MÉMOIRES ET DOCUMENTS PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE LA SUISSE ROMANDE
TOME XXII
Monuments de l’histoire du Comté de Gruyère
et d’autres fiefs de la maison souveraine de ce nom
rassemblés par J. J. Hisely
et publiés par l’abbé J. Gremaud
TOME I
LAUSANNE
GEORGES BRIDEL ÉDITEUR
/V/
AVANT-PROPOS
Man sucht im stillen Staub von halbverwesenen Hæuten
Der Staaten Lebenslauf, die Ebb’ und Fluth der Zeiten.
HALLER
En commençant la publication de son Histoire du comté de Gruyère, M. Hisely comptait la faire suivre immédiatement du recueil des chartes et documents sur lesquels elle est basée. Différentes circonstances retardèrent cette publication, et lorsque, après plusieurs années d’attente, l’impression en fut commencée, la mort enleva tout à coup l’auteur à ses travaux, le 20 février 1866. Sur le désir qu’il en manifesta avant de mourir, je fus chargé de continuer son œuvre; ce que j’acceptai, tant en reconnaissance de l’amitié bienveillante qu’il m’avait témoignée pendant environ une vingtaine d’années, que par amour pour le pays auquel j’appartiens par la naissance et par le cœur. J’ai voué à cette œuvre tous mes soins et j’ai cherché à suivre le mieux possible la méthode et le plan adoptés par M. Hisely. Je serai amplement récompensé de mes peines, si les amis de l’histoire nationale ne jugent pas /VI/ mon travail trop au-dessous du modèle qui m’était proposé.
Les Monuments de l’histoire de Gruyère consistent en diplômes, chartes et lettres; ils comprennent non-seulement les actes relatifs à la Gruyère proprement dite, mais encore ceux qui se rapportent aux autres terres ou fiefs possédés par cette maison souveraine. Comme il n’était ni possible, ni utile de tout publier intégralement, M. Hisely, après mûres réflexions, avait adopté le plan suivant: Dans les deux volumes qui doivent contenir tous les Monuments, ceux-ci sont divisés en trois classes: 1° les chartes importantes; 2° les chartes d’une importance secondaire; 3° les lettres ou la correspondance. Les pièces de la première classe sont reproduites ou intégralement, ou en omettant simplement les formules banales; dans ce dernier cas la charte est précédée d’un astérisque (*). Les actes de la seconde classe sont publiés en abrégé seulement et sous forme de regestes, mais dans la langue originale et en conservant tout ce qui est essentiel; ils sont placés à la fin du volume avec l’inventaire sommaire de la première partie, de sorte que l’on y trouve la série chronologique de tous les actes sans interruption. La correspondance est très considérable et comprend plusieurs centaines de lettres, parmi lesquelles il en est un grand nombre sans intérêt. Ici un choix est nécessaire, et comme les lettres ne peuvent pas être abrégées, celles-là seules seront publiées qui présentent un intérêt réel, soit par le fonds, soit par la /VII/ forme. Il ne reste de lettres que des derniers comtes; leur place naturelle est donc à la fin du second volume, qui comprendra ainsi trois parties: les chartes, les regestes et les lettres. Tel est le plan auquel l’auteur s’arrêta à la suite d’une conversation que j’eus avec lui en septembre 1865, circonstance qui m’a mis à même de pouvoir mieux entrer dans ses vues.
Cependant ce plan n’a pas pu être parfaitement réalisé dans le premier volume. Lorsque les manuscrits de M. Hisely me furent remis, je crus que le cartulaire était complet et que toutes les pièces d’archives avaient été transcrites; je me contentai donc d’en soigner la publication. Plus tard je m’aperçus que plusieurs chartes avaient échappé aux recherches de l’auteur, ou ne lui avaient été connues que par des extraits insuffisants. Je fis à mon tour de nouvelles recherches dans les archives cantonales de Fribourg, dans celles de plusieurs villages de la Gruyère et dans mes collections. M. Léon Remy, de Bulle, me communiqua plusieurs pièces originales qui lui appartiennent. Je réunis ainsi environ 160 chartes nouvelles pour la période comprise dans le premier volume; plusieurs auraient dû être placées dans la première partie de ce volume, mais l’impression en était trop avancée; à l’exception d’un petit nombre, toutes durent être renvoyées aux regestes. Ces pièces nouvelles sont distinguées par un astérisque ajouté au N° de la pièce.
On sera peut-être étonné de trouver dans la seconde partie des actes qui, à première vue, paraîtront sans /VIII/ importance. Cependant j’ai cru devoir publier un recueil le plus complet possible, et si on examine de près les actes qui paraissent insignifiants, on y découvrira des détails qui en ont motivé la publication. Ce que les uns regardent comme inutile, est quelquefois précieux pour d’autres; tout dépend de l’objet des études.
Après avoir adopté son plan, M. Hisely dut travailler à le mettre à exécution. Il avait recueilli précédemment les matériaux; restait à les mettre en œuvre. Ses copies n’avaient pas toutes été faites pour être publiées; il fallait les revoir avec soin, les collationner à nouveau avec les originaux, élaguer les détails inutiles et abréger les actes moins importants. Ce travail a été fait par l’auteur pour les chartes antérieures à la mort du comte Rodolphe IV (1403), et j’ai publié son manuscrit sans changement. Pour les chartes postérieures à cette époque j’ai fait le même travail, en suivant le mieux possible la marche de M. Hisely. Un grand nombre de pièces ont été collationnées ou transcrites de nouveau sur les originaux.
Dans la copie des chartes, l’orthographe originale a été scrupuleusement conservée, sauf pour les lettres u, v, i et j. Les deux premières sont rétablies d’après l’usage moderne et le i remplace le j. Quant à la ponctuation et aux lettres majuscules, qui dans les anciens documents n’ont rien de fixe, nous avons suivi les règles ordinaires. Ces modifications ont été introduites pour faciliter l’intelligence des chartes.
On sait les difficultés que présente la chronologie du /IX/ moyen-âge, soit par la manière compliquée employée pour indiquer le quantième du mois, soit parce que l’année ne commençait pas partout le même jour. Dans le diocèse de Lausanne, on suivait ordinairement le style de l’incarnation, qui fait commencer l’année au 25 mars. En tête de chaque charte, la date est réduite au style actuel. L’année du style ancien est indiquée la première, et celle du style nouveau est placée à la suite, entre parenthèses.
L’auteur a été très sobre de notes, parce que les éclaircissements nécessaires ou utiles pour l’intelligence des textes se trouvent dans l’Histoire même de Gruyère; c’est pourquoi en tête des chartes il a placé l’indication de la page de l’Histoire où la charte est analysée et éclaircie. L’Histoire est ainsi le commentaire des Monuments.
Le volume est terminé par une table alphabétique des noms de personnes. Je l’ai faite avec toute l’exactitude possible; mais au milieu de cette multitude de noms et de chiffres, je n’ose pas espérer qu’elle soit exempte d’erreurs. Les personnes sont indiquées sous leur nom de famille, et si elles ont rempli un office ou été revêtues d’une dignité, elles sont également indiquées sous le nom de cet office ou de cette dignité; je n’ai fait exception que pour quelques personnes insignifiantes, qui ne sont placées que sous le nom de l’office. J’ai énuméré toutes les pages où une personne est nommée, sauf pour quelques membres de la famille de Gruyère, pour lesquels je n’ai noté que la première /X/ page où leur nom apparaît, ce nom se retrouvant à presque toutes les pages suivantes.
Quelques abréviations ont été employées; en voici la clef:
A. C. B. = Archives cantonales de Berne.
A. C. F. = Archives cantonales de Fribourg.
A. C. V. = Archives cantonales de Vaud.
A. D. = A. Dni. = Anno Domini.
Dnus, Dni, etc. = Dominus, Domini, etc.
H. G. = Histoire du comté de Gruyère.
M. D. S. R. = Mémoires et documents de la Suisse romande.
Je sais que l’intention de M. Hisely était de remercier dans sa préface toutes les personnes qui, par leurs communications, avaient contribué à compléter son recueil ou qui lui avaient facilité les recherches dans les archives publiques ou dans les collections particulières. Les noms de ces personnes se trouvent en tête des pièces qu’elles ont communiquées. Je dois moi-même remercier spécialement M. Schnewly, aide-archiviste à Fribourg, qui a bien voulu m’aider à corriger les épreuves des chartes allemandes.
Fribourg, février 1867.
J. G.
JEAN JOSEPH HISELY
Jean-Joseph Hisely naquit le 24 juin 1800 à la Neuveville, sur les bords du lac de Bienne, dans le canton de Berne. De bonne heure il eut un goût prononcé pour l’étude et s’y voua avec ardeur, malgré les difficultés de sa position; car ses parents étaient peu aisés. Ces difficultés développèrent en lui la force de caractère et l’énergie morale qui se font remarquer dans toute sa carrière. Il n’avait pas accompli sa dix-neuvième année, lorsqu’il résolut d’aller en Hollande, espérant qu’il y trouverait l’occasion de débuter dans la carrière de l’enseignement et de faire des études sérieuses. Après quelques pénibles essais, il eut le bonheur d’entrer dans la famille du baron de Pabst de Bingerden, conseiller d’Etat, qui, sur la recommandation du célèbre van Lennep, lui confia l’éducation de ses enfants. Le jeune Suisse trouva de précieuses ressources dans l’érudition et /XII/ dans la riche bibliothèque du savant homme d’Etat, qui l’aidait encore des conseils de l’expérience et de l’amitié. Pendant un séjour de plusieurs mois dans les environs de Groningue, il eut l’occasion de faire la connaissance de Ten Brink et d’autres professeurs de l’université de cette ville; profitant de leurs conseils, il arrêta un plan d’études qu’il suivit à La Haye. En 1824, à la suite d’examens publics et de la défense d’une dissertation, il obtint le diplôme de docteur ès-lettres dans l’université de Groningue. Libre de choisir le sujet de sa thèse, sur le conseil de l’un de ses professeurs, il l’avait pris dans les annales de sa patrie. Il voulut défendre l’histoire de Guillaume Tell contre les attaques, auxquelles depuis longtemps elle était en butte. « Ignorant, dit-il lui-même 1, toutes les difficultés dont ce sujet était hérissé, je mis la main à l’œuvre. L’idée de débuter dans la république des lettres par la défense de l’histoire de Guillaume Tell et de réfuter à la distance de plus de deux cents lieues la Fable danoise, opuscule d’un homme qui l’avait écrit dans un village éloigné à peine d’une lieue de mon endroit natal, avait des charmes pour moi; mais jeune encore, manquant de l’expérience qu’on n’acquiert qu’avec l’âge et par de longues études, novice dans l’art de la critique, me doutant à peine que des auteurs /XIII/ vantés pussent ne pas avoir toujours raison, je composai un petit ouvrage: Dissertatio historica inauguralis de Gulielmo Tellio, libertatis helveticæ vindice. Groningæ 1824. Il eut le bonheur d’être bien accueilli de personnes indulgentes et disposées en ma faveur, qui, ayant plutôt égard aux bonnes intentions, au patriotisme de l’auteur, qu’à la valeur réelle de son travail, lui accordèrent des éloges et le recommandèrent à l’attention du public. »
Ecrite en latin, pour satisfaire au règlement des universités hollandaises, et tirée à un petit nombre d’exemplaires, cette dissertation ne fut guère connue en Suisse que par le rapport favorable qu’en fit M. Monnard. Bientôt M. Hisely fit en français, sur le même sujet, un travail qui est le développement du premier, avec des corrections et de nombreuses additions: Guillaume Tell et la révolution de 1307, ou histoire des trois premiers cantons jusqu’au traité de Brunnen, 1315. Delft 1826, in-8.
Avant de publier ce volume, M. Hisely avait fait paraître, en langue hollandaise, un opuscule intitulé: Promenade dans la Grèce moderne. La Haye 1825. Cet écrit, qui avait un certain mérite d’actualité, fut bien accueilli dans un temps où l’Europe s’intéressait vivement aux destinées de la Grèce. Les Hollandais étaient étonnés et charmés de voir un jeune étranger s’approprier leur langue si peu connue et la manier facilement, en sorte que les journaux s’empressèrent de faire connaître ce travail et /XIV/ d’encourager l’auteur. Deux ans plus tard, il publia une traduction libre en hollandais du manuel de géographie ancienne du Dr Sickler: Oude Aardrykskunde, etc., 1 fort volume in-8; Delft 1827. — Dans le même temps il fit paraître un travail sur les sources et l’autorité de Cornelius Nepos: Disquisitio critica de fontibus et auctoritate Cornelii Nepolis. Delphis Batavorum 1827. — Le sujet de cette dissertation avait été mis au concours par la Société des sciences et beaux arts d’Utrecht. Si le mémoire de M. Hisely ne fut pas couronné, cependant la Société voulut témoigner son estime au jeune auteur en l’admettant au nombre de ses membres.
Dans l’été de 1828, M. Hisely eut le bonheur de revoir sa patrie, qu’il n’avait pas oubliée sur le sol batave. A Lausanne, où il passa, il eut l’occasion de faire la connaissance personnelle de M. Charles Monnard, avec lequel il était déjà en correspondance depuis la publication de son premier travail sur Guillaume Tell. Il effectua son retour en Hollande par l’Allemagne et visita à Göttingue le professeur Heeren, avec lequel il entretenait depuis longtemps une correspondance active et intéressante sur des sujets historiques, correspondance qui se continua jusqu’à la mort du célèbre historien.
La même année, M. Hisely quitta son patron et son Mécène pour se marier. La régence de La Haye lui offrit la chaire de littérature, de géographie et d’histoire dans l’école supérieure qu’elle venait de /XV/ fonder. Dans cet établissement, il enseigna pendant huit ans, entre autres branches, la langue et l’histoire du pays qui était devenu sa patrie adoptive. Outre les occupations du professorat, il était chargé d’un autre labeur souvent pénible; on lui avait confié l’éducation de jeunes gens de bonnes familles, qu’il avait en pension et dont la surveillance retombait en entier sur lui. Néanmoins il trouvait encore des loisirs pour continuer des études spéciales, qui avaient surtout l’antiquité pour objet. Le résultat en fut un ouvrage qui attira l’attention des savants et qui fut publié dans le tome VIe des Mémoires de philologie et d’histoire de l’Institut royal des Pays-Bas. C’est une dissertation sur l’histoire de la Cappadoce et de ses rois jusqu’à l’incorporation de ce royaume dans l’empire romain, l’an 17 de notre ère: Disputatio de historia Cappadociæ, cui præmittuntur descriptio Cappadociæ et disquisitio de Cappadocum origine, lingua, religione. Cum tabula geographica. 1832-1833. Cet ouvrage qui comblait une lacune considérable et redressait bien des erreurs d’histoire et de géographie, ouvrit à l’auteur les portes de l’Institut royal des Pays-Bas. En 1831, la Société d’histoire de Leyde l’avait déjà accueilli dans son sein.
Quelque vif et sincère que fût son attachement à la Hollande, M. Hisely n’avait pas renoncé au pays qui lui avait donné le jour. Il y rentra au commencement de l’année 1837, emportant les témoignages les plus honorables et les regrets les plus vifs des /XVI/ personnes avec lesquelles il avait eu des relations. Durant le long séjour qu’il fit dans ce pays, il y trouva la science, des bienfaiteurs et des amis. Aussi resta-t-il toujours attaché à cette nation avec laquelle il avait passé des jours de prospérité et de joie, des jours d’adversité et de douleur. Jusqu’à sa mort il entretint des correspondances intimes et savantes avec plusieurs Hollandais illustres soit dans la carrière des lettres, soit dans la carrière politique, parmi lesquels nous citerons MM. van Heusde, Bake, Rovers, Grœn, van Prinsterer, Vreede, Wynne et Boscha. Tous lui gardèrent également un souvenir affectueux et fidèle. Presque chaque année, il eut le bonheur de revoir l’un ou l’autre de ses anciens élèves ou de ses amis.
A son retour en Suisse, il fut d’abord chargé de la direction du gymnase de Bienne, qu’il laissa dans un état très florissant, lorsqu’il le quitta environ deux ans après, fatigué des fonctions administratives qui absorbaient son temps d’une manière trop exclusive pour qu’il lui fût possible de se livrer à ses études historiques.
Lorsque, à la fin de l’année 1838, le gouvernement du canton de Vaud réorganisa ses établissements d’instruction supérieure, M. Hisely fut appelé par vocation, et avec le titre de professeur honoraire dans la nouvelle académie de Lausanne, à la chaire de latin et d’antiquités romaines au gymnase cantonal. Plus tard, le poète Adam Mickiewitz ayant /XVII/ quitté l’académie de Lausanne, M. Hisely fit des cours de philologie latine dans cet établissement. Il débuta par une étude sur Juvénal, que la Revue suisse a publiée en 1842. Après la révolution de 1845, l’académie de Lausanne subit une nouvelle réforme et M. Hisely fut définitivement nommé à la chaire de littérature latine, qu’il a occupée jusqu’à sa mort. Il fut aussi chargé de l’enseignement de l’histoire pendant trois ans, et il remplit à son tour les fonctions de recteur de l’académie du 20 octobre 1849 au 20 octobre 1852.
Nous transcrivons ici le jugement porté sur l’enseignement de M. Hisely par un de ses élèves, devenu plus tard son collègue à l’académie de Lausanne: « Ce résumé de la vie académique d’Hisely dit assez qu’il fut professeur avant tout. Comme tel déjà il fournit une belle et utile carrière. Il possédait en effet les qualités les plus importantes de sa vocation. Dédaignant tout ce qui était superficiel, il aimait les fortes études, assises sur des bases solides. Aussi n’appréciait-il que les connaissances précises, les faits exacts, les notions justes; et dans la lecture des classiques, il s’attachait à une explication scrupuleuse de la langue et à une interprétation rigoureuse du texte. Cette recherche de l’exactitude et de la précision le rendait très circonspect à l’égard des théories littéraires et historiques, si nombreuses de nos jours et souvent si hasardées. Préférant toujours le fait à l’idée, il était peu soucieux de s’élever aux /XVIII/ vues générales et semblait vraiment craindre de perdre terre. Une grande qualité s’achète ordinairement au prix d’une lacune, et l’enseignement d’Hisely accordait trop à l’étude matérielle de la langue pour ne pas laisser à désirer sous le rapport purement littéraire. » (Notice sur J.-J Hisely, par J. Duperrex, publiée dans la Patrie, N° du 17 juillet 1866.
)Peu après son établissement à Lausanne, M. Hisely fut présenté à M. Frédéric de Gingins-La Sarra, qui l’accueillit avec une grande bienveillance. Il s’établit entre eux des relations de science et d’amitié que la mort seule put rompre. Dans le même temps, le 29 mai 1839, la Société d’histoire de la Suisse romande l’admettait dans ses rangs et acquérait en lui un membre actif et zélé. Pendant de longues années il remplit les fonctions de secrétaire de la Société avec la plus grande exactitude et en soigna la bibliothèque, dont il publia dernièrement un catalogue dans le XVIIIe volume de nos Mémoires.
Ses deux essais sur Guillaume Tell, loin de résoudre la question soulevée depuis plus de deux siècles, avaient laissé la discussion ouverte. Cette question préoccupait alors des savants de la Suisse, de l’Allemagne, de la France et du Danemark. M. Hisely entra de nouveau dans la lice. Il commença par un travail préliminaire, qui contient l’historique des débats et l’analyse des travaux que la tradition de Guillaume Tell avait provoqués depuis 1607 jusqu’en 1842. A l’examen approfondi de la question il a /XIX/ joint celui des diverses légendes analogues à celle de Guillaume Tell, et il les a suivies dans leur développement jusque dans le drame de Schiller. L’auteur de ce nouveau travail, qui est bien différent des deux premiers sur le même sujet, en vient à conclure que, dans l’histoire de la Confédération suisse, le fait controversé de la pomme et des deux flèches, sinon toute la tradition de Guillaume Tell, est un épisode mal cousu et facile à détacher. Les articles que le professeur Kopp a publiés sur cette matière dans ses Feuilles historiques (Geschichtsblätter), confirment pleinement l’opinion de M. Hisely.
Les Recherches critiques sur l’histoire de Guillaume Tell ont paru à Lausanne en 1843. Elles font suite à deux autres mémoires du même écrivain, dont le premier a pour titre: Essai sur l’origine et le développement des libertés des Waldstetten (Lausanne 1839), et le second: Les Waldstetten Uri, Schwytz, Unterwalden, considérées dans leurs relations avec l’empire germanique et la maison de Habsbourg (Lausanne 1841). Ces trois ouvrages forment le tome IIe des Mémoires de la Société d’histoire de la Suisse romande. Rédigés d’après les règles d’une critique rigoureuse et impartiale, ils éclairent d’un jour nouveau les origines de la Confédération helvétique. Aussi, dans un compte-rendu de la Revue suisse (II, 722), un juge très compétent, M. Fréd. de Gingins, reconnut-il que l’auteur avait accompli avec bonheur et une rare impartialité une tâche épineuse et /XX/ hérissée de difficultés, et il affirma que ce travail forme la base solide d’une histoire populaire de l’indépendance helvétique, plus véridique et non moins fertile en hauts enseignements que toutes celles qui avaient paru jusqu’alors.
L’étude approfondie des chartes avait fourni à M. Hisely des données précieuses dans les travaux que nous venons d’indiquer. C’est à cette étude plus particulièrement qu’il voua ses soins depuis cette époque. En 1845, il commença à recueillir les documents relatifs à l’histoire du comté de Gruyère, et ce fut dès lors l’objet principal de ses travaux. Pour parvenir à réunir une collection complète de ces documents, il fouilla dans les archives des cantons de Vaud, de Fribourg et de Berne et dans celles de plusieurs localités du comté. Plus d’une fois il parcourut la Gruyère et il se mit en relations avec les hommes qui pouvaient lui fournir des renseignements. Partout il fut accueilli avec bienveillance, et l’hospitalité simple et cordiale qu’il y reçut l’attacha à ce coin de terre, où il conserva toujours de bons et loyaux amis. En 1846 il fit sa première course dans cette vallée, qu’il parcourut de Gessenay à Riaz. Sa dernière visite eut lieu à l’occasion de la réunion de la Société d’histoire au château de Gruyère, le 7 août 1855. Au milieu d’une nombreuse assemblée, il rendit la parole aux anciens seigneurs du vieux castel, en nous lisant quelques-unes des plus intéressantes et des plus intimes de leurs lettres. Je me rappelle /XXI/ avec plaisir la promenade agréable que nous fîmes alors aux ruines de l’antique abbaye d’Humilimont, dans la compagnie de M. Dey, chapelain à Echarlens, et de M. Charles, conseiller d’Etat. En suivant les verts sentiers, en contemplant la beauté des sites, en foulant les débris du cloître, que de souvenirs évoqués, par moments quel assaut de citations des beaux vers des classiques latins pour exprimer les pensées et les images qui se présentaient en foule!
Après avoir employé plusieurs années à réunir les matériaux de son travail, M. Hisely se mit sérieusement à l’œuvre et publia d’abord, en 1851, une Introduction à l’histoire du comté de Gruyère, destinée à faciliter l’intelligence des chartes relatives à cette contrée. Cette introduction, qui forme le tome IXe de nos Mémoires, fait connaître les origines de la Gruyère, la topographie du pays et l’état des personnes et des choses. Elle fut signalée à l’attention du conseil de la Société d’histoire de France par M. Guérard, dont les travaux avaient servi de modèle à M. Hisely.
Le public sérieux attendait avec impatience la suite de l’ouvrage; mais l’auteur s’occupa l’année suivante de la publication des Cartulaires d’Oujon et de Hautcrêt. Dans une lettre du 13 mars 1852, il m’expliquait les raisons de ce retard. « Vous allez, m’écrivait-il, me faire des reproches, vous qui regrettez que je laisse dormir si longtemps les comtes de Gruyère. J’aurai l’honneur de vous dire, pour /XXII/ excuser un retard dont je souffre moi-même, que l’histoire des comtes de Gruyère est un sujet que je veux traiter con amore et avec tout le soin qu’il mérite; que depuis le mois d’octobre il m’eût été impossible de m’occuper d’un travail de ce genre, qui demande une attention constante; les nombreux détails d’administration académique, les lettres d’office, les rapports, etc., qui ont absorbé mes moments les plus précieux, ne me permettaient pas de concentrer mon activité sur le sujet auquel je veux consacrer mes meilleurs loisirs. Dans les moments assez rares dont j’ai pu disposer pendant cet hiver, j’ai soigné la publication du Cartulaire d’Oujon; c’était une besogne que je pouvais toujours reprendre facilement au point où je l’avais laissée. »
Les Cartulaires d’Oujon et de Hautcrêt furent publiés en 1852, et l’année suivante parut un supplément à celui de Hautcrêt. Avec le Cartulaire de Montheron, publié par M. de Gingins, ils forment le tome XII des Mémoires de la Société. M. Hisely commença alors la rédaction de l’histoire proprement dite de la Gruyère; mais dès le début il fut arrêté par une question difficile, celle du lien féodal qui avait attaché les Gruyère aux comtes de Genevois. Les longues recherches que l’auteur dut faire sur ce sujet, donnèrent naissance à un Mémoire sur les comtes de Genevois dans leurs rapports avec la maison de Savoie, jusqu’à l’établissement de la domination savoisienne dans le pays de Vaud, soit jusqu’à la fin du XIIIe /XXIII/ siècle, publié, en 1854, dans le IIe volume des Mémoires de l’Institut national genevois. On peut ne pas admettre toutes les conclusions de l’auteur, mais ce que l’on ne peut contester, c’est sa science et son érudition; il eut le mérite d’attirer l’attention des savants sur un point très important de l’histoire du pays de Vaud, qui jusqu’alors n’avait été qu’entrevu. Dès que ce mémoire eut été terminé, M. Hisely reprit son travail principal, et à la fin du mois de mai de la même année il commença l’impression de l’Histoire du comté de Gruyère, dont le 1er volume parut l’année suivante, et le 2me en 1857.
D’après le plan de l’auteur, l’Histoire de Gruyère devait être suivie immédiatement d’un Cartulaire qui aurait compris les chartes relatives à la même contrée et les lettres des comtes. Mais diverses circonstances ajournèrent l’exécution de ce projet, que M. Hisely n’abandonna cependant jamais. Enfin la publication du Cartulaire gruérien fut décidée en 1865, et M. Hisely se mit activement à l’œuvre pour préparer cette publication. L’impression commença vers la fin de l’année; il reçut la première épreuve le 8 décembre, et deux mois et demi plus tard la mort venait suspendre ses travaux. Les six premières feuilles étaient tirées; il avait corrigé la première épreuve de la 7e feuille et commencé sur son lit de mort la correction de la huitième. Le Cartulaire de Gruyère, qui paraît sous le titre de Monuments de l’histoire du comté de Gruyère et d’autres fiefs de la /XXIV/ maison souveraine de ce nom, formera deux volumes et contiendra les documents qui ont servi à la composition de l’Histoire de Gruyère, ainsi que d’autres qui ont été découverts plus tard. Les chartes sont publiées ou intégralement, ou en regestes. L’auteur a préparé lui-même la copie du premier volume jusqu’à la mort du comte Rodolphe IV, en 1403.
Les travaux de M. Hisely sur le comté de Gruyère forment son œuvre capitale. C’est là qu’il a le mieux appliqué la régularité de sa méthode et l’exactitude de sa critique. Il est pleinement maître de son sujet et en développe avec clarté les moindres détails. Parfaitement au courant des institutions et de l’organisation du moyen âge, il en fait mouvoir tout le mécanisme sur un théâtre restreint, et, en déroulant les annales d’un petit peuple, il trace un tableau aussi vrai que complet d’un état féodal. Les gouvernements de Fribourg et de Vaud, auxquels l’auteur fit hommage d’un exemplaire de son Histoire de Gruyère, lui témoignèrent leur satisfaction par des lettres flatteuses et l’envoi de la grande carte du canton de Fribourg par Striensky et du Cartulaire bernois de Zeerléder. A la même époque la Société d’histoire et d’archéologie de Genève décerna à M. Hisely le titre de membre honoraire, et le roi de Sardaigne conféra le diplôme de chevalier de l’ordre des SS. Maurice et Lazare à l’auteur de l’histoire du petit état dont les seigneurs furent longtemps vassaux de la maison de Savoie. /XXV/
L’un des derniers travaux de M. Hisely fut une notice biographique sur Frédéric de Gingins-La-Sarra, l’éminent historien, auquel il était attaché par les liens d’une vieille amitié. Dans cette notice, il s’appliqua à faire connaître l’homme aussi bien que l’historien. Aussi dans une lettre du 30 septembre 1863, M. le comte Louis Cibrario le félicitait-il de ce travail consciencieux et d’avoir senti que la plus solide preuve d’amitié est, comme le dit Pline: Non onerare amicum laudibus.
Outre les publications que nous venons d’énumérer, M. Hisely a écrit un grand nombre de notices sur des questions spéciales, de comptes-rendus, d’articles historiques et critiques dans des journaux et revues de Hollande, d’Allemagne et de Suisse. Pendant longtemps il fut collaborateur du Journal de Göttingue (Göttingischer gelehrte Anzeiger), et il fit ainsi connaître à l’Allemagne savante beaucoup d’ouvrages suisses. On trouvera l’indication de ces divers travaux à la suite de notre notice. M. Hisely aimait aussi à se rendre utile aux amis de l’histoire par ses communications bienveillantes; il fournissait volontiers des renseignements, des notes et des documents inédits, et il a contribué ainsi à compléter plusieurs publications suisses.
Depuis longtemps la santé de M. Hisely était faible et délicate; à la fin du mois de janvier 1859, il fut atteint d’une fluxion de poitrine qui, durant plusieurs semaines, mit sa vie dans le plus grand danger. /XXVI/ Pendant cette douloureuse maladie et la convalescence qui suivit, l’intérêt si cordial et si sympathique que lui témoignèrent alors ses élèves et ses nombreux amis, lui prouva abondamment que, par sa conduite honorable et son zèle, il avait su se concilier leur estime et leur affection.
La convalescence de M. Hisely fut très lente, et il ne put recommencer son enseignement que deux ans plus tard. Pendant cet intervalle, M. Hisely, sur la proposition du conseil d’Etat vaudois, s’occupa d’un travail qui est d’une grande utilité pour les recherches historiques. Il existait aux archives du canton de Vaud un grand nombre de parchemins qui n’avaient jamais été classés et qui ainsi étaient presque inutiles pour la science. M. Hisely en inventoria une grande partie, en fit un classement méthodique et les rendit ainsi accessibles à tout le monde. Nous faisons des vœux pour que ce travail, qui depuis a été continué par un archiviste zélé et actif, puisse être bientôt terminé et que les richesses des archives vaudoises soient enfin connues.
La santé de M. Hisely s’étant raffermie un peu, il lui fut permis de reprendre ses cours; ce qu’il fit avec joie, car l’enseignement eut toujours pour lui beaucoup d’attrait. Mais la maladie avait brisé ses forces, et ce n’est qu’avec beaucoup de ménagements et grâces aux soins dont sa famille ne cessa de l’entourer, qu’il put continuer ses travaux. Il sentait lui-même que ses forces s’affaiblissaient, et soit dans ses /XXVII/ conversations, soit dans sa correspondance, il montrait qu’il s’attendait à une mort non éloignée. Il terminait par les mots suivants une lettre qu’il m’adressait le 29 octobre 1865: « Je n’ai pas de disposition à écrire longuement. Je suis sous l’influence du mauvais temps et sous l’impression de la perte de deux amis d’enfance. Les avertissements ne me manquent pas. »
Cependant il travaillait avec ardeur. Pendant les derniers mois de sa vie la préparation du manuscrit du Cartulaire de Gruyère, de nombreuses copies de chartes, la correction des épreuves lui causèrent un surcroît d’occupations. C’est ce qu’il m’écrivait le 19 janvier, un mois avant sa mort: « J’ai été, depuis quelques semaines, fort occupé de lettres à écrire, de chartes à copier, d’épreuves à corriger, de leçons et d’affaires particulières. Je le serai encore longtemps, et, de plus, je suis affligé d’un catarrhe que je dois au soleil de janvier. Si Virgile m’adressait ces fières paroles: Solem quis dicere falsum audeat? Je répondrais hardiment: Ego. Je parle du soleil d’hiver. Au moment où j’allais vous écrire quelques lignes, est arrivée la 6e feuille. Fervet opus. Il m’est venu encore à temps l’autre jour un acte important de 1312, qui trouve sa place au commencement de cette feuille. Il me viendra encore quelques chartes fort longues, sur lesquelles je veux collationner des copies que j’ai. Voilà donc de la besogne. »
Tels étaient son activité et le soin minutieux qu’il /XXVIII/ mettait à donner à son Cartulaire toute l’exactitude possible. On peut réellement dire qu’il est mort sur la brèche. Dans la nuit du 8 au 9 février 1866, une violente inflammation de poitrine se déclarait, et le 20 il rendait son âme à Dieu.
La mort de M. Hisely a été un deuil, non-seulement pour sa famille, mais aussi pour ses nombreux amis. Tous ceux qui ont eu l’avantage de le connaître et de jouir de son amitié, ont vivement ressenti sa perte, et le nombreux cortége qui a accompagné sa dépouille mortelle au champ du repos, témoigna de l’estime générale qu’il avait gagnée autant par la dignité de sa vie que par ses travaux comme professeur et écrivain.
« Nous en avons assez dit, ajouterons-nous avec M. Duperrex, pour montrer quelle place Hisely a occupée dans le monde savant. La plupart de ses œuvres resteront, et son nom comptera dans la littérature historique. L’académie de Lausanne perd en lui un homme de mérite, la Société d’histoire de la Suisse romande un de ses membres les plus actifs et les plus distingués. Par sa vie si bien remplie, son zèle infatigable pour l’étude, son amour de la vérité, le professeur Hisely a laissé un noble exemple à la jeunesse studieuse, comme il laisse un souvenir bienfaisant dans le cœur de ses collègues et de tous ceux qui l’ont connu de près. »
Enfin nous ne croyons pouvoir mieux terminer /XXIX/ cette notice qu’en reproduisant les lignes suivantes, écrites par un jeune Fribourgeois qui habite Lausanne (correspondance publiée dans le Confédéré du 25 février 1866): « Nous autres Fribourgeois, nous devons voir surtout dans M. Hisely l’historien de la Gruyère. Si la Suisse perd en lui une de ses gloires les plus pures, le canton de Fribourg peut le regretter comme un de ses historiens nationaux. Mais à côté du littérateur, de l’historien, du savant il y avait l’homme: homme simple, modeste, aimable, accueillant tout le monde avec une cordialité non affectée, s’intéressant à ses élèves et à tous ceux qui cultivaient les mêmes branches, les aidant de ses conseils et rendant compte de leurs travaux avec une bienveillance rare chez les critiques. Ceux qui, comme moi, ont été honorés de son amitié ou qui ont simplement eu le bonheur de l’approcher, n’oublieront jamais ce petit vieillard aux traits fins, au corps amaigri par l’étude et par de longues maladies, à l’œil vif dans lequel se reflétait une bonté native, alerte malgré l’âge, d’une humeur sereine que de douloureuses circonstances de famille n’ont jamais pu altérer; causeur spirituel et enjoué, ne faisant jamais montre de son savoir, mais parvenant toujours à faire partager à ceux qui l’écoutaient ses opinions basées sur une conviction sincère. Profondément religieux, de mœurs très austères, il ne jugeait point les autres avec la rigidité de principes /XXX/ qu’il s’appliquait à lui-même, mais professait une tolérance et une largeur de vues bien remarquables.»
« Des hommes de cette trempe deviennent rares. Il est bon de s’arrêter un instant auprès de leur tombe: on y puise des enseignements dont notre jeune génération a besoin, on y apprend à devenir meilleur. »
/XXXI/
LISTE DES PUBLICATIONS DE M. J. J. HISELY
1. Dissertatio historica inauguralis de Gulielmo Tellio, libertatis helveticæ vindice. Groningæ, (1824), VIII et 69 pag. in-8.
2. Wandeling in Nieuw-Griekenland, en Schets van Parga’s en Rhiga’s lotgewallen (Promenade dans la Grèce moderne et esquisse des destinées de Parga et de Riga). La Haye, 1825. XII et 124 pag. in-8, avec carte.
3. Guillaume Tell et la révolution de 1307, ou histoire des trois premiers cantons, jusqu’au traité de Brunnen en 1315, et réfutation de la fameuse brochure: Guillaume Tell, fable danoise (réimprimée dans ce volume). Delft, 1826. VII et 279 pag. in-8.
4. Oude Aardrykskunde met de nieuwe vergelken (Géographie ancienne comparée avec la moderne, d’après le Dr Sickler). Delft, 1827. XXVIII et 852 pag. in-8.
5. Disquisitio critica de fontibus et auctoritate Cornelii Nepotis. Delphis Batavorum, 1827. VI et 205 pag. in-8.
6. Compte-rendu (en hollandais) des Lettres à M. Letronne sur les papyrus bilingues, par C.-J.-C. Reuvens (Leiden, 1830, in-4) dans le Journal de La Haye: Dagblad van’s Gravenhage, du 22 décembre 1830.
7. Articles sur un Abrégé de mythologie, ou introduction aux cours d’histoire à l’usage de la jeunesse chrétienne, publiés dans le /XXXII/ Journal de La Haye, numéros des 17 octobre, 24 novembre et 7 décembre 1832. Ces articles ont été retouchés et publiés en brochure sous le titre: Education, ou discours sur l’étude de la mythologie et de l’histoire. Amsterdam, 1833 (d’autres exemplaires 1837, nouvelle édition). 60 pag. in-8.
8. Disputatio de historia Cappadociæ, cui præmittuntur descriptio Cappadociæ et disquisitio deCappadocum origine, lingua, religione, cum tabula geographica; dans le tom. VI des Mémoires de l’Institut royal des Pays-Bas. Amstelodami (1832-1833). 254 pag. in-4.
9. Article sur la Mythologie élémentaire par Jean Humbert; dans le Journal de La Haye, 1834, N° 234.
10. Lettre en hollandais sur Guillaume Tell; dans l’Athenæum de La Haye, mars 1836, pag. 313-320.
11. Aanteekeningen op het werk: De Noormannen in Nederland. (Notes critiques sur une Histoire de l’invasion des Normands dans les Pays-Bas); dans le Driemaandelyksh Tydschrift (Revue trimestrielle de La Haye), mai 1836, 54 pag. in-8.
12. Article en hollandais sur Gustave III et le bal masqué; dans l’Athenæum de La Haye, N° 6, juin 1836, pag. 597-621.
13. Article sur le Catalogue raisonné de la bibliothèque du prof. Hamaker; dans le Journal de La Haye, N° 214, 7 septembre 1836.
14. Bruchstück einer Festrede nach den vollendeten Schulprüfungen bei der öffentlichen Preisaustheilung in Biel, gehalten den 6 April 1838; dans les « Allgem. Schweiz. Schulblätter, 1838, pag. 310-313.
15. Essai sur l’origine et le développement des libertés des Waldstetten Uri, Schwytz, Unterwalden. Lausanne, 1839. XXXIII et 253 pag. in-8.
16. Les Waldstetten Uri, Schwytz, Unterwalden, considérées dans leurs rapports avec l’Empire germanique et la maison de Habsbourg. Lausanne, 1841. 167 pag. in-8.
17. Juvénal, discours prononcé à l’Académie de Lausanne, le /XXXIII/ 10 novembre 1841; publié dans la Revue Suisse, 1842, pag. 193-224.
18. Recherches critiques sur l’histoire de Guillaume Tell. Lausanne, 1843. 251 pag. in-8.
Les N°s 15, 16 et 18 forment le tom. II des M. D. S. R.19. Bericht der historischen Gesellschaft der romanischen Schweiz; dans Archiv für Schweizerische Geschichte, II, pag. XXVII-XXX, et IV, pag. XIX-XXIV.
Articles critiques publiés dans le Göttingïsche gelehrte Anzeiger sur les ouvrages suivants (N°s 20-43):
20. Recherches sur le couvent de Romainmotier et ses possessions, par Fr. de Charrière. 1843, Stüch 36.
21. Ueber das von Dr F. Meyer in Pforzheim herausgegebene und mit einer Vorrede und einem Wörterbuche versehene Hüpsch und lustig Spyl, per Jacobum Ruef urbis Tigurinæ chirurgum; 1843, St. 192.
22. Archiv für Schweizerische Geschichte, I Bd.; 1843, St. 208.
23. Biographie de F. Guillimann, par A. Daguet; 1843, St. 44.
24. Geschiedems van het Nederlandsche Zeewesen (Histoire de la marine des Pays-Bas), par J.-C. de Jonge; 1844, St. 76.
25. Manuel d’histoire (Kort overzigt) des Pays-Bas, par M. Groen van Prinsterer; 1844, St. 91-92.
26. Histoire du Vallais, par le chanoine Boccard; 1844, St. 104.
27. Le Miroir de Souabe, publié par G. Matile; 1844, St. 112.
28. Archiv für Schweizerische Geschichte, II Bd.; 1844, St. 137-138.
29. Zeitschrift für vaterl. Alterthumskunde; 1844, St. 156.
30. Monuments de l’histoire de Neuchâtel publiés par G. Matile; 1845, St. 14.
31. Histoire du canton de Fribourg par le Dr Berchtold. Tom. I; 1845, St. 52-53. /XXXIV/
32. Muse de Platon, par M. Prince; 1845, St. 87.
33. Histoire de la Confédération suisse, tom. XIV, par C. Monnard; 1845, St. 89.
34. Die Waldstätte vor dem ewigen Bund von 1291 von R. Meyer; 1845, St. III.
35. Archiv für Schweiz. Geschichte, III Bd.; 1845, St. 127.
36. Recherches sur le couvent de Romainmotier, par Fr. de Charrière; 1845, St. 135.
37. Geschichtsfreund der 5 Orte, I Bd.; 1845, St. 168.
38. Mireour du monde, publié par F. Chavannes; 1846, St. 96.
39. Histoire de la Confédération suisse, tom. XV, par C. Monnard; 1846, St. 101-102.
40. Histoire du canton de Fribourg, par le Dr Berchtold, tom. II; 1846, St. 140.
41. Geschichtsfreund der 5 Orte, II Bd.; 1846, St. 143.
42. Archives de la Société d’histoire du canton de Fribourg, 1er cahier, 1846, St. 156.
43. Archiv für Schweiz. Geschichte, IV Bd.; 1846, st. 183.
44. Article sur les Eléments de syntaxe latine et sur la Syntaxe latine, par G. Meylan; dans la Gazette de Lausanne du 19 juin 1846.
45. Histoire du comté de Gruyère. Introduction. Lausanne 1851. X et 458 pag. in-8, avec carte. Tom. IX des M. D. S. R.
46. Cartulaire de la Chartreuse d’Oujon, avec tables et répertoires. Lausanne, (1852), XXX et 222 pag. in-8; dans le tom. XII des M. D. S. R.
47. Cartulaire de l’abbaye de Hautcrêt, avec table et répertoires. Lausanne (1852). — Supplément, Lausanne (1853). XIII et 316 pag. in-8; dans le tom. XII des M. D. S. R.
48. Note sur l’année de la fondation de la chartreuse d’Oujon; dans l’Historische Zeitung, 1853, pag. 18.
49. Note sur les Gessler; ibidem, 1854, pag. 10. /XXXV/
50. Communication d’une lettre sur les événements qui ont eu lieu à Glaris, en 1790; ibidem, 1854, pag. 19.
51. Les comtes de Genevois dans leurs rapports avec la maison de Savoie, jusqu’à l’établissement définitif de la domination savoisienne dans le comté de Vaud, soit jusqu’à la fin du XIIIe siècle. (Genève, 1854), 104 pag. in-4; dans le tom. II des Mémoires de l’Institut national genevois.
52. Article sur les Etudes critiques sur le traité du sublime et sur les écrits de Longin, par M. le prof. L. Vaucher; dans la Revue suisse, 1855, pag. 166.
53. Histoire du comté de Gruyère. Histoire, tom. I. Lausanne, 1855. X et 484 pag. in-8. — Tom. II. Lausanne, 1857. 564 pag. in-8; formant les tom. X et XI des M. D. S. R.
54. Trois articles sur les Menaides; dans l’Indicateur d’histoire et d’antiquités suisses, 1857, pag. 56; 1862, pag. 6 et 46.
55. Article sur l’Histoire de l’église de Genève, par J. Gaberel; dans la Gazette de Lausanne, 23 et 24 juillet 1858.
56. Article sur l’Helvetia sacra de M. de Mulinen; dans la Bibliothèque universelle de Genève, octobre 1858.
57. Article sur les Scythes par le prof. Bergmann; ibidem, décembre 1858.
58. Article sur les Questiones de libello qui dic. Xenoph. de rep. Athen. par C. Morel; dans la Gazette de Lausanne, 23 décembre 1858.
59. Convention passée eu 1179 entre le comte de Savoie et l’évêque de Sion; dans l’Indicateur d’histoire et d’antiquités suisses, 1859, pag. 40.
60. De l’enseignement primaire en Hollande; dans la Bibliothèque universelle, mars 1859.
61. Article sur le Voyaige d’Outremer en Jherusalem par le seigneur de Caumont; ibidem, janvier 1860.
62. Article sur les Coustumes du pays de Vermandois; ibidem, janvier 1860. /XXXVI/
63. Article sur les archives ou correspondance de la maison d’Orange-Nassau; ibidem, avril 1860.
64. Note sur l’incendie de l’église de N. D. de Lausanne à la fin du XIIIe siècle; dans l’Indicateur d’histoire et d’antiquités suisses, 1860, pag. 149.
65. Article sur l’opuscule: Disquisitio de Paulo religionis christianæ apostolo, de A.-N. Rovers; dans la Bibliothèque universelle, février 1861.
66. Le monastère des Clarisses à Vevey; dans l’Indicateur d’histoire et d’antiquités suisses, 1861, pag. 7.
67. Liste des ouvrages qui appartiennent à la Société d’histoire de la Suisse romande; dans le tom. XVIII des M. D. S. R., pag. 69-87.
68. Les ordres monastiques et les cloîtres de la Suisse; dans la Bibliothèque universelle, juillet 1861, pag. 403-465.
69. Tables généalogiques de la maison des sires d’Oron, dressées conjointement avec M. F. de Gingins; dans le tom. XVIII des M. D. S. R.
70. Compte-rendu de l’opuscule de M. G. de Wyss: Ueber eine Zürcherchronik; dans la Gazette de Lausanne du 8 octobre 1862.
71. Frédéric de Gingins-La Sarra. Notice biographique. Lausanne, 1863. 72 pag. in-8.
72. Article sur l’ouvrage de M. A. Rivier: Untersuchungen über die Cautio prædibus prædiisque; dans la Bibliothèque universelle, septembre 1863.
73. Article sur le Schweizerischer Urkundenregister, 1er cahier; dans la Bibliothèque universelle, octobre 1863.
74. Captivité de Montigny; ibidem, juin 1864.
75. Signification des mots dictus et alias dans les chartes de la Suisse romande; dans l’Indicateur d’histoire et d’antiquités suisses, 1864, pag. 33-35 et 48-50.
76. Article sur l’ouvrage de M. L. de Charrière: Recherches sur /XXXVII/ les dynastes de Cossonay, etc.; dans la Gazette de Lausanne, 24 février 1865.
77. Compte-rendu du Schweizer. Urkundenregister, 2e cahier; dans la Bibliothèque universelle, mai 1865.
78. Article sur le Manuel d’histoire générale du Dr Karl Hagen; ibidem, juin 1865.
79. Article sur l’ouvrage de M. le prof. L. Vaucher: In M. Tullii Ciceronis libros philosophicos curæ criticæ; ibidem, septembre 1865.
80. Monuments de l’histoire du comté de Gruyère et d’autres fiefs de la maison souveraine de ce nom. Tom. XXII et XXIII des M. D. S. R. 2 vol. in-8.