancelier de l’église de Lausanne (Rc. Laus., 136, et Inv. vert, S). Il est prévôt de Lausanne de novembre 1276 (Rc. Cap., 80) au 25 février 1283 (ACV, Rec. Cap., 115).
Par son frère, le chevalier Othon de Grandson, Henri jouit de la confiance du roi Edouard d’Angleterre. Celui-ci, qui lui fit donner le bénéfice de la cure de Greystoke dans le Cumberland et le canonicat de Wells, le chargea en 1282 d’une mission à Rome. Henri est encore en mai 1282 à Lausanne (Rec. Cap., 112). Il est à Rome le mois suivant, et de là annonce au roi Edouard la nouvelle des Vêpres siciliennes (Kingsford, 184). Il est rentré à Lausanne au mois de novembre 1282 (Rec. Cap., 113). Il retourne à Rome en 1284 (Kingsford, 184) où il a un différend avec l’archevêque anglais Peckham.
C’est à ce moment, 10 juin 1284, qu’il fut nommé évêque de Verdun en remplacement de son frère Girard (Eubel, Hierarchia, I, 562, et Prou, Reg. Honorius, IV, 175). Il est qualifié de chanoine de Lyon dans l’acte de nomination. Il mourut en 1289 (Eubel, id., 562).
Il est bon de noter ici l’énorme influence qu’exerça le chevalier /354/ Othon de Grandson. Celui-ci avait servi dans sa jeunesse Pierre de Savoie et sa nièce Eléonore à la cour d’Angleterre, et il passa la plus grande partie de sa carrière auprès du roi d’Angleterre. Il prit part aux croisades, commandait en 1291 l’armée anglaise au siège de Saint-Jean d’Acre; il est l’auteur d’un des projets les plus pratiques de la reprise de la Palestine. Rentré en Angleterre, il fut nommé grand bailli des îles normandes, dignité qu’il remplit jusqu’à sa mort, et fut chargé de nombreuses missions de confiance.
Il sut habilement profiter de son influence en Angleterre en faveur des membres de sa famille et de ses amis. Kingsford ne cite pas moins de quarante chevaliers ou ecclésiastiques auxquels il fit accorder Outre-Manche des charges et des prébendes. Dans le pays de Vaud même, de 1273 à 1310, le siège épiscopal de Lausanne fut occupé successivement par trois de ses neveux : Guillaume de Champvent, Girard de Vuippens et Othon de Champvent. Les prévôts du chapitre Henri de Grandson et Jean de Bonvillars étaient également ses parents, ainsi que le chanoine Guillaume d’Estavayer. Les chanoines Girard et Pierre d’Oron, — ce dernier fut aussi évêque, — étaient encore de sa famille; le prévôt Aymon du Quart lui étaient de même apparenté.
C’est également à des membres de la famille d’Othon de Grandson que furent accordés à cette époque les évêchés de Bâle, de Toul et de Verdun.
Othon de Grandson mourut en avril 1328, et fut inhumé dans la Cathédrale de Lausanne où il avait fondé une chapelle et où son tombeau se voit encore.
de Grandson, Jaques, peut-être fils de Conon V de Grandson.
Chanoine, 1218-1223 (C. Laus., 122, 155).
L’acte du C. Laus., 122, doit être de 1218 et non de 1214. — Cf. Charrière, Dynastes de Grandson, 47, et tableau I.
de Grandson, Lambert, fils du comte Lambert.
Ordonné évêque de Lausanne par l’antipape Guibert vers 1090 (C. Laus., 40). Fait un don à l’abbaye de Romaimôtier, non daté (Charrière, Dynastes de Grandson, 106). Aliène à son neveu Gaucher de Blonay les droits de l’Eglise sur Vevey et Gorsier (C. Laus., 41, /355/ et MDR, VII, 6). Chassé de Lausanne, il fuit par la porte Saint-Maire (C. Laus., 41). L’année ne peut être précisée.
de Grandson, Louis, frère ou cousin d’Ebal Ier sire de Grandson.
Chanoine, 1126 (C. Romainmôtier, 440, et MDR, I, Rectorat, 173). Doyen, 1127 (MDR, XIX, 556) et 1134 (C. Haucrét, 1). Vivant encore vers 1150 (Matile, I, 16).
C’est à l’an 1126 (voir Hugues) qu’il faut reporter l’acte de fondation de l’abbaye du lac de Joux.
Grandson, Othon de, fils d’Ebal IV, seigneur de Grandson.
Chanoine de Lausanne, 1231 (C. Laus., 301, 565). Doyen de Neuchâtel, 1239 (C. Laus., 61) et 1256 (Rc. Morges, 7). Archidiacre de Rougemont et chanoine de Besançon, 1256 (id.). Teste le 1er décembre 1256, léguant au chapitre des biens importants à Saint-Prex (id.). Mort avant 1267 (Inv. vert, 395, 466) le 27 février (Nec. Laus., 115). Son testament porte son sceau.
Le pape Innocent IV lui accorde le 31 janvier 1245, bulle datée de Lyon, l’autorisation de cumuler plusieurs bénéfices (Acta pontificum helvetica, 229, et Reg. Innocent, IV, 947). C’est à lui « Ottoni de Lasarrea » qu’Alexandre IV s’adresse le 31 mars 1256 pour mettre Hugues L’Archevêque en possession d’une prébende dans l’église Saint-Jean de Besançon (Reg. Alexandre, IV, 1345). En 1245, le comte Jean de Bourgogne lui concède une rente sur la saunerie de Salins (Arch. Doubs, série B, 2053 2).
de Grandson, Othon, neveu d’Othon Ier seigneur de Grandson.
Chanoine de Lausanne en 1299 (Kingsford, Otton de Grandson, 184). Bénéficiaire de l’église de Manchester (Warwickshire) en 1299; clerc à Cambridge; chanoine de Lausanne, d’Autun, d’York; curé de Wilmington (Sussex) et de Pickell (York) en 1301 (Kingsford, Otton de Grandson, 184). Quitte l’Angleterre en 1304 (id.). Ecolâtre de Toul, archidiacre de Besançon, chanoine de Verdun (Calmet, Hist. Lorraine, preuves). Nommé évêque de Toul le 23 février 1306 (Eubel, Hierarchia, I, 530). Evêque de Bâle, 3 novembre 1306 (id., 132). Il teste en 1309 et meurt à Avignon en 1310 (Charrière, Dynastes de Grandson, tableau IV a). /356/
de Grandson, Jean-Humbert, voir Humbert.C’est A tort que Charrière en fait un membre de la famille des seigneurs de Grandson.
de Granges, Jordan, d’Annecy.
Chanoine, 1405 (MDR, VII, 487). Maître de fabrique, 1411-1417 (Liste Gaudard) et 1419 (Rc. Laus., 2562). Curé de Saint-Cierge, 1419 (Rc. Laus., 2781). Teste le 25 octobre 1419 (id.). Mort le 4 novembre (Nec. Laus., 405). Remplacé en 1420 comme curé (Rc. Yverdon, S, 64). Fit la fabrique de la Cathédrale héritière de tous ses biens. (Cf. Stammler, Cathédrale, 51).
additions et corrections, p. 484:
de la Grange, Joffred.
Chanoine de Maurienne, conseiller de Louis de Savoie, il est pourvu le 31 janvier 1343 d’un canonicat à Lausanne (Mém. Acad. Delph., II, 146).
Grassus, Guillaume.
Chanoine, 1154 (MDR,XXIX, 137). 1162 et 1166 (C.Hautcrêt, 19 et 20). Mort le 23 juin (C. Laus., 648, et Nec. Laus., 151).
Ces deux dernières mentions sont assez curieuses. Le Nec. Laus., 151, dit que Willerme Grassus avait donné quatre setiers de vin assignés sur son plantage de Rive (Ouchy plutôt que Rivaz), mais que cette vigne ayant été détruite par la guerre, le cens fut reporté sur une vigne en Vignier entre Cully et Riex. Le C. Laus. ne connaît que l’assignation sur cette dernière terre. Nous devons en conclure : 1o que le Nec. Laus. dérive d’une autre source que le C. Laus.; 2o que la guerre dont il est question est antérieure à 1240.
D’autre part, les deux actes du C. Hautcrêt mettent Willerme Grassus en tête des chanoines et des doyens. Il faisait donc partie depuis longtemps du chapitre, et il doit peut-être être identifié avec le doyen Guillaume de l’acte de fondateur du monastère d’Hauterive, ou avec le chanoine Guillaume en 1135.
de Gresy, Nicolas, fils de Guillaume, de Greysie, seigneur de Cessens.
Chanoine de Genève en 1286 (MDG, VIII, 232). Doyen d’Outre-Venoge, février 1288 (ACV, Nouv. titres, 7956, et Rec. Romainmôtier, II, 323) et 1308 (MDR, XXVI, 340). Bienfaiteur en 1267 de l’abbaye d’Hautecombe (Blanchard, Hautecombe, 132). Mort le 19 juin (Obit. Genève, 145).
L’acte de 1288 est muni du sceau de Nicolas, représentant un moine, la main droite sur la poitrine, écoutant un oiseau qu’il tient de la main gauche. /357/
Grinevaux, Jean.
Chapelain à Lausanne en 1433 (Rc. Vevey, 250). Curé de Belfaux, 1438 (Apollinaire, Dictionnaire, II, 91). Chanoine créé par Rome en 1462, mais non installé (Man. cap. Frib., 76). Chanoine et curé de Belfaux, 1472 (Inv. vert, 10). Teste le 26 novembre 1472 (id.) et le 6 juillet 1476 (ACV, Nouv. titres, 11522).
Grivel, Etienne, fausse lecture pour Gimel.
additions et corrections, p. 484:
de Grolée, Jean.
Chanoine de Lausanne, est au chapitre le 8 juillet 1426 (Arch. Loys, Min. Arthod, 105).
Grossi, Roland, d’origine valdostaine.
Chanoine, 1375 (Rc. Laus., 641, et Suppl., 298).
Gruet, Perceval, fils de Claude, seigneur de la Poype et de Vullionex.
Secrétaire de l’évêque Aymon de Montfalcon, 1496 (Minutaire de 1496 à 1503 aux ACV). Chanoine, 1503 (Rc. Laus., 3114). Protonotaire apostolique (Foras, Armorial, III, 178). Mort le 29 juin 1505 (Nec. Laus., 154, et Chronique Plantin, 6).
de Gruffy, Nicolas ou Collet, de Saint-Saphorin.
Elu chanoine le 18 février 1456 (Man. cap. Frib., 28). Maître de fabrique, 1456-1457 (id., 40 et suiv.). Curé de Saint-Germain, 1450 (Rc. Laus., 2740) et 1453 (Visite d’église). Recteur de l’hôpital de Notre-Dame à Lausanne, 1453-1454 (AVL, Poncer, hôpital, traités, 22, et recon., 70). Receveur général de l’évêque en 1449 (ACV ont son registre d’émoluments du sceau).
C’est probablement lui qui fut abbé du lac de Joux de 1458 à 1476 (MDR, I, 79-84).
de Gruffy, Philippe de Compey; des seigneurs de Gruffy, voir Compey.
Grux, Me, voir de Graiz.
de Gruyère, Guillaume, fils du comte Rodolphe III.
Chanoine, 1234 (C. Laus., 609). Chantre et chancelier, 1240 (ACV, fonds Dumont), chantre encore en 1271 (Rc. Laus., S, 10, 307). Prévôt de Neuchâtel (Mulinen, Helvetia sacra, I, 521). Prieur de Broc, 1255 (MF, I, 380).
Le 29 mars 1247, de Lyon, le pape Innocent IV donne à son cher /358/ fils, le chantre de Lausanne, son chapelain, la prébende de l’église d’Oberbourg, au diocèse de Constance, dépendant du monastère bénédictin de Trub (Fontes rerum bern.,VII, 4 bis ). Le 17 août 1246, il lui avait déjà accordé 60 marcs d’argent sur les revenus des bénéfices d’Angleterre, concession que le pape Alexandre IV rappela le 27 mars 1257 à l’archevêque de Canterbury (Acta pontificum helvetica, 283 et 663).
de Gruyère, Jaques.
Chanoine (?), 1221 (C. Laus., 262). Les autres actes de la même année (id., 478, etc.) mentionnent Ia. de Gra., ce qui s’entend de Jaques de Grandson. Comme ce Jaques de Gruyère est inconnu d’autre part, il faut supposer, p. 262, une erreur de copiste.
de Gruyère, Rodolphe, troisième fils du comte Rodolphe Ier.
Clerc, 1173 (MDR, XXII, 18). Privé de son canonicat par l’évêque Roger vers 1192 (Rev. hist. eccl., 1907, 107). Comte de Gruyère, 1200, 1224 (MDR, XXII, 24, 28).
de Gruyère, Uldric, fils du comte Guillaume.
Chanoine avant 1115 (MDR, XXII, 10). Peut-être le même que le suivant.
de Gruyère, Uldric le Roux.
Chanoine avant 1236 (C. Laus., 242).
Gruyère, Rodolphe, bourgeois de Fribourg.
Cordelier. Evêque d’Hébron et vicaire général de Sion, 1413-1415 (MDR, XXXVIII, 2615, 2625). Coadjuteur de Lausanne (id., 2625). Evêque auxiliaire, soit vicaire-général, de la nomination de Félix V (?) (Eubel, Hierarchia, II, 307). Ce dernier auteur ne le comprend pas dans sa liste des évêques d’Hébron. Mort en 1447, probablement le 9 février (MDR, XXXVIII, 2625).
de Gudriffier, Jaques.
Chanoine en 1425 (Liste Gaudard).
Guerrier, Benoît, de Sienne (Italie).
Le pape lui confère le 30 novembre 1462 la prébende vacante par la mort du chanoine Jean de Trille (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 102). /359/ Le 13 avril 1463, l’archevêque de Bénévent Alexis, juge délégué du Saint-Siège, intime à l’évêque et au chapitre de Lausanne d’avoir à recevoir Benoît comme chanoine (ACV, Min. de Vernets, couverture).
additions et corrections, p. 484:
Résigne le 26 janvier 1464 son canonicat de Lausanne (Reg. Wirz, II, 346).
Gui, Guillaume Guidonis.
Chanoine et curé de Vevey, 1399 (de Montet, Documents, 258).
Le 12 juillet 1399, Guillaume Gui, chantre et chanoine de Sion, curé de l’église paroissiale de Vevey, reconnaît tenir de Jean de Bettens, prévôt, et du chapitre de l’église de Lausanne le personat de l’église de Vevey, aux revenus déterminés dans l’acte (ACV, Nouv. titres, 16000).
D’après cet acte, on peut douter que Guillaume Gui ait été chanoine de Lausanne.
additions et corrections, p. 484:
de Guidalardis, Jaques, de Vérone.
Chanoine réservé de Lausanne, 1455 (Reg. Wirz, I, 171).
Guigues, Pierre.
Chanoine et curé de Vevey, 1163 (C. Laus., 364, et de Montet, Documents, 258). Nous ne savons pas sur quel document M. de Montet se base pour établir la date de 1163; peut-être sur le Cartulaire de Saint-Martin aux archives de Vevey.
Guillaume, Willihelmus.
Prêtre, 892, 906 (C. Laus., 285 et 97).
Guillaume, Willerme.
Chanoine, 1135 (C. Savigny,, 940) et 1154 (MDR, XXIX, 137). — Voir Grassus.Guillaume.
Doyen, 1138 (Don. Hauterive, 33; MF, II, 16).
Ce doyen n’est connu que par la confirmation d’une donation de biens à Onnens que fit l’évêque Gui à l’abbaye de Hauterive. Cette donation avait été approuvée par Guillaume, doyen, et par Conon, prêtre d’Onnens. En 1228, Onnens faisait partie du décanat d’Avenches. Hauterive est dans celui de Fribourg auquel appartint ainsi Onnens au XIVe siècle. Guillaume peut donc être indifféremment doyen d’Avenches ou de Fribourg.
Guillaume (de Thierrens ?).
Prieur de Saint-Maire, 1144 (Matile, I, 17). Prieur et doyen de Lausanne, 1154 (C. Montheron, 5). Doyen de Thierrens et doyen /360/ de Saint-Maire, 1154 (id., 3). Prieur et doyen, 1157 (Rc. Laus., 9).
Thierrens était une possession du prieuré de Saint-Maire et peut-être le lieu d’origine de Guillaume. Au début du siècle suivant, nous trouvons le prieur Acelin de Thierrens.
Guillaume.
Chantre de Lausanne, 1180 (Fontes rerum bern., I, 71), et chancelier, 1190 (C. Montheron, 53). Mort le 3 décembre (C. Laus., 662).
La situation qu’occupait Guillaume d’Orsonnens, au chapitre, à cette époque, pourrait le faire identifier avec le susdit chantre. Mais l’anniversaire de celui-ci est marqué au 24 mars, et, en 1190, Guillaume d’Orsonnens est témoin d’un acte que date le chantre Guillaume.
Guillaume.
? Prieur de Saint-Maire, 1214 (C. Laus., 103).
Cet acte, qui renferme la faute évidente : cantor au lieu de canonici, est probablement mal daté et doit être reporté à 1218.
Guillaume.
Nommé prieur de Saint-Maire le 21 octobre 1217 (C. Laus., 452), précédemment chantre de l’abbaye d’Agaune. Encore prieur en 1242 (C. Laus., 387).
Guillaume, Willerme.
Official, 1259-1268, voir du Bourg.
Guillaume.
Chanoine et official, 1368 (Liste Gaudard).
Les chanoines contemporains du même prénom sont Guillaume de Cheseaux et Guillaume de Bougy. Ce dernier avait été en 1357 juré à la cour de l’official.
Guillerme, François, licencié en droits.
Chanoine et vicaire général de Benoît de Montferrand, 1481 (Rc. Vevey, 256), 1482 (Liste Gaudard).
Guillet, François, de Thonon, frère de Jean, mayor de Crans.
Chanoine, sous-diacre, prend possession de sa prébende le 18 décembre 1518 (Man. cap. Laus., 273). Curé de Riaz, 1520 (Apollinaire, Dictionnaire, X, 348). Teste le 26 septembre 1528 (Inv. vert, 469). /361/ Mort en octobre 1528, d’après son inscription à la Cathédrale (Chronique Plantin, 6).Au moment de la mort de François, son frère le mayor de Crans avait un gros conflit avec le chapitre. D’après le dossier incomplet que nous avons du procès, Jean Guillet avait, quoique simple clerc, condamné un homme à mort, ce qui était du ressort d’un juge. André Festi, châtelain de Nyon, le poursuivit et appela en garantie le chapitre dont Jean était le mayor à Crans. Le chapitre paraît avoir voulu sévir contre Jean. Celui-ci fit appel au bailli de Vaud. Devant ce mépris de son autorité, le chapitre excommunia le mayor, lequel protesta et obtint du bailli de Vaud et de la ville de Moudon la réunion des Etats de Vaud. Ces derniers décidèrent que le chapitre devait absoudre Jean. Le chapitre ayant refusé, le bailli de Vaud le condamna le 15 novembre 1529 à 3000 écus d’or de dommages-intérêts. Mais le 31 juillet suivant, Jean Guillet se désista, moyennant remise par le chapitre de l’excommunication et paiement de 41 florins de frais (ACV, Nouv. titres, 2599 et 4923). Entre temps, en 1528 déjà, le Conseil de Fribourg avait rendu dans l’affaire un arbitrage que le chapitre accepta, mais qui ne paraît pas avoir été suivi d’effet (id., 8779).
Hartmann.
Ordonné évêque le 2 mars 852, précédemment aumônier de Saint-Pierre de Mont-Joux (C. Laus., 8). Mort le 14 avril 878 (id., 34). — Cf. Besson, Contribution, 37-44. Il a probablement reconstruit la Cathédrale de Lausanne.
de Hauterive, Amédée, évêque, voir Amédée.
Heffelen, Jean.
Doyen d’Avenches et curé de Balm, 1528 (Schmitt, Mémoires, II, 296). Embrassa le protestantisme à la suite de la dispute de Berne.
Henri, évêque.
De Segna, de l’O. bénédictin.
Abbé du monastère de Saint-Vincent de Beinwil au diocèse de Bâle, nommé par Martin V le 20 octobre 1428 évêque de Segna ou Zengg en Croatie (Eubel, Hierarchia, I, 474). Est remplacé comme tel le 26 novembre 1432 (id., II, 261). /362/
Vicaire général de Jean de Prangins pendant que celui-ci était au concile de Bâle, consacra le 24 avril 1435 l’église de Heitenried (Schmitt, Mémoires, II, 173).
Henri, neveu de l’impératrice Adélaïde.
Evêque dès 985 (C. Laus., 9), assiste en 993 dans la Cathédrale de Lausanne au sacre de Rodolphe III (MDR, VII, 1) et la même année à l’élection d’Odilon, abbé de Cluny (Bruel, C. Cluny, IV, 174). Est à Bruxelles auprès de l’empereur Otton III en 1000 (Trouillat, Monuments, I, 140). Est au synode de Francfort le 1er novembre 1007 (MHG, Legum, sectio IV, const., I, 61). Reçoit de Rodolphe III, le 25 août 1011, le comté de Vaud (MDR, VII, 1). Tué dans une émeute le 27 août 1019 (C. Laus., 35). Construisit (ou plutôt reconstruisit) la Cathédrale, où il fut inhumé, et les autres églises de Lausanne (id., 36).Il était neveu de l’impératrice Adélaïde, et par là parent de Rodolphe III (MHG, scriptores, IV, 643). C’est tout ce qu’on sait de certain sur sa famille. Gisi (Anzeiger zur Schweizergeschichte, V, 188) le suppose fils de Rodolphe, fils du roi Rodolphe II. Mais il n’en donne pas de preuves.
Cf. Poupardin, Royaume de Bourgogne, 119 et 135; Reymond, L’évêque de Lausanne, comte de Vaud, et Hypothèses sur l’origine de la maison de Blonay.
additions et corrections, p. 484:
Le Nécrologe de Lausanne (175) et celui de Villars-les-Moines placent sa mort au 21 août. Cf. Rev. d’hist. ecc. suisse, 1912.
Son tombeau présumé, dans la cathédrale de Lausanne été ouvert le 9 décembre 1911. Il avait été coupé par un mur de chaînage de l’église gothique et ne renfermait plus que des débris de squelettes.
Henri II, fils du comte Henri de Lenzbourg et Kibourg.
Cet évêque n’est pas mentionné par le C. Laus., ce qui peut s’expliquer par le fait que l’ancienne chronique qu’a copiée ce dernier s’arrêtait visiblement à la mort de Hugues. Pour la période 1036-1200, le rédacteur du C. Laus. ne paraît pas avoir eu de chronique à sa disposition, mais seulement l’antique livre des anniversaires et l’ancien cartulaire.
L’évêque Henri II est néanmoins certain. Il assiste en 1039 aux funérailles du roi Conrad à Spire (MHG, XI, scriptores, 274). Prête serment à cette époque en mains de l’archevêque Hugues de Besançon, dont il signe le testament en 1044 (Acta sanctorum, juin, I, 694, et Dunod, Eglise de Besançon, I, 49, preuv.). Vit encore en 1048 (Schmitt, Mémoires, I, 348-349). C’est lui qui reçut le pallium de Léon IX (C. Laus., 36). Paraît être mort en 1050, au moment de la /363/ visite du pape Léon IX à Saint-Maurice et à Romainmôtier (C. Romainmôtier, 418).
Paraît être celui que le Nec. Einsiedeln marque comme fils du comte Ulric. Ce dernier avait en effet un fils Henri, prévôt de Beromünster en 1036 (Hergott, Geneal. Habsbourg, 176); le Nec. Beromünster marque au 16 janvier un évêque Henri (Reg. Forel, 341).
En 1010, un Henri de Lenzbourg donna des terres en Argovie à l’abbaye d’Einsiedeln (Hergott, 833). Rien ne prouve qu’il s’agisse d’un des deux évêques de Lausanne du nom d’Henri.
Henri, prévôt de Lausanne, voir Grandson.
Hérard, Jaques.
Chanoine, 1426 (AVL, Inv. Millioud).
de Hertenstein, Pierre, de Lucerne.
Créé par Sixte IV chanoine de Lausanne, présente ses lettres le 7 octobre 1480 (Man. cap. Frib., 245), non admis. Est en 1505-1506 familier du pape Jules II, chanoine de Constance et archidiacre de Sion (Sedunensis ?), mais l’on ne connaît pas d’archidiacre dans ce diocèse (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 242-255). Créateur à ce moment de la Garde suisse à Rome (id.).
* Hiringus.
Chanoine, 972 (C. Laus., 279). Chancelier, prêtre, 963-968 (C. Laus., 91, 280).
de Hispaco, Antoine.
Présente au chapitre des lettres de provision de Rome le 3 mars 1460 (Man. cap. Frib., 56), non installé. Archidiacre de Bourges, juge délégué du Saint-Siège dans un différend entre Louis d’Allinges et Nicolas Garillat, 1467 (Inv. bleu, II, 22).
Horbers, Nicolas.
Doyen de Berne, 16 juin 1448 (Actes Saluces, 183, voir plus haut,142).
Hugues.
Chanoine de Lausanne et doyen de Sainte-Marie, 1111 (C. Savigny, 939), et 1126 (MDR, I, Annales, 173).
Ce dernier acte est relatif à la fondation de l’abbaye du lac de Joux. Il est daté de l’an 1140, mais il faut évidemment le rapporter à 1126, date de la fondation (id., 7). /364/
Hugues, fils unique du roi de Bourgogne Rodolphe III.
Evêque de Lausanne (C. Laus., 36, 38, et Dunod, Eglise de Besançon,, 76). Assiste le 11 octobre 1019 à la consécration de l’église de Bâle (Trouillat, Monuments, I, 142). Préside à la proclamation de la Trêve de Dieu à Montriond sous Lausanne en 1036 ou 1037 (C. Laus., 38. Cf. Gingins, dans MDR, XX, 405; Poupardin, Royaume de Bourgogne, 311, où l’on fait erreur sur le lieu et la date; et Rev. hist. eccl., 1908, 68). Mort le 31 août 1037 (C. Laus., 38). Donne au chapitre Riaz, Albeuve et Crans (C. Laus., 38).
Hugues.
Curé de Fribourg vers 1179-1180 (Rec. dipl. Frib., 3; Don. Hauterive, 153, 205, 240; C. Hautcrêt, 78). Doyen, 1182 (Rec. dipl. Frib., 5, et Don. Hauterive, 222, 218).
Hugues.
Prieur de Saint-Maire, 1260 (Note de M. Dumur), 1270 (Rép. év., 103) à 1294 (Inv. bleu, II, 123).
Humbert, * Umbertus.
Chanoine, 972 (C. Laus., 279).
Humbert.
Doyen de Lausanne, 1307 (ACV, Nouv. titres, 1914).
Humbert.
Chanoine vers 1180 (C. Laus., 316), voir de Pont.
Humbert, Jean, de Grandson, dit du Cloître.
Chanoine de Lausanne, 1341 (Rc. Laus., 1369) et 1365 (Rev. hist. eccl., 1907, 32). Chanoine de Besançon, où il testa le 5 avril 1364 (Testaments de l’officialité de Besançon, I, 442-445). Mort en 1365 (Livre rouge, 75).
Jean Humbert était en 1353 procureur d’Othon de Grandson, seigneur de Grandson et de Pesmes (Guillaume, Hist. de Salins, I, 41), Il était probablement le frère de Jaques Humbert de Grandson, époux en 1360 de Guillemette de Flammerens en Bourgogne, dont les descendants émigrèrent vers 1545 de Dijon à Genève où ils firent souche (Galifie, Notices, II, 534-535). /365/
additions et corrections, p. 485:
Il avait reçu provision d’un canonicat à Neuchâtel, mais il y renonça pour recevoir le 1er juin 1336 l’expectative d’une prébende à Lausanne (Reg. Benoît XII, 1018).
additions et corrections, p. 485:
d’Illens, Amédée
Pourvu le 25 septembre 1316 d’un canonicat à Lausanne avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 1215).
d’Illens, Pierre, fils de Pierre, chevalier.
Chanoine, 1338 (Inv. vert, Z). Cellérier, 1342 (ACV, Nouv. titres, 3370), 1349 (Inv. bleu, II, 74). Official, 1345 (MDR, XXXII, 412). Mort le 2 7 avril (Nec. Laus., 134), 1349 (Inv. bleu, II, 74).
Juge délégué du Saint-Siège avec Godefroy de Lucinge, il excommunia le 13 juillet 1345 Pierre du Châtelard, seigneur d’Isérables, en conflit avec le chapitre de Sion (Duc, Eglise d’Aoste, III, 419).
* Ingaluvinus.
Chanoine (?) 902 (C. Laus., 84).
de Isleboch, Hermann, voir Cologne.
d’Ivrée, Bérard ou Béraud.
Chanoine, 1319 (Rc. Laus., 1287). Official et chanoine de Genève, 1305 (Mercier, Chapitre de Genève, 192) à 1311 (MDG, XIV, 359). Doyen d’Aubonne, 1311 (id., XIV, 369) à 1347 (Min. Miribel), 1362 (Liste Gaudard). Teste le 16 janvier 1355/6 (ACV, Nouv. titres, 7487) en faveur de ses neveux, parmi lesquels Gui, chantre d’Ivrée.
additions et corrections, p. 485:
Chanoine de Lausanne, 1317 (Lettres communes de Jean XXII, 5532). Official d’Aoste, 1337 (Reg. Benoît XII, 4430).
Jean.
Diacre, 906 (C. Laus., 97). Prêtre, 927, 929 (C. Laus., 84, 232).
Jean.
Official, 1342 (Rc. Laus., 441), 1344.
Il n’est guère possible d’identifier ce Jean avec Jean de Prez, puisqu’il y a entre eux Pierre d’Illens.
Jean.
Doyen de Lausanne, 22 février 1336/7 (Rép. év., 126), 1359 (Rc. Laus., 1444).
Jean.
Doyen de Könitz et curé de Wimmis, 1337, 1339 (Fontes rerum bern., VI, 271, 349). Vice-doyen de Könitz, 1341 (id., VI, 584).
Jean.
Doyen de Neuchâtel, 1355 (Rc. Yverdon, 95), 1360 (ACV, Nouv. titres, 9608).
Jean.
Doyen de Könitz, 1243 (Zeerleder, 257). /366/
Jean.
Doyen de Könitz, 1265, 1266 (Fontes rerum bern., II, 587, 594).
Jean, évêque de Lacédémone.
Frère mineur. Consacré en 1299 dans l’église des Cordeliers de Soleure (Eubel, Hierarchia, I, 302). Consacra la même année l’église de Douanne, ce qu’il ne pouvait faire que par délégation de l’évêque de Lausanne (Fontes rerum bern., III, 737). D’après Eubel (II, 304-305), il fonctionna comme suffragant de Bâle vers 1300, de Strasbourg en 1301, de Constance en 1303. — Voir plus haut, p. 63.
D’après Mgr Chèvre, Les suffragants de l’ancien évêché de Bâle, 8, Jean, évêque de Lacédémone, aurait été bénédictin de Saint-Léonard. Il cite la Chonique de Thann, I, 274.
Jean, episcopus Recrehensis.
Cet évêque, un religieux, paraît comme vicaire général de l’évêque de Lausanne, Pierre d’Oron, pendant un séjour que celui-ci fit à Avignon en 1317 et 1318 (Schmitt, II, 88). Il fonctionna ensuite en 1319-1336 dans le diocèse de Constance (Eubel, Hierarchia, II, 305), en 1326-1333 dans celui de Coire (id., 311) et aussi dans celui de Brixen (id., 326).
Cet évêché de Recreh (?) est inconnu à Eubel (Hierarchia, II, 326). Mgr Chèvre, Suffragants de l’ancien évêché de Bâle, 10, appelle ce Jean évêque de Rurch, mais ce nom est aussi inconnu que le premier.
Jean, évêque de Salone.
Commissaire de l’évêque de Lausanne, consacre l’église de l’abbaye de Fontaine-André le 28 mars 1357 et fixe la fête de sa dédicace (Matile, II, 781). Il ne figure pas dans la liste des évêques de Salone (Eubel, Hierarchia, I, 453).
Jérôme.
Elu évêque de Lausanne entre le 10 juin 878 et le 15 octobre 879 (Besson, Contribution, 45 et suiv.). Ordonné en 881. Mort en 892 (C. Laus., 8, 35).
Jérôme.
Prêtre, 906 (C. Laus., 97), 928, 929 (id., 57, 231). /367/
Joly d’Alery, Rodolphe, fils de Bertrand, bourgeois d’Annecy et neveu du chanoine Pierre Lambert.
Chanoine, 1514 (Man. cap. Laus., 161). Teste le 19 octobre 1528 (Foras, Armorial, III, 214).
Joseph.
Chapelain (curé) de la Sainte-Croix à Lausanne, 1212-1216 (C. Laus., 145, 259, 444, et ACV, Nouv. titres, 8000). Chanoine, 1216 (C. Laus., 230). Sous-chantre, 1218 (id., 126) et probablement dès 1216 (id., 400). Cellérier, 1218 (MDG, XIV, 383) à 1227 (C. Laus., 179) et 1231 (id., 565). Vice agent du (chantre et) chancelier Rodolphe, 1226 (ACV, Nouv. titres, 4073) et 1228 (MDR, I, Annales, 157). Curé de Fribourg, 1238 (Apollinaire, Dictionnaire, VI, 356). Doyen de Fribourg, 1239 (MDR, XXII, 40) et 1242 (Matile, I, 116). Encore sous-chantre, 1248 (C. Hautcrêt, 51). Mort le 19 novembre (Nec. Laus., 210).
Page 292 du C. Laus., il faut lire Jo(sephus) sacerdotes et non sacrista.
Joutens, Jaques, de Lausanne.
Chanoine, 1445 (AVL, Poncer, Chapitre, 1).
Joutens, Jaques, bourgeois de Lausanne, frère de Perrod et oncle d’Aymonet Joutens.
Curé de Moudon, 1339 (ACV, Nouv. titres, 1440) et 1351 (id., 9659). Curé de Saint-Laurent, à Lausanne, 1348 (Rc. Oron, 165). Chapelain du chanoine Girard d’Oron, 1349 (Rc. Laus., 1402).
Chanoine, 1352 (Livre rouge, 55) et 1369 (Rc. Laus., 1551). Cellérier, 1354 (Livre rouge, 58). Maître de fabrique, 1356 (id., 64). Sous-chantre, 1367 (Nouv. titres, 3414). Teste le 17 juillet 1360 (Rc. Laus., 1404). Fonde l’autel Saint-Eloi à la Cathédrale (id). Mort le 7 octobre 1369 (Nec. Laus., 194, et Nouv. titres, 8317).
de Joysy, Jean, voir de Thoissy.
Chanoine de Lausanne et doyen de Cruseille, 1480 (MDR, VII, 92).
de Kibourg, Eginolfe, fils du comte de Kibourg.
Evêque, ordonné en 968, mort en 985 (C. Laus., 9, 35). Fait le 27 mai 982 une donation au monastère de Saint-Gall où il avait /368/ passé sa jeunesse (Fontes rerum bern., I, 43). Il revenait à ce moment de Rome, où il avait accompagné l’empereur Othon Ier.
Keller, Constant.
Créé chanoine de Lausanne et de Berne par Rome en 1512, non installé à Lausanne (Man. cap. Laus., 141).
Lambert, Maître.
Chanoine et sous-chantre, 1247 (Inv. bleu, II, 115) et 1256 (ACV, Nouv. titres, 4416). Official, 1253 et 1256 (id., 4090 et 4416). — A un fils Pierre, 1262 (id., 8498).
Lambert, Antoine, licencié en droits.
Reçu chanoine de Lausanne le 14 décembre 1468 (Man. cap. Frib., 136, et Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 117). Sa prébende est affermée en 1474 par Etienne Garnier (Man. cap. Frib., 238). Chantre de Genève, 1472 (Quellen, XXI, 117). Procureur du duc de Savoie en cour de Rome (id., 117).
Lambert, Pierre, fils de n. Philibert Lambert, de Chambéry, oncle du chanoine Joly.
Nommé chanoine de Lausanne le 7 août 1504 (Man. cap. Laus., 2). L’est encore le 7 novembre 1526 (ACV, Min. Thowaci, 58). Notaire apostolique et procureur du chapitre de Lausanne à Rome en 1527 (ACV, Procurations, 8). Chanoine de Genève, 1517 (Foras, Armorial, III, 224), 1529 (Mercier, Chapitre de Genève, 202). Evêque de Caserte en Italie, 1533-1541 (Mém. Acad. Chabl., XIV, 202, et Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 3511). Fondateur de l’église et du couvent de la Sainte-Croix d’Annecy, 1535 (Foras, Armorial, III, 225).
* Lampertus.
Prêtre, chancelier, 881 (C. Laus., 344). Prêtre, 906 (id., 97).
Lamy, Nicolas, voir Amy.
C’est l’orthographe française usuelle. Nicolas Lamy était professeur à la faculté de théologie de l’Université de Paris en 1422 (Chart. Univ. Paris, IV, 2193), recteur de l’Université en 1426 et 1429 (id. 2336). Il assista en mars 1431 au procès de Jeanne d’Arc à Rouen (id., 2379). /369/
de Laques, Ulrich.
Chanoine de Lausanne, 1285 (Rc. Laus., 417). Chanoine de Sion 1295 (MDR. XVIII, Vevey, 112).
Il pourrait être originaire de Saint-Pierre de Laques au diocèse de Sion.
de Lasernia, Pierre, fils de Girod.
Curé de Moudon, 1254 (Rc. Moudon, 46). Chanoine de Lausanne, 1275 (id.),1282 (MDR, V, 62).
Le lundi après l’Epiphanie, 1254, l’évêque de Lausanne Jean amodia pour dix livres le personat de l’église de Moudon à Pierre fils de Girod de Lasernia, clerc, curé de Moudon (Rc. Moudon, 46). L’acte porte cette curieuse disposition que, l’amodiation ayant été faite pour douze ans, si Pierre mourait avant la fin du contrat, son père en reprendrait les charges.
En 1333, paraît un Jean Lucens de Lasernia. bourgeois de Moudon (Arch. Loys).
de Laubegg, Pierre, voir de Labeca.
de Lausanne, Guillaume Mercier, de Fribourg, dit de L.
Professeur de médecine à l’Université de Paris, 1331 et 1339 (Cart. U. P., II, 924, 1029). Bénéficiaire de l’église de Courrellis (Corcelles ?) au diocèse de Lausanne, il reçoit du pape le 21 février 1335 un canonicat avec expectative de la prébende dans l’église de Lausanne (Reg. Benoît, XII, 599). Chanoine de Sens, 1342 (Reg. Clément, VI, 156).
Il paraît être différent de Guillaume Duclaux, dit de Lausanne, maître es arts, clerc en 1335 (Reg. Benoît, XII, 1329), chapelain d’Annibal, évêque de Tusculum, chanoine de Laon, nommé chanoine de Besançon le 17 mars 1341 (Reg. Benoît XII, 8481) et qui est aussi chanoine de Lausanne en 1347 (Rc. Morges, 167). Cf. plus haut, p. 316.de Lausanne, Rodolphe de Saint-Prex, dit de L.
Chapelain de Saint-Symphorien à Reims, nommé chanoine de Reims le 22 septembre 1337 (Reg. Benoît XII, 4326).de Lausanne Girard (voir Grandson).
de Lavigny, Pierre, des nobles de Lavigny près d’Etoy.
Chanoine de Lausanne et de Maurienne, 1432 (Rc. Lanus., 2630). /370/
Maître de fabrique, 1432-1435 (Dupraz, Cathédrale, 113, et Rc. Vevey, 262). Doyen de Valère, 1436-1438 (ACV, Nouv. titres, 1426 et 11362). Curé de Corbières, 1415-1439 (Apollinaire, Dictionnaire, IV, 317). Curé de Cudrefin à sa mort en 1452 (ACV, Minut. Arthod, 70, 110, et Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 28). Primicier de l’hôpital Notre-Dame le 30 octobre 1451 (AVL, Poncer, hôpital, traités, 52). Teste le 22 août 1450 (ACV, Nouv. titres, 11426) en faveur de ses frères Etienne et Othonin. Mort le 4 mars (Nec. Laus., 117) 1452 (Min. Arthod, 70, 110, et Inv. bleu, I, 47).
Il était en outre bénéficiaire dans l’église de Moudon, 1438-1451 (ACV, Inv. Cerjat). Il siégeait le 13 juin 1443 en tête du chapitre de Maurienne avec son frère Antoine et son neveu Antoine (Chartes de Maurienne, 253) que l’on retrouve chapelains à Moudon.
de Laya, François.
Chanoine, 1378 (Inv. bleu, II, 45). Le même que François de Déreia ?
de Layens, André, clerc du diocèse d’Amiens.
Chapelain à la Cathédrale, prête serment le 30 septembre 1464 (Livre rouge, 194), pourvu par le pape de la prébende et du canonicat vacants en 1479 par la mort d’Eustache de Saluces, mais non agréé par le chapitre qui lui préféra Jean de Thoissy (Man. cap. Frib., 243, et Thoissy). Curé de Vionnaz, vivant encore en 1509 (Inv. vert, YY).
Lefranc, Laurent.
Chanoine, 1441 (Liste Gaudard), 1442 (Min. du Flon, 241), 1444 (AVL, comptes, D, 312).
Lefranc, Martin, Dr en droit.
Né dans le comté d’Aumale en Normandie vers 1410, étudie à Paris où il a pour maître Thomas de Courcelles, fameux par le rôle qu’il joua dans le procès de Jeanne d’Arc. Assiste en 1435 à la signature de la paix d’Arras. Est au concile de Bâle en 1436. Secrétaire de Félix V, protonotaire apostolique et maître des requêtes du duc de Savoie. Curé de Saint-Gervais à Genève, 1453 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 20).
Nommé par Félix V chanoine de Lausanne le 6 mai 1443, élu le 24 septembre 1443, il prête serment le 29 (Livre rouge, 235). /371/ Chanoine de Turin, 1444, et de Genève, 1447; légat apostolique en Bourgogne, 1447; signe la renonciation de Félix V à la tiare le 7 avril 1449. Abbé de Novalaise en Piémont, 1459.
Le chapitre de Lausanne le prive des revenus de la prébende d’Essertines à cause de ses absences, le 25 février 1461 (Man. cap. Frib.. 65). Mort à Rome en octobre 1461. Son testament, rédigé à Lausanne par Guillaume Fabri, curé de Saint-Laurent, est lu au chapitre le 8 novembre (id., 70).
Martin Le Franc, écrivain prolixe, est l’auteur du Champion des dames, de l’Estrif de fortune et de vertu; il a traduit pour la Bible de Jean Servion un des prologues de saint Jérôme.
Cf. Piaget, Arthur, Martin le Franc, 1888; Piaget, Moyen âge, 1893.
de Lenthonay, Jean, licencié en droit.
Collecteur général des droits de la chambre apostolique dans les provinces de Lyon, Vienne, Besançon et Tarentaise, 1415 (ACV, Nouv. titres, 7511) et 1429 (MDR, XXXVIII, 2804). Official et chanoine de Genève, 1418-1420 (MDR, XXXVIII, 2682, 2703). Sacristain de Genève, 1429 (id., 2804).
Chanoine de Lausanne, 1421 (AVL, Inv. Millioud). Prébendaire de Crissier, 1431 (Rc. Laus., 2626). Chanoine de Lausanne et ambassadeur du duc de Savoie, au concile de Bâle, 1433 (Concilium Basiliense, II, 458).
* Lerdradus.
Prêtre, 856 (C. Laus., 203).
de Lestrade, Pierre.
Chanoine (?), 1350 (Inv. rouge, 85). Faute de lecture pour Pierre de la Sarraz (Inv. bleu, I, 9).
Libon.
Evêque ordonné en 927, mort en 932 (C. Laus., 9, 35). Le décret royal qui confirme son élection (C. Laus., 56, 57) parle de l’église de Lausanne privée de son pasteur et accablée de tribulations. Le prédécesseur de Libon, Boson, n’avait pas seulement été capturé par des ennemis, mais le roi lui-même lui avait pris une partie des biens de l’église (voir Boson). /372/
Libon paraît être parent de Christine qui, en 943, donna au chapitre, pour le repos de l’âme du défunt évêque, des biens à Chailly (C. Laus., 98). Cet acte est du vendredi V des kalendes de mai, 6e année du roi Conrad. Le vendredi n’est le 27 avril qu’en 949, qui est la 12e du roi Conrad. Il est plus probable qu’il faut mettre IV des calendes de mai, qui est bien un vendredi en 943.
* Liefredus, Liefred, Liefroit.
Chanoine au XIIe siècle. Mort le 30 août (C. Laus., 251, 653).
de Lignerolles, Girard, d’une famille de bourgeois de Lausanne.
Chanoine, 1314 (Inv. bleu, I, 50), 1318 (Rc. Laus., 1283). Maître de fabrique, 1316 (Rc. Laus., 1278). Mort, 15 janvier (Nec. Laus., 99) avant 1327 (Inv. bleu, II, 71).
de Lisiac, Jean, licencié en droit.
Vicaire-général de l’évêque Godefroi de Vairols, 1343 (MDR, VII, 44), 1348 (Rc. Oron, 165).
Liverand, voir Lurand.
Löblin, Louis, maître es arts, de Wells en Argovie.
Doyen de Berne, 1504 (Apollinaire, Dictionnaire, IV, 453). Fut mêlé en 1508 à l’affaire de Jetzer et des Dominicains de Berne (Schmitt, Histoire du diocèse, II, 249). Installé curé de Chiètres le 20 août 1516 (ACV, Nouv. titres, 9468). Représentant de l’évêque à la dispute de Baden en 1536. Nommé prévôt de Soleure, 17 mars 1527; l’est encore, 28 février 1537 (Mulinen, Helvetia sacra, I, 60).
Long, Claude, clerc du diocèse de Lausanne
.Chanoine créé par Rome, le 15 mai 1471, non installé (Man. cap. Frib., 209). Echange en 1493 la cure de Pampigny contre celle de Villar-Mendraz (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 229).
de Lora, Uldric.
Chanoine vers 1150 (C. Laus., 505).
D’une famille noble de Lausanne, possessionnée à Saint-Laurent, à Mornex, etc. (C. Laus., 434, 476).
de Lornay, Pierre, licencié en droit, fils de Jean II de Lornay, chevalier, seigneur de Bonatrait, des nobles de Menthon. /373/
Chanoine de Lausanne le 22 janvier 1396 (Livre rouge, 128, 133). Chanoine de Genève, 1407 (Mercier, Chapitre de Genève, 195). Devient le 9 mars 1409 chanoine de Lyon par permutation avec Jean d’Arenthon auquel il cède le doyenné de Vullionnex (Com. de M. Beyssac; Foras, Armorial, III, 454). Camérier de Lyon en remplacement de B. de Bochaille, 1416 (Beyssac, Les prévôts de Fourvière, 182), résigne en 1433. Fait en 1426 un legs de 20 livres à l’église de Lausanne (Nec. Laus., 105). Vivant en 1428 à Genève où il mourut (Obit. Genève, 250). Résigne son canonicat à Lyon le 15 mai 1439 (M. Beyssac). Obit le 24 octobre (Obit. Genève, 250).
de Lornay, Pierre.
Chanoine de Genève créé par Rome; chanoine de Lausanne, 1465, non installé (Man. cap. Frib., 105). Peut-être le même que Jean, chanoine de Genève en 1507, fils de Pierre, seigneur de Bonatrait, et petit-neveu du précédent (Foras, Armorial, III, 454).
Lottier, Denys.
Chanoine créé par Rome, écarté en 1470 et 1471 (Man. cap. Frib., 175, 208).
Louis.
Chanoine, 1126 (MDR, I, 173), voir Grandson.
Louis, Magister.
Diacre, écolâtre de Lausanne, 1218 (C. Laus., 292), 1220 (id., 474), 1240 (id., 61).
Louis.
Ludovicus est le nom de l’auteur de la « Chronique de Moudon » ou « Descendance des evesques de Lausanne, de leurs faictz et gestes », dont une copie de la première moitié du XVIe siècle existe aux ACV (Rc. Laus., 2825) et a été publiée par M. l’abbé Gremaud dans le Mémorial de Fribourg, III, 337. M. de Montet, Dictionnaire, II, 84, croit qu’il était chanoine de Lausanne, mais on ne sait avec quel Louis identifier ce personnage qui, d’après Ruchat, aurait terminé sa chronique en 1533. Il est d’ailleurs plus probable que l’auteur de la chronique écrivait au moment de la mort de Guillaume de Varax en 1469, et que l’adjonction jusqu’à Sébastien de Montfalcon est d’une autre main; il est à remarquer que cet auteur, ou plutôt /374/ son continuateur, ignore l’épiscopat de Julien de la Rovère (1472-1476).
Serions-nous peut-être en présence de Louis Daux, clerc et notaire du chapitre dans la seconde moitié du XVe siècle ?
de Lubeca, Pierre, ou de Laubegg.
Chanoine, 1352, à la cour d’Avignon (Livre rouge, 54), à 1384 (Livre rouge, 97). Doyen d’Avenches, 1351 (Annales d’Estavayer, 122) à sa mort, le 4 novembre 1385 (AVL, Min. G. Daux, 103 et 111). Maître de fabrique, 1365 (Inv. bleu, I, 70) à 1369 (Livre rouge, 117) et 1374-1379 (Liste Gaudard). Mort le 14 novembre 1385 (AVL, Min. G. Daux, 102, et Nec. Laus., 208).
de Lucinge, Gothfred ou Godefroy, fils d’Etienne de Lucinge, chevalier, neveu de François, sénéchal de Lausanne.
Chanoine, 1318 (ACV, Nouv. titres, 4812, et Rc. Laus., 1283). Cellérier, 1326 à 1329 (Rc. Laus., 232, 1321, et Nouv. titres, 3833) et 1344 (Rc. Yverdon, 31). Nommé chantre le 29 novembre 1331 (Nouv. titres, 1393, voir plus haut, p. 199). Recteur de l’église de Lucinge au diocèse de Genève, 1324 (Inv. bleu, I, 20). Vivant, 1348 (Rc. Laus., 269). Mort avant le 30 mars 1350 (Inv. bleu, I, 58).
C’est lui qui en 1327 rédigea le pouillé qui ouvre le Livre rouge du chapitre. Le 19 février 1344 (MDR, VII, 135), il renouvela avec le comte de Savoie l’acte d’association pour la juridiction temporelle de l’Evêché. Prête hommage à l’évêque pour la chantrerie le 10 juin 1340 (ACV, Min. Miribel).
Juge délégué du Saint-Siège avec Pierre d’Illens, il excommunia le 13 juillet 1345 Pierre du Châtelard en conflit avec le chapitre de Sion (MDR, XXXII, 1886, et Duc, Eglise d’Aoste, III, 419).
de Lucinge, Robert, bachelier en droit, fils de Pierre III, seigneur de Lucinge.
Chanoine créé par Rome, 1465, non installé (Man. cap. Frib., 103). Est élu et installé le 17 octobre 1472, en remplacement d’Henri d’Ecublens (id., 230). Chanoine de Verceil et curé de Saint-Etienne de Dingy (Foras, Armorial, III, 337).
* Ludelaicus.
Chanoine, 902 (C. Laus., 83). /375/
de Lully, Jean.
Chanoine, 1395 (Rc. Morges, 81), 1418 (Man. cap. Frib., 9).
de Lulyn, Jean.
Official de Lausanne, 1375 (Inv. bleu, I, 79).
Luquin, Jean.
Chanoine, 1444 (AVL, comptes, D, 312), mort le 7 août (Nec. Laus., 169), 1457 (Man. cap. Frib., 42).
Lurand ou Liverand.
Chanoine et doyen, 1127 (MDR, XIX, 556) et 1155 (MDR, I, Rectorat, 182).
de Lutry, François, frère de Jean, mayor de Lutry, oncle du chanoine Joffred de Grandmont.
Chanoine, 1339 (ACV, Nouv. titres, 1440). Sacristain et juge des marguillers en l’absence du trésorier, 1351 (ACV, Nouv. titres, 10548). N’est plus sacristain en 1353 (voir Voerons). Châtelain de Dommartin, 1355 (Livre rouge, 60). Teste le 23 septembre 1360, codicile du 10 juin 1361, en faveur de l’hôpital de Notre-Dame (Rc. Laus., 1449). Mort le 27 novembre (Nec. Laus., 190).
de Lutry, François Mayor, Dr et professeur es lois.
François Mayor de Lutry appartenait à la branche des Mayor possessionnée à Avenches. Le 7 juin 1517, il agit comme procureur de son frère n. Pierre de Lutry, alias Mayor, dans l’institution d’un chapelain à Avenches (ACV, Min. Thowacii, 69) et ce même Pierre est qualifié en 1510-1511 : « n. Pierre Mayor de Lutry d’Avenches » et « Pierre Mayor alias de Lutry d’Avenches » (id., 107, 115). Il devait être par conséquent le François Mayor, fils de Nicod, qui fut, le 6 mai 1494, institué héritier de son oncle le chanoine Guillaume Mayor, curé d’Avenches (Reymond, Anciennes églises d’Avenches, 32). François de Lutry était en outre neveu du chanoine François de Colombier et cousin du chanoine Claude d’Estavayer, lequel, en 1506, fut tenu de lui servir une rente sur les revenus de l’abbaye d’Hautecombe (Revue historique vaudoise, 1910, 319).
François de Lutry fut nommé chanoine de Lausanne le 18 septembre 1507 (Man. cap. Laus., 44), sous-chantre le 2 avril 1511 (id., 95), doyen de Valère, 1515 (id., 185), procureur fiscal du chapitre, /376/ 1515 (id, 181), sacristain à la mort de Michel de Saint-Cierges en 1524 (voir Saint-Cierges). Il est encore qualifié de sous-chantre et sacristain le 30 mars 1529 (Livre rouge, 255). Le 11 avril 1530, il est encore simple chanoine (ACV, Procurations, 19), mais les comptes de la même année indiquent que les chanoines lui firent gracieusement don de la chape qu’il devait payer à son installation comme prévôt de Lausanne (Rc. Laus., 3353).
Vicaire général de l’évêque Sébastien de Montfalcon dès 1521 (ACV, Min. de Neschel, 133, et Martignier et de Crousaz, Dictionnaire, 164). Vicaire de Claude d’Estavayer, abbé du lac de Joux en 1521 (MDR, I, Annales, 106). Protonotaire apostolique, 1521 (Inv. bleu, I, 187). Chanoine de Berne, 1521 (Inv. rouge, 214) et de Fribourg, nommé le 12 avril 1520 (Apollinaire, Dictionnaire, VI, 330). Professeur en lois, 1517 (Min. Thowacii, 69).
Recteur de la chapelle Saint-André à Avenches, 1493; chapelain de Saint-Symphorien, 1512 (Reymond, Anciennes églises d’Avenches, 33); il fut nommé curé d’Avenches avant 1522 (id., et Rc. Avenches, 83, 183) et après 1517 (Min. Thowacii, 69). Le 14 mars 1531, l’évêque écrit aux bourgeois d’Avenches pour les louer de s’être conduits en vrais chrétiens et catholiques : « Monsieur le cure et moy vous envoyons un venerable docteur pour vous dire et prescher ce qu’est salutayre et prouffitable » (Herminjard, Correspondance, II, 322).
Curé de Ressudens, 1532 (Apollinaire, Dictionnaire, IV, 473) et 1536 (Rc. Laus., 3317). Curé de la Sainte-Croix à Lausanne, 1523 (Min. de Neschel, 122) et 1536 (Rc. Laus., 3311). Prieur commandataire de Montpreveyres, 1521 (Min. de Neschel, 133) et 1525 (Martignier et de Crousaz, Dictionnaire, 624).
Membre de l’assemblée des Trois Etats de Lausanne, 1518 (MDR, VII, 692). Prête hommage à l’évêque pour la charge de doyen d’Outre-Venoge, 1533 (Rc. Laus., 2723). Le tapis rouge dont il est question dans cet acte (Dupraz, Cathédrale, 426) est celui qui recouvre le devant de la stalle du prévôt, comme on le voit à Aoste.
Le 6 avril 1536, le gouvernement bernois maintient le vicaire de Lausanne (Probst von Losanna) dans ses fonctions (Herminjard, Correspondance, IV, 27). Le lundi 20 novembre 1536, le prévôt François de Lutry, avec le cellérier François de Vernets, les chanoines /377/ Amblard de Gerbais, Pierre Favre, Louis Brunet, Joffred de Faverge, Rodolphe Bouvier et Claude de Confignon acensent, au nom de chapitre, une vigne à Lonay (Rc. Laus., 3314).
Le 24 mai 1544, François de Lutry est à Fribourg (ACV, Rec. Thowacii pour la prévôté, 88). Le 6 mars 1545, comme vicaire général de l’évêque, il autorise la fondation d’une chapelle à Mont-bovon (MDR, XXIII, 870). Il meurt peu après.
de Lutry, Guillaume, Maître, jurisconsulte, fils de Richard de Lutry, donzel.
Curé de Granges, 1311 (ACV, Nouv. titres, 8429), ne l’est plus en 1319 (Rc. Laus., 1287). Chanoine prébendier de Granges, 1334 (Rc. Moudon, 52). Curé d’Yverdon, 1319 (Rc. Laus., 2606), ne l’est plus en 1330 (id.). Sous-collecteur des annates, 1327 (Kirsch, Rev. hist. eccl., 1908, 108).
Official de Lausanne, 1316 (MDR. XXXVI, 409-412), 1330 (Rc. Avenches, 4). Doyen de Neuchâtel, 1321 (AVL, Poncer, Montheron, II, 52, 65), 1339 (Rc. Laus., 1549, et Nouv. titres, 1440).
Chanoine de Lausanne, 1325 (Reg. fiefs nobles, 13). Sacristain, 1336 (Rc. Laus., 751), 1338 (Matile, Monuments, I, 424).
Teste le 9 juin 1333 (Rc. Laus., 1329; Inv. bleu, II, 71). Fonde dans la Cathédrale l’autel Saint-Léger. Mort le 7 février 1339 (Nec. Laus., 108; Rc. Laus., 1549).
additions et corrections, p. 485:
Le pape lui confère le 11 juin 1323 un canonicat à Lausanne, quoiqu’il soit déjà pourvu du doyenné de Neuchâtel (Lettres communes de Jean XXII, 17684).
de Lutry, Jean.
Vicaire général (?), 1343 (Matile, Monuments, II, p. 1176). Erreur pour Jean de Lisiac.
de Lutry, Pierre.
Chanoine (?), 1382 (Arch. Evêché, 64). Erreur pour Pierre de Lubeca.
de Madelbertis, (et non Maldebertis) Gilles, neveu de l’évêque de Crémone du même nom.
Chanoine de Lausanne, 1316 (Lettres communes de Jean XXII, 618), chanoine de Sisteron et chantre de Crémone, 1330 (id., 7247), prévôt de l’église d’Acqui nommé le 22 mai 1338 (Reg. Benoît, XII, 1338), candidat à l’évêché de Mantoue, 1338 (id., 5287); attaché à la cour de Rome, le pape lui accorde le 22 janvier 1337 permission de recevoir les fruits de la prébende de Lausanne (id., 4676, 7352). Cf. plus haut, p. 308. /378/
additions et corrections, p. 485:
Fut prévôt d’Aix (et non d’Acqui) de 1338 à 1341.
de Maglans, Antoine, Maître.
Le 9 octobre 1432, Antoine de Maglans, « maître en médecine, chanoine de Lausanne », signe le testament de l’archevêque de Tarentaise Jean de Bertrand (Arch. Turin, Protocoles ducaux, 2e série, t. 94, p. 61). Le 12 mars 1431/2, l’évêque de Lausanne Guillaume de Challant lègue cent florins aux deux filles de Me Antoine de Maglans, chanoine de Lausanne lesquelles sont encore à marier, cela en augmentation de leur dot (Rc. Laus., 2629).
Cette dernière mention trouve son explication au Nec. Laus., 193, 194. On y voit qu’Antoine avait été marié, que de son épouse Catherine il avait eu deux fils, le chanoine Jean qui suit et Me Barthélemy de Maglans, et les deux filles susdites. Il paraît que, devenu veuf, il entra dans les ordres et devint chanoine de Lausanne. Mort le 6 octobre (id.), 1444 (AVL, comptes, D, 312).
de Maglans, Jean, Dr en droit, fils d’Antoine, oncle de Jeannot de Maglans et d’Otton de Ratis, tous chanoines.
Chanoine de Lausanne, 1424 (Man. cap. Frib., 13). Chanoine de Genève, 1425 (Mercier, Chapitre de Genève, 195). Chanoine de Verceil, 1452 (Arch. Yverdon).
Chapelain du pape Félix V (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 122). Curé de Morrens, 1431 (MDR, XII, Rép. Montheron, 258). Curé d’Yverdon de 1441 (ACV, Actes Saluces, 137) à sa mort. Recteur de la chapelle Notre-Dame à Saint-Prex, résigne en 1470 (Man. cap. Frib., 175).
Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal, 1462 (voir plus haut, p. 46). Mort le 19 juillet 1471 (Man. cap. Frib., 207). Le Manuale le qualifie de vénérable et éminent docteur en droits. Le chapitre chargea le cellérier Jean Pordolliet de lui faire des funérailles honorables. Le cellérier devra livrer à chaque chanoine assistant à la sépulture deux sols, à chaque prêtre un sol et à chaque enfant de la maîtrise des Innocents six deniers. L’offrande sera de trois pains, de trois chandelles et de trois pots de vin, le premier et le dernier jour, et, les autres jours, de deux pains et de deux pots de vin. Il y aura douze torches ou flambeaux (id.).
de Maglans, Jeannot, neveu du précédent, fils de Me Barthélemy.
Chanoine avec son oncle dès 1445 (ACV, Poncer, Menthon, 86, /379/ et chapitre, 1). Maître de fabrique (MDR,VII, 545) et 1462 (Poncer, bulles, 60). Mort le 22 septembre 1467 (Man. cap. Frib., 118).
Magnère, Meinarius.
Chanoine, 902, 906 (C. Laus. 84, 97).
Magnère.
Evêque de Lausanne ordonné, 947 ou 948 (C. Laus., 9, 35, et Annales de Flavigny). Témoin le 15 août 949 d’une concession faite par l’archevêque de Lyon à l’abbaye de Savigny (C. Savigny, 38). Donne à l’église de Lausanne des biens à Ecublens, Denges et Tolochenaz, 961 (C. Laus., 94-96). Mort en 968 (C. Laus., 9, 35).
La donation de Magnère est du dimanche III des nones de février, 27e année du roi Conrad. L’indication du jour se rapporte aux années 961 ou 967, celle du règne se rapporte à 964. Il nous paraît plus facile de corriger l’année du règne, XXIIII au lieu de XXVII.
de Magnier, Pierre.
Curé de Saint-Germain à Genève, chanoine de Genève dès 1414, chanoine de Lausanne (pas de date indiquée), prévôt de Saint-André de Grenoble, testa le 19 juin 1421 et mourut le 25 juillet (Obit, Genève, 292, au 29 décembre).
Il est peut-être le même que Pierre Mugnier, auquel se rattache le souvenir suivant. Le 24 octobre 1448, le chapitre de Lausanne apprit qu’un terrible événement venait de survenir à Annecy. Le feu avait détruit la ville entière, avec toutes ses maisons, ses édifices, les biens meubles des bourgeois et habitants. La moitié de l’église collégiale de la B. Marielete d’Annecy avait été consumée avec tous les livres, cahiers, amicts et vêtements ecclésiastiques, ainsi que les cloches. Emu d’une si grande infortune, le chapitre de Lausanne décida d’envoyer à l’église d’Annecy une certaine chape de soie, ornée de brocart d’or, qui avait été donnée par feu Pierre Mugnier, autrefois chanoine de Lausanne (Livre rouge, 155).
Maître, Poncet, de Vullierens.
On lit au chapitre le 16 septembre 1471 des lettres d’expectative en sa faveur (Man. cap. Frib., 228).
* Manasseus.
Prêtre, 961 (C. Laus., 96, voir Magnère). /380/
Marchand, Etienne, frère de Jaques Marchand, bourgeois d’Aubonne, Dr en droits.
Doyen d’Outre-Venoge, 1313 (Matile, Monuments, I, 336), et chanoine de Lausanne, 1313 (Rc. Laus., 96; cf. Lettres communes de Jean XXII, 2178). Teste le 21 août 1340 (Rc. Laus., 1361). Mort le lendemain (Obit. Genève, 187; cf. Nec. Laus., 171) au 13 août. L’office de doyen est incorporé après sa mort à la prévôté le 1er septembre 1340 (Rc. Laus., 2723).
Par son testament, Etienne Marchand donne au chapitre de Lausanne la dîme de Saint-Germain; à la chapelle de la Vierge dans la Cathédrale son grand psautier. Il fait des legs aux églises de son décanat, aux hôpitaux de Morges, Notre-Dame et Saint-Jean à Lausanne, Sainte-Marie de Genève et du Saint-Esprit à Aubonne, aux maladreries d’Aubonne, Reytz (?), Cossonay, Clarmont s/Morges, Saint-Prex, Gimel, Versoix et Nyon, ainsi qu’aux confréries du Saint-Esprit et de Saint-Nicolas, et à la confrérie des cordonniers d’Aubonne. Il fonde une messe hebdomadaire à l’autel Sainte-Catherine dans la Cathédrale.
Marchand, Jean.
Nommé chanoine en 1463, il finit son stage le 23 janvier 1466 étant malade, et meurt le 13 février suivant (Man. cap. Frib., 97). Il avait testé le 18 janvier 1465 (ACV, Min. L. Daux, 419), se qualifiant prévôt de Saint-Gaulgence (en Normandie) et chanoine de Lausanne. Il instituait D. Jean Champion, chapelain de la Cathédrale, héritier de ses biens tant à Cambrai qu’en France et en Normandie.
de Margincel, Benoît.
Chanoine de Lausanne, 1154 (MDG, II, 2e partie, 13, et MDR, XXIX, 137, voir Filly).
de Marsilliez, Jean, ou de Marcilly.
Chapelain de la Cathédrale et cellérier du chapitre en 1536, il demeura à Lausanne où il mourut en 1547 (Arch. famille de Loys); 1528, amodiateur du prieuré de Lutry (id., 3018).
* Marinus.
Chanoine, 902 (C. Laus., 84).
Marius, saint Maire, d’une famille noble du pays d’Autun. /381/
Né vers 530, évêque dès mai 574, meurt le 31 décembre 594 à Lausanne, inhumé dans l’église Saint-Thyrse (C. Laus., 29-32, 74). Qualifié d’évêque d’Avenches dans les copies d’actes du concile de Mâcon de 585 où il assista (Maasen, Concilia, 184). Auteur d’une Chronique allant jusqu’en 585 (Mon. Ger. Hist. Auct. Ant., XI, 227).
Etudes récentes : Besson, Recherches sur les évêchés de Genève, Lausanne, Sion, où l’on trouvera une bibliographie complète. — Reymond, Les fondations de Saint-Maire.
de Marly, Pierre.
Chanoine, 1215 (C. Laus., 441; C. Hautcrêt, 53).
Martin, Jean, fils d’Aymon Martin, chevalier.
Pourvu le 18 novembre 1385, ensuite de lettres apostoliques, du canonicat vacant par la mort de Pierre de Lubeca (AVL, Min. G. Daux, 111). Obit, 3 décembre (Nec. Laus., 214).
additions et corrections, p. 485:
En 1410, il est chanoine de Lausanne et de Genève, curé de Begnins, familier du cardinal d’Ostie (Inv. Bleu, I, et Obit. Genève). En 1416, il est délégué du chapitre de Lausanne au concile de Constance (Arch. Dupraz, curé).
de Mascinasco, Georges, des comtes de Valpergue, protonotaire apostolique.
Prévôt de Lausanne, installé par procureur le 26 novembre 1482 (Man. cap. Frib., 259), prête serment au chapitre le lundi 3 janvier 1484/5 (id., 274). Est remplacé le 18 mars 1486 (id., 288) par André de Provanes.
Mastin, Borcard, bourgeois de Lausanne, frère d’Humbert Mastin.
Clerc à Lausanne, 1238 (C. Laus., 193). Chanoine, 1253 (ACV, Nouv. titres, 4090). Curé de Colombier s/Morges, 1255 (Rec. Chap., 25). Cellérier, 1256 (Rec. Chap., 11). Doyen d’Avenches, 1276 (Rc. Laus., 98), 1290 (Inv. bleu, I, 50). Collecteur de la dîme pour la Terre-Sainte, 1276-1284 (Rc. Laus., 98, 104, et Inv. vert, 117). Teste le 5 avril 1289 (Inv. vert, 4), codicille du 7 juillet 1290 (Inv. bleu, I, 50). Mort le 28 août (Nec. Laus., 177).
Dans son testament, il fait de très nombreux legs aux églises, couvents, hôpitaux du pays. Il lègue en particulier aux F. Prêcheurs de Lausanne 10 livres pour faire une infirmerie. A l’abbaye de Cîteaux il donne vingt livres parisiennes, à l’abbaye de Saint-Maurice six livres viennoises pour l’achat d’un cens de trois sols mauriçois, à l’abbaye de Bonmont dix livres dont la rente servira à faire /382/ l’aumône aux pauvres à la porte du couvent. Il donne à son neveu Borcard de Saint-Laurent « decretum meum et décretales meo ». Il institue ses petits neveux Borcard, Jean et Girard Mastin héritiers à charge de donner à chaque anniversaire une presbytérée (repas) aux curés de la Sainte-Croix, de Saint-Pierre et de Saint-Etienne, à leurs clercs et au marguiller du premier, et de distribuer aux pauvres une coupe de pois ou une coupe de froment en pain.
Le personat de l’église de Colombier fut cédé, le 23 mars 1256, par l’évêque de Lausanne à l’abbaye de Bonmont, duquel Borcard déclara le tenir le 26 juin 1268; il rapportait 16 sols de cens (Inv. vert, N).
Nous ne pensons pas qu’on puisse identifier Borcard Mastin avec Borcard de Lausanne, chanoine de Genève, qui assiste le 13 janvier 1290 l’évêque de Genève dans l’excommunication que celui-ci prononça contre sa cité (Reg. genevois, 1305).
de Maubert-Fontaine, Jaques, fils d’Hugonin de Maubert-Fontaine, bailli de Lausanne.
Clerc du chœur, prête serment le 24 décembre 1404 (Livre rouge, 136). Chanoine, 1418 (Man. cap. Frib., 9), 1427 (Rc. Laus., 2607, 2383).
Il avait un frère, qui prêta serment comme clerc du chœur le 7 septembre 1424 (Livre rouge, 153).
Mayor de Lutry, François et Guillaume, voir Lutry.
Mayor, Guillaume, d’Avenches, fils de n. Pierre Mayor.
Chanoine de Lausanne, installé le 10 novembre 1461 et le 30 avril 1462 sur le vu de lettres apostoliques (Man. cap. Frib., 70 et 74). Cellérier, 1468/9 (Comptes G. Mayor et Man. cap. Frib., 130). Maître de fabrique de 1478 à 1493 (id.). Négociateur pour la ville de Lausanne pendant la guerre de Bourgogne, 1476 (MDR, XXVIII, 314). Membre du Conseil de Lausanne, 1481 (MDR, XXXV, 208-212). Curé d’Avenches, 1476 (Reymond, Anciennes églises d’Avenches, 32). Curé de Bellerive, 1480 (Comptes G. Mayor). Teste le 6 mai 1494 (ACV, Nouv. titres, 3816). Vivant encore le 3 juillet 1495 (Nouv. titres, 15133).
L’hôpital de Fribourg possède les comptes du maître de la fabrique dès 1468; ils sont rédigés principalement par lui. /383/
Mayor, Rodolphe, fils de Louis, mayor de Lausanne
.Chanoine et cellérier, 1274 (Rec. cap., 69, 70). Mort le 23 août (Nec. Laus., 175).
Mayor, Jaques.
Chanoine, 1429 (Inv. vert, U).
Méjan, Pierre.
Chanoine, 1353 (Livre rouge, 54), 1365 (Rev. hist. eccl., 1907, 33).
Megève, Humbert Megeva.
Clerc du chœur, prête serment le 13 août 1422 (Livre rouge, 137). Chanoine, 1438 (Gremaud, Bulle, 124). Curé de Saint-Laurent à Lausanne, 1438 (AVL, Inv. Millioud). Il fonde l’autel Saint-Alexis dans son église paroissiale (Rec. Laus., 2900). Maître de fabrique, 1441-1443 (Dupraz, Cathédrale, 113). Vicaire-général de l’évêque, 1462 (Man. cap. Frib., 80) et 1466 (AVL, Poncer, Saint-Etienne, II, 25). Nommé sous-chantre le 12 novembre 1473 (Man. cap. Frib., 237). Vivant le 25 février 1474 (Man. cap. Frib., 239). Mort le 16 septembre (Nec. Laus., 186) avant 1476 (Man. cap. Frib., 240).
de Menthon, Girard, fils de Guillaume, seigneur de Menthon.
Chanoine de Lausanne, 1449 (MDR, VII, 87), 1457 (ACV, Min. Arthod, 83). Chanoine de Genève, 1449-1456 (Obit. Genève, 141). Mort en mai 1458 (Man. cap. Frib., 45).
de Menthon, Henri, fils de Rodolphe, seigneur de Menthon.
Le 15 septembre 1317, en considération de Jean, dauphin du Viennois, le pape lui accorde la provision d’un bénéfice ou dignité de 100 livres tournois dans le diocèse de Genève, quoiqu’il ait déjà reçu un canonicat avec expectative d’une prébende dans l’église de Lausanne (Lettres communes de Jean XXII, 5531).
de Menthon, Jaques, Magister.
Official de Lausanne, 1306 (Rc. Laus., 1538), 1314 (Rc. Laus., 96). Doyen d’Avenches, 1306 (id., 1538) et 27 février 1333/4 (Rép. év., 118). Official de Genève, 1320 (MDG, XVIII, 39 et 47).
Ce Menthon ne figure pas dans la généalogie publiée par Foras, Armorial, III, 417. Celui-ci a un Jaques, fils de Thomas II, seigneur de Menthon, donné à Cluny en 1271, moine, puis en 1297-1321 prieur de Talloires. /384/
de Menthonay, Guillaume, neveu du cardinal Jaques de Menthonay, clerc, bachelier en droit.
Chanoine de Besançon, 1346 (MDG, XVIII, 127). Chanoine de Genève, 1355 (id., 147). Archidiacre de Reims, familier du pape Clément VII, 1394 (Eubel, Hierarchia, I, 309). Elu le 7 août 1394 évêque de Lausanne (id.), prête serment le 21 septembre (MDR, VII, 66). Blessé par un domestique au château de Lucens, il teste le 9 juillet 1406 (Rc. Laus., 2501) et meurt le même jour (MF, III, 359).
Ce fut lui qui commença la construction du château de Saint-Maire. Il fit rédiger en 1397 le répertoire des titres de l’évêché renfermés au château d’Ouchy.
Cf. pour ses armes, Fréd.-Th. Dubois, Archives héraldiques suisses, 1904, No 2.
Mercier, Pierre, chanoine créé par Rome, présente ses lettres en 1463, non installé (Man. cap. Frib., 89).
Mercier, Guillaume, voir de Lausanne, p. 369.
de Merlingen, Rodolphe.
Doyen de Könitz, 1377 (Fontes rerum bern., IX, 1111).
de Merlen, Gui, de famille bourguignonne.
Archidiacre de Besançon, 1132 (MF, II, 356), peut-être archiprêtre de Saint-Jean de Besançon et archidiacre de Pontarlier en 1126 (id., 356, 359). Evêque de Lausanne, revêtu du pallium, 1234 (id., 360, et C. Laus., 42). Favorisa l’établissement de plusieurs couvents dans le diocèse (voir plus haut, p. 226). Confirme la fondation de l’abbaye de Fontaine-André le 24 février 1143 (Matile, Monuments, 11, et Burnet, Rev. hist. vaud., 1905, 211). Résigne peu après (C. Laus., 42). Mort le 23 juillet (C. Laus., 42). Cf. de Gingins, MF, II, 355 et s.
Métral de Rue, Amédée, voir Rue.
additions et corrections, p. 485:
Métral, Pierre, de Meyriez.
Créé le 1er septembre 1323 chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 18045).
additions et corrections, p. 485:
Meynard, Pierre.
De l’Ordre des Mineurs conventuels, professeur de théologie, évêque d’Hébron en 1532, suffragant de Lausanne (Eubel, Hierarchia, III, 224, 366).
de Michaëlis, Jean, voir Michel.
Michel, Jean, licencié en droit, fils de Jean de Michaëlis, de Verceil en Piémont.
Chanoine de Lausanne, 1448 (ACV, Min. Arthod, 37). Curé de Moudon et familier du pape Félix V, 1444 (Rc. Moudon, 160). /385/ Chanoine de Genève, 1448 (Obit. Genève, 278) et exécuteur testamentaire du cardinal Louis de la Palud. Prévôt de Verceil, chanoine de Genève et de Lausanne, clerc de la chambre apostolique le 2 mai 1454 (MDG, III, 437). Doyen de Sion, 1461 (ACV, Nouv. titres, 11483), Chancelier de Savoie, 1464 (Mon. Hist. Pat., III, 1127).
Nommé par le pape évêque de Lausanne le 3 juin 1466 (Eubel, Hierarchia, II, 192). Avait été nommé le 14 avril 1466 évêque de Mondovi, mais ne fut pas installé (id., II, 216). Mort au château de Lucens le 28 décembre 1468 (Man. cap. Frib., 137).
Miles, Jean, voir Chevalier.
Moine, Jaques, fils de Jaques Moine, notaire et bourgeois de Moudon.
Chapelain à Moudon et curé de Chapelle-Vaudanne, 1503 (Arch. Moudon, Inv. Millioud). Qualifié de doyen d’Orbe dans trois actes du 7 août 1524, 18 janvier et 20 juillet 1525 (id.). Arbitre en 1531 dans un différend entre la ville d’Yverdon et Michel Quiod, de Rances, commissaire du duc de Savoie (Arch. Yverdon). Demeure à Moudon après la Réforme. Par acte des 4 et 8 décembre 1544, il fit abandon de tous ses biens à l’hôpital Notre-Dame de Moudon, tels que l’usufruit de sa grange de la Cerjaule, le revenu de sa cure de chapelle et de ses chapellenies de Thierrens et de Saint-Bernardin de Moudon, et tous arrérages de cens. Il se réserve toutefois sa portion de la grange de Freymond et le droit de faire une chambre et un sétour dans la dite grange de la Cerjaule. L’hôpital lui fournira sa vie durant trois demi-pots de bon vin blanc par jour; chaque mois deux coupes de froment payables d’avance; chaque année un muids d’avoine payable par quartan; chaque semaine 12 sous pour sa pitance; chaque mois un char de bois; chaque année à la Saint-Martin un bichet de pois blancs et un de pois roux et un quarteron de lentilles. Il lui fournira en outre tous ses vêtements, linge et chemises. Il aura enfin la jouissance du petit poêle dessus de la maison de l’hôpital, avec la cuisine et la crotte à côté et le petit sétour dessus la grande cuisine de la dite maison. Cette donation fut acceptée par le recteur de l’hôpital et les nobles et bourgeois de Moudon, et scellée par le bailli Wolfgang d’Erlach (Arch. Moudon, Inv. Millioud). /386/
de la Molière, Rodolphe, voir de Font.
de Mollens, Jean, fils (?) de Girard, donzel de Mollens, de la maison des sires des Monts.
Doyen de Fribourg, 1360 (MDR, XXVIII, 114).
Monney, Pierre.
La Chronique de Bâle de Wurstisen, de 1580, dit à son chapitre 32 qu’un chanoine (Thumbher) de Lausanne, Petrus Monerij, de la suite du cardinal d’Arles, mourut de la peste au Concile de Bâle en 1439 (Communiqué par M. Ch. Vuillermet). Nous n’avons pas trouvé d’autre mention du personnage. En 1454, Pierre Mugney, clerc de Lausanne, est familier de l’ex-pape Félix V.
de Mont, Guillaume.
Chanoine (?) de Lausanne, et curé de Villette, 1502-1505 (Inv. rouge, 145).
Il s’agit en réalité de Guillaume de Montdragon.
des Monts, Jean, fils d’Henri, sire des Monts (s/Rolle).
Cité dans un acte de son père en faveur de l’abbaye d’Oujon en 1250 (C. Oujon, 72). Chanoine en 1267 (Inv. vert, 395). Exécuteur testamentaire de son oncle, le chanoine Rodolphe des Monts, 1269 (MDR, XXVIII, 168).
En octobre 1293, son neveu Jean Ier, sire des Monts, fait au chapitre une donation en considération des honneurs et des bénéfices que feu le chanoine Jean avait reçus de l’église de Lausanne et des bienfaits dont lui-même avait été l’objet de la part de son oncle (MDR, XXVIII, 175).
des Monts, Landri, neveu de l’évêque Landri de Durnes et frère de Louis, sire des Monts et fondateur de la chartreuse d’Oujon.
Evêque de Sion de 1206 à sa mort, le 10 avril 1237.
Quoiqu’on l’ait qualifié de chanoine de Lausanne, nous n’avons pas trouvé de pièce qui l’affirme. Le fait n’a d’ailleurs rien d’improbable.
de Mont ou des Monts, Rodolphe, fils d’Ebal, sire des Monts, oncle du chanoine Jean.
Chanoine de Lausanne, 1233 (C. Laus., 595). Doyen d’Avenches, 1249, 1250 (C. Oujon, 65, 72), ne l’est plus en 1257 (Fontes rerum bern., II, 443). /387/ Evincé comme chanoine de Saint-Martin à Londres, 1253 (Acta pontificum helvetica, 665), où il paraît avoir accompagné Pierre de Savoie. Rentré au pays, il signe le 23 août 1267 un traité entre le comte Pierre et l’évêque Henri de Genève (MDG, VII, 34). Teste le 22 mai 1269 (MDR, XXVIII, 167). Anniversaire le 25 mai (Nec. Laus., 144).
de Montagny, Gui, des dynastes de Montagny.
Chanoine, 1260 et 1275 (Rc. Laus., 57, 136). Mort le 24 novembre (Nec. Laus., 211). Teste le 18 avril 1286, se qualifie de recteur de l’église de Dunington (Lincoln), fondateur de l’autel Saint-Julien dans la Cathédrale de Lausanne (Inv. bleu, I, 57).
Un Gui de Montagny, clerc d’Othon, seigneur de Grandson, est nommé par le pape chanoine de Sion, le 26 juin 1309, alors qu’il possédait déjà une pension de 100 sols sterling sur l’hôpital Saint-Jean de Jérusalem (Reg. Clément V, 4464).
de Montbel, Guillaume, fils de Guillaume, seigneur d’Entremonts et de Montbel en Savoie.
Chanoine de Vienne en 1326 (Foras, Armorial, IV, 68). Chanoine de Turin, de Vienne et de l’église de Montfaucon (diocèse de Reims), il reçoit du pape le 25 mars 1335 un canonicat avec expectative de la prébende dans l’église de Lausanne (Reg. Benoît, XII, 674).
de Montdragon, Claude, fils de Pierre de Montdragon, seigneur de Champfleury, président de la Cour des comptes de Chambéry; neveu de Guillaume, qui suit.
Désigné comme coadjuteur de son oncle le 10 avril 1521 (Min. cap. Laus., 48). Chanoine à la mort de Guillaume, le 8 octobre 1529, mais n’accomplit son stage que de septembre à décembre 1533 (Dupraz, Cathédrale, 458). Protonotaire apostolique, prieur de Sem-sales et curé de Villette après son oncle. « Capitaine de la grillerie 1 de Chillon » en 1536 (Rc. Laus., 3317). Ne fut mis en possession de Semsales qu’en 1542 (Berthold, Hist. du canton de Fribourg, II, 200). /388/
de Montdragon, Guillaume, d’une famille de Savoie.
Prête serment au chapitre comme chanoine le 13 mai 1500 (Livre rouge, 217). Curé de Villette dès septembre 1502 (Inv. rouge, 145). Doyen de Valère, 1511-1515 (Dupraz, Cathédrale, 250). Gellérier, 1516 (Inv. bleu, I, 48). Protonotaire apostolique, 1506. Prieur de Semsales, 1516 (AVL, Poncer, Chap. 11). Mort le 8 octobre 1529 (Nec. Laus., 195, et Chronique Plantin, 7).
Besson, Mémoires, 1759, dit p. 176 que le chapitre de Lausanne avait élu en 1491 comme évêque Guillaume de Montdragon. Le Man. cap. Frib., p. 313, n’enregistre que l’élection de François de Colombier le 9 mai; le registre se termine le 28 mai sans indiquer d’autre nomination. Le pape avait déjà élu le 16 mai Aymon de Montfalcon.
Guillaume était frère de Jaques de Montdragon, frère mineur, recteur de l’hôpital de Montjoux à Vevey en 1508 (ACV, Min. Thowacii, 34).
de Montfalcon, Aymon, docteur en droit canon, fils de Guillaume de Montfalcon, seigneur de Flaccieu en Bugey, neveu du chanoine Urbain de Chevron, beau-frère et successeur de l’évêque Benoît de Montferrand.

L'évêque Aymon de Montfalcon
(Stalle de la chapelle de Saint-Maurice en la cathédrale)
Religieux, puis aumônier du monastère de Saint-Rambert en Bugey, il est qualifié dès 1473 de prieur de Douvaine (Genève), de Coyse et d’Anglefort (Belley) (ACV, Nouv. titres, 2852). Prieur de Ripaille dès 1483 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 196). Prieur de Gigny après son beau-frère (Guichenon, Hist. Bresse, III, 175). Prieur de Port-Vaiais (Schmitt, Histoire du diocèse, II, 242); il l’avait amodié en 1514 à Aymon Moquand (ACV, Non classé). Recteur de Saint-André et doyen de Ceyserieu au diocèse de Genève en 1484 (Guichenon, Hist. Bresse, II, 17, et III, 175). Fonde le 2 juin 1486 au cimetière de Douvaine une chapelle au vocable du martyr thébain Second (Mém. Acad, salésienne, III, 359). Résigne le prieuré de Douvaine en 1491 en faveur de Julien de la Rovère (Besson, Mémoires, 176) et celui de Ripaille en 1509 en faveur de son neveu Sébastien de Montfalcon.
Protonotaire apostolique et abbé de Hautcrêt. Le 12 juin 1489, le roi de France Charles VIII « à la requête de son ami et féal /389/ conseiller Aymé de Montfalcon », abbé commandataire de Hautcrêt, confirme la donation de cent soudées de sel, faite « depuis 240 ans et plus » par Jean-Louis, comte de Bourgogne et seigneur de Salins (Rc. Oron, 22, et C. Hautcrêt, 47). Résigne en 1491 (Besson, Mémoires, 176) en faveur du cardinal Jean Conti, archevêque de Cosenza (Rc. Vevey, 172 et 215). Retient l’administration du prieuré de Lutry à la mort de Philippe de Compey en 1497 (Inv. bleu, I, 128, et Inv. vert, 469) et la conserve jusqu’à sa mort.
Créé évêque de Lausanne par le pape le 16 mai 1491 (Eubel, Hierarchia, II, 192; AVL, Poncer, bulles, 2; cf. plus haut, p. 52, et Guillaume de Montdragon). Prête serment le 9 juillet 1491 (MDR, XXXV, 223). Administrateur de l’évêché de Genève du 22 mai 1497 (Eubel, II, 175) à 1510, pendant la minorité de Philippe de Savoie.
Aymon de Montfalcon avait été nommé le 11 décembre 1471 conseiller ducal à résidence continue auprès du duc Amédée VII de Savoie (ACV, Nouv. titres, 6310). Il était chargé d’affaires du roi de Chypre à la cour de Rome le 24 décembre 1473 (Guichenon, Hist. de Savoie, III, 119). Fut nommé le 1er juin 1490 maître de la chapelle du duc de Savoie avec pension de 300 florins, charge qui lui fut renouvelée le 15 novembre 1496 (Nouv. titres, 7417). Il fut à plusieurs reprises, en 1495, 1496 et 1498 notamment, ambassadeur du duc auprès des cantons suisses. En 1501, il négocia le mariage du duc Philibert avec Marguerite d’Autriche. En 1506, le duc de Savoie lui fit don de 1000 écus d’or « en reconnaissance des services rendus par lui en qualité d’ambassadeur auprès des cantons allemands et auprès du roi de France. » (Arch. Turin, Protocoles ducaux, t. 30, p. 135). Ce qui n’empêcha pas Aymon de défendre énergiquement les droits de l’évêché de Lausanne, même contre le duc. Il obtint le 2 décembre 1510 de l’empereur Maximilien les droits du vicaire impérial sur la ville et le diocèse de Lausanne.
Aymon de Montfalcon apparaît comme un évêque docte, habile, digne et pieux. Il fonda le 10 septembre 1497 le couvent des Franciscains de Morges (ACV, Min. Gruet, 52) et la même année, le 13 avril 1497, le couvent des Carmes de Sainte-Catherine de Lausanne (MDR, XXXV, 234). On le voit à plusieurs reprises attaché à la réforme des mœurs de son clergé, il fait le premier imprimer un missel, un rituel, un bréviaire et des constitutions synodales à l’usage /390/ du diocèse de Lausanne (1493 à 1509, le Missale en 1493 à Lausanne chez Jean Belot). Il reconstruisit le portail de la Cathédrale, fonda la chapelle des saints Maurice et des martyrs thébains dès 1504 (Dupraz, Cathédrale, 155, 488, 535, et, le même, Revue historique vaudoise, 1909, 135). Remania le château Saint-Maire.

L’évêque Aymon de Montfalcon
(vitrail de Curtilles)
Mort le 10 août 1517 (Man. cap. Laus., 237; Dupraz, Cathédrale, 553). Inhumé dans la Cathédrale (chapelle Saint-Maurice).
de Montfalcon, Claude, fils de Georges de Montfalcon et neveu de l’évêque Aymon.
Clerc du diocèse de Genève, nommé curé de Murist le 25 janvier 1503 (Apollinaire, Dictionnaire, VIII, 547) et curé de Grandvillard le 30 août 1503 (id., VI, 558). Etudie en 1511 la théologie à l’université de Paris (id.). Curé de Siviriez en 1523 (id., XI, 153), il amodie en 1526 sa cure au chapelain Claude Roman (ACV, Min. Thowacii, 64).
Official de Lausanne, 1520 (AVL, Registre, E, 20, qui contient sa signature), 1531 (MDR, VII, 685) et probablement encore en 1536. Installé chanoine surnuméraire sans voix au chapitre, ni stalle au chœur, ni part aux distributions, le 20 juin 1522 (ACV, Procurations, 36), il fut admis le 9 juillet 1522 comme chanoine effectif (id.). Trésorier du chapitre en octobre 1526 (ACV, Min. Thowacii, 65) et probablement depuis la résignation de Jean de Salins en 1525. L’est encore en 1536 (MDR, XXXVI, 262).
Chanoine à Annecy en 1545 (Mercier, Chapitre de Genève, 315).
D’après le P. Apollinaire (Dictionnaire, V, 135), il aurait assisté le 1er novembre 1559 à la visite de l’église d’Estavayer-le-Lac.
de Montfalcon, François, des Montfalcon en Bugey, probablement frère de Henri de M., seigneur de Flaccieu, dont un fils se nomma François.
Doyen de Maurienne à sa nomination par le pape comme évêque de Lausanne le 23 mars 1347 (Eubel, Hierarchia, I, 309). Conseiller du duc de Savoie, 1348 (MDR, VII, 136). Co-médiateur entre les villes de Berne et de Fribourg, 1350 (Rec. dipl. Frib., III, 176).
Le 7 mai 1354, François charge Gui de Prez, chanoine de Lausanne, Gui de Caulian, doyen de Ceyserieu, et d’autres, de résigner l’évêché de Lausanne en son nom en cour de Rome, dans l’espoir de /391/ devenir évêque de Maurienne (Arch. Turin, Prot. ducaux, t. 32, p. 113). Par acte du 1er juillet 1354, François déclare, qu’ayant dépensé plus de 4000 florins de ses propres deniers en faveur de l’église de Lausanne, soit pour le dégagement des châteaux de Lucens et de Glérolles hypothéqués avec leurs revenus, soit pour l’acquis d’hommages nobles, spécialement celui du château de la Roche (cf. Schmitt, Mémoires, II, 112), il constitue, du consentement du chapitre, pour son anniversaire dans la Cathédrale, une rente de 100 sols assignée sur le personat de l’église de Saint-Simphorien près Glérolles (ACV, Nouv. titres, 7696).
Mort le 28 septembre 1354 (Nec. Laus., 190, et Eubel, Hierarchia, I, 309). Le pape dispute sa succession à ses héritiers et compose moyennant versement de 1000 florins d’or par ceux-ci (Kirsch, Rev. hist. eccl., 1908, 43). — Cf. sur sa famille, Guichenon, Hist. de Bresse, III, 174).
de Montfalcon, Jaques, docteur en droit canon.
Professeur es lois, 1495 (Foras, Armorial, IV, 57). Nommé curé de Domdidier le 21 septembre 1500, ensuite de la résignation de Pierre de Montfalcon (ACV, Min. Gruet, 96); ne l’est plus en 1512 (Apollinaire, Dictionnaire, IV, 527). Il est alors curé d’Ursins et amodie le 29 mai 1512 sa cure pour 24 livres à Aymon de Mollia (ACV, Min. Thowacii, 77).
Chanoine de Lausanne en 1503 (Rc. Laus., 3114). Maître de la fabrique du 5 août 1516 (Man. cap. Laus., 204) à 1519 (id.). Vivant encore en 1526 (Rc. Laus., 3270).
Il donna au chapitre le 24 mars 1514 la maison qu’il avait acquise en 1505 du chanoine de Genève Pierre Gruet, aux escaliers du Marché à Lausanne, et qui devint après la Réforme la demeure du premier ministre.
Il était sans doute proche parent de l’évêque Aymon. En 1495, il signe le testament de Pierre de Mionnaz, qui charge l’évêque de régler ses funérailles et nomme le frère de celui-ci, Georges de Montfalcon, seigneur de Rochas, son exécuteur testamentaire (Foras, Armorial, IV, 57). L’évêque Aymon avait un frère Pierre, qui fut chanoine de Lyon, et qui est peut-être le même que le curé de Domdidier. /392/
de Montfalcon, Jean, fils de Guillaume, seigneur de Flaccieu, et frère de l’évêque Aymon.
Chanoine et trésorier de Belley, 1475 (Guichenon, Hist. Bresse, III, 175; Foras, Armorial, III, 97). Curé de Saint-Aubin (Fribourg), mort en 1485 (Inv. bleu, II, 19).
Il n’y a pas apparence qu’il ait été chanoine de Lausanne. Si nous le mentionnons ici, ainsi que le suivant, c’est pour le distinguer de Jean de Montfalcon, chantre de Lausanne et prieur de Lutry.
de Montfalcon, Jean, de Rosserin (diocèse de Belley), frère de n. François de Montfalcon et neveu par sa mère du chanoine Boniface Fabri.
Recteur de l’autel Saint-Nicolas à la Cathédrale de Lausanne, il prête serment le 8 mars 1470 (Livre rouge, 156). Paraît comme curé de Saint-Etienne à Lausanne dès 1473 (ACV, Min. H. du Flon, 300); l’est encore en 1511 (AVL, Poncer, Saint-Etienne, I, 38). Membre du Conseil de ville de Lausanne en 1492.
Il est encore qualifié de prêtre habitué de la Cathédrale en 1505 (Livre rouge, 262). Mais le 2 juillet 1509, « frère Jean de Montfalcon, de l’ordre de Saint-Benoît, prieur de Saint-Michel de Cluses ou de l’Etoile au diocèse de Turin, et curé de Saint-Etienne, » amodie la dite cure à Jean Monet, chapelain de la Cathédrale, pour trois ans, au prix de 20 florins, un muid de froment et un muid de vin (ACV, Min. Thowacii, 40).
On ignore la date de sa mort. Il est remplacé comme curé de Saint-Etienne en 1513.
de Montfalcon, Jean, Dr et professeur en droit, parent de l’évêque Aymon.
Prieur de Lutry, le 8 mars 1517/8 (Note de M. B. Dumur), et probablement depuis la mort d’Aymon, le 17 août 1517. Chanoine de Genève le 10 octobre 1518 (ACV, Nouv. titres, 940), et prévôt de 1529 à 1534 (Mercier, Chapitre de Genève, 175 et 206). Nommé chantre de la cathédrale de Lausanne le 29 août 1521 (Min. cap. Laus., 49). Curé de Morlens, 1519 (Apollinaire, Dictionnaire, XI, 265) et de Morens, 1531 (Grangier, Annales d’Estavayer, 338). Prévôt d’Annecy le 10 février 1548 (Mercier, Chapitre de Genève, 207). /393/
Cf. Chavannes, MDR, XXXVI, 219-236, et Dupraz, Cathédrale, 428.
additions et corrections, p. 485:
Se qualifiant « prieur et commandataire de Lutry, seigneur temporel de la terre et juridiction de Vionne », il constitue
le 9 août 1550 Jean Devanteri comme notaire de Vionnaz (Arch. Dupraz, curé).
de Montfalcon, Sébastien, fils de François de Montfalcon, seigneur de Pierre-Chave en Bugey, et neveu de l’évêque Aymon.
Chanoine de Lausanne en 1505 (Livre rouge, 262) et la même année étudiant à l’université de Paris (Herminjard, Correspondance, I, 329). Commendataire du prieuré de Ripaille, curé d’Albenc en Savoie (et non pas d’Albeuve) en 1509 (Schmitt, Mémoires, II, 258). Curé de Biolle en Savoie, 1513 (ACV, Rec. Thowacii, 9).

L'évêque Sébastien de Montfalcon
(Vitrail de Worb.)
Sébastien de Montfalcon paraît avoir quitté Lausanne déjà avant le 16 mars 1536 (MDR, XXXVI, 232) et n’y revint plus. On le voit encore, le 4 novembre 1544, s’adresser comme chef spirituel au Conseil de Fribourg (Schmitt, Mémoires, II, 378), auquel il écrit aussi le 29 septembre 1559 pour réclamer la restitution de Bulle (id., II, 390). Le 6 septembre 1547, le chapitre de Besançon offre le vin, le pain et l’avoine d’usage à l’évêque de Lausanne, qui vient d’arriver dans cette ville (Arch. Besançon, Man. cap., série G, 195).
Sébastien testa en 1558 (Foras, Armorial, IV, 100). Il mourut en 1560 (Pierrefleur, Mémoires, 367), probablement au château des Terreaux, à Virieu-le-Petit, au diocèse de Belley (Dupraz, Cathédrale, 419).
Son portrait se voit sur un vitrail de l’église de Saint-Saphorin de Glérolles, daté de 1536.
additions et corrections, p. 486:
Eubel, Hierarchia, III, 237, dit que Sébastien fut nommé coadjuteur de Lausanne avec droit de succession le 12 octobre 1513. Il avait alors 24 ans et il était sous-diacre. Il reçut en 1534 la commende du monastère du Lac de Joux. Claude Allardet, son successeur à l’évêché, fut nommé par le pape le 15 juillet 1560.
de Montferrand, Benoît, fils de Pierre, seigneur de Montferrand, en Bugey.
Abbé de Saint-Antoine de Vienne et prieur de Gigny, il fut nommé /394/ évêque de Coutances peu après le 5 novembre 1470 (Eubel, Hierarchia, II, 150) et fut transféré à Lausanne le 15 juillet 1476 (id., II, 192). Le chapitre de Lausanne en fut avisé le 25 août (Man. cap. Frib., 240). Benoit prêta serment le 3 avril 1477 (AVL, Corps de ville, A, 156) de respecter les franchises des bourgeois de Lausanne, mais il passa toute la durée de son épiscopat en conflit avec eux; c’est contre son gré que s’accomplit en 1480-1481 l’union des deux villes. Il fut nommé le 21 mai 1489 membre du Grand Conseil du roi de France (Schmitt, Mémoires, II, 238). Il testa le 26 avril 1491, fondant la chapelle des saints Jean-Baptiste et Antoine dans la Cathédrale (Arch. Evêché, Fribourg) et mourut le 8 mai 1491 (Man. cap. Frib., 313). On voit par un acte du 12 février 1491 qu’il était encore prieur de Gigny au moment de sa mort (ACV, Nouv. titres, 10588). Commadataire du prieuré de Lutry en 1487, 3 septembre (Fonds Dumont).
Son frère Claude de Montferrand épousa la sœur du futur évêque Aymon de Montfalcon (Guichenon, Hist. Bresse, III, 178).
de Montgelas, Jean, licencié en droit civil.
Chanoine de Sainte-Catherine (de Maurienne), il obtint provision de canonicat à Lausanne le 26 juillet 1337 (Reg. Benoît XII, 4488).
de Montherand, Jean, frère d’Etienne de Montherand, marchand à Lausanne, neveu du chanoine Jean Drouiller.
Chapelain à la Cathédrale, prête serment le 20 juillet 1426 (Livre rouge, 163). Il est alors qualifié de clerc du diocèse de Meaux. Chanoine, 1441 (Liste Gaudard), 1444 (ACV, Nouv. titres, 7667). Cellérier de 1443 (AVL, Reg. D, 312) à 1459 (id., 11470). Doyen de Valère nommé le 17 septembre 1448 (ACV, Min. Arthod, 37) à 1453 (ACV, Nouv. titres, 11438) et 1468-1470 (Man. cap. Frib., 176). Maître de la fabrique, 1458-1459 (id., 102). Sacristain après la mort d’Etienne Garnier en 1458, résigne le 25 janvier 1473 (Man. cap. Frib., 233).
Curé d’Yverdon, 1437-1439 (ACV, Rec. prieuré Lutry et Arch. Yverdon). Nommé curé de Chavornay le 4 décembre 1444 (Nouv. titres, 7667), remplacé à sa mort. Chapelain de la chapelle Saint-Maurice à Attalens, 1453 (Apollinaire, Dictionnaire, I, 86). /395/
Teste le 31 août 1476 (Nouv. titres, 1451 et 10892). Mort avant le 5 septembre suivant (Man. cap. Frib., 240).
de Montmayeur, Amédée, fils de Gaspard, seigneur de Briançon.
Evêque de Saint-Jean de Maurienne élu le 15 octobre 1410, mort le 8 octobre 1422. Transféré par le pape Jean XXIII à Lausanne le 2 janvier 1415, mais cette permutation fut sans effet (Eubel, Hierarchia, I, 346).
de Montreul, Jean, ou de Montroux.
Pourvu d’un canonicat par Pie II en 1460 (Man. cap. Frib., 56) et le 15 avril 1462 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 88). Le chapitre refusa longtemps de l’admettre lui préférant Aymon Paccot (Man. cap. Frib., 90), mais finit par le recevoir, 1465 (id., 100). Cité en 1467 (id., 115) et 1475 (Liste Gaudard). Curé de Vevey en 1463 (Rc. Vevey, 362); il était alors à la cour de Rome.
de Montreux, Jean.
Chanoine et curé de Vevey, 1325 (Inv. bleu, I, 281).
de Montreux, Thorenc, voir Craivuarens.
de Montvuagnard, Alexandre, fils d’Antelme, seigneur de Boëge, et de Jeanne de Montfalcon, sœur de l’évêque Sébastien.
Coadjuteur du chanoine Guillaume de la Chapelle en 1530 (MDR, XXXVI, 103). Chanoine à la mort de ce dernier en mai 1533 (Dupraz, Cathédrale, 460). Ne reçut pas les ordres. Epousa en 1539 Anne de Montmayeur dont il eut deux fils. Héritier universel de Sébastien de Montfalcon en 1558. Testa en 1580, mourut avant 1588 (Foras, Armorial, IV, 177).
Dirigea en 1535 une expédition contre les Lausannois (MDR, XXXVI, 160).
Morel, Arnold.
Chanoine pourvu par Rome en 1468, non installé (Man. cap. Frib., 130).
Morel, Etienne, Dr en droit, fils de Guillaume Morel et de Jeanne Musi.
Chanoine de Lyon du 9 décembre 1472 à sa mort (Com. de M. J. Beyssac). Chanoine de Besançon en 1484, résigne en 1486 (Arch. Besançon, série G, 187). Doyen de Mâcon dès avant 1484, prieur de /396/ la Boisse, abbé de Saint-Pierre (Berne) et de Sainte-Marie d’Ambronay.
Il fait présenter au chapitre de Lausanne, le 30 juillet 1484, des lettres d’expectative pour un canonicat et une prébende (Man. cap. Frib., 270). Il ne paraît pas avoir été admis.
Etienne Morel fut nommé évêque de Maurienne en remplacement du cardinal d’Estouteville et prit possession le 29 juin 1483 (Chartes de Maurienne, 303, 315). Il mourut le 24 juillet 1499 et fut inhumé dans l’église du monastère d’Ambronay (Com. de M. Beyssac).
Morel, Jean.
Chanoine, 1356 et, probablement, 1352 (ACV, Actes Saluces, 267).
de Mouxy, Pierre, d’une famille noble de Savoie.
Qualifié dans son testament le 6 octobre 1417 de chanoine de Lausanne et de Genève, doyen d’Annemasse et recteur de l’église Marie-Madeleine à Genève, écrivain et abréviateur des lettres apostoliques (Obit. Genève, 118). Anniversaire le 14 mai (id.) et le 2 décembre (Nec. Laus., 214). Mort avant 1419 (Rc. Laus., 2569). Cf. Foras, Armorial, IV, 209).
de Mozellis, Guillaume, neveu de Pierre, évêque de Squillace et administrateur de Lausanne.
Clerc, légataire de son oncle le 20 juin 1432 (Rc. Laus., 2634). Chapelain de la Cathédrale, prête serment le 19 octobre 1441 (Livre rouge, 170). Doyen de Saint-Imier, 1449 (ACV, Grosse Challet). Procureur du clergé de la Cathédrale, 1452 (Inv. rouge, 35). Curé de Gressy, 1453 (Rc. Laus., 2760) et 1458 (ACV, Nouv. titres, 6854). Institué recteur de l’autel Saint-Eustache à la Cathédrale le 18 décembre 1461 (ACV, Nouv. titres, 6859).
Le 13 novembre 1475, Guillaume de Mozellis, curé de Daillens, fut nommé vicaire-général au spirituel de Dominique de Borceriis, administrateur de l’évêché de Lausanne (ACV, Min. L. Daux, 159). Sa délégation prit fin le 18 juillet 1476 (voir de Bugnyn).
Mugnier, Pierre, voir Magnier.
Münch, Jean Dietrich, de Landskronn (Alsace).
Elu en 1394 évêque de Lausanne par le pape Grégoire XII, /397/ soutenu par les Bernois, mais non reconnu à Lausanne, où fut installé Guillaume de Menthonay (Schmitt, Mémoires, II, 137).
Etait auparavant trésorier de la cathédrale de Bâle, suffragant à Bâle et à Constance. Mort en 1405 ou 1410 (id.).
additions et corrections, p. 486:
Chantre, puis trésorier de l’église de Bâle, élu en 1394 évêque de Lausanne par le pape Grégoire XII, soutenu par les Bernois, mais non reconnu à Lausanne (Schmitt, Mémoire, II, 137), suffragant des évêques de Bâle et de Constance, consacre en 1398 l’église Saint-Martin de Bâle. Résigne en 1410 la prévôté de Saint-Ursanne. Mort le 26 avril 1410 (Trouillat, Monuments, V, 731).
Muret, Girard, dit Sanderey.
Doyen d’Avenches, 1466 (Apollinaire, Dictionnaire, III, 331), 1477 (Arch. Faoug). Recteur et vicaire d’Avenches, 1474 (Pages d’hist. aventic., 60). Curé de Cormondes, 1450 (Apollinaire, III, 354). Teste le 18 mars 1478 (Inv. bleu, I, 231).
Musard, Louis, Dr en droit.
Curé de Morens, 1468-1503 (Apollinaire, Dictionnaire, VIII, 519). Il semble que c’est à tort que cet auteur le qualifie de chanoine, car on le voit chapelain à Estavayer en 1490 (Arch. Faoug) et en 1499 (AVL, Poncer, Menthon, 42). C’était un des familiers de l’évêque Aymon de Montfalcon.
Musard, Jean, fils de Pierre Musard, bourgeois d’Estavayer et seigneur de Vuissens.
Institué chapelain de l’autel de la V. Marie à la Cathédrale le 23 juin 1505 (Man. cap. Laus., 16). Prête serment le 8 septembre (Livre rouge, 210). Nommé coadjuteur le 1er septembre 1514 (Man. cap. Laus., 152). Chanoine effectif le 25 mai 1519 (id., 294). Doyen de Saint-Imier le 5 juin 1529 (ACV, Nouv. titres, 8423). Maître de la fabrique, 1530-1533 (Rc. Laus., 3353). Doyen de Valère, 1531 (id.).
Curé de Font, 1533-1549 (Brülhardt, AHF, IX, 276). Curé de Belfaux, 1520 (Apollinaire, Dictionnaire, II, 92). Prévôt de la collégiale Saint-Nicolas, à Fribourg, nommé le 20 octobre 1539 (id., II, 92, et VI, 324), mort en 1549 (id.).
Cf. Dupraz, Cathédrale, 442-443. Le 25 août 1522, il emprunte 400 écus d’or à n. François Armbruster, bourgeois de Berne (Communication de M. Alf. d’Ammann, de Fribourg, descendant d’une sœur de Jean, mariée à son ancêtre Jean Mestraul).
de Nanto, Rod., voir Dunant.
Nantelme.
Chanoine et doyen, 1155 (MDR, I, rectorat, 182), 1161 (C. Hautcrêt, 1). /398/ L’évêque Amédée avait un doyen Nantelme pour neveu (C. Laus., 505).
Le Nantelme de 1155 et 1161 n’est pas Nantelme d’Ecublens (C. Hautcrêt, 11), mais plutôt Nantelme d’Ecuvilens.
de Nechie, Landri.
Official (?) de Lausanne en 1530 (Rc. Vevey, 346). — En réalité, Landri de Neschel, juré à la cour de l’official.
de Neuchâtel, Albert.
Chanoine, 1215 (C. Laus., 354) et 1240 (id., 72). Prévôt de Neuchâtel, 1223 (C. Laus., 505) et 1240 (Matile, Monuments, I, 114), remplacé en 1248 (id., 131).
de Neuchâtel, Berthold, fils d’Ulrich II.
Chanoine et trésorier de Lausanne, 1196 (Matile, Monuments, I, 46). Prévôt de Bâle, 1208 (id., 53). Prévôt de Neuchâtel, 1209 (id., 56). Elu évêque de Lausanne le 13 janvier 1212 (C. Laus., 46 et 425). Prend la croix le 7 juillet 1217 (id., 449). Mort le 13 juillet 1220 (id., 46, 47, 474) au moment de partir pour la croisade. (Cf. Acta pontificum helvetiorum, 79, 80.)
Lausanne fut brûlée en août 1219 sous son épiscopat. Berthold abolit le 22 janvier 1219 l’office d’avoué de l’église de Lausanne que détenait Berthold de Zaehringen (MDR, VII, 15, voir plus haut, p. 98).
additions et corrections, p. 486:
Son tombeau présumé dans la cathédrale de Lausanne a été ouvert le 9 décembre 1911 et refermé le 12. Le corps, de grande stature, fort bien conservé, a été laissé en l’état. La crosse et l’anneau ont été enlevés et remis à l’Etat de Vaud.
de Neuchâtel, Me Guillaume.
Chanoine de Neuchâtel le 30 août 1196 (MF, IV, 100) et suivant la tradition précepteur des enfants du comte Rodolphe de Neuchâtel. Il est en 1214 auprès de ces derniers et de leur oncle l’évêque Berthold (C. Montheron, 19) et ne fait pas alors partie du chapitre de Lausanne. Chanoine de Lausanne en 1223 et 1227 (C. Laus., 491 et 544). Mort le 29 ou 30 mars (id., 641, et Arch. Neuchâtel, Psalmen) avant 1234 (Matile, 100), probablement en 1231 ou 1232 (Arch. Neuchâtel, Psalmen). « C’était un homme d’une grande austérité, d’une grande sainteté, célèbre par les miracles qu’il fit pendant sa vie et après sa mort » (Chronique de Murbach, dans MHG, Scriptores, XVII). Un autel lui fut érigé dans la collégiale de Neuchâtel par le chanoine Henri de Cormondrèche, qui testa en 1281 (Matile, I, 215), /399/ ou plutôt il paraît avoir institué deux chapellenies à l’autel déjà existant. Patron de la ville de Neuchâtel.
Cf. Vie de saint Guillaume, chanoine de Neuchâtel, par l’abbé Jeunet, Le Locle, 1868, un vol. in-4o.
de Neuchâtel, Jean, d’une noble famille de Bourgogne, parent de l’antipape Clément VII (Robert de Genève).
Nommé évêque de Nevers en 1371, de Toul en 1372, camérier de Clément VII, créé le 23 décembre 1383 cardinal du titre des Quatre saints couronnés, en 1392 cardinal d’Ostie.
Reçu chanoine de Lausanne le 6 février 1385 à la mort de Jean Billet (AVL, Min. G. Daux, 84). Prieur de Rougemont ensuite de la mort de Jean de Billens 1385-1397 (id., 96, et Helvetia sacra, I, 144).
Mort à Avignon en odeur de sainteté le 4 octobre 1398. Le corps du cardinal de Neuchâtel fut brûlé le jour de sa mort, dans un incendie qui dévora son palais. Les cendres recueillies furent déposées à la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon.
de Neuchâtel, Nicolas, voir Nicolas.
de Neuchâtel, Thierry Newel.
Doyen (de Neuchâtel ?), prévôt de Saint-Imier et chanoine de Lausanne, 1179 (Matile, Monuments, I, 29, et Fontes rerum bern., I, 68) et 1180 (MDR, I, 201, et Zeerleder, 63).
Le texte de 1179 peut faire supposer qu’il était doyen de Saint-Imier. Cependant, à cette époque, on disait plus volontiers doyen de Soleure. C’est pourquoi nous pensons qu’il était plutôt doyen de Neuchâtel.
Neir, Me Jean.
Chanoine, 1218, 1221 (C. Laus., 292, 479). Est à Paris en 1224 (C. Laus., 492).
Neyret, Jaques, familier de l’évêque Sébastien de Montfalcon.
Chanoine installé le 17 juin 1512 (Man. cap. Laus., 117). Résigne en 1518 (id., 265, 266), mais redevient chanoine avant 1530 (Rc. Vevey, 346) et l’est encore en 1536 (Dupraz, Cathédrale, 447).
Neyret, Nicolas, neveu du précédent.
Installé chanoine le 3 septembre 1517 (Man. cap. Laus., 267),. résigne ou meurt avant 1524 (Dupraz, Cathédrale, 448). /400/
Nicholay, Barthélemy.
Chanoine, 1476 (Man. cap. Frib., 240).
Nicod, Mermet.
Procureur de la foi dans un procès de sorcellerie, 1477 (ACV, Procès de sorcellerie). Nommé et installé chanoine le 25 novembre 1482 (Man. cap. Frib., 259). Ancien curé de Gressy en 1488 (Arch. Hôpital Fribourg, Comptes G. Mayor, 76). Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal en mai 1491 (AVL, registre E, 4). Vivant, 1492 (Rc. Laus., 2933). Obit 30 octobre (Nec. Laus., 203).
C’est par erreur qu’il est appelé Humbert dans MDR, XXXV, 224.
Nicolas.
Chanoine et prévôt de Neuchâtel, 1260 (Charrière, Dynastes de Cossonay, 81). Mort avant 1265 (ACV, Rec. Chap., 30).
Jean de Neuchâtel est prévôt de Neuchâtel en 1263 (Matile, Monuments, I, 152).
Nicolas.
De l’ordre des Frères Prêcheurs, nommé le 23 mai 1311 évêque de Butrinto en Epire (Eubel, I, 147), évêque suffragant de Lausanne (Fontes rerum bern., IV, 613).
de Noces, Amédée.
Protonotaire apostolique et chanoine de Genève, élu chanoine de Lausanne le 13 juillet 1456 (Man. cap. Frib., 33).
Noradinus.
Chanoine, 1199 (C. Montheron, 18), 1200 (C. Laus., 206).
de Nutra, Wildenco.
Qualifié de chantre et chanoine de Lausanne le 13 septembre 1399 dans un minutaire d’un secrétaire du chapitre (ACV, Reg. incomplet, non classé).
Nous n’avons pas d’autre mention de ce personnage, qui succéda â Guillaume Reynaudaz.
de Nyons, Gautier, voir Gautier.
d’Ochet, Nicolas.
Chanoine dernier reçu, 1480 et 1482 (Man. cap. Frib., 242, 257). /401/ En 1484, le maître de la fabrique amodie à François de Colombier la coprébende de Grandes qui appartenait jadis à Nicolas Ochet (Arch. Hôpital Fribourg, Comptes G. Mayor, 46).
d’Octrens, Humbert, de Saint-Saphorin sur Morges, neveu du curé Humbert Colombi, cousin du jurisconsulte lausannois Jean Blanchet.
Clerc du chœur, prête serment le 26 mai 1428 (Livre rouge, 153). Curé de Bercher, 1451 (ACV, Min, du Flon, 13). Elu chanoine le 9 septembre 1458 (Man. cap. Frib., 47). Cellérier nommé le 5 août 1464 (id., 92), 1465-1466 (Rc. Laus., 2826). Primicier, 1478 (AVL, Inv. Millioud). Ne reparaît plus au chapitre après le 21 juin 1482 (Man. cap. Frib., 257).
Oddet, Girard.
Receveur de l’évêque, curé d’Orsens, 1452 (Inv. bleu, I, 254). Receveur et curé de Saint-Aubin, 1457 (ACV, Min. Ducarrin, 101). Prêtre à Yverdon et curé de Daillens, 1461 (Rc. Moudon, 213); résigne,1463 (Man. cap. Frib., 88). Chanoine, avril 1464 (id., 90). Doyen de Valère, 10 septembre 1464 (id., 93). Maître de la fabrique, 25 septembre 1465 (id., 103); remplacé en 1468 par G. Mayor. Nommé le 19 août 1473 (id., 236) pour six ans. Encore en 1482 (Inv. bleu, I, 47). Sous-chantre, 1472 à 1480 (MDR, VII, 604). Nommé primicier de l’hôpital Notre-Dame, à Lausanne, le 21 juillet 1484 (Man. cap. Frib., 270). Mort le 3 mars 1487 (Aee. Laus., 116; Man. cap. Frib., 293), Son testament du 1er février 1464 est lu en chapitre le 5 mars 1487 (id.); il institue héritier son neveu Antoine Oddet.
d’Odmalle, Hugues.
Chanoine, 1360 (Livre rouge, 75), 1367 (id., 243). Obit le 16 mars (iVec. Laus., 121).
d’Ogens, Pierre.
Curé de Thierrens, 1375 (Rc. Moudon, 70) à sa mort. Curé de Cronay, 1399 (Inv. rouge, 253) et 1413 (MDR, XXXVIII, 2613). Prête serment comme habitué de la Cathédrale, 1383 (Livre rouge, 234). Encore chapelain, 1413 (Man. cap. Frib., 6). Cellérier dès /402/ 1410 (ACV, Extractus, 198) à 1421 (Rc. Laus., 2579). Chanoine, 1418 (Rc. Laus., 2558), 1422 (Man. cap. Frib., 11). Teste le 25 mars 1424 (Rc. Moudon, 154, et Inv. vert, RR). Cité, 1425.
additions et corrections, p. 486:
Obit le 6 juin (Nec. Laus., 147).
Olier, Lanterme.
Chanoine, 1379 (Livre rouge, 111), 1380 (Rc. Laus., 343).
d’Oltingen, Bourcard, évêque, voir Bourcard.
d’Oncieu, Guigonet, probablement proche parent (fils ou neveu de Guigonet d’Oncieu, seigneur de Montiernoz en Bugey).
Ce chanoine dispute en 1342 à l’évêque Jean de Bertrand la prébende vacante par suite de la mort de l’évêque Jean de Rossillon (ACV, Rép. év., 40). C’est probablement le Guigoni de Criciano qui reçut du pape le 23 mars 1336 provision d’un canonicat à Lausanne (Reg. Benoît XII, 2922). — Cf. Guichenon, Bresse, III, 19, et Foras, Armorial, IV, 289.
d’Orbe, Etienne.
Chanoine, 1193 (MDR, I, Annales, 187), 1212 (C. Laus., 432). Frère ou beau-frère de Renaud de Lignerolles (C. Laus., 624). L’évêque le désigna en 1196 comme l’un des quatre conseillers du mayor Humbert de Bière (Arch. Evêché Fribourg, 31, voir plus haut, p. 120).
d’Orlyer, Amédée, probablement neveu des suivants.
Chanoine, 1500, mort en août 1504 (Man. cap. Laus., 1 et 2).
d’Orlyer, Antoine, fils de Pierre d’Orlyer, seigneur de Cengle en Savoie.
Présente au chapitre le 26 août 1461 des lettres de provision de Rome du 17 juin 1461 (Man. cap. Frib., 68); non installé. Curé d’Arith et de Mures, 1456-1491 (Foras, Armorial, IV, 311).
d’Orlyer, Jean, frère du précédent.
Chanoine créé par Rome en 1465, non installé (Man. cap. Frib., 105).
Nous le trouvons précepteur des Antonites d’Isenheim en Alsace, 1466-1499 (Grandidier, Alsatia sacra, II, 39). Testa le 28 octobre 1492 (Foras, Armorial, IV, 311). /403/
d’Oron, Girard Ier, fils de Rodolphe Ier, seigneur d’Oron, frère de Pierre, doyen de Vevey, puis évêque de Sion.
Cité en 1236 (Gingins, MDR, XVIII, 96). Chanoine, 1272 (ACV, Rec. Chapitre, 58). Chantre, 1277 (MDR, VII, 71, et ACV, Reg. fiefs nobles, 94). Doyen de Vevey, 1276 (ACV, Rép. év., 102) et 1295 (Inv. vert, 14). Doyen de Valère à Sion, 1282 (MDR, XXX, 915). Le pape autorise le cumul des bénéfices, 24 février 1286 (Registre d’Honorius IV, 288). Teste le 26 avril 1307 (Rc. Oron, 133). Cité en juin 1309 avec son neveu Girard aussi chanoine (Rc. Vevey, 124). Mort le 1er novembre 1309 (Nec. Laus., 204, et Inv. rouge, 89) ou le 8 (Nec. Sion, MDR, XXX, 576).
Par son testament, il partagea sa fortune et sa part de la coseigneurie de Vevey entre ses neveux parmi lesquels le chanoine Girard qui suit, et il fit d’importants legs au chapitre, aux églises, aux hôpitaux et aux maisons religieuses. En 1310, ses exécuteurs testamentaires vendirent à son neveu Girard toute sa vaisselle d’argent pesant 78 marcs d’argent, pour 320 livres lausannoises (Inv. rouge, 89). Cf. Gilliard, Seigneurs et paysans dans la paroisse de Montreux, p. 9.
d’Oron, Girard II, dit de Bossonens, fils d’Amédée d’Oron, sire de Bossonens, neveu du chantre Girard qui précède.
Chanoine de Lausanne, 1307 (Rc. Oron, 133). Le 2 février 1308, Girard Ier d’Oron ayant, par Pierre de Palézieux, clerc de Lausanne, en mains de Guillaume, cardinal de Sainte-Pudentiane, résigné le décanat de Valère, le pape nomme Girard, fils d’Amédée, doyen de Valère, quoiqu’il ait déjà le canonicat et la prébende de Lausanne, le bénéfice de l’église paroissiale de Combremont (reçu la veille), ainsi qu’une pension de 4 florins d’or sur l’église de Vuisternens (Reg. Clément V, 2538). Par un acte de la veille, un délai de cinq ans lui était donné pour se faire recevoir prêtre (id., 2537). En 1318, il renonça aux églises de Combremont et d’Attalens (Lettres communes de Jean XXII, 7064, 7066). L’année suivante, le pape, qui le qualifie de conseiller de Louis de Savoie, lui confère le 1er avril un canonicat et une prébende dans l’église de Bayeux (id., 9171) et le 16 juin un canonicat et prébende dans celle de Verdun (id., 9569).
Primicier de l’hôpital Notre-Dame à Lausanne, 1350 (ACV, Nouv. titres, 3364). /404/ Girard d’Oron teste le 4 octobre 1349, ordonnant qu’on l’enterre à Lausanne dans l’église des Dominicains (Rc. Laus., 1402; Rc. Oron, 165). Fonde par ce testament quatre offices annuels dotés par une fondation spéciale du doyen de Valère, au montant de 1120 livres (Dupraz, Cathédrale, 249; Lnv. vert, 116; voir plus haut, p. 230). Meurt le 3 mai 1352 (Nec. Laus., 136).
On lit dans Kirsch, Rev. hist. eccl., 1908, 43 : « Ce doyen était très riche et très charitable. A Avignon, on avait connaissance de la fortune considérable de Girard, et le pape la réserva à la Chambre apostolique par le droit de dépouille. Girard fut longtemps malade; pendant sa maladie, il dépensa, d’après ce qu’on disait, plus de 15000 florins d’or en aumônes et pour des œuvres pies; de plus, il fit jurer les exécuteurs de son testament que, aussitôt après sa mort, ce qui restait de sa fortune serait employé de la même façon. Aussi, lorsque Girard mourut et que le collecteur Girard d’Arbent se mit à appliquer le droit de dépouille, il ne restait plus beaucoup. »
Girard mourut le 3 mai 1352. Le 9 mai, ses exécuteurs testamentaires remettaient à son frère Rodolphe, seigneur d’Oron, 1000 livres, 12 écuelles, 12 greelets (verres à vin), 12 gobelets et 12 cuilliers d’argent, et ils s’engageaient à tenir bon à l’exécution du testament (Inv. vert, 1). Le 1er février 1355, le chapitre reconnut avoir reçu 280 livres pour la fondation d’un bénéfice à l’autel Saint-Pierre, le desservant devant recevoir pour son salaire 25 sols par mois (Inv. vert, 384). Le 1er janvier 1362, il reconnut avoir reçu les 1120 livres pour la fondation de l’office (Inv. vert, 116).
additions et corrections, p. 486:
d’Oron, Girard III, fils de Guillaume, seigneur de Bossonens, neveu de Girard II.
Les dernières lettres publiées du pape Jean XXII montrent qu’il faut distinguer non pas deux, mais trois Girard d’Oron. Girard III, déjà chanoine à Sion, fut pourvu le 14 mars 1325 d’un canonicat à Lausanne, et le 25 avril 1325 du canonicat et de la prébende de Verdun devenus vacants par la résignation de Girard II dit de Bossonens (Lettres communes de Jean XXII, 21774, 22099). Il semble bien cependant que ce soit Girard II qui soit mort en 1352.
d’Oron, Guillaume, fils de Pierre d’Oron, co-seigneur de Vevey, et frère de Pierre, évêque de Lausanne.
Chanoine, chantre de Lausanne et doyen de Könitz, 1313 (Gingins, MDR, XVIII, tableaux). Chantre, 1312 (Liste Favey). Le 19 janvier 1321/2, Girard d’Oron, coseigneur de Vevey, reconnut devoir aux clercs du chœur de la Cathédrale un cens légué par son frère, le chanoine et sacristain Guillaume (Inv. bleu, I, 61, et ACV, Nouv. titres, 9563). Mort le 9 novembre (Nec. Laus., 207) en 1321 probablement.
d’Oron, Jean, fils de Rodolphe Ier, seigneur d’Oron, frère du chantre de Lausanne Girard et de l’évêque de Sion Pierre. /405/
Chanoine, 1236 (Gingins, MDR, XVIII, 96). Est à Paris en 1240 (id.). Doyen d’Ogo, 1261 (ACV, Nouv. titres, 9250; Schmitt, Mémoires, II, 35), 1267 (Liste Gaudard). Acquit en 1263 la moitié des fours et moulins de Dommartin qu’il donna au chapitre (Rc. Laus., 63; Nec. Laus., 208). Mort le 13 novembre avant 1270 (Nec. Laus., 208, et Rec. Chap., 57).
d’Oron, Pierre, fils de Rodolphe Ier, seigneur d’Oron, frère des chanoines Jean et Girard Ier.
Cité en 1236 (Gingins, MDR, XVIII, 96). Doyen de Vevey, 1271 (C. Hautcrêt, 68). Chanoine de Lausanne, 1272 (ACV, Rec. Chap., 58). Nommé évêque de Sion en décembre 1273 (Eubel, Hierarchia, I, 465). Mort le 13 février 1287 (Gremaud, MDR, XVIII, 497).
d’Oron, Pierre II, fils de Pierre, coseigneur de Vevey, frère des chanoines Girard et Guillaume.
Chanoine et trésorier du chapitre de Lausanne en 1296, il est cosyndic de la mense épiscopale en juin 1301 (Inv. bleu, I, 35). Le 19 octobre 1305, à la demande de son oncle le chevalier Othon de Grandson, le pape accorde au trésorier Pierre d’Oron dispense de résidence (Reg. Clément V, 22). Il réprime en 1313 la révolte des Lausannois (Reymond, Organisation municipale, 67). Nommé par le pape évêque de Lausanne le 1er octobre 1313 (Eubel, Hierarchia, I, 309; voir plus haut, p. 33-34); est alors qualifié de chanoine, prébendier et archidiacre de Toul (Reg. Clément V, 9721, 9828, 10091). Institue dans le diocèse la Fête-Dieu (Schmitt, Mémoires, II, 89). Mort le 27 mars 1323 (Nec. Laus., 126, et Schmitt, id.. 90).
d’Orsoneus, Guillaume.
Clerc d’Orsonens, 1152 (Rc. Oron, 14). Chanoine, 1166 (C. Hautcrêt, 19). Prête l’hommage des Lausannois au duc de Zaehringen vers 1186 (C. Laus., 412) et renouvelle celui des Lausannois à l’évêque (id., 428). Vivant en 1197 (ACV, Noue, titres, 6627). Mort le 24 mars (C. Laus., 640; Nec. Laus., 125).
Guillaume d’Orsonens paraît être vers 1186 à la tète du chapitre, mais il ne semble pas être le même que le chantre Guillaume (voir p. 360); il n’était pas prévôt, peut-être était-il trésorier. La liste des trésoriers renferme une lacune à cette époque. /406/
d’Ossens, Aymonet, d’Annecy, probablement frère ou neveu de n. Jean d’Ossens.
Aumônier et chapelain du comte Jaques de Romont, est admis à sa recommandation comme chanoine le 14 novembre 1473 (Man. cap. Frib., 237). Il reprend le 10 août 1483 la prébende laissée vacante par l’élévation d’Urbain de Chivron à l’archevêché de Tarentaise (id., 263). Protonotaire apostolique, 1483 (id.). Teste le 30 octobre 1497, étant curé de Cudrefin (Inv. vert, 469). Mort le 28 août 1503 (Nec. Laus., 175, et Man. cap. Laus., 17). — Cf. Foras, Armorial, IV, 317.
Otelme, ou Otelin.
Chancelier de l’évêque en 1054 ou 1056 (C. Laus., 209) et 1059 (MDR, XIX, 554). — Pour l’acte de 1056, voir Burcard, p. 285).
D’après Jacob, Le royaume de Bourgogne sous les empereurs franconiens, p. 36, le règne d’Henri III doit être daté de 1038, proclamation de Soleure, et ainsi l’acte du C. Laus., 209, est de 1054 et non de 1056.
Octo, Constantin.
Doyen rural de Könitz, 1445 (ACV, Actes Saluces, 129).
Otto.
Chanoine de Lausanne et prévôt de Soleure, 1233 (C. Laus., 597), 1240 (C. Laus., 61). De Lyon, le 30 janvier 1245, le pape Innocent IV confère à Otton, prévôt de Soleure et neveu de l’évêque de Spire, l’autorisation de cumuler plusieurs bénéfices (Reg. Innocent IV, 948).
d’Outrejour, Jean, d’Avenches.
Chapelain à Avenches et vicaire de Prez, 1401 (ACV, Nouv. titres, 11212). Chanoine et curé de Château-d’Œx, 1438 (MDR, XXIII, 212), 1442 (Liste Gaudard).
Henri d’Outrejoux est curé de Château-d’Œx le 31 janvier 1456/7 et déclare tenir le personat de son église du prieur de Rougemont Nouv. titres, 1145).
Paccard, Jean, du diocèse de Lyon.
Chanoine dès le 18 septembre 1507 (Man. cap. Laus., 44). /407/
Paccot, Aymon, parent d’Etienne Paccot, conseiller du duc de Savoie.
Chanoine admis au stage le 8 septembre 1462 (Man. cap. Frib., 78), Retenu auprès du duc de Savoie pour affaire importante (id., 80). Se désiste en faveur de Jean de Montreul, 1465 (id., 103).
Aymon Paccot est en 1449 vicaire de Jean Michel, curé de l’église paroissiale de Moudon (Arch. Loys, 78). Curé de Cudrefin en 1455 (Reg. Wirz, 186).
Paindavoine, Jean.
Chapelain à Lausanne et doyen de Saint-Imier, 1421 (Rc. Laus., 2579). Encore chapelain, 1425 (Inv. vert, 101).
de Palmes, Henri, voir Balmes.
Chanoine, 1184 (C. Montheron, 13).
de la Palud, Louis, cardinal de Varembon, fils d’Aimé, seigneur de Varembon en Bresse, frère de Jean de la Palud, prieur de Payerne.
Bénédictin, il prit l’habit à Tournus, fut pendant quatre ans chambrier à Ambronay, puis abbé de Tournus pendant dix-huit ans, et abbé d’Ambronay pendant dix ans. Il assista en cette qualité au concile de Constance en 1417, puis à ceux de Sienne et de Bâle. Il fut nommé par le pape Eugène IV évêque de Lausanne le 6 juin 1431 (Eubel, Hierarchia, II, 192). Mais il ne put triompher de Jean de Prangins, l’élu du chapitre (voir plus haut, p. 40) et demeura au concile de Bâle comme consulteur (Concilium Basiliense, I-IV). Nommé évêque de Maurienne le 4 novembre 1433, il n’accepta pas (Eubel, II, 113). Il fut envoyé en 1437 en mission au royaume de Naples (Concil. Basil., V).
Louis de la Palud fut créé cardinal par Félix V le 20 janvier 1440 (Eubel, I, 9), dignité qui lui fut confirmée par Nicolas V le 11 décembre 1449 (id., I, 12, et II, 33). Il résigna l’évêché de Lausanne le 1er avril 1440, moyennant promesse d’une pension de 2000 florins d’or sur les églises de Tarentaise, Lausanne, Genève et Maurienne. Le 6 octobre 1440, il intentait action, pour défaut de paiement, à l’évêque de Lausanne Georges de Saluces et à ses cautions Jean de Compey l’aîné et Jean de Compey le jeune (ACV, Non classé). Félix V lui réserva en outre les prieurés de Prévesin et d’Enthons (Guichenon, Bresse, III, 290). /408/
Le cardinal de Varembon fut nommé une seconde fois évêque de Maurienne le 25 février 1441 (Obit. Genève, 275), abbé de Saint-Just de Suze en septembre 1450 (Guichenon, Bresse, III, 290). Créé archevêque de Tarentaise en 1451 (Eubel, I, 12). Il mourut à Rome le 21 septembre 1451 (id., I, 12) après avoir testé à Lausanne le 19 juin 1449.
additions et corrections, p. 487:
Il fut nommé en 1433 évêque d’Avignon et non de Maurienne.
Eubel, dans le t. III de sa Hiérarchia, p. 383, dit qu’il fut nommé cardinal le 12 avril 1440, et non le 20 janvier, comme il l’avait dit au t. 1er.
additions et corrections, p. 487:
Pamot, Jean.
A la requête de Louis de Savoie, le pape lui accorde l’expectative d’un canonicat et d’une prébende à Lausanne le 5 février 1343 (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 192).
de Panthéréaz, Aymon, d’une grosse famille de bourgeois de Lausanne.
Chanoine et co-prébendier de Pully en juillet 1386 (AVL, Min. G. Daux).
de Panthéréaz, Girard.
Chanoine, 1253 (ACV, Nouv. titres, 4040). Teste le 28 octobre 1270 (Rc. Laus., 79). Cellérier, 1255 (MDR, XXII, 52). Mort le 28 décembre avant 1273 (Nec. Laus., 212; ACV, Rec. Chap., 61).
Par son testament, Girard légua au chapitre la mayorie de Dommartin qu’il avait acquise; à Borcard Mastin, son bréviaire; au moine Jean son neveu, ses livres de théologie; à son neveu Guillaume, ses décrétales, etc.
de Panthéréaz, Henri, de la même famille que les précédents, fils de Jacques de Panthéréaz, prieur de la ville inférieure de Lausanne et coseigneur de Prilly.
Doyen de Neuchâtel, 1394 (MDR, XXVII, 19), 1398 (Rc. Laus., 2723).
Sa sœur Jeannette épousa n. Humbert de Colombier, fils du bailli de Vaud et frère du chanoine Jaques de Colombier (Dupraz, Rev. hist. vaud., 1909, tableau généalogique).
de Parela, Jean-Philippe, des comtes de Saint-Martin.
Chanoine créé par Rome, 10 avril 1466; présente ses bulles, 14 mars 1468; non installé (Man. cap. Frib., 127).
Paris, Louis, licencié en droit.
Chanoine de Lausanne et de Genève, doyen d’Annecy, confesseur de Félix V (Mercier, Chapitre de Genève, 158). Chanoine de Genève, 1414; envoyé par le chapitre de Genève au concile de Bâle le 16 février 1433, et teste le 24 août 1440 (Obit. Genève, 231-232). Mort le 31 octobre (Nec. Laus., 203). /409/
du Pas, Louis, de Passa, d’une famille de donzels de Saint-Paul sur Evian, dont une branche se fixa à Lausanne au milieu du XVe siècle.
Chanoine, 1476 (Man. cap. Frib., 240). Curé de Villette, 1479 (Inv. bleu, I, 30), 1501 (Inv. rouge, 55). Doyen de Valère, nommé le 2 octobre1480-1482 (Man. cap. Frib., 245-260). Maître de fabrique, 1497-1500 (Liste Gaudard). Chanoine et sacristain de Genève, 1502 (Obit. Genève, 218). Sacristain de Lausanne, 1502 (Nec. Laus., 191). Mort le 28 septembre 1502 (Obit. Genève, 218).
Sa famille a donné un abbé d’Abondance en 1404 et deux chanoines de Ripaille en 1458 (Foras, Armorial, II, 283).
du Pas, Jaques, alias de Vigny, neveu du précédent.
Chanoine, 1503 (Rc. Laus., 3114) à 1519 (ACV, Min. de Neschel, 6). Le pape lui assure le 13 avril 1509 une pension ensuite de sa résignation du canonicat de Lausanne et le nomme le 9 mai chapelain à Genève (Quellen sur Schweizergeschichte, XXI, 42* et 42*). — Il ne paraît pas que cette résignation ait été effective.
Pattin, Girard.
Chapelain à la Cathédrale et curé de Vevey, 1422 (Man. cap. Frib., 11). Chanoine, 1427 (Rc. Laus., 2607). Mort le 2 mars 1460 (Man. cap. Frib., 56). Curé de Vevey vraisemblablement encore à cette dernière date.
Pennet, Mermet, licencié en droit.
Chanoine de Genève en 1485, chanoine de Lausanne, commendataire de Saint-Sulpice, teste le 26 décembre 1500 (Obit. Genève, 161). Chanoine de Lausanne et prieur de Saint-Sulpice, 1491-1499 (MDR, I, 2e série, 60). Anniversaire au 16 juillet (Obit. Genève, 161).
Acquiert en 1491 la maladière de Carouge (Galiffe, Notices, II, 34).
Sa pierre tombale est dans la Cathédrale de Genève.
de Pergame, Oddon.
Le pape lui concède le 7 septembre 1316 un canonicat à Padoue, quoiqu’il soit déjà chanoine de Pergame, chanoine et chantre de l’église de Lausanne, etc. (Lettres communes de Jean XXII, 551).
Perietaz, Guillaume.
Présente au chapitre des lettres apostoliques d’institution le 16 mars 1456 (Man. cap. Frib., 29). Mort le 3 septembre 1459 /410/ (Obit. Genève, 197, et Man. cap. Frib., 53). Il est chanoine de Genève en 1450 (Mercier, Chapitre de Genève, 198).
additions et corrections, p. 487:
C’est lui que le Reg. Wirz, I, 44 et 117 nomme Guillaume Perret, commensal de Félix V, abréviateur de lettres apostoliques, chanoine de Genève, curé de Bardonnex et chapelain de la chapelle du pont du Rhône 1457 (Reg. Wirz, II, 64 et 191). Il mourut le 3 septembre 1459 (Obit. Genève, 197).
des Perrières, Guillaume.
Auditeur des causes du sacré palais apostolique, fait présenter le 14 décembre 1470 des lettres apostoliques exécutoriales contre Georges de Challant pour un canonicat et prébende à Lausanne; reçu et installé en janvier 1471 (Man. cap. Frib., 176, 178). Chanoine de Genève en 1483 (Mercier, Chapitre de Genève, 200). Administrateur perpétuel du prieuré de Grandson, 1491 (Arch. Grandson).
additions et corrections, p. 487:
Le commensal du cardinal de Sainte-Sabine en 1451 doit être le même que Guillaume Perietaz, tandis que le chanoine créé en 1465 est probablement à identifier avec Guillaume des Perrières, auditeur apostolique, mort en 1500 (Hain, Rép. Bibl., IV, 12587-90, Copinger, I, 12587.)
Perrier, Philippe.
Nommé chanoine le 19 novembre 1459 sur le vu de lettres apostoliques en rempl. de G. Perietaz (Man. cap. Frib., 55).
Perrin, Jaques, fils de Jean Perrin, citoyen de Belley, professeur en droits, frère du chanoine Pierre.
Habitué de la Cathédrale et chapelain de l’autel des saints Jean et Antoine, 7 octobre 1521 (Min. cap. Laus., 62, et AVL, Min. Vallier, 45). Envoyé à Rome en 1524-1530 (Dupraz, Cathédrale, 445). Chanoine, 1524-1436 (id.).
Perrin, Pierre.
Nommé par bulle papale en août 1481 et installé par procureur le 19 octobre 1481 (Man. cap. Frib., 253 et 254). Mort en 1512 sans avoir beaucoup siégé au chapitre (Man. cap. Laus.).
Perrin, Pierre II, fils de Jean, citoyen de Belley, frère du chanoine Jaques.
Habitué de la Cathédrale, 23 décembre 1506 (Man. cap. Laus., 34, et Livre rouge, 215). Secrétaire de l’évêque, 1510 (Man. cap. Laus., 77). Nommé chanoine le 28 septembre 1515 (id., 187). Envoyé du chapitre à Rome, 1519 et 1520 (Dupraz, Cathédrale, 432). Cellérier, 1522 (ACV, Procurations, 12) et 1524 (Rc. Laus., 3254). En 1531, Pierre Perrin reconnaît tenir du chapitre les biens que ce dernier possède en fief noble rière la comté de Neuchâtel (Rc. Laus., 3295). Paraît s’être retiré à Belley en 1536.
En 1503, il avait désigné les chanoines Jaques de Montfalcon et Perceval Gruet comme ses procureurs aux fins d’être mis en possession /411/ des bénéfices, cures, canonicats et prébendes auxquels il prétendait (ACV, Min. de Vernets).
Perret, Guillaume, bachelier en droit, familier du pape.
Chanoine créé par Rome, 1465; présenté le 17 juin; non installé (Man. cap. Frib., 100). En 1451-1453, commensal du cardinal de Sainte Sabine (Félix V) et chanoine de Genève (Reg. Wirz, 44, 47).
Perrod, Willehm.
Le 8 juillet 1325, le pape le nomme chanoine de Lausanne sous expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 22768).
Petit, Louis.
Chanoine et doyen de Vevey, 1230 (Rc. Laus., 137). Est-il le même que maître Louis, écolâtre ?
Philippe, Hugues.
Nommé par Sixte IV le 17 novembre 1481 chanoine d’Embrun et de Lausanne; charge le 9 avril 1482 le clerc Amédée Blanc, de Lyon, de prendre possession des revenus. En août 1482, Blanc se substitue Rolin Favre, prêtre à Lausanne, Louis Besson, chanoine de Saint-Maire, et Jean Corton, clerc (Inv. bleu, II, 95).On n’a pas de preuve qu’il ait été installé. Il était peut-être de la famille Philippe, de Genève, mais son nom ne se trouve pas dans Galiffe, Notices, I, 306.
Picot, Jean, voir Saint-Laurent.Pierre V.
Chanoine, 1126 (MDR, I, rectorat, 175).
Pierre Atambort, Arembort.
Chanoine, 1126 (MDR, I, rectorat, 175) vers 1135 (C. Savigny,, 940). Obit le 9 août (Nec. Laus., 170).
Pierre.
Doyen, 1147 (C. Montheron, 2). Chanoine, 1158 (C. Romainmôtier, 487).
Probablement le même que Pierre de Pont.
Pierre.
Prieur de Saint-Maire, 1160 (Mon. Hist. Pat., II, 843), 1194 Rec. dipl. Frib., I, 5). /412/ C’est par erreur que des listes indiquent Pierre prieur en 1142 (voir plus haut, p. 240).
Pierre.
Doyen et prévôt de Könitz (d’Amsoldingen ?), 1221-1230 (Fontes rerum bern., II, 29, 40, 93).
Pierre.
Cellérier, 1248 (C. Hautcrêt, 51), sans doute Pierre de Villette.
Pierre.
Curé de Fribourg, 1253 (MDR, XXII, 48). Doyen de Fribourg, 1264 et 1265 (Fontes rerum bern., II, 558).
Aurait encore été curé (et doyen ?) en 1279 (Apollinaire, Dictionnaire, VI, 356).
Pierre.
Chanoine et curé de Moudon, 1277-1282, voir Lasernia.
Pierre.
Curé de Bienne et doyen de Saint-Imier, 1365 (Fontes rerum bern., VIII, 640).
Pierre.
Doyen de Fribourg, 1395-1396 (ACV, Reg. fiefs nobles, 161, Arch. Evêché, 73).
Pierre, de l’O. des Cordeliers, Me en théologie.
Evêque de Squilace en Calabre, nommé par Benoit XIII le 12 octobre 1394 (Eubel, Hierarchia, I, 486), mais ne put prendre possession, le diocèse reconnaissant Boniface IX. Le 20 mai 1431, en qualité d’administrateur intérimaire de Lausanne, il consacra la chapelle Saint-Maurice à Gruyère (Apollinaire, Dictionnaire, VIII, 36).
Il devait être Français d’origine et amena sa famille à Lausanne. Sa sœur Jeannette, veuve de Hugonin Besseraz, de Saint-Germain en Ambrun (diocèse de Clermont) testa le 20 juin 1432 à Lausanne, demandant à être enterrée avec le costume des Cordeliers dans le chapitre de l’église Saint-François, et faisant un legs à son neveu Guillaume de Mozellis, qui fut chapelain à Lausanne (Rc. Laus., 2634). D’autres chapelains, Guillaume et Durand de Mozellis, vivaient à Lausanne à la fin du XVe siècle.
En 1425, un bref papal accorda à Pierre, évêque d’Esquilium, le /413/ droit de nommer à un ou deux bénéfices vacants dans les diocèses de Lausanne et Besançon (Arch. Besançon, série G, no 178, Man. Chapitre)
de Pierre, Louis, bachelier en droit, professeur de droit, d’une famille originaire de Giez près de Grandson.
Chanoine de Neuchâtel, 1473 (Chambrier, Mémoire sur l’église et le chapitre de Neuchâtel, 209), résigne en 1487 (id., 207), mais est nommé prévôt, 1499 (id., 246) et le demeure jusqu’à sa mort.
Chanoine de Lausanne en 1482 (Man. cap. Frib., 260). Cellérier du 23 mai 1488 (id., 304) à 1492 (ACV, Nouv. titres, 12057) et 1495 (Liste Gaudard). Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal en mai 1491 (AVL, registre E, 4). Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1509-1519 (Man. cap. Laus., 70, 290). Vice-gérant du diocèse, l’évêque et le vicaire-général étant absents, 1512.
Mort le 23 avril 1519 (id., 287). Obit le 6 août (Nec. Laus., 168).
de Pierre-Châtel, Amaudry, du diocèse de Belley.
Chanoine de Genève de 1304 à 1311 (Reg. genevois, 1525, 1679).
Chanoine de Lausanne (Nec. Laus., 157). Obit le 8 juillet (id. et Obit. Genève, 157).
Le pape Boniface VIII accorde le 25 février 1298 à Amaudry, « clerc du diocèse de Belley », une dispense pour percevoir les fruits de l’église de Saint-Germain au diocèse de Belley (Reg. Boniface VIII, 2445).
de Pinu, A.
Chanoine, 1365 (Rev. hist. eccl., 1907, 33).
Piochet, Antoine, vraisemblablement fils de Philippe, frère de Galvaud, ambassadeur du duc de Savoie auprès des Confédérés, et oncle d’Antoine, syndic de Chambéry.
Dr en décrets. Chanoine de Lausanne dès 1427 (Rc. Laus., 2383). Official d’Agde, assiste au Concile de Bâle, 1434-1436 (Concilium Basiliense, III, 62; IV, 352). Chanoine de Genève, 1438; sacristain, 1444; chantre et vicaire-général, 1447; auditeur du palais de Félix V (Obit. Genève, 268). Curé de Saint-Léger de Chambéry et de Saint-Jean de Chavagnac en Bresse (Foras, Armorial, IV, 413). Présent à Lausanne le 11 mars 1443 aux négociations pour le mariage de Charlotte de Savoie et de Frédéric de Saxe. Co-syndic /414/ pendant la vacance du siège épiscopal de Lausanne, 1461 (voir plus haut, p. 46). Nommé prévôt de Lausanne le 22 juin 1462 (Man. cap. Frib., 75). Teste le 30 août 1466. S’il meurt dans le diocèse de Lausanne, il veut être enterré sous le portail de la cathédrale, in medio ubi sunt Imagines sive Statue Sanctorum (Foras, Armorial, IV, 413). Mort à Genève le 22 septembre 1467 (Man. cap. Frib., 118; Nec. Laus., 188). Obit à Genève le 18 novembre (Obit. Genève, 268).
Piot, Antoine.
Pourvu d’un canonicat par bulle du 1er juillet 1505, charge le 9 juillet 1506 le chapelain Jean Semoraud de le représenter (Arch. Loys, 3433).
de Pireto, Robert, Me.
Maître des Innocents, 1461 (Quellen sur Schweizergeschichte, XXI, 87). Créé chanoine, 1468, par Rome; non installé (Man. cap. Frib., 138). Le 26 août 1469, il abandonne aux chapelains célébrants de la cathédrale la maison qu’il tenait d’eux (ACV, Min. H. Duflon, 328). Se qualifie alors de chapelain. Cf. Man. cap. Frib., 138-141.
* Pisciis, Guillaume.
Présente au chapitre le 3 mars 1460 des lettres de provision de Rome (Man. cap. Frib., 56), les renouvelle sans succès en 1462 (id., 76).
Pittet, Nicod.
Curé d’Essertines, 1452 (Rc. Yverdon, 114). Fermier du décanat de Neuchâtel pendant la vacance du siège épiscopal, 1469 (Man. cap. Frib., 153). Doyen de Neuchâtel, 1474 (Rev. hist. vaud., 1905, 107).
de Plantapour, Paul, ou Plantaportus.
Présente des bulles le créant chanoine, 4 mai 1459 (Man. cap. Frib., 51) et le 3 mars 1460 (id., 56). Est nommé chanoine le 14 mars 1460 à la mort de G. Pattin contre huit concurrents (id., 56). Mort ou démissionnaire avant le 10 avril 1465 (id., 99).
Plonier, Etienne, licencié en droit.
Auditeur du cardinal d’Arles et juge au Concile de Bâle, 1434-1436 (Concilium Basiliense, III, 113, et IV, 27 et suiv.). /415/ Archidiacre d’Embrun, élu évêque de Marseille en 1440, pendant le grand schisme, mais non reconnu (Gallia christiana, II, 451, et Eubel, Hierarchia, II, 206). Vicaire-général de l’évêque de Lausanne Georges de Saluces; visite le 6 août 1447 l’église de Saint-Maurice de Wiler vor Holz, filiale de Tavel (Schmitt, Mémoires, II, 182).
de Poldo, Antoine.
Chanoine de Lausanne, 1482 (Man. cap. Frib., 257). Protonotaire apostolique, 1484 (id., 271). Chanoine de Genève et de Maurienne, est agent du chapitre de Genève à Rome en 1482 (Mercier, Chapitre de Genève, 199). Chanoine de Genève, 1496 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 237). Chanoine de Lausanne, mort peu avant le 16 mars 1513; en ce jour, le chapitre réclame encore à ses héritiers les 50 ducats d’or dus pour la chape; quittance est donnée de cette somme le 9 novembre 1513 (Man. cap. Laus., 131 et 314). Mort le 26 décembre 1512 (Obit. Genève, 290).
Un acte de 1499 mentionne comme chanoine de Maurienne Henri de Poldo, docteur en droit (Chartes de Maurienne, 315).
Pollier, Guillaume.
La prébende du chanoine Guillaume Pollier est amodiée le 13 novembre 1383 au chanoine Albert de Sion pour 16 livres par les soins d’Etienne Galoppin, sous-collecteur apostolique (AVL, Min. G. Daux, 43).
Pollier, Pierre.
Chanoine de Lausanne, 1398 (Liste Gaudard). Chanoine de Genève, 1407 (Mercier, Chapitre de Genève, 365). Mort le 7 septembre (Nec. Laus., 182).
Ponce.
Doyen de l’église de Lausanne, 1177 (Zeerleder, 55, et Matile, Monuments, I, 27).
Un Ponce fut secrétaire de l’évêque Amédée (C. Hautcrêt, 66). Chapelain en 1142 (MF, II, 222).
de Pont, Humbert, fils de Vuillerme, seigneur de Pont.
Simple clerc, 1173 (Don. Hauterive, 189). Chanoine, 1180 (Matile, Monuments, I, 32). Avait une maison à Lausanne à la Cité (C. Laus., 619). Vivant en janvier 1203/4 (id., 139). Obit le 30 septembre (id., 658). /416/
de Pont, Humbertule, neveu du précédent.
Chanoine vers 1200 (C. Laus., 658).
Un acte de 1180-1200 mentionne les chanoines Humbert, prêtre, et Humbert, sous-diacre (C. Laus., 316).
de Pont, Jean.
Chanoine, 1414 (Man. cap. Frib., 6, et Rc. Laus., 2543) et 1433 (Rc. Vevey, 250 et 338). Obit le 10 août (Nec. Laus., 170).
C’était un turbulent. Le Man. cap. Frib., 10, contient une déclaration de sa main, du 7 mars 1418, par laquelle il se soumettait à la décision du chapitre à raison des injures qu’il avait adressées au prévôt et au chanoine Rodolphe Gavard. Le chapitre le condamna à 5 florins d’amende. Le 1er novembre 1421, le chapitre suspendit et excommunia les chanoines Jean Celerer, Rodolphe Gavard et Jean de Pont, qui avaient introduit des femmes dans leurs demeures (id., 8). Le 25 novembre, le chapitre leur imposa à chacun une amende de 60 livres au profit de la fabrique. Ils rentrèrent plus tard en grâce.
de Pont, Lambert.
Chapelain de Pont, chanoine, 1154 (Matile, Monuments, I, 17). Cité en 1137 (MF, II, 17).
de Pont, Pierre.
Chanoine, 1126 (MDR, I, 175). 1135 (C. Savigny,, 940), Trésorier avant 1144 (C. Hautcrêt, 57, acte donné sous l’épiscopat de Gui). Chancelier, 1142 (MF, II, 222) et 1148 (C. Romainmôtier, 488). Doyen, 1147 (C. Montheron, 2, et MDR, XX, 194).
C’est à tort qu’on le qualifie d’abbé du Lac de Joux (MDR, I, 10). Dans l’acte auquel on se reporte, du 4 mai 1135 (Zeerleder, 34; ACV, Nouv. titres, 1206), il faut lire Petrus de Ponte, abbas de Laca, dans le sens de deux personnages différents. C’est à tort aussi que Mercier, Chapitre de Genève, 188, en fait un chanoine de Genève, se basant sur l’acte qui figure au Reg. genevois, 340 bis.
de Pont, Perrod.
Archidiacre de Könitz ou doyen de Berne, 1321 (ACV, Rép. év., 110), 1337 (Fontes rerum bern., VI, 366), Archidiacre de Berne, 24 août 1339 (Matile, I, 430). /417/
additions et corrections, p. 487:
Obit le 18 février (Nec. Laus., 112).
de Pont, Uldric.
Chanoine, 1288 (Inv. vert, D).
de Pont-Saint-Martin, Jaques, des seigneurs de Donaz au Val d’Aoste, oncle du chanoine Jean de Septimo, frère de Arduce de Pont-Saint-Martin, évêque d’Aoste (1313).
Chanoine, 1287 (Liste Gaudard), 1289 (Inv. vert, 4). Maître de la fabrique, 1307 (ACV, Nouv. titres, 7773). Sous-collecteur des annates, 1310-1317 (Kirsch, Rev. hist. eccl. 1908, 105, et Pages d’histoire, 193 et suiv.). Juge apostolique en 1307 entre l’évêque et la ville de Genève au sujet du droit de cette dernière de nommer des syndics (MDG, IX, 245; Reg. gen., 1604, et Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, p. 553, où Ton date la pièce de 1308). Cellérier, 1307 (Liste Gaudard).
Teste le 23 octobre 1319 (Rc. Laus., 1287) avec codicille du 24 février 1320 (Nouv. titres, 8209). Obit le 21 février (Nec. Laus., 113), 1320 (Inv. bleu, I, 51). Dans son testament, Jaques fait héritiers ses neveux, enfants de Perceval de Saint-Martin, seigneur du dit lieu au Val d’Aoste. S’il meurt en Italie, il veut être enterré dans l’église Saint-Pierre de Donaz; s’il meurt en deçà des monts, dans la cathédrale de Lausanne.
Après l’énumération des legs pies, Jaques de Pont-Saint-Martin exprime le désir qu’eu égard aux grosses dépenses qu’il a faites pour la réparation de sa maison d’habitation détruite par le feu, son neveu le chanoine Jean de Septimo puisse en avoir la jouissance ainsi que de la maison neuve qu’il a fait construire. Le 1er mars 1320, le chapitre satisfait aux désirs du testateur (Inv. bleu, I, 51). Cette maison, dite entre le cloître de la cathédrale, la rue de la Cité et celle conduisant vers Couvaloup, contenait une chambre appelée en 1330 « chambre de la quarantaine > (ACV, Rep. évêques, 50). La maison appartenait en 1387 au chanoine Guillaume Raynaud. C’est celle où demeure aujourd’hui M. Ch. Vuillermet.
Jaques de Pont-Saint-Martin est à Aoste auprès de l’évêque son frère le 11 décembre 1314 (Duc, Eglise d’Aoste, III, 295) et celui-ci, par son testament du 6 mars 1327, fonda un office dans la cathédrale au jour anniversaire de la mort de Jaques (id>, III, 353). /418/
de Ponthereuse, Benoît, dit des Graz, d’Estavayer, fils d’Humbert de Ponthereuse, bailli de Vaud.
Chapelain à Neuchâtel, 1504 (Dupraz, Cathédrale, 449). Protonotaire apostolique, 1507 (Annales d’Estavayer, 286). Chanoine de Neuchâtel, 1512 (id., 300). « Aumônier du roi de France, curé de Branges et de Bex » en 1523 (Musée neuch., III, 139). Curé du Val de Travers, 1527 (Min. Thowacii, 73) et 1533 (Musée neuch., III, 151).
Chanoine de Lausanne nommé en 1525 (Rc. Laus., 3271, et Inv. bleu, I, 11). Habite en 1533 à Lausanne, aux Degrés du Marché, la maison qui fut plus tard celle du premier ministre (MDR, VII, 756, et Dupraz, Cathédrale, 450). Ne reparaît pas après 1536.
Il est douteux que Benoît ait été réellement curé de Bex. Nicolas de Diesbach l’était en 1527.
de Ponthoux, Jaques.
Chanoine de Lausanne, 1391 (Rc. Laus., 1599). Reprend en 1394 la maison qu’occupait l’évêque Gui de Prangins qui venait de mourir (ACV, Nouv. titres, 1446). Donne quittance au chapitre le 18 mars 1398/9 pour les revenus de sa prébende qui revenaient à la fabrique parce qu’il n’avait pas fait son stage à la cathédrale (id., 6789). Mort le 5 juin (Nec. Laus., 146).
Chanoine de Sion, 1394 (MDR, XXXVII, 430).
de Pontverre, Jaques, des nobles de Pontverre, seigneurs d’Aigremont aux Ormonts.
Chanoine, 1503 (Rc. Laus., 3114). Mort en septembre 1515 (Man. cap. Laus., 187). — Cf. Foras, Armorial, IV, 457.
Porchet, Claude.
Vice-doyen d’Ogo, 1473 (Gremaud, Bulle, 136).
Pordolliet, Jean, de Saint-Simphorien sur Morges, possessioné à Ecublens.
Cellérier du pain, du vin et de l’argent dès le 6 août 1455 (Man. cap. Frib., 20) à sa mort, 25 janvier 1473 (Man. cap. Frib., 233). Ne fut jamais chanoine.
Chapelain à la cathédrale dès le 3 juin 1451 (Livre rouge, 178), /419/ curé de Torny et amodiateur du prieuré de Saint-Sulpice, 1463 (MDR, 2e série, I, 59). Curé de Vullierens, 1473 (Rc. Laus., 2848).
de Porrentin, Pierre.
Chanoine créé par Rome, 1463; non installé (Man. cap. Frib., 83).
de Port-Maurice, Antoine.
A la requête de Robert, roi de Sicile, le pape lui confère le 10 mars 1320 un canonicat à Lausanne, sous expectative de la prébende, quoiqu’il soit déjà prévôt de Saint-Romoli et chanoine de Saint-Maurice à Port-Maurice (Lettres communes de Jean XXII, 1109).
Possessor.
Chanoine, 902 (C. Laus., 84). Prévôt, 906 (C. Laus., 97).
Un Possessor est clerc de Genève vers 890 (C. Grenoble, 258).
de Prangins, Gautier, voir Gautier.
de Prangins, Gui, docteur es lois, de la famille des seigneurs de Prangins; sa mère était une Châtillon de Michaille.
Prévôt de la cathédrale en 1360 (MDR, VII, 184). Chanoine et chantre de Lyon en 1374-5 (Com. de M. Beyssac). Conseiller du comte Amédée VI de Savoie, qui l’envoie en 1373 négocier une alliance avec Albert et Léopold d’Autriche (Guichenon, Hist. Savoie, III, 210). Professeur es lois et juge féodal de la cour de l’évêque, 1372 (MDR, VII, 254).
Nommé par Grégoire XI évêque de Lausanne le 19 mars 1375 (Eubel, Hierarchia, I, 309). Prend en 1384 le parti des citoyens de Lausanne dans un gros conflit avec le chapitre (Schmitt, Mémoires, II, 134; d’après le Livre rouge, 97).
Teste le 31 juillet 1391 (Rc. Laus., 1599), fondant une messe quotidienne dans la cathédrale de Lausanne, dotée de 40 florins de cens que devait servir la ville d’Avenches. Celle-ci versa le 1er avril 1395 au chapitre une somme de 500 florins d’or, à titre de rachat de ce cens (Arch. d’Avenches, Inv. Thurey, 462, F 7).
Il n’habita pas l’Evêché, mais une maison privée, et il agrandit d’une aile la maison épiscopale (Reymond, Châteaux épiscopaux de Lausanne, 123 et suiv.). Il mourut le 12 juin 1394 (Nec. Laus., 148, et Obit. Genève, 136). /420/ Pour le règlement de sa succession, voir plus haut, p. 36.
de Prangins, Jean, licencié en droit, fils de Perrod de Prangins, donzel, et de Beatrix de Mex.
Clerc du chœur de la cathédrale, 1385 (Rc. Laus., 564). Doyen d’Avenches nommé le 4 novembre 1385 (AVL, Min. G. Daux, 111); l’est encore, 1401 (Inv. vert, 43). Curé de Saint-Martin de Vaud, 1391-1400 (Arch. Turin, Notes Millioud, et Apollinaire, Dictionnaire, XI, 50). Curé de Vuisternens, 1405 (id., XII, 261). Chantre de la cathédrale, 1404 (Rc. Laus., 2479; Rc. Morges, 268). Vicaire-général de l’évêque Guillaume de Challant, 1414 (MDR, XXII, 311). Qualifié encore de chantre dans un acte passé à Vevey le 17 juillet 1433 (Rc. Vevey, 338), mais de chantre et élu le 19 janvier 1432/3 (Arch. Loys, Min. Arthod, 60).
Elu par le pape le 4 novembre 1432, à la requête du chapitre et du duc de Savoie (Eubel, Hierarchia, II, 192). Se maintient malgré l’opposition de Louis de la Palud et les décisions du Concile de Bâle (voir plus haut, p. 43). Installé et prête serment le 2 mars 1434 (AVL, Corps de ville, A, 101). Transféré à l’évêché d’Aoste le 5 février 1440, permutant avec Georges de Saluces (Mém. Acad. Sales., XV, 252, d’après le Bullaire de Félix V).
Nommé évêque de Nice, 1444 (Eubel, Hierarchia, II, 328). Teste à Lausanne le 20 août 1445, se qualifiant d’archevêque de Nice (Rc. Laus., 2711, et ACV, Min. Arthod, 27). Fonde la chapelle Sainte-Marie-Madeleine dans la cathédrale, la dote d’un revenu de 12 livres et lui donne son calice, sa chasuble, ses étoffes et tous les autres ornements de la chapelle, ainsi que son bréviaire. Mort avant le 9 mai 1446 (id.). Son office était célébré à Lausanne le mardi des Quatre-Temps.
Le père de Jean, Perrod de Prangins, était un bâtard de Jean de Prangins, donzel; il était possessionné à Sugnens et à Dommartin et il testa en 1378 (ACV, Inv. vert, OO, et Nouv. titres, 3586). Par un premier testament du 7 avril 1443, Jean de Prangins, qualifié encore d’évêque d’Aoste, donna à l’église de Dommartin un capital de 20 livres (Rc. Laus., 2695).
Il est douteux que Jean ait été curé de la Sainte-Croix en 1403 /421/ comme le dit Schmitt, Mémoires, II, 170. Pierre de Burtigny porte ce titre de 1397 à 1405 (Nouv. titres, 1223, et MDR, VII, 489).
de Praroman, Claude, de Lausanne, fils de Claude de Praroman, seigneur de Chapelle-Vaudanne, et de Bernardine d’Avenches.
Chanoine, mai 1535 (AVL, Corps de ville, EE, 214) et le 4 juin 1536 (MDR, XXXVI, 268). Ne paraît plus l’avoir été au moment de la dispute de Lausanne en octobre (id., 263) et avait sans doute déjà accepté la Réforme. Echange en 1553 la prébende de Vuarrens contre la seigneurie de Renens (Martignier et de Crousaz, Dictionnaire, 781). Il se maria, épousa Rose Gimel, et laissa postérité.
de Praroman, Philibert, fils d’Henri de Praroman, seigneur de Chapelle-Vaudanne, oncle du précédent.
Prête serment comme prêtre de la cathédrale, 1492 (Livre rouge, 165). Chanoine créé par Rome le 2 juillet 1514 (Man. cap. Laus., 150), installé le 7 août 1514 (id.). Curé de Saint-Martin de Vaud dès 1515 (Apollinaire, XI, 52) à sa mort, 1528 (MDR, XXIII, 239). Teste le 6 juin 1528 (Inv. vert, 469) et mort avant le 12 juin.
Prévôt de Viry, François.
Le pape lui donne le 10 juin 1323 provision d’un canonicatà Lausanne, quoiqu’il eut une chapellenie dans l’église de Belley, ainsi que les églises d’Abigny et de Pezy, au diocèse de Belley (Lettres communes de Jean XXII, 17652).
additions et corrections, p. 487:
Nommé le 19 février 1343 par le pape chanoine de Chartres à la requête de Louis de Savoie (Miscellanea di Storia Italiana, XXXVIII, 192).
Prévôt, Humbert, jurisconsulte.
Curé de l’église de Virieu au diocèse de Belley, 1328 (MDG, XVIII, 67). Chanoine de Lausanne mort peu avant le 30 mars 1350, date à laquelle on paie 8 livres d’annates pour sa prébende vacante (Inv. bleu, I, 58).
de Prez, Antoine, licencié en droit, fils d’Aymonet de Prez, donzel, frère de Gui de Prez, donzel à Lutry.
Chanoine, fils d’Aymonet, 1422 (Man. cap. Frib., 11). Chanoine et chapelain à Bercher, 1422 (ACV, Nouv. titres, 2749). Chantre de Lausanne, 1436 (MDR, XXXIX, 104) et probablement dès l’avènement de Jean de Prangins à l’épiscopat. L’est encore le 3 mars 1444 (Nouv. titres, 10369). Chanoine de Sion, 1436 (MDR, XXXIX. 104). /422/
Vicaire spirituel de l’évêque de Lausanne, 1438 (ACV, Min. du Flon, 180).
Nommé évêque d’Aoste le 22 octobre 1444 (Rev. hist. vaud., 1904, p. 306). Teste le 4 janvier 1464 (id., où le texte même du testament est publié). Mort avant le 4 avril 1464 (id.).
additions et corrections, p. 487:
L’Obituaire des Dominicains de Lausanne fixe sa mort au 16 mai 1464.
de Prez, Claude, fils de Barthélemy de Prez, seigneur de Corcelles, et neveu du chanoine Guillaume.
Reçu le 11 juin 1511 au nombre des Innocents (Man. cap. Laus., 120). Curé de Saint-Paul à Lausanne, 30 octobre 1513 (id., 124) sous la tutelle du vicaire Antoine Ferranchi. Reçu chanoine en 1530, il paie en cette année 125 livres au maître de fabrique pour la chape (Rc. Laus., 3351). Doyen de Neuchâtel le 21 janvier 1531/2 (Arch. Evêché, 154). Après la Réforme, il demeura à Lausanne quoique restant catholique; il y vivait encore en 1551 (MDR, I, 2e série, 7).
Claude de Prez avait été nommé vers 1533 recteur de l’hôpital Saint-Jean, à Lausanne (MDR, XXXVI, 331), mais l’abbaye des Nobles Enfants de Lausanne (Fernand Loys, etc.) s’était emparée de ce bâtiment qu’elle conserva jusqu’au moment de sa dissolution en 1544. Il faut sans doute rapprocher ce fait de la dispute que raconte Pierrefleur, Mémoires, 103. Cf. Dupraz, Cathédrale, 455.
On lit dans les Comptes du bailli de Lausanne de 1556, cette curieuse mention : « Envoyé un message à Beaufort chez le commissaire Thowacii pour avoir la reconnaissance de quatre poses de vigne en Chissiez.
» Donné pour m’avoir aidé au sujet des dites reconnaissances et pour les avoir trouvées au doyen de Corcelles 87 florins. »
de Prez, Gui, Dr en droit, des donzels de Lutry.
Chanoine de Genève, 1472 (Obit. Genève, 266). Chanoine d’Aoste et curé de Bruson, 1474 (Rev. hist. vaud., 1904, 317).
Nommé chanoine de Lausanne le 26 novembre 1482 (Man. cap. Frib., 259). Curé de Lutry, 1495 (ACV, Nouv. titres, 11572). Curé de Bulle, 1490 (Apollinaire, Dictionnaire, II, 290). Chantre de Lausanne, 1498 (Rc. Laus., 2958). Sacristain, 1505 (Livre rouge, 262). Mort le 13 mai 1508 (id., 51, et Nec. Laus., 140). Obit à Genève le 16 novembre (Obit. Genève, 266). /423/
de Prez, Guillaume, fils de Jean de Prez, seigneur de Corcelles le Jorat, oncle de Claude, chanoine.
Chanoine de Lausanne, termine son stage le 10 juin 1484 (Man. cap. Frib., 269). Sous-chantre, 1503 (Rc. Laus., 3113) au 5 avril 1511 (Man. cap. Laus., 95). Doyen de Valère, 1504 (Rc. Laus., 3340) à 1508 (Man. cap. Laus., 48). Curé de Bercher, 1478 (ACV, Min. Gruet, 69). Curé de Saint-Paul à Lausanne, 1501-1513 (AVL, Poncer, Saint-Paul, 79 et 81b). Annonce au chapitre en avril 1511 qu’il va quitter le pays. Archidiacre d’Aoste, 1512 (Poncer, Seigneuries, 115). Mort à la fin d’octobre 1513 (Man. cap. Laus., 311).
de Prez, Henri.
Prieur de Saint-Maire, 1318 (Rc. Laus., 1283), 1319 (Inv. vert, PP), probablement dès 1316 (Rép. Saint-Maire, 13).
des Prez, Jean de Pratis, licencié en droit, de Cossonay.
Official de Lausanne le 13 mars 1348/9 (Rc. Laus., suppl., 179) à 1365 (MDR,VII, 198). Curé de Vuisternens, 1349 (MDR, VII, 147). Curé de Joulens, 1356 (Rc. Laus., 1427).
Chanoine, 1350 (ACV, Min. Miribel). Chanoine et familier de l’évêque François de Montfalcon le 7 mai 1352 (ACV, Nouv. titres, 5109). Son mandataire à Rome, 1354 (Arch. Turin, Prot. ducaux, t. 32, p. 113). Mort le 14 octobre (Nec. Laus., 196). Fondateur de l’autel Saint-Eloi à la cathédrale (Dupraz, Cathédrale, 144).
Nous admettons que Jean Desprez et Jean de Cossonay sont un même personnage, bien que le premier ne soit mentionné que jusqu’en 1359 (Livre rouge, 55, 72) et le second depuis 1360 (MDR, VII. 185).
additions et corrections, p. 487:
Le 20 février 1338, à la demande d’Isabelle de Châlons, dame de Vaud, le pape accorde à Me Jean des Prez, licencié en lois, bachelier en droit, clerc du diocèse de Belley, conseiller de feu son mari, un canonicat à Lausanne et la cure de Vuisternens (Miscellanea di Storia Italiana, XXXVIII, 202).
Proces, Laurent Capuci, de Urbe en Italie, cousin du cardinal Jean du titre de Saint-Théodore.
Il se démet le 20 août 1322 du canonicat de Lausanne et il est pourvu de canonicats dans l’église de Latran à Rome et dans celle de Lincoln en Angleterre, et en outre du prieuré de Saint-Benoît de Calcaria (Jean XXII, Lettres communes, 15987, 16323).
de Prope, Gui.
Cité en 1488 et 1501. Est le même que Gui de Prez. /424/
de Promenthoux, Humbert.
Chanoine, 1244 (Liste Gaudard), 1253 (A. H. Frib., III, 67).
N’est en réalité que chanoine de la chapelle épiscopale de Saint-Nicolas. Cf. en 1247 (Inv. bleu, II, 115) et 1276 (Inv. vert, S.)
Protais.
Evêque d’Avenches ou de Lausanne en 652 (C. Laus., 28, 29; Annales de Flavigny; et dans M.G.H., Scriptores, III, 150). C’est sous son épiscopat que fut construit le monastère de Baulmes. Mort à Bière en coupant du bois pour l’église de Lausanne (id.).
Cf. Besson, Contributions, 19; Burnet, Rev. hist. vaud.. 1905, 65.
de Provanes, André, de la famille du suivant.
Prévôt de Lausanne, prête serment par procureur le samedi 18 mars 1485/6 (Man. cap. Frib., 288). L’est encore, 1487 (Liste Gaudard).
de Provanes, Jaques, frère de n. Thomas de Provanes, des vidomnes de Moudon.
Chanoine, 1443 (Liste Gaudard). Prieur de Saint-Sulpice, 1423-1447, et maître d’hôtel de l’évêque Georges de Saluces (MDR, I, 2e série, 58-59).
Psautier, Bovon, Jaques et Pierre, voir Soutey.de Quart, Aymon, fils de Jaques, seigneur de Quart, d’une branche de la famille des vicomtes d’Aoste, frère du B. Emeric, évêque d’Aoste, de Guillaume, archidiacre de la même église, et d’Antoinette, épouse de Rodolphe, sire d’Oron.
Est mentionné comme chanoine de Lyon le 8 novembre 1283 (Com. de M. Beyssac) et il devient prévôt de Lausanne en 1286, après Henri de Grandson (Hisely, Comtes de Genevois, 100). L’année suivante, l’évêque de Sion, Pierre d’Oron, étant mort le 13 février 1287 une partie du chapitre lui donna comme successeur Aymon de Quart, tandis que l’autre se prononçait pour Jean de Loës, chanoine d’Orléans. Le conflit fut porté devant le Saint-Siège, qui obtint le désistement d’Aymon, tandis que Jean mourait entre temps; le pape désigna alors le 15 décembre 1289 Boniface de Challant comme évêque de Sion (Registres de Nicolas, IV, Nos 1783-1787 et 2664).
Ceci indique déjà qu’Aymon de Quart était un personnage très /425/ considéré. On en peut juger encore par ce fait qu’il fonctionna le 10 décembre 1293 avec l’évéque de Lausanne Guillaume de Champvent comme arbitre entre le comte de Savoie et le comte de Genevois, au sujet de leurs droits respectifs à Genève (MDG, VIII, 272) et il assista le 25 janvier suivant à l’hommage que le comte de Genevois prêta au fils du comte de Savoie (MDG, XIV, 372). Il est qualifié de chantre de l’église de Lyon dans le premier acte et de prévôt de Lausanne dans le second.
Le pape, de son côté, chargeait Aymon de Quart le 18 juillet 1297 de mettre Thibaud, cousin du comte de Bar, en possession de la trésorerie de l’église d’Evreux (Reg. Boniface, VIII, 1942) et le 19 janvier 1299 d’investir Henri, fils du comte de Hainaut, de l’office de sacristain dans l’église de Lisieux (id., 2873).
L’évêque Guillaume de Champvent le désigna le 20 mars 1301 comme son exécuteur testamentaire (ACV, Nouv. titres, 7044) et il fut co-syndic du siège épiscopal pendant la vacance qui suivit. Il était très influent à Lausanne où — alors qu’il était devenu évêque de Genève — il fut pris en janvier 1305 comme arbitre entre l’évêque de Lausanne et les citoyens révoltés (Reymond, Organisation municipale, 65).
Aymon de Quart fut nommé évêque de Genève le 29 janvier 1304 (MDG, II, 184; IX, 89) et il fut consacré le 5 octobre suivant. Il poursuivit la réorganisation administrative du diocèse, eut à soutenir de longues luttes à la fois contre le comte de Savoie et contre les citoyens de Genève (Reg. genevois, p. 379 et suiv.). Il mourut à la cour de l’empereur Henri VIII à Ivrée le 5 octobre 1311 (Martyrologe d’Aoste) ou le 12 ou 13 octobre (Nec. Laus., 196, et Obit. Genève, 242) et il fut inhumé à Aoste dans la chapelle Saint-Blaise près de la Collégiale (Duc, Eglise d’Aoste, III, 284), son frère, le Bienheureux Emeric, étant évêque d’Aoste.
de Quart, Emeric, fils de Jaques, seigneur de Quart.
Chanoine de Genève, reçoit le 18 juillet 1326 une lettre de provision de chanoine de Lausanne avec expectative (Lettres communes de Jean XXII, 25999). Chanoine de Genève, 1343 (Obit. Genève 242).
Quartier, Jean, d’Evian.
Chanoine prébendier de Troyes et de Genève, archidiacre de Sainte-Marguerite /426/ dans l’église de Troyes. Le pape le nomme le 3 avril 1343 chanoine de Lausanne (Mém. Acad. delphin., II, 323).Quartier, Jean Quartery.
Prêtre du diocèse de Genève, présente au chapitre des lettres apostoliques pour un canonicat le 26 mai 1458 (Man. cap. Frib., 45). Chapelain de l’autel des Innocents dans la cathédrale de Genève en 1452 (Regesten Wirz, 90)
Quillet, François, voir Guillet.
Rachetz, André, voir Buttavant.
Le 12 septembre 1316, le pape accorde à André Rachetz de Butavant, clerc d’Imbert des Vaux, professeur ès lois, une provision de chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende, quoiqu’il ait déjà l’église d’Ysernodore au diocèse de Lyon (Lettres communes de Jean XXII, 988).
Ragas (Raas, Regus), Barthélemy.
Le pape lui confère la prébende vacante par la mort de Georges Deschenaux en 1456 (Quellen sur Schweizergeschichte, XXI, 61).
additions et corrections, p. 488:
Protonotaire apostolique, renonce le 23 octobre 1458 à un canonicat à Lausanne (Reg. Wirz, II, 12, 17).
Ragenfred, ou Rainfroi.
Chanoine de Lausanne, 888 (C. Laus., 134).
Archidiacre, 892 (C. Laus., 54-56, voir plus haut, 12).
Nous avons supposé, page 12, que l’archidiacre Ragenfred, candidat évincé par Rodolphe Ier de l’évêché de Lausanne, était un partisan de Louis de Provence. Or, celui-ci avait pour chancelier un certain Ragenfred, qui fut nommé archevêque de Vienne le 28 janvier 899 et mourut le 30 avril 907 (Poupardin, Royaume de Provence, 349).
Rainulfe.
Prêtre, 972 (C. Laus., 279).
* Ramatensis.
Vers 1228, Rodolphe, évêque Ramatensis, donne au chapitre une vigne à Pully (C. Laus., 593),
Ramel, Pierre.
Chanoine, 1363 (Inv. bleu, II, 40). /427/
Ramuz, Jaques.
Clerc du chœur, 1375 (Rc. Laus., Suppl., 299). Chanoine, 1385 (AVL, Min. G. Daux, 99). Curé de Pailly, 1390 (Arch. Loys, 3124). Chanoine et curé de Saint-Etienne à Lausanne, 1402-1411 (AVL, Poncer, Saint-Etienne, II, 115, et I, 8).
Ranguiz, Jean, fils de François Ranguiz de Lausanne.
Chanoine, 1492 (Rc. Laus., 2933). Il devait encore en 1493 dix ducats sur les cinquante qu’il devait payer pour la chape (Arch. Hôp. Frib., Comptes G. Mayor, 98). Chanoine, 1499 (Arch. Loys, 1379).
Un Jaques Renguis est chanoine de Genève en 1445 à sa mort en 1459 (Mem. Acad. Salés., XV, 223; Obit. Genève, 185). Un notaire Renguis fonctionne à Lausanne au début du XVIe siècle.
additions et corrections, p. 488:
Reçoit de Rome en mai 1491 provision d’un canonicat à Lausanne (ACV, Min. Ranguiz).
de Ratis, Otton, neveu du chanoine Jean de Maglans.
Nommé chanoine en 1464 (Man. cap. Frib., 91). Nommé cellérier le 23 mai 1486 (Man. cap. Frib., 290). Sous-chantre, 1492 (Liste Gaudard). Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal, mai 1491 (AVL, E, 4). Vivant, 1493 (Rc. Laus., 2942), 1498 (Liste Gaudard).
additions et corrections, p. 488:
Créé chanoine de Lausanne en janvier 1464 (Reg. Wirz, II, 346) et de Verceil 1464 (id., II, 355). Obit le 29 décembre (Nec. Laus., 213).
Ravier, Amédée, fils de Pierre Ravier, dit Chandeley, bourgeois de Lausanne, frère du Dr Benoît Ravier.
Chanoine, 1503 (Rc. Laus., 3114). Curé de Vidy, 1519 (Min. de Neschel, 12). Recteur de la chapelle Saint-Blaise en l’église de Lemenc hors les murs de Chambéry, 1527 (Min. Thowacii, 72). Maître de la fabrique de la cathédrale, 1526-1527 (ACV, Nouv. titres, 12203). Nommé par le conseil de la ville de Lausanne abbé de Montheron le 8 juin 1528 (MDR, XXXVI, 81). Cherchait deux ans plus tard à acquérir le prieuré de Lutry que détenait Jean de Montfalcon.
Il accepta la Réforme après la Dispute de Lausanne et demeura en ville dans sa maison de Bourg. Il acquit après 1542 la seigneurie de Montricher (Martignier et de Crousaz, Dictionnaire, 631) et joua dans la suite un certain rôle politique. En 1555, il était député de Lausanne à Berne (MDR, 2e série, I, 142, 143). Il mourut avant le 4 novembre 1555, instituant comme héritier Claude d’Arnex, /428/ seigneur de Saint-Martin du Chêne (ACV, Min. Roland). Mais il laissa une succession très embrouillée et la discussion de ses biens fut l’une des plus laborieuses de l’époque. De juin à novembre 1556, on vendit ses biens de Cojonnay et de Viney pour 5600 écus; la maison de Lulry et celle de Boussens à n. Ferdinand Loys pour 800 écus; la grange de Vernand à Antoine de Saussure pour 2270 écus; à Claude Goumoëns le grangeage de Vidy; au bailli Manuel la maison et la vigne de Montagny pour 1610 écus; la maison de la Tour Perse en Bourg (aujourd’hui maison Gugel) à Claude de Bourdreul pour 260 écus; une autre maison en Bourg que tient Jean Genesve, avec la maison derrière où est la grande cave de Girard Grand, pour 200 écus à François Seigneux; trois maisons et boutiques près de l’Evêché pour 92 écus les trois, etc. Le total des biens vendus monta à 24 489 écus 220 florins. Parmi les créanciers qu’il fallait satisfaire, citons Sébastien de Sonnenberg à Lucerne pour 5880 éens, Ferdinand Loys pour 2300 écus, un domestique ses gages de 13 ans à raison de 6 écus par an. Les liquidateurs chargèrent l’héritier de faire apprendre des métiers à Pierre et Philibert Ravier, fils donnés d’Amédée, et ils lui donnèrent 40 florins pour la nourriture de ces enfants qui vivaient avec leur nourrice au château de Montricher (Min. Roland).
Ravoyre, Philippe, ou Ruery, des seigneurs de Gerbais en Savoie.
Chanoine, 1316 (Nouv. titres, 7720). Le 10 juin 1323, le pape lui confère l’expectative d’un bénéfice de 100 livres mauriçoises à Genève, quoiqu’il ait déjà un canonicat et une prébende à Lausanne, un bénéfice sans charge d’âmes dans l’église de Vuisternens et le rectorat de l’église de Viège (Jean XXII, Lettres communes, 17 679). Chantre, prête hommage à l’évêque le 2 août 1352 (Livre rouge, 57). Le 1er juillet 1354, le chapitre lui accorde dispense de résidence pour un an, étant aux écoles (id., 90), sans doute comme professeur. Primicier de l’hôpital Notre-Dame, 1354-1368 (Rc. Laus., 395, S. 264). Chantre encore en 1373 (Livre rouge, 48). Mort en 1373 (AVL, Poncer, hôpital recon., 31).
Un acte du 2 mai 1344 (ACV, Poncer, Hôp., 579) contient son sceau, tiercé en fasce avec 1 étoile à dextre. /429/
additions et corrections, p. 488:
Mort le 26 février 1373 (Nec. Laus., 114).
Raymond, neveu du chanoine Girard Carbo.
Chanoine, avant 1159 (C. Hautcrêt, 64) et 1157 (id., 70).
Redicosta, Guillaume.
Curé de Granges, 1355, 1363 (Rc. Laus., 929, 234). Chanoine, 1369, 1373 (Livre rouge, 48, 117, 118).
Renaud, Pierre. (voir Reynaud ci-dessous ?)
Chanoine de Lausanne, 1442 (Rc. Moudon, 159). Doyen de Valère, 1452 (Rc. Laus., 2750). Maître de la fabrique, 1461-1463 (Man. cap. Frib., 73, 81). Chanoine de Genève, 1451 (Note de feu M. l’abbé Chavaz). Il mourut en septembre 1463 (id., 86) et sa maison fut louée en 1464 au chanoine Henri Bolomier (id., 88).
additions et corrections, p. 488:
Reynaud, Pierre.
Pierre Reynaud l’aîné, chanoine de Lausanne, échange en 1459 un bénéfice avec Pierre Reynaud le jeune, chapelain de l’autel Saint-Luc en la cathédrale (Reg. Wirz) II, 41).
Reynaudaz, Guillaume, d’Yverdon.
Curé d’Essertines, 1381 (ACV, Nouv. titres, 6758). Ne l’est plus en 1390 (id., 9042). Chanoine, 1384 (Livre rouge, 97). Maître de la fabrique, 1384 (Nouv. titres, 3563) à 1395 (Rc. Laus., 312). Chantre, 1394 (Livre rouge, 141). Prête hommage à l’évêque le 4 avril 1396 (Rc. Laus., 1646, 2953). Etait encore chantre en 1399 (Liste Gaudard), mais est remplacé en cette année même par Wildenco de Nutra.
Richard, Magister.
Chanoine, entre 1185 et 1193 (C. Laus., 506; Don. Hauterive, 112). Sacristain, 1210 (ACV, Extractus, 1) et 1213 (C. Laus., 119, 144).
Les deux premiers actes que nous venons de citer ne sont pas datés. Le premier est postérieur à la nomination du prévôt Guillaume de Blonay en 1185, le second antérieur à la nomination comme chanoine d’Etienne d’Orbe, lequel est cité comme tel en 1193. Le C. Laus., 222, a un acte de 1190 où figure Richard, mais cet acte est en réalité de 1199 (id., 101).
Richard, Jean.
Chanoine créé par Rome en 1465, non installé (Man. cap. Frib.)
Il s’agit très probablement de Jean Richard, de Palézieux, chapelain de l’autel des saints Simon et Jude à la cathédrale, curé de Grandvillard, et qui testa le 7 juin 1501 (ACV, Nouv. titres, 6897). /430/
de Rida, Ponce, Dr en droit.
Maître en théologie, cubiculaire papal, magister de l’église de Narbonne, conseiller du roi Charles de France, il est pourvu par le pape d’un canonicat à Genève et à Lausanne le 4 mars 1471 (Regesten Wirz, 50).
de Roche, Conon, dit Bucco.
Chanoine, 1134 (C. Haatcrêt, 1), 1143 (Matile, I, 11). Obit, 22 février (C. Laus., 638).
de Roche, Conon, doyen de Könitz, voir Von der Flue.
de Roche, Girard, frère de Jean Rochy, apothicaire à Lausanne et d’Isabelle, femme de J. Bernard, notaire à Lausanne, oncle du chanoine Jean de Roche.
Prêtre habitué de la cathédrale; prête serment, 14 mars 1427/8 (Livre rouge, 169). Curé de la Sainte-Croix à Lausanne, 1451 (Rc. Laus., 2745). Cellérier du chapitre quoique non chanoine dès 1460 (Man. cap. Frib.). Nommé chanoine en septembre 1463, il cède la cure de la Sainte-Croix à Jean Assenti et reprend de lui la cure de Corcelles sur Chavornay le 1er octobre 1463 (id., 86). Curé de Saint-Prex en 1471 (ACV, Nouv. titres, 7236). Teste le 23 octobre 1471 (id.). Sur sa famille, voir Nouv. titres, 7236; Min. A. Loys, 136.
Il est quelquefois qualifié de chanoine dès 1462 (Nouv. titres, 9932; Rc. Morges, 286), parce qu’il avait reçu des lettres de création de Rome, qu’il présenta au chapitre le 17 novembre 1459 (Man. cap. Frib., 55).
de Roche, Gui, Dr en droit, frère d’Henri qui suivra.
Chanoine de Lausanne, 1420 (Rc. Laus., 2571). Représentant du duc Amédée de Savoie à Rome, 1428 (Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 21* ). Nommé évêque de Mondovi en Italie par Martin V le 18 mai 1429. Mort avant le 29 juillet de la même année (Eubel, Hierarchia, I, 365).
de Roche, Guillaume.
Chanoine, 1320-1326 (Lettres communes de Jean XXII, 11925, 26197). /431/
additions et corrections, p. 488:
Reçoit le 11 septembre 1316 des lettres d’expectative pour un canonicat et une prébende à Lausanne (Com. de M. le Dr Ruegg).
de Roche, Henri, Dr en droit, frère de Gui de Roche, chanoine de Lausanne, et de Jean de Roche, notaire et citoyen de Mâcon (Arch. Loys, 1786).
Prévôt de Lausanne le 1er mai 1413 (Man. cap. Frib., 6). Ambassadeur du chapitre de Lausanne et du duc de Bourgogne au Concile de Bâle dès le 21 janvier 1434 (Concilium Basiliense, III, 10, 31, 102). Curé de Bulle, 1429 (Apollinaire, Dictionnaire, II, 289). Encore prévôt en 1442 (Min. du Flon, 241) et 1443 (Liste Favey).
de Roche, Jean, licencié en droit.
Chanoine de Lausanne dès 1354 (Arch. Turin, Protocoles ducaux, XXXII, 113). Chanoine de Genève, 1360 (Rc. Laus., 1447). Chantre de Genève, 1366 (MDG, XVIII, 295) et 1376 (MDR, XXII, 312). Encore chanoine de Lausanne, 1378 (Inv. bleu, 312, II, 45). Mort peu avant le 16 mai 1380 (Inv. bleu, I, 48).
de Roche, Jean.
Chanoine, 1422 (Inv. vert, 4), 1425 (Rc. Laus., 2601).
de Roche, Jean, fils de Jean Rochy, apothicaire à Lausanne et neveu du chanoine Girard de la Roche.
Chapelain à la cathédrale, prête serment le 20 décembre 1456 (Livre rouge, 184). Curé de la Sainte-Croix, 1471 (Man. cap. Frib., 209) et 1479 (AVL, Poncer, Saint-Etienne, II, 101). Chanoine, 1482 (Man. cap. Frib., 258), 1490 (Arch. Hôp. Frib., Comptes G. Mayor, 85a). Mort avant 1491 (Man. cap. Frib., 313).
de Roche, Philibert, licencié en droit.
Chanoine, 1437 (ACV, Min. Arthod, 23), 1442 (MDR, XXIII, 505). Mort peu avant 1456 (Man. cap. Frib., 31). Juge du chapitre, non daté (Min. du Flon, 210).
de Roche, Pierre.
Doyen d’Outre-Venoge, 1254 (ACV, Nouv. titres, 8293).
de Rochecise, Etienne.
Chanoine, 1434-1435 (Arch. Loys, not. Arthod, 63).
Il est probablement le même qu’Etienne de Rochetaillée, neveu du cardinal Jean de Rochetaillée, évêque de Genève, puis de Paris et enfin archevêque de Rouen. Etienne de Rochetaillée, chanoine de /432/ Saint-Paul à Lyon, fut installé le 21 juin 1426 chanoine de Rouen. Il était à ce moment aux études à Paris. Il avait résigné son canonicat de Lyon avant le 23 juin 1429 (J. Beyssac, Jean de Rochetaillée, 32-33).
de Rochetaillée, Etienne, voir Rochecise.
de la Rochette, Gui, d’une famille de bourgeois de Genève.
Protonotaire apostolique, administrateur du prieuré de Lutry, 1448-1466; chanoine de Genève, 1422, puis sacristain de Genève, mort à Genève le 6 février 1468 (Obit. Genève, 47).
? Chanoine de Lausanne, 1452 (Liste Gaudard). Le Man. cap. Frib. de l’époque ne lui donne jamais cette qualité.
Rodolphe.
Doyen de Vevey, 1243/4 (Zeerleder, 257, et Fontes rerum bern., II, 231).
* Rodouvius.
Prêtre et chancelier, 885 (C. Laus., 276).
Roger, de Vico-Pisano en Toscane.

Sceau de l'évêque Roger (1207).
Sous-diacre de l’Eglise romaine, nommé par Alexandre III évêque de Lausanne en 1178 (C. Laus.,45; MDR, VII, 24). Assiste au concile de Latran en 1179 (Schmitt, Mémoires, I, 433). Légat du pape dans la province de Besançon, 1180-1182 (Zeerleder, 65; C. Hautcrêt, 26; Rec. dipl. Frib., I, 14), où il est encore juge apostolique en 1196 (Arch. Besançon, G, 175 et 531).
Présente à l’empereur à Strasbourg une protestation contre le duc de Zaehringen (MDR, VII, 23; de Gingins, MDR, I, 84; Secretan, Archiv für Schweizergeschichte, XVI, 73). Consacre l’église de Saint-Nicolas de Fribourg le 6 juin 1182 (Rec. dipl., Frib., I, 4). Soutint plusieurs guerres pour les libertés de l’église, 1190 (C. Laus., 45). En conflit avec le chapitre, 1192 (Rev. hist. eccl., 1907, 98; Acta pontificum helvetica, I, 4). Vend le droit de battre monnaie au comte de Neuchâtel, avant 1195 (C. Laus., 18). Afferme la mayorie de Lausanne en 1196 (Arch. Evêché, 31; Reymond, Organisation municipale, 7, et plus haut, 119).
Fit en revanche de nombreuses acquisitions pour l’église de Lausanne (C. Laus., 500-502). En guerre avec le comte Thomas de /433/ Savoie qui accapara la ville de Moudon et détruisit le château d’Ouchy, 1207-1211 (C. Laus., 45, 421). Résigne l’épiscopat le 8 janvier 1212 (C. Laus., 46). Mourut simple chanoine le 5 mars 1220 (id., 470, 502). Enterré dans la cathédrale de Lausanne devant l’autel Saint-Jean-Baptiste (id., 503). Sa tombe retrouvée en 1881 (A. de Montet, Gazette de Lausanne, 1881; Dupraz, Cathédrale, 559).
Sur sa famille, cf. Rev. hist. eccl., 1907, p 295.
Roland, André.
Chanoine créé par Rome, en procès à ce sujet en juillet 1471 (Man. cap. Frib., 209).
Rolandin, des marquis et seigneurs de Saint-Michel.
Fait présenter au chapitre le 4 août 1480 une lettre apostolique du 17 juillet lui conférant le canonicat et la prébende que tenait Eustache de Saluces (Man. cap. Frib., 243), mais Jean de Thoissy en était déjà pourvu.
Rolin, François.
Le 4 septembre 1451, le duc Louis de Savoie, en vertu d’un indult de Nicolas V, nomme le clerc François Rolin au premier bénéfice vacant au chapitre de Lausanne (Arch. Turin, Prot. duc., t. 76, p. 219).
de Romagnans, Antoine, Dr en droit, fils d’Antoine de Romagnans, chancelier de Savoie en 1457.
Elu chanoine de Lausanne en 1465 (Man. cap. Frib., 102). Représente le chapitre à la cour de Rome en 1467 (id., 119). Chanoine de Genève, 1467 (Obit. Genève, 261, et Quellen zur Schweizergeschichte, XXI, 93). Anniversaire le 6 novembre (Obit. Genève, 361). Doyen de Vullionnex, 1467 (Mercier, Chapitre de Genève, 199).
Romand, François, d’une famille bourgeoise de Lausanne.
Chapelain à Lausanne et curé de Constantine, 1411 (ACV, Nouv. titres, 3924) et 1436 (Arch. Payerne, Min. Mareschet). Reçoit vers 1400 du comte de Savoie l’hôpital de Grandson (Arch. Grandson). Chanoine, 1439 (ACV, Min. A. Loys, 3). /434/
de Romans, Bernard, Maître.
Chanoine, 1296 (Arch. Loys, 1498), 1304 (ACV, Rec. Chap., 189), mort avant 1324 (Ac. Laus., 1307).
Rondollet, François, familier du pape Jules II.
Chanoine de Lausanne créé par Rome en 1505, non installé en 1513 (Man. cap. Laus., 140). Il avait aussi été créé le 1er février 1505 chanoine de Genève, étant déjà curé de Montreux et d’Aubonne (Quellen sur Schweizergeschichte, XXI, 235).Roset, Pierre, ou Rochet.
Chapelain à Lausanne, 1379-1380 (Inv. vert, 395; Rc. Laus., 557). Doyen d’Ogo, 1411 (Gremaud, Bulle, 113).
Rosset, Pierre.
Curé de Gruyère, 1499-1501 (Apollinaire, VII, 72). Chanoine de Lausanne, 1502 (Man. Cons. Laus.) et 1503 (ACV, Min. de Vernets). Doyen d’Ogo, 1505 (id.).

Sceau de l'évêque
Jean de Rossillon (1340)
Clerc de Gex, 1295 (MDG, XIV, 373). Juge en Genevois et en Chablais pour le comte de Savoie, 1297 (Rc. Vevey, 18) et 1299 (ACV, Fonds Bex). Chanoine de Lausanne et de Genève, 1306 (ACV, Fonds Dumont). Doyen d’Allinges de 1309 (id.) à 1324 (Jean XXII, Lettres communes, 20113).
Nommé par le pape évêque de Lausanne le 26 octobre 1323 (Eubel, Hierarchia, I, 309), quoique le chapitre considère encore le siège épiscopal comme vacant le 15 novembre 1323 (Rc. Laus., S, 90, et Rc. Oron, 85). Evêque élu le 13 février 1324 (Inv. bleu, I, 20).
Jean de Rossillon paraît avoir beaucoup contribué au développement des libertés communales à Lausanne et à Avenches (Reymond, Organisation municipale, 80). Exécuteur testamentaire de Louis de Savoie, 1340 (Guichenon, Hist. Savoie, IV, 641). Mort le 13 avril 1341 (Schmitt, Mémoires, II, 101). Le pape lui accorde le 15 mars 1341 une lettre d’absolution à l’article de la mort (Reg. Benoît XII, 8795, 8844).
de Rossillon, Rodolphe ou Raoulet, neveu de l’évêque Jean de Rossillon. /435/
Doyen de Neuchâtel et bénéficiaire du personat de l’église de Peney en avril 1339 (ACV, Nouv. titres, 12284, 12326). Passe un accord le 6 juillet 1339 au sujet des premiers fruits de son office (Rc. Laus., 1549). Le 1er septembre 1339, il échange la charge de doyen contre celle de prévôt avec Guillaume d’Estavayer (Nouv. titres, 1440). Le 1er octobre 1340, l’office de doyen d’Outre-Venoge est annexé à la dignité de prévôt en augmentation de fief (Rc. Laus., 2723). Prête hommage pour la prévôté et le décanat le 3 octobre (ACV, Min. Miribel, 3). L’office de la prévôté ne rapportait que 40 sous tournois en 1343 et la prébende de chanoine 25 livres tournois; le pape lui accorda le 25 mars 1343 le premier bénéfice vacant dans l’église de Genève, de la collature de l’évêque ou du chapitre, de 80 livres tournois avec charge d’âmes ou de 50 sine cura (Mém. Ac. Delphinoise, 5e série, t. II, 231). Encore prévôt de Lausanne le 10 juillet 1359 (Livre rouge, 72).
additions et corrections, p. 488:
Mort le 2 septembre (1359) (Nec. Laus., 179).

Sceau de G. de Rougemont 1223
Doyen de Saint-Etienne de Besançon (Acta sanctorum, juin, t. I, 703). Elu évêque de Lausanne le 24 juillet 1220 (C. Laus., 47). Transféré avant le 20 janvier 1221 à l’archevêché de Besançon (Acta pontificum helvetica, 110; C. Laus., 47). Exilé de Besançon par une émeute populaire, il meurt à Bellevaux, en Franche Comté, en mars 1225 (Dunod, Hist. Egl. Besançon, I, 186, 378; Richard, Hist. Besançon, I, 472).
de Rougemont, Jaques, Dr en décrets, originaire du diocèse de Vienne.
Chanoine de Lausanne, 1349 (Cart. Université de Paris, XI, 1163). Docteur es décrets à l’Université de Paris, 1348-1349 (id., II, 1152, 1164).
de Roveno, Pierre, sous-diacre, des milites du Mont sur Lausanne.
Chanoine, 1161 (C. Hautcrêt, 11) et 1180 (id., 26, et C. Laus., 115).
Le chanoine P. de Roveno mentionné en 1217 (C. Laus., 120) est Raymond.
de Roveno, Raymond, sous-diacre.
Clerc, 1212 (C. Laus., 436). Chanoine, 1216 (id., 230). Cellérier, /436/ 1129-1232 (id., 560, 566, 567). Vivant, 1253 (ACV, Rec. Chap., 19).
de Roveno, Turimbert, de Rogano.
Doyen, 1143/4 (Matile, Monuments, I, 11). Chanoine 1135 (C. Savigny, 508) et 1157 (C. Hautcrêt, 57; Rc. Laus., 9).
de la Rovère, Julien, neveu du pape Sixte IV.
Né en 1441 à Albigale près de Savone. Créé cardinal le 15 décembre 1471 (Eubel, Hierarchia, II, 17). Nommé évêque de Lausanne le 31 janvier 1472 (id., II, 192; voir plus haut, p. 51). Echange le 15 juillet 1476 cet évêché contre celui de Coutances (Eubel, II, 192), permutation que le chapitre enregistre le 25 août 1476 (Man. cap. Frib., 240). Elu pape le 1er novembre 1503 sous le nom de Jules II. Mort le 21 février 1513.
Eubel, Hierarchia, II, 44. dit que Julien de la Rovère, nommé légat en France le 3 mai 1476, était à Viterbe le 10 juin, à Alméria du 29 juin au 18 juillet, en août à Assise. Il n’était donc pas à Lyon au moment de sa résignation à l’évêché de Lausanne.
Le même auteur, II, 17, indique les bénéfices que cumula Julien de la Rovère. En voici la liste :
Evêchés : Lausanne 1472-1476, Avignon 1474-1503, Coutances 1476-1477, Mende 1478-1483, Bologne 1483-1502, Viviers 1498-1499, Savone 1499-1502, Verceil 1502-1503.
Abbayes : Saint-Paul de Verdun 1473, Saint-Savin de Pise 1473, Saint-Pierre de Luxeuil 1473, Sainte-Sophie de Bénévent 1473, Saint-Simphorien de Metz 1473, Sainte-Marie della Vangadizza 1477, Saint-Romuald de Valdicastro 1476, Grandforêt de Toulouse 1477, Saint-Pierre et Saint-Paul de Moschetto à Florence 1482, Saint-Erasme de Gaëte 1491, Saint-Barthélemy d’Arezzo 1492.
On voit par cette énumération que l’évêché de Lausanne fut un poste de début.
de Rue, Amédée, fils de Pierre Métral de Rue, donzel.
Chanoine, 1368 (Rc. Laus., 328). Teste le 2 mai 1388 (Rc. Laus., 1577 et 391). Primicier, 1383 (AVL, Min. G. Daux, 34), 1387 (AVL, Inv. Millioud). Vivant, 1391 (Arch. Turin, Comptes de la châtellenie de Bercher, 24). Mort le 11 avril avant 1392 (Nec. Laus., 130; Inv. bleu, II, 279). /437/
de Rue, Raymond, Me en théologie.
De l’ordre des Frères Prêcheurs. Prieur des Dominicains de Lausanne, 1446-1447 (MDR, XXXVI, 188, et AVL, Poncer, Dominicains, 31). Vicaire de l’inquisiteur Uldric de Torrenté en 1438 (ACV, Procès de sorcellerie). Inquisiteur, 1452 (id.).
Administrateur de l’église de Verceil en 1459 (Eubel, Hierarchia, II, 88). Nommé évêque d’Acre en Syrie le 6 novembre 1461, avec pension sur l’église de Lausanne (id. et Man. cap. Frib., 71). Administrateur de l’église de Lausanne pendant les vacances du siège épiscopal en 1465 (MF, II, 293) et 1468 (fnv. rouge, 36).
Il fit en 1465 don de ses immeubles aux Dominicains de Lausanne (MDR, XXXVI, 189) et mourut le 25 avril 1475 (Eubel, II, 88).
* Rufo, Raymond.
Chanoine (C. Laus., 415).
de Rumlingen, Pantaléon.
Chanoine de Soleure, 1345-1351 (Fontes rerum bern., VII, 20, 609). Doyen de Berne, 1345-1351 (id., 132, 521). Vice-doyen de Könitz, 1349 (id., 457). Doyen de Könitz, 1351-1354 (id., 519, 718) et 1358 (id., VIII, 277).
Rup, Claude.
De l’ordre des Frères Prêcheurs. Inquisiteur en 1462 pour les diocèses de Lausanne, Genève et Sion; instruit à Chamounix le procès de huit hérétiques (Kerdaniel, Sorciers de Savoie, 29), Nommé le 27 avril 1476 évêque de Claudiopolis, en Bithynie, par le pape Sixte IV qui lui assigne, pour l’exercice de l’épiscopat à Genève, une pension de 200 livres tournois sur les revenus de l’église de Genève (Eubel, Hierarchia, II, 145, 306). Fonctionne à Lausanne le 11 septembre 1477 (ACV, Procès de sorcellerie). Vicaire général et suffragant de l’évêque Benoît de Montferrand, 1484; visite le 1er juillet la chapelle d’Estavanens (MDR, XXIII, 648).
de Rustilly, Jaques, Dr en droit.
Chanoine, 1363 (ACV, Nouv. titres, 1412), 1373 (Rc. Laus., Suppl., 292). Commissaire épiscopal, 1373 (Rc, Laus., 1508, 1509).
Ryvet, Jean.
Doyen de Saint-Imier, 1378 (Fontes rerum bern., IX, 1289). /438/
de Sablon, Claude.
Chanoine, 1530 (ACV, Lettres du chanoine Neyret), 1534 (ACV, Registre du cellérier de Vernets). Notaire apostolique et procureur du chapitre de Lausanne à Rome en 1527 (ACV, Procurations, 8).
Saidor, ou Seedorf, Conon de, voir Conon.
de Saint-Amand, Guillaume.
Le 29 avril 1372, à la mort de Philippe Rovoyre, le chapitre reçut des lettres apostoliques pour Guillaume de « Sto-Amancio » du 28 mars 1372 au sujet d’un canonicat et de la chantrerie de Lausanne, ainsi qu’une autre lettre de Guillaume (de Chanac), cardinal de Saint-Vital, à Avignon (Livre rouge, 126).
Il n’est pas dit que Guillaume ait été installé comme chantre de la cathédrale. Il ne figure comme tel dans aucun acte. Mais il y a une lacune entre 1372 et 1386, qui peut être remplie en supposant que Guillaume, installé par procureur, ne quitta pas Avignon, d’où venait à la même époque le trésorier Jean Brinet.
de Saint-Cierges, Michel, licencié et professeur es lois, frère de Jean, bourgmestre de Lausanne en 1531 et 1539, oncle de Michel, bourgmestre en 1579.
Secrétaire du chapitre nommé le 7 octobre 1478 (Man. cap. Frib., 242). Chapelain et notaire en 1479 (ACV, Procès de sorcellerie) et 1488 (Rc. Laus., 2908). Nommé curé d’Essertines le 21 mai 1483 (Man. cap. Frib., 261). Curé d’Yverdon, 1488 (AVL, Poncer, Saint-Paul, 77). Reçu chanoine en 1490 (Rc. Morges, 296, et Arch. Hôp. Fribourg, Comptes G. Mayor, 84). Co-syndic pendant la vacance du siège épiscopal, mai 1491 (AVL, E, 4). Nommé sacristain le 15 mai 1508 (Man. cap. Laus., 54). Juge spirituel du chapitre, 1510-1521 (id. 215 et Nouv. titres, 3642). Curé de Saint-Prex, 1520 (Inv. bleu, II, 96). Membre du Conseil de la ville de Lausanne en 1492 (Man. cons. Laus.).
Teste le 19 août 1517 et le 3 décembre 1523 (Nouv. titres, 2055). Mort le 4 janvier 1524 (Nec. Laus., 96).
de Saint-Etienne, Pierre Mercier.
Reçoit le 2 novembre 1325 des lettres de provision de canonicat sous l’expectative de la prébende dans l’église de Lausanne, /439/ nonobstant qu’il ait déjà l’église paroissiale de Saint-Julie a et le décanat rural de Granges au diocèse de Besançon (Lettres communes de Jean XXII, 23 687).
de Saint-George, Rodolphe.
Chanoine, 1240 (C. Laus., 386) et 1248 (Inv. bleu, II, 55).
de Saint-Germain, Nicolas, fils de Pierre de Saint-Germain, citoyen de Genève.
Clerc à Genève en 1291 (Galiffe, Notices, II, 127). Chanoine de Genève, 1300 (Reg. genevois, 1464). Chantre, 1303 (MDG, XIV, 286). Professeur ès lois, 1302 (Galiffe, Notices, II, 127). Chambrier de Lyon, 1303 (MDG, XIV, 288). Bénéficier à Sainte-Marie-Madeleine de Cenève et à Piziz (Reg. Clément V, 6478, 6528).
Chanoine de Lausanne, 1319 (Liste Gaudard), 1324 (ACV, Nouv. titres, 2904). Mort le 18 avril avant 1328 (Nec. Laus., 132; Obit. Genève, 104).
Le 7 octobre 1328, Rolet de Saint-Germain et son fils Perrod donnent quittance générale au chapitre de Lausanne au sujet de la succession de Nicolas (ACV, Nouv. titres, 8230).
de Saint-Germain, Guillaume, fils d’Humbert de Saint-Germain, syndic de Genève.
Chapelain de Saint-Laurent dans la cathédrale de Genève et recteur de l’église paroissiale de la Muraz, il est nommé chanoine de Lausanne par le pape Clément VI à la requête de Philippe, roi de France, le 10 février 1343 (Mém. Acad. Delph., II, 148), Est encore chanoine de Lausanne en 1351 (Galiffe, Notices, II, 128). Chanoine de Genève (Obit. Genève, 257). Chanoine de Chartres. 1345 (Mém. Acad. Delph., II, 223). Mort le 1er novembre (Obit. Genève, 257).
de Saint-Jeoire, Henri.
Chanoine de Lausanne, 1253 (Liste Gaudard), 1275 (ACV, Nouv. titres, 7982).
Un Henri de Saint-Jeoire est chanoine de Genève en 1290-1304 (Reg. gen., 1313 et 1525) et doyen d’Aubonne en 1298 (Obit. Gen., 237 au 7 octobre). Il s’agit probablement d’un neveu. /440/
de Saint-Jeoire, Pierre.
Chanoine de Genève, 1264 (MDG, XIV) 84). Sacristain de Genève, 1304 (Obit. Genève, 266). Doyen de Lausanne, 1275 (Rép. év., 53, et Reg. fiefs nobles, 168) à 1305 (Rec. Laus., 1259). Mort le 20 septembre (Nec. Laus., 187).
L’anniveraire marqué à l’Obit. Genève, 266, se rapporte au suivant.
de Saint-Jeoire, Pierre, Dr en droit.
Cité en 1320 (MDG, XVIII, 33). Le 19 juin 1323, le pape lui confère la trésorerie vacante de l’église de Lausanne, ainsi que le canonicat et la prébende qui seront vacants par l’élévation de Gilles à l’évêché de Crémone, quoique Pierre ait déjà le personat des églises de Fernay et de Belmont (Genève) et une pension de 12 florins sur le prieuré de Satigny (Jean XXII, Lettres communes, 17725, 17726). Reçoit le 15 mai 1324 l’expectative d’un canonicat à Genève, et le 15 janvier 1326 celle d’un autre bénéfice (id., 19566 et 24184), ses autres revenus n’excédant pas 40 livres genevoises. Curé de Bone en Savoie, 1329 (MDG, XVIII, 70). Chanoine de Genève, 1329 (id., 77). Prête hommage pour la trésorerie de Lausanne le 3 juin 1342 (ACV, Min. Miribel, 4). Mort le 15 novembre (Nec. Laus., 208, et Obit. Genève, 266) de l’an 1344 (Mém. Acad. Delph., II, 214).
de Saint-Jeoire, Rodolphe.
Chanoine de Genève en 1289 (Registres Nicolas IV, 1865), est chargé par le pape avec l’élu de Lyon et le trésorier de Besançon d’assurer à l’évêque de Lausanne pendant trois ans les fruits de la première année des bénéfices repourvus. Chanoine de Genève encore en 1310 (MDG, XIV, 319), après avoir joué pendant vingt ans un rôle important à Genève.
Chanoine de Lausanne, mort le 28 ou 29 novembre (Nec. Laus., 213, et Obit. Genève, 273).
de Saint-Jeoire, Thomas, bachelier es lois.
Chanoine, 1411 (Man. cap. Frib., 6). Trésorier, 1414 (id., 6). Teste le 17 juillet 1421 (Rc. Laus., 2579). Il élit sépulture dans le cloître de Notre-Dame à l’endroit où est enterré le trésorier son prédécesseur (Richard George, mort en 1411) et sous la même pierre. /441/ Il lègue à l’autel de la chapelle de la Vierge dans la cathédrale une pierre (ara) d’autel de japioz (jaspe) avec deux coffrets dans l’un desquels est une ceinture qui a touché la ceinture de la Vierge, une paix, une boite pour les hosties ouvrée et destinée à décorer le dit autel; une petite croix d’argent dans laquelle sont les reliques suivantes : des fragments de la table sur laquelle N. S. Jésus-Christ a fait la cène avec ses disciples, de la chaire de Saint-Pierre, du pilier de l’église romaine de Saint-Pierre auquel on guérit les démoniaques; de la cire qu’on brûle devant (la statue de) sainte Véronique, — laquelle croix il veut qu’on mette au cou de la statue de l’enfant Jésus, que tient dans ses bras la statue de la Vierge Marie.
de Saint-Laurent, Jean, dit Picot, fils de Guillaume de Saint-Laurent, chevalier de Lausanne.
Chanoine, 1272 (Rc. Chap., 104). Cellérier, 1272 (id.) à 1279 (Inv. bleu, I, 34) et 1301-1313 (Rc. Laus., 1574, 479). Doyen de Saint-Imier, 1323-1331 (Fontes rerum bern., V, 293, 703). Teste le 18 novembre 1318 (Rc. Laus., 1283) et mars 1324 (id., 1307). Il lègue au chapitre deux moulins qu’il a acquis à Lausanne sous Saint-Laurent, ainsi qu’à son neveu Warner, clerc, son bréviaire et deux volumes de ses livres de décrétales. Mort le 15 juillet (Nec. Laus., 160).
de Saint-Martin, Pierre, frère de Guillaume, seigneur de Bioley.
Chanoine, 1234 (C. Laus., 609), 1248 (Inv. bleu, II, 55).
de Saint-Martin, Pierre.
Chanoine de Lausanne et de Besançon, 1364 (Testaments de l’officialité de Besançon, I, 445) et 1385 (Nouv. titres, 2055). Cellérier, 1365 (Inv. bleu, I, 70). Curé de Villeneuve, 1375 (ACV, Fonds Dumont) et 1377 (Inv. vert, DD).
de Saint-Martin, Richard, fils de Richard III, seigneur de Saint-Martin du Chêne.
Doyen de Neuchâtel, 1293 (ACV, Nouv. titres, 9271) à 1319 (id., 12296). Partage avec ses neveux la seigneurie de Saint-Martin, 1303 (Martignier et de Crousaz, Dictionnaire, 589). Fait hommage à l’évêque pour sa charge décanale le 22 janvier 1314 (Matile, Monuments, I, 316). /442/
de Saint-Maur, Richard de Sancto-Mauro.
Chanoine le 14 octobre 1313, laude une vente à Romanel (AVL, Inv. Millioud).
Un Richard « chanoine de Saint-Maurice » de Lausanne, est témoin d’un acte à Aoste en 1301 (Duc, Eglise d’Aoste, III, 224). Vers 1360, Richard de Saint-Moris, chanoine de Saint-Anatole de Salins, teste (Arch. Besançon, G, 1268).de Saint-Oyend, Claude, voir Saillet.
de Saint-Pierre, Martin.
? Trésorier avant 1350 (Liste Favey).
On serait tenté de lire Pierre de Saint-Martin, mais le chanoine contemporain de ce nom ne fut certainement pas trésorier.
Ce nom est par ailleurs inconnu.
du Saix, Hugues, fils de Jean du Saix, seigneur de Rivoire.
Nommé chanoine de Lausanne par bulles apostoliques du 14 octobre 1482, est installé le 3 janvier 1487/8 (Man. cap. Frib., 281). Sa mère, Catherine de Varax, était cousine de l’évêque de Lausanne Guillaume de Varax (Guichenon, Hist. Bresse, III, 354 et 381-2). Assiste avec le titre de chanoine de Lausanne à la donation du royaume de Chypre par la reine Charlotte au duc Charles de Savoie le 25 février 1485 (id.). Protonotaire apostolique, 1488 (Man. cap. Frib., 281). Curé de Vuisternens, 1495 (AVL, Min. G. Vallier, 135), 1498 (Apollinaire, Dictionnaire, XII, 262). Résigne son canonicat de Lausanne, septembre 1507 (Man. cap. Laus., 44).
Chanoine de Lyon, installé le 28 avril 1502 (Com. de M. Beyssac, tirée des Manuaux du Chapitre). Curé de Baleyson au diocèse de Genève, 1500 (Galiffe, Notices, I, 176). Prieur de Saint-Rambert de Joux, 1504-1512 (Guichenon, Hist. de Bresse, II, 98). Commendataire de Saint-Antoine du Bourg (id., III, 354). Le Chapitre de Lyon reçoit l’annonce de sa mort le 24 mai 1513 (Com. de M. Beyssac).
de Sala, Aymon Savoy, licencié en lois.
Official, vicaire-général de l’évêque au spirituel et au temporel, 1399 (Rc. Laus., 694). Curé de Villette, 1412 (Rc. Laus., 2606), /443/ 1417 (Visite d’église). Encore official, 1417 (id.). Chanoine de Lausanne, 1421 (AVL, Inv. Millioud). Chanoine de Genève (Mercier, Chapitre de Genève, 203). Mort le 11 janvier (Obit. Genève, 23, et Nec. Laus., 224). Son testament est lu au chapitre de Lausanne le 24 février 1425 (Man. cap. Frib., 13).
La séance du chapitre est du vendredi après le carême des laïques, 1424. Le carême des laïques est, d’après un acte des archives de Moudon, le mardi des cendres (ou plutôt mercredi). La séance serait ainsi du 10 mars 1424, mais comme il est certain que le chapitre comptait d’après l’année de l’Annonciation, la date exacte est le 24 février 1425.
de Salins, Falcon.
Chanoine, 1282 (MDR, V, 61, 62; Rc. Morges, 18), 1285 (Inv. bleu, II, 61).
de Salins, Jean, Dr en droit, parent des évêques de Montfalcon, familier du pape en 1480.
Le 19 décembre 1471, Jean parut au chapitre, et, en vertu de bulles apostoliques, demanda à être mis en possession d’un canonicat, d’une prébende et de la dignité de trésorier. Les chanoines l’admirent et l’installèrent. Il présenta les bonnets et paya 50 ducats pour la chape (Man. cap. Frib., 215). Le 19 février 1474, le chapitre le dispensa du stage à cause de ses études (id., 239). Protonotaire apostolique en 1486 (Rc. Laus., 2893). Non agréé en 1480 comme chanoine de Besançon (Arch. Besançon, Man. cap., G, 186).

Sceau du trésorier
Jean de Salins (1500)
Le 1er octobre 1526, Pierre Morel, abbé de Hautcrêt, François Cabaret, Dr en théologie, sous-prieur de Saint-Maire, Jaques Moine, curé et recteur de la Chapelle-Vaudanne, autorisés par lettres apostoliques, tranchèrent comme arbitres un différend entre le chapitre et le trésorier Jean de Salins. Celui-ci avait résigné l’année précédente son canonicat et sa prébende, mais persistait à en vouloir les fruits qui avaient été attribués au chanoine Benoît de Pontereuse. Les arbitres lui donnèrent tort et le condamnèrent aux frais. Auparavant, le chapitre avait refusé l’arbitrage de l’évêque Sébastien de Montfalcon, parce que l’office de la trésorerie ayant été fondé par l’évêque, Jean de Salins l’a tenu et de ce dernier, et en a prêté hommage-lige; et qu’au surplus Sébastien avait pris fait et /444/ cause pour Jean de Salins, qui était son familier et son parent, et dont il avait été l’avocat en séance du chapitre; on les avait même vus parler en secret ensemble (Rc. Laus., 3371).
de Salins, Pierre, dit de Chamblon.
Chanoine de Lausanne, testa à Besançon en 1350 (Testaments de l’officialité de Besançon, I, 48).
de Salins, Richard, dit Juredieu.
Reçoit le 21 mai 1336 provision d’un canonicat à Lausanne (Reg. Benoît XII, 3002).
de Salins, Otto. — Voir Baudoin (Otto, de Salins).
Salliet, Claude, de Saint-Oyend.
Clerc du chœur de la cathédrale, prête serment le 23 mars 1438/9 (Livre rouge, 164). Nous le retrouvons quarante ans plus tard, titré de prévôt de Belfort et faisant présenter au chapitre le 23 août 1480 une lettre de l’empereur Frédéric le recommandant pour un canonicat et une prébende dans l’église de Lausanne (Man. cap. Frib., 243). Figure au chapitre comme chanoine le 5 février 1483 et en avril et septembre (id., 260-263). Etait en compétition avec Laurent Cornillon qui finit par l’évincer en août 1484, par décision de la cour de Rome (id., 271).
Salomon.
Prêtre, 856, 867 (C. Laus., 202, 203).
Salomon, Pierre, Dr en droit, ou Sisonis.
Chanoine de Besançon, familier du cardinal de Rouen en 1429 et 1442 (Arch. Besançon, série G; Man. Chapitre, 178). En mission en Flandre, 1441 (id., G, 179). Chanoine de Lausanne, il représente le 15 décembre 1452 Jean de Montherand à la cour de Besançon (Inv. bleu, I, 47). Mort le 2 janvier 1456 (Man. cap. Frib., 26; Nec. Laus., 96; Arch. Besançon, Man. Chap., G, 182).
de Saluces, Eustache, neveu de l’évêque Georges et fils du marquis Louis de Saluces, 1460.
Né en 1443. Présente au chapitre le 1er février 1460 des lettres apostoliques du 3 septembre 1458 lui conférant la succession du chanoine Etienne Garnier (Reg. Wirz, II, 2, et Man. cap. Frib., 49). /445/ Aux études le 10 juillet 1461 (id., 67.) L’évêque obtient à ce moment du pape pour ses deux neveux Eustache et Frédéric tous les revenus de leurs prébendes, quoiqu’ils ne résident pas. Le 7 décembre 1461, après la mort de son oncle, il est installé personnellement dans sa stalle au chœur et admis aux distributions (id., 71). Cité le 27 février 1466 (Nouv. titres, 11495). Mort peu avant le 17 juillet 1480 (voir Rolandin).
de Saluces, Frédéric, frère du précédent.
Présente au chapitre de Lausanne le 20 juillet 1457 des lettres apostoliques lui conférant le canonicat et la prébende de Jean de Saluces (Man. cap. Frib., 42), mais celui-ci avait déjà été remplacé par Jaques de la Sarra. Il fut néanmoins pourvu d’une prébende qu’il tenait encore en 1461 (id., 67). Protonotaire apostolique. Nommé chanoine de Lyon le 5 août 1465, le demeura jusqu’à sa mort (Com. de M. Beyssac). Nommé évêque de Carpentras le 21 janvier 1472 (Eubel, Hierarchia, II, 133). Mort en septembre 1483.

Sceau de l'évêque
Georges de Saluces (1441)
Conseiller du duc de Savoie, candidat à la succession du chanoine B. de Bochaille à Lyon en 1416 (Beyssac, Prévôts de Fourvière, 182), chanoine de Lyon, installé comme archidiacre le 13 juillet 1424 (id., 202).
Elu évêque d’Aoste le 16 février 1433 (Eubel, Hierarchia, II, 111). Nommé par Félix V évêque de Lausanne le 15 février 1440 (Mém. Acad. Salés., XV, 252, d’après le bullaire de Félix V). La bulle de nomination porte cependant la date du 1er avril (ACV, Fonds Dumont). Installé le 10 août 1440 (ACV, Actes Saluces, 5). Dans son testament, il ne mentionne que sa nomination par le pape légitime Nicolas V en juin 1449.
Châtelain du château de Saint-Ange à Rome en 1454 (Eubel, Hierarchia, II, 192). Vice-camérier du pape Calixte III en 1456 (Regest. Wirz, 250). Commendataire du prieuré de Blonay en 1455-1460 (ACV, Min. Ducarrin, 101, 113).
Les archives cantonales vaudoises possèdent de l’évêque Georges de Saluces les actes de son officialat, ainsi que son testament, du 15 octobre 1461 (Rc. Laus., 2812), très intéressant par ses /446/ dispositions pieuses, et qu’il est curieux de comparer avec la minute annotée de sa propre main. Les archives de Berne ont le procès-verbal de la visite du diocèse faite en son nom en 1453.
Georges de Saluces mourut le 4 novembre 1461 (Man. cap. Frib., 69, et MF, III, 361). Enterré dans la salle capitulaire, au cloître de la cathédrale, dans la chapelle des saints Jérôme et Claude.
de Saluces, Jean ou Janin, autre neveu de l’évêque Georges.
Chanoine de Lausanne, 1453 (Rc. Laus., 2760). Curé de Cronay au revenu de 30 livres tournois, il échange le 31 juillet 1453 ce bénéfice contre la cure de Villette qui rapporte 70 livres tournois (Regesten Wirz, 119, 137). Mort en juin 1457 (Man. cap. Frib., 41).
* Salutaris.
Prétendu évêque d’Avenches en 517, en réalité d’Avignon.
Cf. Besson, Origines du diocèse de Lausanne, p. 165; Duprat, Origines de l’église d’Avignon, 1909, p. 64; Besson, Revue Charlemagne, 1911, p. 32.
Samson.
Prêtre, 906, 929 (C. Laus., 97, 232).
* Sapientis, Claude, Henri et Anselme, voir Savioz.
Sapin, Poncet.
Chanoine et curé de Vevey en 1378 (de Montet, Documents, 258). N’est pas qualifié chanoine en 1386 (Rc. Laus., 1010), ni en 1389 (Arch. Turin, Comptes de la Tour de Peilz).
de la Sarra, Aymon et Guillaume, voir Grandson.
de la Sarra, Jaques, fils de Guillaume, seigneur de la Sarra.
Le 8 juillet 1457, le chapitre élut comme chanoine D. Jaques, fils du seigneur de la Sarraz, en remplacement de Jean de Saluces (Man. cap. Frib., 40 et 53). Jaques ne reçut pas les ordres, quitta son canonicat, devint chevalier et conseiller de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, se maria avec Jeanne de Saint-Trivier et vivait encore en 1482 (MDR, XXVIII, 412-413).
de la Sarra, Pierre, d’une famille de bourgeois de Lausanne.
Curé de Torny, le pape lui confère le 26 mai 1335 un canonicat à Lausanne (Reg. Benoît XII, 791). Chanoine, 1337 (Rc. Laus., 1440). /447/ Maître de la fabrique, 1337 (ACV, Nouv. titres, 5153) à 1344 (Inv. bleu, I, 70) et 1351-1352 (Rc. Laus., 239). Sous-collecteur des annates, 1342 (Kirsch, Rev. hist. eccl., 1908, 101).
Curé de Torny-Pittet, 1336 (Rc. Laus., 364). Curé de Saint-Laurent à Lausanne, 1530 (AVL, Poncer, Saint-Laurent, 3). Teste le 8 mai 1355 (Poncer, Hôpital, testaments, 78) et le 25 mai 1355 (Inv. vert, 382). Mort avant le 1er juin 1356 (Rec. Laus., 1574). Anniversaire le 17 mai (Nec. Laus., 141).
de Sassel, Aymon, ou Emmo de Saisel, des seigneurs de Sassel (Vaud).
Chanoine, 1166 (C. Hautcrêt, 19, 20). Sacristain (C. Laus., 407). Mort le 25 août (C. Laus., 654, et Nec. Laus., 176), donne au chapitre des biens importants à Sassel et à Vuarrens (C. Laus., 100, 495).
Saturnin.
Chanoine, 888 (C. Laus., 134). Prêtre et chancelier, 896-911 (id.,. 84, 90, 97, 171, 345).
Saturnin.
Chanoine, 927 (C. Laus., 84). Peut-être le même que le précédent.
Savioz, Anselme Sapientis.
Chanoine de Lausanne, il loue une maison à la Cité, jouxte la maison des Innocents, le 16 octobre 1536, et donne à cultiver une vigne en Chissiez le 25 janvier 1537 (ACV, Min. Roland). Chanoine de Lausanne, chapelain à Romont et curé de Villaz-Saint-Pierre en 1549 (Apollinaire, Dictionnaire, X, 466).
Il n’est pas mentionné parmi les chanoines convoqués à la dispute de 1536; peut-être avait-il été nommé à l’un des deux canonicats qualifiés en octobre de vacants (MDR, XXXVI, 262).
C’est probablement de lui que les comptes du bailli bernois de Lausanne de 1537 parlent en ces termes : « A cause que mess. Sapientis est heu rebelle et non veulliant obeyr, et aussi a cause de quil avoit heu le seaul du seigr evesque, ensemble largent du dit seaul, lavons voulsu demander ce fere réparation des choses susdites, lequel sest voulust deffendre faysant faict dovre, pourquoy lui avons /448/ donne severement de sortir hors du pays de Messrs et impose de huys escuz lesqueulx valloient XXXVI fl. 8 s. »
Savioz, Claude Sapientis, probablement de la famille lausannoise de ce nom.
Doyen de Neuchâtel, 1485 (Apollinaire, Dictionnaire, IX, 301), 1497 (Arch. Evêché, 121) et 1502 (Rc. Yverdon, 132).
Chapelain à Moudon, 1487 (Arch. Moudon) et 1504 (id.). Chapelain dans la cathédrale, 1491 (Arch. Hôp. Frib., Comptes G. Mayor, 90) et 1505 (Livre rouge, 263). Notaire à la cour de Lausanne, 1492 (Arch. Evêché, 126). Curé de Combremont vers 1485 (Apollinaire, Dictionnaire, IX, 301). Curé de Châtillens, 1501-1502 (Inv. bleu, II, 286, et Arch. Moudon). Curé de Promasens, 1485-1509 (Apollinaire, IX, 301).
En 1487, Claude prit avec le curé de Moudon Antoine Oddet l’initiative d’un recours contre la prétention du chanoine Jean Armbruster, prévôt de Berne, agissant en qualité de collecteur apostolique, de lever sur le clergé du pays la dîme des revenus des chapelles et services. L’appel fut souscrit par le clergé de Moudon, Yverdon, Romont, Cossonay, Estavayer, Payerne et Rue, qui invoquèrent les motifs suivants :
1. Cette dîme a été obtenue subrepticement, en célant la vérité et faisant croire ce qui est faux, et contre le style de la cour romaine.
2. Il n’a jamais été d’usage de payer la dîme pour les services d’anniversaires, soit aumônes pour les âmes des défunts.
3. Dans les six dernières années seulement, on a déjà levé trois dîmes, contre l’usage de la cour romaine.
4. Le clergé est déjà chargé de dépenses ensuite des incendies faits par les Allemands à Romont, à Yverdon et ailleurs, dans les guerres des Allemands et du duc de Bourgogne, comme aussi des autres malheurs, pestilence, etc., qui lui imposent des frais pour rebâtir, soulager les pauvres, etc.; et non seulement il a de la peine à vivre, mais il lui est difficile de recouvrer ces dîmes comme il le faisait autrefois, la guerre sévissant encore (guerra nunc existente).
L’appel fut déclaré fondé le 23 septembre 1488 par l’official de Besançon qui déclara nulles les prétentions d’Armbruster et des /449/ sous-collecteurs les chanoines Jean Assenti et Louis de la Pierre (Arch. Moudon).
Savioz, Guillaume Sapientis.
Chanoine, 1529 (Liste Gaadard). Il s’agit sans doute d’Henri.
Savioz, Henri Sapientis, neveu de Claude.
Clerc et notaire à Lausanne dès 1501 (ACV, Min. Sapientis). Recteur de l’autel des saints Fabien et Sébastien dans l’église Saint-Paul à Lausanne en 1512 (Rc. Laus., 3353). Nommé par l’évêque Aymon dont il était procureur fiscal recteur de la chapelle des Martyrs thébéens à la cathédrale le 1er septembre 1518 (Man. cap. Laus., 256). Curé de Promasens, 1510-1531 (Apollinaire, Dictionnaire, IX, 302) et de Villaz-Saint-Pierre, 1524 (id., XII, 139). Nommé chanoine de Lausanne le 19 avril 1521 (Min. Cap. Laus., 49). Recteur de la chapelle Saint-Pierre dans l’église Saint-Martin de Vevey, 1526 (Inv. bleu, I, 282), résigne le 30 avril 1528 (ACV, Min. Roland), mort peu après. Il avait un fils François, vivant en 1538 (id.).
de Savoie, Jean, bâtard du comte Aymon.
Nommé par le pape chanoine de Lausanne le 18 juillet 1342 (Mém. Acad. delph. II, 122). Il part pour la croisade le 10 septembre 1345, et il est autorisé à percevoir pendant trois ans les fruits de ses bénéfices, quoique absent (id., II, 247). Chantre de l’église de Genève en 1342 et 1349, et non pas de Lausanne.
de Savoie, Mathieu.
Chanoine (?) en 1219 (Liste Gaudard). Il y a sans doute erreur.
de Savoie, Pierre, fils du comte Thomas.
Chanoine de Lausanne en 1226 et 1233 (C. Laus., 533, 593). Le prévôt et le chapitre de Lausanne lui confient le 6 avril 1229 l’administration temporelle et spirituelle de l’évêché, le siège épiscopal étant vacant (id., 57, 557). Pierre notifie en cette qualité en 1229 une donation faite par Nicolas, sénéchal de Lausanne, au couvent de Lutry (Rc. Laus., 37). Il était à ce moment-là aussi prévôt de Genève et d’Aoste (1227-1238), et il est également mentionné comme chanoine de Lyon en 1230.
Connu dans l’histoire sous le nom de comte Pierre de Savoie, le /450/ Petit Charlemagne, il compléta la conquête du Pays de Vaud commencée par son père. Mort à Pierre-Châtel le 16 mai 1268 et inhumé à Hautecombe.
Cf. Wurstemberger, Peter der Zweite, Berne, 4 vol. in-8o; van Berchem, Les dernières campagnes de Pierre de Savoie, Lausanne, 1908, etc.
de Savoie, Thomas, fils du comte Thomas et frère de Pierre.
Chanoine de Lausanne, 1223/4 et 1227 (C. Laus., 492, 504, 543). Prévôt de Valence, 1227. Chanoine de Lyon (Com. de M. Beyssac). Plus lard, sécularisé, il devint par alliance comte de Flandre. Il est en 1234 co-arbitre entre l’évêque de Lausanne et les bourgeois de cette ville (Reymond, Organisation municipale, 45). Mort à Aoste le 7 février 1259 et enseveli à Aoste, dans la cathédrale (Duc, Eglise d’Aoste, II. 345).
Savoy, Aymon de Sala, voir de Sala.
Schambo. Jean.
Doyen de Saint-Imier et curé d’Ins 1364, (Fontes rerum bern., VIII, 539).
de Schlebusch, Hermann, de Slebusco, voir Cologne.
Séchal ou Séchau, Aymon, fils de Jean, sénéchal de Blonay.
Chanoine de Lausanne, 1291 (Rc. Laus., 126). Sacristain, 1327 (Livre rouge, 8), 1331 (Liste Favey).
Chanoine d’Autun, 1297 (ACV, Nouv. titres, 4803). Peut-être doyen de Saint-Imier en 1306 (Fontes rerum bern., IV, 229).
Séchal, Aymon, de Tarentaise.
Chanoine de Sion, prévôt de Montjoux, 1374-1393 (Duc, Saint-Bernard, 63-64). Patriarche de Jérusalem, 1385 (Eubel, Hierarchia, I, 287). Archevêque de Tarentaise, 1397 à 1404 (id., I, 498). Mort en 1404 (id., I, 498).
D’après Eubel, Hierarchia, I, 309, le pape Clément VII le nomma le 24 juin 1394 administrateur de l’évêché de Lausanne, et Aymon le demeura jusqu’au 7 août. Mais nous n’avons pas trouvé d’acte de son administration, et le 13 juillet 1394, fonctionnaient comme syndics de l’église de Lausanne, le siège épiscopal étant vacant, les /451/ chanoines Jean de Viry, Jean Clément, Guillaume de Bougy et Rodolphe Gavard (Rc. Laus., 1616).
de Segna, Henri, vicaire-général, voir Henri.
de Senarclens, Henri.
Prêtre de Genève, est nommé par le pape chanoine de Genève avec expectative le 2 juin 1342 (Mém. Acad. delph., II, 115). Il échange ce canonicat avec Etienne Bochard, de Prangins, contre l’église paroissiale de Granges (Vaud) le 9 mars 1315 (id., II, 224).
de Septème, Jean, neveu du chanoine Jaques de Pont-Saint-Martin, d’une noble famille valdostaine.
Chanoine, 1307 (Livre rouge, 7). Sous-chantre, 1343 (Rc. Laus., 1387). Curé de Vuisternens en Ogoz avant 1351 (Inv. bleu, I, 51). Mort à la fin de 1348 ou au commencement de 1349 (Miscellanea di storia italiana, t. 38, p. 202).
En 1293, G. de Septème est bailli du Genevois et du Chablais.
de Sévery, François.
Chanoine, 1416 (ACV, Nouv. titres, 8321). Erreur pour Ferrières ?
de Sévery, Jean, frère de Jaques, seigneur de Sévery, oncle ou grand-oncle d’Henri de Sévery, prieur de Payerne et de Romainmôtier, évêque de Rodez.
Chanoine de Lyon dès 1307, sacristain avant le 2 novembre 1321, teste le 19 août 1323, et meurt le 5 novembre suivant (Com. de M. Beyssac).
Chanoine de Lausanne en 1313, il fut nommé en 1323 trésorier de cette église, mais refusa (Jean XXII, Lettres communes, 17726). Voir Nouv. titres, 2904.
Dans son testament, il mentionne ses frères Girard, prieur de Bâle; Pierre, prieur de Valpaco (?), Jaques et Humbert; son neveu Guillaume et sa sœur Ambroise. Le chanoine Humbert de Roche est l’un de ses exécuteurs testamentaires.
de Sévery, Pierre.
Chanoine, 1450, 1452 (Inv. bleu, I, 55).
de Sévery, Thiemar.
Chanoine avant 1149 (C. Hautcrêt, 57). /452/
de Seyssel, Claude fils de Claude, grand maréchal de Savoie.
Né vers 1450, il étudie à Chambéry, puis à Paris, est recteur de l’Université de Turin en 1482, professeur de droit à Pavie en 1487, auteur de traités juridiques. Il passe ensuite en France, est en 1500 maître des requêtes du roi Louis XII auquel il dédie une traduction de Thucydide. En 1508 il rédige une Histoire de Louis XII et il est l’ambassadeur de ce souverain en Angleterre. Administrateur de l’abbaye de Saint-Pont de Nice et de l’évêché de Lodi, chanoine et archidiacre de Bourges, protonotaire apostolique, il est nommé évêque de Marseille en juin 1509 (consacré le 3 décembre 1511), et permute le 11 mai 1517 (Eubel, Hierarchia, III, 329), ou plutôt le 3 juin (de Loche, Mém. Acad. Savoie, 4e série, t. 8, p. 427) avec le cardinal Cibo qu’il remplace comme archevêque de Turin. Il teste à Turin le 27 mai 1520 et meurt le 30 mai. Dans les dernières années, il avait traduit plusieurs ouvrages latins, entre autres l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe, et rédigé une Histoire de la secte des Vaudois.
Claude de Seyssel avait été installé chanoine de Lausanne le 26 mai 1508 (Man. Cap. Laus., 87-89) et il résigna ce bénéfice devenu évêque de Marseille.
Cf. de Loche, Histoire d’Aix-les-Bains, dans Mém. Acad. Savoie, 4e s., t. 8, p. 365 et suiv. — Eubel, Hierarchia, III, 255, 329.
Sibillon, Etienne, d’une famille de bourgeois de Lausanne, parent de François Gimel, bailli de Lausanne.
Chanoine de Lausanne et co-amodiateur (firmarius) des revenus du monastère de Romainmôtier, 1495 (Arch. Romainmôtier, 126).
Chanoine de Genève et curé de Moyns, 1485 (Inv. bleu, I, 96). Cellérier, 1501 (Rc. Laus., 3099), 1509 (AVL, Poncer, Chapitre, 8). Nommé primicier de l’hôpital Notre-Dame le 6 mai 1519 (Dupraz, Cathédrale, 383). Mort le 9 novembre 1521 (Nec. Laus., 207, et Inv. vert, 395).
* Sicardus.
Chanoine, 888 (C. Laus., 134), lévite, 906 (id., 97).
* Siefredus.
Lévite, 927-929 (C. Laus., 57, 84, 232). /453/
* Siewenus.
Prêtre, 867 (C. Laus., 203).
de Sion, Aubert.
Chanoine, 1350 (Liste Gaudard), 1356 (Rc. Laus., 528). Maître de la fabrique, 1374-1379 (Liste Gaudard). Teste le 19 août 1392 (Rc. Laus., 1608). A ce moment curé de Louèche, chanoine de Lausanne et de Sion. Mort le 25 août 1392 (Nec. Laus., 176; Livre rouge, 130).
Sisonis, Pierre, voir Salomon.
Siviriez, Jean, Pierre et Thiemar, voir Sévery.
Soleni, Hugolin, ou Foulain.
Chanoine de Saint-Anatole de Salins, archidiacre de Besançon et secrétaire papal, créé par le pape en 1458, chanoine de Lausanne (Reg. Wirz, II, 8), non installé en 1465 (Man. cap. Frib.). Mort à Rome le 29 novembre 1476.
Cf. Aug. Castan, Notice sur Hugolin Foulain, doyen du chapitre métropolitain de Besançon et vice-amiral de la flotte du pape Calixte III, dans les Mémoires lus à la Sorbonne, Paris, 1864-65, p. 59-73.
de Soleure, Otto, prévôt, voir Neuchâtel.
Soutey, Bovon, fils de Raymond Soutey, des sautiers de Lausanne (voir p. 127).
Clerc, 1268 (Inv. bleu, II, 85). Chanoine, 1275 (ACV, Nouv. titres, 7982). Cellérier, 1289 (Nouv. titres, 10853). Sacristain, 1292 (Rec. Chapitre, 141) à sa mort. Doyen de Könitz, 1276 (Rc. Laus., 98) à 1295 (Rép. év., 102). Teste en mars 1294 (Nouv. titres, 5765) et codicile du 20 janvier 1296 (Rc. Laus., 1239). Anniversaire le 14 janvier (Nec. Laus., 98).
Fondateur du couvent des dominicaines de Chissiez et d’Estavayer.
Soutey, Jaques, des sautiers de Lausanne.
Chanoine, 1445 (AVL, Poncer, Chapitre, 1), 1446 (ACV, Min. Arthod, 27).
Soutey, Pierre, neveu du chanoine Bovon Soutey.
Chanoine, 1313/4 (Reg. fiefs nobles, 162) à 1337 (Rc. Laus., 202). /454/ Curé de Moudon, 1316 (Arch. Moudon) et 1324 (Rc. Laus., 1277).
Pierre Soutey est curé de Saint-Etienne en 1294 (AVL, Poncer, Saint-Etienne, 82).
de Squilace, Pierre, évêque, voir Pierre.
de Stipulis, Jaques, voir Etroubles.
Stoer, Ulric.
Prévôt (?) de Lausanne en 1512 (Liste Facey). L’erreur est certaine. Le prévôt était à cette époque Jean-Amédée Bonivard.
Stoer, Burcard.
Prévôt d Amsoldingen, est nommé par Julien de la Rovère administrateur du diocèse de Lausanne le 29 septembre 1472 (Schmitt, Mémoires, II, 208), mais les Lausannois ne le reconnurent qu’en mai 1474 (id., II, 209) et il fut congédié peu après. Prieur de Lutry, 1474, et chanoine de Lausanne en 1476 (d’après Gingins, Guerres de Bourgogne, 191 et 192). Candidat à la prévôté de Lausanne en novembre 1482 (Man. cap. Frib., 259), abbé de Payerne 1482-1483.
de Sublinis, voir Salins.
de Surpierre, Jean.
Chanoine et curé de Vevey en 1349 (de Montet, Documents, 258). Chapelain à Vevey, 1337 (Note de M. Millioud).
Suzo.
Chanoine, 972 (C. Laus., 279).
Tartaret, Pierre, Dr en théologie, de Romont.
Chanoine de Lausanne dès avant 1505 (Liv. rouge, 263), il mourut le 5 mai 1522 (Nec. Laus., 134) léguant au chapitre de Lausanne cent écus d’or au coin du roi. Chanoine de Saint-Etienne-des-Prés à Paris.
Ce bourgeois de Romont est un des principaux représentants de la vieille scolastique à l’université de Paris au commencement du XVIe siècle. Le Nec. Laus. le qualifie de doctor eximius; d’autres le nomment « docteur illustre en Sorbonne ». Il enseigne à l’université de Paris dès 1494, et il est à sa mort docteur-régent de la faculté de théologie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont le /455/ principal porte ce titre: Reportata super quatuor libros sententiarurn. Rabelais, qui était à l’opposé de ses opinions, s’en moque dans son Pantagruel (ch. VII) en citant dans le catalogue de la bibliothèque de Saint-Victor : Tartaretus, De modo cacandi.
Cf. Hain Rep. bibl. (1838) IV, 15333-15345. — Gopinger, Supp. (1895) I, 15334-45; II, 5711-5715. — Proctor (3217-18, 8156-57, 8680-82). — Graese, Trésor (1867), VI, 30. — Fabricius, Bibl. medii aevi (1746), VI, 612-614. — Panzer, Annales typog., t. VII-IX, XI. — Ernest Coyecque, Recueil d’actes notariés relatifs à l’histoire de Paris (1905), nos 336, 345, 346, 349. — Chevalier, Rep. bio-bibliographique, t. II.
Plusieurs des indications ci-dessus nous ont été aimablement communiquées par M. Th. Dufour, bibliothécaire honoraire à Genève.
Tavel. Pierre, fils d’Henri Tavel, citoyen de Genève, parent de l’évêque de Sion Guichard Tavelli.
Chanoine de Lausanne, 1356 (Galiffe, Notices, I, 240) et 1364 (ACV, Nouv. titres, 7703). Curé d’Anniviers, 1367 (MDR, XXXIII, 2123). Chanoine de Sion, 1370 (id., 2145).
Tavernier, Bernard.
Fait présenter au chapitre le 14 mai 1487 des bulles d’expectative (Man. cap. Frib., 301).
du Temple, Paris.
Chanoine, 1226, 1231 (C. Laus., 533, 254). Mort le 31 octobre (C. Laus., 660).
de Teramo, Gaspard, Dr en droit.
Auditeur de rote et chapelain papal, 1451 (Reg. Wirz, I, 53), en procès en 1460 au sujet d’un canonicat à Genève (id., II, 113, et Obit. Genève, 243).
Installé prévôt de Lausanne le 11 septembre 1469 (Man. cap. Frib., 152). Le 2 octobre 1469, son procureur amodie pour trois ans à Jacques Chouderon, curé de Vufflens-le-Château, à raison de 75 florins par an, le revenu du décanat d’Outre-Venoge, annexé à la prévôté (ACV, Min. H. du Flon, 18 et 305). Mort en charge de prévôt en 1282, en novembre (Man. cap. Frib., 259).
Gaspard Paulocii de Teramo, chanoine de Teramo en Italie, /456/ représente en 1434 l’évêque de Tricarico au Concile de Bâle (Concilium Basiliense, III, 183).
de Thaninge, Aymon, licencié en droit.
Official, 1394 (Rc. Laus., 2602), 1399 (Rec. dipl. Frib., V, 144).
Tharbo, Girard.
Mentionné au Nec. Laus., 156, au 7 juillet. Il faut lire Carbo (C. Laus., 650).
de Thennes, Pierre.
Pierre, évêque de Thennes en Egypte, est nommé le 14 janvier 1472 évêque auxiliaire de Lausanne (Eubel, Hierarchia, II, 192).
Théodoric.
Chanoine, 927 (C. Laus., 84).
de Thierrens, voir Acelin et Guillaume.
de Thierarchen, Thomas.
Doyen de Könitz, 1365 (Fontes rerum bern., VIII, 610, 634) et 1367 (id., IX, 43, 84).
de Thoissy, Hugues.
Chanoine de Lausanne et de Viviers, sacristain de Carpentras, recteur de Saint-Marcel de Viviers, auditeur des causes du palais apostolique, nommé le 12 août 1409 évêque de Vaison (Eubel, Hierarchia, I, 547). Administrateur du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux en 1411 (id., 525). Mort en 1445 (id.).
de Thoissy, Jean, licencié en droit.
Doyen de Cruseille au diocèse de Genève et chanoine de Mâcon, 1476 (ACV, Nouv. titres, 8986). Chanoine de Lausanne, 1479 (ACV, Procès de sorcellerie), 1480 et 1481 (MDR, VII, 609, et XXXV, 208), A en 1483 un procès à Rome au sujet de sa prébende (AVL, Poncer, Bulles, 1 bis) avec André de Layens qui en avait été pourvu en 1480 par Rome (Man. cap. Frib., 243). Vicaire de l’official de Lausanne en 1481 (id., 247). Mort le 13 août 1485, faisant de Girard Oddet son exécuteur testamentaire (id., 286, et Nec. Laus., 171).
Thoverat, Guillaume, d’Evian.
Chanoine de Genève, 1366 (MDG, XVIII, 169) et clerc de la Chambre apostolique. Chanoine de Lausanne, 1384 (Rc. Laus., 1564)./457/ Sous-chantre, 1393 (Inv. bleu, I, 45). Teste à Avignon le 15 juin 1389 (MDG, XVIII, 295) et le 1er mars 1392/3 à Lausanne (Inv. bleu, I, 45).
Tissot, Jaques.
Chanoine, 1411 (AVL, Inv. Millioud). Vicaire-général dé l’évêque, 1424 (de Montet, Documents, 206) et 1434 (Arch. Loys, Min. Arthod, 29). Maître de la fabrique, de 1427 (Inv. bleu, I, 76) à 1432 (Liste Gaudard). Doyen de Valère, 1430 (Arch. Loys, Min. Arthod, 65). Curé de Cudrefin, fonde la chapelle Saint-Antoine à Estavayer, 1430 (Apollinaire, Dictionnaire, V, 153). Teste le 28 mars 1435, qualifié de chanoine, curé de Cudrefin et archidiacre de Pontomer (ACV, Nouv. titres, 7467). Mort le 9 avril (Nec. Laus., 129) ou le 17 avril 1435 (AVL, Obit. Dominicains Laus.).
Tissot, Mermet, de Feigère (Savoie).
Chanoine de Lausanne et sous-collecteur des annates, 1422-1429 (MDR, XXXVIII, 2724 et 2804) et 1433 (Galiffe, Notices, I, 511). Chanoine de Chalons (1418) et de Genève (1428), archiprêtre de la chapelle de Jean de Brogny, cardinal d’Ostie (la chapelle des Macchabées à Genève), curé de Thones, recteur de l’hôpital du Bourg de Four à Genève, avait testé le 13 mars 1417 (Obit. Genève, 51).
de Torculari, François, voir Dutruit.
de Torrente, Uldric.
Le 3 janvier 1436/7, Uldric de Torrente, inquisiteur et « actuellement » visiteur de la paroisse de Moudon, rend, avec Jean de Blonay, chevalier, bailli de Vaud, un arbitrage entre la ville et le clergé de Moudon (Arch. Moudon). Le 4 septembre 1442, Fr. Uldric, prieur des Frères prêcheurs de Lausanne, vicaire-général du pape Félix V, inquisiteur, donna quittance à un ancien religieux (ACV, Min. A. Loys, 53).
Trésorier de Cully, Guillaume, voir Cully, aux corrections, p. 482.
de Trille, Jean, bachelier en droit.
Chanoine de Lausanne, 1451 (AVL, Poncer, Hôpital, traités, 52). Familier de l’évêque Georges de Saluces (Reg. Wirz, I, 192), qui le nomma en 1458 doyen de Neuchâtel. Mais, en 1462, le nouvel /458/ évêque Guillaume de Varax ne le confirma pas dans ses fonctions, pour ce motif que Jean n’était que sous-diacre. D’où recours à Rome. Le litige prit fin par la mort de Jean (Quellen, XXI, 95), survenue avant le 2 décembre 1462 (Reg. Wirz, II, 263).
Un Jean de Trille représente l’évêque de Lodève au Concile de Bâle en 1434-1436 (Concilium Basiliense, III, 25; IV, 155).
Trévier, Pierre.Chanoine et syndic en 1462 (Dupraz, Cathédrale, 327).
Il s’agit de Pierre Frenier.
Trolliet, Jean.
Présente le 7 août 1472 au chapitre des bulles apostoliques d’expectative (Man. cap. Frib., 227).
Tupho, Claude, fils de n. Jean Tupho, de Serrières en Choutagne.
Le 21 décembre 1501, l’évêque Aymon de Montfalcon, agissant comme administrateur de l’église de Genève, lui accorde une lettre de cléricature (ACV, Min. Gruet, 111). Nommé chanoine de Lausanne le 3 octobre 1509 (Man. Cap. Laus., 68). Curé de Riaz jusqu’à sa mort (Arch. Evêché, 137, et Apollinaire, Dictionnaire, X, 348). Mort le 14 janvier 1517 (Man. cap. Laus., 215). Son inscription tumulaire se voyait en 1656 à la cathédrale (Chronique Plantin, 7). Obit, 16 janvier (Nec. Laus., 101).
Turumbert.
Prévôt, 961 (C. Laus., 96) et 972 (id., 278).
Turumbert.
Chanoine, 1135 (C. Savigny,, 508). Voir Roveno.
Turumbert, Pierre.
Chanoine, 1180 (Dynastes Cossonay, 265), 1185 (Inv. bleu, I, 17)
* Uboldus.
Chanoine, 972 (C. Laus., 279).
Udalric.
Evêque au temps de Charlemagne (C. Laus., 33). Peut-être le Huadalricus praesul du Livre de confraternité de Saint-Gall antérieur à 810 (Besson, Contributions, 26, qui le fait vivre au monastère de Schönenwerd (Soleure). /459/
Uldric (de Corbière ?), voir Corbière.
Chanoine, 1155 (MDR, I, 182), et vers 1149 (id., 181).
Uldric, prieur de Saint-Maire, voir Vuarrens.
Uldric (du Vanel ?).
Chanoine, 1202 (Matile, Monuments, I, 49. Cf. C. Laus., 620.)
Uldric.
Curé de Corsier, 1274 (Rec. Chapitre, 65). C’est à tort qu’il figure dans Apollinaire, Dictionnaire, II, 230, comme chanoine.
de Vagnerax, Bertrand.
Présente au chapitre le 27 mai 1489 des lettres apostoliques le créant chanoine de Saint-Nicolas (Man. cap. Frib., 312). Il ne fut installé que plus tard chanoine de la cathédrale, et résigna sa prébende peu avant le 2 août 1505 (Man. cap. Laus., 18).
de Vairols, Geoffroi, licencié en droit, d’une famille noble du Quercy, oncle de Pierre, évêque de Preneste.
Familier du pape Clément VI à Avignon, chancelier de Cahors, nommé évêque de Lausanne le 20 novembre 1342 (Eubel, Hierarchia, I, 309).
Transféré le 19 février 1347 à Carpentras (Eubel, I, 174), puis le 18 janvier 1357 à Carcassonne (id., I, 172) et en 1361 à l’archevêché de Toulouse (id., I, 172). Mort à Toulouse le 10 mars 1376.
Cf. Victor van Berchem, Rev. hist. vaud., 1900, p. 289.
de Valeres, Nicolas.
Prévôt de Neuchâtel, 1260. Obit, 19 février (Nec. Laus., 112). Voir Nicolas, p. 408.
de Vallardens, Pierre, ou de Villardins, frère de Vuillerme, donzel de Vallardens, neveu du chanoine Jean de Billens.
Chanoine, 1296 (Arch. Loys, 1428), 1301 (Rc. Laus., 1231), 1317 (Arch. Loys, 3106). Mort le 16 juin (Nec. Laus., 149).
du Vanel, Uldric.
Chanoine, 1202 (voir Uldric), 1212 (C. Laus., 421), 1233 (id., 588).
du Vanel, Humbert.
Chanoine, 1233 (C. Laus., 194). Est peut-être le même qu’Uldric. /460/
Le C. Laus. fait une pareille confusion entre Umbertus et Uldricus, abbé de Thela.
de Varax, Guillaume, fils d’Etienne, seigneur de Romans et de Saint-André en Bresse.
Religieux de l’île Barbe, prieur d’Eston (Genève), abbé de Saint-Michel de Cluses en 1418 (Guichenôn, Bresse, III, 382). Prieur de Freterive (Savoie) nommé en janvier 1440 (id.). Nommé évêque de Belley le 22 décembre 1460 (Eubel, Hierarchia, II, 116). Nommé évêque de Lausanne le 26 avril 1462 (Eubel, II, 192, et AVL, Poncer, Bulles, 1). Le chapitre de Lausanne prête serment de respecter les franchises de la ville le 22 juin 1462, le siège épiscopal étant vacant (AVL, Corps de ville, 143) et Guillaume de Varax prête le même serment le 18 juillet 1462 (id., 144). Mort le 10 avril 1466 (Man. cap. Frib., 110).
Eubel, II, 192, donne le 18 avril comme date de nomination, et, au II, 116, la date du 26 avril. La bulle adressée au clergé de Lausanne est du 26 avril.
de Vautravers, Jean.
Prieur de Saint-Maire, 1363 (Rép. Saint-Maire, 94), 1379 (MDR, VIII, 264). Official de Lausanne, 1371 (Matile, Monuments, II, 937). Nommé par le Saint-Siège en 1379 abbé de Saint-Paul de Besançon (Dunod, Hist. de l’église de Besançon, II, 22). Mort le 24 août 1384 (id.).
de Verbouz, Jean.
Chanoine, 1397 (Rc. Laus., 1649).
de Verello, Girard.
Chanoine, 1414 (Man. cap. Frib., 6). Gouverneur de Saint-Prex, 1420 (Inv. vert, 167). Cellérier, 1417 (Rc. Laus., 2553), 1226 (AVL, Inv. Millioud), 1432 (ACV, Min. du Flon, 228). Vivant, 1439 (Rc. Laus., 2671). Mort le 9 juillet (Nec. Laus., 158).
de Verello, Pierre.
Chanoine et cellérier, 1402 (ACV, Extractus, 172, 215). Peut-être erreur pour Pierre Bornel. /461/
Clerc du diocèse de Genève, familier d’Aymon de Montfalcon, évêque de Lausanne, qui le choisit comme secrétaire (Arch. Evêché, 135), le nomme en 1504 chapelain à Moudon (id., 134), lui assure un bénéfice à Genève en 1508 (id., 135), l’introduit au chapitre de Lausanne en 1508 (id., 135, et Man. cap. Laus., 63). François est en outre curé de Vionnaz en 1517 (ACV, Min. Thowacii, 133).
L’influence de François de Vernets augmente encore avec l’épiscopat de Sébastien de Montfalcon. Il est nommé curé de Riaz le 17 janvier 1518 (Arch. Evêché, 137), curé de Champvent en 1520 (ACV, Min. de Neschel, 69), curé de Rances en 1523 (id., 124), chapelain à Lutry en 1526 (Inv. vert, V). Enfin, en 1518-20, l’évêque lui confère l’importante charge d’official (Rc. Laus., 2896, 2899) et celle de vicaire-général, et le choisit en 1525 pour son porte parole auprès du Conseil et du peuple de Lausanne (MDR, XXXVI, 42). Plus tard, il cède la charge d’official à Claude de Montfalcon, demeurant vice-official.
Au chapitre où il siégeait régulièrement, François de Vernets jouait un grand rôle (Dupraz, Cathédrale, 430). Il fut cellérier à plusieurs reprises, de 1513 à 1518, en 1520, de 1526 à 1534 (Man. cap. Laus., Min. de Neschel, 69, et Rc. Laus., 3270). Il fut enfin nommé sous-chantre entre le 31 mars et le 14 mai 1529 (Livre rouge, 255).
François de Vernets demeura à Lausanne après la Dispute de 1536. Le 20 novembre, avec le prévôt François de Lutry, il acense encore au nom du chapitre une vigne à Lonay (Rc. Laus., 3314). En 1539, il reconnaît tenir du gouvernement bernois des biens relevant de la cure de Sainte-Croix (Rc. Laus., 3337). Le 21 janvier 1545, « messire François de Vernetz » assiste dans la chambre du chanoine Laurent Cinquensod, à Lausanne, à une reconnaissance de cens faite par ce dernier à Leurs Excellences (AVL, Registre C, 247, p. 355).
Il est probable que messire François mourut peu après, survivant oublié d’un autre âge, à l’ombre de cette cathédrale où il avait autrefois joué un rôle si brillant.
de Vérone, Hugues.
Chanoine mort le 21 janvier … (Nec. Laus,, 102). /462/
de Vevey, Girard.
Chanoine de Lausanne et curé de Château-d’Oex en 1324 (Inv. bleu, I, 20).
de Vevey, Guillaume.
Chanoine, 1277 (MDR, VII, 71, 72). Sûrement le même que le suivant qui est mentionné dans le même acte.
de Vevey, Rodolphe, Maître.
Chanoine dès avant 1270 (ACV, Nouv. titres, 8976) à 1287 (Inv. vert, 166) et 1289 (Liste Gaudard). Juge du Chablais, 1285 (MDR, XXX, 939). Mort le 28 décembre (Nec. Laus., 222).
Un Rodolphe de Vevey est qualifié de chanoine de Montjoux en 1285 dans un acte passé à Aoste (Duc, Eglise d’Aoste, III, 109).
Vianney, Jean.
Chanoine, 1371 (Livre rouge, 123) et 1398 (Arch. Turin, Protocoles ducaux, t. 72, p. 48). Recteur de l’hôpital Notre-Dame à Lausanne, 1373 (AVL, Poncer, Hôpital, ventes, 57). Doyen de Valère, 1381 (AVL, Comptes Hôpital).
Vibert.
Chanoine, 927 (C. Laus., 84).
Wibert, voir Vuisternens.
Cellérier, 1185 (Inv. bleu, I, 17).
de Vico-Pisano, Roger, évêque, voir Roger.
de Vigny, Jaques, voir du Pas.
de Vigny, Pierre.
Chanoine (?), 1504, 1519 (Liste Gaudard). Il s’agit de Jaques.
Vigoureux, François.
Chapelain à la cathédrale en 1511 (ACV, Nouv. titres, 12206).
Chanoine à la cour de Rome en décembre 1518 (Man. cap. Laus., 274).
de Vilar, Jaques.
Curé de Courtion et vice-doyen de Fribourg, 1313-1336 (Apollinaire, Dictionnaire, IV, 401), 1327 (Fontes rerum bern., V, 549). Curé de Frutigen et doyen de Fribourg, 1346 (id., VII, 211). Curé de Frutigen, 1343-1345 (Rec. dipl. Frib., III, 84 et 90). /463/
de Villa, Pierre, de Montagny-la-Ville, Dr en droit.
Official 1379 (MDR, VII, 264) et 1381 (Inv. bleu, II, 366 et Rc. Laus., 1554). Curé de Treyvaux, 1385 (Apollinaire, Dictionnaire, XI, 238). Curé de Fribourg, 1389-1404 (id., VI, 357). Vivant en 1417 (id.).
de Villa, Rodolphe, bourgeois de Vevey.
Chanoine, 1439 (Arch. Loys, 1341). 1441 (ACV, Répertoire Piccard). Mort le 11 septembre (Nec. Laus., 185).
de Villarzel, Conon, fils de Guillaume Ier, seigneur de Villarzel et mayor de Lucens, neveu de Guillaume de Bougy.
Prieur de Saint-Maire, 1301 (Rép. Saint-Maire, 70) et 1316 (Rc. Moudon, 29 et plus haut p. 229). Vivant encore en 1347.
de Villarzel, Jean, fils de Guillaume II, seigneur de Middes et mayor de Lucens, neveu des chanoines Guillaume du Bourg, Conon et Rodolphe de Villarzel.
Le pape lui confère le 18 octobre 1322 la provision de chanoine de Lausanne avec l’expectative de la prébende, quoiqu’il ait déjà des bénéfices dans les églises de Combremont et de Dompierre et la provision d’un canonicat à Sion. (Lettres communes de Jean XXII, 16483.) Chanoine en possession, 1329 (Rc. Laus., 1555). Teste le 16 janvier 1340 (ACV, Nouv. titres, 2143). Mort le 22 juin (Nec. Laus., 151.)
Avait un fils, Jeannet, qui fut clerc (Nouv. titres, 2143, 9214 et Inv. bleu, I, 52).
de Villarzel, Rodolphe.
Chanoine, 1288 (Rc. Laus., 119) et 1297 (A.CV, Nouv. titres, 4803).
de Villette, Pierre.
Chanoine, 1216 (G. Laus. 445). Cellérier, 1238 (id., 84), 1249 (Rc. Laus., 47) et 1252 (id., 498). Mort le 21 avril (Nec. Laus., 132.)
de Villette, Rodolphe.
Chanoine en 1356 (Liste Gaudard).
Rodolphe de Villette, curé de Saint-Laurent à Lausanne de 1352 à 1388, est encore chapelain de la cathédrale en 1385 (Rc. Laus., 564). /464/
de Villier, Antoine, Dr ês lois.
Présente des lettres d’expectative le 26 août 1457 (Man. Cap. Frib., 43). Installé chanoine de Lausanne le 21 juin 1462 (Man. Cap. Frib., 74). Résigne en 1463 (id., 93).
Docteur ès lois, protonotaire apostolique, chanoine de Genève en 1462, doyen de Rumilly en 1482, chanoine de Genève, 1496 (Obit. Gen., 136, au 11 juin).
de Vipera, Mercure, fils de Nicolas della Vipera (Vouivra ?), référendaire à la cour de Rome, d’une ancienne famille noble de la province de Bénévent (Italie).
Créé chanoine de Lausanne par le pape le 7 janvier 1509, il fut écarté par le chapitre le 8 août 1513, mais admis le 2 novembre suivant (Man. Cap. Laus., 139 et 312). Malgré de nombreuses réclamations, il n’avait pas encore payé, le 27 avril 1518, les 50 ducats dus pour la chape (id., 257).
Il demeurait à Rome, où il était en 1517 auditeur de rote. En cette qualité, le 1er juillet 1517, il rendit une sentence en faveur de l’évêque de Lausanne contre les bourgeois de cette ville (Arch. Turin, Note de M. Millioud). Il fut plus tard régent de la pénitencerie et évêque de Bagnirea. Il mourut le 25 juin 1532, à l’âge de 64 ans et demi, laissant plusieurs ouvrages d’apologétique, et la réputation d’un bon légiste et théologien.
Cf. Rivista del Collegio Araldico. Rome 1905, p. 495.
de Viry, François.
Chanoine de Genève en 1486 (Obit. Gen., 32). Prévôt de Lausanne en 1503 (Liste Favey), fut remplacé le 24 avril 1512 par Jean-Amédée Bonivard (Man. Cap. Laus., 115). Le 6 septembre 1516, il assista à la réunion du chapitre de Lausanne auquel il remit trente livres pour un anniversaire dont le premier office fut célébré le jour même (id., 206). Mort à Genève le 30 mai 1521 (Nec. Laus., 164, et Obit. Gen., 32).
de Viry, Jaques.
Chanoine, 1425 (Liste Gaudard).
de Viry, Jean, fils de Pierre de Viry (Vireul, Viriouz), bourgeois de Lausanne, neveu du chanoine Jean de Prez. /465/
Chanoine, 1362 (Livre rouge, 69). Curé de Saint-Pierre à Lausanne de 1373 (AVL, Inv. Millioud) à sa mort. Maître de la fabrique de 1369 à 1383 (Rc. Laus., supp. 276 et AVL. Min. G. Daux, 27) et de 1392 (Nouv. titres, 3035) à 1404 (id. 3868). Cellérier 1370-1374, 1384 (Min. G. Daux, 76), 1404-1409 (Liste Gaudard). Teste le 15 juillet 1420 (Rc. Laus., 2571). Mort le 19 juillet (Nec. Laus., 162). Sa succession fut partagée entre le chapitre et son neveu François de Viry, clerc et marchand, de Lausanne (Nouv. titres, 10621).
Un autre Jean de Viry, clerc, prêta serment au chapitre en 1382 (Livre rouge, 238), mais il est différent de celui-ci.
de Viry, Pierre.
Reçoit provision le 10 décembre 1336 d’un canonicat à Lausanne; il est alors curé de Bar-sur-Seine au diocèse de Langres (Reg. Benoît XII, 3125).
Vital.
Prêtre, 927-929 (C. Laus., 84, 231). Donne au chapitre des biens à Mézery et à Denezy en 929 (id., 231).
Von der Flue, Conon.
Doyen de Könitz, 1363-1364 (Fontes rerum bern., VIII, 500 et 557).
de Vovray, Guigues, d’une famille genevoise.
Chanoine, 1396, co-prébendier de Lussery et de Sassel avec l’évêque Guillaume de Menthonay (Rc. Payerne, 209).
Voucher, Pierre Vauthey.
Curé de Givisiez, nommé le 12 juillet 1396 (Apollinaire, Dictionnaire, VI, 515). Doyen de Fribourg, 1420 (id., VI, 357).
de Vuarrens, Uldric.
Prieur de Saint-Maire, 1246 (Charrière, Dynastes de Cossonay, 274) à 1253 (Rép. Saint-Maire, 92).
de Vufflens, François.
Chanoine, 1339 (Rc. Laus., 272). Teste le 2 septembre 1360, demandant à être enterré à la Cathédrale devant l’autel Saint-Barthélemy qu’il avait fondé et doté, ordonnant de poser sur son corps sa grande serge et sa couverture brodée en soie et aux armes de Grandson, laquelle restera à l’église et sera étendue sur la tombe du /466/ testateur à son anniversaire; il avait deux filles (ACV, Nouv. titres, 2066). C’est celui que le Nec. Laus., p. 115, appelle Jaques et marque au 27 février, ainsi qu’en témoigne la rente de 40 livres données au chapitre. Mort avant le 14 septembre 1362 (Nouv. titres., 9381).
Le 22 avril 1318, le pape avait accordé à François de Vufflens-le-Château provision d’un canonicat sous l’expectative de la prébende dans l’église de Besançon (Lettres communes de Jean XXII,, 7001).
de Vufflens, Jaques, voir François de Vufflens.
de Vufflens, Jean, frère du précédent.
Chanoine le 18 janvier 1315/6 (ACV, Nouv. titres, 7720) Cellérier, 1332-1339, 1348-1359 (Liste Gaudard), sous-chantre, 1356 (Nouv. titres, 3413), 1359 (Livre rouge, 72).
de Vufflens, Rodolphe, frère de Raymond, seigneur de Vufflens.
Chanoine, 1223 (C. Laus., 490). Teste le 6 septembre 1242 (C. Laus., 319). Mort le 13 avril (Nec. Laus., 130).
* Vuinusus.
Doyen, 928 (C. Laus., 57).
de Vuippens, Girard, Me, fils d’Ulrich, seigneur de Vuippens et neveu d’Otton, sire de Grandson.
Né vers 1262-67 (Ducrest, Rev. hist. vaud., 1901, p. 73). Chanoine d’York en Angleterre 1286 (id., p. 75). Recteur de Waddington, Creystock, chanoine de Lichtfield sans prébende 1289 (Reg. Nicolas IV, 1795-1796). Archidacre de Richmond, co-négociateur de la paix de Montreuil entre les rois de France et d’Angleterre en 1299 (Wurstemberger, Peter der Zweite, IV, 911-913).
Elu évêque de Lausanne entre juillet et le 28 décembre 1301 (Eubel, Hierarchia, I, 309). Transféré à Bâle le 30 juillet 1309 (Eubel, I, 133, et Rev. hist. ecc., 1909, p. 309). Mort à Bâle le 17 mars 1325 (id.).
Le 11 mars 1307, le pape confirme à Girard, évêque de Lausanne et archidiacre de Richemond, le patronat de l’église paroissiale de Estwitton (Reg. Clément V, 1672).
Cf. Ducrest, Rev. hist. vaud., 1901, p. 72-87; Schmitt, Mémoires, II, 72; /467/ Vautrey, Hist. des évêques de Bâle, II, 315-328; Reg. Clément V.
de Vuippens, Jean.
Le 21 novembre 1383, D. Jean de Vuippens présente au chapitre des bulles lui conférant l’expectative d’une prébende et demande qu’on lui assigne une stalle au chœur et une place au chapitre. Il en est pris acte (AVL, Min. G. Daux, 45). Cependant, en 1386, il est toujours clerc du chœur (id., 123) et encore en 1398 (Rc. Laus., 563).
de Vuippens, Pierre, frère de l’évêque Girard.
Chanoine de Besançon et de Lausanne, co-seigneur de Vuippens, teste le 25 août 1360 (MF, II, 99).
de Vuippens, Simon, fils de Girard Métral de Vuippens.
Chanoine, 1336 (ACV, Nouv. titres, 1434). Cellérier de 1336 (id., 8728) à 1356 (Rc. Laus., 427, Livre rouge, 56); sous-collecteur pontifical, v. 1360 (Kirsch, Rev. hist. eccl., 1908, p. 112). Teste le 24 septembre 1360 (Inv. bleu., I, 42). Mort le 26 septembre (Nec. Laus., 189).
C’est à tort que le Nec. Laus., 189, le qualifie de prévôt. Il n’y a pas place pour lui entre Rodolphe de Roussillon et Gui de Prangins.
de Vuippens, Ulrich, fils de Guillaume Métral de Vuippens.
Chanoine, 1327 (MF, II, 97). Le même que celui qui teste en 1309 (Apollinaire, Dictionnaire, I, 311) ?
de Vuisternens, Wibert.
Chanoine, 1162 (MF, III, 66. Don. Hauterive, 8). Prêtre et chanoine, 1180 (C. Laus., 115). Prêtre et doyen, 1180 (Dynastes de Cossonay, 265). Cellérier, 1185 (Inv. bleu, I, 17). Mort le 13 mai (C. Laus., 644).
Vuitger.
Chanoine, 1111 (MDR, I, 167) 1126 (id.,I, 173). Doyen, 1111 (C. Savigny,, 939).
de Vulliens, Nicolas.
Chanoine, sous-diacre, 1212 (ACV, Nouv. titres, 8000), 1212 (C. Laus., 145) à 1231 (id., 564). Mort le 9 juillet (id., 650). /468/
de Vulliens, Raymond.
Chanoine, 1199-1204 (C. Laus., 222, 139).
de Vulliens, Vuillerme.
Chanoine, 1214 (Liste Gaudard). Erreur certaine.
de Vullierens, François, voir Colombier.
de Vullierens, Raymond.
Chanoine, 1270 (Inv. bleu, I, 33).
* Wagulfus.
Prévôt, 927-928 (C. Laus., 84, 56). Dans ce dernier acte, il est qualifié par erreur d’évêque.
de Waldenbourg, Nicolas.
Doyen de Könitz en 1395 (Fontes rerum bern., VIII, 52).
Wallet, Nicaise, de Besançon, abréviateur des listes apostoliques.
Le pape lui confère la prébende de Pierre Salomon, le 8 janvier 1456 (Quellen sur Schweizergeschichte, XXI, 39), non admis, malgré une nouvelle injonction du 3 novembre 1458 (id. 73).
Warrens, Jordan.
Doyen de Neuchâtel, 1414-1418 (AVL, Poncer, Montheron, 107, 110). L’analyse de Poncer est fautive. Les originaux qualifient Warrens de juré à la cour du décanat.
Warnéry ou Warney, Pierre, d’Orbe.
Prêtre habitué de la cathédrale, prête serment le 24 décembre 1491 (Livre rouge, 165). Recteur de la maîtrise des Innocents, 1519 (ACV, Acte non classé). Chapelain, 1525 (ACV, Min. de Neschel, 194). Curé d’Orsonnens 1509 (Man. Cap. Frib., 70) et de Bavois 1510 (id. 72). Chanoine, 1333 (Dupraz, Cathédrale, 459). Est à Lausanne le 20 novembre 1536 (Rc. Laus., 3314). Se retire à Fribourg où il meurt le 14 août 1550 (Pierrefleur, 260). Le même peut-être que Jacques Warnéry, reçu chanoine de Fribourg le 17 juillet 1544 (Apollinaire, Dictionnaire, VI, 325).
En 1491, il signe Petrus Vuarnier.
de Watteville, Nicolas, fils de Jean, avoyer de Berne.
Né en 1492 (Mülinen, Helvetia sacra, I, 34). Chanoine de Berne, /469/ 1509 (id.). Chanoine à Bâle et à Constance (id.). Prieur de Montpreveyres, 1513 (id. I, 173). Chanoine de Lausanne, 8 août 1513 (Man. Cap. Laus. 139). Prévôt de la cathédrale de Lausanne du 20 décembre 1514 (id., 162) au 26 février 1521 (Min. Cap. Laus., 15). Commendataire de l’abbaye de Montheron et protonotaire apostolique 1517-1518 (Herminjard, Correspondance, V, 9). Curé de Romont dès le 19 février 1518 (Arch. Turin, Prot. duc., t. 138, p. 111). Prévôt de la collégiale de Berne du 5 mars 1523 au 1er décembre 1525 (Mülinen, Helvetia sacra, I, 34). Accepte la Réforme, épouse en 1526 Clara May, religieuse de Königsfelden, membre du Grand Conseil de Berne, meurt le 12 mars 1551 (id., I, 34).
de Werons, Pierre, ou Woerons.Chanoine, 1351 (ACV, Min. Miribel). Sacristain le 1er décembre 1353 (Livre rouge, 57) et 1359 (id., 72). Mort le 17 septembre (Nec. Laus., 186).
d’Yens, Nicolas.
Chanoine, 1219 (MDR, VII, 15), 1224 (Matile, I, 76). Doyen d’Outre-Venoge 1222 (Rc. Romainmôtier, 323).
Zacharie.
Chanoine et doyen, 1147 (C. Montheron, 12) et 1148 (C. Romainmôtier, 487).

Les armoiries de l'évêque Aymon de Montfalcon
(d'un missel lausannois, communiqué par M. Dubois)
/470/
ADDITIONS ET CORRECTIONS
L’impression de ce livre ayant commencé en 1907, nous avons pu bénéficier dès lors de recherches et de publications nouvelles qui nous permettent de compléter et de rectifier les données ci-dessus. On trouvera dans le texte préliminaire quelques noms propres orthographiés différemment qu’ils ne le sont dans le catalogue ; nous n’avons pas cru nécessaire de relever les différences.
Page 8, note 2. — Le travail de M. l’abbé Besson a paru dans sa Contribution à l’histoire du diocèse de Lausanne, p. 14-16.
P. 33.— En 1313, le prévôt de Lausanne est Guillaume de Bonvillars.
— Aymon de Blonay, Aymon d’Estavayer, Jean de Bonvillars, Ulrich de Vuippens, Gérard Folly et Jean de Sévery sont à ajouter à la liste des chanoines. Il faut par contre en retrancher Pierre de Billens, Pierre de Fiez, Guillaume de Lutry, Bérard d’Yvrée et Jacques de Menthon.
P. 35. — La maison de Savoie opposait à Aymon de Cossonay un des siens, Thomas de Savoie, archevêque de Tarentaise. (Cordey, Le Comte Vert, MDR, IIe série, t. VI, 68.)
P. 41. — Il faut ajouter Mermet Tissot et Louis Paris à la liste des chanoines. Par contre, il n’est pas sûr que Jean Berthod, Jean du Gué de Vaud et Jacques Tissot fussent déjà membres du chapitre.
P. 44. — La bulle de nomination de Georges de Saluces est du 1er avril 1440. /471/
P. 51.— L’assertion de Gingins d’après laquelle Julien de la Rovêre aurait été arrêté à Lyon n’est pas fondée. Voir plus haut, p. 436.
p. 52. — Voir pages 301 (François de Colombier) et 388 (Guillaume de Montdragon). Il ne paraît pas que ce dernier ait été candidat à l’évêché.
P. 53. — La nomination de Sébastien de Montfalcon en qualité de coadjuteur est du 12 octobre 1513 (Eubel, Hierarchia, III, 237).
P. 57. — Le Nec. Laus. place la mort d’Henri de Bourgogne au 21 août.
P. 58, Nos 44 et 45. — Lire 1er avril, au lieu de 15 février.
no 46. — Guillaume de Varax mourut le 10 avril 1466 et non le 18.
P. 60. — Ajouter à la liste des évêques auxiliaires :
1314, Nicolas. O. P.
1472, Pierre, évêque de Thennes en Egypte.
1532, Pierre Meynard, O.P., évêque d’Hébron.
1474-1476, Dominique de Borceriis.
Ces noms sont donnés par Eubel. On ne sait rien de l’activité de ces suffragants.
Supprimer Jean de Compeys. Voir p. 304.
P. 66. — Corriger à la liste des chanceliers :
867. Arulfe.— 911 (et non 921), Saturnin. — 1054 (et non 1056), Otelme. — Lire Adalvuinus. — Ajouter, 1209, Enguicius.
P. 74. — Ajouter les vicaires généraux suivants :
1384, Henri de Fallerans.— 1476, Antoine Gappet. — 1481, François Guillerme. — 1485, Baptiste d’Aycard.
P. 80. — Pour plus de détails sur la maison de la curie, voir Reymond, les Châteaux épiscopaux, 118.
P. 84. — Ajouter à la liste des officiaux :
1253-1276, Me Lambert. — 1259-1268, Me Guillaume du Bourg. — 1316-1330, Guillaume de Lutry.— 1382-1383, Pierre de Cluses. — 1399-1417, Aymon de Sala. — 1433-1434, Nicod de Corvet. — 1463-1464, Antoine Gappet. — 1476, Jacques de Bugnyn. /472/
P. 85. — Ajouter :
Official de Vevey: 1528, Etienne Jordan.
Garde des sceaux: 1440, François Dutruit. — 1460, Jean Pordolliet. — 1508, Rodolphe Barbey. — 1520, Claude Barbey.
P. 91. — A ajouter aux inquisiteurs : 1449, Henri Chouvet.
P. 94. — Cf. Reymond, l’Evêque de Lausanne, comte de Vaud, dans la Revue d’histoire ecclésiastique suisse, 1910.
P. 132-134. — Les premiers baillis sont Pierre d’Estavayer, qui paraît en 1313 immédiatement après la révolte du mayor, et Henri de Viry en 1314.
Ajouter : 1348, Jean Métral de Lutry. — 1369-1376, Etienne Guerri. — 1376-1378, Pierre de Sévery. — 1383 déjà, Girard de la Molière.
P. 143. — Sur la juridiction de l’évêque Georges de Saluces sur les doyens ruraux, voir Regesten Wirz I, 63, 135.
P. 147. — Cf. Paul-E. Martin, La Suisse mérovingienne, p. 222.
P. 163, ligne 12. — Le texte original porte parochialis juris.
P. 164-169. — Ajouter à la liste des doyens :
1173, Conon d’Arlimbach.
1180, Wibert de Vuisternens.
Doyens d’Avenches : Jean de Prangins remplace Pierre de Laubegg en 1385. — Guillaume Mayor remplace Guillaume d’Ecublens en 1461.
Doyens de Soleure : 1378, Jean Ryvet.
Doyens de Neuchâtel : 1179-80, Thierry Newel. — Jean de Trille remplace Etienne Garnier en 1458 (supprimer Jordan Warens).
Doyens d’Ogo : Jean de Corberettes, doyen d’Ogo en 1346-1349, ne fut pas doyen de Fribourg.
Doyens de Berne : 1367, Thomas de Thierachern. — 1370-1373, Conon de Roche. — 1377, Rodolphe de Merlingen. — 1384, Jean Clément. — 1504-1526, Louis Loeblin. — 1528, Jean Manneberg.
P. 181, ligne 11. — Supprimer Pierre de Lestrade. /473/
P. 182. — Une lettre de Sébastien de Montfalcon, du 8 mai 1535, signale au duc de Savoie que, sans tenir compte du fait que le chapitre de Lausanne venait de conférer trois canonicats à des jeunes gens de la ville, les bourgeois avaient provoqué des troubles à cause du refus du chapitre d’admettre encore un des leurs, et qu’irrités ils ont appelé Farel (Miscellanea di storia italiana, t. 39, p. 240, à comparer avec MDR, t. XXXV, 176).
P. 195-196. — Possessor est prévôt en 906, Turimbert en 961, Guillaume de Bonvillars en 1308, Jean Christin en 1410, George de Mascinasco remplace Gaspard de Theramo en 1482.
P. 197. — Ajouter à la liste des trésoriers:
1168-1196, Guillaume d’Orsonnens. — 1313, Gérard de Bussy. — 1323-1343, Pierre de Saint-Jeoire. — 1344-1349, Etienne de Châtillon.
P. 201. — Odon de Pergame est chantre en 1316 ; Guillaume de Saint-Amand en 1372.
P. 202. — Corriger aux sacristains :
1195-1204, Henri Albus, 1362-1379. — Hermann de Cologne. — 1428-1430, Guillaume Cochard.
P. 204. — Ajouter aux sous-chantres :
1247-1256 : Me Lambert. — 1267-1276, Guillaume du Bourg. — 1393, Guillaume Thoverat. — 1473, Humbert Mégève. — 1487, Rodolphe de la Molière qui remplace Girard Oddet. — 1529, François de Vernets qui remplace François de Lutry.
P. 208-209. — Ajouter aux maîtres de fabrique :
1307, Jaques de Pont-Saint-Martin. — 1399, Othon de Clairvaux. — 1465-1468, Girard Oddet.
P. 212-214. — Ajouter aux cellériers:
1261, Jaques de Goumoëns. — 1441-1454, Pierre Frenier. ;— 1522-1524, Pierre Perrin.
P. 215.— Ajouter aux doyens de Valère :
1430, Jaques Tissot. — 1466, Philippe de Compey. — 1535, Etienne Gimel. /474/
P. 216. — Ajouter aux primiciers:
1352, Foulques de Bersatri ; 1381, Jean Vianney ; 1502, Aymon d’Ossens.
P. 226, ligne 25. — Gui de Merlen résigna en 1144.
P. 235. — Rodolphe de Billens a cessé en 1356 d’être prieur de Saint-Maire.
NOTE DE L'EDITION NUMERIQUE:
Les additions et corrections des pages suivantes concernent la liste des chanoines des pages 257 à 469.
Elles ont été insérées dans le texte de cette liste, mais sont cependant reprises ici.
NB: Les noms précédés d'un astérique sont ceux de chanoines nouveaux.
P. 257. — Amy, Nicolas. Voir Lamy, p. 368.
Chanoine de Genève en 1451 (Reg. Wirz, I, 53). L’Eglise de Genève célébrait son anniversaire au 15 février (Obit. Gen. 55).
P. 258. — Anglici, Jean.
Cet official était un laïque, l’unique de la série. Il avait épousé Alexie Rapillard, d’une famille de bourgeois de Lausanne, au nom de laquelle il vendit en 1406 un chesal lors de la construction de l’hôtel de ville du Pont.
P. 260. — Arembert, ou Harembert, Antoine.
Le 24 février 1454, Antonin Harembert l’aîné, secrétaire à la pénitencerie à Rome, résigne la chapellenie de l’autel Saint-Barthélemy dans l’église de Lausanne, valant 8 livres tournois petits, en faveur d’Antoine Harembert le jeune, clerc du diocèse de Turin (Reg. Wirz, I, 132, II, 217). Le 17 juin 1454, il paie 27 florins d’annates pour le canonicat de Lausanne (id., I, 148).
P. 260. — d’Arenthon, Jacques.
Il prête serment comme trésorier le 7 mai 1383 (AVL, Min. G. Daux, 24).
P. 260. — * d’Arlimbach, Conon, fils d’Uldric.
Clerc vers 1148 (Liv. don. d’Hauterive, 115). Doyen, 1176 (ACV, Fonds Dumont).
P. 261. — Armbruster, Jean.
Il mourut le 29 juillet 1508. Il fut prévôt de Berne, d’Amsoldingen et de Ruggisberg.
P. 264. — d’Avenches, Guillaume, fils de Conon et d’Agnès.
Curé d’Avenches, est nommé le 10 septembre 1320 chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 12323). /475/
P. 265. — d’Avencties, Otton.
Chanoine de Bâle, il reçoit la prévôté de cette cathédrale le 20 octobre 1320, mais l’abandonne le 8 juillet 1325 parce qu’elle lui avait été contestée (Lettres communes de Jean XXII, 22770). Archidiacre et vicaire général de Gérard de Vuippens, évêque de Bâle (id., 13115). Chanoine de Verdun, de Moûtier-Grandval, de Lausanne et de Colmar, 1324 (id., 19195). Nommé le 15 mai 1328 chapelain du pape (Rev. hist. ecc. suisse, 1910, p. 226).
Un autre frère, Uldrich, fut chanoine de Soleure et de Besançon, curé de Bienne et de Louèche.
P. 266. — * Aymon, Claude.
Chanoine co-prébendier de Renens en 1534 (ACV, Min. Thowacii, 3). Le même que le Claude Blanc de 1536 ?
P. 268. — Baudoin, Otton, frère de Jean et de Roland Baudoin de Salins.
Chapelain du cardinal Napoléon, du titre de Saint-Adrien, chanoine de Saint-Anatole de Salins, il reçoit le 11 novembre 1316 l’expectative d’un canonicat et d’une prébende à Lausanne (Com. de M. Ruegg). Son testament fut enregistré en avril 1349 par l’official de Besançon (Testaments de l’official de Besançon, I, 44, Guillaume, Sires de Salins, III, 18).
P. 269. — * de Bavans, Girard, fils de Renaud, chevalier.
Chanoine de Montbéliard et curé de Joulens, il reçoit le 19 mai 1326 des lettres de provision pour un canonicat et une prébende à Lausanne (Lettres communes de Jean XXII, 25355).
P. 569. — * de Bégnins, Dieudonné, frère de Guillaume, donzel.
Etudiant à Montpellier et chanoine de Saint-Juste de Lyon, il reçoit le 27 mars 1347 un canonicat à Lausanne (Miscellanea di storia italiana, t. 38, 198.)
P. 269. — de Bégnins, Pierre.
Chanoine, 1382 (AVL, Min. G. Daux, 21).
P. 269. — * Bellin, Henri.
Chanoine mort peu avant le 19 décembre 1383 (AVL, Min. G. Daux, 49 et 93). /476/
P. 270. — Bernard.
Chanoine, 1135 (C. Savigny, 940).
P. 270. — de Bersatri, Foulques, de Pignerol, frère de Nicolas III, évêque d’Aoste.
Nommé chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende le 1er juin 1322 (Lettres communes de Jean XXII, 15483). Primicier de l’hôpital de Lausanne, 1352 (Liv. rouge, 56). Dispensé de résider étant prévôt de Turin, le 18 avril 1357 (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 209).
P. 271. — de Bertrand, Jean.
Il avait reçu déjà le 4 avril 1336 la provision d’un canonicat à Lausanne (Reg. Benoît XII, 2959). Cette provision fut annulée le 19 mars 1337, en échange de la prévôté d’Aire, Jean étant déjà trésorier de Tarentaise et chanoine de Maurienne (id., 4130, 4417). Le même registre fixe au 2 mai 1341 sa nomination comme évêque de Lausanne et Jean eut à payer 700 florins d’or à la cour pontificale (id., 8414).
P. 272. — de Beysemblay, Alamand.
Reçoit l’expectative d’un canonicat et d’une prébende à Lausanne le 31 janvier 1317, à la demande de Clémence, reine de France (Com. de M. le Dr Ruegg).
P. 272. — de Billens, Antoine.
Chanoine d’Aoste, 1345 (Duc, Eglise d’Aoste, III, 419). Chapelain de Catherine de Savoie, comtesse d’Eu et de Genève, il est pourvu à sa demande d’un canonicat à Lausanne le 9 avril 1350 (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 203). En 1360, il est chapelain du comte Amédée VI de Savoie, curé de Morens, et possède le patronat des cures de Torny et de Siviriez (id., 213).
P. 273. — de Billens, Rodolphe.
Nommé par le pape le 29 septembre 1356 prévôt de Montjoux, il quitte le 3 décembre le prieuré de Saint-Maire (ACV, Fonds Dumont).
P. 273. — Billiet, Jean, d’Annecy.
Mort le 16 janvier 1385 (AVL, Min. G. Daux, 84). Il avait été /477/ nommé par le pape curé de Mont Saint-Martin (Genève), le 27 janvier 1344 (Mém. Acad. Delph., II, 190.)P. 273. — de Blockheuz, Guillaume.
Il reçoit le 7 mars 1336 provision d’un canonicat à Lausanne (Reg. Benoît XII, 2885), et le 27 mars 1347 celle d’un canonicat à Genève, étant alors secrétaire d’Isabelle de Châlons-Arlay, veuve de Louis de Savoie, baron de Vaud (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 199).
P. 274. — de Blonay, Guillaume.
Il figure comme évêque élu de Sion dans un acte de donation du prieur Gaumar de Lutry à Montheron en 1176 (ACV, Fonds Dumont).
P. 275. — Bolomier, Henri.
Lire curé de Thônes et non de Thonon.
P. 277. — de Bonvillars, Guillaume.
Le 8 septembre 1308, il est déjà chanoine et prévôt de Lausanne, et le pape lui accorde les revenus de ses prébendes, quoiqu’il soit aux études (Reg. Clément V, 3097). Il mourut avant 1328.
P. 277. — de Bonvillars, Jean.
Chanoine de Lausanne, 1311 (Rég. Clément V, 7020). Mort le 28 juin 1336 en allant à la cour de Rome (Reg. Benoît XII, 2608).P. 278. — Borres, Pierre, magister.
Chanoine de Lausanne mentionné au 6 février dans l’obituaire de Genève (Obit. Genève, 46). Peut-être s’agit-il de Pierre de Bornels.
P. 281. — Bouvier, Rodolphe.
Chanoine de Lausanne et altariste dans l’église d’Aigle, 1526 (ACV, Min. Thowacii, 74). Nommé prieur de Saint-Pierre de Clages le 8 octobre 1551, étant alors familier et commensal du pape Jules III (ACV, Fonds Dumont).
P. 283. — Brunet, Louis.
Il était frère utérin de Michel Sémoraud, curé de Lutry, et testa à Lausanne le 26 janvier 1538 (ACV, Min. Roland), laissant trois enfants. /478/
P. 283. — * de Buccabellis, Marins.
Chanoine de Lausanne par provision papale d’octobre 1517, ne paraît pas avoir été installé (De notre collection).
P. 284. — Burcard d’Oltingen.
L’acte de 1056 est en réalité de 1054 (voir page 406).
P. 285. — * de Bussy, Gérard.
Nommé par le pape chanoine et trésorier de l’église de Lausanne, le 1er octobre 1313, alors qu’il est déjà chanoine d’Agen (Reg. Clément V, 9829). Mort le 19 juin 1323. (Com. de M. le Dr Ruegg.)
P. 285. — * de Bussy, Guillaume.
Clerc de Jordan de l’Ile, seigneur de Montgalhard et Casalbon, il est nommé chanoine de Lausanne sur la recommandation de l’évêque de Sabine, le 19 janvier 1317 (Lettres communes de Jean XXII, 2572) et chanoine d’Agen le 9 août 1317 (id., 4639), archidiacre de Monthaud (Agen) et bénéficiaire de la dîme de Pont-froide (Condom) le 10 mai 1324 (id., 19543).
P. 285. — de Buttavant, André, voir Rachet, p. 426.
P. 289. — * de Chamieu, Hugues.
Chanoine en 1343 (Mém. Acad. Delph., II, 163).
P. 291. — de Champvent, Othon.
Résigne le 8 juillet 1308 un canonicat à Maurienne, et il est nommé le 25 juillet doyen de Ceyserieu, chanoine de Reims et curé d’Ahwonte (Angleterre) (Reg. Clément V, 4844, 2933, 2934). Sa nomination comme évêque de Lausanne par le pape le 31 juillet 1309 (il était alors diacre) est annoncée : 1o à l’élu; 2o au chapitre ; 3o aux clercs de la cité et du diocèse ; 4o au peuple de la cité et du diocèse ; 5o aux vassaux ; 6o au roi des Romains Henri (Reg. Clément V, 4525). Le pape l’autorise le 5 septembre 1309 à se faire sacrer hors de Rome en présence de deux ou trois évêques (id., 4675).
P. 292. — * de Châtillon, Etienne, de Belley, Dr ès lois. /479/
Nommé par le pape chanoine de Genève le 24 juin 1342 (Mém. Acad, delph., II, 117). Conseiller et procureur du comte de Savoie en cour de Rome, il obtint le 21 novembre 1344 le canonicat, la prébende et la fonction de trésorier de l’église de Lausanne (id., II, 214). Le 7 octobre 1347, le pape Clément VI l’envoie comme ambassadeur auprès du comte de Savoie (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 127). Amodiateur du prieuré d’Aix en 1536 (Mém. Acad. Savoie, 4e sér., t. 7, 473).
P. 292. — de Châtillon, Guillaume, licencié en droit, frère du précédent.
Etudie à Montpellier en 1344, est alors pourvu des bénéfices du prieuré de Sainte Marie-Madeleine à Genève, de Fleyrieu, Ferney et d’une chapellenie à Belley (Mém. Acad. Delph., II, 214). Le 2 mars 1353, à la demande du comte de Savoie, le pape lui accorde un bénéfice à Genève, quoi qu’il ait déjà le décanat d’Ogo et un canonicat et une prébende à Genève (Miscellanea di storia italiana. XXXVIII, 207).
P. 294. — de Chevron-Villette, Urbain.
Nommé par le pape chanoine de Lausanne le 12 octobre 1458 (Reg. Wirz, II, 12). Prieur de Saint-Sulpice en 1461, curé de Saint-Gervais (id., II, 210, 289).
P. 296. — * de Chissé, Gérard, fils de Raymond.
Créé chanoine le 9 janvier 1326 avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 24132).
P. 296. — * de Chissé, Gui, fils de Pierre, chevalier.
Créé chanoine par le pape avec expectative de la prébende le 22 novembre 1327 (Com. de M. le Dr Ruegg).
P. 296. — * de Chissé, Guichard, fils de Raymond.
Etudiant à Angers à l’âge de 23 ans, déjà pourvu de la provision d’un canonicat à Lausanne, il est pourvu le 19 novembre 1343 de la cure de Sallanches à la requête du dauphin du Viennois (Mém. Acad. Delph., II, 186, 219).
P. 296. — de Chissé, Humbert Ier.
Chanoine de Lausanne et de Genève, 10 mai 1327 (Com. de M. le Dr Ruegg). /480/
P. 296. — de Chissé, Humbert II.
Secrétaire et conseiller du duc de Savoie, 1451 (Reg. Wirz, I, 55). L’Obit. des dominicains de Lausanne place sa mort au 7 juillet 1458.
P. 296. — * de Chissé, Perret, fils de Perceval.
Chanoine, 22 novembre 1327 (Com. de M. le Dr Ruegg).
P. 296. — * de Chissé, Rodolphe, frère d’Aymon Ier, évêque de Grenoble.
Chanoine de Maurienne, prêtre et étudiant en droit, il est nommé chanoine de Lausanne le 15 mars 1336 (Reg. Benoît XII, 2608). Chapelain du pape, il est chargé le 21 janvier 1346 d’aller trouver à Venise le dauphin du Viennois (Mém. Acad. Delph., II, 255). Chanoine de Genève en 1347, il fut nommé évêque de Grenoble en 1351, archevêque de Tarentaise en 1380 et il mourut en 1385 (Foras, Armorial, II, 214), Obit, 9 janvier (Obit. Gen. 23).
P. 296. — Chuet, Barthélemy.
En 1455, il est prévôt de la B. Catherine d’Aiguebelle (Maurienne), chapelain de Louis de Savoie (Reg. Wirz, I, 179).
P. 298. — Clément, Jean.
Archidiacre de Könitz, 1384 (AVL, Min. G. Daux, 60).
P. 298. — * de Clermont, Geoffroi.
Le 19 février 1343, à la requête de Louis de Savoie, le pape confère à Geoffroi de Clermont, qui est âgé de 21 ans, un canonicat à Saintes, quoi qu’il soit déjà pourvu d’un canonicat à Vienne, à Reims, à Lausanne, avec expectative de la prébende ; il recevra les ordres sacrés avant 28 ans (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 193).
P. 298. — de Cluses, Pierre, dit de Saint-Jeoire.
Chapelain du dauphin Humbert du Viennois, curé de Wardes (Rouen), est nommé chanoine de Genève le 1er juin 1342 (Mém. Acad. delph., II, 113). C’est lui qui fut official de Lausanne en 1382-83 (ACV, Min. G. Daux).
P. 304. — de Compeys, Jean.
Il fut encore grand chancelier de Savoie, abbé de Saint-Etienne de Verceil, d’Aulps, de Chesery et de Filly. /481/
P. 304. — de Compeys, Philippe.
Familier et chantre de la cour pontificale, chanoine de Genève en 1461 (Reg. Wirz, II, 193).
P. 306. — * de Courcelles, Me Thomas.
Chanoine et co-prébendier d’Epalinges en 1453 (ACV, Min. A. Daux, 57).
Thomas de Courcelles, né à Amiens en 1393, mort à Paris le 23 octobre 1469, était une des illustrations de l’université de Paris. Il prit part en 1431, en qualité de secrétaire, au jugement de la Pucelle d’Orléans, et dans son livre sur Jeanne d’Arc, p. 289, M. G. Hanotaux dit de lui :
« Thomas de Courcelles est, peut-être, par l’intelligence, l’autorité et le caractère, l’homme le plus important de l’université parisienne, dans la génération qui suit J. Gerson. Jeune encore, il paraît avoir fait, à Rouen, office surtout de rédacteur et de secrétaire : c’est un zélé. Sa vie, par la suite, s’écoule dans les services publics et dans l’étude. Il fut un des Pères considérables du Concile de Bâle; il y joua un grand rôle et reçut même (le 6 avril 1444) le chapeau de Félix V (qu’il refusa). Ce grand savant, ce grand théologien, fut chargé de l’oraison funèbre du roi Charles VII, qu’il avait harangué déjà à son entrée à Paris. Il mourut « dégoûté des hommes et tout en Dieu » simple chanoine de la cathédrale de Paris. Il ne lui a rien manqué, pour être une des gloires de l’Eglise gallicane, pas même la vertu et le désintéressement… et il fut un des juges de Jeanne d’Arc ! Sa pierre tombale le montre, l’index replié, argumentant jusque dans la mort, comme s’il avait pris à tâche de s’expliquer éternellement et de justifier son cas devant Dieu. »
Cf. Beaurepaire, Travaux de l’Académie de Rouen (1888-90) p. 400. — N. Valois, Le pape et le concile de Bâle, II, 192. — Châtelain et Denifle, Cart. de l’Université de Paris, etc.
P. 307. — de Cossonay, Aymon, neveu du chevalier Othon de Grandson.
Déjà chanoine de Lausanne, il est pourvu le 28 mars 1317 d’un canonicat à Cambrai (Lettres communes de Jean XXII, 3310).
P. 308. — Covet de Bona.
Admis par procuration le 21 avril 1385 (AVL, Min. G. Daux, 93). /482/
P. 308. — de Crémone, Gilles, voir Maldebertis, p. 378.
P. 309. — de Cully, Guillaume II, fils de Hugues Trésorier de Cully.
Le pape le nomme chanoine le 7 avril 1335 avec expectative de la prébende (Reg. Benoît XII, 727).
P. 310. — Currelat, Jaques, frère d’Antoine, bourgeois de Lausanne.
Teste le 17 août 1525 (Inv. J.-J. Loys). Vivant le 12 août 1526 (Min. Thowacii).
P. 315. — Duboux, Léopard.
Provision de chanoine du 2 mars 1456 (Reg. Wirz, I, 219). Curé de Saint-Symphorien de Chexbres dès 1457 (id., I, 274 et II, 207).
P. 316. — Duclaux, Pierre. C’est de Cluses.
P. 316. — Duclaux, Willerme, voir p. 369.
P. 316. — * Dufour, Etienne.
Curé de Sales (Genève), nommé par le pape chanoine de Lausanne le 13 mars 1343 (Mém. Acad. Delph., II, 156). Chapelain de Pierre de Lucinge, seigneur de Saint-Michel, il obtient le 30 juin 1345 un bénéfice à Genève (id., II, 234).
P. 319. — d’Ecublens, Guillaume.
Résigne en 1458 la cure de Pampigny, en 1461 l’office de doyen d’Avenches (Reg. Wirz, II, 9, 174, 215).
P. 321. — d’Estavayer, Claude.
Sa nomination comme évêque de Belley est du 24 mai 1508 (Eubel, Hierarchia, III, 145) et comme abbé du Lac de Joux du 7 août 1519 (id.,III, 145).
P. 326. — de Fallerans, Henri.
Il est vicaire général de l’évêque en 1384 (AVL, Min. G. Daux, 49).
P. 328. — Favre, Boniface.
Procureur du duc de Savoie à la cour de Rome, il est nommé le 17 janvier 1454 chanoine de Genève, l’étant déjà de Verceil (Reg. Wirz, I, 129 et II, 64). /483/
P. 331. — de Fétigny, François.
Il est déjà prévôt de Genève en 1454 (Reg. Wirz, I, 145).
P. 334. — de Font, Richard II.
Il teste le 11 octobre 1445 (AGV, Nouv. titres, 8418).
P. 336. — * Francey, Jean.
Chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende, il obtient le 15 septembre 1317, à la demande de Jean, dauphin du Viennois, la maladière de Fréteripe (Grenoble) (Lettres communes de Jean XXII, 5537).
P. 336. — Francey, Pierre, de Chambéry.
Chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende, il obtient le 27 juin 1322 un canonicat à Aiguebelle (Com. de M. le Dr Ruegg). Pourvu d’une prébende à Lausanne le 31 mai 1324 (Lettres communes de Jean XXII, 19659). En novembre 1343, à la demande du comte Amédée VI de Savoie, le pape concède le pouvoir de rentrer à Chambéry à Pierre Francey, sacristain de Lausanne, qui fut le conseiller de son grand-père, de son oncle, de son père et de lui-même (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 194). Vivant le 11 juin 1350, encore doyen d’Avenches (Annales d’Estavayer, 120.)
P. 339. — Gallopin, Etienne.
En 1365, chapelain du pape Urbain V (Lettres d’Urbain V, 1816).
P. 344. — George, Richard.
Trésorier de Lausanne dès 1292 et non 1399.
P. 345. — du Gerdil, Uldric, neveu de D. Nicod du Gerdil, de Vevey.
Chanoine en 1387 (Comptes de la Tour-de-Peilz).
P. 346.— Gimel, Etienne.
Il épousa Jeanne de la Fléchère, dont il eut deux filles, Françoise et Marguerite (Arch. Loys, 3636), et il mourut en 1544 entre le 20 mai et le 30 octobre (id., Rey. C. Wagnière). /484/
P. 348. — Girold, Jean.
Provision de chanoine de Besançon le 1er août 1324 (Lettres communes de Jean XXII, 20022).
p. 349. — * de la Gorce, Albert.
Clerc du chœur de l’église de Viviers, il reçoit le 30 septembre 1342 provision d’un canonicat à Lausanne (Mém. Acad. Delph., II, 130).
P. 352. — de Grandmont, Joffred, fils de Girard, seigneur de Montferrand.
Etudiant en droit civil, chanoine de Lyon, de Lausanne et de Reims, et reçoit encore le 2 mars 1357 un canonicat à Langres (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 206).
p. 355. — de Grandson, Othon Ier.
Son testament est du 1er décembre 1256.P. 356. — * de la Grange, Joffred.
Chanoine de Maurienne, conseiller de Louis de Savoie, il est pourvu le 31 janvier 1343 d’un canonicat à Lausanne (Mém. Acad. Delph., II, 146).
P. 357. — * de Grolée, Jean.
Chanoine de Lausanne, est au chapitre le 8 juillet 1426 (Arch. Loys, Min. Arthod, 105).
P. 358. — Guerrier, Benoît.
Résigne le 26 janvier 1464 son canonicat de Lausanne (Reg. Wirz, II, 346).
P. 359. — * de Guidalardis, Jaques, de Vérone.
Chanoine réservé de Lausanne, 1455 (Reg. Wirz, I, 171).
P. 359. — Henri de Bourgogne, évêque.
Le Nécrologe de Lausanne (175) et celui de Villars-les-Moines placent sa mort au 21 août. Cf. Rev. d’hist. ecc. suisse, 1912.
Son tombeau présumé, dans la cathédrale de Lausanne été ouvert le 9 décembre 1911. Il avait été coupé par un mur de chaînage de l’église gothique et ne renfermait plus que des débris de squelettes. /485/
P. 364. — Humbert, Jean.
Il avait reçu provision d’un canonicat à Neuchâtel, mais il y renonça pour recevoir le 1er juin 1336 l’expectative d’une prébende à Lausanne (Reg. Benoît XII, 1018).
P. 365. — d’Illens, Amédée.
Pourvu le 25 septembre 1316 d’un canonicat à Lausanne avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 1215).
P. 365. — d’Ivrée, Bérard.
Chanoine de Lausanne, 1317 (Lettres communes de Jean XXII, 5532). Official d’Aoste, 1337 (Reg. Benoît XII, 4430).
P. 377. — de Lutry, Guillaume.
Le pape lui confère le 11 juin 1323 un canonicat à Lausanne, quoiqu’il soit déjà pourvu du doyenné de Neuchâtel (Lettres communes de Jean XXII, 17684).
p. 377. — de Madelbertis (et non Maldebertis), Gilles, neveu de l’évêque de Crémone du même nom.
Fut prévôt d’Aix (et non d’Acqui) de 1338 à 1341.
P. 381. — Martin, Jean.
En 1410, il est chanoine de Lausanne et de Genève, curé de Begnins, familier du cardinal d’Ostie (Inv. Bleu, I, et Obit. Genève). En 1416, il est délégué du chapitre de Lausanne au concile de Constance (Arch. Dupraz, curé).
P. 384. — * Métral, Pierre, de Meyriez.
Créé le 1er septembre 1323 chanoine de Lausanne avec expectative de la prébende (Lettres communes de Jean XXII, 18045).
P. 384. — * Meynard, Pierre.
De l’Ordre des Mineurs conventuels, professeur de théologie, évêque d’Hébron en 1532, suffragant de Lausanne (Eubel, Hierarchia, III, 224, 366).
P. 392. — de Montfalcon, Jean.
Se qualifiant « prieur et commandataire de Lutry, seigneur temporel de la terre et juridiction de Vionne », il constitue /486/ le 9 août 1550 Jean Devanteri comme notaire de Vionnaz (Arch. Dupraz, curé).
P. 393. — de Montfalcon, Sébastien.
Eubel, Hierarchia, III, 237, dit que Sébastien fut nommé coadjuteur de Lausanne avec droit de succession le 12 octobre 1513. Il avait alors 24 ans et il était sous-diacre. Il reçut en 1534 la commende du monastère du Lac de Joux. Claude Allardet, son successeur à l’évêché, fut nommé par le pape le 15 juillet 1560.
P. 396. — Münch, Jean Dietrich, de Landskronn (Alsace).
Chantre, puis trésorier de l’église de Bâle, élu en 1394 évêque de Lausanne par le pape Grégoire XII, soutenu par les Bernois, mais non reconnu à Lausanne (Schmitt, Mémoire, II, 137), suffragant des évêques de Bâle et de Constance, consacre en 1398 l’église Saint-Martin de Bâle. Résigne en 1410 la prévôté de Saint-Ursanne. Mort le 26 avril 1410 (Trouillat, Monuments, V, 731).
P. 398. — de Neuchâtel, Berthold.
Son tombeau présumé dans la cathédrale de Lausanne a été ouvert le 9 décembre 1911 et refermé le 12. Le corps, de grande stature, fort bien conservé, a été laissé en l’état. La crosse et l’anneau ont été enlevés et remis à l’Etat de Vaud.
P. 402. — d’Ogens, Pierre.
Obit le 6 juin (Nec. Laus., 147).
P. 403. — * d’Oron, Girard III, fils de Guillaume, seigneur de Bossonens, neveu de Girard II.
Les dernières lettres publiées du pape Jean XXII montrent qu’il faut distinguer non pas deux, mais trois Girard d’Oron. Girard III, déjà chanoine à Sion, fut pourvu le 14 mars 1325 d’un canonicat à Lausanne, et le 25 avril 1325 du canonicat et de la prébende de Verdun devenus vacants par la résignation de Girard II dit de Bossonens (Lettres communes de Jean XXII, 21774, 22099). Il semble bien cependant que ce soit Girard II qui soit mort en 1352.
P. 407. — De la Palud, Louis
Il fut nommé en 1433 évêque d’Avignon et non de Maurienne. /487/
Eubel, dans le t. III de sa Hiérarchia, p. 383, dit qu’il fut nommé cardinal le 12 avril 1440, et non le 20 janvier, comme il l’avait dit au t. 1er.
P. 407.— * Pamot, Jean.
A la requête de Louis de Savoie, le pape lui accorde l’expectative d’un canonicat et d’une prébende à Lausanne le 5 février 1343 (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 192).
P. 409. — Perietaz, Guillaume.
C’est lui que le Reg. Wirz, I, 44 et 117 nomme Guillaume Perret, commensal de Félix V, abréviateur de lettres apostoliques, chanoine de Genève, curé de Bardonnex et chapelain de la chapelle du pont du Rhône 1457 (Reg. Wirz, II, 64 et 191). Il mourut le 3 septembre 1459 (Obit. Genève, 197).
P. 411. — Perret, Guillaume.
Le commensal du cardinal de Sainte-Sabine en 1451 doit être le même que Guillaume Perietaz, tandis que le chanoine créé en 1465 est probablement à identifier avec Guillaume des Perrières, auditeur apostolique, mort en 1500 (Hain, Rép. Bibl., IV, 12587-90, Copinger, I, 12587.)
P. 416. — de Pont, Perrod.
Obit le 18 février (Nec. Laus., 112).
P. 424. — Prévôt de Viry, François.
Nommé le 19 février 1343 par le pape chanoine de Chartres à la requête de Louis de Savoie (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 192).
P. 421. — de Prez, Antoine.
L’Obituaire des Dominicains de Lausanne fixe sa mort au 16 mai 1464.
P. 423. — des Prez, Jean.
Le 20 février 1338, à la demande d’Isabelle de Châlons, dame de Vaud, le pape accorde à Me Jean des Prez, licencié en lois, bachelier en droit, clerc du diocèse de Belley, conseiller de feu son mari, un canonicat à Lausanne et la cure de Vuisternens (Miscellanea di storia italiana, XXXVIII, 202). /488/
P. 426. — Ragas (Raas, Regus), Barthélemy.
Protonotaire apostolique, renonce le 23 octobre 1458 à un canonicat à Lausanne (Reg. Wirz, II, 12, 17).
P. 427. — Ranguiz, Jean, fils de François Ranguiz de Lausanne.
Reçoit de Rome en mai 1491 provision d’un canonicat à Lausanne (ACV, Min. Ranguiz).
P. 427. — de Ratis, Otton.
Créé chanoine de Lausanne en janvier 1464 (Reg. Wirz, II, 346) et de Verceil 1464 (id., II. 355). Obit le 29 décembre (Nec. Laus., 213).
P. 429. — Reynaud, Pierre.
Pierre Reynaud l’aîné, chanoine de Lausanne, échange en 1459 un bénéfice avec Pierre Reynaud le jeune, chapelain de l’autel Saint-Luc en la cathédrale (Reg. Wirz) II, 41).
P. 428. — Ravoyre, Philippe, ou Ruery.
Mort le 26 février 1373 (Nec. Laus., 114).
P. 430. — de Roche, Guillaume.
Reçoit le 11 septembre 1316 des lettres d’expectative pour un canonicat et une prébende à Lausanne (Com. de M. le Dr Ruegg).
P. 435. — de Rossillon, Rodolphe.
Mort le 2 septembre (1359) (Nec. Laus., 179).