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Mémoires et documents de la Société d’histoire de la Suisse romande

Edition numérique

Philippe BRIDEL

Glossaire du patois de la Suisse romande

Dans MDR, 1866, tome XXI, pp. 1-418

© 2022 Société d’histoire de la Suisse romande

/1/

GLOSSAIRE DU PATOIS DE LA SUISSE ROMANDE

RECUEILLI ET ANNOTE PAR

Louis FAVRAT

Membre de la Société d’histoire de la Suisse romande

 


 

A

 

AA, AS, ES, s. m. et f. Abeille. (Fribourg.)

ABADDA, v. Soulever un fardeau; avec la négative, ne pas quitter la maison d’autrui: n’abadde pas, il ne démarre pas de chez moi. (Alpes.)

ABAFFA, AHIE; ABAFFI, IA, adj. Etonné, surpris, abasourdi. (Alpes.) — Du celtique abaff, étonnement.

ABELA, v. Plaire, convenir, surprendre. C’ein ne m’abelave vouère, cela ne me plaisait guère. Abéliser, vieux style. — Du grec ὰβἀγε, utinam. Alpes.)

ABERDJEMAIN, s. m. Transaction par laquelle le propriétaire d’un terrain le transmet à un amodiateur, sous condition d’une redevance annuelle.

ABERDJI, ABERDZI, v. Donner l’hospitalité, héberger, recevoir dans sa chambre. En ce dernier sens, il se dit des filles à marier qui reçoivent de nuit la visite d’un garçon. (Vaud.)

A BETZEVET, loc. adv. L’un à la tête, l’autre aux pieds; à deux chevets. Be est le bis du latin.

ABETZI, ABETSCHI, v. Abecquer, toucher à peine du bout de la langue.

ABEUTHI, v. Voy. abeutihi, abohla. /2/

ABEUTIHI, v. Renverser, mettre son visage contre la table. (Val d’Illiez.)

ABIDO, A, adj. Leste, agile, habile. (Entremont.)

ABLETTA, s. f.; ABLO, s. m. Petit poisson, Cyprinus Alburnus. (Léman.)

ABOA, v. Abattre les angles d’un solide; porter mal sa croupe ou sa tête, quand il se dit d’un cheval, d’une vache. (Alpes.)

ABOHLLA, v. Courber, pencher, surplomber, renverser un vase sur son. fond. — Abeuthi, id. (Alpes.) Voy. abeutihi.

A BOHLLON, loc. adv. A rebours. A botzon, id. Tzesi à botzon, tomber sur son nez.

ABONNA, v. Apaiser, abonnir, rendre meilleur. — Rabounna, id. L. bonus.

ABOT, s. m. Essieu. — Abou, id.

ABOTASSI, v. Se mettre sur les talons, s’accroupir. (Fribourg.)

A BOTZON, loc. adv. Voy. a bohllon.

ABOU, s. m. Voy. abot.

ABOVINA, v. Elever du bétail; nourrir, hiverner des vaches. (Aigle.)

ABRAS, s. pl. m. Occupation, affaires pénibles. — Chabras, id. (Genève.)

ABRÉA, v. Abreuver, mener boire le bétail.

ABREVI, v. Ramasser des animaux dispersés, relever une personne tombée. (Val d’Illiez.)

ABRO, s. m. Arbre.

ACERBO, adj. Aigret, aigrelet. (Genève.)

ACERTENA, v. Certifier, attester. (V. chancell.)

A CERTES, loc. adv. Pour sûr, sans y manquer. (V. chancell.)

ACHAISON, s. f. Occasion. (Charte de 1293.)

ACHATI, v. Ecraser, écacher. — Assati, id. (Genève.)

ACHATTA, s. f. Abeille. — Aichette, id. (Jura.)

ACHE!, Interjection usitée quand il arrive un mécompte, un accident; ah! All. ach! /3/

ACHEINTI, v. Flatter, gâter, efféminer un enfant, faire toutes ses fantaisies. — Asseinti, id. (Alpes).

ACHEINTON, s. m. Enfant gâté, fantasque, volontaire. — Asseinton, id. (Alpes.)

ACHON, s. f. Action. Bouna achon, bonne action; krouia achon, mauvaise action.

ACHOUNA, v. Actionner, citer en justice, poursuivre juridiquement devant le tribunal.

ACOAISI, v. Voy. akaisi.

ACOUGHELLI, v. S’associer à mauvaise compagnie, s’acoquiner. (Lavaux.)

ACOVATA, v. Voy. akarra.

ACUTA, v. Ecouter. Acutâ-vei, écoutez donc. — Ecuta, id.

ACUTARE, s. m. Ecouteur, celui ou celle qui écoute aux portes, aux fenêtres. Prov. Le z’écutare ne valion pas mé ke lè lare, les écouteurs ne valent pas mieux que les larrons. — Ecutare, id.

ADDAN, ADDON, adv. Alors, en ce temps-là. (Fribourg.)

ADDUIRE, v. Amener. L. adducere. (Bas-Valais.)

ADÉ, ADI, ADEI, adv. Toujours, seulement, encore, derechef. C. adarr. Cet adverbe adé ou adi entre dans plusieurs locutions: adi apri, toujours après; adi attan, toujours autant; adi mé, toujours davantage.

ADENA (s’), v. Faire attention, s’appliquer, s’adonner à un travail. (Alpes.)

A DIT, loc. Au dit, au dire. A dit de maître, au jugement d’experts.

ADIU, s. m. Adieu, salutation amicale; de là: Adiusivo, adeisivo, adsivo, salutation très usitée qui signifie: A Dieu soyez. A Diu mè reindo, à Dieu je me rends; exclamation de surprise, de peur, de repentir. — Agiu, id. (Vaud.)

ADJE, ADZE, s. f. Haie vive. All. hag, B. L. haga.

ADJEINDRE, v. Atteindre, attraper, frapper juste, tromper un trompeur. L. adjungere. (Alpes.)

ADOBA, v. Voy. adouba. /4/

ADOMETZI, v. Dompter, forcer un animal rétif à se rendre. L. domare.

ADOUBA, v. Arranger bien ou mal. V. Fr. adouber. Mo l’adouba, mal arrangé, maltraité. — Adoba, id.

ADOUX, s. m. Lieu bien exposé au soleil, où la température est plus douce; plate-bande, endroit abrité. (Gros de Vaud.)

ADRAI (l’), s. m. Le côté droit; dans les Alpes, le flanc d’une vallée le mieux exposé au soleil du midi. L’autre flanc s’appelle le revers.

ADREI, adv. Bien, comme il faut; en composition, boun’adrei, la majeure partie, beaucoup.

ADREPI, A, adj. Adhérent; se dit de la crasse attachée aux parois d’un vase. (Alpes.)

ADREZE, A, adj. Très serré, mal nourri, maigre; se dit d’un grain, d’un épi. (Alpes.)

ADZE, s. f. Voyez adje.

AFANA, v. Gagner avec peine, se tourmenter de travail. C. afan, fatigue, effort. V. Fr. ahaner, affanner, ahan, afan.

AFFAUTI, A, adj. Voy. afoti.

AFFAUTRO, s. m. Quartier-maître. Le plaid général de Lausanne (1368) nomme affourterus l’un des trois officiers qui, de la part de l’évêque, levaient et commandaient les troupes lausannoises. Les deux autres étaient le séneschaux, senescalcus, et le sautier, salterius. (Lausanne.)

AFFEGA, v. Contrarier, contredire. L. affigere. (Val d’Illiez.)

AFFENA, AHIE, adj. Raffiné, rusé, capable de se tirer d’affaire.

AFFERI, v. Arriver par un chemin inusité. — Affiri, id. (Bas-Valais.)

AFFETA, v. Achever de traire les vaches. (Ormonts.)

AFFETIEU, s. m. pl. Voy. affuthiau.

AFFETZI, AFFITSI, v. S’opiniâtrer. L. affigere.

AFFIRI, v. Voy. afferi.

AFFITZHI, v. Tanner le cuir. On ajoute ordinairement à ce verbe: avoué dau tacon, avec du tan. (Val d’Illiez.) /5/

AFFITZI, v. Voy. affetzi.

AFFITZIAMEIN, adv. Opiniâtrément; fixement, quand il s’agit du regard. (Alpes.)

AFFLLEDZI, A, adj. Impotent, hernieux; en général, un homme incommodé dans ses membres. Son synonyme est molaisi.

AFFOLA, v. Fatiguer, fouler de lassitude.

AFFRES, s. f. pl. Espèce de torture du XIVe et du XVe siècle, en usage à Genève. Affre, au singulier, signifie grande peur, transe, angoisse. On dit encore: les affres de la mort.

AFFUTHIAU, s. m. pl. Atours, affiquets, parure de femme. — Affetieu, id. (Vaud et Genève.)

AFONCI (s’), v. Diminuer par l’évaporation de la cuisson.

AFOTI, A, adj. appauvri, manquant des sucs qu’il lui faut. — Affauli, a, id.

AFOUNA, v. Fureter avec indiscrétion, mettre le nez partout. (Alpes.)

AFRETA, v. Exploiter un alpage, une montagne à pâturages. De fréta, frita, sommet d’une alpe; ce même mot signifie partager, en qualité de chef d’un chalet, entre les copropriétaires d’une montagne à vaches, les fromages qu’on a faits pendant la saison. (Alpes.)

AGACIA, v. Voy. agassâ.

AGASSA, s. f. Pie. C. agacs, même signification.

AGASSÂ, v. Agacer, disputer. — Agacia, id.

AGASSIN, AGASSON, s. m. Cor au pied, durillon.

AGGRAVAINTA, v. Déchirer, froisser, déconfire. L. aggravatus. (Alpes.)

AGITA, DJITHA, s. f. Pâturage de printemps et d’automne, que les vaches broutent avant d’aller sur l’alpe ou en en revenant. (Alpes.)

AGIU, s. m. Voy. adiu.

AGNELA, v. Outre sa signification commune, agneler, mettre bas l’agneau, ce verbe veut dire travailler mollement, avec nonchalance. (Valais.)

AGNI, s. m. Agneau. — Aigni, id. /6/

AGORMANDA, v. Affriander, rendre gourmand.

AGOT, s. m. Vache qui n’a plus de lait ou qui n’en donne pas encore. Les agots sont en général les génisses, les veaux, les chevreaux.

AGOTA, v. Cesser de donner de l’eau ou du lait. — A gotta, adv. signifie à sec, sans une goutte. L. gutta.

AGOTTA, v. Goûter d’un aliment, d’un plat. L. gustare.

AGOUTION, s. m. Mouchoir noué avec lequel les écoliers se donnent des coups. (Genève.)

AGRAFFI, v. Prendre avec violence, dérober, agripper. — Agrepa, id.

AGRAHI, v. Irriter, courroucer quelqu’un. L. aggravare. (Val d’Illiez.)

AGREBLLAI, s. m. Le houx, Ilex Aquifolium. Pilhiou agrebllai, houx frelon, fragon, arbuste; Ruscus aculeatus. — Eingrebllai, id. (Ollon.)

A GREMAUTON, loc. adv. En peloton. L. gremium.

AGREMAUTOUNNA, v. Se pelotonner, amonceler en désordre. (Alpes.)

AGRENA, v. Manger à ne rien laisser dans un plat, pas même un grain. (Bas-Valais.)

AGREPA, v. Voy. agraffi.

AGREVA, v. Attirer par feinte, amadouer, faire la cour.

AGRU, VA, adj. Hardi, bouillant, téméraire. (Montreux.)

AGUELLHI, v. Risquer un vase, un objet quelconque, ou sa personne dans une position hasardeuse, hausser un objet, le mettre sur une place d’un abord difficile; jucher, se jucher; percher, se percher.

AGUT, TA, adj. Qui a bon appétit. L. acutus. (Val d’Illiez.)

AHLLOURE, v. S’éloigner du perpendicule pour faire un angle aigu. (Pays-d’Enhaut.)

AHRMA, s. f. Ame. (Fribourg.)

AHRMA, s. f. Arme; au pluriel, ahrme, les armes. /7/

AÏA, v. Allumer, brûler, enflammer. Gr. κα ιω, uro. — Hahia, id. (Montreux.)

AICHETTE, s. f. Voy. achatta.

AIDI, v. Voy. aiguhi.

AÏETTA, s. f. Côtelette de porc.

AIGNI, s. m. Voy. agni.

AIGUË, EIGUE, IVOUE, IGUOUÉ, IVE, AVE, s. f. Eau. Ce mot, qui varie presque à chaque fontaine, entre dans la composition du nom de plusieurs ruisseaux et villages: Nerive, eau noire; Albive, eau blanche; Rogivue, eau rouge; Ballaigue, belle eau; Longuaigue, eau qui vient de loin. (Gruyère, Vaud.)

AIGUHI, AIDI, AIGHI, v. Aider, secourir, tendre la main, crier à l’aide, demander du secours. Diu vos aidai, Dieu vous aide, salutation qui sert souvent pour congédier le mendiant importun qui se présente à votre porte.

AILLAN, s. m. Gland, fruit du chêne. — Eillan, id.

AILLE, s. f. Aigle, oiseau. — Aillo, id. Ce dernier est le nom patois du bourg d’Aigle.

AILLHI, s. m. Alisier ou timier, Sorbus aria et Sorbus aucuparia. B. L. allierus. (Alpes.)

AILOMBRATA, s. f. Hirondelle. (Jura bernois.)

AILVER, v. Mêler de l’eau au vin dans le commerce. (Vieux style de Fribourg.)

AINKIÉ, adv. Ici, là. — Ike, einkie, id. (Alpes.)

AISANCE, s. f. pl. Les dépendances utiles d’une maison, les commodités, les privés.

AISE, ÉSE, ÉGE, ÉGI, s. f. pl. Vaisselle, soit en bois, soit en poterie; futailles, vases de cave. Lava le z’aise, laver la vaisselle; la patta ai z’aise, linge ou torchon pour laver les plats et assiettes après les repas, lavette.

AISE, s. f. pl. Ce mot se dit des outils du charpentier, du menuisier, du serrurier, et en général de tous les outils employés par la main-d’œuvre. Prov.: Djamé crouio ovrai n’a trova de bounne aise, /8/ jamais mauvais ouvrier n’a trouvé de bons outils. (Vaud.)

AISI (s’), v. Se mettre dans la posture la plus commode pour faire un travail, pour se charger d’un fardeau, pour rendre un service manuel; de là, en composition, l’adjectif molaisi, molesi, a, déhanché, mal dispos de ses jambes, perclus de rhumatisme, difficile à faire.

AITHRIA, ITRIA, s. f. Couche de céréales disposée pour battre en grange. L. area. (Valais.)

AKAISI, ACOAISI, v. Faire taire avec douceur un homme qui se fâche, un enfant qui pleure, apaiser, faire tenir coi. (Fribourg.)

A KARDAN, loc. adv. Sur les épaules. (Val d’Illiez.)

AKARRA. ACARRATTA, v. S’accroupir, se tapir, se mettre à l’écart dans un coin, carro. — Acovata, id.

A KATZON, loc. adv. A l’oreille, en secret, en cachette. (Alpes.)

AKATZONNA, v. Parler à l’oreille, en secret. (Alpes.)

AKEUTSEU, SA, adj. Importun, curieux, impertinent, parasite. — Akrentzeu, id. (Val d’Illiez.)

AKEUTZI, ACUTCHI, v. Accoucher.

AKOMPRA, AKOPA, v. Gagner par son travail, se procurer par achat. L. comparare.

AKOPI, v. S’assoupir, commencer à s’endormir. (Bas-Valais.)

AKORDA, v. Faire une transaction, un marché, tomber d’accord.

AKORDAHIE, s. f. Accordée, fiancée, épouse.

AKORDAIRON, s. m. Petit accord. Un garçon qui propose à une fille de l’épouser lui dit: No fo faire on bokon d’akordairon.

AKOUAINTA, v. Aborder, parler dans un coin, engager un domestique.

AKOUAINTANCE, s. f. pl. Familiarité, liaison amicale ou amoureuse. Il se dit, dans la campagne, des visites nocturnes des garçons aux filles et de leurs suites. On dit poliment d’une fille enceinte: L’a zu dei z’acouaintance avoué un tô, elle a eu des familiarités avec un tel. (Vaud.)

AKOUATRA, v. Aplatir, faire plier, écraser. (Alpes.) /9/

AKOUET, s. m. Puissance, faculté, force au physique. Te n’a pas l’akouet, tu n’as pas la force. (Vaud.)

AKOUHLLEITA, s. f. Effort d’un liquide pour aller en avant, chasse. (Montreux.)

AKOUILLI, v. Lancer, jeter, chasser le bétail devant soi, le faire sortir de l’étable pour aller à l’abreuvoir ou au pâturage. (Alpes.)

ACOUTRA, v. Préparer, disposer, arranger.

AKOUVEINTA, ACRAVEINTA, v. engager un domestique, lui donner des arrhes, aborder quelqu’un.

AKRENTZEU, AKRENTZEUSA, adj. Parasite, écornifleur. (Val d’Illiez.) Voy. akeutseu.

AKROPA, v. Tirer avec effort dans une montée; se dit d’une bête de trait. Fr. croupe. (Alpes.)

A KROUPETON, A KROPETON, loc. adv. En étant accroupi.

AKRUVE, AKRUE, s. f. pl. Epargnes, accroissement de capital ou de revenu par économie.

AKULLA, v. Eculer, déformer ses souliers, en aplatir le quartier.

AKUTZI, v. Voy. akeutzi.

ALA, s. f. Aile. Ala de corbé, liondent, pissenlit, Leontodon Taraxacum; mot à mot, aile de corbeau.

ALAGNE, s. f. Voy. alogne.

ALAIKI, ALLAITHI, v. Allaiter; se dit des gens et des bêtes.

ALBE, A, adj. Blanc; ce mot, peu usité, est l’albus du latin. (Jura.)

ALBERDGIAU, SA, adj. Fermier, tenancier. C. alberg ou alberc, droit de gîte ou de logement du seigneur chez le vassal, lieu fermé, demeure. (Chartes.)

ALEIGRAMEIN, adv. Gaîment. Interj. courage! ferme!

ALEIGRO, A, adj. Riant, joyeux, bien portant, agréablement situé. Teni-vo aleigro, tenez-vous en bonne santé; salutation commune dans le canton de Fribourg. L. alacer.

ALENA, v. Voy. alouna.

ALESSON, s. f. Leçon, devoirs d’écolier. Vein dere te n’alesson, viens dire ta leçon. /10/

ALETTA, v. f. Aileron, petite aile, partie de la bobine où sont les dents.

ALETZI, v. Allécher, donner du sel aux vaches. (Alpes.)

ALEUHI, v. Voy. alohi.

ALIZO, ALLIDRO, s. m. Sureau hièble, Sambucus Ebulus. (Alpes.)

ALLA, v. Aller; très irrégulier: audri, j’irai; m’ein vé, me vé, je m’en vais; vein-no, vê-no, allein-no, allons-nous. Alla déan lè porte, mendier.

ALLAHIE, s. f. Passage étroit entre deux murs ou deux parois, pour entrer dans une maison; allée de jardin, allée d’arbres; l’action d’aller quelque part. Dans ce dernier sens, il n’est guère usité que dans la phrase négative de ne sein ’allahie, je n’y irai point.

ALLAITE-BAGNA, s. f. Mot à mot, qui tette les vaches. C’est le nom de la salamandre noire des Alpes, que les bergers disent teter les vaches quand elles sont couchées sur le pâturage. (Alpes.)

ALLAITE-TSIVRA, s. f. Tette-chèvre, crapaud volant, noms vulgaires de l’engoulevent.

ALLAITHON, s. m. Nourrisson; se dit plus particulièrement d’un animal domestique qui tette encore sa mère.

ALLEVAI, ALLEVEI, s. m. pl. Voy. alvi.

ALLIDRO, s. m. Voy. alizo.

ALLIETTA, v. Attacher, lier, coller, agglutiner, avoir de l’inclination pour quelqu’un. L. ligare.

ALLOA, v. Commencer à s’humecter, se gonfler par humidité. (Val d’Illiez.)

ALOGNE, ALAGNE, EULAGNE, s. f. Noisette, fruit du coudrier, avellana.

ALOHI, ALEUHI, v. Arranger, apprêter, préparer, mettre en état; le réduplicatif est res’allohi.

ALOÏNA, ALUVINA, s. f. En français populaire, genipi jaune, sorte d’armoise des rochers des Alpes.

ALOUILLE, s. f. pl. Fête des brandons dans les villages des environs de Genève. /11/

ALOUNA, ALENA, v. Eclairer, donner quelque lueur, reluire, briller de santé. De là les locutions: boa k’aloune, bois phosphorique; einfan k’alene, enfant brillant de santé; verme k’aloune, ver luisant. L. luna. (Alpes.)

ALOUTZO, s. m. Sorbier, timier, Sorbus aucuparia. (Jura.)

ALPA, v. Conduire le troupeau de la vallée où il a hiverné dans la montagne. De là: inalpa, mener le troupeau dans les pâturages alpestres; désalpa, le ramener dans la vallée. — On a francisé ce mot: alper. (Alpes et Jura.)

ALPAGE, s. m. Saison de faire alper les troupeaux, contenance d’un pâturage. On dit dans ce dernier sens: l’alpage de la Dôle est de 80 vaches. (Alpes et Jura.)

ALUETTA, ALUVETTA, s. f. Epiglotte, luette; alouette. En composition, pi d’aluvetta, dauphinelle des blés, Delphinium Consolida.

ALUGA, v. Espionner, fréquenter une maison pour voir et rapporter ce qui s’y passe. (Val d’Illiez.)

ALUGAN, ALLOUGAN, s. m. Espion, personne qui flaire, qui convoite un mets ou quelque autre chose, parasite. (Gros de Vaud.)

ALURA, AHIE, adj. Endurci, fait à la fatigue, intrigant, adroit, rusé.

ALUVETTA, s. f. Alouette. Voy. aluetta et luetta.

ALUVINA, s. f. Voy. aloïna.

ALVI, ALLEVI, ALLEVAI, ALLEVEI, s. m. pl. Repousses du hêtre coupé qui croissent autour du pied. (Bas-Valais.) Bon allevei, bois taillis. (Acte de 1564.) (Coppet.)

AMA, v. Aimer. L’ama-vo? l’aimez-vous? — Anma, id.

AMABLLIO, A, adj. Aimable, digne d’affection, amical.

AMBAXARIA, s. f. Ambassade, députation. (V. chancell. de Fribourg.)

AMBAXIOUR, s. f. Ambassadeur, député. (V. chancell. de Fribourg.) /12/

AMBE, AMBÈ, adj. pl. f. Toutes les deux, l’une et l’autre. Ce mot latin s’employait dans cette locution notariale: les ambes parts, les deux parties.

AMBEDOU, adj. Tous deux, tous les deux, l’un et l’autre.

AMBLAI, EMBLAI, s. m. Vol, larcin. (Fribourg.)

AMBRESALLE, AMBROTZE, s. f. pl. Myrtilles, airelles, Vaccinium Myrtillus. — Einbrotze, id.

A MEIN, loc. adv. Au moins, si ce n’est que.

AMEKHI, AMETHI, s. f. Amitié; au pluriel ce mot signifie amour: L’ei a bahlli sè z’amethi, il lui fait la cour, il en est amoureux, elle en est amoureuse.

AMERSA, s. f. Rate, terme d’anatomie. (Jura.)

AMETEU, SA, adj. Laborieux, qui a du goût pour le travail. (Val d’Illiez.)

AMIABHLLO, A, adj. Agréable au palais. Se dit surtout du vin. (Lavaux.)

AMITO, A, adj. Aimable, qui sait se faire aimer. L. amicus. (Montreux.)

AMMER, s. f. pl. Myrtilles. Ammer, en allemand, signifie griotte. (Jura.)

AMMIMONA, s. f. Anémone cultivée dans les jardins, Anemone hortensis.

AMOHLLI, v. Se dit quaud le pis d’une vache prête à mettre bas se gonfle. L. mollis. (Alpes.)

AMON, adv. Là-haut, en haut. L’e lé d’amon, il est là-haut; loc. contr’amon, du côté d’en haut. L. ad montem.

AMORDJALA, v. Amasser, amonceler. C. mordju, monceau. (Alpes.)

AMORRA, v. Emousser, se dit d’un tranchant qui a perdu son fil. (Val d’Illiez.)

AMOUAIRAU, SA, adj. Amoureux; quand il se dit d’une fille, ce mot signifie honnêtement qu’elle a beaucoup de tempérament. L’è s’n’amouairau, c’est son galant, son amant.

A MOUDIO, loc. adv. Précisément, ce qu’il en faut. L. ad modum, (Val d’Illiez.) /13/

AMPE, AMPOUE, EINPOUE, s. f. pl. Framboises, fruit du Rubus idœus.

AN, s. m. An, année. Sti an, cette année; vouero a-t-e d’an? combien a-t-il d’années? Son synonyme annahie est peu usité.

ANA, s. m. Cercles concentriques, dans l’aubier d’un arbre, par le nombre desquels on juge de son âge. (Pays-d’Enhaut.)

ANCELLA, ANCETTA, s. f. Petit ais de sapin très mince pour couvrir les toits. (Jura.) — Assethe, s. f. pl., id. (Alpes.)

ANCHAN, NA, adj. Ancien, vieillard, vieux, vieille. L’anchan est un des noms du diable; c’est le serpent ancien de l’Apocalypse. (Pays-d’Enhaut.)

ANDA, s. f. Vague, bouillon, onde. L. unda.

ANDAIN, s. m. Ligne d’herbe abattue par le faucheur, laquelle ressemble à une onde. Ce mot est français. (Vaud.)

ANÉRON, s. m. Véron, poisson d’eau douce, Cyprinus Phoxinus. (Léman.)

ANGAINA, EINGAINA, s. f. Ruse, fraude, subterfuge, moyen d’échapper. C’est l’inganno des Italiens. L. ingenium.

ANGEILA, EINGEILA, v. Engluer, se salir les doigts dans une matière visqueuse. (Vaud.)

ANGO, ANKO, s. m. Agonie, derniers râlements d’un mourant. C. ankou, agonie, mort. — Rancot, id.

ANGON, s. m. Gond de porte.

ANGUILLAUMA, v. Se couvrir la tête de linges, se mal coiffer, se dit des femmes. (Lausanne.)

ANICHON, s. m. Petit ânon.

ANKO, KA, adj. Aigre, amer, acide. — Einko, a, id.

ANKORA, ANKO, ANKOI, ONKORA, ONKO, ONKOI, EINKORA, EINKOUE, adv. Encore, derechef. P’ankora, abréviation de pa einkora; p’onkora, pour pa onkora.

ANMA, v. Voy. ama.

ANNAHIE, s. f. an, année. Voy. an.

ANNIVIARD, DA, adj. Habitant de la vallée d’Anniviers. (Valais.) La terminaison ard est fréquente pour indiquer le nom générique /14/ des peuplades alpestres du Valais et des environs: Conchard, habitant du district de Conches (Goms); Bagnard, habitant du val de Bagnes; Val-d’Illard, habitant du val d’Illiez; Chamounard ou Chamouniard, habitant de Chamouny; Savoyard; Sagnard, dans le Jura neuchâtelois, habitant de la Sagne; Broyard, habitant des bords de la Broye.

ANNOH’LLIRA, s. f. Vache laitière qui devait porter le veau dans l’année et qui ne le porte pas. (Alpes.)

AN NON, adv. interrogatif. N’est-il pas vrai? L. an non.

ANNOUNA, v. Hésiter en parlant, chevroter. Fr. ânonner.

ANNUITA (s’), v. Se laisser surprendre par la nuit, s’anuiter.

ANTAN, adv. L’an passé, l’année dernière. De antan, loc. adv., l’année avant-dernière ou pénultième. (Alpes.)

ANTENET, s. m. pl. Rosage, rhododendron. (Ormonts.) Voyez arzelai.

ANTHOU, s. m. Un vieillard, un quidam, la personne que vous savez. Dans le Pays-d’Enhaut on le joint par honneur au prénom: anthou Pierro. L. antiquus.Anito, dans les îles Philippines, signifie ancêtre, vieillard.

ANTI, v. Arrondir les bords d’un objet. (Val d’Illiez.)

ANVER, EINVER, s. m. Petit abcès, furoncle; on dit anvers, clou, dans le français populaire du canton de Vaud. — Klliou, id.

ANVOUÉ, s. m. Orvet, Anguis fragilis. On appelle souvent ce petit serpent l’aveugle, non qu’il le soit, mais parce qu’il a les yeux très petits. L. anguis, C. anviou, serpent.

AORGNA, ORGNA, ORNA, s. f. Un certain nombre de rangs de ceps dans une vigne; ὄρχος, dans l’Odyssée, signifie allée d’arbres, rang de ceps. (Vaud.)

AOU, art. contracté. Au, aux.

AOUVRA, AUVRA, AUVRI, UVRI, v. Ouvrir. Aouvretri, j’ouvrirai.

APATI, s. m. Provisions de bouche, munitions pour les soldats. L. pascere. (Fribourg.)

APEDJI, v. Engluer, empoisser. Vient de pedje, poix.

APEDJOUNA, v. Attirer, leurrer. /15/

APENDIAU, s. m. partisan, assistant, qui accompagne. L. appendens. (V. L. Fribourg.)

APENONDOLI, adv. Et puis, après. (Jura.)

APERCEVAI, v. Apercevoir, voir des revenants, entendre des bruits magiques, avoir la seconde vue des Ecossais. (Vaud.)

APERS, SA, adj. Fin, clairvoyant, aigrefin, chiche. L. apertus. (Alpes.)

APETANFI (s’), APETANCI, APEDANCI, v. Manger du pain en proportion de sa pitance.

APIO, s. m. Persil, Apium Petroselium.

APLLAHTRA, v. Rester toujours à la maison sans rien faire.

APLLANA, APLLANI, v. Raboter, adoucir, calmer par bonnes raisons une personne en colère, aplanir, mettre sur le plan ou de plat, renverser.

APORSOGNI, v. S’inquiéter de l’avenir. De porsein, souci, inquiétude. (Alpes.)

APOUSTI, s. m. C’est le rebord extérieur d’une barque sur lequel marchent les bateliers qui la font aller au piquet; c’est le coursier des galères. L. appositus. (Léman.)

APPLEI, s. m. Attelage, animal ou animaux qu’on attelle. L. applicare.

APPLLEIHI, v. Atteler bœufs ou chevaux à la charrue, au char. (Vaud.)

APPONDRE, v. Ajouter, rattacher par un noeud, épeler, se pourvoir, se nantir. (La Côte.)

APPONSA, s. f. Ce qu’on ajoute en appondant, allonge.

APPRALEIRA, s. f. Sureau hièble, Sambucus Ebulus; cochriste, soit crête-de-coq, Rhinanthus Crista Galli. (Vevey.)

APPREINDRE, v. Apprendre, enseigner: part. apprei, sa.

APPREMA, v. Amincir, s’appliquer, chercher à plaire, à réussir. L. primus. (Pays-d’Enhaut.)

APPRESTA, v. Apprêter, assaisonner un plat, un mets.

APPRESTON, s. m. Sauce, ragoût. /16/

APPREVEISI, v. Apprivoiser; s’appreveisi, s’accoutumer, se former aux affaires.

APREUMI, APREMI, s. m. Pâturage inférieur où l’on met le troupeau avant de le conduire sur la montagne supérieure. L. primus. (Jura.) — Premi est le nom d’un village du Jura; en français., Premier. (N. de l’éd.)

APRI, adv. Après. Alla apri kôkon, c’est aller à son ensevelissement.

APRIHEINDA, v. Appréhender, craindre, avoir peur.

ARA, adv. Maintenant, à l’heure qu’il est. (Bas-Valais.) — Ora, id.

ARA, v. Voy. arrha.

ARAPPA, v. Prendre par force, arracher. L. rapere.

ARBAILLE, s. f. pl. Repas que donne une accouchée à ses levailles. — Broutaku, id. (Entremont.)

ARBOË, s. m. Arc-en-ciel; mot à mot, l’arc qui boit. Plaute a dit: Cras pluet, arcus bibit, demain il pleuvra, l’arc boit. (Jura.)

ARCHEBAN, s. m. Banc sous lequel il y a un coffre dont il est le couvercle.

ARCI, v. Conduire, mener, chasser devant soi. L. arcere. (Neuchâtel.)

ARDRE, v. Brûler, ardere. Ardénaz, forêt près d’Orbe. Ardénaz paraît avoir la même étymologie que les Ardennes.

AREIMO, s. m. L’une des quatre perches d’un léger échafaudage pour faire sécher en plein air les céréales et les légumes en gousse. (Pays-d’Enhaut.)

AREIN, s. m. Avalanche d’une neige sèche comme du sable. L. arena. (Alpes.) Banc de sable dans les eaux des environs de Genève.

ARENA, ARAINA, v. Ecraser, briser sous le poids, ployer sous un fardeau. (Gros de Vaud.)

ARÉNA, s. f. Sable. Le mot est latin; de là: arenaira, s. f., sablière, sablonnière, arenaria.

ARÉTHALA, s. f. Voy. arithala. /17/

ARI, ARRI, adv. Derrière; faire arri, ramer en sens contraire pour aborder. (Léman.)

ARIA, v. Traire les vaches. — C. arar, paysan, laboureur.

ARIAU, s. m. Lieu où l’on trait les vaches, soit en plein air, soit à couvert. (Alpes.)

ARITHALA, ARÉTHALA, s. f. Perce-oreille, Forbicine Forficula; littéralement, arrête-la, parce qu’on croit cet insecte dangereux s’il entre dans l’oreille.

ARLITTON, ERLITTON, s. m. Arc-en-ciel. C. ar, arc; lith, humidité. (Bas-Valais.)

ARMADHI, ARMAILLI, ERMAILLI, s. m. Berger, vacher, chef du chalet. (Alpes.)

ARMAILLE, ERMAILLE, AUMAILLE, s. f. pl. Vaches, pièces de bétail. L. armentum. (Fribourg.)

ARMALA, s. f. Boucle, oreille d’un vase de bois pour le prendre. L. armilla. (Alpes.)

AROLLA, s. f. Pin alvier, Pinus Cembra. — Erolla, id. (Alpes.)

ARONDA, ARONDELLA, s. f. Hirondelle.

AROUTZI, v. Jeter çà et là le fumier sur une prairie. (Alpes.) S’arroutschi bas, se jeter lourdement par terre. (Entremont.)

ARPION, s. m. Griffe d’un animal. L. Harpiæ. Gr. ἄρπη, croc.

ARRAI, adv. Derechef. En composition: Arrimé, arriémé, arraimé, au contraire, et encore; arrai-revers, à l’envers, à la renverse.

ARRAI, ARREI, s. m. Le revers, le flanc d’une colline ou d’une vallée opposé à l’adrai (voy. ce mot). — On dit l’arrei, et aussi lo revers, lo rèvers.

ARRHA, ARA, v. Labourer, herser. L. arare; C. arar, laboureur.

ARRIA, ARIA, s. f. Embarras, pêle-mêle, désordre, tumulte, batterie; du grec Ἄρης, Mars, prælium; ou d’Arius, dont la doctrine causa beaucoup de troubles dans l’Eglise chrétienne.

ARRKOKA, v. Recevoir dans sa main un corps jeté en l’air. (Bas-Valais.) Voy. rakoka.

ARROUTA, v. Prendre la même route.

ARTA, s. f. Voy. artzche.

ARTZCHE, ARTZE, ARTA, s. f. Coffre, bahut, arche. L. arca.

ARZA, v. Prendre un goût de brûlé; se dit du lait. L. arsus. /18/

ARZE, LARZE, s. m. Mélèze, Pinus Larix. Arz, cèdre du Liban. (Alpes.)

ARZÉ, s. pl. Nom des lieux où les arbres ont été brûlés. L. arsus. (Fribourg.)

ARZEINTENA, s. f. Alchimille des Alpes, Alchemilla alpina.

ARZELAI, ARZALEI, s. m. Rosage des Alpes, Rhododendron ferrugineum et Rhod. hirsutum. (Alpes.)

AS, s. m. et f. Voy. aa.

ASE, s. m. Ane, asinus; mot tombé en désuétude et qui n’est resté que dans des locutions grossières, comme l’ase te … et un verbe énergique; c’est-à-dire, le diable t’emporte, ou même quelque chose de mieux. (Moudon.)

A SETON, adv. Sur son séant, en étant assis sur son lit. (Pays d’Enhaut.)

ASKIBOLA, s. f. Accident, mésaventure, échec, petit malheur,grossesse de fille non mariée. En ce dernier sens, un étymologiste prétendait que ce mot venait du grec ἁσκὀς, uter, venter, et de βολή, ictus, plaga. (Vaud.)

ASPECTIAU, ASPECTEUR, s. m. Témoin, celui qui est présent à une chose. L. aspicere.

ASPI, ESPI, s. m. Lavande, Lavandula Spica.

ASSALA, v. Donner du sel aux vaches qu’on va traire. L. sal. (Bas-Yalais.)

ASSATI, v. Voy. achati.

ASSE, s. m. If, Taxus baccata.

ASSE, ASSA, ASSEI, adv. Assez. En composition: asbein, assebein, aussi bien; assetout, aussitôt, bientôt, tout de suite.

ASSEITHI, A, adj. Altéré, qui a soif. L. sitis.

ASSENTHION, s. m. Enfant gâté, fantasque, volontaire. (Val d’Illiez.) — Asseinton, Acheinton, id.

ASSENTHIOUNA, v. Gâter un enfant en faisant toutes ses fantaisies. L. assentio. (Val d’Illiez.)

ASSEINTI, v. Voy. acheinti.

ASSEINTON, s. m. Voy. acheinton. /19/

ASSEINTRE, v. Se dit d’une jument, d’une vache ou d’une ânesse prête à mettre bas. (Bas-Valais.)

ASSERRA, AHIE, adj. Adhérent au vase. (Alpes.)

ASSETA, ACHETA, v. S’asseoir, se rasseoir. Assita-te, assieds-toi.

ASSETHE, s. f. pl. Petits ais fort minces pour couvrir les bâtiments des Alpes.

ASSETHON, s. m. Diminutif du précédent.

ASSIE, ASSIA, s. f. Herse des anciennes portes de ville. Ce mot appartient au latin du moyen âge: ascia. (Acte de 1419.) (Nyon.)

ASSOLAUCHAU, AUSA, adj. Se dit d’une personne qui distrait, qui console, qui donne ou cherche à donner du soulagement. L. solatium. (Aigle.)

ASSOLEIHI, v. Se tenir au soleil en hiver pour se réchauffer. L. sol. (Pays-d’Enhaut.)

ASSOMMA, v. S’élever à une somme, additionner un compte, supputer. (Fribourg.)

ASSOT, s. m. Toit à porc. (Neuchâtel.)

ASSOUNNA, v. Flairer, sentir une odeur; de son, odeur.

ASSOUPA, v. Faire un faux pas, s’achopper. C. assoup, achoppement.

ASSOUTHÉTI, v. S’appliquer à un ouvrage, ruser, agir avec subtilité; de souti, fin, délié. L. subtilis. (Alpes.)

ASSUMA, v. Prendre. L. assumere. (Fribourg.)

ASSURA, ACHURA, v. Assurer, promettre. Le participe passé, qui a la même forme, s’emploie adverbialement et signifie sûrement, certainement.

ATANT, ATEINT, adv. Autant; adi atant, toujours autant.

ATHETI, A; ALLIETHI, A, adj. Attaché, adhérent à … (Pays-d’Enhaut.) Voy. allieta.

ATHOPI, A, adj. Mal éveillé, assoupi. (Bas-Valais.)

ATIFFA (s’), v. Se parer, s’arranger, s’attifer.

ATOT, prép. Avec; c’est l’à tout du vieux français.

ATOTSCHI, v. Tenir à quelqu’un par la consanguinité, attoucher. /20/

ATREDRE., v. Apaiser, tranquilliser, faire taire un enfant qui pleure. (Pays-d’Enhaut.)

ATREGO, A, adj. Maladif, maigre, écloppé. (Val d’Illiez.)

ATREKA, v. Abattre, accabler de lassitude par excès de travail ou de marche; du grec τρἐχω, curro.

ATRIAU, s. m. Petite farce de forme ronde faite de viande de porc. — On dit à une fille dont le mouchoir entrouvert laisse voir la gorge: Catze don te z’atriau. (Yverdon.)

ATSÉA, ATSÉVA, v. Achever, épeler un mot.

ATSETA, ACHETA, v. Acheter.

ATSETTA, s. f. Petite hache, hachette des tonneliers.

ATSON, ATSCHON, s. m. Hache; c’est le nom des as du jeu de cartes.

ATTAHLLA, v. Palper, tâter. — A Château-d’Œx, attatha. L. attingere. — Tata, id.

ATTARDI, v. Etre tard en route.

ATTEINDRE, v. Brigander, aller sur les grands chemins attendre et détrousser les voyageurs; attein-mè, attends-moi; attein-tè vai, attends seulement, formule de menace.

ATTELLA, v. Atteler; ce verbe signifie aussi mettre ses habits du dimanche pour aller à l’église. (Bex.)

ATTENNA, v. Fâcher, courroucer, haïr.— Taina, id. (Bas-Valais.) Voy. taina.

ATTRAPA, v. Attraper, rattraper, tromper, donner le change.

ATTRAPAHIE, s. f. Action d’attraper, piége, tromperie, mystification.

ATZOZA, v. Etancher sa soif. (Alpes.)

AU, EU, U, part. passé. L’ai su z’au, l’ei su z’u, j’y suis allé, j’y ai été; l’a z’u bon martzi, il l’a eu à bon marché; l’è z’u mort, littéralement: il est eu mort, sorte de passé indéfini qu’on entend souvent dans le français populaire du canton de Vaud.

AU, AOU, U, art. contr., m. s. Au; le pluriel est ai, ei, eu, i.

AU, U, conj. Ou; au bein, ou bien.

AU, AOU, s. m. Oeuf. Dei z’au tiendu, des œufs teints, des œufs de Pâques.

AU, s. m., sing. ou pl. Ail, aulx. Au au cer, littéralement, ail au cerf; c’est l’ail des ours, Allium ursinum. (Pays-d’Enhaut.) /21/

AUBARDE, s. f. Aubade, sérénade donnée de grand matin, à l’aube. (Vaud.)

AUDJE, AUDZE, ADJE, s. f. Auge, bassin de fontaine, bois creux qui reçoit la pâture des porcs; la pièce de fer du bout de l’essieu, laquelle empêche la roue de sortir.

AUGES, s. f. pl. Terrain inculte couvert de broussailles. Se trouve en ce sens dans d’anciens documents, mais n’est plus usité. (Fribourg.)

AUHLLE, OUILLA, s.f. f. Aiguille à coudre.

AUHLLON, OUILLON, AVELLHON, s. m. Aiguillon d’un insecte.

AUKALA, s. f. Guêtre. (Val d’Illiez.)

AUKIÉ, AULKIÉ, pron. indéf. Quelque chose. L. aliquid. (Vaud.)

AULA, EULA, OHLLA, s. f. Pot, marmite. L., It., olla.

AULETTA, EULETTA, s. f. Diminutif du précédent, petit pot de terre.

AUMAGNE, s. f. pl. Nom générique des vaches; en français aumaille, aumailles. (Fribourg.) Voy. armaille.

AUMELLHI, AUMETHI, v. Amollir, assouplir. L. mollis. (Alpes.)

AUMEHLLO, A; AUMETHO, A, adj. Souple dans le sens physique. (Alpes.)

AURA, s. f. Heure, lieue, fatigue. E bein z’u de l’aura, j’ai eu bien de la peine. L. hora.

AURA, s. f. Vent violent. L. aura. — Voy. oura.

AURETTA, s. f. Petite lieue. Lei a duve z’aurette kank’ikhe, il y a deux petites lieues jusque-là.

AURTA, s. f. Autel. (Fribourg.)

AUSEMEIN, adv. Aussi, pareillement. (V. style de Fribourg.)

AUSKAVOUAIRON, s. m. Fantôme ou lutin portant une petite queue retroussée. De kaua, queue. (Voy. le Conservateur suisse, VIII, pag. 239.) (Ormonts.)

AUTAN, s. m. m. L’an passé, ante annum. — Antan, id.

AUTON, s. m. m. Automne. Veindra ver no sti l’auton, il viendra chez nous cet automne.

AUTOUNNA, v. Se dit d’un temps d’automne, humide, nébuleux. /22/

AUTOUNNETTA, s. f. Euphraise, plante qui ne fleurit que vers l’automne, Euphrasia officinalis. (Aigle.)

AUTRE, adv. Plus loin, outre. L. ultra. L’e autre lé, il est là-bas.

AUTRICHA, s. f. Impératoire, plante ombellifère. Imperatoria Ostruthium. (Alpes.)

AUTRO, A; ATRO, A; ITRO, A, adj. Autre. Lé z’autre viadzo, les autres fois, jadis, au temps passé.

AUTRO, pron. Un des noms du diable. C’est un reste du manichéisme, ou de la doctrine des deux principes: le bon c’est l’un, le mauvais c’est l’autre.

AUVRA, AUHRA, s. f. Filasse de chanvre. Filassa, felassa, et plus ordinairement ritta, reta, id.

AUVRA, AUVRI, v. Voy. aouvra.

AVAI, v. auxil. avoir. Il est très irrégulier. Ain-no? avons-nous? no z’ein ain, nous en avons, et par abréviation, n’ein’ain.

AVAIGHI, v. Accoutumer. (Bas -Valais.)

AVALA, AHIE, adj. Déboutonné, qui est à bas. De aval, en bas.

AVALANTZCHE, AVALANTZE, s. f. Lavange, avalanche. (Alpes.)

AVAN, s. m. Osier, Salix vitellina; taon, tabanus. Dans ce dernier sens on dit généralement tavan.

AVAN, AUVENT, s. m. Auvent, échoppe, boutique qui avance sur la rue, défendue par les évêques de Lausanne.

AVANI, AVENI, v. S’éventer, perdre sa force; se dit d’un liquide. L. vanus. (Pays-d’Enhaut.)

AVE, s. f. Voy. aigue.

AVEGNI, v. Venir, arriver, advenir.

AVEGNIEN, TA, adj. Avenant, agréable. Se dit d’un terrain en pente douce. L. adveniens. (Fribourg.)

AVEINA, s. f. Avoine, Avena sativa.

AVEINTA, AVINI, v. Aveindre, atteindre, prendre ce qui est d’un abord difficile.

AVELLHE, AVELLIE, s. f. Abeille; de là avellhon, aiguillon. Voy. auhllon. /23/

AVENAIRE, ADVENAIRE, s. m. Etranger, non bourgeois de la commune qu’il habite. L. advena.

AVENIRO, A, s. m. Enfant maigre, polisson.

AVENTRO, s. m. Polisson, mauvais sujet. (Val d’Illiez.) Voy. avoultro.

AVERON, s. m. La folle avoine, Avena fatua. (Jura.)

AVERON, EINVERON, adv. Environ.

AVESA, v. Aviser, réfléchir, prendre des mesures, regarder. molavesa, ahie, malavisé; bein avesa, bien avisé. (Aigle.)

AVÔ, adv. En bas, en dessous. Lé-d’avô, là-bas; Le niole vignan d’avô, les nuées viennent d’en bas; lo contravô, le côté d’en bas.

AVO, s. m. Oncle. L. avus.

A VO, loc. A vous, salutation laconique de grands chemins, signifiant: je suis à vous. A te, à toi.

AVOGHI, v. Rendre pointu. (Bas-Valais.)

AVOIRI, v. Contredire habituellement. (Val d’Illiez.)

AVOIRON, s. m. Condradicteur perpétuel. (Val d’Illiez.)

AVOTHENA, v. Faire endêver quelqu’un par ses railleries, le pousser à bout. (Val d’Illiez.)

AVOUAI, AVOUÉ, AVOUI, prép. Avec.

AVOUAIRI, v. Faire des efforts pour vomir.

AVOULTRO, AVOUTRO, AOUTRO, VAULTRO, AVENTRO (Cette dernière forme au Val d’Illiez), s. m. Bâtard, adultérin, paillard, homme cynique et déhonté. — C’est une des injures les plus graves. Le coutumier de Moudon, en 1359, celui de Nyon, en 1387, défendent, sous peine d’une forte amende, de traiter quelqu’un d’avoultro. L. adulter.

AVOUTRO, s. m. Pommier sauvage, sauvageon, Pirus Malus; même étymologie.

AVRETHI, AVREHLLI, v. Abriter, mettre à couvert. (Jura.)

AVRI, s. m. Abri, le mois d’avril.

AVU, adv. Extrêmement, fort, très. Avu, adj. voyant, visionnaire. (Fribourg.)

AYER, s. m. Erable, Acer Pseudo-Platanus; platane. (Bex.) /24/

AZ, AS, s. m. Recoin solitaire. (Gruyère.)

AZERA, ASSERETTA, SERETTA, s. f. Lierre terrestre, Glechoma hederacea.

AZI, AISI, ÉZI, s. m. Présure, l’acide dont on se sert pour faire cailler le lait dans la chaudière. L. acidus. On dit aussi cô, ko. (Alpes.)


 

B

 

BÂBAN, s. m. Homme simple, pesant, un niais, un nigaud, un dadais. C. bab, stupide, imbécile. (Vaud.)

BABANA, BAMBANA, v. Baguenauder, nigauder, lanterner.

BABEUTA, s. f. Scarabée stercoraire, bousier, escarbot. (Entremont.)

BABO, BOBO, s. m. Un mal quelconque, terme enfantin.

BÂCHE, s. f. Mauvais foin de marécage; grand panier à charbon. C. bach, creux; terrain bas, enfoncé, humide. (Jura.)

BADAIR, RA, adj. Désœuvré, qui n’a rien à faire, qui a la bouche béante. C. bad, sot, stupide. (Fribourg.)

BADIGOUAINCE, s. f. pl. Lèvres, babines. (Vaud.)

BADOU, DA, adj. Simple, niais, nigaud. C. bad, stupide. (Moudon.)

BAGNA, s. f. Vache de petite taille, qui vient originairement du Val de Bagnes. Voy. allaite-bagna.

BÂGNE, BAIGNE, s. f. Bain, la saison de se baigner, le lieu du bain.

BÂGNI (sè), Se baigner.

BAGNIOLET, s. m. Baquet à tenir le lait, lequel offre une grande surface, mais est peu profond. C. bann, creux, vase. — Ce mot signifie aussi un baquet à laver la vaisselle. (N. de l’édit.)

BAGNIOLETTA, s. f. Vase plus grand que le précédent.

BAGUA, BAGGA, s. f. Bague, laie, truie. — Bake, id. .

BAGUETTA, s. f. Iris de Germanie, Iris germanica. — Boketta, id. /25/

BÂHIE, s. f. Nom de deux torrents, la Baie de Clarens et la Baie de Montreux.

BAI, s. m. Nom générique de quelques ruisseaux.

BAIBAINA, s. f. Courge, citrouille. (Vully.) — Barbaina, id.

BAICHOT, s. m. Petit garçon. C. bichan, petit. (Jura.)

BAICHOTTA, BAICHETTA, s. f. Petite fille. (Jura.)

BAILLI, BADHI, v. Donner, frapper; bailler, en vieux français. Me baillo au diabllo, je me donne au diable. Jurement fort usité.

BAINA, BÉNA, v. Sommeiller; amollir des légumes dans l’eau, les baigner.

BAINNA, s. m. Langueur, malaise; mouvement subit de colère chez une vache; bassin ou flaque d’eau stagnante. (Alpes.)

BAIRDA, s. f. Caisse à transporter le fumier placée sur un traîneau. (Pays-d’Enhaut.

BAIRE, v. Boire. Bai, bois; bairi prau, je boirai bien. — Baire lo cor se dit du repas des funérailles appelé plus communément chatamot. Par arrêt de 1616, le Conseil de Neuchàtel défendit ce banquet funèbre, à la fin duquel on buvait à la santé du défunt. (Neuchâtel.)

BAIRFOU, s. m. Sorte de filet pour la pêche. (Léman.)

BAIRLELAI, RA, adj. Etourdi, brouillon. (Entremont.)

BAISTA, s. f. Fille grande et vigoureuse, hommasse. (Jura.)

BAKE, s. f. Voy. bagua.

BAKON, v. m. Lard. C. baccwn. — Le vieux français écrit bacon. (N. de l’édit.)

BAKOUNNA, v. Enlever la superficie du terrain pour le fertiliser.

BALAINA, s. f. Ancien nom du silure du lac de Morat, Silurus Glanis, plus connu sous le nom de salut.

BALANDRAI, s. m. Balustrade, garde-fou. (Coppet.) A Genève, balandrin.

BALANDRON, s. m. Conducteur des chevaux de bât dans les montagnes. De deux mots grecs, βἀλλω et ἁυὴρ homme. Si cette étymologie est vraie, balandron serait un homme qui pousse devant lui des bêtes de somme. (Alpes.) /26/

BALLA, adj. On dit à une petite fille: Fâ la balla, fais la révérence. — Voy. .

BALLALARMO, s. m. Jeune homme bruyant, tapageur, coureur de nuit. (Vaud.)

BALLAMAN, adv. Doucement, sans bruit, sur la pointe des pieds. V. Fr. Bellement. — Banamein, id.

BÂLLHON, BÂILLON, s. m. Bâillement.

BAMBANNÂ, v. Scier de long, du haut en bas; baguenauder, lanterner, muser, fainéanter. (Alpes.)

BAMBANNA, s. f. Grande scie pour scier de long; le bras qui communique le mouvement au soufflet des grandes forges. (Jura.)

BAMBELLA, s. f. Véron, Cyprinus Phoxinus; poisson peu estimé du Léman.

BAMBELLHI, v. Brandiller.

BAMBELLHON, s. m. Chiffon qui brandille.

BAMBOTZI, v. Faire des excès de vin, courir les cabarets. (Vaud.)

BAMBOTZIAU, s. m. Homme qui boit souvent et beaucoup, coureur de cabarets. (Vaud.)

BAN, s. m. Proclamation de l’autorité à cri public, sous commination d’amende. Ce mot est français. Bou à ban, bois où l’on ne peut couper sous peine d’amende.

BANDER, v. Bander un glaive, faire une prière sur un glaive pour qu’il ne se rompe pas; pratique superstitieuse défendue en 1640 par les ordonnances consistoriales.

BANDERET, s. m. Banneret, celui qui porte la bandière ou bannière; magistrat civil qui, jusqu’à la révolution de 1798, présidait le conseil des villes municipales du Pays de Vaud. Ce magistrat, à la fois militaire et civil, s’appelait bandelier dans la prévôté de Moutiers-Grandval.

BANDERETTA, s. f. Girouette aux armes de la seigneurie, élevée sur un poteau dans les places publiques, avec défense de la faire tourner à coups de pierres. A ce même poteau était souvent attaché le carcan. Faire la banderetta ou le banderet, c’est /27/ se tenir sur la têle les pieds en haut. Ce tour de force s’appelle aussi pièce droite. (Pays-d’Enhaut.)

BANDHOLLI, v. Baguenauder, muser, aller çà et là sans rien faire, flâner. (Montreux.)

BANO, NA, adj. Aveugle, mendiant; banni, mis au ban. (Evêché de Bâle.)

BANNA, BENNA, s. f. Ruche d’abeille; panier couvert, coffre, voiture en osier. C’est dans ce dernier sens qu’il est employé par Caton. (De re rustica.) (Vaud.)

BANNIRA, v. Publier un ban, une défense à cri public. (Plaid général de Lausanne.)

BANTHENA, s. f.; BANTHEUN, s. m. Bassine, pot de métal à anses pour la cuisson. (Alpes.)

BANTSE, BEINTSCHE, s. f. Etude de notaire, secrétairerie. (Vaud.) — Banche, dans le français populaire de Genève, id.

BANTZET, s. m.; BANTZETTA, s. f. Bancelle, petit banc.

BAO, BAVO, s. m. Espèce de prune dont le noyau ne se détache pas. (Pays-d’Enhaut.)

BARAGNA, s. m. Garde-fou, balustre, balustrade, rampe d’appui dans un escalier. — C. barr, barre, barreau.

BARAT, s. f. Fraude, dol, félonie, tromperie. Les notaires ont employé dans leurs actes la locution sans fraude ni barat. — C. barat, même signification.

BARATÂ, BARLATTÂ, v. Duper, tromper, mener par le nez. — Maratta, id.

BARATTA, s. f. Vaisseau en forme de petit tonneau oblong pour faire le beurre, baratte; petit baril, barillet. — Voy. borataire, borkanna.

BARATTEI, RA; BARLATTEI, RA, adj. Brocanteur, petit marchand ambulant, trompeur, étourdi. (Alpes.)

BARBA, s. f. Barbe, moisissure; barba de fontanna, conferve qui croît dans les tuyaux de fontaine et finit par les obstruer.

BARBAINA, s. f. Citrouille, courge. (Vully.) — Barrebaina, id. /28/

BARBETTA, s. f. Pièce d’étoffe ou de toile que les femmes en deuil portent sur la poitrine. (Val de Bagnes.)

BARBOT, s. m. Rave. (La Côte.)

BARBOTTA, s. f. Lotte, poisson, Gobius Lotta. Motaila est plus usité.

BARBOTTÂ, BORBOTTÂ, BERBOTTÂ, v. Barboter, murmurer, articuler mal en parlant, bredouiller, bouillonner, cuire à gros bouillons.

BARBOTTANNA, adj. fém. Ce mot se joint toujours à aigue, igue, eau. Igue barbottanna est le nom de plusieurs sources qu’on voit sourdre en bouillonnant. (Vaud.)

BARBUVA, BARBUA, s. f. Provin avec sa racine, marcotte; barbue, dans le français du canton de Vaud.

BARDÉ, BARDHI, s. f. Bardeau, petit ais pour couvrir le toit des bâtiments des Alpes. — Voy. assethe.

BARDELA, BARDHOLLA, BARDOFFLA, EINBARDOFFLA, v. Salir, se dit surtout du visage.

BARDELAU, AHIE, adj. Qui a le visage sale. (Val d’Illiez.)

BARET, BERRET, s. m. Bonnet, calotte, toque, béret.

BARETTA, s. f. Coiffe de femme attachée sous le menton.

BARGUEGNI, v. Hésiter, être lent dans son travail, barguigner. En basque, bargaigna signifie hésiter, chicaner, disputer.

BARIHLLA, s. f. Petit baril.

BARIHLLETTA, s. f. Barillet, petit baril, sorte de gourde.

BARJAKA, BARDJAKA, s. f. Femme babillarde, indiscrète.

BARJAKKÂ, BARDJAKKÂ, v. Babiller à outrance et indiscrètement. (Lausanne.)

BARKA, s. f. Barque mâtée et pontée, à voiles. (Lacs.)

BARKETTA, s. f. Petite barque, bateau. — Un montagnard de Bullet, village à deux lieues au-dessus d’Yverdon, étant entré dans un bateau et se rendant importun, le patron le fit descendre; alors, se campant fièrement sur le rivage, le paysan lui cria: Vein lei pi ein Bullet avoué la beugre de barquetta, on te trovera preu; Viens-y seulement à Bullet avec ton b… de bateau, on te trouvera bien. /29/

BARLATTEI, RA, adj. Voy. barattei.

BARMA, BAUMA, BOMA, s. f. Caverne, grotte naturelle dans les rochers. — On trouve ce mot en ce sens dans la vie des saints Romain et Lupicin, fondateurs de l’abbaye de Romainmôtiers. Le nom de Baulmes, au canton de Vaud, et de Balm, au canton de Berne, vient peut-être des cavernes voisines. La plus grande des cavernes de la vallée du lac de Joux s’appelle la Grand’baume.

BARMETTA, s. f. Petite caverne; diminutif du précédent.

BARRA, s. f. Barre, raie; saisie-arrêt, main-mise d’un créancier sur le bien d’un débiteur.

BARRÂ, v. Barrer, arrêter, fermer un passage; opérer saisie-arrêt, faire main-mise par voies juridiques; rayer, biffer un parchemin, un acte, un contrat.

BARRÂ, BARRÉ, s. m. Grosse étoffe de laine, rayée de diverses couleurs. (Vaud.)

BARRADJO, s. m. Contribution exigée par les garçons, d’un étranger qui épouse une fille de leur commune. (C. de Fribourg.)

BARRAGNA, s. f. Scie. (Bagnes.)

BARRAT, BARRO, s. m. Grand baril allongé pour transporter le vin à dos de cheval, dans les montagnes. Chaque cheval en porte trois. C. barras, tonneau. (Alpes.)

BARREBAINA, s. f. Voy. barbaina.

BARRILLON, s. m. Oreille d’ours, Primula Auricula, auricule des Alpes. (Alpes.)

BARROTA, s. f. Brouette. C. barotum, tombereau.

BASKELLHI, BASKENOLLHI, v. Faire un bâtard.

BASKELLHON, s. m. Petit bâtard; c’est aussi un terme d’amitié. (Jorat.)

BASKETTA, s. f. Bâtarde.

BASKO, BASKA, adj. Bâtard, bâtarde. — Basque, dans le français populaire de Lausanne, est une injure fort usitée parmi les gamins. (N. de l’éd.)

BASSENET, s. m. Renoncule vénéneuse, Ranunculus Thora. (Alpes.) /30/

BASSET, TA, adj. Court, de petite taille, bas sur jambes.

BASTA, v. Céder à un raisonnement ou à la force, s’arrêter, céder. (Vaud.)

BASTE, adv. Cela suffit, eh bien! soit. C. basta, suffire.

BASTOUBA, s. f. Ventouse. All. badestube, étuve.

BASTOUBÂ, v. Ventouser. Le paysan se fait encore ventouser dans une étuve. (Fribourg.)

BASTOUBARE, s. m. La personne qui applique les ventouses.

BATAKLLAN, s. m. collect. Toute la troupe, toute la bande, tout le reste; le train, la suite d’un grand seigneur, d’un chef. (Vaud.)

BATHIA, s. f. Digue contre les torrents, les eaux.

BATHOTRA, v. Salir, noircir ce que l’on touche, patrouiller. (Val d’Illiez.)

BÂTION, s. m. Lourdaud, homme pesant, borné, parlant mal, qui a la langue épaisse. (Lausanne.)

BATO, s. m. Battant d’une cloche; grand causeur, babillard ennuyeux. (Alpes.)

BÂTON, s. m. Bâton, canne, arme.

BÂTON-BORNU, s. m. Mousquet, fusil; c’est l’ancien nom de cette arme. Mot à mot: bâton creux. Bornu, adj. creux. Voy. petairou.

BATTECOUER, s. m. Herbe à éternuer, achillée sternutatoire, Achillea ptarmica. (Aigle.)

BATTÊMO, s. m. Batterie, rixe sanglante qui arrive parfois après les repas de noces, de baptême. (Lutry.)

BATTERAN, s. m. Gros marteau pour briser les pierres.

BATTHO, s. m. Faux narcisse ou fleur de Pâques. Narcissus Pseudo-Narcissus. (Orbe.)

BATTHOLLA, BATOHLLIA, s. f. Causeuse, babillarde, commère,

BATTHOLLI, v. Causer à tort et à travers, babiller à outrance. En basque, batouilla signifie parler mal, bredouiller.

BATTI, s. m. Petit bateau, moins usité que naviot.

BATTIA, s. f. Babeurre, lait de beurre. — Battuva, id.

BATTIAU, s. m. Battoir, machine où, au moyen d’une meule que /31/ l’eau fait mouvoir, on lisse le chanvre, on écrase les grumeaux de noix pour faire l’huile. Rebatta a un sens analogue.

BATTIORA, v. Briser les tiges du chanvre, du lin, pour en tirer la filasse.

BATTIORET, s. m. Broye, instrument pour briser les tiges du chanvre.

BATTIOU, s. m. Palette de bois pour battre le linge mouillé.

BATTUVA, s. f. Voy. battu.

BATZ, s. m. Monnaie de billon qui valait dix rappes. — Deux demi-batz valaient un batz.

BATZI, BATSCHI, v. Baptiser.

BATZI, s. m. Repas ou fête de baptême.

BAU, BUO, s. m. Bœuf; c’est plus spécialement le taureau du troupeau.
Bau de marais, butor, Ardea stellaris. (Villeneuve.)
Bau d’Arnex, scarabée aquatique. — On dit qu’anciennement on fit une réquisition de bœufs aux habitants du village d’Arnex, près d’Orbe, et qu’ils menèrent le réquisitionnaire au bord d’un étang, et que lui montrant cet insecte nageant sur l’eau, ils lui dirent: Prendè pi, n’ein’ain pas d’autro; prenez seulement, nous n’en avons pas d’autres.
Revire-bau, arrête-bœuf, bugrane épineuse, Ononis spinosa. (Vaud.)

BAUDSCHE, s. f. pl. Boules à jouer.

BAUDSCHI, v. Chasser avec sa boule celle de son adversaire et rester à sa place. En français, débuter.

BAUFAIHI, v. Grasseyer, prononcer mal certaines lettres. (Jura.)

BAUGRAMEIN, adv. Revient à fort, très, beaucoup. Voy. baugro.

BAUGRO, adj. Bougre, bougresse. — Ce mot ne se prend point en mauvaise part, tant s’en faut: dire à quelqu’un, en lui frappant sur l’épaule, T’i on bon baugro, est un compliment d’amitié du meilleur ton, très usité dans les foires et marchés. (Vaud, Fribourg.) On dit beugre dans le Jura.

BAURO, s. m. Entassement de plusieurs choses en désordre. (Alpes.) /32/

BAUSSAN, s. m. Cheval lourd et massif. (Vaud.)

BAUTSO, A, adj. Poussif, se dit de l’homme et du cheval. — Butscho, id. (Bas-Valais.)

BAUZA, s. f. Fiente de vache, de cheval, bouse. — Beuza, id.

BÂVA, s. f. Bave, salive.

BAVÂ, v. Baver.

BAVARON, BAVERON.s. m. Bavette, petit tablier d’enfant qui s’attache au cou. (Vaud.)

BAVETTA, BAVERETTA, s. f. Bavette d’un tablier de femme.

BAVOLLHI, v. Trinquer, buvotter. (Bas-Valais.)

BAY, s. m. Poêle, salle, chambre où est le poêle, chambre commune, où la famille se réunit. (Fribourg.)

BAZAN, s. m. Sorte de petit traîneau non ferré dont les enfants se servent pour glisser sur les pentes couvertes de neige. (Montreux.)

BAZELICO, s. m. Basilic, Ocymum Basilicum; plante labiée fréquemment cultivée pour son parfum.

BAZOTTA, v. Balancer, chanceler, hésiter, barguigner. (Vaud.)

BE. Abréviation de bein (bien), avec un n devant les voyelles pour éviter les hiatus; ainsi, ben’aiso, bien aise; ben’irau, bien-heureux.

BÉ, BI, BIAU, adj. BALLA, f. s. BALLE, f. pl. Beau, belle. Biaufrare, beau-frère; biau-fe, beau-fils; balla-chira, balla-chéra, belle-sœur.

BÉ, BI, adv. Clair. Ne véio pas bè, je ne vois pas clair, je n’y vois pas; veio mô bé, j’ai la vue basse. Farai bi veire, il ferait beau voir.

BÈ, s. m. Pointe de montagne, sommet, bout, bec.
Bè-d’osi, s. m. Bec d’oiseau; linaire commune, Linaria vulgaris, plante antirrhinée. Voy. becca.

BECHAULA, s. f. Voy. bessaula.

BEDA, BÉDA, v. Manquer un coup, faire l’école buissonnière, manquer une partie de plaisir. En basque, beda signifie empêchement, prohibition. (Vaud.)

BEDAN, DA, adj. Lourdaud, butor, niais, homme gauche. C. bad, sot, stupide. (Vevey.) /33/

BEDANDE, s. m. Ecorcheur, équarrisseur, celui qui écorche et met en terre les cadavres des bêtes de somme. Bedd, dans d’anciens glossaires, signifie fosse, sépulcre. (Montreux.)

BEDET, s. m. Billet, cédule sous seing privé. (Château-d’Œx.)

BEDET, BEGUET, TA. Nom d’amitié pour amener à soi les chevreaux, les agneaux. (Alpes.)

BEDJERRO, s. m. Imbécile, nigaud, niais. C. bed, bad, stupide, hébêté. (Lavaux.)

BEDJON, s. m. Benjoin, térébenthine; résine, poix tirée du sapin. — Pedjon, id. (Jura.)

BEDO, A, adj. Pensif, rêveur; lâche au travail; tempéré quand il s’agit du temps, tepidus.

BEDON, s. m. Ventre; terme d’enfant. Lo bedon mè fa mô, le ventre me fait mal.

BEDOUMA, s. f. Femme ou fille simple, bornée, maladroite, paresseuse. (Vaud.) Les Bedoumas sont une peuplade qui habite les îles du lac Tchad, dans le Bornou.

BEDZU, s. m. Voy. beju.

BEFFA, BUFFA, s. f. Coup, soufflet, moquerie, quolibet. C. buff, soufflet.

BEGGO, s. m. Canard (La Côte.)

BÈGNE, v. au présent du subj. Diu tè bègne! Dieu te bénisse!

BÉGUINA, s. f. Coiffe de toile sans dentelle, coiffe de nuit pour les paysannes. (La Côte.)

BEH! interj. Fi! pouah! On la redouble en montrant à un petit enfant une ordure qu’il ne doit pas toucher.

BEHLLI, BÉTHI, v. Diguer, construire une digue contre un torrent. (Alpes.)

BEIN, s. m. Domaine, toutes les possessions rurales d’un propriétaire. L’a on gro bein sein dévalle, il a un grand domaine sans dettes. Bein de Diu, bien de Dieu, la nourriture en général.

BEIN, adv. Bien, beaucoup. Prov. Kan l’è bein, l’è prau, quand c’est bien, c’est assez.

BEINDA, s. f. Bande, troupe de gens, ruche d’abeilles. Voy. benna. /34/

BEINDÀ (sè), v. S’enrôler pour les services militaires défendus. (Vaud.)

BEINKONK, adv. Beaucoup. (Val d’Anniviers.)

BEINVEGNIENT, TA, adj. Qui vient, qui croît, qui prospère bien.

BEJA, BEJI, BAISI, v. Baiser, embrasser.

BEJU, BEZU, BEDZU, BESUTCHET, s. m. Mouette rieuse, Larus ridibundus, oiseau du Léman.

BÉKASSA, s. f. Bécasse, oiseau. Se dit aussi d’une personne maladroite, bornée, sans intelligence; dans ce dernier sens, il est synonyme de bestiasse.

BEKEIRGNA, s. f. Chassie. Pekergna, id.

BEKEIRGNIAU, SA, adj. Chassieux. Pekergniau, id.

BEKETTA, BAKETTA, BOKETTA, s. f. Blé sarrasin, blé noir, Polygonum Fagopyrum. (Morges, La Côte.) Voy. blla.

BEKETTA, .s. f. Pied d’alouette, Delphinium Consolida, plante renonculacée. (Orbe.)

BEKKA, s. f. Pointe de quelque corps, pic de montagne, rocher pointu. Voy. .

BEKOUE, TA, adj. Se dit d’un enfant au berceau qui s’écorche, dont le derrière s’enflamme.

BEKOUMO, BISCÔMO, s. m. Pain d’épice, gâteau au miel.

BÊLA, v. Bêler, crier comme la brebis.

BÉLITRA, v. Mendier, gueuser. (Genève.)

BÉLITRO, s. m. Gueux, mendiant, bélître. (Genève.)

BÉLON, OUNNA, adj. Irrégulier dans sa forme, chancelant sur sa base. (Vaud.)

BELORDA, s. f. Maladie des vaches provenant d’un ver dans la tête. (Pays-d’Enhaut.)

BÉLOSSA, BOLASSA, s. f. Prune sauvage, prunelle.

BÉLOSSI, BOLOSSI, s. m. Prunelier, Prunus spinosa. C. poloss, bélost.

BÉLUAR, s. m. Boulevard, terrasse, bastion. (Fribourg.) /35/

BELUARDA, s. f. Souci des jardins, Calendula officinalis, ou grande marguerite.

BELUGAN, BELOUGAN, BELOUKAN, PELOUGAN, s. m. Matrice, pudenda mulieris. C’est un terme de matrone. L. spelunca. (Echallens.)

BEN’AISO, A; BEN’AISE, A, adj. Bien aise. Bein ben’aise, très content, très satisfait, très réjoui. (Vaud.) Voy. be.

BENAITA, s. f. Corbeille d’osier, ruche de paille tressée. Benate, panier, selon Ducange.

BENAITON, s. m. Corbillon, sébile; diminutif du précédent.

BENECHON, BENESSON, s. m. Bénédiction, fête du patron de la paroisse. (Fribourg.)

BENÊTA, s. f. Nom d’une somme de douze pains de sel. (Fribourg, 1400.) Voy. salagnon.

BENINSEINDEI, s. m. Littéralement: béni soit Dieu! L’è dau beninteindei, dit-on d’un bien imprévu, d’un héritage, d’un legs, d’une restitution, d’un cadeau, c’est-à-dire qu’il faut en remercier Dieu. (Lausanne.) — L’auteur a écrit beninseindei et beninseindai.

BEN’IRAU, SA, adj. Bienheureux. Voy be.

BENNA, s. f. Ruche d’abeilles.

BENNAITA, s. f. Maladie que la colère donne au bétail, notamment aux moutons. (Alpes.)

BENOIST, TA, adj. Bénit, bénite. (V. style.)

BÉRA, s. f. La grande astrance, Astrantia major, plante ombellifère commune dans les Alpes et le Jura.

BÉRAR, s. m. Mesure de lait d’environ quatre pots. On dit qu’une vache donne tant de bérar. On calcule par bérar la quote-part des produits d’une montagne qui revient à ceux qui y ont mis une ou plusieurs vaches pendant la saison du pâturage. C. bera, couler. (Alpes.)

BERBOU, BARBOU, LA, adj. Véreux. Se dit d’un fruit.

BERBOUTZET, s. m. Salsifis des prés, Tragopogon pratense, vulgairement barbe-de-bouc (Vaud.) — Bernabou, id. (Bex.)

BERDGI, BERDZI, s. m. Berger de moutons, de chèvres.

BERDZERI, s. f. Troupeau de moutons. (Alpes.) /36/

BERHLLA, v. Planter des branches ou rameaux pour soutenir les plantes légumineuses, ramer les pois, les haricots.

BERHLLORA, s. f. Branche, rameau ou petite perche servant à ramer les haricots, les pois.

BERIO, s. m. Dent d’une fourche, d’une fourchette, fourchon. C. ber, pointe, broche. (Fribourg.)

BERLA, adj. Se dit d’un arbre qui a une bifurcation. (Alpes.)

BERLO, s. f. Bifurcation, l’une des deux branches qui se séparent. C. berr, jambe. (Fribourg.)

BERNABOU, s. m. Voy. berboutzet.

BERNADA, BARNADA, s. f. Vieille femme qui jette du grain sur l’épouse, comme un présage d’abondance, quand elle revient de l’église et qu’elle entre dans la maison du mari. Là, une autre femme lui présente les clefs des portes et armoires, emblème de son pouvoir dans l’économie domestique. Bar en hébreu et en celte signifie aliment, pain. (Vaud.)

BERNAKLLO, s. m. La cérémonie accomplie par la bernada. L’épusa a z’u on bi bernakllo, c’est-à-dire qu’on a jeté sur la tête de l’épouse beaucoup de céréales, de noix, de châtaignes. Dans ma première jeunesse j’ai vu plusieurs noces où cette cérémonie celtique était observée; elle subsiste encore dans divers villages. Quelquefois, c’est la mère du mari qui reçoit ainsi sa bru.

BERNAR, BERNADZO, s. m. Pelle à feu.

BERNEI, BARNEI, s. m. Une faux. (Entremont.)

BERNEUSA, BAIRNADA, s. f. Distribution de crême qui se fait à la mi-août à tous les pauvres qui se présentent sur certaines Alpes. C. bern, amas, monceau, abondance.

BEROU, s. m. Bélier, homme opiniâtre, têtu.

BEROUD, DA, adj. Demi-fou, timbré; terme injurieux. (Fribourg.)

BERRA, s. f. Calotte de cuir, bonnet; c’est le berret ou béret des Pyrénées. (Entremont.)

BERRET, s. m. Châlit, petit lit qui se roule sous le grand lit. (Bas-Valais.) /37/

BERRI, v. Faire du bruit, crier comme une bête sauvage. Le latin barrio, barrire, signifie crier comme un éléphant. (Val d’Illiez .)

BERROT, BARROT, s. m. Brouette. C. barrot, tombereau. — Barrota, id.

BERROTINA, s. f. Petit chariot tiré par un seul homme. (Montreux.)

BERTHO, A, adj. Fragile, qui se rompt aisément. (Alpes.)

BERTHOU, s. m. Fromage rôti au feu, étendu sur une tranche de pain. (Alpes.)

BERTZO, A, adj. Edenté, brèche-dent. (Vaud.)

BERULA, s. f. Brouette. (V. style.)

BESALLA, v. Crier comme la chèvre, bêler; mettre bas deux chevreaux à la fois. De bis, qu’on a longtemps prononcé bes. (Alpes.)

BESAUDGI, v. Faire toute sorte d’ouvrages de ménage.

BESAUDGIRA, s. f. Femme de journée qui fait un ménage, quelquefois deux ou trois; causeuse, babillarde. (Vaud.)

BESAULA, BESSOLA, BESSULA, s. f. Le ferra, Salmo Fera, poisson. — Fara, ferra, id. (Léman.)

BESILLHE, s. f. pl. Lunettes, besicles.

BESOGNA, BESOUGNA, s. f. Travail, occupation ordinaire, besogne.

BESOGNI, v. Travailler; faire un ouvrage, une besogne quelconque. (Vallée de Joux.)

BESSAT, s. m. m. Voy. bissat.

BESSAULA, BECHAULA, BRESSAULA, s. f. Petite fille. Héb. bethula, id. (Fribourg.)

BESSI, s. m. Bifurcation du corps humain. L. bis.

BESSON, s. m. BESSOUNNA, s. f. Jumeau, jumelle. L. bis.

BESSORNA, s. m. Chevreau, jeune bouc. (Fribourg.) Voy. bétorne.

BESSOUNNA, v. Accoucher de deux jumeaux.

BESSOUNNET, s. m. BESSOUNNETTA, s. f. Petit jumeau, petite jumelle. /38/

BESTIASSE, s. f. Terme injurieux, personne stupide. Kaise-tè, bestiasse; tais-toi, bestiasse.

BÈTAI, s. m. Bourbier, fange, boue provenant du bétail autour des chalets (Alpes.)

BETANA, v. Dire ou faire dire des bêtises.

BETANNA, s. f. Gros gant de laine dont le pouce seul est séparé. (Pays-d’Enhaut.)

BÉTAR, s. m. Idiot, homme borné, bête, un bêta. Basque, betarra, lent, tardif. (Lausanne.)

BETASSU, s. m. Morceau de bœuf bouilli. (Fribourg.)

BETATSCHE, BETASCHE, s. m. Besace, bissac.

BETAU, SA, adj. Percé de trop grands trous; se dit spécialement du fromage. (Gruyère.)

BÉTÉ, s. m. Ouverture, trou; yeux du fromage. (Gruyère.)

BETÊCU, BATACU, s. m. Culbute, sens-dessus-dessous. (Vaud.)

BETENDEI, s. m. Plancher supérieur d’une grange.

BETHI, v. Bâiller, sommeiller. (Alpes.) — Baina, id.

BÉTHI, v. Diguer. Voy. behlli.

BETORNA, v. Bistourner, châtrer les animaux.

BETORNE, s. m. Bouc châtré. (Fribourg.) Voy. bessorna.

BETOUEIR, SA, adj. Tordu, mal fait.

BETSE, s. f. Espèce de traîneau. (Alpes.)

BETSET, s. m. Petit brochet, Esox Lucius. (Genève.)

BETSET, s. m. Coup reçu au bout du pied en heurtant un corps

dur. Bet, bout. (Montreux.)

BETSET, s. m. Trou fait à la glace, chute dans ce trou. — Béchet, id. (Genève.) Prendre un béchet, dans le français populaire de Genève, c’est prendre un bain partiel involontaire en marchant sur la glace trop faible pour porter.

BETTON, s. m. Le premier lait, très gras, d’une vache qui a mis bas. B. B. beth, bethéa, gras, abondant. (Vaud.)

BETZE, s. f. Chevreuil. Du français biche. (Bas-Valais.) /39/

BETZEKO, s. m. Petit fromage fait de crême et de lait caillé. (Ormonts.)

BETZET, BICHET, s. m. Mesure de grain de deux quarterons. (Vaud.)

BÉTZEVET, BÉTSCHEVET (à), loc. adv. A deux chevets, l’un à la tête et l’autre aux pieds. , bis.

BETZOLET, BICHOLET, s. m. Gobelet. (Fribourg.)

BEUGNA, BEUNA, s. f.; BOUGNO, BIOUGNO, s. m. Glacier, dans plusieurs vallées du Bas-Valais.

BEUGRE, s. m. Voy. baugro.

BEUNE, s. f. pl. Sources, fontaines, écoulements d’eau. (Jura bernois.)

BEUREHLLI, v. Crier comme le bouc qui fait la cour à une chèvre en chaleur. (Val d’Illiez.)

BEUVAHI, v. Traîner du bois avec une bête de somme. L. bove vehere. (Bas-Valais.)

BEUZA, s. f. Voy. bauza.

BEVIAU, s. m. Buveur, ivrogne, biberon. (Aigle.)

BEZOLA, s. f. Lavaret, Salmo Lavaretus, poisson lacustre.

BEZOLET, s. m. Mouette du Léman, Larus ridibundus.— Besutchet, beju, bezu, bedzu, id.

BHAGE, BÂGE, s. m. Mélange d’orge, d’avoine et de vesce, dont on fait un pain grossier. (Evêché de Bâle.)

BIA, BIHA. Cri particulier pour appeler les brebis.

BIAINA, s. f. Fantaisie, lubie passagère. — Brelaire, brelingua, id. (Vaud.)

BIARD, s. m. collect. Troupeau de vaches, chèvres ou brebis. (Val d’Illiez.)

BIBELOT, s. m. Jouet d’enfant qui ressemble au bilboquet.

BIBERON, s. m. Vase à goulot à l’usage des malades et des petits enfants. Ce mot est français.

BIBI, s. m. Jouets de petits enfants en général.

BIBLLASSE, adj. Filandreux; se dit des raves, des carottes. /40/

BICORNE. Nom que les enfants donnent à l’escargot. — Becoueine, id.

BIDA, BIDETTA, s. f. Jument de petite taille. C. bided, bidet.

BIÉ, BIED, s. m. Nom générique de plusieurs ruisseaux. C. Bied, canal. (Neuchâtel.)

BIHLLON, BEHLLON, s. m. Pièce ronde de sapin, destinée à être sciée en planches. C. bill, pill, tronc, souche d’arbre. (Vaud.)

BIKA, s. f. Trayon d’une chèvre, mentula. Bique est l’ancien nom de la chèvre. Voy. kikka.

BIMBALLE, s. f. pl. Planures, copeaux faits avec le rabot.

BIODA, BIOGA, s. f. Casaque, longue redingote. — Biode, id. (Jura.)

BIOLA, s. f. Bouleau, Betula alba; c’est l’arbre qui fournit les verges, lè biole. (Vaud.)

BIOLÂ, v. Fouetter avec les verges.

BIOLAHIE, s. f. L’action de fouetter.

BIOLETTA, s. f. Petite verge, baguette.

BIOLEY, s. m. BIOLEIRE, s. f. Lieu couvert de bouleaux. — Bioley est aussi le nom de deux villages du canton de Vaud.

BIOTHI, v. Epamprer la vigne pour la seconde fois, faire la seconde feuille. (Montreux.) Ce mot signifie aussi pincer. Voy. bllossi.

BIOTSA, s. f. Jeune fille satirique, moqueuse, curieuse. (Montreux.)

BIOTZE, s. f. pl. Bord d’une manche de chemise, morceau en forme de cœur mis à un soulier. En basque, biotsa signifie cœur. (Pays-d’Enhaut.)

BIOUGNO, s. m. Glacier des Alpes. Voy. beugna. (Valais.)

BIRON, s. m. Voy. bron.

BISA, s. f. Vent du nord; femme noire, hâve, hâlée.

BISÂ, v. Etre battu du vent du nord.

BISINGUE (de), adv. Tout de travers. (Genève et Vaud.)

BISKA, s. f. Course, départ précipité, dépit, colère. /41/

BISKÂ, v. S’évader, endêver, pester de dépit. En breton, buska signifie remuer. (Vaud.)

BISSAT, BESSAT, s. m. Bissac, besace.

BISSENORDEI! interj. Mot à mot: bénisse nous Dieu; Dieu nous bénisse! Dieu nous préserve. (Vaud.)

BISVERI, v. Tourner deux fois. Ce verbe est surtout relatif aux fèves, dont on prétend que les grains tournent deux fois (bis) dans la gousse avant d’être mûrs. (Montreux.)

BITHE, s. m. Trou à une porte, à un habit, à un linge. (Vald’Illiez.)

BITHETTA, s. f. Petite bête, bestiole.

BÎTHIE, BÎTA, s. f. Bête, animal; panaris.
Balla bîthie, s. f. Emeraudine, insecte. (Montreux.)
Bîtacrotze, bête à griffes; c’est un des noms du diable. (Echallens.)
Bîta-neire, bête noire, pour dire poliment cochon, porc.

BLACHETTA, s. f. Voy. blantzetta.

BLAGA, v. Injurier, tenir de mauvais propos sur le compte de quelqu’un, le vilipender.

BLAGUE, s. f. pl. Mauvais propos, sornettes, contes bleus, médisances. (Montreux.)

BLANTZETTA, BLACHETTA, s. f. Armoise champêtre, Artemisia campestris.

BLAVET, s. m. Bluet, principalement sa fleur, Centaurea Cyanus.

BLAVIN, s. m. Véron, Cyprinus Phoxinus, poisson. (Neuchâtel.) Filet du lac de Morat

BLEUGI, v. Voy. blleuzi.

BLINDE, s. f. pl. Santés portées dans un repas, toasts. Voy. brinde.

BLLA, s. m. Froment, blé.
Blla lombard ou gro blla, maïs (Vevey.)
Blla sarrasin ou blla nei, blé noir, Polygonum Fagopyrum. (La Côte.)

BLLADHI, s. m. Blatier, marchand de grain. (Moudon.)

BLLAMI, v. Voy. bllémi. /42/

BLLAN, BLLANTZE, adj. Blanc, blond.

BLLANTZAR, s. m. Fourbe, rusé, hypocrite; c’est la paroi blanchie de l’Evangile.

BLANTZEIHI, v. Commencer à blanchir par la neige. (Alpes.)

BLLANTZET, s. m. Petit blondin, nom d’amitié.

BLLANTZET, s. m. Un des noms de l’able ou ablette, Cyprinus Alburnus, poisson. (Léman.)

BLLANTZET, s. m. Vêtement de femme, en laine, de couleur rouge ou bleue, dont la jupe et le corset, sans manches, sont d’une même pièce. (Pays-d’Enhaut.)

BLLANTZETTA, s. f. Chèvrefeuille. Lonicera Xylosteum. (Vaud.)

BLLASSA, BLASSA, s. f. Maladie des vaches, provenant de colère ou de gonflement. All. blaehen, gonfler.

BLLÉMI, BLLAMI, v. Se faner, blémir.

BLLESSENEI, BLOSSONEI, s. f. Poirier sauvage, Pyrus communis.

BLLESSON, BLOSSON, s. m. Poire sauvage. C. blod, bleut, mol, flétri.

BLLET, TA, adj. Flasque, flétri, trop mol.

BLLETHA, s. f. Motte de fumier ou de plantes pourries. (Alpes.)

BLLETSCHI, v. Flétrir, amollir, rabattre. (Pays-d’Enhaut.)

BLLETTA, s. f. Bette, poirée.

BLLEUZI, BLEUGI (sè), v. Se plaindre amèrement. L. plangere. (Bas-Valais.)

BLLEVO, A, adj. De couleur pâle, blême, livide.

BLLO, s. m. Un peu, une pincée; marque de la morsure d’une puce. (Pays-d’Enhaut.)

BLLOSSI, BIOTHI, v. Pincer la peau, serrer avec une corde.

BLLOSSON, s. m. L’action de pincer la peau et la marque qui en reste. Voy. bllo.

BLLOTHZI, v. Oter le sommet des pousses de la vigne. B.B. blossein, amollir, attendrir. (Vignoble.) Voy. biothi.

BLLU, VA; BLIAU, BLLU, A, adj. Bleu.

BLOSSON, BLOSSONEI, s. m. Voy. bllessenei, bllesson. /43/

BÔ, BOT, s. m. Grenouille de la plus petite espèce. It. et C. botta, crapaud.

BOAI, s. m. Buis, Buxus sempervirens. Le celtique dit aussi boai. (La Sarraz.)

BOBET, s. m. Petit polisson, petit drôle; nigaud. (Genève.)

BOCHI, v. Battre, frapper, souffleter. C. boch, joue, soufflet. (Bas-Valais.)

BOË, BOUÉ, BOUI, s. m. pl. Boyaux. C. boëlen. V. Fr. boël.

BOËGHI, v. Boiser, mettre une boiserie.

BOËGNO, s. m. Oreille. B. B. bouar, sourd. (Entremont.)

BOËLA, BOAILA, s. f. Ventre, panse. — Boille, id. (Genève.)

BOGNI, BOUGNI, v. Insulter, braver, faire une contusion, bouder. (Fribourg.)

BOHIAR, DA, adj. Nom collectif des habitants des villages des montagnes d’Ollon. (Aigle.)

BOHLA, s. f. Voy. bolen.

BOHLLA, s. f. Boucle.

BOHLLÂ, v. Poindre, sortir de terre, boucler.

BOHLLO, ODA, adj. Bouclé, courbé, portant mal son bois; affamé. (Alpes.)

BOILLA, BOILLE, BOHLLA, s. f. Vase en bois pour porter le lait sur les reins. C. boil, ventre.

BOILLETTA, s. f. Diminutif du précédent; vase plus petit qui se porte à la main. (Bex.)

BOKAN, BOCKO, s. m. Bouc. Rai de bocko, rai à bocko, pimprenelle, plante ombellifère. Voy. rai. C. bokan, bouc — Le chevrier de Lignerolles (Jura) entra un dimanche dans l’église, au moment où le pasteur indiquait le psaume, et se mit à crier: Tsantâ, tsantâ pi gaillard; ora que le lau a midji voutron bocko, kou et que faru à tzevrelli noutre tsivre? c’est à dire: Chantez, chantez seulement de grand cœur; à présent que le loup a mangé votre bouc, qui est-ce qui fera chevroter nos chèvres?

BOKANNA, s. f. Espèce de grosse châtaigne entée. (Veytaux.)

BOKAR, s. m. Bravade, injure, brocard. (Fribourg.) /44/

BOKENET, s. m. Un petit morceau, une bribe; diminutif de bokon. Voy. bokounet.

BOKET, BEKET, s. m. Bouquet, les fleurs en général.

BOKETTA, s. f. Iris de Germanie, Iris germanica. (Jura.) Voy. baguetta.

BOKIER, v. Se cosser, se battre à coups de tête comme les boucs. (Evêché de Bâle.)

BOKON, s. m. Morceau, fragment, un peu, une bouchée. Bailli mè on bokon de tschair, donnez-moi un morceau de viande. C. boch, bouchée.

BOKOUNET, s. m. Diminutif du précédent. Voy. bokenet.

BOLA, s. f. Boule, loupe, ampoule, tumeur de forme ronde. C. bol, tumeur.

BOLASSA, s. f.; BOLASSI, s. m. Voy. belossa, belossi.

BOLEN, BOULEI, s. m. BOHLA, s. f. Amadou. L. boletus. C. boud, champignon. (Alpes.)

BOLIA, BOHLLA, s. f. Perche. Perca fluviatilis. (Léman.)

BOLON, s. m. Bourgeon. Se dit particulièrement des bourgeons de la vigne.

BOLONDJI, BOLONDZI, s. m.; BOLONDJIRA, BOLONDZIRA, s. f. Boulanger, boulangère.

BOMBARDA, s. f. Guimbarde, petit instrument de musique. C’était autrefois le nom d’une machine de guerre pour lancer des pierres. C. bom, bruit; bar, éclatant.

BOMBET, TA, adj. Homme ou femme massifs, courts, ronds de graisse, terme dérisoire. (Vaud.)

BONÂ, v. Faire gonfler, en le trempant dans l’eau, un vase de bois qui coule, pour en resserrer les douves; combuger.— Godji, godzi, id. (Alpes.)

BONDALLA, s. f. Bondelle, variété du Salmo Fera, poisson du Léman et du lac de Neuchâtel.

BONDALLET, s. m. Petit bouchon, diminutif de bondon.

BONDON, s. m. Mollet, gras de jambe; la bonde, le bondon d’un tonneau; un fausset ou fosset. C. bond, bouchon. /45/

BONDS, s. m. pl. Petits monticules de quelques pieds de haut, produits par une éruption de terre argileuse mêlée d’eau, lesquels, de temps en temps, apparaissent au pied du Jura. (Bière.)

BONET, s. m. Jalon, piquet pour marquer les bornes; petit garçon. (Alpes.)

BONFOND, s. m. Homme de plaisir, débauché. (Vevey.)

BON-LOHI, s. m. Angélique, Angelica sylvestris. Drogue composée de racines, de fleurs, de feuilles, d’herbages salutaires, pour le bétail malade. (Alpes.)

BONNA, v. Faire mûrir des fruits sur la paille, abonnir.

BONNAIRA, s. f. Lieu secret où les enfants cachent des fruits verts ou mal mûrs, pour les abonnir ou en dérober la connaissance. (Vaud.)

BONTABLLO, A, adj. Humain, compatissant, plein de bonté, d’un commerce doux et facile.

BOR, s. m. Village; plus spécialement le centre, où il y a le plus de maisons; les alentours du château, appelé jadis bourg.

BORATAIRA, BORRAIRA, s. f. Baratte à faire le beurre. (Jura.) Voy. borkanna, baratta.

BORATI, A, adj. Babillard, barbouillon. (Entremont.)

BORATSCHE, BORATSE, s. f. Bourrache, Borrago officinalis.

BORATSE, s. f. Grande fumée qui sort d’un four ardent. (Pays d’Enhaut.)

BORBA, s. f.; BORBI, s. m. Bourbier.

BORBOT, s. m. Onde d’un liquide en ébullition.

BORBOT, s. m. Rave. Brassica Rapa. Dans les guerres avec la Savoie, les Genevois appelaient le duc le rei dei borbot, le roi des raves. (La Côte.) Voy. barbot.

BORBOTTÂ, v. Cuire à gros bouillons, murmurer. Voy. barbottâ.

BORDA, s. f. Nom de plusieurs domaines et maisons de campagne. C. borde, métairie.

BORDE, s. f. pl. Réjouissances publiques des jeunes gens, surtout des militaires. C. bourd, farce, plaisanterie, bourde. (Neuchâtel.)

BORDJEI, BORDJÉSI. Voy. bordzai, bordzaisi.

BORDON, s. m. Bourdon de pèlerin, gros bâton; bourdon, insecte.

BORDZAI, SA, adj. Bourgeois d’une commune. — Bordjei, id. /46/

BORDZAISI, s. f. Bourgeoisie, droit de cité. — Bordjési, id.

BOREINDJO, A, adj. Mécontent, de mauvaise humeur. (Montreux.)

BOREINFLLO, A, adj. Qui a une enflure au visage, très enflé, boursouflé.

BOREINHLLO, s. m. Guichet par lequel on passe du foin dans les crèches, depuis l’étage supérieur d’une grange. (Alpes.)

BORETSI, v. Jeter une grande fumée. Voy. boratse.

BORGHATTA, BOURGATTA, s. f. Femme tracassière, qui furette partout. (Vaud.)

BORGHATTÂ, BOURGATTÂ, v. Tracasser, fureter, baguenauder, ravauder. (Vaud.)

BORKANNA, BOURKANNA, BREKAINA, s. f. Baratte à faire le beurre. (Jura.) — Borataira, borraira, id.

BORKIA, BORTIA, BOURTIA, BOURKIA, s. f. Gale, saleté, vilenie; chose de néant, objet de rebut, bagatelle; canaille. L’è de la bourkia, c’est de la canaille, cela ne vaut rien. Ce terme est une injure. En basque bort, bord, bâtard.

BORNA, BEUNA, s. f. Trou en terre, caverne, grotte. — Bauma, Barma, id. (Jura.)

BORNALA, v. Tailler en rigole une pièce de bois pour y faire passer de l’eau. (Alpes.)

BORNALET, s. m. Petit tuyau, petite fontaine.

BORNAN, s. m. Vent du sud-est sur le lac Léman.

BORNÉ, BORNI, BORNET, BOURNEAU, s. m. Fontaine, tuyau de fontaine. C. born, source, fontaine. (Vaud.)

BORNETTA, s. f. Extrémité du canal de la cheminée, soupirail d’un poêle, bouchon de ce soupirail.

BORNIKAN, BORNICLE, s. m. Myope, personne qui a la vue basse. Ce mot est injurieux.

BORNU, adj. Creux, percé en tuyau. Abro bornu, arbre creux. — Après la conquête du Pays de Vaud, en 1536, on arma le peuple jusqu’alors désarmé, et le premier nom du mousquet ou du fusil fut bâton bornu, bâton percé; ensuite petairou. Voy. bu. /47/

BOROTHA, BOROTSA, s. f. Cyprinus bipunctatus, en allemand spierling, poisson peu estimé du Léman.

BORRAIRA, s. f. Baratte. — Torture usitée dans le XVe siècle et qui faisait partie de la question des affres. (Genève.) Voy. borataira, borkanna.

BORRALEI, s. m. Ouvrier qui fait les harnais et les colliers des chevaux de paysan; bourrelier. C. bourell, bourre et collier de cheval. (Vaud.)

BORRÉ, s. m. Voy. borri, bourri.

BORREIN, BOURREIN, s. m. Assemblage de petits morceaux de bois très menus, pour le foyer, sciure de bois. C. borrete, faisceau de menu bois. (Vaud.)

BORRENA, v. Couver sous la cendre. — Bouronner, dans le français populaire vaudois. (N. de l’éd.)

BORRI, BORRÉ, s. m. Collier de cheval de trait, harnais de paysan.

BORRI, BORRON, BORRÉ, BOURRI, s. m. BOURRITA, s. f. Canard, oie. B. B. boureta, canard.

BORRIAU, s. m. Bourreau.

BORRIAUDA, v. Tourmenter, faire souffrir, maltraiter.

BORRO, s. m. Flocon de laine, brin de filasse grossière, nœud dans un fil.

BORRON, s. m. Rhume; lait battu, babeurre. (Val d’Illiez.)

BORRON, s. m. Voy. borri.

BORRON, s. m. Grosse vérole que les barbaresques appellent borozaïl. (Jura.)

BORSA, s. f. Bourse.

BORSEI, s. m. Boursier, trésorier. Celui qui gère les fonds et la bourse d’une ville, d’une commune, d’une confrérie.

BORSETTA, s. f. Petite bourse, diminutif de borsa, bourse.

BORSON, BOSSON, s. m. Gousset, poche de culotte où l’on tient sa bourse.

BORTHIAU, s. m. Serpent. En basque, burtzia signifie pointe, aiguillon. (Val d’Illiez.) /48/

BORTZAU, BRETSCHAU, s. m. Rideau de lit, de fenêtre. C. bourcha, couvrir. (Bas-Valais.)

BORTZE, s. f. Sapin rabougri aux branches écartées, en désordre. (Alpes.)

BOSKA, s. m. Habit d’homme à pans très courts, à petites basques. (Val d’Illiez.)

BOSKÉKE, s. f. Mésange en général. (Entremont.)

BOSSA, s. f. Grand tonneau. C. bos, vase, fond. — Bossia, id. (Charte de 1124.)

BOSSATON, s. m. Tonnelet, baril.

BOSSETTA, s. f. Tonneau pour mener le raisin foulé de la vigne au pressoir. (Lausanne.)

BOSSIA, s. f. Voy. bossa.

BOSSON, s. m. Buisson; petit sapin à branches étalées; gousset, poche.

BOSSOUNET, s. m. Petit buisson, buissonnet, diminutif de bosson. (Alpes.)

BOTA, BUSSA, v. Vomir. En basque, botuen signifie jeter dehors. (Pays-d’Enhaut.)

BOTASSON, s. m. Rabougri, se dit des enfants et des plantes.

BOTASSOUNA, BOTASSA, v. Végéter, demeurer rabougri. (Vaud.)

BOTHEI, BOTHI, s. m. Voiturin qui conduit des chevaux de bât, chargés de barriques (barrat) de vin, dans les montagnes inaccessibles aux chars. (Pays-d’Enhaut.)

BOTEIHI, v. Faire le métier de bothei.

BOTSCHE, s. f. pl. Les lèvres. Voy. potte.

BOTTA, s. f. BOTTE, s. f. pl. Souliers. C. botesen, soulier.

BOTTHOLLIA, s. f. Bouteille, bulle d’air qui sort dans la salive.

BOTTHOLLION, s. m. Petit homme, courtaud, personne de la plus basse taille; personne grasse et épaisse, courte et ramassée.

BOTTON, s. m. Bouton d’habit, de fleur; bouton au visage. — Boton de maze, trolle, Trollius europæus, plante renonculacée qui croît auprès des chalets appelés mazot, maze. (Aigle.)

BOTZARD, DA, adj. Sale autour de la bouche; qui a le visage sale. /49/

BOTZARDA, s. f. Nom de toute vache qui a des taches blanches à la tête. (Pays-d’Enhaut.)

BOTZARDÂ, v. Salir au visage, salir autour de la bouche.

BOTZCHATTA, v. Paraître en troupe. Se dit des troupeaux, des abeilles, des hommes. (Alpes.)

BOTZCHERA, v. Ramasser du bois mort dans les forêts.

BOTZCHERAN, BOTSCHATON s. m. Bûcheron.

BOTZERAJO, s. m. Droit de ramasser le bois mort ou abattu dans les forêts.

BOTZET, s. m. Bosquet, bouquet (un bouquet de cerises); jeune bouc, chevreau, peloton de gens serrés.

BOTZHA, BOTZA, BOTZENASSA, s. f. Buisson, hallier, fourré d’arbrisseaux.

BOTZHA, BOTZE, s. f. Bouche en général, bouche d’un four. Voy. mor.

BOTZI, BOTSCHI, v. Cesser, achever, finir, se tenir tranquille. — On dit à un enfant mutin: Vau-to botzi? Veux-tu te tenir tranquille? Veux-tu finir?

BOTZIRA, BOTSCHIRA, s. f. Bouton, croûte aux lèvres. De botsche, s. f. pl., les lèvres.

BOTZON, s. m. Toit à porc, loge d’une chèvre, bouge.

BOTZON (à), loc. adv. Tsesi à botzon, tomber sur son nez. — Voy. a bohllon.

BOU, s. m. Bois; au pl., lè bou, les bois, les forêts. De là les composés suivants:
Bou à ban, s. m. Forêt qu’il est défendu de couper en tout ou en partie. (Vaud.)
Bou-ai-dje, s. m. Houx; mot à mot: bois aux geais. (Aigle.)
Bou-d’aci, s. m. Cytise, Cytisus alpinus. C’est aussi l’if, Taxus baccata. (Alpes.)
Bou-djenti, s. m. Bois gentil, Daphne mezereum. (Vaud.)
Bou-karra, s. m. Littéralement, bois carré; fusain, Evonymus europæus. /50/
Bou-neir, s. m. Littéralement, bois noir. On donne ce nom à des troncs ou morceaux de bois très durs et susceptibles de travail et d’un beau poli, lesquels gisent au fond des lacs de Morat et de Neuchâtel.

BOUAILA, BOUALA, v. Pousser des cris d’effroi, de douleur, de colère; vociférer.

BOUAILAHIE, s. f. Cri violent, clameur causée par quelque passion. C. bouil, irascible, colère.

BOUAISSA, BOUAITA, s. f. Boîte; quote-part, portion d’une souscription; petit mortier de fonte qu’on tire aux noces, boîte de réjouissance.

BOUAITAU, SA, adj. Boiteux, déhanché.

BOUALLA, HIE, adj. Ventru, se dit du bétail. De boué, boyaux. (Alpes.)

BOUALLET, s. m. Petit boyau; diminutif de boué, boë.

BOUARNA, BOUAINA, BORNA, s. f. Cheminée, cavité étroite, fissure dans un rocher, crevasse. (Pays d’Enhaut.)

BOUARNETTA, s. f. Petite cavité; diminutif du précédent. (Pays d’Enhaut.)

BOUATTA, s. f. Caverne, antre.

BOUBA, BOUÉBA, s. f. Petite fille, fillette.

BOUBELLHA, s. f. Bobine de rouet.

BOUBETTA, s. f. Diminutif de bouba.

BOUBO, BOUÉBO, s. m. Petit garçon, petit berger. All. bube.

BOUDIFFLO, A, adj. Joufflu.

BOUÉ, s. m. pl. Boyaux. Voy. boë. (Vaud.)

BOUÉ, BOUET, s. m. Auge, bassin, fontaine. Voy. borné.

BOUEINNA, BOUENNA, s. f. Borne, limite; cheminée. C. bonna, borne. Voy. bouarna.

BOUEIRGNO, BOUAIGNO, s. m. Borgne. - Bouergna, s. f. Fille, femme borgne.

BOUESSALEI, s. m. Boisselier, faiseur de boîtes, de petits coffrets en sapin. (Jura.) /51/

BOUËTA, v. Voy. bouta.

BOUËTON, BOUATON, BEUAITHON, s. m. Toit à porcs. C. bwth, hutte, loge, cabane.

BOUETZENA, BOUTZENA, s. f. Pomme sauvage. (Vaud.)

BOUETZENAI, BEUTZENAI, s. m. Pommier sauvage. (Vaud.)

BOUFFA, v. Manger en glouton. Gr. βονφἀγς, glouton. (Bas-Valais.)

BOUGNA, BOGNA, s. f. Bosse, contusion au front.

BOUGNO, BIOUGNO, s. m. Nom des glaciers dans le Val de Bagnes. Voy. beugna.

BOUGNON, s. m. Vase de bois qui contient la provision de beurre nécessaire au ménage. (Pays-d’Enhaut.)

BOUGNOT, s. m. Fontaine à fleur de terre. Bougnon, ouverture pour faire sortir l’eau du réservoir. — Bougnonnet, diminutif du précédent, petite fontaine, source. (Alpes.)

BOUIHIA, s. f. Voy. buïa.

BOUKA, v. Rester court, manquer de présence d’esprit (Jura.)

BOULAI, s. m., BOULAHIE, s. f. Poussée du bois de la vigne. (Vaud.)

BOULAN, s. m. Gros mangeur, goulu, goinfre, qui avale tout rond. (Montreux.)

BOULEI, s. m. Voy. bolen.

BOULETTA, s. f. Voy. bourletta.

BOULLHÉ, s. f. Ventre affamé. (Entremont.)

BOUNADREI, adv. Beaucoup, en grande partie, suffisamment.

BOUNHOMMO, s. m. Verbascum thapsiforme Schrad., Verb. Schraderi Meyer, etc. — Le peuple appelle bonhomme deux ou trois espèces de molènes.

BOUNNA, fém. de l’adj. bon. Itre à la bounna, être simple, se laisser duper.
Bounna-dama, s. f. Arroche, Atriplex hortensis. — Folassa, id. (La Côte.)
Bounna né, bonne nuit, salutation du soir.

BOUNNA, s. m. Borne. (Vully.) Voy. boleinna, bouarna. /52/

BOUNNAI, s. m. Feu follet, dérivé du précédent. (Vully.) Voy. porta-bouenne.

BOUNNAMEIN, adv. Bonnement, doucement, simplement.

BOUNNAN, s. m. Le premier jour de l’an. — Bonnan, bouénan, id. (Jura.)

BOUN-OSI, s. m. Autour, épervier, Falco palumbarius. Mot à mot, bon-oiseau, antiphrase.

BOURDIFFAILLA, s. f. Canaille, lie du peuple, rebut de la société. (Neuchâtel.)

BOURIAN, s. m. BOURA, s. f. Babeurre, lait de beurre. (Entremont.)

BOURKANNA, s. f. Voy. borkanna.

BOURKIA, s. f. Voy. borkia.

BOURLA, POURLA, v. Brûler, consumer par le feu.

BOURLA-COU, s. m. Cuisson à la gorge, soif ardente.

BOURLA-FER, s. m. Terme dérisoire pour désigner les forgerons, les maréchaux, les serruriers.

BOURLA-PAPEI, s. m. Mot à mot, brûle-papiers. Paysans insurgés qui, en 1802, allaient piller et brûler les titres féodaux et les papiers terriers des châteaux et des communes. (Vaud.)

BOURLETTA, BOULETTA, s. f. Vase de bois pour tenir l’azi, soit la présure. (Alpe>.)

BOURLETTA (à la), loc. adv. A brûle-pourpoint, à bout portant, tout près. Baizi à la bourletta, baiser en tenant les deux joues. (Pays-d’Enhaut.)

BOURLON, Goût et odeur de brûlé.

BOURNEAU, s. m. Voy. borné.

BOURRA, v. Heurter, battre, bourrer.

BOURRAHIE. s. f. Coup violent, choc. (Lausanne.)

BOURRATA, v. Battre le beurre dans le vase appelé borataira, borraira, baratta, borkanna, bourkanna, brekaina.

BOURREIN, s. m. Voy. boiirein.

BOURRI, s. m., BOURRITTA, s. f. Voy. borri.

BOURRILLON, s. m. Nombril. B. B bourlet. (Vaud.) /53/

BOURRISCO, s. m. Ane, bourrique, mauvais petit cheval. C. buria, bidet.

BOURTIA, s. f. Voy. borkia.

BOURTSA, BOURTSISSA, adj. Se dit de la noix enveloppée de son écale.

BOURTZET, s. m. Ecale de la noix. C. bourcha, couvrir, envelopper. (Montreux.)

BOUSILLHA, v. Mal faire un ouvrage, hésiter en parlant.

BOUSILLHON, s. m. Gâte-métier, mauvais ouvrier; garçon qui balbutie. L. pusio. (Vaud.)

BOUSIN, s. m. Fredaine nocturne, tumulte de jeunes gens, veillée bruyante, bousin ou bouzin, boucan. (Bas-Valais.)

BOUSSI, BUSSI, BUSSA, v. Heurter à la porte, pousser.

BOUTA, BOUËTA, BETA, BOTA, v. Poser, déposer, mettre en place, payer, s’asseoir, renarder. (Jura.)

BOUTAFROU, BOUTEFROU, s. m. Le talent de manifester sa pensée et de l’exprimer facilement et rapidement. Bouta, mettre; frou, dehors.

BOUTEFA, s. m. Gros saucisson. (Vaud.)

BOUTEKA, BOUTIKA, s. f. Boutique, lieu où travaille un artisan; brèche faite par les vagues aux murs qui soutiennent les vignes le long du rivage. (Lavaux.)

BOUTEU, s. m. Instrument de pêche, sorte de filet qu’on nomme aussi trouble. (Genève.)

BOUZAIN, s. m. Liniment pour les arbres ecorchés dont la bouse fait l’essentiel. C. bouzel, fiente, bouse.

BOUZALA, BOZALLA, v. Embrener, salir avec de la fiente. (Bas-Valais.)

BOVAIRON, s. m. Bouvier, petit berger qui garde les bœufs aux champs ou qui les pique au labour.

BOVAIROUNA, s. f. Petite bergère.

BOVENA, s. f. Arrête-bœuf, Ononis spinosa, plante papilionacée. Voy. bau. /54/

BOVET, s. f. Jeune bœuf; colchique, Colchicum autumnale. (Pays d’Enhaut.)

BOVINA, s. f. Viande de boucherie. Du latin bos, bovis, ainsi que les précédents. (Villeneuve.)

BRACTENEI, s. m. Faiseur de chausses, de culottes, de caleçons, littéralement faiseur de braies. (V. st.)

BRAGUA, pl. BRAGUE, s. f. Vanterie, fanfaronnade.

BRAGUÂ, v. Se vanter, se pavaner. C. braga, id.

BRAGUERI, s. m. Vantard, fanfaron. (Jura.)

BRAIE, s. f. pl. Braies, culotte, caleçon, chausses. C. bragher, haut-de-chausses. — Ce vêtement venait de la Gaule narbonnaise, Gallia braccata. En 1359, le coutumier de Moudon condamnait à 60 sols d’amende tout homme surpris auprès d’une femme à braies avalées. En 1596, à Genève, défense de se baigner sans braies.

BRAIETTA, s. f. Diminutif du mot précédent.

BRAIL, s. m. Hallier, fourré de buissons. C. breuil, bois propre à la chasse. (Coppet.)

BRAILLAHIE, s. f. Voy. bramahie.

BRAINLA, s. f. Association, union entre deux ou plusieurs personnes dans une entreprise où les pertes et profits seront communs.

BRAINLÂ, v. Branler, balancer.

BRAINLAKOUA, s. f. Hochequeue, lavandière, oiseau de l’ordre des sylvains.

BRAIRE, s. f. Voy. bruïra.

BRAKAILLON, s. m. Barbouillon, ravaudeur, enjôleur, homme qui manque à sa parole. C. bracco, chien de chasse. (Vaud.)

BRAKAILLOUNA, v. Ravauder, mener par le nez, manquer à sa parole. L’a brakaillouna noutra Marie, il avait promis à notre Marie de l’épouser et il ne tient pas sa promesse. (Montreux.)

BRAKKA, BRICKA, v. Briser le chanvre. All. brechen, casser, rompre. /55/

BRAKKO, s. m. Broie, instrument pour briser le chanvre. Voy. battioret.

BRALLHI, v. Brailler, crier à pleine gorge, bracher. C. breilen, criailleur.

BRAMA, v. Crier, gronder, accabler de reproches. Gr. βρἐμω, id.
Brama-fan, s. m. Enfant qui se plaint sans cesse d’avoir faim.
Brama-pan. Mendiant qui demande du pain. (Vaud.)
Brama-sei. Qui se plaint à grands cris d’avoir soif.

BRAMAHIE, s. f. Cri perçant, gronderie violente. — Braillahie, id.

BRAMERAN, s. m. Enfant criard et pleureur. (Alpes.)

BRAN, BREN, s. m. Bande de papier soufré qu’on brûle dans les futailles pour fortifier le vin; de là branta, breinta, brûler du soufre dans un tonneau avant de le remplir. All. brand, tison, brandon, incendie.

BRANDENAILLE, s. f. Petites perches, fretin, blanchaille. B. B. brandelli, frétiller. (Genève.) — Milkeinton, id.

BRASA, s. f. Braise, charbon éteint.

BRASAI, s. m. Brasier.

BRASE, s. f. Galeopsis Tetrahit, plante labiée. (Bex.)

BRASETTA, s. f. Petit charbon, menue braise. Dim. de brasa, braise.

BRASSA, v. Brasser, mêler, remuer, agiter.

BRASSAHIE, s. f. Ce qu’on peut porter dans ses bras, brassée.

BRASSAIHI, v. Faire des bottes de foin qu’on emporte dans ses bras, se démener, agiter vivement ses bras. (Pays-d’Enhaut.)

BRASSO, BRASSA, adj. Celui qui se mêle d’affaires qui ne le regardent pas. (Alpes.)

BRATCHI, v. Battre briquet. All. brechen, briser, rompre. (Aigle.)

BRATHA, s. f. Grande boue, bourbier. (Bas-Valais.)

BRATHI, v. Courir, s’agiter sans succès. C. bred, vite, rapide. (Val d’Illiez.)

BRAVAMEIN, adv. Bonnement, simplement. Va lei bravamein, vas-y tout bonnement, tout simplement. /56/

BRAVET, TA, adj. Passable, qui est assez bien de figure; se dit d’un petit enfant. (Genève.)

BRAVO, A, adj. Bien paré, habillé de neuf. C. brao, propre dans ses vêtements.

BRÉ, BRI, s. m. Berceau. C. break, claie; les berceaux étaient jadis d’osier.

BRÉ, s. m. Bras, jambon. Au pl. lè bré.

BRÉ, BRET, BRAI, s. m. Sauce liquide d’un mets, bouillon, marécage. Gr. βρὐω, jaillir, sourdre. C. bro, bru, source, eau, liquide.
Bret bllan, soupe où il entre du lait.
Bret nei, soupe où il n’entre que de l’eau, du sel et un peu de farine ou de beurre. (Vaud.)

BRÉCHULA, BRETSCHULA, s. f. Panier d’osier de forme conique ou ovoïde. (Lavaux.)

BREDA, s. m. Bride, licou.

BREDA, BREDHI, v. Mettre la bride à un cheval, brider une monture.

BREDETHA, v. Parler à tort et à travers. C. bred, rapide, vite. (Val d’Illiez.)

BREDÉTHOT, A, adj. Babillard, causeur infatigable. (Val d’Illiez.)

BREDIN-BREDA, adv. Coup sur coup, précipitamment, bredi-breda, bon train, grand train.

BREDONDA, s. f. Omelette aux œufs et au lait. (Jura.)

BREGAN, s. m. Homme violent, prompt à en venir aux coups. Du français brigand.

BREGANDA, v. Maltraiter, tourmenter, frapper à outrance.

BREGANTIN, s. m. Barque à deux voiles. (Léman.)

BREGAUSSA, v. Tracasser, nettoyer, remettre en ordre, arranger. Voy. brelauda. (Nyon.)

BREGEUNA, v. Remuer, déranger, mettre en désordre. C. breg, rupture, brèche. (Jura.)

BREGOLA, AHIE, adj. Bariolé, tacheté, tiqueté. C. breach, id.

BREGOLET, s. m. Machine à roulettes où l’on met les petits enfants pour leur apprendre à marcher. (Genève.) /57/

BREGOT, BREGAU, BREGUET, BERGUET, BOURGUÉ, s. m. Rouet à filer.

BREGOU, s. m. Bourbier, mare bourbeuse.

BREGUTHIHI, v. Bredouiller, parler sans se faire comprendre. (Val d’Illiez.)

BREINLA, BREINTA, s. f. Long vase de bois en forme de hotte aplatie, muni de bretelles, pour porter la vendange à dos d’homme. C. breintha, vase, mesure de liquide.

BREINLARE, BREINTARE, s. m. Ouvrier qui porte de la vigne au pressoir la breinta pleine de raisins foulés.

BREINLETTA, s. f. Ail civette, Allium Schœnoprasum; le pluriel breinlette est presque seul en usage.

BREINLO, s. m. Equilibre, doute, indécision, branle.

BREINTA, s. f. Voy. breinla.

BREINTARE, s. m. Voy. breinlare.

BREINTHE, s. f. pl. La tige et les rameaux de la pomme de terre; littéralement les branches. (Val d’Illiez.)

BREINTZA, s. f. Branche, rameau; pl. breintze.

BREKA, s. f. Voy. brika.

BREKAINA, s. f. Voy. borraira, borataira, borkanna.

BRELAIRE, s. f. Fantaisie, caprice, lubie, accès de mauvaise humeur. C. brella. Voy. brelingua, biaina.

BRELAN, s. m. Lait de beurre, babeurre, lait qui s’épaissit en cuisant. (Val d’Illiez.) Voy. battia, bourian.

BRELANDSCHI, v. Vaciller, chanceler, branler, gêner.

BRELAUDA, s. f. Loque, morceau; femme sale et en haillons. B. B. brella, troubler, mettre les choses et les gens en désordre. (Vaud.)

BRELAUDÂ v. Tracasser, chicaner. — Bregaussa, id.

BRELETTET, s. m. La prunelle, fruit du prunelier. Voy. bélossa. (Neuchâtel.)

BRELINGUA, s. f. Lubie, accès de mauvaise humeur. Voy. brelaire, biaina. /58/

BRELINGUA, PERLINGUE, s. f. Sorte de dard à tête mince, et taillée en forme de langue, que les garçons lancent au moyen d’une ficelle tendue qui entre dans une coche. (Vaud.)

BRELLHI, v. Gâter, détériorer, déranger un objet quelconque. (Val d’Illiez.)

BRÉLO, A, adj. Frêle, pliant, fragile.

BRELOKA, s. f. Femme bavarde, inconsidérée dans ses paroles, sur laquelle on ne peut compter. (Lausanne.)

BRELURIN, s. m. Etourdi, inconsidéré, tapageur. (Vaud.)

BREN, s. m. Son de farine. (Fribourg.)

BRENNAU, SA; BRENNEU, SA, adj. Sale, embrené. C. brenn, excrément.

BRENNÉ, subst. Fontaine, tuyau de fontaine. (Jura ) — Borné, id.

BRESI, v. Briser, rompre. Su tot bresi, je suis roué de fatigue, de coups.

BRESOLA, v. Griller, rissoler sur la braise. C. brés, feu, ardeur.

BRESOLAHIE, s. f. Une certaine quantité de châtaignes rissolées. (Vaud.)

BRESON, s. m. Voy. brison.

BRESSA, BRESSE, s. f. Brasse. C’ein m’a rontu la bresse, cela m’a ôté tout courage, toute force.

BRESSAULA, s. f. Petite fille. (Fribourg.) Voy. bessaula.

BRESSÉ, BRESSI, s. m. Gaufre. All. brezél.

BRESSET, s. m. Trappe à prendre les oiseaux, cage. (Val d’Illiez.)

BRESSHALET, s. m. Gâtelet, gaufre. Dimin. de bressé.

BRESSI, BERCI, BRAISSI, v. Bercer un enfant; de bré, bri, berceau.

BRETA, v. Voy. britta.

BRETSCHAU, s. m. Voy. bortzau.

BRETSCHE, s. f. pl. Miettes, parties de lait coagulées; plat de crême et de séré émietté. (Pays-d’Enhaut.)

BRETSCHI, v. Cailler, coaguler; se dit du lait. (Alpes.)

BRETSCHIAU, BRETSCHIO, s. m. Grumeau caséeux qui s’attache à la chaudière quand on fait le fromage. /59/

BRETSI, v. Chercher, apporter. All. Bringen. (Bas-Valais.)

BREUIL, s. m. Grande prairie près du château, que les serfs ou vassaux devaient faucher et récolter pour le seigneur. B. L. brogilus, lieu clos de haies, pré, forêt. Voy. le capitulaire de Charlemagne De villis.

BRI, s. m. Bruit, son, berceau; dans ce dernier sens on dit aussi bré.

BRIA, v. S’échauder la peau, se brûler légèrement. (Alpes.)

BRIAKO, KA, adj. Barbouillon, étourdi, écervelé, braque, It. briaco, ivre. L. ebrius. (Fribourg.)

BRICKA, v. Voy. brakka.

BRIFFA, v. User ses vêtements, travailler, marcher à perdre haleine; manger avidemment. C. briffa, manger en glouton.

BRIFFE-TOT, s. m. Enfant qui use, déchire ses habits; mot à mot, qui brife tout.

BRIFFO, A, adj. Etourdi dans ses mouvements. (Pays-d’Enhaut.)

BRIKA, BREKA, s. f. Petit morceau, bribe; un reste d’aliment.

BRINDA, BRINGUA, v. Porter des santés qu’on est obligé de boire. Ce fut défendu, en 1541, à Neuchâtel.

BRINDE, BRINGUE, BLAINDE, s. f. pl. Mauvais train, mauvaise manière d’être, d’agir; santés portées dans un repas, toasts. L’a fai dai bringue, il a fait des siennes. — Brinde (santés) vient de l’usage des Romains d’accompagner jusqu’à Brindes (Brundusium) leurs amis qui allaient en Grèce et de faire, en leur portant la coupe de l’amitié, des vœux pour leur santé et leur heureuse navigation. Les Italiens disent encore far brindisi, porter une santé. (Voy. Castellan, Lettres sur l’Italie, tome I, pag. 27.)

BRINET, s. m. Un peu, fort peu; dim. de brin.

BRINNA, v. Divulguer, avoir un bruit sur son compte; réussir par finesse; bruire comme une forêt qui est agitée par le vent et qui annonce un orage. (Vaud.)

BRINON, s. m. Homme fin, matois, indiscret. (Jura.)

BRIOUNA, v. Emietter, réduire en petits morceaux, pétrir, chiffonner. /60/

BRISON, BRESON, s. m. Tapage, vacarne, rumeur populaire; bruit dans l’air avant-coureur d’un orage. (Montreux.)

BRITTA, v. Diriger le timon d’un char de manière à le faire tourner. — Breta, id. (Jura.) Gr. βριφω, inclinare.

BRO, adj. des deux genres. Malpropre, sale; se dit du visage seulement. En grec, βροτὀω signifie souiller de sang et de poussière.

BROCARD, s. m. Chevreuil. (Jura.) — Chevrit, id.

BROÏARD, BROYARD, DA, adj. Habitant des bords de la Broye (Brouïa). Le nom de cette rivière, la plus grande du canton de Vaud, vient du celtique bru, brw, source, rivière. — Broïard signifie aussi l’un des trois dialectes du patois fribourgeois, parce que ce dialecte est usité le long de la Broye.

BRON, s. m. Mauvais cheval; Bronna, mauvaise jument. — Biron, id.

BRONDA, s. f. Branche, dépouille d’un arbre ébranché.

BRONKETTA, BROKETTA, s. f. Soupe au lait. (Fribourg.)

BRONTZCHI, v. Broncher, chanceler, être mal sur ses jambes; se dit d’un animal.

BRONTZO, s. m. Marmite de fonte ou de bronze. (Val d’Illiez.)

BROSSA, s. f. Vergette, brosse.

BROSSATA, v. Brosser, vergeter.

BROSSE, s. f. pl. Restes de foin grossier que les vaches dédaignent et laissent dans la crèche. (Alpes.)

BROSSETOU, BROUSTOU, s. m. Gilet de tricot, ordinairement de laine. All. brust, poitrine; tuch, étoffe, drap.

BROSSI, v. Enlever les restes de foin, nettoyer la mangeoire, le râtelier, la crèche.

BROSSU, A, adj. Qui a les cheveux crépus, naturellement frisés. (Montreux.)

BROTATA, s. f. Brouette chargée de bois. - Barrota, id. Charte de 1364. (Nyon.) Voy. berrot.

BROTHI, v. Avoir trop d’ampleur, faire de faux plis. (Alpes.)

BROTTA, BROTHI, v. Faire mal un ouvrage par précipitation, fouetter la besogne; écrire trop vite et mal. (Vaud.) /61/

BROTZE, s. f. Ellébore, Helleborus fœtidus. (Jura.)

BROTZE, s. f. Aiguille à tricoter, broche, cheville au centre d’une cible. — Brotscha, id.

BROTZET, BROTSCHET, s. m. Brochet, Esox Lucius, poisson; vase de cuir pour les incendies; vase de bois avec un goulot ou biberon pour donner du lait aux veaux sevrés. C. brocq, vase.

BROTZETTA, BROTSCHETTA, s. f. Bûchette, petite broche en bois.

BROTZI, v. Faire un séton à un animal.

BROUÏA, s. f. Chiffon de vieux linge; femme méprisée. (Bas-Valais.)

BROUÏA, s. f. La Broye, la plus grande rivière du canton de Vaud. Voltaire, passant à Moudon, demanda le nom de la rivière qui traverse cette ville. « La Broye » lui répondit-on. — Oh! que ce nom, dit-il, me serait commode pour rimer avec Troie. — Huit siècles avant lui, Godefroi de Viterbe, dans sa curieuse chronique en vers latins rimés, avait déjà employé cette rime:
Quum loquor Allobiogos fluvium perpendo la Broia,
Ubi urbs quondam fuit grandis sicut altera Troja.
Broia est aussi le nom d’une petite rivière d’Ecosse, renommée et visitée pour ses belles cascades.

BROUILLE, s. f. Brouillerie, désordre, confusion.

BROUILLERI, s. f. pl. Balayures, menus débris inutiles, bagatelles. Voy. tracasseri.

BROUILLHI, v. Tricher au jeu, filouter. — Frouillhi, id. (Vaud.)

BROUTA, v. Brosser, vergeter. — Brossata, id.

BROUTAKU, s. m. Repas que donne une accouchée à ses relevailles. Mot à mot, brosse ton derrière, qui a été assez longtemps sur la paille de ton lit. — Brotaku, arbaille, id. (Entremont.)

BROZI, s. m. Potage de choux au lard. (Evêché de Bâle.)

BRUCHON, BRUTCHON, s. m. Menu brin de bois, de paille; ramille. Lei a dei brutchon dedein hlla soupa, il y a des bruchons dans cette soupe. Ce mot signifie aussi chenille. Gr. βροὔχος, larve de sauterelle. /62/

BRUIRA, BRUÏRE, BRAIRE, BRUAIRA, s. f. Bruyère, Calluna erica. Gr. βρὐον, mousse.

BRULLHI, v. Beugler comme uu taureau, crier à outrance, brailler. All. brüllen, rugir, mugir, beugler. (Fribourg.)

BRÙLON, s. m. Maladie de la vigne. (La Côte.)

BRUTA, v. Murmurer, gronder. B. B. brut, bruit, rumeur.

BU, BUVA; BUT, BOA, adj. Creux, vide, percé de trous. (Lavaux.) Voy. bornu.

BUDA, s. f. Trou, fente, petit coin.

BUDDA, s. f. Etable à vaches. Baude signifie chalet dans les Sudètes.

BUDGI, BUDZI, v. Remuer, bouger.

BUDGILLON, BUDJELLON, s. m. Qui remue sans cesse, bougillon; se dit d’un enfant.

BUDJON, BUDZON, s. m. Fourmi, puce de foin, diverses sortes de podures. (Vaud et Fribourg.)

BUFFA, s. f. Voy. beffa.

BUFFETA, v. Maltraiter, pousser avec violence, souffleter, vexer. (Montreux.)

BUHLLA, v. butha.

BUÏA, BOUHIA, s. f. Lessive. C. bu, eau.

BUÏANDA, BOUHIANDA,t>. Lessiver, faire une lessive.

BUÏANDAIRE, s. f. Femme de journée qui lave les lessives, lavandière.

BUÏON, BOUHION, s. m. Petite lessive.

BUMEIN, s. m. Fumier, engrais pour les terres. B. B. baus, litière; baw, boue. (Vaud.)

BUO, s. m. Voy. bau.

BURO, BOURO, BOUAIRO, s. m. Beurre.

BURON, s. m. Petite maison, cabane. — Ce mot est celtique et a le même sens. (Orbe.)

BUSKA, v. Guetter, surveiller.

BUSSA, v. Voy. bota. /63/

BUSSI, BUSSA, v. Voy. boussi.

BUTHA, BUHLLA, v. Pousser la terre; se dit des taupes.

BUTHSA, BUTZA, s. f. Petite bûchette de bois ou de baleine dont l’enfant se sert en épelant pour suivre et indiquer les lettres.

BUTIN, s. m. Habits, linge en général, hardes.— Gazein, id. (Vaud.)

BUTSCHO, adj. Voy. bautso.

BUTZELLHE, BOUTSCHILLE, BOTHILLE, s. f. pl. Bûchettes, éclats de bois, gros copeaux enlevés à la hache. Voy. rebibe. (Vaud.)

BUTZELLON, s. m. Diminutif du précédent; petit morceau de bois mort ou de bois mis en œuvre.

BUZA, s. f. Buse, oiseau de proie du genre du faucon. C’est aussi une injure qui revient à bête, idiot, butor, buse.

BYET, BIETTA, MIET, MIETTA, adj. Nom d’amitié qu’on donne aux petits enfants; mon cher, ma chère. — Mio, mia, id.


 

C

 

CABA, s. f. Vieille vache; c’est un terme injurieux. (Jura.)

CABARET, s. m. C’est le nom de deux plantes, du cabaret d’Europe, Asarum europæum (Pays-d’Enhaut), et d’une renoncule vénéneuse, Ranunculus Thora. (Jura.)

CABE, s. m. Chaise, escabeau. L. scabellum. (Bas-Valais.)

CABINOTIER, s. m. Ouvrier horloger; terme dérisoire. Du français cabinet. (Genève.)

CABORNA, s. f. Petite boutique obscure. C. caborel. (Genève.) — On dit caborne dans le français populaire de Genève.

CABRA, CABRE, s. f. Chèvre. Ce mot se retrouve dans la plupart des patois. Le provençal, le portugais, l’espagnol et le catalan disent cabra. Moins usité que tschivra.

CABRI, s. m. Chevreau de lait.

CACHOT, s. m. Cachet; étui à épingles, tirelire, coffre-fort, niche secrète, cachette. /64/

CACHOTTA, v. Cacheter.

CADZETTERIA, s. f. Cachette, niche secrète pour cacher des bijoux, de l’argent, des papiers, des lettres. (Jura.)

CAGNA, CAGNE, s. f. Cache, niche, lieu secret. Cagne dit à une femme est injurieux. L. canis.

CAGNARD, s. m. Alcôve dans la cuisine, où est le lit de la cuisinière. (La Côte.)

CAGOU, s. m. Hypocrite, avare, terme injurieux. Le français cagot signifie qui a une dévotion fausse ou mal entendue. (Jura.)

CAHIA, s. f. Eboulis, ravine, cavée, passage dangereux, mauvais pas. L. cadere. Lei a ike na pouta cahia, il y a là un vilain pas. (Vaud.)

CAHIERET, s. m. Diminutif du précédent; petit éboulement, petit ravin.

CAHIU, CAHIUVA, adj. Cave, qui est en creux, qui fait cavité. L. cavus.

CAILLET, s. m. Estomac de veau dont on tire la présure pour faire cailler le lait, caillette. — , id.

CAKA, s. m. Excrément humain. L’a fé caka au bri, il a fait caca au berceau.

CAKÂ, v. C’est le cacare latin; on dit cako en Valais.

CAKABOT, s. m. Tache d’encre sur le papier, pâté; terme d’école. (Vaud.)

CAKADA, s. f. Entreprise manquée. — Le duc de Savoie dit à l’officier qui tenta l’escalade de Genève sans y réussir: « Nous avons fait une belle cacade. »

CAKAIRA, s. f. Latrines, lieux d’aisance.

CAKATSAÔ, s. m. Chiendent, Trilicum repens, plante graminée; mot à mot, fiente de cheval.

CAKELON, s. m. Voy. cassoton.

CAKERELLA, s. f. Diarrhée, flux de ventre.

CAKERET, CAKERIDA, adj. Enfant qui va souvent à la selle. (Bas-Valais.)

CAKESANGUA, s. f. Dyssenterie, diarrhée sanguinolente. (Jura.) /65/

CAKOU (à), loc. adv. Sur le cou. On dit d’un enfant qu’il est à cakou quand il est porté sur le dos, les mains croisées sur la poitrine du porteur. (Vaud.) A Genève, cocochet.

CALAMAR, s. m. Etui de fer blanc où l’écolier serre ses plumes. L. calamus. (Moudon.) — Dans la langue des Mingréliens, c’est un long encrier en cuivre que les secrétaires portent à la ceinture. (Voir le voyage de Gamba dans la Russie méridionale.)

CALAMITA, s. f. Boussole. C’est un des anciens noms de la boussole, encore usité parmi les bateliers du lac de Neuchâtel.

CALET, s. m., CALETTA, s. f. Bonnet, chapeau; calotte de cuir des bergers.

CALLE, s. f. Chaise, escabeau, siége. (Evêché de Bâle.)

CAMELIN, INA, adj. L’amant, l’amante; le galant d’une fille, la belle d’un garçon.

CAMPANÂ, v. Sonner les cloches. (Bas-Valais.)

CAMPÂNA, s. f. Cloche. (Bas-Valais.)

CAMPANNA, s. f. Ayau, narcisse sauvage, Narcissus Pseudo-Narcissus. (La Côte.) Voy. battho.

CAMPEIN, CAMPION, GAMBION, s. m. Bancroche; homme qui marche mal, les jambes écartées; pied bot. C. cambe, courbé, tortueux. (Vaud, Genève.)

CAMPIOUNNA, v. Marcher comme une personne qui est pied bot.

CAMPO, s. m. Grande étendue de terrain. L. campus.

CANFARRA, v. Brûler, s’échauder. Ducange dérive ce mot du catidum ferrum employé dans les épreuves judiciaires. (Lausanne.)

CANTOHIET, s. m. Enfant sale, dégoûtant par sa malpropreté. (Val d’Illiez.)

CAPELLADA, s. f. Salutation du chapeau, capel. Ce mot est vieux. (Genève.)

CAPET, s. m., CAPETTA, s. f. Petite cape, chapeau, casquette, bonnet; cerveau. Veri capetta, dans ce dernier sens, c’est devenir fou, perdre la tête. L. caput.

CAPETZA, s. f. Gâchette d’une serrure. (Pays-d’Enhaut.) /66/

CAPIATIS, s. m. Prise de corps. L. capiatis. (Vaud.)

CAPITA, s. f. Hutte, cabinet, maisonnette dans les jardins, vignes, prairies.

CAPO, s. m. Ancien bonnet des femmes du Pays-d’Enhaut.

CAPOT, TA, adj. Déconcerté, confus, triste.

CAPOTÉRI, s. f. Voy. capotise.

CAPOTISÂ, v. Déconcerter, couvrir de confusion, chagriner. (Vaud.)

CAPOTISE, s. f. Tristesse, désappointement, confusion. — Capotéri, id.

CAPOTTA, v. Travailler mal en bois, faire de mauvais ouvrage.

CAPOTTHI, s. m. Mauvais charpentier; savetier, gâte-métier. (Fribourg.)

CAPPA, s. f. Coiffe, bonnet, chapeau; sac au bout d’un bâton, pour recueillir les deniers dans le temple. (Pays-d’Enhaut.)
Cappa au mouëno, ou bekka au mouëno; aconit paniculé, Aconitum Cammarum. (Aigle.)
Cappa de prîtro, bonnet de prêtre, fusain, Evonymus europæus. (La Côte.)

CAR, s. m. Quart, la quatrième partie d’un tout.
Car d’an, trimestre.
Car-tein, quatre temps, trimestre d’une pension à un pauvre assisté.

CARÂ, CARAHIE, adj. Carré, épais de taille.

CÂRA, KARRA, s. f. Averse, ondée, colonne de pluie ou de neige. (Vaud.)

CARDA, pl. CARDE, s. f. Cardes pour la laine.

CARDON, s. m. Nom d’une espèce d’artichaut. Ce mot est français.

CAREDOU (à) adv. Mot à mot à dos carré, attitude de l’enfant porté sur le dos. — A cakou, id. (Pays-d’Enhaut.)

CAREMO, s. m. Carême. — Lè caremes sont les petites graines semées au printemps, orge, avoine, pois, fèves, lentilles, etc.

CARESSA, s. f. Accueil, réception. Escusa la petita caressa, excusez le peu qu’on vous offre sur la table. (Alpes.) /67/

CARESSI, CARESSÂ, v. Faire bon accueil, en conter à une fille, obtenir ses faveurs.

CARI, v. Equarrir une poutre.

CARI, s. m. Poutre équarrie.

CARLA, s. f. Sorte de coiffe de velours.

CARLIÈRE, s. f. Ouvrière qui fait des carles. (Règlements somptuaires faits à Neuchâtel en 1670.)

CARLINA, CAROLINA, s. f. C’est le nom de deux plantes: la carline acaule, Carlina acaulis, dont on mange les têtes en guise d’artichauts (Alpes); et la renoncule glaciale. (Ormonis.)

CARNACI, s. m. Ancien titre du bourreau.

CARRAHIE, s. f. Petit cabinet séparé d’un corps de logis, dans une cour, un jardin, un verger. (Moudon.)

CARREL, s. m. Trait, carreau d’arbalète.

CARRO, s. m. Coin, angle, carrefour; carré, planche de jardin.
Per ti lè carro, dans tous les coins.

CARROLET, s. m. Petit coin.

CARRON, s. m. Brique épaisse en carré long, carreau.

CARRONNA, CARROUNA, v. Carreler une chambre, une cuisine avec des carrons.

CARTA-PUDJE, s. f. Mot à mot écarte-puce. Ce nom appartient à deux plantes: l’épurge, Euphorbia Lathyris, dont les mendiants se servent pour se défigurer (Lausanne); et la bugrane visqueuse, Ononis Natrix, dont on met des faisceaux sous les lits afin que les puces aillent s’y engluer. (Voy. Conservateur suisse, tom. VI, pag. 241. (Ollon.)

CARTEI, s. m. Maladie des vaches; le quartier, dans le français populaire.

CARTERON, s. m. Mesure de capacité pour les matières sèches, boisseau à mesurer les céréales, mesure pour les liquides valant deux pots. (Vaud.)

CARTETTA, s. f. Quart de pot. Allein baire cartetta, allons boire une bouteille.

CASA, s. f. Case, chalet, cabane de berger, de sabotier. /68/

CASAKA, s. f. Casaque, habit d’homme. Veri casaka, changer de religion, d’opinion politique.

CASAR, s. m. Le plus jeune des bergers dans un chalet des Alpes.

CASKARET, s. m. Petit polisson, gamin des rues; galopin de la lie du peuple. Cascarat, en bas-breton, est la danse des gueux et des galeux, qui sautent en se grattant.

CASSÂ, v. Casser, meurtrir, vieillir. Casse sè coke, il casse ses noix, dit-on proverbialement d’un homme décrépit, qui n’en a pas pour longtemps. (Vaud.)

CÂSSA, f. Affaiblissement par maladie. L’a na câssa, il a une indisposition, une maladie de langueur qui lui ôte les forces.

CASSA, s. f. Poêlon, vase de cuivre étamé, grande cuiller de métal pour puiser l’eau dans les seilles de cuisine; poêle à frire.

CASSALOGNE, s. m. Casse-noix; casse-noisette, alogne (Vaud); sorte d’oiseau, Corvus caryocatactes. (Alpes.)

CASSAROU, s. m. Malin, délié, sorcier; c’est un des noms du diable. (Pays-d’Enhaut.)

CASSEIN, s. m. Contusion, meurtrissure, tumeur, un bleu. — Casson, id.

CASSEMOTTÂ, v. Se meurtrir le visage. Basque, cascamotza, mutilé. (Montreux.)

CASSEROU, s. m. Abatteur de noix, ouvrier qui casse les noix.

CASSIBRAILLE, s. f. Canaille, gens de rien, petites gens. (Lausanne.)

CASSON, s. m. Voy. cassein, cassoton.

CASSOTON, s. m. Poêlon, vase de métal à trois pieds, avec un manche. — Casson, cakelon, id.

CASU, CASUMEIN, adv. Quasi, presque, à peu près.

CATAHI, v. Dédaigner, mépriser, rebuter; c’est l’opposé de tschouhi, choyer, soigner. (Val d’Illiez.)

CATALÂ, v. Guinder, faire monter avec un treuil, une poulie, une corde.

CATALARE, s. m. Potier de terre, faiseur d’écuelles. L. catillus, petite écuelle. (Moudon.) /69/

CATALLA, s. f. Brique d’argile ou de faïence.

CATELLA, s. f. Poulie ou corde pour élever les gerbes dans les granges.

CATOHLLON, s. m. Prune, fruit du prunier. (Entremont.)

CATTAMIAULA, s. f. Fille ou femme ennuyeuse, rabâcheuse, toujours dolente, se plaignant de tout; mot à mot, chatte qui miaule. (Lausanne.)

CATTIVO, VA, adj. Difficile à contenter, esclave de son égoïsme. L. captivus. (Val d’Illiez.)

CATZA, CATSCHA, s. f. Cachette, lieu secret pour cacher.

CATZEMAN, s. m. Manchon; mot à mot, cache-main. (Aigle.)

CATZET, s. m. Escalier d’un poêle pour s’asseoir ou monter; planche qui sépare les unes des autres les vaches à rétable. (Pays-d’Enhaut.)

CATZETTA, s. f. Poche d’un vêtement d’homme ou de femme. — Fatta, id.

CATZI, CATSCHI, v. Cacher, manger, enterrer. Catze gro, il mange beaucoup; d’é éta catschi ma chuera, j’ai été enterrer ma sœur. — De, dans plusieurs contrées, signifie je.

CATZO, A, adj. Réservé, boutonné, qui ne s’ouvre pas. (Alpes.)

CATZON, KATZON (à), loc. adv. En secret. L’ai é de à catzon, je lui ai dit en secret.

CAUCHON, s. m. Caution. Rière cauchon, seconde caution qui cautionne la première.

CAUCHOUNNA, v. Cautionner.

CAUCHOUNNAMEIN, s. m. Cautionnement.

CAUDO, s. m. Coude; zigzag, angle dans les chemins.

CAUDRE, KEUDRE, v. Coudre; kozu, part.; décaudre, découdre.

CAUETTA, CUETTA, s. f. Petite queue. Dimin. de caua, cua.

CAUVA, CAUA, CUVA, CUA, s. f. Queue, cadenette. L. cauda. — La caua refa l’ozi, prov., la queue refait l’oiseau.

CAUVA-A-TSAVO, s. f. Prêle des champs, Equisetum arvense; vulgairement, queue de cheval. (Pays-d’Enhaut.) /70/

CAUVAROU, CAUAROU, CAVAROU, s. m. Rouge-queue, sorte d’oiseau du genre motacille.

CAUVATTA, CAVATTA, v. Remuer sans cesse la queue.

CAVÂ, v. Excaver, creuser.

CÂVA, s. f. Cave, cellier.

CAVAGNE, s. f. Hotte. (Val d’Illiez, Aigle, Bex.)

CAVETTA, s. f. Escalier latéral d’un poêle, ayant deux ou trois marches. (Vaud)

CAVILLA, s. f. Bévue, erreur, sottise. L. cavillatio, cavilla.

CÉ, CI, pron. démonstr. Celui-ci; slla, sta, fém., celle-ci; stau, stieu, sllau, chau, hau, pl., ceux-ci, celles-ci.

CÉ, adv. Ici. Ité vo cé? êtes-vous ici? Ke fa-lo cé? que fais-tu ici?

CEI, adv. Il se place avant le verbe: cei veindra, il viendra ici.

CEICEN’ARRI, adj. Ici en arrière, feu un tel. (Anciennes chartes de Neuchâtel.)

CEIN, pron. Ceci, cela; cein et sosse, ceci et cela.

CEIN, FEIN, FUN. Nom de nombre, cinq.

CEIN-NEI, s. m. Marmelade de cerises noires; mot à mot, cela noir. (Pays-d’Enhaut.)

CEIN-CEINT, CHEIN-CHEINT. Juron, exclamation qui signifie cinq cents. On sous-entend diables. (Fribourg.)

CEINT, CHEINT. Nom de nombre, cent.

CEINTORIA, s. f. Petite centaurée, Erythræa Centaurium. (Vaud.)

CELLEI, s. m. Cellier, cave. L. cella.

CERACÉ, SERASSET, s. m. Mets délicat, composé de lait caillé et de crème. (Vaud.)

CERAISA, s. f. CERAISI, s. m. Voy. cerisa, ceresi.

CERCHLLÂ, v. Cercler, relier un tonneau avec des cercles, cerchllo.

CERÉ, SERET, SÈRÉ, s. m. Fromage maigre qu’on obtient après le fromage gras, en faisant cailler le petit lait. (Alpes.)

CERESI, CERAISI, s. m. Cerisier.

CÉRÉSOLET, dim., petit cerisier.

CERGNI, CERNA, v. Cerner, ôter en rond l’écorce du sapin pour /71/ en faire un cercle; faire un cercle magique autour d’une personne pour la désensorceler, pour la guérir, ou pour la forcer à rester en place. (Alpes.)

CERGNIAULA, s. f. Sapin dont on ôte l’écorce pour en tirer la poix.

CERGNIEMEIN, s. m. Lieu défriché dans une forêt. C. cern, enceinte, enclos.

CERISA, s. f. Cerise. — Ceraisa, id.

CERMONTAIN, s. m. Laser, Laserpilium Siler, plante ombellifère. — Semontan, id. (Alpes.)

CERNA, v. Voy. cergni.

CERNEI, s. m., CERNETTA, s. f. Pâturage, abatis dans une forêt.

CERNI, CERNIL, s. m. Grange de montagne, fenil. (Jura.)

CERTES (à), loc. adv. Pour sûr, sans y manquer.

CERTIORA, v. Assurer, attester, donner pour certain. L. certus. (Yverdon.)

CÉ-S’IKE, CI-S’IKE, pron. Celui-là.

CÉVÈ, adv. De ce côté-ci, en deçà. Vein cévè, il vient ici.

CHA, SA. Nom de nombre, sept.

CHÂ, SIA, v. Suer.

CHÂ s. m. Sureau, Sambucus nigra. (Bas-Valais.)

CHA, TSCHA, adv. Aisément, facilement, sans peine. — Sia, schia, id. (Pays-d’Enhaut.)

CHA, TSCHA, s. f. Litorne, Turdus pilaris.

CHA, TSCHA, TSCHO, CHO, TZO, adv. Cha ion, par un, un à un; cha dou, par deux; cha trei, par trois; cha pou, cho pou, tscho pou, tzo pou, peu à peu.

CHABLLA, TSCHABLLA, v. Dévaler du bois du haut d’une pente, par un couloir; se précipiter. (Alpes.)

CHABLO, TSCHABLLO, s. m. Couloir pour dévaler le bois, ravin.

CHABRAS, s. m. pl. Voy. abras.

CHÂCHAU, s. m. Espèce de galette; enfant engourdi, paresseux. (Vaud.) /72/

CHAI, s. f. Une haie. Ounna chai à palun, une haie en palissade. (Château-d’Œx.) — Du côté de Nyon et de Coppet, on dit sisa, sei.

CHAIE, s. f. Fléau à battre le grain en grange. (Jura.)

CHAIRMU, SERMU, s. m. Se dit des murs en gradins qui soutiennent les vignes de Lavaux.

CHALET, TZALLET, TZALLE, s. m. Bâtiment en bois habité pendant l’été par les armailli et leur troupeau. Rousseau est le premier qui ait employé ce mot en français. C. chel, chal, sal, loge. (Alpes, Jura, Jorat.)

CHALONGE, s. f. Débat, contestation. (Fribourg.) — Chalongi, v. Inquiéter, chagriner. (Fribourg.)

CHAMBERRAU, s. m. Cirse des champs, Cirsium arvense. Vulg. chardon des champs. (Villeneuve.) — Chamberau, Tschamberro, id. Ce mot signifie aussi les mauvaises herbes en général qui croissent dans les blés et les jachères, et dont la principale est le chardon des champs. (Aigle.)

CHAMBERROT, TSAMBEROT, s. m. Ecrevisse, mot composé de tsamba, jambe et de rot, rompu. It. gambero.

CHAMPÂ, TSCHAMPÂ, TSAMPÂ, v. Faire sortir le bétail de l’étable pour le mener au pâturage ou à l’abreuvoir; pousser, heurter, achever, s’égarer à travers champs. L. campus.

CHANNA, TSCHANNA, s. f. Pot d’étain dont on se servait dans les cabarets. All. kanne.

CHANNE, s. f. C’est un des noms des poires d’angoisse; poires étrangle-chat, poires Goliath, dans le français populaire de Lausanne. All. bernois kannebirre.

CHA PO, SA PO. Expression évasive pour indiquer le lieu, pour dire quelque part. L’è cha po, il est je ne sais où; ne sé pa, ne sa po, je ne sais pas. (Pays-d’Enhaut.)

CHAPON, TSCHAPPON, s. m. Recrue de cep, provin. (Vaud.)

CHARMALLHI, RA, adj. Ami, amie de noces; paranymphes qui doivent préserver l’époux des charmes magiques qui nouent l’aiguillette. Ce mot vient de tschermo, charme, enchantement. — Tschermalli, ra, id.

CHATAMOT, TSCHATAMO, s. m. Repas de funérailles défendu inutilement par des lois de police. Hébreu, chata, bibit; mout, mori: c’est le vin de la mort. (Vaud.) /73/

CHATON, CHUATON, TSATTON, SATON, s. m. Bâton gros et court, pièce d’un char; fleur de saule, de châtaigner; partie de la bague où la pierre est enchâssée.

CHATOUNA, TSCHATOUNNA, v. Serrer en tournant la corde d’un fardeau avec un bâton; bâtonner.

CHÂTRA, TSCHÂTRA, v. Châtrer, diminuer, ôter des rayons d’une ruche. Celui qui châtre les animaux s’appelle en patois magnin. (Vaud.)

CHÂTRON, TSCHÂTRON, s. m. Mouton, jeune bœuf châtré. (Fribourg.)

CHAUDZE, s. f. Saule. (Château-d’Œx.) Voy. saudja.

CHAUMA, TSCHAUMA, v. Cesser, arrêter, chômer; se mettre à l’ombre. Dans ce dernier sens, il se dit du bétail. B. B. chom, chomein, s’arrêter, se reposer.

CHAUME, CHAULME, s. m. Haute montagne à pâturages dans le Jura. (Charte de 1301.) L. culmen.

CHAUMILLA, s. f. Charmille.

CHAUTA, v. Sauter, danser, oublier.

CHAUTA-BOUENNE, s. m. Feu follet.

CHAUTEI, s. m. Nom de charge de celui qui apposait le sceau officiel aux actes publics; psalterius, salterius, en latin. Il y avait avant la révolution un grand sautier à Lausanne.

CHAUTERAI, s. m. Esprit follet qui fait des sauts et des gambades dans les ruines, dans les forêts, lutin. Voy. servein. — En Poitou, le sauthi est un lutin qui s’amuse à tresser ensemble les crinières et les queues de deux ou trois chevaux.

CHAUTERAU, CHAUTERI, s. m. Sauterelle.

CHAUTZI, TCHAUSSI, s. m. Pâturage, terrain que les troupeaux foulent. (Ormonts.)

CHAUX, TZAU, TSCHAU, s. f. Sommet de montagne, pâturages élevés dans les Alpes: la chaux de Naye, la Chaumagni, la chaux de Nant. — Ce même mot signifie au contraire, dans le Jura, un vallon: Chaux-de-Fonds, Chaux-du-Milieu, Chaux du-Cachot, dans les montagnes de Neuchâtel; Chaux-d’Abel, dans le Jura bernois. — Chaux, chaud, signifie, dans le patois auvergnat, un plateau élevé, une montagne à sommet aplati. /74/

CHAVÂRA, s. f. Corvée pour le clergé; impositions des abbayes sur les vassaux. Ce mot se trouve encore dans des documents de 1527; c’était le charroi que devaient les serfs pour amener le bois du seigneur de la forêt au bûcher. (Nyon.)

CHE, pron. pers. Se. (Anniviers.)

CHÈBETO, s. m. Le Siebenthal, vallée du canton de Berne. On chèbetalai, un habitant de cette vallée. (Château-d’Œx.)

CHECHÈ, SECHÈ, adv. Oui, si fait, pour sûr.

CHÉDAL, s. m. L’attirail d’instruments aratoires, de harnais et de bêtes de labour nécessaires à l’exploitation d’une ferme. C. chetal, gros et menu bétail. (Vaud.)

CHEIN! Exclamation très commune dans le dialecte fribourgeois de la Gruyère. Chein! ke l’è galésa! qu’elle est jolie! — Sein, id.

CHEINDRE, s. f. Cendres. (Vaud.) — Hiendre, id. (Gruyère.)

CHEINDREI, CHEINDRI, SEINDREI, s. m. Cendrier, lieu où l’on dépose les cendres dans la cuisine.

CHEINTRO, TSCHEINTRO, TSEUNTRO, s. m. Equarrisseur. Voy. bedande. All. schinder.

CHELEU, pron. démonstr. pl. Ceux; ceux-là; fém. chelle, celles.

CHENALETTA, s. f. Petit tuyau de bois; diminutif de chenau.

CHENAPAN, TSCHENAPAN, s. m. Mauvais sujet, garnement, vaurien. All. schnapphahn, brigand. (Vaud, Genève.)

CHENAU, TCHENAU, TSENAU, ESCHENAU, s. f. Pièce de bois taillée en gouttière pour recevoir l’eau d’un toit, chéneau; canal, couloir, ravin, petit vallon traversé par un ravin. (Alpes.)

CHENEVARD, s. m. Chènevis, graine de chanvre.

CHENU, A, adj. Solide, cossu, riche. (Lausanne.)

CHENUMENT, adv. Richement. (Lausanne.)

CHEQUE, SEQUET, s. m. Hoquet.

CHERIGNA, TSCHERIGNE, s. f. Chenille.

CHERPIFOU, TSCHERPIFOU, s. m. Mal peigné, échevelé. (Vaud.)

CHERPIN, TSERPI, TSCHERPEUN, CHARPI, s. m. Amadou, charpie.

CHESAIRE, TSESAIRA, s. f. Lieu où il tombe de l’eau d’enhaut, par une chute ou un écoulement, quelle qu’en soit la cause.

CHESAL, CHESAUX, s. m. Place pour bâtir une maison ou la /75/ rétablir. Chesal signifie aussi la propriété d’un agriculteur. (V. st.)

CHESEAU, CHITZO, s. m. Etable, hangar. (Fribourg.)

CHESSA, TSCHESI, v. Tomber en défaillance, se pâmer. (Jura.)

CHETTA, CHATTA, SATTA, TSCHETTA, s. f. Assemblée nocturne des sorcières présidée par le grand bouc, et aussi appelée sabbat; vacarme, grand bruit. — Alla à la chetta, c’est aller à la loge maçonnique, disent les campagnards non initiés.

CHEVANCE, TSÉANCE, s. f. L’avoir de quelqu’un, les provisions de bouche d’une maison. Cabentia, en latin du moyen âge. C. cab, tenir, posséder.

CHEVENNO, TSCHEVENNO, s. m. Meunier, poisson de nos lacs, Cyprinus Cephalus.

CHEVI, v. Venir à bout, posséder; chevir en vieux français. Tschevir, dans nos documents du moyen-âge, signifie venir à chef, transiger, convenir.

CHEVRELLA, TSCHEVRELLA, s. f. Bécassine. Scolopax Gallinago. (Orbe.)

CHEVRETTA, s. f. Femelle du chevreuil.

CHEVRIT, s. m. Chevreuil; mot peu usité. — brocard, id. (Jura.)

CHEVROTAIN, TSCHEVROTIN, s. m. Petit fromage de lait de chèvre.

CHI, CHÉ, CI, adj. et pron. démonstr. Ce, cet, celui; au fém. hlla, celle; au pl. hllau, ces, ceux, celles.

CHI, SI, HI, s. m. Ciel; ce mot est peu usité.

CHIBA, SCHIBA, s. f. Mesure de sel. (Fribourg.)

CHICOT, s. m. Laitue romaine. (Genève.) — Telle est la définition du glossaire de Gaudy; celui de J. Humbert dit: chicorée non frisée. (N. de l’éd.)

CHIEUCHAI, v. Siffler, souffler dans un instrument à vent. (Evêché de Bâle.)

CHILLON, TSIRON, CHIRON, TSILLON, s. m. Veillotte, petit tas de foin sur le pré. C. chir, tas, élévation. (Vaud.)

CHIN, TSEIN, s. m. Chien. Tseinna, chienne; chinet, tsinet, dim., petit chien. /76/

CHIN, nom de nombre. Cinq. Voy. cein.

CHINKANTA, nom de nombre. Cinquante.

CHINKANTANNA, s. f. Cinquantaine.

CHIR, SCHIR, s. m. Seigneur, sire. L’è on gro chir, c’est un grand seigneur. (Evêché de Bâle.)

CHIRA, CHERA, CHOUÉRA, CHUÉRA, CHEIRA, TSIRA, TSOUÉRA, SERA, SIRA, s. f. Sœur. C. choar.

CHIRE, s. f. Averse, grande pluie. (Evêché de Bâle.) Essir ou écyre signifie tourmente, tempête de neige, dans le patois de l’Auvergne.

CHIT, adv. interj. Soit.

CHIVRAFOU, TSCHIVRAFOUI, s. m. C’est le nom de deux arbustes dans les Alpes: le chèvrefeuille commun, Lonicera Xylosteum; et l’épine-vinette.

CHLIK, adj. démonstr. Ce. Chlik païé-lé, ce pays-là. Plur. chlau. (Anniviers.)

CHO, TSCHO, s. m. Bahut, grand coffre, arche, farinière à compartiments. (Villeneuve.)

CHO, CHUA,. TSO, TSUA, pron. poss. Sien, sienne.

CHOKKA, TSOKKA, s. f. Soulier à semelle de bois. L. soccus.

CHOLA, SOLA, SALA, s. f. Siége, chaise. L. sella.

CHOLLEI, s. m. Partie supérieure de la grange où l’on entasse le foin. C. col, chol, paille.

CHÔMO, s. m. Psautier, psaume.

CHON, CHA, CHAU, adj. poss. Son, sa, ses. (Anniviers, Val d’Hérens.)

CONCHEINSA, s. f. Conscience.

CHOTA, s. f. Perche ferrée pour faire avancer les bateaux sur les bas-fonds. (Neuchâtel.) Voy. etira.

CHÔTÂ, v. Faire avancer un bateau avec des perches. (Neuchâtel.)

CHOTTA, TSOTTA, SIOUTA, s. m. Abri contre la pluie. Allein à la chotta, allons nous mettre à couvert. (Vaud.) — On dit choûte dans le français populaire de Genève; à Lausanne, chotte. — Sotta, id.

CHOTTÂ, v. Cesser de pleuvoir. C. chot, bois où l’on se met à l’abri de la pluie. — Sottâ, id.

CHOUK, prép. Sur. (Anniviers.)

CHOUMA, TSCHOUMA, CIOUMA, s. f. Vieille ânesse, c’est une grossière injure quand le mot s’adresse à une femme. (Vaud.) /77/

CHOUSA, TSOUSA, s. f. Chose.

CHURLA, v. Hurler, crier de détresse, pleurer en sanglotant.

CHURLAHIE, s. f. Hurlement, cri violent.

CHUVA, CHUA, TSUA, TSCHUVA, s. f. Freux ou corneille moissonneuse, Corvus frugilegus. — La tanna ai Chuve, la caverne des Freux, dans les rochers de Naye. (Alpes.) Voy. le Conservateur, tom. VI, pag. 168.

CHUVÂ, TSUVÂ, v. Fouetter avec les verges. (Vallée de Joux.)

CIBA, CHIBA, s. f. But pour le tir à l’arc, au fusil, à la carabine; table ronde, vitre ronde, petit gâteau rond. All. scheibe, scheibel. (Vaud.)

CIBARE, TSIGARE, s. m. C’est, dans un tir, celui qui indique et marque les coups. (Vaud.)

CIEBA, s. f. Sangle, courroie. All. schieben.

CIERNA, s. f. Portion d’une forêt mise en culture, lieu défriché avec un petit fenil. C. cern, ciern, enclos, enceinte. — Cergnemein, id. (La racine cern, ciern, se retrouve dans plusieurs noms de localités. N. de l’éd.)

CIGOGNAR, s. m. Eclaire, chélidoine, Chelidonium majus, plante papavéracée.

CIKLLA, SIHLLA, TSIKLA, v. Crier d’une voix aiguë.

CIKLLAHIE, SIHLLAHIE, TSIHLLAHIE, s. f. Cri perçant.

CITRON, s. m. Thym commun, Thymus vulgaris, cultivé dans les jardins.

CITRONELLA, s. f. Seringat, Philadelphus coronarius.

CLAUDA, s. f. Nom patois de la peste qui régnait à Genève en 1545. Voy. Spon, Hist. de Genève.

CLAVELLA, v. Mettre le fer au bois des flèches. (Anciens documents de Fribourg.)

CLAVIN, HLLAVEIN, s. m. Sorte de clou. C. claw, ferrement. L. clavus, clou.

CLÉDAR, s. m., CLLIA, s. f. Clef de haie, barrière tournante sur un pivot; porte à claire-voie d’un jardin, d’un champ, d’un clos quelconque. C. cledd, cliach, claie, haie, clôture. /78/

CLÉREBER, s. m. Filet carré pour prendre le poisson dans les eaux courantes. (Evêché de Bâle.)

CLIA, s. f. Voy. hlla.

CLIMENA, s. f. Fille galante, coureuse, concubine.

CLIVER, s. m. La pente d’un lieu élevé, descente. L. clivus. (Anniviers.)

CLLIA, s. f. Voy. clédar.

CLLOTZE, s. f. Cloche, jupe de femme. (Les Bernoises disent gloschli. N. de l’éd.)

CO, conj. Comme; co té, comme toi; co lli, comme lui.

CO, s. m. Le premier, le plus riche d’un village, le coq de la paroisse. (La Côte.)

CÔ, s. m. Acide pour cailler le lait, présure. C. co, go, levain, ferment. (Alpes.)

CÔ, s. m. Noix plus grosse que les autres. (Moudon, Genève.)

COÂ, COVÂ, v. Couver.

COAIRON, COUAIRON, COVEIRON, s. m. Ver de la mouche qui pond dans la viande. — Voy. covasson.

COBLLA, s. f. Chaîne de chevaux attachés les uns aux autres par la queue.

COBLLÈ, s. m. Couple, attache, couplet de chanson. B. B. coubla, coupler, unir.

COCATRI, s. m. Oeuf pondu par un coq, d’où doit naître un serpent, un basilic. (De Cocatrix est un nom de famille en Valais. N. de l’éd.)

COCI, adv. Comme cela; pi coci, seulement pour badiner. Voy. couci. (Pays-d’Enhaut.)

COCLET, s. m. Anémone des jardins.

COCO, s. m. Nom d’amitié pour flatter un enfant.

COCOCHET, s. m. Voy. cakou.

COCOLA, v. Flatter, soigner, dorloter, choyer une personne.

COCU, s. m. Mot dès longtemps usité dans notre patois. — Une ronde vaudoise qu’on chantait et qu’on dansait à Moudon, Oron, /79/ Payerne, avait pour refrain: Ne san pa ti su lè s’abro lè cocu, ien a bein dein sta vella dei vetu, c’est-à-dire: Ils ne sont pas tous sur les arbres les coucous, il y en a bien dans cette ville des vêtus (Vaud.)

COCU, CUCU, s. m. Primevère officinale, Primula officinalis. (Lausanne, Genève.)

CODJE. s. f. Mentula, priapus. — Codje au prîtro, pied-de-veau, Arum maculatum. (Bex.) — Coille, id. (Vaud.)

CODRA, v. Oter, enlever, prendre. (Val d’Illiez.)

COFFEIHI, v. Salir. C. gof, mouillé.

COFFO, A; COËFFO, A; KOAFFE, A, adj. Sale, malpropre, vilain. (Vaud.)

COILLE, s. f. Mentula, priapus.

CÔKA, CÔKE, s. f. Vieille femme, commère ennuyeuse et ridicule. (Genève.)

COKETTA, s. f. Terre-noix, Carum bulbocastanum, plante ombellifère. (Orbe.)

COKKA, s. f. Noix. C. coch, enveloppe, couverture. Le proverbe vaudois cokka por cokka revient au par pari refertur des Latins.

COKKHA, s. f. Heurt, choc.

COKKHÂ, v. Heurter un corps contre un autre, comme au jeu des œufs de Pâques.

COKKHASSA, s. f. Fille ou femme ridicule, qui aime à rire ou qui prête à rire; personne capricieuse; grand vase d’étain pour tenir et servir le vin. (Vaud.)

COKUEL, s. m. Ecuelle. (Jura.)

COKUELLHI, v. S’amuser avec des jouets. (Jura.)

COLA, v. Couler, clarifier, passer le lait à travers des branches de sapin ou des tiges de lycopode pour le dégager de tout corps étranger. (Alpes.)

COLATTET, COLLET, s. m. Petit coup de vin. (Pays-d’Enhaut.)

COLEGNI, v. Pousser légèrement quelqu’un du coude ou du genou pour l’avertir de prendre garde à ce qu’il dit. (Val d’Illiez.) /80/

COLISSA, s. f. Tranchée pour l’écoulement des eaux, canal souterrain, égout.

COLLET, s. m. Voy. colattet.

COLON, s. m. Pigeon. C. colom, pigeon. L. columba. (Bas-Valais.)

COLONDA, s. f. Colonne, pilier en bois. L. columna.

COMA, s. f. Crinière d’un cheval, chevelure épaisse. L. coma, Gr. κὀμη.

COMBA, s. f. Vallée. C. comb, vallée, vallon. Le Péruvien dit aussi comb. (Jura.)

COMBALLA, s. f. Vallon. (Ormonts.)

COMBETTA, s. f. Dimin. de comba, petit vallon.

COMBIER, A, adj. Habitant de la vallée du lac de Joux, appelée primitivement Combe du Lieu.

COMBLLA, s. f. Couche de chanvre ou de fil placée sous la pierre du battoir pour l’adoucir. (Alpes.)

COME, s. f. pl. Certaines marques pour prévenir l’anticipation de son terrain par un voisin. (Montreux.)

COMPARÂ (sè), v. Faire tous ses efforts pour réussir, se tourmenter de travail et de peine pour économiser, pour gagner; comparer.

COMPÂRA, s. f. Peine, travail, économie. L. comparare, acquérir, gagner.

COMPARAILLE, s. f. pl. Fiançailles. (Vallée de Joux.) Ce mot se dit aussi pour signifier compérage, fête de baptême. (Vaud.)

COMPRAI, part. passé. Compris; de compreindre, comprendre.

CONDEMINA, s. f. Prairie appartenant au seigneur. (Vaud.)

CONDJI, s. m. Congé. Bailli condji à n’ozé, donner la volée à un oiseau; avai condji se dit d’un catéchumène qui est admis à la communion, et n’est plus tenu de fréquenter l’école primaire.

CONÉTRE, COGNAÎTRE, v. Connaître. Lo cognaisso prau, je le connais bien.

CONFERTA, s. f. Collecte, quête de maison en maison. L. conferre, assembler, amasser. (Fribourg.) /81/

CONGRAIN, s. m. Machine en bois, à quatre traverses, pour dompter les vaches quand on les ferre. Vient du verbe contraindre.(Montreux.)

CONNERI, s. f. Tannerie. C. coën, peau.

CONREI, s. m. Grand repas de paroisse ou de bourgeoisie, convivium regale. (Estavayer.)

CONRIA, v. Condenser la poix de cordonnier pour en enduire le ligneul; se gorger de mangeaille et de boisson (Pays-d’Enhaut); gouverner ses inférieurs avec arrogance. (Val d’Illiez.)

CONTA, v. Conter, raconter; compter, calculer, supputer; enjôler.

CONTHIAU, s. m. Jetons pour calculer sur certaines tables à l’usage de ceux qui ne savent pas l’arithmétique. (Pays-d’Enhaut.)

CONTO, s. m. Conte, histoire; compte, calcul.

CONTRA, s. f. Coutre d’une charrue. (Orbe.)

CONTRAMONT, adv. En haut. Rebatta lo contramont, se rouler de bas en haut, terme de sorcellerie. (Gros de Vaud.)

CONTZA, s. f. Bassin de pressoir. L. concha, coquille, bassin.

CONTZE, s. m. Plancher du battoir où s’étend le chanvre, et sur lequel la meule ou le rouleau passe en tournant.

CONTZI, COINTSCHI, v. Se salir, s’embrener. C. conchesa, souiller. V. Fr. conchier.

CONVIA, v. Conduire. Diu tè convie. Dieu te conduise, se dit à un pauvre qu’on renvoie sans lui faire l’aumône. Ce mot est peu usité.

COPA, v. Couper, châtrer un animal.

COPÉ, COPI, s. m. Croûte qui se forme sur une blessure. (Val d’Illiez.)

COPETA, s. f. Rotule du genou.

COPIAU, s. m. Morceau d’étoffe, rognure.

COPIN, COPON, s. m. Sébile de bois où l’on met la pâte d’un pain que l’on porte au four. (Vaud, Genève.)

COPPA, s. f. Mesure de grain valant deux quarterons.

CORAHLLA, s. f. Trachée-artère; pl. corahlle, intestins. /82/ CORAHLLI, s. m. Enfant de chœur. (Fribourg.)

CORAHLLON, s. m. Le cœur d’un chou, d’une pomme (Vaud, Genève); l’endroit le plus fertile d’un territoire, d’un domaine. C. cor, coral, le milieu, l’intérieur.

CORATTA, CORIATHA, CORATHI, v. Courir de tous côtés, courailler.

CORATTHIRA, s. f. Fille écervelée qui ne fait que courir. (Nyon.)

CORAULA, s. f.; CORAULO, s. m. Ronde, branle; la chanson que l’on chante en dansant la coraula. C. coraul, bal, danse en rond; carole, en provençal. (Fribourg.)

CORBA, s. f. Courroie pour porter un vase sur le dos; cerceau du couvre-chef d’un berceau; pièce du râteau où les dents sont enchâssées. C. corbel, ce qui porte. (Alpes.)

CORBALA, s. f. Petite branche de sapin garnie de ses feuilles. (Pays d’Enhaut.)

CORBASSIRA, s. f. Petit vallon étroit et tortueux, petit défilé.

CORBÉ, s. m. Corbeau; infirmier d’hôpital appelé aussi marron. Un testament du XVe siècle, dicté de la fenêtre d’une maladrerie, porte: Témoins les corbeaux. — Dans les règlements sanitaires faits à Lausanne en 1636 se trouve un article remarquable sur les corbeaux. (Voy. Conservateur suisse, tom. VI, pag. 434.)

CORBO, A, adj. Courbe, courbé, voûté par l’âge.

CORCI, v. Faire du bruit en mâchant des croûtes, des fritures. (Val d’Illiez.)

CORCOÏ, s. m. Lampe. (Val d’Illiez.)

CORDA, COUERDA, s. f. Corde.

CORDAI, CORDI, s. m. Cordier.

CORDANGNI, CORDAGNI, s. m. Cordonnier; cordangnira, cordagnira, la femme du cordonnier.

CORDANGNI, CORDAGNI, s. m. C’est le nom que les enfants et le peuple donnent aux coccinelles. (Vaud.)

CORDRE, COUERDRE, v. Corsu, part. Se réjouir cordialement du bien ou du mal arrivé au prochain. Ce mot vient probablement du latin cor; il est souvent employé pour exprimer un souhait: /83/ Diu tè le corsè. — Une poissonnière de Coppet, ayant vu des oiseaux à la broche dans la cuisine d’une auberge de Genève, demanda ce que c’était. « Des geais, » lui répondit-on. En ayant demandé pour son dîner, elle les trouva fort bons et s’écria: Diu me corse stu djai. Mais quand il fallut payer, il se trouva que c’étaient deux perdrix. Alors elle se donna des coups de poing sur la bouche en disant: Lo diabllo me bourlai lo mor, le diable me brûle la gueule.

CORDZON, s. m. Bretelle en osier d’une hotte, d’une breinla ou breinta. (Voy. ces mots.) C’est aussi le lien qui joint les uns aux autres les pieux d’une haie morte.

COREIHI, CORAIHI, v. Badiner, folâtrer entre jeunes gens. Gr. χορεὐω, sauter, danser.

CORLIU, CORLIEU, s. m. Courlis, Scolopax arcuata, oiseau de marais.

CORMONTAN, s. m. Brème, poisson qui ressemble beaucoup à la carpe. (Neuchâtel.)

CORNA, v. Donner de la corne, sonner du cornet à bouquin, divulguer indiscrètement.

CORNETA, s. f. Petit pain au beurre. (Bas-Valais.)

CORNETTA, v. Ventouser avec des cornets.

CORNETTET, s. m. Rapporteur, espion. (Val d’Illiez.)

CORNETTHE, s. f. pl. Glandes du gosier.

CORNIAULA, CRENIAULA, s. f. Tuf de l’espèce la plus dure. (Aigle.)

CORNIOLA, CRENIAULA, s. f. Corme, fruit du cormier.

CORNIOLAI, CRENIOLAI, s. m. Cormier commun, sorbier, Sorbus domestica.

CORPORANCHE, s. f. Corpulence, taille.

CORRATAI, CORRATIER, s. m. Tanneur, corroyeur. (Genève). — Corratei, id. — Ces mots sont vieillis. Voy. conneri, tacon.

CORRE, v. Courir; fut. corretri, je courrai.

CORRECI, v. Voy. corroci.

CORREINTA, s. f. Diarrhée, flux de ventre qui fait courir, corre.

CORRO, s. m. Collier de femme, grains d’un collier quel qu’il soit. /84/

CORROCI, v. Se fâcher, s’irriter, se mettre en courroux. — Correci, id.

CORSA, s. f. Course; la berge d’un ruisseau, d’un torrent. (Montreux.)

CORSA, s. f. On ne le dit que par pitié, avec poura: poura corsa, pauvre fille ou femme. Vient de corps.

CORSALET, s. m. Habit court des pâtres, corset, gilet grossier.

CORTERIA, COTTERIA, COFIRIA, s. f. Aiguillée de fil ou de laine.

CORTET, TA, adj. Petit, court de taille.

CORTHIAU, adj. Courtaud.

CORTZE, s. m. Son de froment. — C. crwst, croûte, écorce. (Bas-Valais.)

CORZOÏ, s. m. Lampe. (Val d’Illiez.)

COSANDAI, s. m. Tailleur.

COSANDAIRA, s. f. Couturière.

COSANDEI, s. m. Coccinelle rouge à points noirs sur les élytres. (Vaud.)

COSSON, s. m. Marchand de blé; homme qui va de maison en maison acheter des graines de légumes pour les revendre. C. coss, gousse. Voy. blladhi.

COSSU, A, adj. Riche, bien étoffé; personne qui a une transpiration arrêtée; vieux, ridé. — C. cos, vieux, infirme. (Alpes.)

COSSU, s. m. Gros rhume, catarrhe. (Alpes.)

COSSUMEIN, adv. Richement, abondamment. (Alpes.)

COSTI, COSTIK, s. m. Cautère. Gr. καιω, brûler.

COSU, part. Du verbe caudre, coudre.

COTA, s. f. Pincée de laine, portion d’écheveau, boucle de cheveux.

COTÂ, v. Coûter, causer des frais.

COTE, s. f. pl. Favoris, mèche de cheveux le long de l’oreille sur la joue; cardons, poirée. (Pays-d’Enhaut.)

COTE, s. f. pl. Coût, prix payé, frais, dépenses. — C. cost, dépense.

COTIN, COTILLON, s. m. Jupe de dessous, jupon. — Cotte, s. f. pl., id.

COTSCHAIRA, s. f. Grande porte de grange, porte cochère; sorte de bateau. /85/

COTSCHE, s. f. Coin, lieu retiré, ruelle borgne, angle d’un bâtiment.

COTTA, s. f. Limace noire, Limax ater. (Bas-Valais.)

COTTA, s. f. Appui, étai, soutien d’un corps qui menace de tomber.

COTTÂ, v. Appuyer, étayer, fermer au verrou; résister; hésiter en parlant. Sè cottâ, s’opiniâtrer.

COTTE, s. f. pl. Voy. cotin.

COTTERD, s. m. Coterie; réunion de quelques personnes, sur le soir, pour causer. (Vaud.)

COTTERDJI, v. Se réunir au cotterd du village, pour faire la causette. (Vaud.)

COTTERET, s. m. Larve du hanneton. Voy. man, vouare.

COTTERIA, s. f. Voy. corteria.

COTTERU, s. m. Petit ver qui attaque les grains semés, espèce de charançon.

COTTHI, v. Partir sans rien dire, s’esquiver sans saluer. (Val d’Illiez.)

COTTHU, COTTHUVA, adj. Celui ou celle dont les cheveux frisent naturellement; opiniâtre, têtu, bourru, taciturne, replié sur soi-même. (Pays-d’Enhaut.) Voy. regotthu.

COTZCHON, COTZON, s. m. Nuque; rebut de filasse que la fileuse met de côté.

COU, s. m. Col, cou; coup, fois; di cou, quelquefois; on, dou, trei cou, une fois, deux fois, trois fois; vouéro dé cou, combien de fois; cein m’a badhi on cou, cela m’a donné une émotion.

COUAILLA, s. f. Lait caillé dans la chaudière pour en faire le fromage. (Alpes.)

COUAIR, s. m. Cœur; l’è to dè couair, il est tout cœur.

COUAIR, s. m. Cuir, peau d’animal.

COUAIRE, v. Cuire, démanger.

COUAIRTA, s. f. Voy. coveirta.

COUAISSA, s. f. Coiffe de femme, filet pour retenir certains mets durant la cuisson. /86/

COUAITA, s. f. Hâte, précipitation; vo z’ai bein couaita, vous êtes bien pressé. (Lausanne.)

COUAITHI, COUAIKI, v. Se hâter, se presser, se dépêcher. — C. couaitis, désir pressant.

COUAITHIAU, SA, adj. Pressé, qui se hâte. — Le refrain d’une ronde vaudoise dit: Vo z’ite bein couaithiau, vos ôtro amouairau, vous êtes bien pressés, vous autres amoureux. (Lausanne.)

COUAROU, s. m. Rossignol des murailles ou rossignol baillet. (Jura.)

COUCI, COCI, adv. Comme cela, ainsi.

COUDAMA, s. f. Narcisse des poètes. (Orbe.)

COUÈ, adj. Brûlé par le froid; se dit des plantes, des fruits, des enfants qui ont des engelures.

COUEIR,. s. m. Corps, homme; ci coueir, cet homme-là, terme de mépris.

COUEIRTHAU, s. m. Couverture de berceau.

COUENNA, COUNA, KONA, s. f. Bord du lard, du fromage, peau du cochon râclée, couenne; croûte de crasse sur les vêtements. C. coen, peau, superficie, crême.

COUENNÉ, s. m. Latte grossière, la première d’une bille débitée à la scie. (Vaud.) — Couenneau (Vaud et Genève), id.

COUET, s. m. Perche qui soutient des deux côtés un tonneau sur un char. Du verbe cottâ, appuyer. (Alpes.)

COUÉTA, COUAITA, s. f. Liquide qui reste dans la chaudière après qu’on en a retiré le séré, et qu’on donne aux porcs pour les engraisser. (Alpes.)

COUGNARDA, s. f. Confiture ou conserve de fruits. C. cuing, cuingn, gâteau.

COUGNE, s. f. Presse, jeu d’écolier. (Lausanne.)

COUGNI, CUGNI, v. Serrer, presser, pousser; frapper la monnaie à son coin (Plaid général de Lausanne). L. cuneus.

COUI, pron. interr. Qui? lequel? — Co, id.

COUÏON, s. m. Poltron, lâche, couard, malotru. — Ce mot est celtique. /87/

COUÏONNA, v. Mener par le nez, attraper, railler, se moquer.

COUÏONNERI, s. f. Lâcheté, vilenie. (Vaud.)

COUKELLHE, s. f. Coquille, sorte de danse à laquelle on force tous les passants de se joindre. (Voy. la grande coquille de Gruyère, Conservateur suisse, tom. V, pag. 433.) (Alpes.)

COULAT, s. m. Culotte, chausses. (Jura.)

COULLHERET, s. m. pl. Ricochets faits sur l’eau avec une pierre plate. (Vaud.)

COULLHI, v. Cueillir, ramasser; se retirer, s’en aller, se sauver; fut. cudri. — Coué-tè! va-t’en, sauve-toi!

COULLHI, COULLIHRA, s. f. Cuiller.

COUMAIN, adv. Comment.

COUMAINDA, COUMANDA, v. Ordonner, commander, prescrire.

COUMARE, s. f. Commère.

COUMAULETTA, s. f. Coin en fer dans la tête duquel passe une boucle qui reçoit à son tour une corde ou une chaîne. On enfonce ce coin dans la bille de bois que l’on veut emmener et on y attelle un cheval. (Château-d’Œx.)

COUMAULO, s. m. C’est une triple coumauletta (voy. ce mot), servant à traîner deux billes de bois derrière un traîneau déjà chargé d’autres billes. (Château-d’Œx.)

COUMEGNI, s. m., COUMEGNIRA, s. f. Bourgeois, bourgeoise d’une commune.

COUMEINCHI, COUMEINCI, COUMECI, v. Commencer.

COUMENA, KEMOUNA, s. f. Commune, bourgeoisie.

COUMENO, s. m. pl.; COUMENAILLE, s. f. pl.; COUMON, KEMON, s. m. Tous ces mots signifient les biens-fonds, plus particulièrement les pâturages qui appartiennent indivisément à tous les bourgeois d’une commune. — Sounna lo coumon, sonner pour l’assemblée de la commune. (Vaud.)

COUMOUDO, DA, adj. Commode, utile, à portée.

COUNNI, s. m. Lapin. C. conich, connil; V. Fr. connil; L. cuniculus.

COUPARE, s. m. Compère.

COURA, CORA, CURA, v. Récurer, nettoyer un vase, enlever le fumier d’une étable. (Pays-d’Enhaut.)

COURIA, s. m. Se disait avant 1803 pour greffier, notaire, secrétaire d’un tribunal. L. curia. (Vaud.)

COURJO, s. m. Lampe. (Montreux.)

COURSCHIA, s. f. Cartilage.

COURTA, CORTA, s. f. Petite futaille, tonneau. /88/

COURTENA, CORTENA, s. f. Tas de fumier disposé en forme de carré et empaillé régulièrement, dans la cour des fermes ou devant les habitations rurales. (Vaud.)

COURTSE, CORTZE, CREITZE, CRUTSE, s. f. pl. Son des céréales. — Creutson, s. m., id.

COURZA, COURSA, v. Neiger avec tourbillons ou par rafales. (Pays-d’Enhaut.)

COUSEIN, s. m.; COUSENA, s. f. Cousin, cousine.

COUSENA, s. f. Cuisine.

COUSENÂ, v. Faire la cuisine, cuisiner; cousiner quelqu’un.

COUSENAI, s. m.; COUSENAIRA, s. f. Cuisinier, cuisinière.

COUSON, s. m. Peine, souci, inquiétude. — On dit cueusa, s. f. dans le Jura. — D’é prau couson, j’ai assez de souci. C. coueza, accident.

COUSS, s. m.; COUSSA, s. f. Tempête, tourmente. All. guss, averse, giboulée. (Alpes.)

COUSSA, COUSSE, s. f. Cuisse.

COUST, COSTANGE, COÛTANCE, s. f. Frais, dépens. (Vieux titres.)

COUSTILLE, s. f. Sorte de sabre employé au moyen-âge. (Vaud.)

COÛTA, s. f. Colline, côte.

COUTALA, v. Donner des coups de couteau, poignarder.

COUTALET, s. m. Petit couteau.

COUTE, COUTHI, s. m. Couteau; rayon de miel.
Coutë-bressi, couteau courbé qui a deux poignées en bois.
Couté-parei, couteau droit, lame à deux poignées. (Vaud.)

COÛTERAN, s. m. Habitant de la partie du canton de Vaud appelée La Côte.

COUTSCHET, COUTZET, CUTZET, s. m. Sommet, extrémité, cime. L. culmen.

COVÂ, COVAI, COVÉ, s. m. Etui de bois dans lequel le faucheur tient la pierre à aiguiser et l’eau qui la mouille. L. cos, pierre à aiguiser. (Vaud, Genève.)

COVA, v. Couver.

COVAGNA, CAVAGNE, s. f. Espèce de corbeille carrée, arbre renversé, /89/ souche pourrie de vieillesse. — C. caw, creux. Voy. cavagne. (Alpes.)

COVASSON, COUAIRON, s. m. Nymphe d’abeille non encore développée. (Covasson se dit aussi des punaises. N. de l’éd.)

COVEIN, COVEIRON, s. m. Œuf ou larve blanche des mouches à viande.

COVEIRTA, s. f. Couverture de lit. — Couairta, id.

COVET, COVÉ, s. m. Chaufferette. (Vaud, Genève.)

COVRI, CREVI, CRUVI, v. Couvrir.

CRA, s. m. Crasse adhérente à la peau de la tête chez les petits enfants.

CRAI, CRI, s. f. Croix. Santa-Cri, Sainte-Croix, village vaudois dans le Jura.

CRAIRE, v. Croire. — Lo crairi kan lo verri, je le croirai quand je le verrai.

CRAISA, CRAISILLA, s. f. Voy. creutze.

CRAISETTA, s. f. Petite croix; verveine, Verbena officinalis.

CRAISI, v. Croiser, passer, traverser. — Craisi lo lé, passer de l’autre côté du lac.

CRAISU, CRESU, CREUSUIT, COURJO, COURZO, CROZET, s. m. Lampe de ménage. C. creusel, lampe. (Vaud.)

CRASA, s. f. Ravine profonde. C. cras, colline, hauteur d’où descendent les ravins. (Coppet.)

CRATO, s. m. Panier long et étroit pour cueillir les fruits, surtout les cerises. All. bernois kratten, krættli.

CRATSCHA, CRATZE, s. f. Salive.

CRATSCHAIE, s. f. Un peu; ne s’emploie que dans cette locution: l’a fé na cratschaie de nei, il est tombé un peu de neige.

CRATSCHI, v. Cracher.

CRATTO, s. m. Muselière de cheval, de mulet. (C’est sans doute le même mot que crato. N. de l’éd.)

CRAU, s. m. Creux, fossé, ouverture dans le terrain.

CRAUSA, CROSA, CRASA, s. f. Montée et descente rapide par un /90/ terrain plein de creux, semblable à un ravin; filet pour prendre le poisson dans le lac de Morat. — Voy crasa.

CREBILLHA, CROUBALLHA, CROUBELLHE, s. f.; CREBILLHON, s. m. Corbeille, corbillon.

CREBLLETTA, s. f. Crible pour passer le sel pilé destiné à la salaison des fromages (Alpes); cresserelle, petit oiseau de proie. (Vaud.)

CREINTZE, CRINSE, s. f. pl. Criblures du blé.

CREINTZI, v. Secouer le van d’un genou à l’autre pour séparer les criblures. (Moudon.)

CRENA, v. Craquer en se rompant. C. crena, tremblement.

CRENAHIE, CRENHA, s. f. Eclat, craquement dans les bâtiments en bois. (Alpes.)

CRENÉ, CRENAU, s. m. Tuile faîtière, enfaîteau.

CRENIAULA, s. f. Voy. corniaula, corniola.

CRENOT, s. m. Demi-courlis, oiseau de rivage.

CRESCEIN, s. m. Pain grossier, plat et mince, en usage aux Ormonts.

CRET, s. m. Petit mont, tertre, éminence.

CRÊTA, s. f. Crête, faîte, sommet de montagne. — Crêta de pu, cocrête, Rhinanthus Crista-Galli; vulg. crête de coq, cocriste.

CRETALET, s. m. Diminutif de cret.

CRÊTHA, s. f. Rebord d’une planche qui entre dans la rainure ou la coulisse d’une autre.

CRÊTHÂ, v. Faire le rebord dans une planche et la rainure dans l’autre.

CRETIN, NA, adj. Idiot, imbécile de naissance. Ce mot est une corruption de chrétien. (Bas-Valais.)

CRÈTRE, v. Croître, augmenter.

CRETZE, s. f. pl. Craquements dans le bois de charpente avant qu’il soit sec. Voy. crenahie.

CREUCHON, s. m. Son séparé de la farine des céréales. (Evêché de Bâle.) — Voy. cortze, courtse, creutson.

CREUTSON, s. m. Son des céréales. — Voy. cortze, courtse, creuchon. /91/

CREUTZE, CRUTSCHE, CRITSCHE, CRAISA, CRAISILLA, s. f. Coquille d’œuf, de noix.

CRÉVÂ, v. Crever. L’impératif creiva est devenu une sorte d’imprécation.

CRI, s. f. Voy. crai.

CRI, s. m., CRIKA, s. f. Maladie des vaches qui les rend aveugles. (Alpes.)

CRIA, s. f. Criée publique, proclamation par huissier.

CRIÂ, v. Crier, publier; appeler quelqu’un; publier les bans de mariage à l’église.

CRIBLLET, s. m. Grille en fer placée sur une ouverture des égoûts publics. (Lausanne.)

CRIBLLETTA, CREBLLETTA, s. f. Cresserelle, Falco Tinunculus, petit oiseau de proie.

CRINSON, s. m. Cresson, cardamine des prés. Crinson bâtard, véronique cressonnée, Veronica Beccabunga.

CRO, s. m. Crapaud, corbeau. — Cro pescherot, sorte de cormoran. (Jura.)

CROISON, CRAISON, s. m. Pomme sauvage. (Nyon, Genève.) Voy. botzena.

CROKKA, v. Manger; heurter deux corps l’un contre l’autre. En ce dernier sens il se dit surtout des œufs le jour de Pâques. En français populaire vaudois, croquer; à Genève, coquer.

CROLLHI, v. Ebranler, secouer un arbre pour en faire tomber les fruits.

CROSA, v. Creuser; chercher les prétendus trésors souterrains.

CROSERAN, s. m. Herboriste, celui qui recueille des simples et des racines pour les pharmacies. (Alpes.)

CROSSA, s. f. Crosse, béquille, appui fourchu.

CROSSONA, v. Reprocher aigrement à quelqu’un ses défauts. C. cros, reproche, querelle. (Val d’Illiez.) Crutihi, id.

CROTA, s. f. Croûte, beurrée.

CROTÂ, v. Crotter, salir de boue. /92/

CROTTA, s. f. Caveau, trou en terre où l’on enfouit les légumes en hiver.

CROTTHA, s. f. Masse de beurre. (Ormonts.) Autrement, matolla, malotta. Matolle, dans le français populaire de Vaud et de Genève.

CROTTHION, s. m. Garçon ou fille qui se marie parce qu’il le faut et qu’il y a des preuves visibles de la cohabitation. (Bas-Valais.)

CROTTON, s. m. Cachot, prison obscure et enfoncée. (Vaud, Genève.)

CROTTU, VA, adj. Marqué de la petite vérole. L. crustatus.

CROTZENA, CROTSCHI, v. Agrafer, passer l’agrafe dans la bouclette.

CROTZERAN, CROT, s. m. Corbeau. Voy. cro.

CROTZET, s. m. Crochet, agrafe.

CROTZON, CROUTON, CROUTHION, s. m. Entamure du pain.

CROUIERI, s. f. Méchante action, objet de nulle valeur.

CROUILLENA, CROILLONNA, v. Attiser le feu avec un instrument de fer, fourgonner.

CROUILLON, s. m. Fer pour attiser le feu, fourgon. C. crouilh, tige de fer, verrou.

CROUIO, A, adj. Méchant, vaurien, mauvais, de nulle valeur; se dit des gens et des choses. On crouio couer, un méchant homme; crouie botte, mauvais souliers. (Vaud.)

CROUPETON (à), adv. A genoux repliés, d’une manière accroupie.

CROUPI, v. S’accroupir.

CROUZILLON, s. m. En composition avec gro: gro crouzillon, cerisier à grappes, Prunus Pudus. (Pays-d’Enhaut.) (Dans le Jorat, pouëtta, s. f. N. de l’éd.)

CRU, s. m. Petit lait. (Alpes.)

CRUA, CRUVA, s. f. Crue annuelle d’un arbre, jet d’une plante; accroissement des eaux.

CRUSILLETTA, CRESOLLETTA, s. f. Boîte pour recevoir de banc en banc les aumônes dans le temple. Crusille, id. /93/

CRUTIHI, v. Reprocher aigrement à quelqu’un ses défauts, le gronder. L. cruciare, tourmenter. (Val d’Illiez.) — Crossona, id.

CRUTSCHO, s. m. Œuf sans coquille.

CRUVI, v. Couvrir.

CU, KIU, TIU, s. m. Cul, derrière. Va-t’ein au cu dau tsin, va t’en au c. du chien, locution injurieuse assez usitée. Cu fouetta, c. fouetté, se dit à un enfant qui a été fouetté. (Vaud.)

CU-BLLAN, s. m. Cul-blanc, Hirundo rustira, espèce d’hirondelle. — Dans les réunions de certains villages, si une fille sort un moment de la chambre et qu’on demande où elle est allée, sa mère, sa sœur ou une amie répond modestement: Epei bein ke l’è z’allahie fére di z’au de cu-bllan, peut-être bien qu’elle est allée … Di z’au signifie des œufs.

CUCU, s. m. Primevère. Voy. cocu.

CU-DE-PÈDJE, CU-DE-PÈDZE, s. m. Sobriquet élégant des cordonniers. (Vaud et Fribourg.) A Genève, cu-de-pège se dit de toute personne qui a l’habitude de prolonger ses visites.

CUDIAU, SA; COUDIAU, SA, adj. Outrecuidant, présomptueux, suffisant; pensif, rêveur. V. Fr. cuider. (Moudon.)

CUDIHI, COUDHI, CODIHI, v. Penser, croire; tâcher, essayer; avoir trop bonne opinion de soi-même. V. Fr. cuider.

CUDRA, KEUDRA,s. f. Courge, citrouille; coudrier, noisetier. Cudra bâtarda, bryone ou couleuvrée, Bryonia alba, plante cucurbitacée.

CUDRAI, KEUDRAI, s. m. Coudraie, lieu planté de coudriers; lieu planté de courges.

CUDRETTA, s. f. Petit coudrier; diminutif de cudra.

CUEUSA, s. f. Voy. couson.

CUKARA, KANKOUARA, s. f. Hanneton. Voy. kankouaira. (Vaud.)

CUKEMÊLA, v. Faire la culbute, la cupesse.

CULOT, s. m. Petit garçon qui porte des culottes; petit homme trapu.

CUPESSA, s. f. Culbute que l’on fait en mettant la tête contre terre et en se jetant de l’autre côté. (Vaud.) /94/

CURA, s. f. Presbytère, habitation du pasteur ou du curé de la paroisse. L. curia.

CURA, s. f. Soin, dessein. N’est guère usité que dans ce proverbe: Mô predji ke n’a cura de bein fére, il est inutile de prêcher celui qui n’a pas dessein de bien faire. L. cura.

CURÂ, v. Voy. coura.

CURADJO, s. m. Le poivre d’eau et la persicaire à feuilles de patience, deux espèces de renouées. (Aigle.)

CURAFIFI, s. m. Vidangeur, gadouard. Cura-cakaira, id.

CURIAU, CURIEUR, s. m. Hommes qui nettoyaient les maisons des gens morts de la peste. (Romainmôtiers.)

CURTELLADJO, s. m. Ce qui se cultive au jardin, au potager; légumes.

CURTHELLAU, SA, adj. Jardinier, jardinière.

CURTHELLI, v. Jardiner, travailler au jardin.

CURTHELLIRA, COURTELLHIRA, s. f. Taupe-grillon, courtilière, insecte qui ravage les jardins.

CURTI, CORTHI, COURTI, COUERTI, s. m. Jardin. L. hortus. Gr. χὀρτος.

CURTILLET, s. m. Diminutif de curti.

CUSSIFLLO, s. m. Injure vaudoise du beau langage. (Lausanne.)

CUTHA, v. Mettre violemment à la porte. (Val d’Illiez.)

CUTHALA, s. f. Etendue de foin qu’abat un coup de faux. (Pays d’Enhaut.)

CUTRA, s. f. Coutre de charrue, L. culter. — Voy. contra.

CUTSET, CUCHON, CUCHET, s. m. Veillotte, petit tas de foin sur le pré. (Nyon, Genève.)

CUTZE, KEUTZE, s. f. Lit, couche. C. guech, guch, élévation.

CUTZETTA, s. f. Couchette, petit lit, grand berceau d’enfant.

CUTZI, KEUTZI, v. Coucher, renverser.

CUVA, s. f. Fumier encore tendre dans le dépôt. (Val d’Illiez.)

CUVA, s. f. Voy. cauva./95/

CUVA, s. f. Cuve, cuvier, grande tine à lessive.

CUVÂ, v. Cuver, fermenter.

CUVOT, s. m. Diminutif de cuva, petit cuvier, cuvette.

N. B. Les mots qui ne se trouvent pas au C se trouveront à la lettre K.
Les mots qui commencent par Ch peuvent s’écrire par Ts, Tsch, Tz, Tzch, S, selon les dialectes qui varient d’un village à l’autre.


 

D

 

DA, DE, DEA. Particule qui ne s’emploie qu’avant ou après une affirmation ou une négation: ouai-da, oui-dà; na-da, non certes; oai-da, sûrement; da-hertho, da-hllerto, excessivement, considérablement, certainement. (Pays-d’Enhaut.)

DADA, adv. Bien obligé, grand merci; c’est un terme enfantin. (Vaud.)

DADOU, DADERIDOU, s. m. Nigaud, balourd, butor. — Dadais, darandan, id. (Vaud.)

DAGGA, s. f. Epée, dague; iris, Iris germanica.

DAGNA, DEGNA, s. f. La tige creuse d’un pied de chanvre, l’aiguille d’un clocher.

DAI, DEI, s. m. Doigt.

DAIBLLO, A; DÉBILO, A, adj. Faible, sans force, paralysé. L. debilis.

DAIKI, v. Enseigner, montrer, indiquer. Gr. δεἰκνυμι, démontrer. (Alpes.)

DAILLA, s. f. Faux, faucille. (Jura.)

DAILLE, s. f. Pin pectiné et pin sauvage, Pinus picea de Linnée et Pinus sylvestris. (Alpes, Jura.)

DAIN, prép. Dans. (Vallée de Joux.)

DAINSE, DAINKIE, DISSE, adv. Ainsi. Dainse sai-te, ainsi soit-il! /96/

DAMA, DAMETTA, s. f. C’est, selon les lieux, le nom patois de la mésange, de la pie, de la linotte, de la lavandière.

DAMADJO, s. m. Dommage, perte. Ma damadjo, mô damajo, expression fort usitée qui veut dire: je m’y attendais, je n’en suis pas surpris. (Vaud.)

DAMMA, s. f. Une dame; outil de paveur pour enfoncer les pierres.

DAMME, s. f. pl. Menus grumeaux de lait caillé qu’on prend dans la chaudière en cuisson. (Jura.)

DAMMETTA, s. f. Pieu de sapin pour les palissades.

D’AMON, loc. ndv. En haut. Pahi-d’Amont. Pays-d’Enhaut, district du canton de Vaud.

DAMOUNAIN, DAMOUNAINTZE. Habitant du Pays-d’Enhaut.

DAMUSALLA, s. f. Demoiselle; l’insecte de ce nom, libellule.

DAN, adv. Donc.

DANA, v. Couler; se dit d’un vase en bois qui fait eau par ses jointures, comme le tonneau des Danaïdes. (Alpes.)

DANAHI, v. Radoter, tomber dans l’enfance, rêver. (Jura.)

DANKEDAN, adv. De temps en temps, parfois. (Pays-d’Enhaut.)

DANTAN, adv. L’année dernière. L. ante annum. (Pays-d’Enhaut.)

D’APREMI, loc. adv. Premièrement, en premier lieu, dès l’abord. L. primus.

DARANDAN, DERANDAN, s. m. Imbécile, idiot, niais. Voy. dadou. (Bas-Valais.)

DARD, s. m. Poisson du Léman du genre des cyprins, nommé dard à cause de sa rapidité. Vulg. la vandoise.

DARDA, v. Suinter à travers les jointures d’un vase de bois.

DATTO, ATO, prép. Avec. C’est l’à tout du vieux français. (Fribourg.)

DAU, DAOU, DOU, DEU, art. Du.

DAU, DAUSSA, adj. Doux, tempéré, tendant à l’humide.

DAVERON, prép. Autour, aux environs.

D’AVÔ, D’AVAU, D’AVON, loc. adv. En bas Lé d’avau, là-bas. /97/

DE, pron. pers. de la prem. pers. Je. De vu l’ai dévesa, je veux lui parler. (Fribourg.)

DÉ, DEZ, s. f. Menues branches de sapin avec leurs feuilles; on les emploie pour litière dans les Alpes.

DÉ, DEI, DI, art. pl. Des. Il prend le z euphonique devant les voyelles: dei z’alogne, des noisettes; di z’au, des œufs.

DÉAN, DÉVAN, prép. Devant, avant. Déan tschi lhi, devant chez lui.

DÉANTAN, adv. De l’année pénultième, avant l’année courante. (Alpes.) Voy. dantan.

DEAUDZE, DAUDZA, s. f. Substance noirâtre et charnue qui se trouve dans le suif. (Pays-d’Enhaut.)

DÉBADA, adv. Inutilement, en vain. (Jura.)

DÉBADÂ, v. Etre toujours dans une maison, ne pas démarrer d’un lieu.

DÉBAGOULA, v. Parler à outrance, vomir.

DÉBAKA, v. Débattre une question, crier contre quelqu’un. (Mot vieilli.)

DÉBANTZI, v. Quitter son banc, cesser de travailler. N’a pa débantzi dè houai, il n’a pas quitté son ouvrage aujourd’hui.

DÉBARDA, v. Dissiper ses biens, se ruiner.

DÉBARDO, s. m. Dissipateur, mauvais ménager. (Alpes.)

DÉBATTHIAU, s. m. Bâton hérissé de pointes pour briser le lait caillé dans la chaudière.

DÉBATTRÉ, DÉBATTRE, v. Briser le caillé avec le débatthiau; gronder (Alpes); sentir le bout de ses doigts engourdis par le froid. (Vaud).

DÉBHASTA, v. Sortir du pair, se dit au jeu.

DÉBILO, A, adj. Voy. daibllo.

DÉBLLOTTA, v. Détacher les gousses de fèves de la tige, égrener; gâter de jeunes pousses; parler trop vite, débiter un discours trop rapidement.

DÉBOKKO, A, adj. Hardi, effronté, impudent, indécent comme un bouc, bocko. (Val d’Illiez.)

DÉBONNA, DÉBOUAINA, v. Déterminer la ligne que la faux doit /98/ suivre pour ne pas empiéter sur l’herbe du voisin; ôter une borne, bouenna.

DÉBOTZARDA, v. Laver un visage sale; de botzard.

DÉBOUAITHI, v. Déboîter, enlever la corne du pied d’un animal pour le guérir. (Pays-d’Enhaut.)

DÉBOUBONA, v. Prendre un air gai, se mettre en train de folâtrer comme un enfant. — De boubo, petit garçon. (Valais.)

DÉBOUÉLA, v. Démêler, déranger, débrouiller; ôter les boyaux. — De boué, boyaux.

DÉBOUERSI, v. Déchirer. (Verrières.)

DÉBOULA, v. Partir, décamper, s’évader, s’enfuir clandestinement. (Vaud.)

DÉBRALLHI (sè), v. Se débrailler, se découvrir indécemment la poitrine; avoir ses vêtements en désordre.

DÉBREDA, v. Débrider; avec la négation ne, ne pas cesser.

DÉBREFFA, s. f. Débauche, prodigalité, folle dépense. (Gruyère.)

DÉBREINLA, v. Quitter sa place; n’a pas débreinla du stu matin, il n’a pas quitté sa place, ou son travail, depuis ce matin.

DÉBREKA, v. Détrousser une des ailes d’un chapeau à trois cornes pour se préserver du soleil; dégrever un immeuble de l’hypothèque dont il est chargé. (Vaud.)

DÉBRIFFO, A, adj. Etourdi, écervelé. De briffa, friper, dévorer. (Bas-Valais.)

DÉCAPITA, v. Maltraiter, tirer par les cheveux.

DÉCAUDRE, v. Découdre.

DÉCEIMBRO, s. m. Décembre.

DECEINDO, DESANDO, s. m. Samedi.

DÉCERGUEGNI, v. Déranger les pièces d’une machine, la faire ballotter. (Alpes.)

DÉCOÛTA, DÉCOÛTE, adv. et prép. A côté de, auprès de, près de. Décoûta l’otto, à côté de la maison.

DÉCRET, s. m. Atrophie qui fait décroître un membre, un bras, une cuisse; faillite par voie de justice. On tô a fé décret, un tel a failli, a fait banqueroute. /99/

DÉCRETTRÉ, v. Décroître, diminuer.

DÉCRUVA, s. f. Diminution du nombre des mailles dans un tricot.

DEDAIN, prép. et adv. Dedans. Dégan, id. (Vallée de Joux). Voy. dain.

DÉDJALA, v. Dégeler. Dédzala, id.

DÉDJALAHIE, s. f. Dégel; bastonnade, l’action de rosser; abondance. Dédzalahie, id. (Lausanne.)

DEDJAU, DEDJEU, DEDZU, DEDZAU. Jeudi. L. dies Jovis.

DÉDJETTA, v. Déshériter, priver quelqu’un de sa part légale d’un héritage. (Fribourg.)

DÉDZERIAU, s. m. L’estomac, celui qui digère. (Monthey.)

DÉDZERMA, v. Oter les germes.

DÉDZONNA, v. Déjeuner. Lo dédzonna, le déjeuner.

DÉDZOTSI. v. Déjucher, ôter les poules du juchoir. De djot, juchoir.

DÉFACIA, v. Dévisager, défigurer la face par des coups, blessures, etc. (V. st.)

DÉFANOTHI, v. Démaillotter, ôter du maillot. C. fano, toile, drap. (Alpes.)

DEFASSOTA, v. Démaillotter, ôter les sangles, délier les courroies d’une bête de somme. — L. fascia, bandelette. (Pays-d’Enhaut.)

DÉFATTA, v. Oter de la poche, payer de sa bourse. De fatta, poche.

DÉFEMA, v. Enlever le fumier étendu sur un terrain; se dit de la pluie, d’une ravine. (Alpes.)

DÉFERMA, v. Ouvrir, ôter ce qui ferme, enlever une clôture, une cloison.

DÉFERRÂ, v. Déferrer; déconcerter, réduire au silence.

DÉFERRA-TSAO, s. m. La lunaire, Botrychium Lunaria, fougère du groupe des ophioglossées; mot à mot, déferre-cheval. Cette plante est ainsi nommée d’après le préjugé superstitieux qui fait croire aux montagnards que si le fer d’un cheval la touche, il tombe et se brise à l’instant.

DÉFIKA, v. Se quereller, avoir une dispute. /100/

DÉFINI, A, adj. Dissous, décomposé.

DÉFIOLA, DÉFIOULA, v. Cesser de boire. De fioula, bouteille.

DÉFLUSSION, s. f. Enflure à la tête, avec mal de dents; fluxion. (Neuchâtel.)

DÉFOLLI, DÉFOUAHLLI, v. Oter les feuilles d’un arbre; enlever une boiserie.

DÉFORA, v. Oter une enveloppe, une taie, une doublure, un fourreau, la couverture d’un livre. (Pays-d’Enhaut.)

DÉFORFALA, v. Défaufiler, ôter les faux fils.

DÉFORMA, v. Oter la forme d’un soulier, d’un chapeau.

DÉFORNA, v. Oter le pain du four.

DÉFORTENA, s. f. Infortune, malheur.

DÉFREGUETTHI, A, adj. Déguenillé, couvert de haillons, de lambeaux. — C. frega, déchirer. (Valais.) (Défreguellhi, dans le canton de Vaud. — N. de l’éd.)

DÉFROU, DÉFRO, DÉFEUR, DÉFOUA, adv. Dehors. L’è adi défrou, il est toujours hors de chez lui. L. foris.

DÉGAIGNI, v. Se dégoûter, dédaigner. (Moudon.)

DÉGAN, adv. Dans, dedans. Voy. dain. (Jura.)

DÉGANETHI, v. Partir, déguerpir par crainte. (Alpes.)

DÉGANGUELLHI, A, adj. Déguenillé. De ganguellhe, lambeaux. (Vaud.)

DÉGAULA, v. Vomir; dire des torrents d’injures. (Vaud.)

DÉGAULAHIE, s. f. Torrent d’injures, surtout d’une femme en colère. (Vaud.)

DÉGNEHLLI, DÉGNOLA, v. Déboîter, luxer, disloquer.

DÉGNEHLLI, IRA, adj. Qui a un membre luxé, déboîté. De nillha, jointure, articulation.

DÉGOLA, v. Echancrer un vêtement. (Alpes.)

DÉGONFFLA, v. Dégonfler; réduplicatif, redégonflla, redégonhlla.

DÉGORCI, DÉGOURCI, DÉGRUSSI, DÉGREDA, v. Déchirer; perdre, dissiper son bien.

DÉGORSI, SIA, adj. Dévergondé, effronté, impudent. (Nyon.) /101/

DÉGOUAISI, v. Dégoiser, babiller, jaser mal à propos.

DÉGOUBELLHI, v. Vomir, dégobiller. C. gwp, gob, bouche.

DEGRA, ÉDEGRA, s. m. Escalier, degré.

DÉGRADALA, v. Tomber dans l’escalier, dégringoler, L. gradus.

DEGRAI, s. m. Mouvement fait pour se soulager d’une douleur.

DÉGRAPPA, v. Egrapper.

DÉGRAVA (sè), v. Se disculper; dégrever un immeuble.

DEGRAUBI, v. Enlever la crasse des parois d’un vase, le décrasser. De grauba, crasse. (Alpes.)

DÉGREMEHLLI, DÉGREMECI, DÉKREMELLHA, v. Développer, détortiller, démêler un écheveau, un peloton. De gremeci, peloton. — L. gremium.

DÉGRUFFO, A; DÉGRUFFI, IA, adj. Espiègle, alerte, éveillé. (Genève.)

DÉGUEGNI, v. Dédaigner; se dégoûter d’un mets, d’un aliment qu’on croit mauvais.

DÉGUELHA, s. f. Discours mal fait, mauvais sermon, prône mal débité. (Vaud.)

DÉGUELHI, v. Renverser, abattre; débiter mal un mauvais discours.

DÉGUERLA, DÉVOUERLA, v. Déplisser; dégringoler; se dégourdir, se mettre en train. (Alpes.)

DÉHLLO, adv. Vivement, subitement.

DÉHLLOSENA, v. Perdre ses pétales, défleurir. De hllau, fleur.

DÉHLLOURE, v. Ouvrir ce qui est fermé. De hlloure, fermer, clore.

DEI, art. pl. des deux genres. Voy. di.

DEI, DI, DIU, GHI, GHIU. Dieu. — Diu vo bégne, Dieu vous bénisse. — Le bon Di, le bon Dieu. — Au nom de Ghi, au nom de Dieu.

DEIN, s. f. Dent; pointe de montagne. Dein de Jaman, dein de Vaulion, dent de Jaman, dent de Vaulion. E mo ai dein, j’ai mal aux dents. /102/

DEIN-DE-TSAO, s. m. Mot à mot, dent de cheval; c’est la jusquiame, Hyoscyamus niger. (Pays-d’Enhaut.)

DÉKALA, s. f. Déchet, diminution du poids dont il faut tenir compte. Voy. kala.

DÉKALÂ, v. Baisser, diminuer de poids, de prix, de valeur. Voy. kalà.

DÉKALLHE-SAN, s. m. Patience sanguine, Rumex sanguineus; mot à mot, qui rend le sang moins épais. Comme cette plante a les feuilles rouges, la superstition lui attribue la propriété de rendre le sang moins épais, ou de faire disparaître le sang extravasé, caillé.

DÉKALLHI, v. Rendre le lait liquide après qu’il a été caillé.

DÉKAMÂ, v. Oter à une chèvre le collier appelé kama; se dégager d’un embarras, se tirer d’affaire. (Alpes.)

DÉKAMPA, v. Décamper, partir furtivement sans payer ses dettes.

DÉKANTA, v. Transvaser pour ôter la lie d’un liquide. (Vaud.)

DÉKAPPA, v. Oter la coiffe, l’arracher de la tête; décoiffer une bouteille.

DÉKARCELLAU, LAHIE, adj. Débraillé, déboutonné, chiffonné, qui a son vêtement en désordre. C. carza, nettoyer, arranger. (Val d’Illiez.)

DÉKASAKA, v. Oter son habit, sa casaque.

DÉKASSA, v. Ramollir une tumeur, cassein; guérir une contusion. (Alpes.)

DÉKATALA, v. Dévaler, descendre au moyen d’une corde.

DÉKAVA, v. Oter le vin de la cave; creuser par-dessous, excaver.

DÉKEMANKLA, v. Enlever d’un tronc les fers auxquels tient la chaîne ou la corde par laquelle le cheval l’a traîné. (Val d’Illiez.)

DÉKLISSA, v. Détendre, faire partir un ressort. De kliket, ressort, loquet. (Valais.)

DÉKOBLLA, v. Délier; sortir un cheval du timon, ôter les couples ou entraves qui lient les pieds d’un animal.

DÉKORMA, v. Enlever la couverture d’un toit; se dit d’un vent violent. (Val d’Illiez.) /103/

DÉKOTI, s. m. Peigne à dents écartées pour démêler les cheveux.

DÉKOTTA, v. Ouvrir, tirer le verrou en arrière; lever un appui. De cotta, appui, étai, pièce de bois qui sert à fermer une porte. (Vaud.)

DÉKOTZI, v. Décocher, lancer; envoyer quelqu’un quelque part.

DÉKOUPETA, v. Déchiqueter, découper un animal tué; le mettre en terre; enlever les pierres d’un terrain qu’on veut mettre en culture. (Alpes.)

DÉKOUSSERI, v. Déchirer, érailler. Voy. dégorci.

DÉKOUTHI, v. Démêler, peigner les cheveux avec le peigne, dékoti. (Vaud.)

DÉKRAINTHIAU, AUSA, adj. Impatient. (Val d’Illiez.)

DÉKUPI, adv. Mot technique du jeu des billes (vulg. jeu des marbres), chez les écoliers de Lausanne.

DÉLABRA, s. f. Pioche. L. dolabra. (Ormonts.)

DÉLABRÂ, v. Ecarteler, démembrer, gâter, délabrer.

DÉLAITHI, DÉLAIKI, DÉLITHI, v. Sevrer, ôter à l’enfant le lait de sa nourrice. Voy. désalaithi.

DÉLAITHI, IA; DÉLITHI, IA, adj. Sevré, sevrée.

DÉLAU, s. f. Douleur, chagrin. L. dolor.

DÉLAVA, v. Salir, ternir un vêtement, une réputation; calomnier.

DELÉZA, s. f. Clef de haie, barrière. Hébr. delet, fermer. (Vaud.)

DÉLITHI, v. Voy. delaithi.

DELLHETTA, DEHLLETTI, v. Détacher, séparer.

DÉLOKA, v. Disloquer; ôter les sarments inutiles. (Montreux.)

DELON, DILON, s. m. Lundi. Dies lunæ.

DÉMAN, adv. Demain. Deman-né, demain soir.

DÉMANGOUNNA, DÉMANGUILLONNA, v. Démantibuler, détraquer une machine. (Vaud.)

DEMAR, DIMAR, s. m. Mardi. Dies Martis.

DÉMARA, v. Quitter une maison, un lieu.

DÉMARKA, v. Oter une marque, démarquer.

DÉMEHLLA, v. Démêler, débrouiller. De mehlla, mêler. /104/

DÉMEIMBRA, v. Démembrer, écarteler.

DEMEINDJE, DEMEINDZE, s. f. Dimanche. — C’est le seul des jours de la semaine qui soit du genre féminin.

DEMICRO, DIMICRO, s. m. Mercredi. Dies Mercurii.

DÉMIOLA, v. Oter la moëlle; avoir de grandes douleurs; se démener ridiculement en dansant. (Alpes.)

DÉMIZANNA, DÉMIDZANNA, v. Déranger; ôter la partie du soulier appelée midzanna.

DÉMORA, v. Demeurer, habiter. Sè démora, s’amuser, se divertir.

DÉMORADJO, s. m. Demeure, logement; droit d’habiter sa vie durant une maison.

DÉMORÈ, s. m. pl. Jouets d’enfants, jouets qui les font rester (demeurer) au logis. (Montreux.)

DÉMOURTHI, DÉMORDHI, v. Dégourdir.

DÉMOURTHI, A; DÉMORDHI, A, adj. Dégourdi, leste.

DENA, DOUNNA, v. Donner.

DENAN, s. f. Nom d’amitié donné par un enfant à sa grand’mère.

DE NE SEIN LO PI, DE NE SEIN LE PI. Locution qui exprime une forte négation. Elle signifie je ne veux vas, je n’y mettrai pas le pied (lo pi). On dit aussi, en l’abrégeant, sein lo pi. — De ne sein lo pi ke lo fasso, je ne le ferai certainement pas. (Vaud.)

DÉNIA, v. Dénouer, nier.

DENIAU, s. m. Ouverture ou couloir pour jeter le foin du fenil dans la crèche. (Alpes.)

DÉNIOLA, DÉNITTA, DÉNIOTHA, v. Dénicher. De gni, nid.

DÉNORTZI, DÉSEINORTSCHI, v. Désenchanter, enlever un charme magique, désensorceler. De nortza, sorcière. (Vaud.)

DÉPALA, v. Oter la neige, la boue, le fumier, avec une pelle de bois. (Pays-d’Enhaut.)

DÉPATHOLLU, UVA, adj. Déchiré, déguenillé, vêtu de lambeaux. De patta, chiffon, guenille. On dit ailleurs dépathioru, a, dépenallhi. (Vevey.)

DÉPECHI, DÉPICI, v. Dépecer, mettre en pièces, déchirer; éreinter un homme ou un animal par un fardeau trop lourd. (Val d’Illiez.) /105/

DÉPEDGI, v. Séparer ce qui est agglutiné, dégluer. Se dépedji ou dépedzi, se détacher de quelqu’un, rompre une liaison dangereuse ou immorale. De pedge, pedze, poix.

DÉPEINTHA, v. Dépeindre, décrire, faire un signalement.

DÉPELHI, v. Oter d’une charge de foin, d’une gerbe ce qui pourrait tomber en chemin. (Bas-Valais.)

DÉPELHON, s. m. Ce qu’on ôte d’une charge.

DÉPENALLHI, adj. Voy. dépathollu.

DÉ PER, loc. prépos. Par. Dé per mè, par moi seul. C’est le de par de l’expression de par le roi.

DÉPERDRE, v. Oublier ce qu’on a appris. Avec sè, s’égarer, se perdre.

DÉPÉTA, v. Devancer à la course, supplanter. L. petere. (Lausanne.)

DÉPIA, v. Oter la terre du pied d’un arbre, d’un mur, déchausser un terrain; devancer; être fatigué des pieds. En parlant des animaux, avoir la corne du pied endommagée. (Alpes.)

DÉPLLEIHI, DÉSAPPLLEIHI, v. Dételer. De appleihi, atteler. L. applicare.

DÉPONDRE, v. Détacher, séparer ce qui est joint; décrocher; discontinuer. Ne dépon pa, il ne cesse de parler. Participe passé, dépondu.

DÉPOTTA, v. Oter une plante d’un pot pour la mettre dans un autre, dépoter.

DÉPOUAIRA, DÉPOUAIRI, v. Ecorcher, mettre en vive chair, estropier, maltraiter. (Vaud.)

DÉPUFFA, v. Epousseter, enlever, secouer la poussière. De puffa. Voy. epuffa.

DER, DÉ, s. m. Dé à coudre.

DÉRAHÎ, v. Faire sortir quelqu’un de son sang-froid, le mettre en mouvement.

DÉRAHI, A, adj. Qui est hors du bon chemin dans le sens moral, dévoyé. (Valais.)

DÉRAMA, v. Enlever les rames qui soutiennent les pois, les fèves, les haricots. /106/

DÉRANTRE, DÉRONTRE, v. Tempérer la trop grande fraîcheur d’un liquide; ébaucher, dégrossir; étancher sa soif. (Alpes.)

DÉRANTU, UVA, adj. Dégrossi, ébauché, qui a les premiers éléments.

DÉRAUFFA, DÉROFFA, DÉRAUMA, v. Décrasser, enlever la crasse, ôter le fumier d’une étable. De rauffa, crasse.

DERBELLU, s. m. Réduit, trou en terre, sépulcre. C. dair, enfermé. (Fribourg.)

DERBI, DERBIEZ, s. m. Sapin. (Ormonts.)

DERBOGNAU, EDERBOGNAU, s. m. Râteau pour étendre la terre des taupinières.

DERBON, s. m. Taupe. Nai k’on derbon, noir comme une taupe.

DERBOUGNA, EDERBOGNI, v. Etendre la terre soulevée par les taupes.

DERBOUNNAI, s. m. Celui qui prend les taupes, taupier. (Vaud.)

DERBOUNNAIRA, s. f. Taupinière. De derbon, taupe.

DERE, v. Dire. Tè dio, je te dis; deri, je dirai. Part. passé, de. M’a de dau mô, il m’a dit du mal, il m’a censuré, injurié.

DÉRIA, adj. des deux genres. Dérouté, dévoyé. Voy. dérahi.

DÊROFFA, v. Voy. dérauffa.

DÉROLLA, v. Libérer de l’engagement militaire, rayer du rôle.

DÉRONTRE, v. Voy. déhantre.

DÉROSA, v. Abattre la rosée, rousahie. (Alpes.)

DÉROTSCHAU, DÉROUTSIAU, s. m. Précipice, chemin roide et escarpé. Voy. dérupa.

DÉROTSCHI, DÉROTZI, v. Renverser ce qui est en tas, jeter en bas. Avec , se laisser tomber dans un précipice. De rotsche, roche, rocher. Voy. dérupeta, dérouvena.

DÉROUTSI, v. Sortir un fromage de sa forme, routsche. (Alpes.)

DÉROUVENA, v. Dégringoler, tomber dans un précipice, dans un ravin, rouvena.

DERRAI, s. m. Le derrière.

DERRAI, RA, adj. Le dernier, le cadet, la cadette d’une famille. /107/

DERRAI, DERREI, prép. et adv. Derrière. Derrei la mothi, derrière l’église; derrei lli, derrière lui; per derrei, par-derrière; lé derrei, là-derrière. — Deri, id.

DERRE, s. m. Erable. (Bex.)

DÉRUPA, s. f. Pente rapide où l’on peut se précipiter, se dévaler. L. de rupe. (Lausanne.)

DÉRUPETA, v. Se précipiter, se hâter; expectorer un rhume.

DÈS, s. m. pl. Dettes. On dit aussi devalle. Voy. ce mot. (Jura.)

DÉSAIRI, v. Mal soigner, délaisser, négliger, abandonner. L. deserere.

DÉSAIRON, s. m. Enfant sale, mal soigné, pâle, maladif, chétif, malingre. (Valais.)

DÉSALAITHI, DÉSALAIKI, DESSEIRDRE, v. Sevrer. — Délaithi, délaiki, délithi, id.

DÉSALOHI, v. Gâter, déranger, détraquer. C’est l’opposé d’alohi, arranger.

DÉSALOMBRA, v. Enlever ce qui fait ombre.

DÉSALPA, v. Faire descendre un troupeau, en automne, dans les pâturages inférieurs. (Alpes.)

DÉSANNEI, s. m. pl. Petits grains de raisins avortés et sans aucun suc. C’est une maladie de la grappe. (Montreux.)

DÉSAPPLLEIHI, v. Voy. déplleihi.

DÉSAURE, s. f. pl. Les hauteurs, les flancs d’un vallon. (Fribourg.)

DÉSAURO, adv. En dessus, sur la hauteur (Pays-d’Enhaut). Pra désauro, prairies élevées. (Fribourg.)

DÉSEINBRENA, v. Déchausser un arbre pour l’arracher, nettoyer ce qui est embrené, sale. (Montreux.)

DÉSEINFLLA, v. Désenfler. Part. passé déseinfllo, a, désenflé, qui désenfle.

DÉSEINORTSCHI, v. Voy. dénortzi.

DÉSO, DESO, prép. et adv. Sous, dessous. L’è lé-deso, il est là-dessous. Déjo, id.

DÉSOBLLEDJI, v. Reconnaître un service, en rendre un autre pour n’avoir plus d’obligation. (Vaud.) /108/

DÉSOSSA, v. Désosser, séparer les os de la viande.

DESSAITHI, DESSAIKI, DESSIA, v. Désaltérer, ôter la soif, sai.

DESSALA, v. Oter la selle d’un cheval.

DESSEIRDRE, v. Voy. délaithi, désalaithi.

DESSENAU, DESSONEU, adj. Etourdi, écervelé, qui manque de sens. (Val d’Illiez.)

DESSÉPARA, v. Séparer ceux qui se battent. (Jura.)

DESSERRA, v. Desserrer, ôter ce qui enraye une roue. Dessarra, id.

DESSIGNI, DESSEGNI, v. Déclarer par serment devant un tribunal. (Alpes.)

DESSODA, v. Dessouder; éveiller, troubler la tranquillité de quelqu’un, des troupeaux, des abeilles; mettre en action; ramener au devoir. (Valais.)

DESSODO, s. m. Trouble, tracasserie, dérangement.

DESSOLA, v. Enlever ou diminuer la corne du pied d’un animal.

DESSOU, LA, adj. Désenivré, qui n’est plus soûl.

DESSOULA, v. Désenivrer, cesser d’être ivre. (Lavaux.)

DESSOUNAN, s. m. Déjeuner. (Fribourg.)

DESSU, DÉCHU, adv. et prép. Sur, dessus.

DESSUHI, DESSOHI, DESSOUHI, v. Contrefaire satiriquement le langage de quelqu’un. (Vaud.)

DESTORBE, s. f. pl. Faux frais; empêchement, perte de temps. L. disturbare. V. Fr. destourbier. (Fribourg.)

DESTORBHA, v. Détourner quelqu’un de son travail, de ses affaires, le troubler.

DÉTALA, v. Partir précipitamment, s’enfuir, détaler.

DÉTÂLA, DEHLLALA, s. f. L’égout d’un bâtiment, la gouttière.

DÉTARTAGNI, v. Se déranger, faire des folies, s’embrouiller. (Val d’Illiez.)

DÉTATSCHI, v. Détacher, délier.

DÉTELLA, v. Dételer. Voy. déplleihi.

DÉTERTIN, s. m. Garnement, débauché, mauvais sujet. (Vaud.) /109/

DÉTESCHI, DÉTETSCHI, v. Défaire, renverser ce qui est en tas. De tetsche, tas.

DÉTHETHA, v. Détacher un animal de sa crèche.

DÉTHIENDRE, v. Eteindre. Part. passé, déthiendu, éteint.

DE-TIRE, loc. adv. Vite, promptement, de suite, sans interruption, tout d’une tire. (Valais.)

DÉTOPPA, DÉHLLOPPA, v. Enlever une barrière, déboucher un vase.

DÉTRAKÂ, v. Déranger, détraquer.

DÉTRAKA, DÉTRAKE, s. f. Machine dérangée; malaise, dérangement de santé. L’a z’u na détrake, il a eu une indisposition.

DÉTRATHI, v. Déprimer, déprécier, rabaisser. L. detrahere. (Val d’Illiez.)

DÉTREINDRE, v. Serrer, torturer, mettre à la question. (Plaid général de Lausanne, 1368.)

DÉTRELOUGAU, GAHIE, adj. Demi-fou, à demi aliéné, toqué, timbré. (Valais.)

DÉTRO, DÉTRAU, s. f. Grande hache pour couper les arbres. L. dextra.

DÉTZASSA, v. Eloigner, chasser, écarter, mettre en fuite.

DÉTZASSHA, v. Oter l’apprêt d’une toile. De tsa, colle de tisserand. (Pays-d’Enhaut.)

DETZE, s. f. Défaut intérieur ou extérieur d’un animal, tare, vice, tache morale.

DÉTZELLHI, v. Manger son bien, se ruiner peu à peu.

DÉTZEMENA, v. Egarer, tromper, séduire, faire sortir du bon chemin. (Alpes.)

DÉTZERGUEGNI, v. Détraquer une machine, en déranger les parties. Voy. démangounna.

DÉTZERNIHI, DÉTZERMA, v. Désenchanter, détruire un charme. (Vaud.)

DÉTZERPI, v. Démêler les cheveux, les peigner.

DÉTZETTI, v. Détourner, dans une laiterie, une portion de la crême ou du lait destinés au fromage. (Alpes.) /110/

DÉTZISI, v. Déchoir, s’affaiblir dans le sens physique.

DÉTZO, DÉTSCHAU, adj. des deux genres. Déchaussé, qui va nu-pieds.

DÉTZOMPRA, DÉTZEUMPRA, v. Déchiffrer une écriture gothique. (Pays-d’Enhaut.)

DÉTZOPOUNA, v. Déboucher, ôter le bouchon, le tzopon.

DÉVALA, v. Dévaler, précipiter.

DÉVALLE, s. f. pl. Les dettes, le passif.

DÉVAN, prép. Voy. dean.

DÉVANKI, s. m. pl. Ancêtres, devanciers, aïeux. (Alpes.)

DEVANTIER, DEVANTERI, s. m. Tablier de femme qui se met devant. — Faurda, id. (Jura.)

DÉVARIA (sè), v. Se déranger, sortir du bon chemin; être désappointé, perdre la tête. (Vaud.)

DEVEI, v. Devoir. Dévretri, je devrai; tè deivo, je te dois.

DEVEI, s. m. Devoir, obligation morale. N’é fé ke mon dévei, je n’ai fait que mon devoir.

DEVEIN, s. m. Forêt communale, bois commun aux habitants d’un village. C. devez, pré, forêt interdite au bétail. (Aigle.)

DEVEINDRO, DEVEINDO, s. m. Vendredi. Dies Veneris.

DEVEINTZET, s. m. Diminutif de devein. Voy. ce mot.

DÉVENA, v. Deviner, découvrir.

DEVER, prép. Vers, auprès de.

DÉVERI, v. Détourner. Sè déveri, se retourner. (Alpes.)

DÉVERNETHI, v. Oter le vernis d’un vase. Déverneunthi, id.

DÉVESA, v. Causer, faire la conversation, parler à quelqu’un. C. devis, causer.

DÉVETI, v. Déshabiller; enlever la récolte du terrain qui l’a produite.

DÉVÊTU, DÉVETIA, adj. Déshabillé; dépouillé de sa récolte.

DÉVI, s. m. Dieu. Mont-Dévi, le Grand Saint-Bernard, mons Dei. (Entremont.)

DÉVIA, v. Dévier. Avec , s’égarer, se détourner du chemin, via. /111/

DÉVIANCE, s. f. Reconnaissance et fixation des bornes des grands chemins faite par la police. (Vaud.)

DÉVORTOLLI, DÉVOUDRE, v. Détortiller. L. devolvere.

DÉVOSEIHI, v. Parler avec mépris de quelqu’un, lui manquer de respect; tutoyer ceux auxquels on doit dire vous. (Alpes.)

DÉVOUAIGNI, v. Détruire le grain semé. Se dit de certains insectes. C’est l’opposé de vouagni, semer.

DÉVOUARLA, v. Jeter loin de soi; agiter en l’air. (Alpes.)

DÉVOUDRE, v. Voy. dévortolli.

DEVOUERPI, v. Déguerpir, partir sans prendre congé.

DÉVOURA, v. Déchirer, user un vêtement; dévorer.

DEZ, s. m. Marc de raisin. (Montreux.)

DEZ, s. f. Menues branches de sapin. (Jura.) — , id.

DEZAHIRA, s. f. Chaire d’église. Djahira, id.

DHI, DEI, GHI, adj. numér. Dix.

DI, DEI, art. pl. des deux genres. Des. Dei valets, des garçons; di modjes, des génisses; di z’hommo, des hommes; ghi, id.

DI, DHU, DU, prép. Dès, depuis; Du lor, dès lors.

DI, DHI, s. m. If, Taxus baccata. (Aigle.)

DIA, adv. A gauche, terme de charretier. C. Dia, Da, cheval.

DIA, s. f. Les filaments du chanvre qu’on tient entre les doigts en teillant. (Alpes.)

DIABLIA, v. Jurer fréquemment par le diable, se donner au diable. (Genève.)

DIABLLA, DIABLLESSA, s. f. Diablesse, méchante femme.

DIABLLAMEIN, GUIABLAMEIN, adv. Diablement, fort, très.

DIABLLAT, DIABLET, s. m. Diablotin, petit diable; se dit des enfants vifs et espiègles.

DIABLLE, DIABLLO, GUIABLLO, GUIÉBLLO, s. m. Diable.— Diabllo et son féminin diablla s’emploient pour exprimer une forte négation: Diabllo lo pa, pas du tout; Diabllo l’on, aucun, certainement; Diablla la manka, je n’y manquerai certainement pas. /112/

Le paysan vaudois et surtout le fribourgeois emploient habituellement les locutions précédentes. Le paysan semble rendre un culte de prédilection au diable qu’il prie tous les jours, à diverses fois, de le prendre, de l’enlever, de l’emporter sur ses ailes, de lui accorder, en un mot, toutes ses faveurs: Diabllo mè preigne, m’einportai, m’einlévai, m’einvolai. Le jureur garde pour ses ennemis et souvent pour ses interlocuteurs: lo diabllo t’exterminai, tè roudjai, tè bresai lè z’ou, tè touerde lo cou, t’arratschai la leinvoua, lè z’ongllo, c’est-à-dire: le diable t’extermine, te ronge, te brise les os, te torde le cou, t’arrache la langue, les ongles. Les plus timorés retranchent le pronom personnel , quand il s’agit d’eux-mêmes, et disent seulement d’une manière vague, sans désigner l’objet de leur malédiction: diablle einlévai, et par contraction: diab’einlévai, diable emporte, enlève.

Mè baillo au diabllo, se cein n’è pa veré, je me donne au diable, si cela n’est pas vrai.

On dit, plutôt comme exclamation que comme jurement, gran diabllo.

Quelques hommes à conscience délicate, qui ne veulent rien avoir à faire avec le démon, et qui cependant aiment à jurer, disent: Diu me preigne, Dieu me prenne; Diu me preigne se vo dio na dzanllhe, Dieu me prenne si je vous dis un mensonge.

Vers le milieu du siècle dernier, le premier nègre qu’on eût vu dans la Vallée du lac de Joux rencontra en arrivant un membre du tribunal, lequel, se jetant à ses genoux, lui dit à mains jointes: O monsu lo guiébllo, ne me fade djein de mô, ô monsieur le diable ne me faites point de mal. Un peu plus loin il rencontra une espèce de demi-fou, qui, après l’avoir regardé un moment, lui dit: Va tè lava lo mor, coueffe ke t’i, va te laver le visage, vilain que tu es.

Un bourgeois d’Estavayer, n’étant que simple citoyen, ne jurait que par un diable; mais étant devenu banneret de la ville, il crut de sa dignité de jurer par cinq cents, chein cheint diabllo.

Grâce au progrès de l’instruction religieuse, la jeune génération vaudoise jure beaucoup moins, surtout les femmes qui, il n’y a pas longtemps, juraient autant que les hommes et avaient /113/ inventé quelques jurements spéciaux à l’usage de leur sexe. Un pasteur a corrigé de ce vilain défaut les jeunes filles de sa paroisse en leur disant qu’il n’y a rien qui rende une femme aussi laide que l’habitude de jurer.

DIABLLERI, s. f. Petites manœuvres de sorcellerie employées par ceux qu’on dit s’être donnés au diable; choses auxquelles on ne comprend rien; petites malices. (Vaud.)

DIAKOUNETTA. Sorte de jurement adouci ou d’exclamation inoffensive, qui ne vient pas, je présume, du grec διἀκονο ς, diacre. (Vaud.)

DIÉ, s. m. Lutin. Ce mot n’est guère employé qu’avec le verbe mena, mener. Mena dié, faire un bruit attribué aux lutins pour effrayer pendant la nuit. En celtique, Dian est le nom d’un démon spécialement chargé de conduire et d’introduire au sabbat les sorciers et les sorcières. L. Dis, divinité infernale. (Valais.)

DIETZO, GUEITZO, QUETZO, s. m. Vase à tenir le lait. (Alpes.)

DIMA, v. Lever au profit du seigneur la dixième gerbe d’un champ moissonné.

DIMIAU, s. m. L’homme qui vient par droit ou commission lever ou recevoir la dîme. (Vaud.)

DIMO, s. m. La dîme. Misa lè dîmo, mettre à l’enchère les dîmes de certains champs.

DÎMO, s. m. Division territoriale d’une commune ou d’un district. (Rougemont.)

DINA, DENA, v. Dîner.

DIO, GUIO, s. m. Argile, terre grasse. (Genève.)

DI-ORA, DU-HORA, loc. adv. Dès à présent, dès cette heure, dorénavant, désormais. L. hora.

DIOTU, UVA; GUIOTU, UVA, adj. Epais, ferme; se dit d’un potage. Dérivé de dio, guio. (Genève.)

DISCOUCHON, s. f. Etat de faillite établi par le tribunal, qui met à l’enchère les biens du failli. L’a fé discouchon, il a fait faillite. (Vaud.)

DISPEINSA, v. Dépenser, manger, consommer. /114/

DISPENSA, s. f. Dépense; garde-manger, lieu où l’on garde les provisions. (Vaud.)

DISSE, adv. Voy. dainse.

DISTAK, s. m. Terme de tir. L’accessit, le second prix. (Vaud.)

DITTON, s. m. Proverbe, maxime, dicton.

DIURA, v. Suinter. Se dit d’un vase disjoint qui laisse échapper le liquide qu’il contient.

DJA, adv. Déjà. — Ja, dza, id. L. jam.

DJAINDRO, s. m. Mitron, garçon boulanger, le geindre. Mot vieilli. (Moudon.)

DJAKEMAR, s. m. Statue d’homme armé, ordinairement placée sur une fontaine. (Nyon.)

DJALA, v. Geler. — Dzala, id.

DJALAHIE, s. f.; DJALLEIN, s. m. Gelée, gel; volée de coups.

DJALLHO, OTA, adj. Semé de taches blanches; se dit du manteau des vaches. — Dzatho, id. (Alpes.)

DJAMBA, DJIGA, s. f. Jambe. — Tsamba, id.

DJAMBETTA, s. f. Petite jambe; jambon de porc, jambonneau. — Tsambetta, id.

DJAMBOTTA, v. Marcher mal, comme un bancroche, boiter. (Pays-d’Enhaut.)

DJAMÉ, adv. Jamais. — Jamé, id.

DJANLLA, DJANLLHI, v. Mentir, dire des sornettes. T’ein a djanllhu, tu en as menti.

DJANLLHAU, DJANLLHEU, SA, adj. Menteur, jongleur.

DJANLLHE, s. f. Mensonge, bourde. Ne de ran ke dei djanllhe, il ne dit rien que des mensonges.

DJANLLHERASSA, s. f. Menteuse d’habitude. (Genève.)

DJANVI, s. m. Janvier.

DJAPPA, JAPPA,, s. f. Femme grondeuse, rapporteuse.

DJAPPÂ, DZAPPÂ, v. Aboyer, japper; rapporter indiscrètement. — Un curé, voyant passer un ministre contre lequel un chien aboyait, s’écria: Ein vouaike ion apri koui lo diabllo djappe bein, /115/ en voilà un après qui le diable aboye bien fort. Le ministre répondit: Ne djappe pa apri tè ke t’i de l’otto; il n’aboie pas après toi qui es de la maison.

DJAPPET, DZAPPET, TA; DZAPPAU, adj. Rapporteur, causeur indiscret. (Vaud.)

DJAPPOTTA, v. Parler ab hoc et ab hac, jaboter; parler entre ses dents, murmurer.

DJARROTAIRA, s. f. Jarretière.

DJAVIOULA, s. f. Cage d’oiseau; geôle. C. joul, geôle.

DJE, s. m. Geai, graculus. — Djai, dzé, id.

DJEBLLA, DZEBA, s. f. Cage d’oiseau. C. gabia, cage. — Dzèbe, id. (Jura.)

DJEIN, s. m. Plainte d’un malade, gémissement.

DJEIN, DZEIN, adv. Rien, point, aucunement. N’ein a djein, il n’en a point. (Jura.)

DJEINDRE, v. Se plaindre, gémir. C. gwent, douleur.

DJEINDRO, s. m. Voy. djaindro.

DJEINO, DZEINO, s. m. Marc de raisin. (Lavaux.)

DJEINT, DJET, s. f. Une personne. Le pluriel djeins signifie non-seulement les gens, mais encore les parents, ceux de la maison. Me djeins, mes gens, c’est-à-dire, père, mère, frère, sœur, etc., en général les parents qui vivent ensemble dans la même maison. Dzeint, dzeins, id.

DJEINTHA, s. f. Produit annuel d’une vache. (Alpes.)

DJEINTHELLIET, s. m. Bois gentil, garou, Daphne Mezereum.

DJEINTHI, A, adj. Habile, actif, prévenant, gentil.

DJENELHE, s. f. Poule, gallina. — Geline, dzenelhe, id.

DJENELHETTA, DJENELHOTTA, s. f. Gélinotte, tétras, lagopède; oiseau des Alpes.

DJENETTA, s. f. Narcisse des poètes (Jura). Dans les Alpes, on dit gottrausa.

DJENOADJE, GENOAÏDJA, s. f. Sorcière. Jenounas, espèce de fée du mont Atlas. En langage d’Alger, djenauri signifie un mauvais génie. (Jura.) /116/

DJEPPON, s. m. Habit d’homme, jupe de femme.

DJERA, s. m. Assesseur d’un tribunal, juré, membre d’un corps de justice. (Aigle.)

DJERÂ, DZERÂ, DJURÂ, v. Jurer, maugréer. M’a dzera apri, il a fait des imprécations contre moi.

DJERADA, s. f. Femme de l’assesseur ou du juré (djera); c’est son titre honorifique.

DJERDEU, EUSA; ZERDAU, SA, adj. Vilain, laid à faire peur. L. horridus. (Bas-Valais.)

DJERDJELHAU, SA, adj. Effrayant, épouvantable, qui fait frissonner. (Ormonts.)

DJERDJELHI, v. Effrayer, épouvanter, faire frissonner, donner la fièvre.

DJERLA, s. f. Petit tonneau à un fond, pour transporter le raisin de la vigne au pressoir. C.jarl, cruche. — Gerla, id. (Vully et Neuchâtel.)

DJERLO, s. m. Voix, poitrine. L’a on bon djerlo, dit-on d’une personne qui parle haut et beaucoup.

DJERNA, DZERNA, v. Germer.

DJERNO, DZERNO, s. m. Germe.

DJERRE, DZERRE, interj. Ce mot équivaut à Je le jure, assurément. (Grandson.)

DJERSA, s. f. Martin-pêcheur, oiseau.

DJÉSE, interj. Jésus! (Jura.)

DJEUR, DJOR, JEUR, s. f. Forêt de montagne; on dit joux, dans le français populaire; les chartes disent nigræ juriæ. De là le nom de la Vallée de Joux. (Jura, Alpes.)

DJEURETTA, DJORETTA, JORETTA, s. f. Diminutif du précédent, petite forêt, bosquet.

DJEVATTA, DZEVATTA, ÉZEVATA, v. Se débattre, se démener, mouvoir tous ses membres, bondir. (Vaud.)

DJI, DJAI, s. m. Ecume du lait quand on le trait (Jura). Ailleurs on dit dzé.

DJIFFLA, s. f. Soufflet, mornifle. (Coppet.) /117/

DJIGNO, DJEGNO, DZEGNO, s. m. Le second berger d’un chalet, chargé de faire le séré. L. junior. (Alpes.)

DJIHITRO, s. m. Gîte, place où quelqu’un s’est couché. — Djitro, id. (Val d’Illiez.)

DJIKLLA, s. f. Petite seringue d’enfant pour lancer de l’eau. (Vaud.)

DJIKLLÂ, TSANKLLÂ, ZIKLÂ, DZIKLLÂ, v. Ejaculer, lancer, seringuer de l’eau. C. cincla.

DJIKLLAHIE, s. f. Le contenu de la seringue; éclaboussure; une petite portion d’un liquide.

DJILA, s. f. Vesse, vent coulis.

DJILÂ, v. Vesser.

DJILLHON, s. m. Gui, Viscum album, plante parasite. (Valais.)

DJINGUA, DZINGUA, v. Prendre ses ébats, bondir comme les vaches font au printemps, sauter. (Vaud.)

DJINGUET, TA, adj. Découplé, alerte, leste, prompt à sauter, léger à la course.

DJITHA, s. f. Voy. agita.

DJITHÂ, DZETTHÂ, v. Essaimer; faire sortir le bétail de l’étable, le jeter dehors; pousser des boutons de gale.

DJOBA, v. Babiller, causer immodérément. (Jura.)

DJOBLLA, v. Entreprendre; parler; prendre conseil; prendre ses mesures. (Vully.)

DJOHI, JOÏ, v. Jouir, avoir la jouissance.

DJONNA, v. Jeûner. — Djonno, id.

DJONNE, s. m. Jeûne.

DJOR, DJEUR, DJEU, DZOÏ, DZO, s. m. Jour.

DJORNAHIE, s. f. Journée. — Dzorna, id.

DJORNIVA, s. f. Journée de travail. — Dzorna, id.

DJORNOHI, v. Ajourner, remettre d’un jour à l’autre. (V. st.)

DJORREIN, DJORRAN, s. m. Vent du nord-ouest. On dit joran, dans le français vaudois. — Dzoran, id.

DJOT, DZOT, s. m. Juchoir de poule. L’è à djot, il est sur le juchoir, il est couché, il est au lit. /118/

DJOUKLLA, v. Promettre en mariage son fils ou sa fille tout jeunes. (Jura.)

DJOURE, DZOURE, v. Se tenir tranquille, cesser. Djou, impér., tiens-toi tranquille, reste en repos. Il est aussi adverbe: tein-tè djou. Dzoudé don, finissez donc, dit une fille à un garçon qui la chiffonne. — Joure, id. (Vaud.)

DJOUTA, s. f. Joue. — Jouta, id.

DJOUTHÂ, v. Voy. joutâ.

DJOUVENET, TA, adj. Jeunet, jeunette. C’est le diminutif du mot suivant.

DJOUVENO, NA, adj. Jeune, jouvenceau, jouvencelle. L. juvenis.

DJOVEIN, s. m. Jeune bétail, veaux et génisses. L. juvenis. (Alpes.)

DJU, s. m. Jeu, espièglerie, mauvais tour; place d’un jeu public.

DJUIN, s. m. Juin.

DJULLHET, s. m. Juillet.

DJUVI, v. Jouer. Djuvi ei guellhe, jouer aux quilles.

DO, s. m. Ce qui coule du pressoir avant qu’on presse; littéralement, le doux. (Montreux.)

DOA, s. f. Douve de futaille. — Dova, id.

DOAI, s. f. Colère, fâcherie. (Val d’Illiez.)

DOBA, s. f. Fille ou femme qui dit ou qui fait des folies. (Jura.)

DOBLLE, s. m. Besace, sac double. (Valais.)

DOLA, s. f. Escalier qui mène à la cave. C. dol, lieu bas, descente. (Alpes.)

DOLEINT, DOLEINTA, adj. Faible, misérable, digne de pitié. L. dolens.

DOLOZA, v. Se plaindre d’une douleur. L. doleo. (Alpes.)

DONDA, v. Sommeiller, roupiller. — Draugha, id. (Valais.)

DONDAINE, s. f. Fille courte, grasse, trapue, gaie; une dondon.

DONNA, DOMNA, s. f. Mère de famille, la maîtresse de la maison. L. dominus.— Noutra Donna, Notre-Dame, la sainte Vierge. L’enfant en parlant à sa mère l’appelle donna; c’est son titre d’honneur. (Fribourg.) /119/

DONNA, s. f. Distribution d’aumônes, en argent ou en denrées, devant la maison du défunt, après son enterrement. (Vaud.)

DONZELA, DONZALA, s. f. Jeune servante, petite chambrière. Ce mot n’est point injurieux dans l’évêché de Bâle; mais en général, na donzala est une fille ou une femme d’une vertu équivoque.

DOR, A, adj. Vain de sa parure, petit-maître. (Jura.)

DORDON, DORDEUN, s. m. Gros bâton, gourdin.

DORLOTTA, v. Mignarder; caresser, dorloter. Ce mot est celtique. (Vaud.)

DOSSET, TA, adj. Douceâtre, fade.

DOSSETTA, s. f. Sorte de coiffe noire qui a passé de mode. (Orbe.)

DOTA, v. Douter; craindre, redouter.

DOTHA, s. f. Opinion, volonté. L’è ma dotha, c’est ma façon de penser. C. dot, det, vouloir. (Alpes.)

DOTHÉ, s. f. Anneau d’une clef; douille.

DOTZI, v. S’adosser, se tenir debout. (Fribourg.)

DOU, s. m. Dos. Lo dou mè fa mô, le dos me fait mal.

DOU, DAU, DEU, art. Du.

DOU, DU, DUI, adj. numér. m. Deux. Le féminin est due, duve, avec l’e ouvert et bref.

DOUGNI, HLLOUGNI, s. m. Se dit des têtes ou capitules de la bardane (Lappa major, etc.), capitules que les enfants se jettent aux cheveux. (Alpes.)

DOUKLLA, s. f. Durillon de la peau provenant de la piqûre d’un insecte.

DOULISSE, s. f. pl. Copeaux faits avec le rabot. (Ormonts.)

DOURDEUN, s. m. Dormeur, homme appesanti, qui s’assoupit fréquemment. (Pays-d’Enhaut.)

DOUTA, OUTA, v. Oter, enlever. Douta-tè d’ike, ôte toi de là.

DOUTHA, s. f. Cosse, gousse de fève. (Alpes.)

DOVA, s. f. Voy. doa.

DOVEIN, adv. Comment, pourquoi, d’où vient.

DOZANNA, s. f. Douzaine. /120/

DOZÉ, DODDÉ, adj. numér. Douze. — Doze, id.

DRÂCHA, DRATSCHA, s. f. Sédiment déposé par le beurre fondu. Dreche, id. (Vaud.)

DRAGUA, s. f. Noix de la plus grosse espèce. (Montreux.)

DRAI, DRAITA, adj. Droit, droite. Ce mot entre en composition dans plusieurs locutions:
A l’adrai, le côté du soleil dans une vallée; littéralement à l’endroit. Le côté opposé est l’arrei. (Pays-d’Enhaut.)
Tot drai, directement, en droiture.
Tot-lo-drai, tout de suite, sur le champ, promptement.
Tot-adrai, à point nommé, juste au moment.
Oreindrai, maintenant, actuellement.

DRAI, ADRAI, ADREI, adv. Bien, comme il faut. Drai dainse, c’est ainsi. Voy. adrei.

DRAI, s. m. Droit; portion, part, ce qui revient à chacun d’un héritage, d’une distribution. Bailli-mè mon drai, donnez-moi ma part.

DRAITHI, adj. Droitier, qui se sert de la main droite.

DRAPALA, s. f. Les langes d’un enfant au berceau. V. Fr. drapel, morceau d’étoffe. B. L. drapellum. (Alpes.)

DRAS, s. m. pl. Vêtements d’homme et de femme en général. — M’on robba ti mè dras, ils m’ont volé tous mes habits.

DRAUGHA, DRAUKA, v. Sommeiller, roupiller, s’assoupir fréquemment. (Alpes.) Voy. donda.

DRAVASSO, s. m. Tussilage blanc, Tussilago alba. (Bex.)

DRELLHI, v. Courir fort vite. Driller se disait dans le même sens en français. (Alpes.)

DREMILLHA, DROUMILLA, DREMILLETTA, s. f. Loche franche, petit poisson du genre cobite.

DROBLLA, v. Doubler; ajouter un ou deux chevaux à l’attelage pour faire une montée.

DROBLLAIRA, DROBLLIRA, s. f. Doublure d’un vêtement; maison qui a deux logements. (Pays-d’Enhaut.) /121/

DROBLLO, A, adj. Double. On appelle drobllo les chevaux qui doublent à la montée.

DROBLLO, s. m. Le grand-duc, oiseau de nuit; Strix Bubo.

DROLA, s. f. Droit féodal du seigneur sur la première nuit des noces de ses vassales, appelé aussi droit de marquette, de prélibation, de cuissage. — En 1350, les gens de Châtel-Saint-Denis se rachetèrent de la drola pour un cens annuel d’une mesure d’avoine, payable par chaque chef de famille. Ce tribut ne fut aboli qu’en 1798.

DROLLERI, s. f. Bagatelles, petits présents, drôleries; espiègleries, sornettes.

DROUMA, s. f. Gonflement produit par un coup, une contusion; tumeur, enflure. (Alpes.)

DROUMI, DREMI, v. Dormir. Alla dremi, aller se coucher.

DROUMIAN, s. m. Grand dormeur; campagnol ou muscardin, Mus avellanarius, plus connu sous le nom de malagnou. (Vaud.)

DROUTZCHE, DRUTCHE, s. f. La patience des Alpes, Rumex alpinus, plante qui croît autour des chalets et qui est employée pour engraisser les porcs. On donne le même nom aux diverses espèces de bardane. (Alpes.)

DROUTZE, s. f. Femme de mauvaise vie, entremetteuse. C. druth, même signification. En esclavon, druchte signifie concubine.

DRU, adv. Fort, raide. Lei va dru, il y va tout de bon.

DRU, DRUA, DRUVA, adj. Vif, gai, bien portant; gras, fertile. — Quand on dit d’une fille qu’elle est drua, cela signifie qu’elle est dégourdie ou coquette. — Tini-vo dru, conservez-vous bien portant. — Coumein vos ein va? îte-vo adi dru? Comment allez-vous? êtes-vous toujours bien portant-? — C. dru, gras, abondant, épais. (Fribourg.)

DRUDJE, s. f. Fumier, engrais; abondance, bien-être. La drudje tor lo cou, l’abondance est fatale, prov. (Gruyère.) — Drudze, id.

DRUDJON, DRUDZON, s. m. Fille forte et robuste pour le travail. (Genève.)

DTSCHNAI, RA, s. m. et f. Sorcier, sorcière; magicien, magicienne. (Evêché de Bâle.) /122/

DU, DI, prép. De, depuis. Du-hora, dès à présent; du-ice, du-cé, d’ici, depuis ici; du lé, de là, depuis là.

DÛ, HLLU, s. m. Lieu, endroit. L’è on bi dû, c’est un bel endroit. (Pays-d’Enhaut.)

DUISANT, part. Propre, convenable, agréable, qui plaît. Vient du vieux verbe duire.

DUTHET, TA, adj. Doux au toucher. (Pays-d’Enhaut.)

DUTHO, A, adj. Doux au goût. (Pays-d’Enhaut.)

DUTZIRA, DUTCHIRA, s. f. Cascade, chute d’eau; canal pour conduire l’eau; douche. L. ducere. (Fribourg.)

DZAHLLA, v. Glisser en ricochant; jaillir. (Alpes.)

DZAHLLAITA, s. f. Vase à traire, seau. (Vully.)

DZAKÈ, s. m. Veste courte pour homme.

DZAKET, s. m. Nigaud, badin, un drôle d’homme. (Vaud.)

DZAKETTA, JAQUETTE, s. f. Petit corset, veste pour femme.

DZALOSI, TZALOSI, s. m. Orchis noir, Orchis nigra Scop., plante des Alpes et du Jura.

DZARAVOUATA, v. Babiller à outrance; s’agiter, se démener. (Vaud.)

DZARAVOUTA, TSARAVOUTA, s. f. Charogne. C’est une injure des plus grossières. L. caro.

DZAUKA, v. Faire le paresseux, rester sans mouvement; se dit d’un animal. (Alpes.)

DZAVOUATTA, s. f. Babil excessif, flux de paroles; larve de grenouille, têtard. (Vaud.)

DZEBOLLON, GREBOLON, s. m. Bouton, ébullition. Voy. grebolon. (Lavaux.)

DZEBOLLONNA, AHIE, adj. Couvert de boutons. (Lavaux.)

DZEBTA, s. f. Petite gale.

DZEBTHA, v. Glisser sur un plan incliné, sans pouvoir se retenir. (Alpes.)

DZEFFA, DZEREFFLA, v. Se faire jour à travers les jointures d’un vase de bois, ou à travers les doigts; se dit d’un liquide. (Lavaux.) /123/

DZEINDRO, s. m. Gendre. Alla à dzeindro, se dit du jeune homme qui entre au service de son beau-père, parce que celui-ci ne lui a accordé sa fille qu’à la condition qu’il viendrait travailler un ou deux ans dans sa maison, sans autre rétribution que sa nourriture. (Val-de-Ruz.)

DZEINT, s. m. Voy. djeint.

DZEMOTHI, DZEMOTA, v. Se plaindre, gémir, sentir péniblement sa faute ou son état malheureux. L. gemitus. (Pays-d’Enhaut.)

DZENAIVRO, TSCHENAIVRO, s. m. Baie du genévrier.

DZENEHLLA, s. f. Clavaire, sorte de champignon, Clavaria aurea, dichotoma, etc. (Pays-d’Enhaut.)

DZENEU, DZENAU, s. m. Genou.

DZENEVRI, s. m. Genévrier. — Grassi, id.

DZENOHLLET, DZENOTTET, s. m. Petit genou; nœud de la tige des céréales; pièce de bois appelée courbe.

DZENOHLLETTA, s. f. L’impatiente, Impatiens noli tangere, plante de la famille des balsaminées. (Pays-d’Enhaut.)

DZENZIAU, DZENGIAU, s. m. Ficelle noircie du charpentier. (Alpes.)

DZEPA, s. f. Petite veste ou corset d’homme, jupe de femme.

DZERDJI, s. m. Rainure d’une douve de tonneau. (Lavaux.)

DZERNA, s. f. Poule.

DZEROU, s. m. Machine pour tenir la bobine à dévider.

DZEROUD, DA, adj. Fou, nigaud. Te n’î k’on dzeroud, tu n’es qu’un imbécile. (Fribourg.)

DZETI, DSELLHI, ZILLI, v. Cabrioler, bondir, courir de joie; lever le derrière; se dit des vaches quand elles sortent de l’étable. (Alpes.)

DZETTAI, s. m. Margouillis, bourbier; tumulte, querelle de ménage. (Pays-d’Enhaut.)

DZEVOUHI, v. Endurer, patienter, avaler un chagrin. (Alpes.)

DZÉZÉ, s. m. Fausset, petite cheville de bois pour boucher le trou fait à un tonneau avec le foret. /124/

DZEZI, TSCHESI, v. Choir, tomber. Part. passé, tschesu, tombé. (Vaud.)

DZIHGNO, s. m. Marc de raisin. (Vignoble.)

DZITHA, v. Mettre le bétail à l’abri ou à l’étable, le gîter.

DZODZE, s. m. Mesure valant un pouce et dont il fallait douze pour le pied. (Fribourg.)

DZODZA, v. Mesurer avec le pied, jauger. (Fribourg.)

DZOET, s. m. Marque qui consiste à enlever un morceau de l’oreille d’une vache ou d’une chèvre pour la reconnaître. (Alpes.)

DZOHIAU, DZOHIAUSA, adj. Joyeux, joyeuse.

DZOLLHA, s. f. Ampoule causée par une brûlure.

DZOUHIA, s. f. Joie.

DZOULI, A, adj. Joli, honnête. Dzouli est le nom de rigueur de l’un des bœufs de charrue; l’autre s’appelle Fromein. — Zouli, id. (Vaud.)

DZOURE, v. Jouir d’un bien; avoir, sa vie durant, la jouissance d’un immeuble.

DZUDZO, ZUZO, s. m. Juge. Dzudza, la femme du juge.

DZURUHLLA, v. Se dit de celui qui fait des bulles sur ses lèvres avec sa salive, comme les petits enfants. (Alpes.)

N. B. Dans les divers dialectes du patois romand, les mêmes mots s’écrivent avec J, Dj, Dz, Z, selon la prononciation. Ainsi joure, djoure, dzoure, zoure, sont le même verbe.


 

E

 

È, 3e pers. du prés, de l’ind. du verbe auxiliaire ître, être.— E lli, c’est lui; l’è veniaita, elle est venue.

ÉBAHI, ÉBAHIA; ÉBÉHI, HIA, adj. Etonné, surpris, ébabi. - Ebaubi, id. (Vaud.)

ÉBAHI, ÉBÉHI, v. Etonner, surprendre. S’ébahi, s’étonner. S’bahi, s’bahia, locution contractée marquant le doute, l’étonnement, /125/ l’interrogation: Ma s’bahia se vint, croyez- vous qu’il vienne? vient-il?

ÉBALANCE, s. f. pl. Balance.

ÉBALOHI, v. Se réjouir, se divertir, s’ébaudir.

ÉBARAGNI, v. Oter les toiles d’araignée. De aragne, iragne, araignée. — Iragni, id. (Genève.)

ÉBAUBI, IA, adj. Etonné, surpris, émerveillé. Ebahi, id. (Vaud.)

ÉBAUDI (s’), v. Se réjouir, se divertir. C. ébad, ébat, divertissement.

ÉBAVOA, v. Contrister, chagriner; éblouir. (Val d’Illiez.)

ÉBAVOHA, HIE, adj. Abattu, triste. (Val d’Illiez.)

ÉBEDA, v. Faire tiédir un liquide. L. tepidus.

ÉBENDANNA, v. Blesser grièvement, gâter, casser un vase. (Val d’Illiez.)

ÉBERTHI, A, adj. Personne à laquelle il manque quelque chose, qui n’a rien. Formé de e privatif et du C. berth, bien, richesse. (Bas-Valais.)

ÉBESANTZI (s’), v. Se déboîter la hanche, se déranger les vertèbres, se luxer un membre, s’éreinter. (Alpes.)

ÉBESANTZI, A, adj. Ereinté, foulé, (Alpes.)

ÉBIATZE, s. f. Femme de mauvaise vie, gourgandine. (Valais.)

ÉBIMAHIE, s. f.; ÉBIMO, s. m. Grande quantité.

ÉBIOLA, v. Epamprer la vigne pour la seconde fois. (Vignoble.)

ÉBLLOTHA, v. Ecosser les pois, les fèves.

ÉBORA, v. Oter, en glissant la main, la graine d’une plante; écorcher un animal, en retournant la peau comme un gant. (Pays-d’Enhaut.)

ÉBORNA, AHIE, adj. Enrhumé. De borron, rhume, catarrhe.

ÉBOTIHI, ÉBUTZELLI, v. Nettoyer un pré des petits morceaux de bois appelés butzellhe. (Valais.)

ÉEOTZON, s. m. Petits morceaux de bois sec. (Valais.)

ÉBOUÉLA, EINBOUAILA, v. Ecraser de manière à faire sortir les boyaux d’un animal ou l’intérieur d’un fruit. De boué, boyaux. (Vaud.) /126/

ÉBOUÉLAU, AHIE, adj. Dont les boyaux sortent.; se dit des animaux.

ÉBOUHLLI, ÉBOUTHI, v. Ebouler; avoir une double hernie. (Alpes.)

ÉBOURDILLHI, v. Ecraser, écacher, éventrer. (Lavaux.)

ÉBOURDILLI, v. S’épanouir la rate, s’égayer. C. bourdal, folâtrer. (Fribourg.)

ÉBOURKENA, v. Equarrir une poutre. (Ormonts.)

ÉBOURKENE, s. f. pl. Copeaux détachés d’une poutre équarrie. (Ormonts.)

ÉBRAKAU, ÉBRAKAIA, adj. Ouvert; bancal, qui a les jambes écartées. (Valais.)

EBRAN, s. m. Bouillons, ondes d’un liquide en ébullition qui franchissent les bords du vase. (Alpes.)

EBREKA, EBRICA. v. Briser, mettre en pièces. De breka, pièce.

EBRETZI, v. Faire des brèches à un vase, au tranchant d’un couteau, d’une lame. — Ebretschi, id.

EBRONDA, v. Ebrancher, ôter les branches qui pendent sur les routes. De bronda, branches.

EBU, s. m. Grand coup de vent, ouragan. (Alpes.)

ECHANDOLLETTA, s. f. Petits ais de sapin pour couvrir les toits des bâtiments de montagne. Voy. ancella, ancetta, assethe.

ECHEIN, s. m. Bon sens, raison, savoir-faire. L’a pou d’échein, il a peu de raison, de jugement; l’é fai à boun échein, je l’ai fait à bon escient. (Vaud.)

ECHILLA, ETSCHELLHI, v. Echapper, éviter un accident, une perte, un dommage, un châtiment.

ECHINA, v. Battre, rouer de coups, frapper sur l’échine, éreinter, échiner.

ECHOTTA, v. Secouer un arbre pour en faire tomber les fruits. L. excutere. — Grula, id.

ECORTSIAU, s. m. Ecorcheur.

ECORTZCHI, ECORTZI, v. Ecorcher.

ECOUALLAI, s. m. Faiseur d’écuelles, potier de terre. Catalare, id. /127/

ECRAMA, v. Oter la crème de dessus le lait, écrémer.

ECUTA, v. Voy. acuta.

ECUTARE, s. m. Voy. acutare.

EDAIR, s. m. Eau répandue sur le plancher de la chambre de ménage. (Pays-d’Enhaut.)

EDERBOGNI, EDERBOUNA, v. Etendre la terre soulevée par les taupes. De derbon, taupe.

EDERBOGNIAU, s. m. Râteau pour étendre la terre des taupinières.

EDERDRE, v. Soigner le bétail qui est à la crèche, lui donner du foin, renouveler la litière et nettoyer l’étable. (Rougemont.)

EDJERDZELLAU, SA, adj. Effrayant, qui fait frissonner. (Ormonts )

EDOA, v. Déranger les douves d’un tonneau. De doa, douve.

EDOHA, s. m. Glouton, goinfre insatiable. (Pays-d’Enhaut.)

EFFARA, AHIE, adj. Qui a le visage en feu, effaré.

EFFOBLLA, v. Troubler quelqu’un au point qu’il ne sait ce qu’il fait. (Jura.)

EFFOHLLAUSA, s. f. Femme de journée qui épampre la vigne. (Vignoble.)

EFFOHLLE, s. f. pl. Epoque de l’épamprement de la vigne. (Vignoble.)

EFFOHLLI, v. Epamprer, enlever les feuilles nuisibles aux grappes. (Vignoble.)

EFFRELANDA, AHIE, adj. Déchiré, déguenillé. C. fraila, briser. (Val d’Illiez.)

EFFREY, s. m. Alarme. Sounna l’effrey, sonner la cloche d’alarme, le tocsin. (Mot vieilli.) (Lausanne.)

EGA, s. f. Jument, cavale. L. equa. (Vaud, Fribourg.)

EGALANTZI, v. S’amuser, se divertir. De gala, amusement, fête.

EGANÇA, ÉGANCI, v. Egaliser, mettre en portions égales, répartir.

EGANCE, s. f. pl. Portions égales, distributions proportionnelles. (Pays-d’Enhaut.)

EGARA, v. Egarer.

EGARA, AHIE, adj. Il ne se prend guère qu’au féminin et /128/ signifie une jeune fille folle du plaisir, qui ne pense qu’à se divertir et court souvent hors de la maison. (Vaud.)

EGARAUDA, EGARENDA, v. Déchirer par morceaux, mettre en lambeaux. (Valais.)

EGE, s. m. Collier de cheval, harnais.

EGE, EGI, s. f. pl. Voy. aise.

EGGAIRI, A, adj. Déchiré, vêtu de lambeaux.

EGNEIRLA, v. Enerver, éreinter. De gnier, nerf. Enierla, id. (Nyon.)

ÉGORFA, ÉGOURFI, v. Ecosser, ouvrir les gousses des plantes légumineuses pour en ôter les grains. (Valais.)

EGORSELA, v. Manger à crever, se piffrer, se gorger. (Valais.)

EGOTHA, EGOTTA, v. Egoutter.

EGOTTHIAU, s. m. Egouttoir, planche sur laquelle on met égoutter la vaisselle.

ÉGRA, ÉDEGRA, s. m. Degré, escalier.

EGRAFEGNI, EGRAFOUGNI, GRAFEGNI, GRAFOUNA, v. Egratigner.

EGRALLET, s. m. Petit escalier. Diminutif de égra.

EGRANA, v. Egrener.

ÉGRO, s. m. Levier de fer appelé aussi pau-fer. Fére égro, faire levier. L. ægre, avec peine. (Vaud.)

EGUÉDRO, A, adj. Mendiant, déguenillé. (Valais.)

EH! interj. En patois vaudois, ce mot signfie me voici, que voulez-vous? — Heuh! id.

EHLLA, s. m. Bruit, craquement dans la boiserie, éclat.

EHLLAFFA, EKIAFFA, v. Ecraser, aplatir, écacher. C. clap, coup.

EHLLAMPA, s. f. Eclat de bois qui se détache d’une planche.

EHLLAN, s. m. Neige mouillée ou ramollie qui glisse sur une pente; eau qui rompt la digue de neige ou de glace qui la contenait, débâcle. (Alpes.)

EHLLANKA, EHTHUNKA, s. f. Meurtrissure de la peau par suite de contusion; se dit d’un bleu, du sang extravasé, et aussi d’un chagrin violent. (Alpes.) /129/

EHLLATTA, ECLATTE, s. f. Verge fendue par un bout pour lancer des pierres. (Vallée de Joux.)

EHLLATTA, v. Eclater, se briser.

EHLLEKA, v. S’appliquer sérieusement à un ouvrage. (Pays-d’Enhaut.)

EHLLERDJOUNA, EKLAIRI, v. Oter, au mois d’août, les dernières pousses de la vigne, les éclaircir. (Vignoble.)

EHLLOR, s. m. Lourdeau qui veut faire l’étourdi, prendre l’essor.

EHLLOTURE, s. f. pl. La cire d’un rayon dont on a exprimé le miel. (Alpes.)

EHTHOUERDRE, v. Se donner une entorse.

EHTHOUNA, v. Etourdir quelqu’un par un coup violent, l’étonner.

EHTRAUBLLA, s. f. Etat d’un terrain qui doit se reposer, après avoir produit plusieurs récoltes; jachère. (Pays-d’Enhaut.)

EHTRAUMA, v. Etouffer par la fumée ou par une odeur puante. (Alpes.)

EHTREKA, v. Friper, user promptement ses habits, son linge, ses souliers.

EHTRIA, ÉTRESI, v. Faire glisser le fil dans une peau pour l’égaliser en le mettant en peloton. — Etrisa, étrava, id. (Jura.)

EHTRIAU, s. m. Morceau de peau ou de bois pour faire glisser le fil que l’on dévide. — Etresaire, étrevi, id.

EHTHU, s. m. Appartement supérieur dans une maison; le dessus (Pays-d’Enhaut.)

EHTHUA, ÉTUVA, v. Etuver avec des linges trempés dans une décoction médicinale.

EI, art. contracté m. et f. pl. Aux. Alla ei fellhe, aller voir pendant la nuit les filles à marier, selon la coutume des campagnards; autrement, alla vedhi, aller veiller.

EIFET, s. m. Enfant, petit garçon. (Val d’Illiez.) — Einfant, id. (Vaud.)

EIGUE, s. f. Voy. aigue.

EIGUILLETTA, s. f. Le peigne de Vénus, plante ombellifère, Scandix Pecten Veneris. — Einguilletta, id. (Jura.) /130/

EIHFRIÉ, EFFRIÉ, s. m. Désordre, trouble, effroi. (Montreux.)

EIN, prép. En, dans, dedans. — De là les composés suivants:
Ein-an, loc. adv. En avant; cri du batelier pour gagner le large.
Ein tsa-noa, chez nous, à la maison.
Ein tsan, au pâturage, in campis.
Ein alla (s’), v. S’en aller. Allein-no, ein-no, allons-nous?
Ein amont, loc. adv. En amont.
Ein avô, loc. adv. En aval.

EINALLAHIE, s. f. Départ. Boun’einallahie, la somme qu’une fille qui se marie paye à la société des garçons de son village pour se divertir. (Saint-Cierges.)

EINBARDOFFLA, v. Salir, tacher, embrener. (Vevey.)

EINBARKA, v. Embarquer, mettre sur une barque ou sur un bateau.

EINBARRASSI, A, adj. Embarrassé. Au féminin, ce mot se dit par euphémisme d’une fille enceinte. (Vaud.)

EINBASTOUNA, v. Armer. Einbastouna, part, passé, homme armé, équipé pour la guerre. De bâton, qui s’est pris dans le sens de arme. (V. st.)

EINBESOGNI (s’), v. S’occuper, s’embarrasser.

EINBÊTA, EINBÎTA, v. Rendre stupide, bête; embêter. (Lausanne.)

EINBETTAI, EINBORBA (s’), v. S’embourber. De bétai, bourbier.

EINBIGNI, EINBOUGNI, UNBIGNHI, v. Faire des bosses, des contusions, bossuer un vase de métal. (Pays-d’Enhaut.)

EINBLLAVA, v. Emblaver, ensemencer en blé.

EINBOA, v. Faire rentrer le bétail dans l’étable. L. bos. (Valais.)

EINBORRALA, v. Mettre le collier, le harnais aux chevaux de trait (Lavaux.)

EINBOSSA, EINBOSSI, v. Mettre un liquide dans un tonneau, entonner. De bossa, tonneau.

EINBOSSHAU, EINBOSSIAU, EINBOCHAU, s. m. Grand entonnoir.

EINBOTTHA, v. Se chausser; se fournir de souliers. De botte, souliers. (Montreux.)

EINBOTTOLLI, v. Mettre en bouteille. De bothollia, bothollie, bouteille. /131/

EINBOTZONNA, v. Mettre le porc dans son étable. De botzon, toit à porc. (Val d’Illiez.)

EINBOUAISI, v. Tromper par de belles paroles. Fr. populaire, emboiser.

EINBOUDA, AHIE, adj. Qui a la tête enveloppée de linges pour cause de maladie ou pour une blessure. (Montreux.)

EINBOURRET, s. m. Nombril. — Bourrillon, id.

EINBOZALLA, v. Salir avec de la fiente de vache. De bauza, bouse. (Alpes.)

EINBRANKA, UNBRANKA, v. Percher sur une haute branche.

EINBRAZA, v. Embraser, mettre le feu, incendier.

EINBRELUKOKA, v. S’embrouiller en parlant, perdre le fil de son discours. — Einbrelikoka, id. (Lausanne.)

EINBRENNA, EINBREDETTHA, v. Salir, embrener. C. brenn, excrément.

EINBRESSI, v. Embrasser, caresser.

EINBRETZI, A. adj. Sale, embrené. (Bas-Valais.)

EINBRIA (s’), v. Prendre son élan pour sauter, se mettre en mouvement, en course. Dans ce dernier sens, on dit plus souvent einmoda. (Vaud.)

EINBRIGA, v. Charger; astreindre; hypothéquer un immeuble.

EINBRONTSCHI, v. Mettre de mauvaise humeur, faire froncer le sourcil. Le part. passé, einbrontzi, se dit des personnes et du ciel qui se couvre et annonce de la pluie ou un orage. (Fribourg.)

EINBROTZE, s. f. pl. Myrtilles, airelles, Vaccinium Myrtillus. — Ambresalle, ambrotze, id. (Vaud.)

EINBUELA, v. Embrouiller, mettre en désordre, emmêler. (Fribourg.)

EINBUMEINTHA, v. Fumer un terrain, y mettre de l’engrais. De bumein, engrais, fumier. (Vaud.)

EINCHIÉ, s. m. Cher, bien-aimé. (V. st.)

EINCONTRE, prép. Contre. A l’eincontro, vis-à-vis.

EINCURA, EINCOURA, v. S’inquiéter sans motifs, avoir des soucis mal fondés. L. cura. /132/

EINDEINTHA, v. Mettre ou faire des dents à un râteau, à un instrument.

EINDETHI, A, adj. Malade intérieurement, poitrinaire. De detse, défaut, tare. (Valais.)

EINDÉVA, v. Etre vexé, avoir un grand dépit. Fére endéva, persé cuter, tourmenter, rendre fou, faire endêver.

EINDIABLLA, v. Endiabler, se donner au diable, maugréer.

EINDJALLA, AHIE, adj. Qui a des engelures. De djalla, geler.

ENDRAI, s. m. Endroit, lieu de la naissance ou du domicile. Mn’eindrai, mon village.

EINDROUMAI, AHIE; EINDREMI, A, adj. Endormi, pesant.

EINDROUMI, EINDRUMI, v. Endormir.

EINDRUZI, EINDRUDZI, v. Fumer un terrain, y mettre de l’engrais. De drudje, drudze, engrais.

EINDURA, EINDOURA, v. Endurer, souffrir; répondre à une santé portée, permettre qu’on vous la porte. (Fribourg.)
Dans quelques villages fribourgeois, le garçon qui recherche une fille en mariage la conduit au cabaret. Chacun d’eux remplit son verre; puis le garçon approche le sien de celui de sa belle en disant à celle-ci: Maria, tè la pouerto, Marie, je te la porte; alors Marie, en réunissant du doigt les deux verres, répond: Djoson, d’einduro, Joseph, je te le permets. Joseph conclut de là qu’il a le consentement de Marie et qu’il peut aller la demander en mariage à ses parents.

EINEMI, s. m. Ennemi. Ce mot signifie aussi diable, démon. L’a lè z’einemis, il a le diable au corps, il est possédé, c’est un démoniaque.
De quiconque a une maladie de nerfs, des accès de somnambulisme ou d’épilepsie, le peuple dit: l’a lè z’einemis.

EINFANT, s. m. Enfant, plus particulièrement un garçon. — Une partie des paysans vaudois et fribourgeois n’appellent enfants que leurs fils; les filles ne sont que des filles. — Eifet (Val d’Illiez). (Voy. Conservateur suisse, tom. IX, pag. 345.)

EINFARA, EINFARE, s. f. Feu follet.

EINFARÂ, v. Embraser; être haut en couleur. /133/

EINFARRE, s. f. pl. Petits ais minces pour couvrir les toits. (Bagnes.)

EINFASSOTTA, EINFACHOTTA, v. Emmaillotter. L. fasciæ, bandes.

EINFATTA, v. Empocher; mettre dans un sac. Verbe pron., s’enfiler dans un passage étroit. Perte por einfatta lè lettre, le couloir de la poste aux lettres. De fatta, poche.

EINFETZI, v. Indisposer quelqu’un contre une autre personne, l’exciter. (Jura.)

EINFEUHLLI, v. Mettre un manche à une faux. (Valais.)

EINFLETSI, v. Mettre des carreaux aux traits d’arbalète. (Fribourg.)

EINFLLA, v. Enfler; avoir une bouffissure, un commencement d’hydropisie.

EINFLLO, A, adj. Enflé, qui a de l’enflure, notamment au visage.

EINFONÇA, EINFONDRA, EFFONDRA, v. Enfoncer.

EINFORETÂ, v. Exaspérer, irriter une personne, l’exciter contre une autre. (Val d’Illiez)

EINFORNA, v. Enfourner, mettre au four.

EINFORTENÂ, v. Faire le sort de quelqu’un, lui procurer bonne chance. On dit proverbialement à Montreux: On fa bein sè z’einfans, ma on ne lè z’infortene pa, on procrée bien ses enfants, mais on ne fait pas leur sort. De fortena, sort, fortune.

EINFOTHAU, AUSA, adj. Foulé, fatigué à en avoir des douleurs, des courbatures. (Valais.)

EINFOUMA, AHIE, adj. Irrité, de mauvaise humeur; enfumé.

EINFRESOUNNA, EINFRETHOUNNA, v. Endêver, enrager. — Unfresounna, id. (Pays-d’Enhaut.)

EINFRETOUNNA, AHIE, adj. Fin, adroit, rusé, délié; enragé. — Unfresounna. id. (Pays-d’Enhaut.)

EINFROMEDGI, v. Faire mûrir, abonnir. (Alpes.)

EINGAINA, s. f. Ruse, fraude, subterfuge. Voy. angaina.

EINGANNA, v. Entrer dans un service dont on se trouve mal.

EINGATIHI, v. Salir avec de l’ordure, gâter avec des choses mal propres. (Val d’Illiez.) /134/

EINGAULA, v. Manger en glouton. De gaula, gueule.

EINGEILA, v. Engluer. Voy. angeila. (On prononce einguêla, anguêla. — N. de l’éd.)

EINGERAI, s. m. Faux à panier, instrument d’agriculture. L. ingerere. (Fribourg.)

EINGOLA, v. Ravauder, marauder, enjôler. (Valais.)

EINGOLLHIAU, s. m. Flaque d’eau, écoulement par lequel elle se vide. De gollhe, flaque, mare. (La Côte.)

EINGORRAI, AHIE, adj. Qui a le mal vénérien. De gorra, mal vénérien. (Jura.)

EINGORRHA, EINGORREIHI, v. Donner le mal vénérien.

EINGORSELLA, EINGORZALLA, EINGOSALA, v. Faire entrer de force dans la gorge, dans le gosier.

EINGORTHAU, AHIE, adj. Qui se donne des airs, qui se pavane, vaniteux. (Val d’Illiez.)

EINGOUËTZI, v. Ecraser une chose molle.

EINGOUMA, ANGOUMA (s’), v. S’engouer en mangeant. — S’eingomma, id. (Vaud.)

EINGRABA, v. Ensevelir, inhumer. All. grab. (Evêché de Bâle.)

EINGRAISSI, v. Engraisser.

EINGRANDJI, v. Faire entrer une récolte dans la grange.

EINGRAUBA, v. Se dit d’un vase, d’un conduit d’eau qui se crasse ou qui s’engorge par suite d’un sédiment. De grauba, crasse attachée aux parois d’un vase. (Aigle.)

EINGRAVA, v. Se repentir d’une action ou d’une parole. L. gravari. (Valais.)

EINGREBLLAI, s. m. Voy. agrebllai.

EINGREINDJI, v. Mettre de mauvaise humeur; empirer. Lo mô s’è eingreindji, le mal a empiré. De greindje, grondeur, boudeur, de mauvaise humeur. (Vaud.)

EINGROSSI, EINGROUCHI, v. Engrosser.

EINGUENOT, TA, adj. Protestant, réformé, huguenot. (Fribourg.)

EINGUEUSA, v. Emboiser, tromper, coquiner. Fr. gueux. (Vaud.) /135/

EINGUILLETTA, s. f. Voy. eiguilletta.

EINHERBA, v. Empoisonner avec des herbes vénéneuses.

EINHLLANTZE, s. f. Pain plat moins cuit que le pain de ménage. — Fllantze, id.

EINHLLAUDINA, v. Duper, enjôler, tromper, filouter. De Hllaudo, Claude, nom de baptême. Au figuré, c’est un homme simple, niais, facile à abuser: Te n’î k’on Hllaudo, tu n’es qu’une bête. De là le verbe. (La Côte.)

EINHLLOURE, v. Clore, fermer, renfermer. L. includere.

EINKABOURNA, v. Se cacher, se tenir renfermé chez soi. De caborna, cabinet, et par dérision, maison. (Neuchâtel.)

EINKAIOTTA, AHIE, adj. Taché de piqûres de puces ou d’excréments de mouches. De kaia. Voy. ce mot. (Alpes.)

EINKAMBLLA, v. Encombrer, obstruer.

EINKAVA, v. Encaver, mettre du vin, des tonneaux en cave.

EINKAVIAU, s. m. Propriétaire qui met son vin en cave. (Neuchâtel.)

EINKAVOA, EINKAUA, v. Lier un cheval à la queue d’un autre. De kaua, queue.

EINKE, EINKIE, adv. Là. L’è einke, il est là; du einkie, de là; per einke, par là. — Ike, ikhe, ainkié, id.

EINKEMANTHA, v. Fixer à un tronc des fers auxquels tient une corde, pour le traîner en y attelant un cheval. (Alpes.)

EINKEPÉTA, AHIE, adj. Maison ou autre immeuble déjà occupé. L. ante occupatus. (Valais.)

EINKLLAIRIHI, v. Se dit d’une ravine, d’un éboulement qui couvre un terrain de pierres et en fait ce qu’on appelle dans les Alpes un glarier, gllarei. Voy. ce dernier mot. (Val d’Illiez.)

EINKLLOUNO, s. m. Enclume du forgeron.

EINKO, A, adj. Aigre, acide, amer. — Anko, a, id.

EINKOBLLA, s. f. Attache, entrave, couple. (Vaud.)

EINKOBLLIA, v. Attacher à un cheval les deux pieds de devant, pour qu’il ne s’écarte pas. (Vaud.) /136/

EINKONI, A, adj. Chargé de crasse, encrassé. De couenna, crasse, couenne. (Valais.)

EINKORA, EINKOUE, adv. Encore, derechef. Voy. ankora.

EINKORNI, IA, adj. Rance; se dit de la viande qui a un mauvais goût.

EINKOTZE, s. f. Coche, entaille; manière de compter consistant à faire des coches dans une baguette. (Vaud.)

EINKOTZI, v. Préparer, commencer, mettre la main à l’œuvre; encocher.

EINKOULATTA, v. Mettre une culotte à un petit garçon. De coulat, chausses, culotte.

EINKOURA, s. m. Le curé de la paroisse. Iô reste l’einkoura? où demeure le curé? (Fribourg.)

EINKOUTI, A; EINCOTHI, A, adj. Emmêlé; se dit des cheveux.

EINKRAIRE, v. Croire, accroire.

EINKREMEIN, UNKREMEIN, s. m. Enfant nouveau-né. L. incrementum. (Pays-d’Enhaut.)

EINKRENA, UNKRENA, v. Encocher, échancrer, entailler, entamer.

EINKRÊTA, EINKREA, s. f. Coche, échancrure; passage étroit; rainure.

EINKRÊTHA, s. f. Acreté, acidité, froid rigoureux. (Pays-d’Enhaut.)

EINKRÉTHENA, v. Abrutir, rendre stupide, hébété, crétin. (Valais.)

EINKRO, A, adj. Acre, amer; violent, colère; grand travailleur. Voy. anko, einko.

EINKROJI, EINKROZI, UNKROJI, v. Creuser, excaver.

EINKROTTA, v. Mettre en terre le cadavre d’un animal. Gr. κρὐπτη, It. grotta, Fr. grotte. Voy. crotta, crotton. (Vaud.)

EINLLHA, AHIE; EINDA, AHIE, adj. Agacé. E lè dein einllhahie, j’ai les dents agacées. (Montreux.)

EINLLHÂ, v. Agacer.

EINLORNA, v. Duper; ennuyer par son babil. — Einpiorna, id. — Einliorna, id. (Val d’Illiez).

EINLUTZI, EHLLUTZI, v. Eclairer; faire des éclairs. (Fribourg.) /137/

EINLUTZO, ELIUZO, s. m. Eclair; même racine que le latin lux. (Fribourg.)

EINMANTSCHI, v. Emmancher; jeter, laisser; jeter le manche après la cognée. (Lavaux.)

EINMEHLLA, v. Emmêler, embrouiller.

EINMERDOLA, v. Embrener, salir avec des excréments. De merda.

EINMOCHA, AHIE, adj. Morveux. De mokka, morve. (Valais.)

EINMODA, EMODA, v. Partir; commencer, mettre en train. (Vaud.)

EINMORATSI (s’), v. S’amouracher.

EINMORDJI, v. Commencer, mettre en train. Einmordji na niaise, commencer une querelle. — Einmordzi, einmourdzi, id. (Vaud.)

EINMORTHI, IA; EINMOURTI, IA, adj. Engourdi, gourd.

EINMOUELLA, v. Mettre le foin en veillottes. De moué, moui, monceau, tas.

EINMOUESSI, v. Entasser.

EINMOUSATHI, HIA, adj. Hébété, pesant, endormi. De mouset, musaraigne.

EINNECTA, v. Flagorner, encourager par flatterie. L. innecto. (Val d’Illiez.)

EIN-NO. Contraction de allein-no, allons-nous.

EINNOBLLI, EINUBLI, v. Devenir nébuleux, nuageux, se couvrir de nuages. L. nubila.

EINNOCEIN, TA, adj. Innocent, sans malice; se dit des imbéciles de naissance, des crétins. (Jura.)

EINNOTSI, EINOSSI, v. S’engouer en mangeant. De nossa, petit morceau, bouchée.

EINNOULLHI, v. Huiler; administrer l’extrême onction. De oullho, oleum, huile. (Fribourg.)

EINNOYAU, AUSA, adj. Sujet à l’ennui, à la peur; qui craint la solitude, les ténèbres, les revenants, les lutins, les sorciers. (Pays-d’Enhaut.)

EINNOYÏ, v. Ennuyer. S’einnoyï, s’ennuyer; avoir peur la nuit. M’einnouio, je m’ennuie.

EINORTZEMEIN, s. m. Ensorcellement. (V. st.) /138/

EINORTZI, EINORDZI, v. Faire endêver, ensorceler. De nortze, sorcière. (Vaud.)

EINOULLHI, v. Mettre un liquide dans un vase, remplir un vase de liquide. L. in olla.

EINOURTSIHI, v. Ennuyer, rompre la tête à force de paroles, de criailleries. (Val d’Illiez.)

EINPAIJA, s. f. Empois.

EINPAKOTTA, v. Embouer, salir avec de la boue. De pakot, boue.

EINPARA, v. Soutenir quelqu’un, l’aider, le protéger, prendre sa défense; retenir un corps en mouvement.

EINPARE, s. f. Barrière, soutien, appui, crédit. L’a de l’einpare, il a du crédit; preindre l’empare, prendre les devants, prévenir; preindre de l’einpare, prendre de la marge, se prémunir. (Vaud.)

EINPARTIHI, v. Fermer avec des perches les passages ouverts dans les haies. (Val d’Illiez.)

EINPATA, v. Pétrir le pain, faire de la pâte.

EINPATAIRE, s. f. Pétrin, huche à pétrir.

EINPATOLLHI, v. Envelopper de chiffons. De patta, chiffon.

EINPATOLLHU, UVA; EINPATOLLHI, A, adj. Enveloppé de chiffons, déguenillé. (Vevey.)

EINPATSCHI, EINPATZI, v. Empêcher. Une femme dit: Su einpatschia, je suis empêchée, locution plus polie que: je suis enceinte. (Vaud.)

EINPEINDRE, v. Pousser quelqu’un de manière à le faire tomber. (Val d’Illiez.)

EINPENNA, v. Mettre des plumes aux flèches, aux carreaux d’arbalète. (V. st.)

EINPERRÉ, EINBERRET, s. m. Embarras, obstacle. (Valais.)

EINPÉSA, EINPÉJA, EINPAHIJA, v. Empeser.

EINPIORNA, v. Ennuyer, rompre la tête par des discours désagréables. Voy. piorna, einlorna. (Vaud.)

EINPLLA, v. Remplir; engrosser; dans ce dernier sens, c’est le mot technique parmi les paysans. (Vaud.)

EINPLLAIHI, v. Employer, faire usage. /139/

EINPLLÂTRO, s. m. Emplâtre; personne qui ne sait pas se remuer, qui est endormie, engourdie.

EINPONIGHI, v. Infecter un vase avec de l’urine, einpun. (Fribourg.)

EINPONNA, v. Aigrir une personne, l’exciter contre une autre. L. impugnare. (Val d’Illiez.)

EINPORTA, v. Emporter. On dit einporto dans le Bas-Valais.

EINPOTTA, EINPOUTA, v. Faire la moue, braver avec mépris. De potta, lèvre, moue. (Valais.)

EINPOUE, s. f. pl. Voy. ampoue.

EINPOUGNI, v. Empoigner, saisir au corps. Sè san einpougni, ils se sont battus.

EINPOUGNO, s. m. Moyen quelconque pour empoigner un objet trop chaud.

EINPREINDRE, v. Allumer le feu, la lampe; prendre feu, s’en flammer. Va empreindre lo craisu, va allumer la lampe. (Fribourg.)

EINPRONTA, v. Emprunter.

EINPRONTA, AHIE, adj. Embarrassé, gêné, empêché dans ses mouvements. (Vaud.)

EINPRONTHIAU, IAUSA, adj. Emprunteur importun.

EINPUN, UNPUN, s. m. Urine. (Fribourg.)

EINRAHI, v. Commencer un ouvrage. (Nyon.)

EINRAUFFA, v. Salir, couvrir d’ordures. Itre einrauffa, être encrassé, se dit d’un vase. — Einroffa, id.

EINREILLA, v. Se perdre dans des fentes ou crevasses de rocher. De rahia. Voy. ce mot. (Alpes.)

EINREIMBLLA, v. S’enfoncer dans les fondrières, s’embourber. No ne sein pa mô einreimblla, nous ne sommes pas mal embourbés. (Vaud, Fribourg.)

EINRETZAU, EINRICHAR, s. m. Presse pour mettre le fromage en forme.

EINRETZI, v. Mettre le lait caillé dans la forme, au sortir de la /140/ chaudière, pour faire un fromage. — Einroutschi, id. De routze, retza, forme pour le fromage. (Alpes.)

EINRHOMMA (s’), v. S’enrhumer.

EINRHOMMA, AHIE, adj. Enrhumé.

EINROFFA, AHIE, adj. Chargé de crasse. — Einrauffa, id.

EINROFFÂ, v. Voy. einrauffa.

EINROSSI, A, adj. Qui est devenu rosse, qui dégénère et perd ses forces. (Enrosser quelqu’un, lui vendre une rosse, terme de maquignon dans le français populaire vaudois. — N. de l’éd.) (Vaud.)

EINROUTZI, v. S’enrouer.

EINROUTZI, IA, adj. Enroué.

EINSABLLA, v. Ensabler, couvrir de sable.

EINSAGNOLA, v. Ensanglanter.

EINSASSALA, v. Se précipiter, se perdre dan» les rochers, saxa. (Alpes.)

EINSATZI, v. Mettre dans un sac, ensacher.

EINSEINBLLO, adv. Ensemble.

EINSORNELAU, LAHIE, adj. Assoupi, qui sommeille. De souno, sorno, sommeil. (Valais.)

EINSOSSA, EINSOKKA, v. Salir ses souliers, ses sabots. L. soccus. (Val d’Illiez.)

EINTA, v. Enter un arbre, greffer.

EINTEINDRE, v. Entendre. Ce verbe est peu usité; on dit plutôt oure. Seulement, au lieu d’eintein-to? entends-tu? on dit par abréviation tein-to? (Lausanne.)

EINTEMONI, A, adj. A demi endormi, assoupi, (Val d’Illiez.)

EINTETSCHI, v. Entasser, amonceler, mettre en tas, en monceau. De tetsche, tas.

EINTÎTHA, v. Assommer, entêter. De tìtha, tête. — Untheta, id.

EINTOAIRDRE, v. Entortiller, envelopper par des tours réguliers.

EINTORTOLLHI, v. Entortiller. (Vaud.) Voy. einvourtholli.

EINTOUGNI, A; UNTOUGNI, A, adj. Opiniâtre, entêté, têtu. C. touign, émoussé. (Alpes.) /141/

EINTOULA, v. Mettre le foin en veillottes. C. taul, excroissance. (Aigle.)

EINTOUPENA (s’), v. S’appesantir par le sommeil ou par la maladie. (Vaud.)

EINTOUPENA, AHIE, adj. Lourd, somnolent. (Vaud.)

EINTRA, EITRA, v. Entrer.

EINTRANTZI, UNTRONTZI, v. Etancher; obstruer le passage d’un liquide. (Alpes.)

EINTREFETSCHI, v. Entrelacer.

EINTREMI, v. Méditer, réfléchir, penser. L. inter me. (Valais.)

EINTREMI, s. m. Milieu, entre-deux.

EINTREMI, prép. Entre. Eintremi lè dou, entre les deux.

EINTREMOUHIA, s. f. Trémie de moulin.

EINTREPLLISI, s. f. Hydropisie. (Valais.)

EINTREPOUSA, v. Entreposer.

EINTREPREI, EISSA, adj. Gauche, embarrassé, ne sachant comment s’y prendre. (Vaud.)

EINTRETSANTA, v. Enchanter, ensorceler, charmer par des pratiques de magie, fasciner. (Valais.)

EINTRÉVA, EINTRÉHA, EINTERVA, v. Parler à quelqu’un, s’aboucher, s’informer, demander. E fauta de l’eintréva, j’ai besoin de lui parler. (Vaud.)

EINTZAMPA, v. S’égarer, perdre son chemin, aller à travers champs. (Pays-d’Enhaut.)

EINTZAPPLLA, v. Donner le fil à la faux en la battant avec un marteau. (Vaud.)

EINTZAPPLLE, s. f. Pièce de fer sur laquelle la faux repose quand on la bat. (Vaud.)

EINTZARREIHI, v. Charmer, ensorceler; faire un charme pour empêcher le renard, la fouine ou le putois de prendre les poules, charme qui consiste à dessiner par un fil de laine rouge une enceinte que ces ennemis des basses-cours ne peuvent franchir. De tsarraire, chemin. (Vallée de la Broie.) /142/

EINTZATTALA, v. Entasser, mettre l’un sur l’autre. De tsattalet. Voy. ce mot. (Vaud.)

EINTZELEKA, s. f. Angélique, plante ombellifère, Angelica sylvestris et Angelica montana. — Einzeleka, id. (Alpes.)

EINTZENALLI, adj. Enchaîné; se dit des chiens in coïtu.

EINTZEVÊTRA, v. Mettre le licou. De tsevéro, licou.

EINTZIFRAU, AHIE, adj. Morveux. (Val d’Illiez.)

EINTZIFRENA, AHIE, adj. Enchifrené, qui a un embarras dans le nez.

EINTZIROUNA, v. Mettre le foin en veillottes. De tsiron, veillotte.

EINTZO, EINTZE, EICHE, s. f. Encre. Nei ko l’eintzo, noir comme l’encre.

EINTZOTOUNA, v. Conduire le troupeau dans les pâturages inférieurs ou pâturages du printemps. De tsautein, la belle saison. (Alpes.)

EINTZOTOUNADJO, s. m. L’action d’eintzotouna. (Alpes.)

EINVAHI, v. Mettre quelqu’un en chemin, lui indiquer la bonne route. L. in via. (Valais.)

EINVAUDA, EINVOÛTA, v. Ensorceler, charmer, jeter un sort, rendre malade, faire maigrir gens ou bêtes par sortilége, en envoûtant. Einvauda vient de vaudai, sorcier. (Alpes.)

EINVER, s. m. Furoncle, apostume; moins usité que kilou. Voy. anver.

EINVERROTA, v. Entrelacer. De veri, tourner. (Val d’Illiez.)

EINVETI, v. Ensemencer, emblaver.

EINVETU, A, adj. Terrain qui a sa récolte sur pied.

EINVIA, v. Voy. einvouhi.

EINVOHA, v. Divulguer les choses secrètes. L. vox, voix. (Val d’Illiez.)

EINVOLA, v. Envoler, emporter. Diabllo m’einvolai, imprécation fréquente. Voy. diablle. (Vaud.)

EINVOUA, EINVOUDRE, v. Arranger, disposer, mettre en ordre.

EINVOUARGNAU, AHIE, adj. Endiablé, possédé. (Valais.) /143/

EINVOUARPAU, AHIE, adj. Hâve, maigre, pâle, hagard, qui a l’air d’un déterré. — Evouarpau, id. (Val d’Illiez.)

EINVOUHI, EINVOHI, EINVIA, v. Envoyer, mettre en chemin.

EINVOULLHI, v. Emmêler, embrouiller. (Fribourg.)

EINVOURTHOLLI, EINVORTHOLLI, v. Entortiller. — Eintortollhi, id.

EINZEVALLA, v. Mettre le blé fauché en javelles. De zevalla, javelle. (Valais.)

EKAFFA, v. Ecraser; éclater de rire. Dans ce dernier sens on dit aussi rekaffa. — Ehllaffa, id.

EKALABRA, EKALAMBRA, v. Ouvrir une porte, une fenêtre avec fracas, l’ouvrir toute grande; étendre les bras pour faire de grands gestes. (Vaud, Neuchâtel.)

EKALABRI, s. m. Homme qui fait de grands gestes, qui a de grandes jambes ou qui les écarte en marchant; étourdi. (Pays-d’Enhaut.)

EKARA, v. Rendre carré.

EKARAFFA, AHIE; EKARANTA, AHIE, adj. Epouvanté, effrayé, effaré. (Vaud.)

EKARAFFHA, v. Voy. ekarfailli.

EKARBOUTA, v. Fausser un vase de cuivre ou d’étain, le bossuer. (Val d’Illiez.)

EKARCELA, ESCARCELLA, s. f. Escarcelle. Porta ein escarcella, porter un fouet en sautoir. (Valais.)

EKARFA, v. Ecarter trop les jambes en marchant.

EKARFAILLI, EKARAFFHA, v. Ecraser. (Vaud, Valais.)

EKARKELLHI, v. Disperser; écarquiller.

EKAURE, EKEURE, EKOURO, v. Battre le blé en grange. Ekaure se dit aussi pour battre briquet. C. egori, ouvrir. (Vaud.)

EKAUVA, EKOVA, EKEUVA, s. f.; EKOVÉ, s. m. Balai, écouvillon pour nettoyer un four. — Prov. Lè lo rakllo ke sè moké de l’écové, c’est le râble qui se moque de l’écouvillon. EK1

EKIEUPAI, v. Cracher, vomir. (Evêché de Bâle.)

EKODRE, v. Avoir, dans une famille, plus d’égards, plus de soins /144/ pour un membre que pour un autre. — Décordre, id. Voy. Cordre. (Val d’Illiez.)

EKOFFEI, s. m. Cordonnier; fém. écoffaire. — Escoffei, id. (Vaud.)

EKOÏ, s. m.; EKOVIRE, EKOVISSE, s. f. pl. Balayures. Voy. ekova.

EKOINA, s. f.; EKOUANEI, EKOUENNEI, s. m. Epine vinette. (Vevey.)

EKOÏTAI, s. m. Eboulis, chute de terres ou de rochers.

EKOPI, v. Cracher (Val d’Illiez). Ekieupai, dans l’Evêché de Bâle. L. expuere, exspuere.

EKORDJA, EKOURDJA, s. f. Fouet de charretier. C. scourge, fouet. Le français écourgée signifie un fouet qui est fait de plusieurs lanières.

EKORNETTI, v. S’égosiller, crier à pleine gorge, à tue-tête. Même racine que le français cornet. (Alpes.)

EKOSSAI, EKOSSIAU, s. m. Batteur en grange. C. cos, gousse, épi. (Vaud.)

EKOSSAIRA, EKORSIAIRE, EKOCHAIRE, s. f. Dévidoir. Gaindro, id.

EKOT, s. m. Tige de fève; morceau de bois sec, bûche.

EKOTA, v. Etêter un arbre. — Emotta, id.

EKOUAIRU, UVA, adj. Petit, débile, de chétive apparence. (Coppet.)

EKOUATSSI, v. Affaisser, faire fléchir; affaisser une branche d’arbre en la faisant fléchir avec effort, de sorte qu’elle ne se relève pas.

EKOUALA, v. Oter la plaque de métal qui recouvre un bouton. (Pays-d’Enhaut.)

EKOUALLA, s. f. Ecuelle; ricochet sur l’eau.

EKOUALLETTA, s. f. Diminutif de écoualla, petite écuelle, tasse; ricochet sur l’eau.

EKOUATRA, v. Briser, écacher, écraser.

EKOUATROUNA, EKOUATRONA, v. Détruire les petites limaces. De kouaitron, kouatron, limace des jardins. /145/

EKOUEISSI, A, adj. Eclopé, mal sur ses jambes, harassé de fatigue. De kousse, cuisse. (Vaud.)
Un paysan lisait comme suit l’inscription qu’on voyait anciennement sur une des portes de Lausanne: « Lausanna civitas equestris », Louis Seigneux tot ékoueissi, Louis Seigueux tout éclopé, parce que ce bourgmestre de Lausanne était boiteux.

EKOUENNA, v. S’efforcer, tâcher; enlever l’écorce du bois, la croûte du fromage. De couenna, croûte, couenne. (Ekouenna signifie aussi écobuer. — N. de l’éd.)

EKOUIRLO, s. m. Œuf sans coquille; fruit avorté. (Pays-d’Enhaut.)

EKOULA, s. f. Ecole.

EKOULI, s. m. Ecolier, étudiant. Ecoulire, écolière.

EKOURCI, v. Relever ses jupons pour qu’ils ne traînent pas, se trousser.

EKOUVRA, ECAUVRA, EKEUVRA, s. f. La pièce supérieure du pressoir. (Vaud.)

EKOVA, EKAUA, EKEUVA, v. Balayer. C. koves, nettoyer.

EKOVIRE, EKOVISSE, s. f. pl. Voy. ecoï.

EKRAINZI, v. Secouer le blé dans le van pour séparer les criblures. De creintze, crinse, s. f. pl. criblures.

ERRAPA, EGRAPPA, v. Egrapper, détacher les grains d’un épi, d’une grappe; enlever la première couche d’un solide ou d’un liquide.

EKRETÉRO, s. m. Ecritoire, encrier. (Lo potet, id. — N. de l’éd.)

EKRETHI, v. Se resserrer; se dit des boiseries neuves.

EKRITHA, AHIE, adj. Se dit d’un vase de bois si sec que le liquide contenu s’en écoule. (Val d’Illiez.)

EKUIABOT, s. m. Jeune planton de chou qui n’a que les premières feuilles. (Jura.)

ELANA, v. Séparer les parties d’un corps posé à plat. De lan, planche. (Alpes.)

ELEIGHI, v. Consoler, alléger les chagrins. (Val d’Illiez.)

ELEIZI, v. S’éclaircir, se remettre; se dit du temps.

ELIENDA, s. f. Eclair. (Genève.) Voy. einlutzo. /146/

ELOISA, s. f. Etincelle. — Epélua, id.

ELOUTZI, ELOUCHI, v. Peser sur une branche pour la séparer du tronc.

EMAGALLA, EMAZILLHA, EMASILLHI, v. Ecraser un fruit, un insecte. (Fribourg.)

EMAHI, EMEYI, v. Hésiter, balancer, être en suspens. (Alpes.) (Einmailli, dans le Jorat, signifie lanterner. — N. de l’éd.)

EMAKA, v. Aplatir; se laisser serrer les doigts par une porte. (Pays-d’Enhaut.)

EMBLAI, s. m. Voy. amblai.

EMÉLUA, v. Réduire en poussière, briser en mille pièces. De mele, mille. (Vaud.)

EMERAHLLA, v. S’étonner, s’émerveiller, crier au miracle. De merahllo.

EMERO, RA, adj. Pâle, sans couleur. (Alpes.)

EMI, s. m. Ami. (Gruyère.)

EMMI, prép. Entre. Medji cein emmi vo dou, mangez cela entre les deux.

EMOLA, v. Aiguiser, émoudre. — Mola, id.

EMOLLHAU, s. m. Planche sur laquelle on bat le linge mouillé.

EMORANTZI, v. Faire tomber un corps en le heurtant; se meurtrir un membre. (Alpes.)

EMORSALLA, v. Mettre en pièces, en morceaux.

EMOTA, v. Emousser un corps pointu. C. mot, émoussé.

EMOTTA, v. Etêter un arbre, émonder; briser les mottes, émotter.

EMOURTI, v. Engourdir.

EMOURTI, A, adj. Engourdi. Voy. einmorthi, einmousathi.

EMOUSTELLHI, v. Se hâter, se dégourdir, se mettre en train, s’émoustiller. (Vaud.)

EN, ON, ION, adj. dét. Un. Iena, onna, une. On valet, un garçon; na fenna, onna fenna, une femme; n’einlutzo, pour en, on einlutzo, un éclair. (Ion, iena ne s’emploient que comme pronoms: n’ein é pa vu ion, je n’en ai pas vu un, je n’en ai vu aucun. — N. de l’éd.) /147/

ENCERCHE, s. f. Recherche, enquête.

ENIERLA, v. Voy. egneirla.

ENNESI, s. m. Jeune porc d’un an. L. annus.

ENORVA, v. Se dégoûter des aliments pour avoir mangé avec excès. (Valais.)

ENTRECOT, s. m. Passage court et étroit pour gagner la rue entre deux de ces petites boutiques des rues Basses qu’on appelait des bancs. (Genève.)

EPAIS, adj. Epais. Le féminin épessa, se dit d’une femme grosse.

EPALANTA, v. Disperser. L. palans, errant, qui court çà et là.

EPANDA, s. f. Planche qui fait rebord sur une autre. L. pando. (Alpes.)

EPANDRA, v. Etendre le linge pour le sécher; jeter un homme sur le carreau.

EPANTZI, v. Eparpiller; étendre le foin sur le pré, ou le fumier sur le champ.

EPÂRA, s. f. Penture, bande de fer clouée sur une porte, sur un contrevent, pour les soutenir sur le gond.

EPARÂ, v. Ouvrir brusquement une porte. L. parare. (Pays-d’Enhaut.)

EPARTZE, s. m. Géranium herbe à Robert, Geranium robertianum. (Bex.)

EPARZOIRE, s. f. pl. Perches pour clore les passages ouverts dans les haies. (Entremont.)

EPATO, A, adj. Pauvre, mendiant, déguenillé. De patte, lambeaux, chiffons, guenilles. (Valais.)

EPAU, SA; EPEU, SA; EPU, SA, adj. Epoux, épouse.

EPAULA, EPOLA, s. f. Epaule; bobine de rouet.

EPAULETTA, EPOLETTA, s. f. Epaulette; petite bobine.

EPAUZE, s. f. pl. Chanteuses du mois de mai. (La Côte.) Voy. maïentza.

EPEI, adv. Peut-être. Epei bein, loc. adv., cela peut bien être, il se peut bien. /148/

EPEICHA, s. f. Grand pic des forêts, Picus major. C. pec, bec. Epaitza, id. (Alpes.)

EPEINGLEI, EPINGLAI, s. m. Gastré, ou gastérostée, poisson du genre des anastosomes, vulg. épinoche. (Jura.)

EPEINGUAI, EPEINGHUI, EPEINLLHI, s. m. Etui à tenir les épingles et aiguilles.

EPEKLLA; EPEHLLA, v. Ecraser, écacher, manger à se crever. (Vaud.)

EPÉLUA, v. Etinceler, briller, resplendir. C. elv, elven, étincelle.

EPÉLUVA, EPELIVA, EPELUA, s. f. Etincelle.

EPENA, s. f. Epine.
Epena-naire, prunelier, Prunus spinosa.
Epena-bllantze, aubépine, Cratægus oxyacantha.
Epena à tiendre, nerprun, Rhamnus cathartica; c’est aussi l’argoussier, Hippophaë rhamnoides. (Vaud.)

EPENASSI, EPENATSCHI, v. Sérancer, peigner le chanvre, le lin. (Vaud.)

EPENASSIAU, s. m. L’ouvrier qui sérance, séranceur. (Vaud.)

EPENATZE, s. f. pl. Epinards. L. spinacia.

EPENOSSE, s. f. pl. Malencontre, affaires embrouillées, épineuses. (Coppet.)

EPERPELLHI, v. Disperser, éparpiller. Voy. epantzi.

EPERRA (s’), v. S’efforcer, faire des efforts, essayer. L. experior. (Valais.)

EPERREIHI, v. Epierrer, enlever les pierres d’un terrain qu’on défriche.

EPÉTA, EPEHLLA, v. Manger à n’en pouvoir plus. (Val d’Illiez.) — Epéklla, id.

EPETADON, EPETADAN, loc. adv. Et puis, alors, ensuite. (Vaud.)

EPETALAI, s. m.; EPETALAIRE, s. f. Directeur, directrice d’une maison de charité.

EPETÔ, s. m. Hôpital, hospice.

EPETZI, v. Ecouter curieusement, épier. (Jura.) /149/

EPEVAIGHI, v. S’étendre en bâillant. (Val d’Illiez.)

EPI, s. m. Lavande, Lavandula Spica. (Aigle.) — Aspi, espi, id.

EPIA, v. Monter en épi, épier.

EPIENNA, EPLANNA, v. Enlever à la vigne, au printemps, les pousses superflues. De piennâ, pllenâ. Voy. piennâ.

EPIHIA, s. f. Epée, glaive.

EPOIGNE, s. f. Gâteau, tourte. (Genève.)

EPOIN, s. m. Douleur fixe au côté, dans la pleurésie; douleur qui gêne la respiration, point.

EPOLALLHI, v. Epouvanter, chasser les poules en les effrayant. De polaille, poule.

EPONTA, v. Effrayer. (Alpes.)

EPONTAI, s. m. Epouvantail pour éloigner les oiseaux d’un champ, d’une chenevière. (Alpes.)

EPORDHI, v. Effrayer par le bruit, chasser gens ou bêtes. (Valais.)

EPOTIHI, v. Recevoir une remontrance avec mépris, en faisant la moue. De potta, grimace, moue. (Val d’Illiez.)

EPOUAIRI, v. Epouvanter, effrayer. De pouaire, peur. — Eponta, id. (Vaud.)

EPREINTIHI, v. Faire des efforts en étant à la selle. (Valais.)

EPTHAI, EPPLLAI, adv. A la hâte, précipitamment. (Valais.)

EPTHAIKI, EPPLAIKI, v. Se hâter, se précipiter dans sa marche. (Valais.)

EPU, EPOUAI, adv. Puis, et alors, ensuite, après quoi.

EPU, s. m. Le vide d’une mortaise. (Pays-d’Enhaut.)

EPUDJI, EPUDIHI, v. Voy. pudji.

EPUFFA, EPOUFFA, v. Pouffer de rire; épousseter. Puffa, signifie poussière.

EPUFFAHIE, s. f. Violent éclat de rire.

EPUSA, v. Epouser.

EPUSAHIE, s. f. L’épouse, l’épousée. Moins usité que épausa.

ERA, adv. Maintenant, actuellement. (Val d’Illiez.) Voy. ara, hora.

ERAIZI, v. Déraciner avec effort. De rai, racine. (Alpes.) /150/

ERARI, v. Eclaircir des plantes ou des semis trop épais. L. rarus.

ERAVEIHI, v. Eclaircir des raves semées trop épais; faire la récolte des raves.

ERBE, s. m. Présure. (Val d’Illiez.)

ERBONNA, ORBAINA, s. f. Lagopède, perdrix des neiges. (Alpes.)

ERBOUNA, ORBOUNA, s. f. Baie de laurier qu’on met dans les ragoûts. (Montreux.)

ERCOSSEI, ARCOSSEI, s. m. C’est le nom de deux arbrisseaux: le nerprun purgatif, Rhamnus cathartica (Aigle), et l’argoussier, Hippophaë rhamnoides (Montreux).

ERDZEIN, s. m. Argent, numéraire. Lè z’erdzein ne san pa épais, l’argent est rare. — Ardzein, id.

EREDZIA, s. f. Sorcellerie. (Valais.)

EREDZO, A, adj. Hérétique; sorcier. (Valais.)

EREINTÂ, ERENA, v. S’abîmer d’efforts, de fatigue, s’éreinter.

EREINTA, s. f. Force venant des reins. A tot’éreinta, de toute sa force. (Vaud.)

ERHBE, s. f. pl. Gouttes de petit lait aigri jetées dans la chaudière pour faire le séré. (Val d’Illiez.) Voy. séré.

ERHGA, v. Travailler, labourer. Gr. ἐργἀξομα&iotau;, travailler. (Fribourg.)

ERMAILLI, s. m. Voy. armailli.

ERMANNA, s. m. Almanach, calendrier.

ERMONNA, s. f. Aumône.

ERNEA, ARNEA, s. f. Pie-grièche grise, Lanius excubitor. — Matagasse, id. (Alpes.)

EROLLA, s. m. Voy. arolla.

ERTÈ, s. m. Orteil, doigt du pied.

ERZI, ERSHI, AHRSI, v. Herser. C. ers, pointe.

ES, s. m. et f. Voy. aa.

ES, ESSE, s. m. If, Taxas baccata. (Villeneuve.)

ESCAR, ETZAR, ESCHEIR, ETZEIRD, A, adj. Econome, chiche, serré, avare, mesquin. C. scars, étroit, avare; B. L. scardus; It. scarso; V. F. échars. (Alpes.) /151/

ESCHIERA, s. f. Vase de nuit, pot de chambre. (Fribourg, 1418.)

ESCUSA, s. f. Excuse, justification.

ESCUSÂ, ESCOUZÂ, v. Excuser.

ESHLLAFAHIE, EKLLAFAHIE, s. f. Violent soufflet, coup, éclat.

ESKORMANTZI, v. S’abîmer de travail; suer sang et eau. (Vaud.)

ESKOTA, s. f. Corde qui dirige la voile d’une barque. C. escota, id. (Léman.)

ESPARCETTA, s. f. Voy. espeircetta.

ESPEINTE, s. f. Epaule. (Vieux documents de Fribourg.)

ESPEIRCETTA, s. f. C’est le sainfoin commun ou esparcette, Onobrychis sativa. — Esparcetta, id. (Vaud.)

ESPENDA, ESPEINDA, s. f. Empan. L. pandere. (Yverdon.)

ESPIE, s. m. Espion; intelligence avec l’ennemi.

ESSAITIHI, v. Sonder l’opinion de quelqu’un; essayer; prononcer la lettre s d’une manière épaisse.

ESSANGOUNA, v. Secouer une personne endormie pour la réveiller. (Valais.) (On dit segougni, dans le canton de Vaud. — N. de l’éd.)

ESSARKAHLLI, TSERKAHLLI, v. Secouer violemment, ébranler une porte, un bâtiment. (Val d’Illiez.)

ESSAVA, v. Enlever l’épiderme, érafler. (Pays-d’Enhaut.)

ESSERBA, v. Essarter, défricher, ôter les mauvaises herbes. L. ex herba.

ESSERTA, ESSERBEHLLI, v. Essarter, défricher.

ESSERTHIAU, s. m. Journalier qui fait des défrichements, défricheur. (Vaud.)

ESSERTS, s. m. pl. Lieux buissonneux qu’on a défriché ou qu’on défriche.

ESSETA, adv. Hormis, excepté.

ESSEURELLHI, v. Dresser les oreilles de peur comme un cheval ombrageux. (Val d’Illiez.)

ESSORDALA, ESSORDELA, v. Assourdir.

ESSOTIHI, v. Oter la suie, ramoner. De soutsche, suie. (Valais.) /152/

ESSOUHI, ESSUÏ, v. Essuyer.

ESTAFI, ESTAFIER, s. m.; ESTAFIERA, s. f. Estafier, homme ou femme hardis, insolents, prompts à en venir aux coups. (Vaud.)

ESTAIRE, s. f. Demande de subside, d’aides pour le seigneur féodal. (Valangin.)

ESTERMINABLLO, A, adj. Se dit de mauvais chemins où gens et bêtes risquent de s’estropier. (Pays-d’Enhaut.)

ESTOC, s. m. Pouvoir, force. L’a fé cein de sn’estoc, il a fait cela de son chef. (Ce mot est français. — N. de l’éd.)

ESTOMME, ESTOMMA, ESTOUMMA, s. f. Estomac.

ESTRA, s. m. Chose étrange, inaccoutumée. Lei a de l’estra, il y a quelque chose d’extraordinaire. L. extra.

ESTRA, s. m. Aumône donnée à un pauvre au delà de sa pension ordinaire ou hors des époques fixées. L. extra. (Vaud.)

ESTRANGALA, s. f. Grand filet de pêche. L. stringere. (Léman.)

ESTREINGOLA, v. Etrangler. Diablle t’estreingolai, le diable t’étrangle. (Genève.)

ESTREINGUET, s. m. Lacet de femme. L. stringere. (Vevey.)

ESTRIFFA, s. f. Querelle, batterie, chamaillis, démêlé, mésaventure. (Vaud.)

ESTRIFFÂ, v. Se disputer, se quereller. C. striff, querelle.

ETAILA, s. f. Etoile; marque blanche au front d’un animal.
Etaila tzôna, s. f. Ficaire, Ranunculus Ficaria, plante renonculacée; littéralement, étoile jaune.

ETALE, s. f. pl. Copeaux. (Jura.)

ETALLA, ETELLA, s. f. Bûche, tison. (Vaud.)

ETAMPAU, AHIE, adj. Etendu par terre, tombé. L. campus. (Val d’Illiez.)

ETARAFFE, s. f. pl. Galetas. (Bex.)

ETATSCHI, v. Attacher, nouer, lier. — Liettha, id.

ETATZE, s. f. Attache, lien, ficelle.

ETAVA, s. f. Latte grossière, étai. /153/

ETAVANI, v. Frapper quelqu’un de manière à l’étourdir. (Val d’Illiez.)

ETEINDIA, s. f. Etendue, espace.

ETEINDOUK, adj. Etendu. (Anniviers.)

ETENAHLLE, s. f. pl. Tenailles.

ETER, s. m. Couché, étendu, abattu. (Alpes.)

ETERGNI, ETRAGNI, v. Eternuer.

ETERPA, s. f. Grande forge, appelée aussi martinet. (Vallorbes.)

ETERPA, TSCHERPEI, s. f. Pioche dont le fer a deux bouts, l’un tranchant, l’autre en pointe. (Aigle.)

ETERTI, v. Assommer, jeter par terre, étourdir d’un coup sur la tête.

ETERTIGNI, ETERTHGNI, v. Déranger, détraquer une machine. (Alpes.)

ETEULA, ESTEULA, s. f. La partie du tuyau du blé qui reste sur le champ après la moisson.

ETEULA, EHEULA, s. f. Chat-huant, chouette. All. eule, hibou. (Vully.)

ETHIAIRU, s. m. Ecureuil. (Lausanne.). L. sciurus. — Ekairu, ékiairu, id.

ETIER, s. m. Route, chemin. C’est le nom d’un château près de Saint-Branchier. (Entremont.)

ETIHI, v. Battre briquet. (Valais.)

ETIRA, s. f. Ecueil, rocher caché sous l’eau.

ETIRA, s. f. Perche ferrée pour faire avancer un bateau dans les bas-fonds. Alla à l’étira, avancer avec le piquet. (Léman.) — Chota, id. (Neuchâtel.)

ETIVA, ETUVA, v. Mettre les vaches dans les pâturages d’été, estiver. L. æstivare.

ETIVAGE, s. m. Prix payé pour l’estivage d’une vache, produit d’une vache estivée. (Alpes.)

ETIVI, ETIVO. Imparfait du verbe ître, être. (Nyon.)

ETMI, A, adj. Engourdi. (Jura.) /154/

ETOLA, s. f. Espèce de filet pour la pêche. (Léman.)

ETOPPA, s. f. Filasse de chanvre, étoupe. Au pluriel étoppe.

ETOPPÂ, ESTOPPÂ, v. Boucher une fente ou une ouverture accidentelle, étouper. (Fribourg.)

ETORNET, s. m. Dévidoir.

ETOURIHI, v. Penser à l’avenir avec inquiétude, appréhender. L. cura. (Val d’Illiez.)

ETOURNAU, ETOURNA, adj. Qui a des tournements de tête, des éblouissements. (Valais.)

ETRA, s. m. Ancienne voie romaine au pied du Jura. L. via strata. C’est aussi le nom d’une rue de Lausanne sur la route de Vevey.

ETRABLAHIA, s. f. L’une des huit divisions territoriales de la commune de Château-d’Œx.

ETRABLLO, ETRABHLLA, s. f. Etable à vaches. (Vaud.) — Effrabllo, id. (Gruyère.)

ETRACHI, ETRATSCHI, v. Déchirer, lacérer, mettre en lambeaux. — Etragni, id. L. extrahere. (Alpes.)

ETRAGNI, v. Eternuer. Herba à étragni, l’arnica de montagne, Arnica montana; ou l’achillée sternutatoire, Achillea Ptarmica. (Pays-d’Enhaut.) — Etergni, id.

ETRANDJI, ETRANDZI, EHLLANDZI, v. Surfaire, vendre à trop haut prix.

ETRATHE, s. m. Plancher de la grange au-dessus de l’étable. L. strata. (Valais.)

ETRAUBLLA, s. f. Trouble ou truble, filet pour la pêche.

ETRAUBLLE, s. f. pl. Chaume, éteules, glanures. (Fribourg.)

ETRAVÂ, v. Faire passer le fil dans l’étresaire. Voy. ce mot.

ETREGNON, s. m. Echeveau de fil. (Pays-d’Enhaut.)

ETRESAIRE, s. f.; ETREVI, s. m. Morceau de bois ou de peau par lequel on fait passer le fil en le dévidant, afin de l’égaliser.

ETRIEU, s. m. Etrier.

ETRISA, v. Voy. ehtria, etrava.

ETROBLLA, v. Labourer après une première récolte pour ensemencer une seconde fois. (Villeneuve.) /155/

ETROMMA, v. Labourer après la moisson pour enterrer le chaume. (Villeneuve.)

ETROMMÉ, s. m. Avorton. (Jura.)

ETROZ, s. m. Chalet des Alpes les plus élevées. (Bas-Valais.) — Diminutif d’étrabllo.

ETSAULA, v. Echauler, chauler du blé; couper l’herbe de certaines racines alimentaires, celle des carottes ou des raves, par exemple, après les avoir arrachées.

ETSCHANDJI, v. Echanger, troquer.

ETSEMI, s. m. Chaise à dossier et à bras; tronc taillé en fauteuil. (Alpes.)

ETSERGUET, s. m. Ecureuil. (Orbe.)

ETSERPENA, ETZCHERPENA, CHERPENA, TZERPENA, v. Démêler du crin, de la laine; défaire le crin ou la laine d’un matelas que l’on veut rebattre.

ETSERPENA, AHIE, adj. Echevelé, dont les cheveux sont emmêlés, en désordre. — Tserpena, id. (Vaud.)

ETSITHO, s. m. Petit cuvier. (Alpes.)

ETSITTET, ETCHISSET, s. m. Grande cuve, cuvier. (Alpes.)

ETZAFORA, v. Faire brouter une prairie sans économie, quand le bétail fait plus de mal en marchant qu’en broutant; avoir une faim canine. (Valais.)

ETZAMPA, v. Perdre quelque chose dans la campagne. L. campus. (Martigny.)

ETZAPALA, v. Epamprer pour la dernière fois. — Etzervena, id. (Lavaux.)

ETZARLATTE, s. f. pl. Poutre qui traverse une cheminée en bois et à laquelle on suspend les salaisons pour les fumer. (Val d’Illiez.)

ETZARVA, v. Creuser avec les pattes, fouir; se dit du chat, du chien, etc. (Alpes.)

ETZAUDA, AHIE, adj. Echauffé.

ETZCHAUDA, ETZAUDA, TSAUDA, v. Echauffer, chauffer; avec , s’échauffer, se chauffer.

ETZCHELLHI, ECHELLI, v. Echapper, éviter un châtiment. (Vaud.) /156/

ETZEKA, v. Glisser, s’échapper entre les doigts. (Alpes.)

ETZENEHLLI, v. Echeniller, détruire les chenilles.

ETZERISSA, s. f. Déchirure.

ETZERISSI, ETZERI, v. Déchirer, lacérer.

ETZERPI, v. Avoir des démangeaisons produites par une ébullition ou par la gale. (Valais.)

ETZERVENA, v. Voy. etzapala.

ETZEUTI, A, adj. Dispensé, exempté par force majeure ou par maladie. (Val d’Illiez.)

ETZIVA, ETSCHIVA, s. f. Moment de la traite du soir dans les chalets. (Traite, action de traire, quantité de lait tirée en une fois. Omiss. des dictionn. — N. de l’éd.) (Val d’Illiez.)

ETZÔPRO, ETZCHÔPRO, s. m. Sorte de ciseau de menuisier, gouge. (Vaud.)

EUBLLA, UBLLA, REUBLLA, v. Oublier. — Aublla, id.

EULAGNE, s. f. Noisette. Voy. alogne.

EUROLLHE, s. f. Oreille. (Valais.)

EURSON, s. m. Hérisson. — Ireçon, id. — A Château-d’Œx, eirchon. Voy. ireçon.

EVALANTZE, s. f. Lavange, avalanche. De aval, en bas. — Lévantze, léantze, id. (Alpes.)

EVEILLHON, REVEILLON, s. m. Soufflet, coup violent qui réveille.

EVEINTA, v. Refroidir un liquide, l’exposer à l’air; éventer. L. ventus.

EVORA, v. Aérer, mettre à l’air des objets renfermés. (Alpes.)

EVOUARDA, s. f. Visite à des gens ou à des animaux malades, qui réclament des soins assidus, qui ont besoin d’être vus souvent pour être soignés. De vouarda, garder, soigner. (Val d’Illiez.)

EVOUARPAU, adj. Voy. einvouarpau.

EVOUATTA, EOUATTA, v. Grapiller. (Genève.)

EVOUÉRO, s. m. Ouragan de neige, tourmente. (Valais.)

EVRI, s. m. Abri contre la pluie, la neige, la gelée, le vent.

EXCHERGUET, s. m. Ronde nocturne, militaire ou de police. (Vieux langage de Genève.) /157/

EXOINA, s. f. Excuse ou permission légitime pour ne pas assister à une convocation officielle. (Vieux style de notaire. Fribourg.)

EZE, s. f. pl. Voy. aise.

EZERIA, EGAIRIA, adj. Percé, déchiré, usé. (Val d’Illiez.)


 

F

 

FA. Avec ne, ne-fa, adv., non; littéralement, non fait. Ne-fé, id. — Avec se ou che, se-fa, che-fa, se-fé, adv., oui, si fait.

FAGO, s. m. Poisson du genre des cyprins, vangeron. Ce dernier mot, vangeron, l’un des noms les plus usités de ce poisson, a été francisé par les naturalistes. (Lutry.)

FAGOTTA, v. Faire des fagots.

FAGOTTAI, s. m. Bûcheron qui fait des fagots, fagoteur. (Villeneuve.)

FAHIA, FAHIE, FIHA, FAIE, s. f. Brebis. Plur. fahie, fihie. All. vieh, bétail.

FAHIR, s. m.; FAHIRA, s. f. Berger, bergère de brebis. (Fribourg.)

FAI, s. f. Foi. De bounna fai, de bonne foi; ma fai vai, ma foi oui; ma fai na, na fai na, ma foi non.

FAIE, s. f. pl. Carnaval. (Jura.)

FAIET, s. m. Faix, charge; cercle plein de bardeaux préparés pour couvrir les toits.

FAIHBLLO, A, adj. Faible; qui manque de moyens pécuniaires, indigent.

FAILLE, s. f. pl. Nom de la fête des brandons. (Valais.) Voy. faie.

FAIN, FEIN, FEUN, s. m. Foin, l’herbe fauchée ou encore sur pied. L. fenum.

FAIRTHO, HLLERTO, CERTHO, s. m. Cellier, cave. (Montreux.)

FALLAÇA, s. f. Tromperie, argutie. (V. st.) L. fallacia.

FALLHAI, v. Falloir. Faut, il faut; fallhai, il fallait; fudra, il faudra; fudrai, il faudrait; part. passé, fallhu, fallu. /158/

FALLOPPO, A, adj. Lourd, massif, pesant; se dit surtout des chevaux. C. fall, défaut, vice. (Romont.)

FAMENA, s. f. Famine, disette.

FAN, s. f. Faim. E fan, j’ai faim, j’ai envie, j’ai dessein; é fan de lai dévesa, je désire lui parler.

FANAU, s. m. Fenouil, plante ombellifère.
Fanau d’igue, s. m. Fenouil d’eau, renoncule aquatique. (Pays-d’Enhaut.)

FARA, FERRA, s. f. Le ferra ou salmone, Salmo Fera, poisson du Léman. Voy. besaula.

FARATTA, s. f. Guenille, vieux linge, vêtement usé. (Entremont.)

FARATTA, s. f. Femme qui aime à marchander, à ravauder. (Genève.)

FARAUD, FARAUDA, adj. Fier, orgueilleux, faisant l’important. — Fierraud, id. (Vaud.)

FARBA, s. f. Poche; se dit des vêtements d’homme et de femme. (Val d’Illiez.)

FARÇON, FARCEMEIN, s. m. Farce faite d’épinards et de choux cuits dans un réseau. (Vaud.)

FARÇONNETTE, s. f. pl. Diminutif du précédent, petites farces. (Vaud.)

FARE, FÉRE, v. Faire. Fa me on servisso, rends-moi un service; fari, je ferai; ne lo fari pa, je ne le ferai pas. Part. passé, fé, fe, fi.

FARET, s. m. Mèche de lampe, lumignon, (Valais.)

FARFAILLET, s. m. Papillon. It. farfalla. — Pillevouet, pilivet, pelevoué, prevôlet, id.

FARKO, A, adj. Se dit d’un animal qui écarte trop les jambes. (Alpes.)

FASCE, s. f. pl. Boucles de cheveux sur les oreilles. (Bex.)

FASCENA, s. f. Falourde, fagot de menu bois, fascine. L. fascis.

FASCETTA, s. f. Maillot, bandes pour envelopper un petit enfant. L. fascia. (Alpes.)

FASCI, s. m. Fardeau, grande botte de foin, faix. L. fascis. /159/

FASCON, s. m. Echeveau. L. fascis. (Jura.)

FASCOTA, v. Lier avec des sangles la charge d’une bête de somme. (Alpes.)

FATA, FADHA, s. f. Fée. C. fadh, prophète, devin, magicien.

FATTA, FOUATTA, s. f. Poche; se dit des vêtements d’homme et de femme.

FATTI, A, adj. Fourni, serré; se dit des grappes de raisin. (Vaud.) Voy. satti.

FAU, FOU, FOHI, s. m.; FOHIRA, s. f. Fayard, hêtre. L. fagus. C. faw.

FAUDA, FOUDA, FAURDA, FEURDHA, s. f. Tablier de femme.

FAUDALÉ, FEUDALET, s. m. Petit tablier d’enfant. Diminutif de fauda.

FAURIA, v. Céder le pas, se tirer de côté pour laisser passer; transgresser une loi. L. foras. (Fribourg.)

FAURRO, FOURRO, s. m. Paille des céréales, fourrage en général.

FAUTA, s. f. Faute, tort; besoin pressant d’aller à la selle; nécessité. Te n’a pa fauta de lei alla, tu n’as pas besoin d’y aller.

FAUTÂ, v. Manquer. (Gruyère.)

FAUTHI, s. m. Manche de faux.

FÂVA, s. f. Fève. L. faba.

FAVÂ, s. f. C’est le nom générique des potamots; c’est aussi celui de la véronique cressonnée, Veronica Beccabunga. (Léman.)

FAVAIRE, s. f. Champ de fèves.

FAVALA, FEIMALLA, s. f. Boucle de soulier, agrafe. L. fibula. (Alpes.)

FAVA-LAU, s. m. Mot à mot, fève au loup; c’est l’ellébore fétide.

FAVEIRDJE, s. f. Forge, atelier de maréchal. De favro, favre, maréchal, serrurrier. L. faber.

FAVETTA, s. f. Petite fève; un rien. N’ein bailleré pas na favetta, je n’en donnerais pas un fétu.

FAVIOLON, s. m. Sorte de petit haricot. De fâva fève.

FAVIOULA, s. f. Haricot. De fâva, fève. /160/

FAVIOULHA, s. f. Femme simple et crédule. (Genève.)

FAVOTTAI, RA, adj. Mangeur de fèves. Sobriquet des habitants de Château-d’Œx.

FAVRO, FAVRE, s. m. Maréchal, serrurrier, menuisier. L. faber.

FE, FIEU, FIOU, s. m. Fils. Biau-fe, beau-fils, gendre; fe de poutan, injure. Voy. poutan.

FE, FI, s. m. Fil. Dau fi retors, du fil retors. Fi de serpein, nom du gordius ou dragonneau, Gordius aquaticus. (Jura.)

FÉ, s. m. Charge de foin traînée par un cheval, botte de foin, etc.; faix, gros fagot. (Vaud.)

FEDETTA, s. f. Petite fille, fillette.

FEDJO, FAIDJO, FEDJE, FEDZO, s. m. Foie. Medje-fedje, mangeur de foie; c’est le sobriquet qu’on donne aux gens de Moudon.

FEFELLA, s. f. Le gazon d’un pré, la totalité de ses graminées. (Pays-d’Enhaut.)

FÉFION, s. m. Petite épingle. (Val d’Illiez.)

FEGAUDA, s. f. Chiquenaude. (Valais.)

FEIN, FIN, FEUN, FENA; FENET, TE, adj. Fin, rusé, adroit. Il a souvent la valeur d’un superlatif: lo fin premi, le tout premier; lo fin cutzet, le plus haut sommet; la fena derraira, la toute dernière; per lo fein drai, par le plus droit chemin.

FEINAMEIN, FEINNAMEIN, FENAMEIN, FENAMEINTE, adv. A peine, seulement, il n’y a qu’un moment. (Vaud.)

FEINDEIN, TA, adj. Fanfaron, petit-maître, qui se donne des airs. (Vaud.)

FEINFENET, s. m. Rusé au plus haut degré, qu’on ne trompe pas aisément.

FEINKAINA, s. f. Cuscute, rache. — Râtsche, id.

FEIRA, s. f. Foire, grand marché. — Faire, id.

FEIRON, s. m. Petite foire supplémentaire, sept jours après la grande.

FELA, v. Filer, s’échapper furtivement, faire le rouet; en ce dernier sens, il se dit du chat.

FELAIRA, FELANDAIRA, s. f. Fileuse, filandière. /161/

FELAR, s. m. Grand réseau de cordes pour descendre le foin des hautes Alpes.

FELETTA, FILETTE, s. f. Petit rouet.

FELLHE, s. f. Fille.

FELOGNA, FEGOGNE, s. f. Cigogne; l’éclaire, Chelidonium majus, plante papavéracée. (La Côte.)

FEMA, FÉMA, v. Mettre de l’engrais sur un terrain, le fumer.

FÉMALLA, s. f. Fille ou femme, une personne du sexe. (Vaud.)

FÉMALLA, s. f. Barre du gouvernail des barques. (Léman.) On dit femelle, dans le français populaire vaudois.

FÉMÉ, s. m. Fumier, engrais. L. fimus. — Bumein, id.

FÉMELIN, s. m. Frêle, délicat, efféminé. De fémalla, fille, femme.

FEMÎRA, s. f. Cheminée; suie, fumée. L. fumus.

FENA, FENNA, v. Faner, travailler aux fanaisons, L. fenum.

FENALLA, FENATTA, FENOTTA, v. Descendre, pendant l’hiver, dans les granges d’en-bas, les foins recueillis en été dans les lieux escarpés. (Alpes.)

FENASSA, FENASSE, s. f. Esparcette, sainfoin; en général toutes les graminées qui forment les prairies artificielles. (Vaud.)

FENATHIAU, s. m. Journalier qui descend à la plaine, en traîneau, les foins coupés dans les montagnes.

FENIRA, s. f. Fenil, lieu de la ferme où se trouve la provision de foin. (Fribourg.)

FENITRA, FINÊTRA, s. f. Fenêtre.

FENNA, s. f. Femme mariée. Lè fenne, les femmes en général, les commères.

FENNETTA, s. f. Petite femme; lutin femelle qui crie d’une façon lamentable dans les îles du Rhône.

FENNON, s. f. Ma petite femme, terme d’amitié.

FENNON, FENNET, s. m. Homme qui se mêle mal à propos de détails de ménage qui ne concernent que les femmes. (Genève.)

FER, FÈ, adv. Fort, beaucoup. C. ferw, rude, violent. Pésa fer su sta raison, insistez fortement sur ce point, dit le paysan à son avocat. (Vaud.) /162/

FERI, FIRI, FIAIRE, AFIRI, v. Frapper; aboutir. Le guet crie en patois: l’a feri dou, il a frappé deux heures. Cé seindai va feri au mothi, ce sentier aboutit à l’église.

FERMA, FRÉMA, v. Affirmer; fiancer; faire un pari. L. firmare.

FERMALLHE, FRÉMAHLLE, s. f. pl. Fiançailles, contrat; repas donné à cette occasion. (Fribourg.)

FERMEINTA, s. f. Serrure; ferrements nécessaires à une porte, à une fenêtre.

FERRA, s. f. Voy. fara, besaula.

FERRAN, s. m. Mauvais cheval, bidet. (V. st.)

FERRATAI, s. m. Marchand de fer, ferronnier.

FERRET, s. m. Fer de flèche.

FERRETA, v. Tourner un char, une charrue.

FERRETTE, FARRETHE, s. f. pl. Secousses alternatives de deux lutteurs; gain, affaires lucratives. L’a bein fé sè ferrette ein Aillo, il a bien fait ses affaires à Aigle. (Moudon.)

FERRON, s. m. Petit traîneau d’enfant, ainsi nommé parce qu’il est ferré.

FERU, A, adj. Amoureux fou, frappé au cœur. L. ferire.

FESSI, v. Tresser, entrelacer. L. fascis. (Lavaux.)

FET, FE, FÉ, FA, s. m. Fait, chose arrivée. Prov. Mé de braga ke de fé, plus de vanterie que de réalité.

FETHAULA, s. f. Petite saucisse attachée à une plus grande. (Pays-d’Enhaut.)

FETHAULA, FETHEULA, s. f. Filleule.

FETHEU, FETHAU, s. m. Filleul.

FETHON, s. m. Petit fromage fait de ce qui n’a pu entrer dans la grande pièce. (Alpes.)

FETZEGAN, s. m. Fainéant, mauvais sujet, grand drôle. (Moudon.)

FETZI, v. Ficher, planter, mettre. Sè fetzi, s’opiniâtrer, rester fixe dans son opinion.

FÉVREI, s. m. Février.

FÉVROTTA, v. Avoir la température froide du mois de février. De /163/ là le proverbe se févrei ne févrotte, mar vein ke to débllotté, si février est doux, mars est rigoureux. (Vaud.)

FI, s. m. Fil. Voy. fe.

FIA, s. m. Lait coagulé qui sort comme un fil du pis d’une vache. (Alpes.)

FLÂ (sè), v. Se fier, se confier. Mô l’ai sè fiâ, il ne faut pas s’y fier, expression qui marque le doute, le soupçon. Littéralement, mal s’y fier.

FIAIRE, v. Frapper, aboutir. Impér. fiai, frappe.

FIAIRTZO, s. m. Fil d’archal, fil de fer.

FIAN, FIANA, adj. Qui n’est pas clair; se dit d’un liquide trouble. (Val d’Illiez.)

FIANÇA, v. Cautionner, se donner pour garant.

FIANCE, s. f. pl. Cautions, garanties.

FIANTA, s. f. Fiente, excréments du bétail.

FIANTHA, v. Fienter.

FIAUDJA, FIAUDJE, FLLAUDZE, FLLAUDZA, FAILA, FÉTHE, s. f. Fougère. Vedhi la fiaudje, veiller la fougère, pratique supersti tieuse de gens qui s’imaginent que s’ils peuvent voir fleurir la fougère pendant la nuit, ils trouveront un trésor dans l’année. (Fribourg.)
Fiaudja-flloria, s. f. Littéralement, fougère fleurie; c’est la pédiculaire des marais, Pedicularis palustris.

FIAUDJIRA, s. f. Terrain ou place couverte de fougères. Bou dé Fiaudzire, bois de Fiaugère, en dessus de Lausanne.

FIER, FIÉRA, adj. Fier, orgueilleux; acide, aigre.

FIÉRANDA, s. f. Bergère.

FIFA, v. Aspirer un liquide avec un fétu ou chalumeau, chalumer; par extension, boire, s’enivrer. (Vaud.)

FIFET, s. m. Chalumeau, fétu, dont les enfants se servent pendant les vendanges pour aspirer le moût dans les cuves. (Lausanne.)

FIFRO, s. m. Fifre, espèce de flûte de la musique militaire des Suisses. C’est aussi le nom du musicien qui en joue. C. fiffen. /164/

FIGNOLA, v. Se donner des airs, être plus élégant que les autres, faire le petit-maître. (Vaud.)

FIGNOLET, FIOLAN, s. m. Petit-maître, fanfaron.

FIGUETA, s. f. Ficaire, Ranonculus Ficaria, plante renonculacée.

FIGUETTA, s. f. Petite fiole ou flacon pour les senteurs.

FIKA, v. Se gratter avec force. (Alpes.) Voy. ruppa.

FIKA, FIGA, s. f. Figue; l’action de se gratter; bruit de deux corps qui glissent l’un sur l’autre. Per ma figua, jurement équivalant à par ma foi.

FILARDRION, s. m. Sorte de filet de pêche. (Morat.)

FILLERET, s. m. Garçon qui aime à être avec les petites filles.

FIN, s. m. Etendue de terre arable qui se divise en pies. (Payerne.)

FINADREI, adv. Au juste.

FINA, v. Trouver, venir à ses fins, se procurer. (V. st. de Fribourg.)

FIOLA, s. f. Pesse, Pinus picea de Linnée. (Moutiers-Grandval.)

FIOLAN, NA, adj. Fat, présomptueux, fanfaron. (Jura.) Voy. fignolet.

FION, s. m. Orgueil, belle apparence, vanité. Sè bailli dau fion, se donner des airs. (Vaud.)

FIOULA, s. f. Fiole, bouteille. C. fiol, vase à liquide.

FIOULÂ, v. Avorter; se dit d’une fleur, d’un fruit qui ne peut se développer. — Avec sè, boire avec excès, s’enivrer. (Neuchâtel.)

FIRTS, s. m. Batterie. De fiaire, frapper. (Fribourg.)

FISTON, s. m. Polisson, petit maroufle. (La Côte.)

FÎTA, s. f. Fête, régal, partie de plaisir.

FÎTÂ, v. Fêter, célébrer une fête.

FIZA, s. f. Dessein, résolution. L’é fé à ma fiza, je l’ai fait selon mon idée. (Valais.)

FLLA, FLA, s. m.; FLACHE, s. f. Foin de marais pour litière. G. flachia, flaque d’eau, marécage. (Aigle.)

FLLAMBÉ, s. m. Glaïeul, Gladiolus communis, appelé aussi chevalier dans les jardins.

FLLAMMA, s. f. Flamme, colère. /165/

FLLAMME, s. f. pl. Iris, Iris germanica. (Pays-d’Enhaut.)

FLLANA, v. Flâner, muser, baguenauder, fainéanter, regarder sans rien faire.

FLLANI, A, adj. Flasque, lâche, débile. — Flappi, id. (Valais.)

FLLANKA, FLLANA, v. Mettre; donner un violent coup.
Jean Aigroz, dit l’Astrologue de Combremont, ne sachant qu’indiquer pour la température d’un des jours de son almanach, dit à son secrétaire: Fllanka lei on tenerro, mets-y un tonnerre. Ce même astrologue fut mis en prison pour avoir annoncé, à jour fixe, la fin du monde, ce qui fit manquer la foire de Cossonay qui tombait sur ce jour-là.

FLLANTZE, s. f. Pain grossier, en forme de galette, fumé à la cheminée pour qu’il se durcisse et se conserve. (Alpes.)

FLLATZIRA, FLLAUGÉRA, FLLAUDJÉRA, s. f. Pré marécageux qui donne de la litière. De fla.

FLLEIR, FLAIR, s. m. Odeur. C. flear, mauvaise odeur, d’où flairer. (Neuchâtel.)

FLLERI, s. m. Le charrier. On dit fleurier dans le français vaudois.

FLLERON, s. m. Enfant pleureur, petit garçon gâté. L. fleo, pleurer. (Vaud.)

FLLON, FLON, s. m. C’est le nom de plusieurs ruisseaux (Oron, Lausanne, Gilly, Montreux.) L. fluo.

FLLORIA, s. f. La totalité de l’herbe d’un pré, sa prochaine récolte; la totalité d’une forêt mise en coupe. L. flos. (Gruyère.)

FLLOTTA, HLLOTTA, s. f. Flûte; écheveau de fil.

FÔ, s. f. Faux. Guéro la fô? Combien la faux?

FOCHAI, s. m. Danse sur les montagnes, à la fin de l’alpage, avant de quitter le chalet. All. viehzeit. (Rougemont.)

FOCHAU, FOSSHAU, s. m. Sorte de houe, bêche à deux fourchons, hoyau. Fossoir, foussoir, dans le français populaire vaudois.
Fochau à mo. Espèce de bêche pour faire des provins. (Lausanne.) Voy. mor.

FOCHÉRA, FOSSÉRA, v. Labourer, travailler avec le fochau; ce verbe signifie aussi labourer à la pelle. /166/

FOCHERET, s. m. Espèce de sabre très courbe appelé aussi fauchon. — On trouve faucherei dans une quittance du comte de Savoie datée de Payerne, 1354.

FOCHÉRIA, s. f.; FOCHÉRAU, s. m. Mesure agraire, appelée fossorier, ouvrier, dans le français vaudois.

FÔCRI, FAUCRI, s. m. Fausset, voix de tête. (Ormonts.)

FODA, FAUDA, s. f. Maillot, lange. (Jura.)

FOHIRA, s. f.; FOHI, FAU, FOU, s. m. Hêtre, fayard. L. fagus. C. faw, hêtre.

FOKADJO, s. m. Droit de prendre son bois dans une forêt; redevance féodale que payait chaque feu ou maison, fouage. L. focus.

FOLA, v. Fouler, fatiguer à outrance; vexer.

FOLA, AHIE, adj. Usé, cassé par le travail, abîmé de fatigue. (Vaud.)

FOLASSA, s. f. Follette, arroche des jardins, Atriplex hortensis. Voy. bounna-dama.

FOLIÂ, FOLEIHI, v. Badiner, folâtrer, faire ou dire des folies.

FOLLHA, FOLLHE, s. f. Feuille d’arbre, de papier; planche mince.

FOLLHE-BOU, s. m. Vent du sud, qui au printemps hâte le développement des feuilles. Mot à mot, qui feuille les bois. (Valais.)

FOLLHET, s. f. Feuillet d’un livre, d’une ardoise, d’une pierre qui se délite.

FOLLHI, v. Commencer à pousser des feuilles; faire une boiserie, lambrisser.

FOLLHU, adj. Feuillé, touffu. Il s’emploie substantivement pour désigner toute espèce de bois autre que le sapin et ses congénères. (Pays-d’Enhaut.)

FOM, FON, s. m. Fumée, odeur de fumée. L. fumus. (Alpes.)

FOMMA, FOUMA, v. Fumer, fumer du tabac; bouder, se mettre en colère. Mè fommé, il me boude.

FONDA, s. f. Tronc d’arbre; portion de chaque héritier déterminée de gré à gré ou tirée au sort, lors du partage d’une succession indivise. (Vaud.) /167/

FONDA, s. m. Terrain d’un bon fonds, sol fertile, qui a beaucoup de terreau végétal.

FONDRALLHON, s. m. Sédiment d’une graisse fondue, ce qui reste d’épais au fond d’un liquide, fondrilles.

FONDRAMEIN, adv. Considérablement, au plus haut degré. (Pays-d’Enhaut.)

FONDRO, A, adj. Glouton, insatiable. (Pays-d’Enhaut.)

FONSET, FANTHÉ, s. m. Petite planche carrée sur laquelle on pose quelque objet. (Pays-d’Enhaut.)

FONT, s. m. Aphte, vessie dans la bouche, maladie des petits enfants. (Lausanne.)

FONTANETTA, s. f. Petite fontaine.

FONTANNA, s. f. Fontaine jaillissante.

FOR, FOUÉ, FEUR, FOUAR, s. m. Four.

FOR, FOUAIR, FEUR, adv. Peut-être, à peu près, presque, quasi. L. fere, presque. Lo sé for, je le sais bien peu.

FORA, v. Forer, percer. — Fore-bosson, roitelet, troglodyte. (Jura.)

FORCHESSA, adj. Sorti de la famille, détronqué. (Vieux actes de Fribourg.)

FORDHI, (sè), v. S’introduire, se fourrer indiscrètement où l’on ne doit pas. (Val d’Illiez.)

FORDJETTA, v. Déshériter, jeter hors de l’héritage. L. foris, dehors. (Alpes.) Voy. dédjetta.

FORDJUDJI, v. Condamner à l’exil.

FORDOA, v. Déranger les douves d’un tonneau; se crever de mangeaille. (Pays-d’Enhaut.)

FORÉTAI, s. m. Forestier, garde-forêt.

FORGUAIRA, FOURGUERA, s. m. Mauvais génie, caractère malin, animal méchant et dangereux. C’est un nom adouci du diable. C. fourgas, tracas, agitation. (Alpes.)

FORISSU, FURISSU, adj. Exilé, banni, mis dehors. (Vieux langage de Fribourg.)

FORKINA, FOURQUINE, s. f. Arquebuse à fourchette. (Vieux langage de Fribourg.) /168/

FORMA, s. f. Forme; cercle pour entourer le fromage au sortir de la chaudière, d’où le nom primitif de formage encore usité en quelques vallées.

FORNAHIE, s. f. Fournée.

FORNAI, s. m.; FORNAIRE, s. f. Fournier, fournière; boulanger.

FORNALLA, v. Brûler la terre d’un mauvais fonds pour l’améliorer, écobuer. (Alpes.)

FORNALLET, s. m. Petit poêle. Diminutif de fornet.

FORNATZON, s. m. Mauvais petit fournier qui ne sait pas son métier.

FORNEI, FOURNHI, v. Achever un ouvrage. A-to fornei d’einpatâ? As-tu fini de pétrir?

FORNERET, s. m. Petit fournier maladroit.

FORNET, s. m. Poêle de pierre ou de briques vernissées, pour chauffer une chambre. Fr. fourneau.

FORRI, FAURI, FOURRI, FURI, s. m. Printemps, saison où l’on sort les troupeaux des étables d’hiver pour les mettre à l’herbe. L. foris, dehors. (Alpes.)

FORRIA, v. S’égarer, se fourvoyer, sortir du bon chemin. (Villeneuve.) Voy. fauria.

FORRIÈRES, s. f. pl. Pâturages inférieurs broutés au printemps. De forri, printemps. (Valais.)

FORSI, v. Forcer, enfoncer; violer.

FORTZA, s. f. Fourche.

FORTZE, s. Fourches patibulaires, gibet. (Vaud.)

FORTZETTA, s. f. Petite fourche, fourchette de table, crosse, grappe de vigne avortée.

FORTZI, FORTSCHI, v. Dire un mot pour un autre. La leinvoua m’a forizi, la langue m’a fourché.

FORTZON, s. m. Fourche de fer à deux dents. Il se dit aussi des dents d’une fourchette.

FORULLA, s. f. Poitrine d’homme; poitrail, en parlant des animaux. (Bagnes.) /169/

FOU, FOULA, adj. Insensé, étourdi. Vo z’îtè dei balle foule, vous êtes des folles fieffées.

FOUAGE, s. m. Se dit des veines de marne qui traversent des bancs de roc, de pierre dure. C’est un terme de carrier.

FOUAINNA, s. f. Fouine.

FOUAINNA, s. f. Femme au visage pointu, curieuse, indiscrète, maligne, dont il faut se défier. (Montreux.) — Pouaina, pouina, id.

FOUAINNA, FOUAINETTE, s. f. Faîne, fruit du hêtre, dont l’amande se mange dans les Alpes.

FOUAINNÂ, FOUINÂ, v. Fureter; manger son bien, se ruiner; monter en herbe. En ce dernier sens, il se dit des fruits qui avortent et des grappes de la vigne qui n’ont que la rafle.

FOUAIRA, s. f. Colique, diarrhée.

FOUAIRAU, SA, adj. Qui a la diarrhée, le flux de ventre.

FOUAIRRÂ, v. Avoir la diarrhée.

FOUER, TA, adj. Acide, aigre; fort, vigoureux. — foi, fo, id.

FOUERDJE, FAVERDJE, s. f. Forge. L. Faber. — Fordze, id.

FOUERSE, s. f. pl. Ciseaux de tailleur; grande fourche. L. forceps.

FOUETTA, s. f. Sorte de ligne à pêcher. (Léman.)

FOUETTÂ, FOUATTÂ, v. Fouetter.

FOUETTAHIE, FOUATTAHIE, s. f. L’action de fouetter.

FOUETTA-KU, s. m. Nom injurieux du maître d’école. (Fribourg.)

FOUI, interj. Fi! fi donc!

FOUI-FOUI, s. m. Pinson, traquet; fringilla. (Vaud.)

FOUILLEMEIN, s. m. Fouille; action de fouiller pour trouver les trésors enfouis, dans les châteaux, les ruines, les cavernes, etc., ce qui fut défendu en 1660.

FOUINNA, v. Courir, se sauver en hâte.

FOULATTON, s. m. Jeune écervelé, follichon, petit fou. (Genève.)

FOULERAÏE, s. f. Folie, badinage, mot pour rire. Ne mè de ran ke dei fouleraïe, il ne me dit rien que des folies. (Vaud.)

FOUMAIRA, FEMÎRA, s. f. Fumée. /170/

FOUMATSON, s. m. Jeune homme qui essaye de fumer et ne le sait pas. (Moudon.)

FOUMET, FUMET, s. m. Bout de tison qui fume; corps allumé d’où sort une mauvaise odeur.

FOUNNA, FOUNA, v. Flairer, fureter en vue de trouver des comestibles; chercher indiscrètement à voir ou à savoir. (Vaud.)

FOUNNATZON, s. m. Petit indiscret, petit furet.

FOUNNET, TA, adj. Curieux, indiscret, furet, qui met son nez partout.

FOUON, s. m. Taupe. Ce mot a la même racine que le français fouir. (Romont.)

FOURDZI, FORDZI, v. Passer une baguette dans un tuyau pour le nettoyer. Sè fourdzi lo nâ, se curer le nez avec les doigts.

FOURGOUNNÂ, v. Fourgonner, remuer les braises du foyer; fureter.

FOURRION, FOURET, FORET, s. m. Perçoir, vrille, foret.

FOURRO, s. m. Truite maigre, prise en automne, après le frai. (Genève.)

FOU-SAUTET, s. m. Feu-follet; mot à mot, le feu qui saute. (Jura.)

FRAIGHIEU, FRAIDIEU, s. m. Espèce de vent froid. (Genève.) Voy. setschar.

FRAIS, s. m. La fraîcheur, le frais.

FRAIS, FRAITZE, adj. Frais, fraîche. Ti frais, te voilà frais. Frais et raido, locution spécialement employée dans la phrase suivante: L’è resta frais et raido, il est resté sur le coup.

FRAISA, s. f. Un petit morceau, un brin, une miette, un petit moment. Attein-mè na fraisa, attends-moi un instant. Pas na fraisa, pas un brin.

FRAISETTA, FRESETTA, s. f. Miette, brin, petit morceau; diminutif du précédent. C. freza, mettre en morceaux.

FRAMAUR, s. m. Mûrier, morus. (Orbe.)

FRANCHI, s. m. Nom de seize officiers ou agents subalternes de l’abbaye de Romainmotier. (Vaud.) /171/

FRANO, s. m. Frêne, Fraxinus excelsior.

FRANTZI, FRANTSCHI, v. Couper net, sans bavure. L. frangere. (Alpes.)

FRAPPA, v. Frapper, battre.

FRAPPAHIE, s. f. L’action de frapper, coup.

FRARE, s. m. Frère. Il se dit souvent par amitié, sans qu’il y ait parenté.

FRASKA, s. f. Folie de jeunesse, équipée, espièglerie, mauvais tour. (Lausanne.)

FRASSA, s. f. Grande quantité. L’a na frassa d’einfan, il a une potée d’enfants. (Jura.)

FRATA, s. m. Barbier, frater. (Villeneuve.)

FRATZE-TOT, s. m. Qui brise tout; enfant qui use beaucoup d’habits, de souliers.

FRATZI, FRETSCHI, FRACHI, v. Rompre, briser, mettre en pièces. L. frangere.

FRAUDA, v. Frauder, tromper, duper, filouter. — Frohda, id.

FRAUNA, v. Murmurer, gronder entre ses dents comme une personne irritée; se dit encore d’un chien qui gronde, d’une avalanche et généralement de tous les bruits sourds. (Alpes.)

FRAUNAHIE, s. f. Bruit, grondement sourd. (Alpes.)

FRAVALLA, s. f. Concussion, fraude, délit forestier. (Fribourg.)

FRE, FRO, FRUIT, FRIT, s. m. Fromage. Baille-mè on bokon dè fro, donne-moi un morceau de fromage. (Alpes.)

FRÉCHINGA, FRESANGUE, FREZINGHA, s. f. Cochon de lait farci et cuit; redevance féodale mentionnée dans des actes du XIIIe siècle. (Lausanne.)

FREGAINA, FOURGAINE, s. f. Baguette de fusil, toute espèce de baguette.

FRÉHI, FRAIHI, v. Huiler, oindre; frayer. — Donner ou recevoir l’extrême onction. (Fribourg.)

FREI, FRAI, FRAIDA, adj. Froid, froide. La né sara gro fraida, la nuit sera bien froide.

FREI, FRAI, s. m. Froid, froidure. Fa rido frei, il fait grand froid. /172/

FREINNA, FRENNA, v. Se mouvoir avec empressement, demander avec instance. (Pays-d’Enhaut.)

FREKASSI, v. Frire, fricasser, dépenser rapidement. Il se dit aussi d’un soleil ardent, d’une chaleur intense, qui brûle, qui fricasse. (Vaud.)

FRELATTA, FERLATTA, v. Frelater, falsifier; ne se dit guère que du vin. C. frélats.

FRELET, TA, adj. Indiscret, importun, qui convoite quelque chose. (Montreux.)

FRÉMA, v. Voy. ferma.

FRÉMANCE, FERMANCE, FREMANTZE, s. f. Pari, gageure. L. firmare. (Fribourg.)

FREMELLHI, FREMILLHI, v. Fourmiller, foisonner.

FREMELLHIRA, s. f. Fourmilière.

FREMI, v. Frémir.

FREMI, FRUMI, s. m. Fourmi, formica.

FRENDA, v. Précipiter sa marche, courir comme le vent. (Lavaux.) Voy. freinna.

FRENDHÎ, v. Briser le lait caillé dans la chaudière. L. frangere. (Valais.)

FRENNA, s. f. Mouvement d’impatience. Fare la frenna, Se démener, s’impatienter. (Pays-d’Enhaut.)

FREPPA, s. f. Anneau de fer pour fixer un outil à son manche ou pour ferrer l’extrémité d’un bâton, d’un timon, d’un essieu. C. frepp, lien de fer.

FREPPÂ, v. Mettre un anneau, poser un cercle de fer.

FREPPEIN, adj. Se joint toujours à nau, neuf: L’a on corset to freppein nau, elle a un corset tout battant neuf.

FREPPON, s. m. Petit anneau de fer: Diminutif de freppa.

FRÉSA, v. Casser, briser, mettre en pièces, émietter. — Freza, id.

FRESILLON, s. m. Fusain, Evonymus europæus; troëne, Ligustrum vulgare. (La Côte.)

FRESON, s. m. Très petit morceau, miette; un rien. — Fraisa, id. (Montreux.) /173/

FRESOUNA, v. Emietter, mettre en petits morceaux. — Frésa, id.

FRETAI, s. m. Se dit ordinairement du chef d’un chalet ou de l’entrepreneur, de celui qui exploite une fruiterie ou fromagerie; le fruitier, le fromager. Ce mot s’emploie surtout dans le Jura, le Gros de Vaud et le Jorat.

FRETAIRA, s. f. Montagne à vaches; association de plusieurs ménages pour fabriquer du fromage en commun; le bâtiment où se fait ce fromage, c’est-à-dire la fruiterie ou la fromagerie. On trouve fructicia dans les vieux documents. (Vaud.)

FRETK, s. m. Fruit. (Anniviers.)

FRETTAI, s. m.; FRETTAIRA, s. f. Fruitier, fruitière; celui ou celle qui vend des fruits. De fritta, fruit.

FRETTHI, v. Fouetter, fustiger, frotter. (Jura.)

FRETZOUNA, s. f. Fressure. (Alpes.)

FREVALUA, s. f. Faute, délit passible d’une amende. (V. st.)

FRIA, FRAIA, FRUIA, s. f. Fraise, fragaria. Dei frie, des fraises.

FRIA, adj. fém. Fleuri. (Bas-Valais.)

FRIBOR, FRUBOUEIR. Fribourg. Fribordjai, sa, s. et adj. Fribourgeois, Fribourgeoise.

FRICOT, s. m. Bon repas, bonne chère, régal, fricot. Lo fricot, les mets en général.

FRICOTTA, FRECOTTA, v. Faire un bon repas. Il se dit plus spécialement d’un bon repas, d’un régal au cabaret, à l’auberge, enfin hors de la maison. — Frigoussâ, id. (Lausanne.)

FRIGOUSSA, s. f. Repas, régal. C. frigagzer, dissipateur, glouton.

FRIGOUSSÂ, v. Faire un bon repas au cabaret, à l’auberge. — Fricotta, id.

FRINGHA, v. Se pavaner, faire le beau, le fringant. C. fringa, se divertir, danser.

FRINGHALET, s. m. Jeune fat, petit-maître, étourdi.

FRIOLAND, DA, adj. Frileux, qui craint le froid. (Pays-d’Enhaut.)

FRIPA, v. User ses vêtements, les déchirer, les friper.

FRIRE, v. Cuire; se dit des écorchures, des boutons, des plaies qui cuisent. /174/

FRISON, s. m. Farine cuite au beurre et ayant la consistance d’une pâte; boucle de cheveux frisée qui descend sur les tempes. (Alpes.)

FRÎTA, FRÊTA, s. f. Sommet de montagne; faîte d’un bâtiment. L’è aguellhi sur la frita de l’otto, il est perché sur le faîte de la maison. Plur. frête.

FRITTA, s. f. Fruit en général. Lei a bein de la fritta sti an, il y a bien du fruit cette année. On dit fruitage dans le français po pulaire vaudois.

FROMEDJAU, FROMEDZEU, s. m. Celui qui fait le fromage dans un chalet.

FROMEDGI, RA; FROMADGI, IRA, adj. Vendeur, vendeuse de fromage dans les marchés, sur les places publiques. (Vevey.)

FROMEIN, FROUMEIN, s. m. Froment. C’est un nom que l’on donne fréquemment aux bœufs. (Vaud.)

FRONNA, FREUNA, v. Retentir, bruire. — Frauna, id.

FROTSCHA, s. f. Souquenille, habit de travail, court et grossier. (Vaud.)

FROTTA, v. Frotter, battre, rosser. Voy. fretthi.

FROTTAHIE, s. f. L’action de rosser, batterie. L’a zu na fiére frottahie, il a été rudement rossé.

FROU, FRO, FEUR, FOË, adv. Dehors, hors du logis, hors d’ici. L. foris.

FROUILLHI, v. Tricher au jeu, brouiller. Voy. brouillhi.

FRUTSCHA, FRUTZE, s. f. Femme robuste et paresseuse. C’est une injure. (Alpes.)

FU, FUA, FOU, FOUA, FOUÉ, FUO, FUHI, FOUI, s. m. Le feu.

FULAHIE, s. f. Se dit des rafales du vent, des tourbillons, des giboulées. (Léman.)

FULET, s. m. Tourbillon, rafale, tourmente de neige, trombe. (Pays-d’Enhaut.)

FUMET, s. m. Bout de tison qui fume, braise mal éteinte qui donne une mauvaise odeur. Voy. foumet.

FUMMET, FEMMET, s. m. Incommodité des enfants nouveau-nés, /175/ dont la langue devient blanche et les empêche de teter. (Montreux.)

FUNKAINA, FEINKAINA, s. f. La rache ou cuscute. (Alpes.) — Ratsche, id.

FUSA, s. f. L’axe d’une bobine; aiguille pour forer la pierre.

FUSÂ, v. Se dit spécialement de l’action d’éteindre la chaux. (Vaud.)

FUSTA, s. f. Grande futaille allongée pour le transport des vins (Vaud); la charpente d’un bâtiment (Genève). Même racine que fût, futaille.

FUT, FU, s. m. Ensuble de tisserand. L. fustis. (Montreux.)


 

G

 

GÂ, adv. Gare, prenez garde, ôtez-vous de là.

GABBA, v. Louer, prôner, vanter outre mesure, plaisanter. C. gab, raillerie. (Alpes.)

GABBERI, DA, adj. Fanfaron, vantard. (Fribourg.)

GACHON, s. m. C’est le nom du patois d’une partie du Jura bernois.

GADAR, GADHA, GAILLARD (prononcez gaillâ), adv. Fort, beaucoup, joliment. L’è gadar plle mô, il est beaucoup plus mal.

GADDAN, s. f. Nom d’amitié que les enfants donnent à leur grand’mère. (Vaud.)

GADDEIN, s. m. Layette, les langes d’un nouveau-né. C. gad, couverture. (Vaud.)

GADRENA, v. Voy. gadzouna.

GADROULLHI, v. Gargouiller, troubler de l’eau. (Genève.)

GADZO, s. m. Gage; cadeau d’un garçon à sa belle, à sa fiancée.

GAGA, v. Crier comme une poule effrayée. (Pays-d’Enhaut.)

GAGNEBEIN, s. m. Machine à roulettes dans laquelle on met un petit enfant pour lui apprendre à marcher. — Tin-tè-bein, id. (Vaud.) /176/

GÂGUI, s. f. Grosse fille lourde, malpropre, fille de petite vertu. (Lausanne.)

GAICHOTTE, BAICHOTTE, s. f. Jeune fille. (Evêché de Bâle.)

GAIGNOUR, s. m. Soldat, milicien; fermier, granger. C. gagnia, champ cultivé. (Fribourg.)

GAILLARD (prononcez gaillâ), DA, adj. Homme qui s’occupe plus de se divertir que de travailler; gaillard, gai, amusant; homme résolu, prudent, avisé. C’est le nom d’un des acteurs des anciennes farces. (Vaud.)

GAINDRO, s. m.; GAINDE, GAINDRE, s. f. pl. Dévidoir. C. guinda, tourner, virer.

GAINGOUAI, GUINGOUÉ (de), adv. Dans le mauvais sens, de travers.

GAINTZI, v. Percher, monter; incliner tantôt à droite, tantôt à gauche; remuer; bouger. Ne gaintze pas, ne bouge pas.

GAITZE, GAITSCHE, GUNTHÉ, s. m. Traîneau tiré par un homme. All. Geisz, qui se dit dans le même sens dans la Suisse allemande. (Pays-d’Enhaut.)

GAITZETTA, s. f. Petit traîneau. Diminutif du mot précédent.

GALA, s. m. Amusement, badinage. De gala, loc. adv., pour badiner.

GALÂ (sè), v. S’amuser, se divertir. — Sè gakihi, id.

GALAFRO, A; GOULIAFRO, A, adj. Qui aime les bons morceaux, gourmand, friand. (Valais.)

GALAHIRA, v. S’arrêter, s’amuser en chemin, baguenauder, perdre son temps.

GALAN, GALANTA, adj. Amant, galant. Il ne se dit guères qu’au masculin. — Si l’on dit à une villageoise: On tô è voutron galan, un tel est votre galant, il est du bon ton qu’elle réponde: L’è lè tsivre k’an dei galan, ce sont les chèvres qui ont des galants. (Vaud.)

GALANDA, s. f. Jeune fille fringante, allurée, qui court après le plaisir.

GALAVAR, s. m. Fainéant, dissolu, tapageur, mauvais sujet. /177/

GALAVARDA, s. f. Petite fille qui aime les petits garçons, qui va courir avec eux. (Vaud.)

GALE, s. f. pl. Jouets d’enfants, joujoux, hochets.

GALÉ, GALÉZA, adj. Joli, charmant, gracieux. — Le Fribourgeois qui rencontre une fille en chemin la salue toujours du titre de galéza ou de grachausa (gracieuse). (Vaud, Fribourg.)

GALLEBONTEIN, s. m. Bon vivant, pilier de cabaret, homme qui s’occupe plus de se divertir que de travailler. (Vaud.)

GALLHOT, COAILLOT, CAILLOT, s. m. Morceau de lait caillé; grumeau de sang, caillot.

GALLHOTSI, v. Se dit du bruit et du mouvement d’un liquide dans un vase qui n’est pas plein.

GALLHOTSON, s. m. Petit lait qu’on laisse dans un baquet à portée des gens du chalet, qui vont y boire quand bon leur semble. (Pays-d’Enhaut.)

GALOTSCHE, s. f. Sorte de jeu. Voy. pllottet. (Lausanne.)

GAMATZA, s. f. Guêtre pour le travail. Pl. gamatze. C. gam, jambe.

GAMATZON, s. m. Petite guêtre; diminutif du mot précédent. — Gamasson, id. (Vaud.)

GAMBION. Voy. campein.

GAND, s. m. Gand; ancolie, Aquilegia vulgaris.

GANDA, OUANDA, s. f. Femme grande, paresseuse ou débauchée. (Vaud.)

GANDET, s. m. Rôdeur, mendiant. (Val d’Illiez.)

GANDEUTHA, s. f. Fille ou femme débauchée, femme errante et de mauvaise vie. (Val d’Illiez.)

GANDIN, s. m. Tapage, choc, batterie. C. gadwyn, rixe. (Coppet.)

GANDOISA, s. f. Bourde, conte à dormir debout; fleurette, sornette. Pl. gandoise. (Lausanne.)

GANETHI, v. Gratter, faire le bruit d’une souris qui tracasse dans une boiserie. (Alpes.)

GANGUELLHE, s. f. pl. Guenilles, lambeaux, choses de néant. Na ganguellha, onna ganguellhe, une femme de néant.

GANGUELLHI, v. Pendre, suspendre, être pendu ou suspendu. /178/

GANGUELLIN, s. m. Primevère élevée, Primula elatior. (Vevey.)

GANGUELLON, s. m. Galant d’hiver, Galanthus nivalis. (Montreux.)

GANTHET, s. m. Bande qui lie le corps d’une chemise à la manche.

GANTZOU, s. m. Jars, le mâle de l’oie. All. gans.

GAÔ, GAOTHEI, s. m. Nom que les habitants du Pays-d’Enhaut donnent aux Fribourgeois. Ce mot vient de gavot, ancien nom du Chablais (pays Gavot), où, dit-on, une troupe de Goths s’établit jadis.

GAPA, v. Trotter, battre les grands chemins. (Nyon.)

GAPAIROU, s. m. Sorte de fromage maigre. (Alpes.)

GAPAN, GAPIN, s. m. Homme rustre et pillard. (Fribourg.)

GAPIAN, s. m. Homme employé aux douanes françaises. Ce mot est injurieux.

GÂPION, s. m. Agent de police. Se dit en patois et dans le français populaire de Lausanne. Terme d’écolier.

GÂPIONNAIRE, GÂPIOUNAIRE, s. f. Le poste de police. (Lausanne.)

GARAGNON, s. m. Menuisier; en vieux langage, étalon.

GARAUDA, s. f. Femme effrontée, importune; fille de joie. (Fribourg.)

GARAUDÂ, v. Importuner par des demandes indiscrètes; manier un objet brusquement et sans ménagement. C. garo, âpre, rigide, agreste. (Fribourg.)

GARDELLA, s. f. Jonquille, Narcissus calathinus.

GARDZOUNA, GADZENA, v. Faire son ménage; remettre en ordre la vaisselle, les ustensiles de cuisine et les meubles déplacés la veille. (Aigle.)

GARFAHI, v. Rire à gorge déployée tout en parlant. (Val d’Illiez.)

GARGAILLOT, s. m. Morceau de lait caillé; grumeau de farine dans le potage. — Gorgollhon, gremelhon, gatollhon, id.

GARGUETTA, GUERGUETTA, s. f. Gorge, bouche, gargamelle. C. garga, gosier, gorge. (Vaud.)

GARI, GUIÉRI, v. Guérir. — Vouari, id. /179/

GARIBET, s. m. Urbec, insecte qui déiruit les boutons de la vigne, des arbres. (Neuchâtel.)

GARODA, s. f. Vieille guêtre de peu de valeur. (Alpes.)

GAROU, DA, adj. Sorcier enragé. C’est un des noms du diable. C. garo, cruel. (Jura.)

GARZELLHON, s. m. Valet de campagne, domestique. (Ormonts.)

GARZOUNET, GUERSONNET, s. m. Petit garçon, petit valet. Diminutif de guerson, guerzon, garçon.

GASSATON, GOSSATUM, s. m. Promenade bruyante et licencieuse des jeunes gens. (V. st.)

GÂTÂ, v. Gâter; corrompre une fille. Avec , se faire une hernie.

GATALET, s. m. Petit gâteau, sorte de pain dans lequel il entre de la farine de fève. Ce pain est mince comme une feuille de carton, très friable et se garde six mois; on n’en fait que deux fois par an. (Pays-d’Enhaut.)

GATHENA, v. Donner à manger au bétail qui est à la crèche. (Val d’Illiez.)

GATOLLHAU, SA, adj. Chatouilleux.

GATOLLHI, v. Chatouiller; patiner, dans le sens de chiffonner quelqu’un.

GATOLLHON, s. m. Chatouillement; détente d’un instrument; gâchette d’un fusil; grumeau, caillot. (Vaud.)

GAULA, s. f. Gueule, bouche; vague, lame d’eau; gaule, verge.

GAULÂ (sè), v. Se salir, crotter le bas de ses jupons. (Vaud.)

GAULÂ, v. Fouetter, battre de verges.

GAULAHIE, s. f. Gorgée, ce que la bouche peut contenir de liquide; l’action de se crotter, de se mouiller en marchant dans la boue, dans la rosée.

GAUTSCHI, RA, adj. Gaucher.

GAUZA, s. f. Une gueuse, injure grossière.

GAVOT s. m. Ancien nom des habitants du Chablais et de ceux de la haute Provence. — Nos vieilles cartes géographiques désignent la côte opposée au Pays de Vaud sous le nom de Pays Gavot. Le vin gavot est un mauvais vin du Chablais, défendu en 1560. /180/

GAZEIN, s. m. Toute la garde-robe d’une personne. L. gaza, effets précieux. (Montreux.) Voy. butin.

GEAIGNAI, v. Mentir. (Jura.) (Même racine que le vieux français engeigner. — N. de l’édj

GEDDI, GDHI, GUEDDI, s. m. Porc, petit cochon.

GENIPI, s. m. Achillée musquée, Achillea moschata, plante synanthérée, usitée dans la médecine populaire.
Genipi-djono, s. m. Génépi jaune, sorte d’armoise qui croît sur les rochers élevés des Alpes, et qui est la panacée des montagnards.

GENISSON, s. m. Petite génisse.

GENOLLET, s. m. Sceau de Salomon, Convallaria Polygonatum. (Pays-d’Enhaut.)

GERAINA, s. f. Poule. L. gallina. (Evêché de Bâle.)

GERSA, s. m. Martin-pêcheur. (Vaud.)

GERSA, s. f. Teigne qui ronge les laines et les fourrures, gerce.

GERSI, A, adj. Attaqué, rongé par les teignes; se dit des étoffes de laine.

GERSURA, s. f. Crevasse, gerçure de la peau.

GHI, art. pl. des deux genres. Voy. di.

GHI, GHIU, s. m. Voy. dei.

GHI, GI, s. m. Plâtre, gypse. — Gni, id.

GIBOULET, DJIBOULET, s. m. Vent produit par la chute des avalanches, lequel suffoque parfois les voyageurs. Fr. giboulée, averse. (Alpes.)

GIRARDA, s. f. Julienne, Hesperis matronalis, plante crucifère cultivée dans les jardins.

GIRARDINA, s. f. Marouette, oiseau de marais; c’est une sorte de râle.

GÎTA, s. f. Impôt payé par un non bourgeois à la commune qu’il habite; imposition sur les terres pour les dépenses communales, soit publiques; dépôt d’argent de guerre, lequel existait autrefois dans chaque commune. (Vaud.)

GÎTO, DJÎTHO, s. m. Pâturage inférieur où les troupeaux paissent /181/ au printemps et en automne, avant de monter dans les alpages supérieurs, et quand ils en redescendent. (Fribourg.)

GLÉ, s. m. Iris commun, Iris germanica.

GLEIN-GLEIN, GLIN-GLIN, s. m. Le petit doigt. All. klein, petit. (Vaud.)

GLISSA, s. f. Glissoire, espace glacé où l’on va glisser.

GLLAREI, HLLARI, GLLIERÉ, s. m. Amas de pierres charriées par les eaux; éboulis pierreux au pied des rochers; lit pierreux d’un torrent. On lit glaretum dans les vieux documents. L. glarea, gravier. On dit glarier dans le français populaire vaudois. (Alpes.)

GNAFFA, s. f. Morgue, vanterie; c’est aussi une interjection de mépris. Te n’a ran ke la gnaffa, tu n’as rien que la morgue. (Vaud.)

GNÂGNOU, GNIFFEGNAFFE, s. m. Simple, niais, idiot, ennuyeux par ses répétitions. (Lausanne.)

GNAI, s. f. Noix. — Cokka, id.

GNASSA, s. f. Perruque vieille et sale. — Tignasse, id.

GNIBEIN, adv. Aussi bien. Gnibein mè, moi aussi. (Moudon.)

GNIER, NIEIR, s. m. Nerf, force physique.

GNIFFEGNAFFE, s. m. Voy. gnâgnou.

GNION, NION, pron. indéf. Personne, aucun. Gnison, dans le canton de Fribourg; gnin, dans le Jura. On dit en frappant à la porte: Cei a-te gnion? n’y a-t-il personne? C. nigun, nemo; gaélique, ganion.
Gnionsein, nioncein, nioncet, adv. Nulle part.
>Gnion ke gniosse, nion ke niosse. Locution qui revient à qui que ce soit, personne, âme qui vive. (Vaud.)
Gnion ne l’oû. Sobriquet du diable qui signifie personne ne l’entend. C’est l’ennemi qui, de nuit et sans faire de bruit, sème en secret l’ivraie parmi le bon grain.

GNUGNI, v. Sucer au biberon; se dit surtout des jeunes veaux. (Alpes.)

GNUSELLA, NEUSILLHE, GNOSETTA, s. f. Noisette. — Alogne, id. /182/

GO, GOT, s. m. Nom générique des habitants des monts de Chexbres et de Chardonne. Quand ils se le donnent entre eux, ils ajoutent toujours le mot frère, frare got. Descendraient-ils de quelques déserteurs ou colons goths qui se seraient établis sur ces monts? Ce mot s’applique aussi aux habitants de quelques villages du Bas-Valais. Il faut rapprocher ces mots de gaô, gaothei, gavot. Tous ces mots paraissent avoir la même origine. Les habitants du village de Saint-Saphorin (Lavaux) sont aussi appelés Go.

GODALLHI, v. Buvotter, aller souvent au cabaret, godailler. (Vaud.)

GODJA, s. f. Gouge, outil de charpentier pour creuser une rainure.

GODJI, GODZI, v. Faire gonfler dans l’eau un vase de bois, combuger.

GODJI, v. Bouder quelqu’un, être de mauvaise humeur. (Jura.) Voy. fomma.

GODJONIRA, s. Petit filet pour prendre les goujons. (Léman.)

GOGUA, s. f. Manœuvre de sorcellerie, enchantement, superstition. Pl. gogue.

GOGUE, s. f. pl. Plaisirs, amusements, goguettes.

GOGUINETTA, s. f. Plaisanterie, goguenarderie, goguettes, lardon, fleurette. — Gaudriole, s. f. pl., id.

GOLLHA, GOLLHE, s. f. Flaque d’eau. La gran gollha, la mer, et aussi le lac Léman. Craisi la gran gollhe, traverser le lac. C. go, eau.

GOLLHETTA, s. f. Petite flaque d’eau; goulot. Diminutif de gollha.

GOLLHI, GAULA, v. Se mouiller jusqu’aux genoux; salir le bord de ses jupes, s’embouer.

GOLLHOTZI, GUALLHOTSI, GOTHOLLI, v. Se dit du bruit d’un liquide dans un vase qui n’est pas plein; gazouiller. (Alpes.)

GOMMO, s. m. Génie ou démon souterrain qui garde les trésors des cavernes des Alpes. Quand les bolides, assez fréquents dans les vallées alpestres, passent d’un flanc à l’autre de la vallée, les montagnards disent que les gommes voyagent, que c’est l’esprit de la montagne qui va visiter un confrère dans une autre caverne. Gommo est une altération de gnome. (Pays-d’Enhaut.)

GONHLLA, s. f. Amas de neige amoncelée par le vent. (Vaud.)

GONHLLÂ, v. Gonfler, enfler. /183/

GONHLLO, GONFLO, s. m. Maladie des vaches, suite d’un gonflement pour avoir mangé trop de trèfle vert.

GONIN, s. m. Prénom usité avant la réformation, puis défendu par le consistoire genevois comme indécent, en 1546, ainsi que ceux de Melchior, de Claude, de Mermet, de Sermet. (Voy. Picot, Histoire de Genève, tome I, page 413; tome II, page 43.) — Les ministres de Berne se plaignirent de ce qu’à Genève on refusait de baptiser des enfants sous les noms indiqués par les pères et usités dans leur canton. (Genève.)

GONNELLA, s. f. Diminutif de gonnet.

GONNET, s. m. Habit de petit garçon qui se boutonne par derrière. C. gunna, gonna, robe. (Valais.)

GOP, GOPO, s. m. Garçon fort et robuste. (Cossonay.)

GOPA, s. f. Femme grosse et robuste; fille de moyenne vertu, salope. C. goap, raillerie; sanscrit, goupa, fille.

GOR, GAUR, s. m. Flaque d’eau, étang naturel, petit lac. C. gorr, humidité. (Moudon.)

GORFA, GOUARFA, GOUEFFA, s. f. Première peau de la fève, gousse.

GORGOLLHON, s. m. Charançon, petit insecte nuisible à la vigne; c’est l’attelabe du bouleau, insecte de la famille des curculionites. — Grimaud, id.

GORMAND, A, adj. Gourmand.

GORMANDA, v. Faire excès de mangeaille.

GORRA, GOURRA, s. f. Mal vénérien, gonorrhée. (Jura.)

GORRET, GORRON, s. m. Cochon de lait. C. gor, petit.

GOTTA, s. f. Goutte. Baire la gotta, prendre un petit verre d’eau-de-vie ou d’autre liqueur alcoolique; se griser, boire souvent un coup.

GOTTETTA, s. f. Petite goutte, gouttelette. Diminutif de gotta.

GOTTHELLET, s. m. Flacon, barillet, gobelet.

GOTTHOLLU, A, adj. Humide, marécageux. (Vaud.)

GOTTRAU, SA, adj. Goîtreux, goîtreuse. /184/

GOTTRAUSA, s. f. Narcisse des poètes, Narcissus poeticus et Narcissus radiiflorus; lis.

GOTTREUSA, s. f. Leucoium vernum, perce-neige. (Bex.)

GOTTROSET, s. m. Ris de veau.

GOUAITA, GUOITE, s. f. Sentinelle, guérite, guet. (V. st.)

GOUALLHE, s. f. pl. Moqueries, mauvaises plaisanteries, lardons.

GOUALLHI, GOUAILLI, v. Se moquer, gausser, plaisanter. C. covalun, bavard. (Vaud.)

GOUDDA, s. f. Truie; jeu d’enfant.

GOUEISSA, s. f. Coiffe de femme.

GOUEIZET, s. m. Serpette, petit couteau. (Neuchâtel.)

GOUERDZE, GOUEIRJE, GOUAIRDJE, s. f. Bouche. La grossa gouairdje, la fournaise pour convertir le minerai en fer. (Vallorbe.)

GOUERDZERI, IDA, adj. Braillard, crieur importun; bégueule. (Alpes.)

GOUETS, GOUÉ, GOUAI, s. m. Plant de vigne venu du Chablais, donnant beaucoup de vin, mais de mauvaise qualité. D’anciens règlements défendaient d’en planter. C. gwetz, sauvage. Goué ou gouai se dit aussi dans le sens de goueizet. Voy. gavot. (Vaud.)

GOUGNOU, s. m. Malotru, gauche, idiot. — Gnâgnou, id. (Genève.)

GOUHENNA, s. f. Truie, laie; terme injurieux. — Gounna, id.

GOUHERN, s. m. Le soin des vaches, du bétail, de l’étable. (Pays-d’Enhaut.)

GOUHERNA, v. Prendre soin, soir et matin, du bétail dans l’étable, lui donner à manger, le tenir propre. B. B. gouerein, traire. (Pays-d’Enhaut.) — (On dit gouverner les vaches, dans le français populaire vaudois. — N. de l’éd.)

GOULLHAFRO, s. m. Glouton, grand mangeur. L. gula, asper.

GOULLHARD, DA, adj. Glouton, gourmand, grand mangeur.

GOULLHERET, s. m. Têtard, grenouille non développée qui vit dans les flaques d’eau stagnante. De gollha. (Montreux.)

GOUMA, v. S’engouer, se crever de mangeaille; bouder. (Val d’Illiez.) /185/

GOUMHA, s. f. Fille ou femme laide, malpropre, dégoûtante. (Fribourg.)

GOUMO, s. m. Petit baquet fixé à un long manche pour puiser l’eau dans une chaudière, dans un cuvier; pour puiser le purin dans la fosse et pour le répandre sur les prés. (Vaud.)

GOUNNA, s. f. Truie; jupe de dessous. C. gonn, robe. Voy. gouhenna. (Fribourg.)

GOUNNELLA, GONNELLE, s. f. Petite tunique d’enfant. Guna en slave signifie un drap grossier.

GOUPI, s. m. Renard. C’est le vieux français goupil. L. vulpes.

GOURA, v. Tromper, duper, abuser. C. gour, malice, tromperie. (Fribourg.)

GOURGNA, GROUGNA, GROLLHA, GOURLLE, s. f. Cep de vigne, souche; tronc bon à brûler.

GOURGNON, GROUGNON, s. m. Morceau de bois noueux, souche ou bûche tortue pour le foyer; grosse racine de hêtre. C. guern, tronc. (Vaud.)

GOURLLE, s. f. Voy. gourgna.

GOURNEI, s. m. Grenier. C. curn, tas, monceau. (Morat.)

GOURNI, s. m. Agglutination de grains de sel, grumeau de farine agglutinée.

GOURRA, s. f. Corne du pied du bœuf. (Jura.)

GOUTÂ, v. Dîner.

GOUTÂ, s. m. Le repas du milieu du jour, le dîner. — (On dit petit-goutâ, pour le repas de quatre heures. — N. de l’éd.) (Vaud.)

GOUVERNA, v. Soigner le bétail. (Vaud.) Voy. gouherna.

GOVA, v. Se dit d’un mets, surtout du café, de la soupe, qui prennent un mauvais goût dans un vase malpropre.

GOVA, AHIE, adj. Eventé; se dit du vin qui a pris un mauvais goût. C. gow, eau. (Montreux.)

GOVAI, GOVET, s. m. Seau à puiser l’eau. (Bagnes.)

GOVERGNIANCE, s. f. Gouvernement, régime, économie domestique.

GOVERGNIAU, s. m. Gouverneur. (Vaud.) /186/

GRÂ, s. m. Gré. Ne t’ein sé pas grâ, je ne t’en sais pas gré. Maugrâ, mauvais gré, malgré.

GRABBI, s. m. Avare, grippe-sou. C. grabana, piller, ravir.

GRABBI, GRABELLIOU, s. m. Ravisseur. C’est un des noms du diable. — Grebellhou, id.

GRABBI! interj. Peste! diable! Grabbi sai de stu boubo! la peste soit de cet enfant! (Pays-d’Enhaut.)

GRABO, s. m. Pente rapide et pierreuse, ravin. — Grabou, id. All. grab, fosse, tombeau. (Vully.)

GRACHAU, subst. et adj. Gracieux. Ce titre accompagne souvent, dans les cantons de Fribourg et de Vaud, le bonjour ou le bonsoir quand on le donne aux jeunes gens. Adsivo, grachausa, bonjour la belle.

GRADALA, v. S’élever par degrés, monter de branche en branche. L. gradus.

GRAFFEGNI, GRAFFOUGNI, v. Egratigner. C. graff, égratignure.

GRAFFOUGNIA, GRAFFOUNISSA, s. f. Egratignure.

GRAFION, s. m. Voy. grefion.

GRAI, adv. Avec peine, difficilement. L’apprein grai, il apprend avec beaucoup de peine. C. crai, dur, rude. (Pays-d’Enhaut.)

GRAILLONS, s. m. pl. Restes d’un repas. (V. st.) — Fricot, id.

GRAINTHA, v. Se laisser intimider en parlant; s’exprimer en balbutiant, par fausse honte, par crainte. (Fribourg.)

GRAISSET, s. m.; GRAISSETTA, s. f. Rana arborea, espèce de grenouille qui, dans les prairies humides, saute sur les arbres. (Aigle.)

GRAMON, s. m. Chiendent, graminée dont la racine est employée en tisane; paquet de racines et de tiges inutiles dans une chenevière, dans un champ. (Vaud.)

GRAN, s. m. Grain; un peu.

GRANCENAI, v. Gronder, se fâcher. — Gremondi, id. (Evêché de Bâle.)

GRANDZI, s. m. Métayer, fermier.

GRANDZIRA, s. f. La femme du fermier. (Vaud.) /187/

GRANET, s. m. Petit grain; une très petite quantité, très peu.

GRANETEI, s. m. Marchand de grain. — Grenattei, id.

GRANMASSI, adv. Grand merci, bien obligé.

GRANNA (prononcez gran-na), s. f. Graine, semence des plantes; les grains, les céréales en général. Lè granne san balle sti an, les grains sont beaux cette année.

GRANNÂ, GRANÂ, v. Grener, donner du grain.

GRANT, GRANTA, adj. Grand, grande. L’è prau granta por son tein, elle est assez grande pour son âge. Pére-grant, grand-père; mére-grant, grand’mère.

GRANTA-PEIRLE, s. f. Gremil, Lithospermum officinale, plante de la famille des borraginées. (Vaud.)

GRANTEIN, adv. Longtemps. Grantenet, diminutif, il y a quelque temps. (Pays-d’Enhaut.)

GRAPEIN, GRAPEUN, NA, adj. Avide, quêteur importun.

GRAPELLHI, v. Grappiller.

GRAPELLHON, s. m. Grappillon, petite grappe.

GRAPENA, v. Commettre de petits vols, prendre çà et là. (Vaud.)

GRASSET, TA, adj. Un peu gras.

GRASSETTA, s. f. Grassette, Pinguicula vulgaris, plante de la famille des lentibulariées.

GRASSI, s. m. Genévrier. (Jura.)

GRASSIA, s. f. Lieu couvert de genévriers. (Jura.)

GRATHO, s. m. Voy. crato.

GRATTA, s. f. Gale de la petite espèce. (Vaud.)

GRATTÂ, v. Gratter, se gratter. — Gratthâ, id.

GRATTA-CU, s. m. Fruit de l’églantier, gratte-cul.

GRATTA-PAPEI, s. m. Gratte-papier; nom dérisoire donné par le peuple aux avocats, greffiers, notaires et autres gens de plume. (Vaud.)

GRATTE, s. f. pl. Fèves cuites dans leurs gousses; pois mange-tout. (Ormonts.)

GRATUIZA, s. f. Râpe à tabac; râpe en général. /188/

GRATZERI, s. m. Cerfeuil sauvage, Anthriscus sylvestris, plante ombellifère commune dans les vergers. — Gro-tzeiri, id.

GRAUBA, GREUBA, s. f. Crasse attachée à un vase, tartre des tonneaux, espèce de tuf qu’on emploie pour récurer. C. grew, sable.

GRAUBONS, GREUBONS, s. m. pl. Petits morceaux de graisse de porc restés au fond du vase où l’on a fait fondre cette graisse. On les mange seuls ou frits avec des pommes de terre. (Vaud.)

GRAULA, s. f. Voy. grola, chuva.

GRAUSA, v. Se plaindre, murmurer, molester par mauvaise humeur, comme une vieille femme. Gr. γραὔς, vetula.

GRAVA, v. Peiner; empêcher, mettre obstacle; exciter la pitié; grever. Outa-tè d’ikie ke te mè grave, ôte-toi de là, tu m’empêches, tu me gênes. L. gravare.

GRAVANCHE, GARVANCHE.s. f. Variété du ferra, Salmo Fera, poisson du Léman. Jurine a donné à cette variété le nom de Corregonus hyemalis, parce que ce poisson ne paraît qu’en hiver. (Genève.)

GRAVERI, s. m. Personne qui vous empêche, qui vous détourne de votre travail. (Fribourg.)

GRAVERO, s. m. Obstacle, empêchement. L. gravare. (Fribourg.)

GRAVIÉRA, s. f. Lieu d’où l’on tire du gravier. — Gravaire, id,

GRÉ, s. m. Lérot, sorte de petit loir (Aigle). On le mange dans le Bas-Valais. — Gré de var, id.

GREBELLHOU, s. m. Un des noms du diable. — C’est aussi le nom du gommo (gnome) qui garde les mines de la dent de Vaulion. Il passe toutes les veilles de Noël, disent les superstitieux, par la Vallée du lac de Joux, avec six acolytes, montés à rebours sur des cochons dont la queue leur sert de bride. C. krapia, patte armée de griffes, ou crab, harpon. — Grabelliou, grabbi, id.

GREBION, s. m. Le petit grèbe.

GREBLLO, GRAIBLLO, s. m. Le houx.

GREBOLA, GRIBOLA, v. Grelotter, trembler de froid ou de fièvre.

GREBOLAN, s. m. Petit grèbe. (Grandson.) /189/

GREBOLON, GRIBOLON, s. m. Ebullition; frisson, chair de poule; grésil. (Alpes.)

GREBOZ, s. m. Grand grèbe.

GREDON, s. m.; GREDA, s. f. Mauvais jupon, cotillon usé. — Gredin, id. (Jura.)

GREFION, GRAFION, s. m. Grosse cerise entée, bigarreau, Cerasus duracina. (Vaud.)

GREILA, s. f. Grêle.

GREILÂ, v. Grêler.

GREILOZ, s. m. Pièce de bois qui supporte le train de la charrue. (Aigle.)

GREIMPION, s. m. Grimpereau, oiseau grimpeur.

GREINDJE, A; GREGNE, A, adj. Grondeur, boudeur, de mauvaise humeur. C. gringian, être chagrin, gronder. — Greindzo, a, id. (Vaud.)

GREINDJET, adj. Ne s’emploie que dans l’expression fu greindjet, feu Saint-Antoine, fièvre rouge; feu de suie aux parois d’une marmite.

GREINDJETTA, s. f. L’ortie brûlante ou ortie-grièche, Urtica urens; se dit aussi des poules frisées. (Vaud.)

GREINTHO, s. m.; GREINTHALLE, s. f. Contrat de mariage, fiançailles, repas à cette occasion. (Montreux.)

GRELLET, s. m. Le grillon domestique.

GRELON, s. m. Grêlon, gros grain de grêle; fève ou pois avortés.

GRELOTTA, v. Grelotter, trembler de froid. — Grebola, id.

GRELOTTE, s. f. Fille publique. (Gruyère.)

GREMAILLI, GRIMAILLI, v. Ecaler les noix, séparer l’amande de la coque.

GREMAUTON, s. m. Monceau irrégulier, tas en désordre. (Pays-d’Enhaut). En composition: A gremauton, en peloton.

GREMELHETTA, s. f.- Lézard gris, Lacerta agilis; loche franche, poisson du genre cobite. (Rolle.) /190/

GREMELHON, GREMESSI, GREMECI, COURMESSI, CREMESSET, s. m. Peloton. L. gremium. Gremelhon se dit aussi pour grumeau de farine dans la soupe.

GREMHI, v. Plisser, chiffonner. Fr. grimer. (Alpes.)

GREMI, s. m. Noix. (Valais.)

GREMO, GRIMO, GREMHI, GREMOHLLON, s. m. Grumeau, amande de la noix, de la noisette, etc.

GREMOHLLON, s. m. Véron, Cyprinus Phoxinus, poisson du Léman.

GREMONDI, v. Gronder, se fâcher. Voy. grancenai. (Evêché de Bâle.)

GRENATTEI, s. m. Marchand de blé, blâtier.

GRENETTA, s. f. Halle au blé. (Vaud.)

GRENETTE, s. f. Barbotine, poudre vermifuge.

GRENON, s. m. Sédiment ou dépôt qui s’attache au fond des marmites. (Val d’Illiez.)

GRENOULLHETA, s. f. Renoncule vénéneuse, Ranonculus sceleratus.

GREPALA, s. f. Sorte de renouée, Polygonum Convolvulus.

GREPPA, s. f. Crochet de fer pour fixer une poutre qu’on équarrit; crampon fixé aux souliers pour marcher sur la glace. C. grapin.

GREPPE, s. f. pl. Tenailles, pinces.

GREPPON, s. m. Crampon dont se servent les faucheurs dans les pentes rapides ou escarpées des Alpes.

GRESALA, EINGRESALLA, s. f. Groseille, myrtille; Ribes Grossularia et Vaccinium Myrtillus.

GRESILLON, s. m. Espèce de poucettes pour contenir les mains. (Genève.)

GRETTHE, s. f. pl. Espèce de cerises rouges et acidules nommées griottes dans le français populaire vaudois. (Vully.)

GRETZON, s. m. Petite colline, éminence. Dimin. de cret, tertre.

GREUBA, s. f. Tuf pour nettoyer la vaisselle, tartre des tonneaux. C. grew, sable. — Grauba, id. /191/

GREULETTA, GRULETTA, s. f. Tremblement, appréhension; émotion, saisissement qui fait trembler; tremblement nerveux. (Vevey.)

GREUSET, s. m. Grand morceau. (Val d’Illiez.)

GREVURA, s. f. Meurtrissure, blessure. C. greva, blesser. (Genève.)

GRIA, s. f. Craie blanche ou rouge. C. criad, argile. Ce mot signifie aussi grue, oiseau de passage.

GRIÉ, GREHI, s. m. Plâtre.

GRIETTAI, GRIOTTIER, s. m. Espèce de cerisier à fruits rouges acidules, Cerasus Caproniana.

GRIETTE, GRIOTTE, s. f. pl. Fruits du griottier.

GRIFFA, s. f. Griffe. — Griffa-de-tsa, grapia-de-tsa, l’anthyllide vulnéraire. (Vaud.)

GRILLA, GRITTA, GRÈTHA, s. f. Cheville du pied, grille.

GRILLET, s. m. Le grillon domestique, Gryllus domesticus. (Vaud.) — Grellet, id.

GRILLET, s. m. Sorte de petite alouette, Tringa pusilla. (Vaud.)

GRIMO, s. m. Charançon, attelabe du bouleau, insecte nuisible à la vigne. — Gorgollhon, id.

GRIMPION, s. m. Grimpereau, torche-pot, Sitta europæa. Voy. greimpion.

GRINGALET, s. m. Jeune étourdi, petit drôle, impertinent; garçon fluet. (Vaud.)

GRIPPAY, s. m. Harpon de flottage. (Montreux.)

GRISALLEI, s. m. Lieu rempli de myrtilles. — Gresallei, grosallei, id. (Montreux.)

GRISETTA, s. f. Véron, Cyprinus Phoxinus. (Valais.)

GRISON, s. m. Hirondelle des rivages, Hirundo riparia. (Genève.)

GRO, adv. Beaucoup. Gro mé, beaucoup plus; va gro mi, il se porte beaucoup mieux.

GRO, GROSSA; GROU, GROUCHA, adj. Gros, puissant, riche. — Gro kruzillon, gro crouzillon, cerisier à grappes, Prunus Padus. (Pays-d’Enhaut.)

GROBO, A, adj. Grossier, en parlant des gens; gros, grossier, en parlant des étoffes. All. grob. (Alpes.) /192/

GROFOUAIR, GROUFOUEIR,s. m. Absinthe, Artemisia Absinthium.

GROGNON, adj. et subst. Grognon, de mauvaise humeur; se dit surtout des enfants.

GROLA, GRAULA, GRALLA, GRAILA, s. f. Corneille mantelée, grolle, freux, Corvus frugilegus. (Jura.) Voy. chuva.

GROLLA, s. f. Savate, vieux soulier; truie. C. groll, truie.

GROLLEI, s. m. Savetier. (Fribourg.)

GROLLHA, s. f. Voy gourgna.

GROLLHI, v. Secouer un arbre pour en faire tomber les fruits; grouiller. Dans le premier sens on dit aussi crollhi, grula. V. F. croller, crouller, crouler, qu’on a dit pour secouer.

GROPEISA, s. f. Espèce de filet du lac de Morat.

GROSALLA, s. f. Myrtille, Vaccinium Myrtillus. Voy. gresala, ambresalle.
Grosalla à l’or, Parisette, Paris quadrifolia, mot à mot, groseille à l’ours. (Pays-d’Enhaut.)

GROSALLEI, s. m. Groseiller. Grosallei-a-pur, s. m. Airelle des marais, Vaccinium uliginosum; mot à mot, groseille à porc. (Vallée de Joux.)

GROSSET, TA, adj. Un peu gros, un peu épais.

GROSSI, GROSSIRA, adj. Grossier, rustre, manant; se dit aussi des étoffes.

GROTTON, CROTTON, s. m. Cachot, prison profonde. (Lausanne.)

GRO-TZEIRI, s. m. Cerfeuil sauvage, Anthriscus sylvestris. — Grocheiri, gratzeri, id.

GROULA, s. f. Boîte ronde, en bois, dont le couvercle se visse. (Jorat.)

GROULLHI, v. Grouiller, bouger, remuer, se plaindre.

GROUMELHETTA, s. f. Loche, poisson du genre cobite. Voy. gremelhetta. (Léman.)

GROUMETHI, v. Gâter un enfant en le dorlotant, par trop de soins. (Alpes.)

GROU-MO, GRO-MO, s. m. Epilepsie, mal caduc.

GROUSA, GRAUZA, s. f. Plainte, grief. (Fribourg.) /193/

GRU, s. m. pl. Gruau d’avoine. Dei gru, du gruau.

GRUA, v. Monder, faire du gruau.

GRUAT, s. m. Ancien nom des habitants du comté de Gruyère.

GRULLA, GRULA, v. Trembler de froid; secouer un arbre. — Greula, gurla, id. (Vaud.)

GRUS, s. m. pl. Séré mêlé de crême. (Genève.)

GRUVEREIN, GRUVEREINTZO, s. m. Nom plus moderne des habitants du comté de Gruyère. Lo gruveran, lo gruverein, le patois de cette contrée. Voy. gruat.

GRUYERS, s. m. Soldats du comte de Gruyère qui prirent la fuite à la bataille de Cérisoles. (Voy. les Mémoires de du Bellay.)

GUADZOULLHI, v. Gargouiller, barboter dans l’eau. — Gadroullhi, gargotta, id.

GUAITA, s. f. Guet, sentinelle, guérite.

GUEDI, GEDDI, s. m. Jeune porc, cochon de lait.

GUEDJI, v. Saisir les meubles d’un débiteur.

GUEDRO, EGUEDRO, s. m. Homme mal vêtu, pauvre, mendiant (Val d’Illiez.)

GUEGNA, s. m. Bâtard. (Jura.)

GUEGNARE, GUEGNO, s. m. Louche, myope, qui y voit à peine.

GUEGNAUCHE, GUENUTZA, s. f. Sorcière, magicienne, diseuse de bonne aventure. (Jura.) — Djonoaïdja, djenoaïdje, djenoadje, genoaïdja, id.

GUEGNE-GOUTA, s. m. Parasite qui épie le moment du repas d’autrui pour y être invité et y prendre part. (Valais.)

GUEGNE-METZE, s. m. Celui qui lorgne la table d’autrui, parasite; mot à mot, qui guigne les miches. Ce mot signifie aussi curieux, indiscret, louche. (Vaud.)

GUEGNI, GUIGNI, v. Guigner, loucher, regarder de travers; mirer, ajuster un coup d’arme à feu; jeter les yeux indiscrètement où l’on n’a rien à voir, lorgner.

GUEGNON, s. m. Guignon, mauvais sort, mésaventure.

GUEGUA, v. Trembler de froid ou de peur. (Val d’Illiez.) /194/

GUELINGUIN, s. m. Le petit doigt. — Klinguin, gleinglein, id. All. klein.

GUELLEIN, s. m. La violette odorante.

GUELLHA, s. f. Quille à jouer. C. guilla, id.

GUELLHETTA, GUILLETTE, s. f. Petite quille; pâton pour en graisser la volaille; fusée de poudre; morceau de bois flottant sur l’eau pour indiquer la ficelle amorcée tendue au poisson.

GUELLHON, GUILLON, s. m. Brochette de tonneau, bouchon de bois, fausset. Voy. dzézê.

GUELLHOUNA, v. Mettre une brochette à un tonneau, tirer du vin au fausset; perdre son temps, hésiter. (Vaud.)

GUER, GUERCHA, adj. Etrange, ridicule, absurde, qui tient de la farce. (Fribourg.)

GUÉRA, GAIRA, s. f. Impératoire, Imperatoria Ostruthium, plante ombellifère. Drogue vétérinaire composée de racines et de fleurs de divers simples, principalement de l’impératoire. (Alpes.)

GUÉRANI, s. m. Astrance majeure, Astrantia major, plante ombellifère. (Bex.)

GUERÇA, GARÇA, s. f. Garce, fille publique; plus honnête que poutan.

GUERGUETTA, s. f. Gorge, cou, bouche. Mena la guerguetta, babiller.

GUÉRISSEUR, s. m. Médecin, rhabilleur, rebouteur. Maidjo, maidzo est plus usité.

GUERLA, VOUAIRLA, v. Plier, plisser. (Valais.)

GUÉRO, adv. Voy. vouero.

GUERSA, s. f. Course.

GUERTZEIHI, v. Aller de travers, aller à gauche. (Alpes.)

GUERZELLHON, s. m. Petit domestique, garçonnet.

GUERZON, GUERCHON, s. m. Domestique de chalet, garçon d’écurie, valet.

GUERZON, s. m. Gueux, coquin, coureur. (Val d’Illiez.)

GUETHA, adv. Beaucoup. (Val d’Illiez.)

GUETHÂ, v. Regarder, épier, jeter les yeux. (Jura.) /195/

GUETHELIN, s. m. Petit agneau, agnelet; nom d’amitié qu’on donne à un enfant. (Valais.)

GUETTE, s. f. pl. Guêtres.

GUETTHI, v. Se mouiller, se salir en route.

GUETTHON, s. m. Petite guêtre, guêtre courte.

GUETZARD, DA, adj. Fin, adroit, astucieux, prudent. (Vaud.)

GUETZET, DIETZE, s. m. Vase à tenir le lait, à porter la crême. Voy. dietzo.

GUETZETTA, GAITZETTE, s. f. Vase de bois à anse, plus allongé que le précédent. (Alpes.)

GUETZI, GADJI, v. Oter les rayons d’une ruche.

GUEU, s. m. Mouette rieuse, Larus ridibundus, oiseau des lacs. (Neuchâtel.) — Sur les bords du Léman on nomme cet oiseau beju, bezu, betolet, besutchet.

GUEU, s. m. Muscardin, Mus avellanarius. — Malagnou, gai, id. (Orbe.)

GUEULLERÈ-A-NOZ, KOULLERES-A-NOZ, s. f. pl. Fées malfaisantes dites lavandières de nuit. Elles invitent les passants à tordre le linge avec elles et leur tordent le cou s’ils tordent à rebours. — Mot composé de gollhe, flaque d’eau, mare, et de no, neu, né, nuit (Evêché de Bâle). — (Ce sont les kannérez-noz de la Bretagne. Voy. Le Foyer breton d’Emile Souvestre. — N. de l’éd.)

GUIGA, DJIGA, s. f. Violon.

GUIGÂ, v. S’esquiver, se sauver. — Djiga, id. (Jura.)

GUIGARE, DJIGARE, s. m. Joueur de violon; marqueur à la cible. (Vaud.)

GUIGUERESSA, s. f. Joueuse d’instruments. (Fribourg.)

GUILLA, v. Convoiter les mets d’autrui, désirer vivement; tromper. (Jura.)

GUILLERET, GUILLEIRON, s. m. Sommet d’un arbre, d’un rocher, d’un bâtiment. — Coutzet, id. (Vaud.)

GUILLERET, adj. Gai, de bonne humeur. Les troubadours provençaux du XIIIe siècle s’appelaient guillari en Italie. /196/

GUINTZET, GUNTZET, s. m. Petite porte d’un tonneau sur le fond de devant.

GUISA, GUHISA, s. f. Manière d’être, façon d’agir. La trauvo à ma guisa, elle me plaît; littéralement, je la trouve à ma guise. (Vaud.)

GUISA, s. f. Gueuse, pièce de fer fondu qui sort du fourneau. (Vallorbes.)

GUISARMA, s. f. Hache à deux tranchants employée dans les guerres du moyen âge, mentionnée dans le Plaid général de Lausanne, 1368.

GUNTZET, GAINTZÉ, s. m. Volet, contrevent, guichet. (Alpes.)

GUU, DHU, DIÉ, DIEU, s. m. Dieu. Ce mot est très diversement prononcé, surtout par les mendiants, qui demandent l’aumône au nom de Dieu. Voy. dei.


 

H

 

HA, s. f. Colline, hauteur. L. altus. (Evêché de Bâle.)

HAHIA, v. Voy. aïa,

HAILLONS, s. m. pl. Vêtements, habits, hardes en général. Iô sant-e mè z’haillons? où sont mes habits?

HAMMER, s. m. Framboise. Voy. ammer. (Jura.)

HARICOT, s. m. Lors de la révolution helvétique, en 1798, ce mot s’est dit pour aristocrate. (Vaud.)

HATSCHE, s. f. Hache.

HATSCHETTA, s. f.; HATSON, s. m. Petite hache. Voy. atsetta, atson.

HATSON, s. m. Valet au jeu de cartes. Voy. atson. (Montreux.)

HAU, pron. démonstr. m. pl. Ceux. Hau k’an fé cein, ceux qui ont fait cela. Voy.

HEINGUENO, s. m. Huguenot. All. eidgenossen. /197/

HEINVER, s. m. Hiver.

HEINVERGNIAU, s. m. Jeune porc de l’année qu’on hiverne pour l’engraisser. (La Côte.)

HEINVERNA, HIVERNA, v. Hiverner; se dit surtout du bétail.

HEIRBA, s. f. Herbe, gazon, simple. Ce mot entre dans plusieurs noms de plantes:
Heirba d’auton, couleuvrée, Bryonia.
Heirba de bekoumo (au pain d’épices), la myrrhe odorante, Myrrhis odorata. (Aigle.)
Heirba de l’étaila (de l’étoile), renoncule glaciale, Ranunculus glacialis. (Alpes.)
Heirba di volan (à la faucille), heirb’au z’écus, monnoyère, Lysimachia nummularia. Voy. volan.
Heirba d’oudzi, véronique cressonnée, Veronica Beccabunga.
Heirb’à étragni (à éternuer), Arnica montana et Achillea Ptarmica. (Alpes.)
Heirb’à la bainna, lierre terrestre, Glechoma hederacea. Voy. bainna. (Pays-d’Enhaut.)
Heirb’à la brotsche, ellébore noir.
Heirb’à pai (aux pois), sarriette, Satureia hortensis.
Heirb’à Robert, géranium herbe à Robert, Geranium Robertianum. (Vaud.)
Heirba sein coutera, herbe sans couture, langue de serpent, Ophiogiossum vulgatum. (Alpes.)
Heirb’à tscha, heirb’à tsa (au chat), la mercuriale. (Pays-d’En haut.)
Heirb’au coucou, surelle, pain de coucou, Oxalis acetosella.
Heirb’au djenau (au genou), sorte de persicaire, Polygonum hydropiper. (Pays-d’Enhaut.)
Heirb’au fedje (au foie), hépatique, Anemone Hepatica.
Heirb’au mussillon (aux moucherons), conyze, Inula Conyza DC. (Jura.) Heirb’au pour’hommo (au pauvre homme), gratiole, Gratiola officinalis. (Yverdon.)
Heirb’au tété (aux tetons), lampsane commune, Lampsana communis. Cette plante est ainsi nommée, parce qu’on l’emploie /198/ broyée sur les bouts de sein des nourrices, quand ils sont fendus ou gercés. (Gros de Vaud.)
Heirb’au violet (à l’érysipèle), douce-amère, Solanum Dulcamara.

HEIRBETTE, s. f. pl. Petites herbes de jardin, hachées menu pour divers usages culinaires; fines herbes, persil, cerfeuil. — On dit aussi saveur: Va mettre la saveur à la soupa, va mettre le cerfeuil à la soupe. (Vaud.)

HERBOLAN, NA, adj. Celui ou celle qui recueille des plantes médicinales pour les pharmaciens. — Croseran, id. (Valais.)

HERBOLANNE, s. f. pl. Simples; plantes, fleurs, feuilles ou racines médicinales.

HÉRETA, v. Voy. hireta.

HEUH! interj. Voy. eh!

HI, adv. Hier. L’autro hi, et par élision, l’autr’hi, l’autre jour, il y a peu de temps.

HI, s. m. Ciel; peu usité. (Gruyère.)

HI, impér. du verbe alla. Va. C’est l’i du latin avec l’aspiration nécessaire pour donner de l’énergie au commandement.

HIO, HIOTA, adj. Haut, grand; fort, vigoureux; aigre, de haut goût.

HIOTET, HIOTTETA, adj. Assez aigre, assez fort pour le goût. Diminutif du mot précédent. (Alpes.)

HIRETA, v. Hériter. — Héreta, id.

HIRETAI, s. m. Héritier.

HIU, HU, UH. Cri du charretier pour exciter les chevaux; en français, hue.

HIVER (prononcez hivê), s. m. Hiver. — Heinver, id.

HLLA, pron. démonstr. fém. Celle. Voy. ce.

HLLA, HLLAU, s. f. Clef de serrure. — Clia, klla, id.

HLLA, HLLAR, HLLARA, adj. Clair; peu épais, en parlant des blés, des semis.

HLLAIRA, s. f. Lampe. — Craisu, id. (Vaud.)

HLLAIRÂ, HLLAIRÎ, EHLLAIRI, v. Eclairer. /199/

HLLAKKA, s. f. Folle, sotte, étourdie, mauvais sujet de fille. (Montreux.)

HLLAMMA, s. f. Flamme. — Fllamma, id.

HLLAMMÂ, v. Flamber, jeter des flammes, brûler. — Fllamma, id.

HLLAMMETTA, s. f. Lancette de chirurgien; petite flamme. — Fllammetta, id.

HLLAMO, KLAMO, s. m. Crachat épais et dégoûtant qui vient du nez. (Lausanne.)

HLLAMPA, v. Crever. Hllampa! interj., crève! injure grossière. (Montreux.)

HLLAN, s. m. Flanc, côté. Dé hllan, de côté, sur le côté.

HLLAN, HLLAON, LAN, LAON, LAVON, s. m. Planche large et épaisse, ais. (Vaud.)

HLLANTZI, s. m. Tout ce qui tient aux flancs d’une bête de boucherie. (Alpes.)

HLLAPPA, v. Ternir, flétrir, décolorer; manger en glouton; lapper. (Fribourg.)

HLLAPPEIN, s. m. Crampon de fer.

HLLAPPI, adj. Flasque, flétri. (Vaud.)

HLLAPPO, HLLAPPA, adj. Flasque, flétri (Pays-d’Enhaut). — Flappi, fllani id. (Valais).

HLLASSA, s. f. Glace.

HLLASSON, s. m. Glaçon, morceau de glace.

HLLAU, pron. démonstr. m. et f. pl. Ceux, celles. Voy. .

HLLAU, s. f. Couloir par lequel on fait descendre le foin du fenil dans les crèches. (Alpes.)

HLLAU, s. f. Fleur; crême. Hllau hiota, crême aigre. (Fribourg.)

HLLAUDO, s. m. Nom de baptême, Claude. Au figuré, c’est un balourd, un nigaud, un homme simple, facile à abuser, à duper.

HLLAUTRO, adv. De l’autre côté.

HLLAVALA, v. Couvrir une surface de choses étrangères; se dit des boutons qui couvrent le visage, et des taupinières qui couvrent une prairie. Même racine que le français claveau, clavelée. (Pays-d’Enhaut.) /200/

HLLAVEGNI, v. Planter de petits clous. De hllavin, sorte de clou.

HLLAVELERI, s. m. Clavelée, maladie des moutons. — Hllavaleri, id.

HLLAVIN, s. m. Sorte de clou. L. clavus.

HLLEIHI, s. m. Fléau à battre le grain. (Aigle.)

HLLEINTHO, A, adj. Simple; se dit des fleurs.

HLLEIVALA, s. f. Anneau d’une porte pour ouvrir ou pour heurter. (Alpes.)

HLLENNA, s. f. Paquet de chanvre de dix poignées; poignée d’épis glanés, glane.

HLLENNÂ, LIENNÂ, v. Glaner. (Vaud.)

HLLERDJON, s. m. Enfant de chæur. (Fribourg.)

HLLERDJON, s. m. La dernière pousse de la vigne, en août (Vaud).

HLLERDJOUNA, v. Oter ou éclaircir les dernières pousses de la vigne. — Ehllerdjouna, éklairi, id.

HLLESEIN, HLLOR, HLLOSON, SOR, s. m. Poussière ramassée dans la grange et renfermant les graines des graminées, graines qu’on recueille pour les semer. (Pays d’Enhaut.)

HLLETTA, GLETTA, LIETTA, v. Tordre; prendre, attraper; lier, attacher. .

HLLETTHA, s. f. Petite hache.

HLLETZI, v. Lancer, décocher une flèche.

HLLÉVI, adv. D’abord que, à mesure (Alpes). — (Dans le Jorat, à la vi signifie au moment où, à mesure que. — N. de l’éd.)

HLLI, LHI, s. m. Lit, couche.

HLLIRA, s. f. Jonction de deux poutres engrenées; ligature; ceinture de culotte. (Alpes.)

HLLITTA, s. f. Choix. Avai sa hllitta, avoir son choix. L. electus. (Pays-d’Enhaut.)

HLLO, s. m. Enclos.

HLLODO, s. m. Voy. hllaudo. (Vaud.)

HLLODZETTA, s. f. Petit traîneau. Diminutif de liudzo, traîneau.

HLLOKKA, s. f. Plaque de neige qui s’attache aux souliers, aux fers des chevaux. (Alpes.) /201/

HLLOKKÂ, v. Tinter; bruire; éclater. (Valais.)

HLLOLA, HLLOULA, CLIOLA, v. Clouer.

HLLON, s. m. Gâteau aux herbes, tourte aux fruits. (Pays-d’Enhaut.)

HLLOR, s. f. Fleur; crême, parce qu’elle est la fleur du lait; poussière ramassée dans la grange et renfermant les graines des graminées, graines qu’on recueille pour les semer. — Voy. hllau.
Hllor à l’or (fleur à l’ours), hllor de Pâques, narcisse sauvage ou narcisse des prés, Narcissus Pseudo-Narcissus. (Montreux.)
Hllor au mallet (fleur aux convulsions), pivoine, Paeonia officinalis.
Hllor de buro (fleur de beurre), renoncule. (Alpes.)
Hllor de mazot (fleur de mazot), trolle, Trollius europæus. (Alpes.)
Hllor de san (fleur ou flueur de sang), dyssenterie. — Cakesangua, id.

HLLORIN, s. m. Florin de quatre batz, ancienne monnaie du Pays de Vaud.

HLLOSALET, CLOSALET, s. m. Petit enclos. Diminutif de hllo.

HLLOSET, CLLOSI, CLOSET, s. m. Enclos, petit domaine. L. clausus. Voy. hllo, hllosalet. (Vaud.)

HLLOTSE, s. f. Cloche; vieille femme éclopée, usée par le travail, qui boite, qui cloche des deux côtés.

HLLOTSETTA, s. f. Petite cloche, clochette.

HLLOTSETTA, s. f. Campanule; toutes les espèces de cette plante.

HLLOTSI, s. m. Clocher, flèche d’une église.

HLLOTSI, v. Clocher, boiter, aller de travers; mener un traîneau sur la neige, glisser sur un petit traîneau. Voy. ludja, ludji.

HLLOTTA, s. f. Flûte; écheveau.

HLLOTTENAIRA, s. f. Cheville de fer qui, dans un char, joint le train de devant au train de derrière. (Vaud.)

HLLOTTET, s. m. Petit tuyau pour aspirer l’air, fétu.

HLLOTTETTA, s. f. Petite flûte d’enfant; petit écheveau. /202/

HLLOTTI, s. m. Peloton de fil. (Alpes.)

HLLOUDEI, s. m. Herbe à Robert, Geranium Robertianum. L. claudere. — Cette plante est ainsi nommée parce qu’elle est propre à fermer les plaies des doigts, dei. (Echallens.)

HLLOUGNI, v. Faire signe des yeux, cligner.

HLLOUGNI, s. m. Voy. dougni.

HLLOURE, v. Fermer, clore, entourer d’une palissade, d’une haie morte ou vive. L. claudere.

HLLOUSSA, s. f. Poule qui veut couver, poule qui a une couvée.

HLLOUSSÂ, v. Glousser.

HLLOUTHA, HLLUTHA, v. Se mettre à sa place dans l’étable; se dit des vaches. (Alpes.)

HLLU, s. m. Paquet de pois ou de fèves en gousses. (Pays-d’Enhaut.)

HOBA. Cri de celui qui frappe à la porte d’une ferme. Hobarius, fermier, métayer. C. Hopa, crier. (Alpes.)

HOMMO, s. m. L’homme, le mari, le maître de la maison. M’n’hommo, mon mari; lo bi l’hommo, le bel homme. — Dans le Jura, hoummon.

HORA, adv. Maintenant, à l’heure qu’il est. Hora hora, c’est assez, il suffit. L. hora. Voy. ora, ara.

HORDOUS, ORDOUS, adj. Laid, épouvantable, horrible. L. horridus. (Valais.)

HOUAI, VOAI, OUET, VOUAI, VOUI, VUI, adv. Aujourd’hui. L. hodie.

HOUET, HOUIT, adj. numér. Huit.

HOUETANNA, HOUITANNA, s. f. Huitaine; se dit surtout des jours.

HOUISCH! Interjection qui marque le doute et revient à je n’en crois rien, ou à l’expression ironique ah! bien oui.

HOÛTO, s. m. Hôtelier, cabaretier. — Oûto, id.

HOUTÔ, s. m. Maison, domicile, logis; cabaret. — Dans le Valais, un animal trouvé dans la possession d’autrui est mis à part d’houtô, c’est-à-dire dans une écurie d’auberge, aux frais du propriétaire /203/ de l’animal, jusqu’à ce que l’amende et le dommage aient été payés. — Voy. ottô, outô

HUCHET, s. m. C’est le plus ancien nom des menuisiers.

HUTSCHE, s. f. Porte de maison, huis, ostium; armoire en bois.

HUTSI, HUTSCHI, JUTSCHI, v. Hucher, appeler à grands cris; frapper fortement à la porte.

HUTTTN, s. m. Homme querelleur; dispute, querelle, batterie.

N. B. La lettre H placée après le T, indique généralement une aspiration analogue au TH anglais, c’est-à-dire une articulation qui tient à la fois de l’S et de l’F; placée après L ou LL, elle produit la même articulation que le LH du provençal ou le GLI de l’italien; enfin quand cette consonne précède le double L, elle pro duit une articulation mixte qui rappelle à la fois le CH allemand (dans ich), et le GLI de l’italien (dans figlio).


 

I

 

IADJO, IADZO, VIADJO, s. m. Charge, fardeau; coup, fois. Ion, dou, trei viadjo, une fois, deux fois, trois fois. (Vaud.)

IAKE, s. m. Gros corset, veste de femme.

IAKETTA, s. f. Petite veste, robe d’enfant.

IATTA, v. Soigner un malade, un vieillard, un enfant alité. Gr. ἱατρὀς, médecin.

IBLLO, s. m. Hièble, Sambucus Ebulus.

ICE, adv. Ici.

ICHI, v. Tâcher, éprouver. (Val d’Illiez.)

IDOINE, adj. Propre à, apte. (V. st.)

IË, I, pron. pers. Je. Ie vè, i vé, je vais, Io, après le verbe: Fé-io dau mô, fais-je du mal? — Ie se prononce comme la dernière syllabe du français grasseye, dans le verbe grasseyer.

IE, pron. pers. Il. Le vein, il vient. Après le verbe, e (muet), au singulier et au pluriel: Vein-t-e, vient-il? Lei san-t-e, y sont-ils? /204/

IE, HI, s. m. Ciel. — Chi, si, ciè, id.

IENNA, IEINDA, s. f. Petit fromage maigre; pitance. (Alpes.)

IGOUÉ, s. f. Voy. aigue.

IGRÂ, v. Se donner beaucoup de peine pour réussir. L. aegre, avec peine. (Val d’Illiez.)

IKHE, IKE, IKIE, EINKIE, adv. Ici, là. — Ainkié, einke, id.

ILLEC, adv. Là, en ce lieu. Terme de l’ancien barreau. L. illic.

INALPA, v. Conduire les troupeaux dans les pâturages des hautes montagnes. (Valais.)

INDGERA (s’), v. S’insinuer, s’ingérer, se fourrer où l’on n’a que faire.

INFLLORA, AHIE, adj. Se dit d’une forêt ou d’une prairie en bon état de rapport. (Moudon.)

INGENIA (s’), v. Etre ingénieux, chercher les moyens de réussir, s’ingénier. L. ingenium. (Vaud.)

INKANTA, EINKANTA, v. Faire une vente publique, acheter à un encan. (Genève.)

INKHAN, EINKAN, s. m. Encan, vente publique, inventaire.

INKRA, EINCRO, s. m. Beurre. All. suisse, anke. (Fribourg.)

INSARME, EINSARMO, s. m. Hallebardier. (Traité du comte de Neuchâtel avec Payerne, en 1375). Voy. jussarmo.

INTZEVRI, v. Chevroter; se dit de la chèvre qui met bas les tschevri. (Orbe.)

INVOUARDA, EINVOUARDA, s. f. Surveillance.

IO, pron. pers. Je. Il est toujours placé après le verbe. Lei vé-io, y vais-je? Le deri-io, le dirai-je? Voy. ie.

IÔ, adv. Où. Iô è-t-e, où est-il? De iô vein-tou, d’où viens-tu?

ION, IENA, adj. Un, une. On dit d’un verre de vin auquel on invite: Veni z’ein baire ion, venez en boire un (Vaud). Voy. en, on.

IOTTA, s. f. Bistorte, Polygonum Bistorta.

IOU! interj. Cri de joie. Gr. ἱοὐ, ἱοὔ ; L. io.

IOUTZEIHI, IUTZEIHI, IOUTZI, v. Pousser des cris de joie. Lutzeihi, id. (Vaud.) /205/

IRA, s. f. Colère, courroux, L. ira; V. Fr. ire. (Alpes.)

IRAGNE, ARAGNE, AIRAGNE, s. f. Araignée; toile que les chenilles font au printemps sur les arbres. L. aranea.

IRAGNI, ÉBARAGNI, v. Balayer les toiles d’araignée; détruire les chenilles des arbres, écheniller; chasser les poules d’un jardin ou d’une maison.

IRAU, IRAUSA, adj. Irascible, courroucé, de mauvaise humeur. (Alpes.)

IREÇON, s. m. Hérisson. L. erinaceus.

ISERABLLO, TSERABLLO, s. m. Erable, Acer Pseudo-Platanus. (Vaud.) — Iserabllo est le nom d’un village pittoresque du Bas-Valais, en dessus de Riddes.

ISSE ou ICE, adv. Ici. Du-isse, depuis ici, d’ici; per-isse, par ici. — Ikie, ike, einkie, ainkié, id.

ISSIR, v. Sortir. Part, passé, ist, sorti. (V. st. de Fribourg.)

ITA, v. Rester, demeurer. L. stare; V. Fr. ester. (Valais.)

ITAILA, s. f. Etoile. — Quand il y a beaucoup de neige, on dit aux Ormonts: Lou z’ize pekant lè z’itaile, les oiseaux piquent les étoiles. — Etaila, id.

ITHI, s. m. Beurre aigri. (Val d’Illiez.)

ÎTRE, v. Etre. Part. passé, éto, éta; ind. prés., su; imparf., iro; futur absolu, sari. Ce verbe varie beaucoup dans ses temps, selon les dialectes.

ITRIA, s. f. Voy. aithria.

ITZA, ITSE, s. f. Amorce pour attirer les renards. (Alpes.)

ITZI, v. Tendre une trappe, un piége à renards. (Alpes.)

IU, IUSSA, IUVA. Part, passé du verbe veire, voir. L’é iu de mè je, je l’ai vu de mes yeux.

IUVA, s. f. Vue. C’est aussi l’un des féminins du participe passé iu, vu.

IVE, s. f. Voy. aigue.

IVOUE, s. m. Cytise des Alpes, Cytisus alpinus. Selon les divers /206/ dialectes, cet arbre s’appelle orboi, orboué, aubourret, obor, ivolliet. (Alpes.)

IVOUE, s. f. Eau. Lè z’ivoue san grante, les eaux sont débordées, hautes.

IVOUETTA, s. f. Petit filet d’eau; vésicule pleine d’eau qui naît entre cuir et chair.

IVOUIDJO, IVUIDZO, s. m. Inondation, ravine creusée par les eaux. (Fribourg.)

IVRA, s. f. Rainure; cheville.

IVRÂ, v. Faire des rainures le long d’une planche.

IVRÂ, IVRAHIE, adj. Joint par des chevilles ou des rainures. (Montreux.)

IVRÂ (s’), v. S’enivrer. (Genève.)

IVROGNAS, s. m. Ivrogne de profession. (Vaud.)

IXÂ, v. Exciter un chien contre un autre ou contre une personne.

IZALA, s. f. Petit oiseau femelle.

IZALET, s. m. Oisillon. Diminutif du mot précédent.

IZE, OZÉ, s. m. Oiseau. (Ormonts). Ailleurs on ne dit que ozé ou ozi. — On connaît l’anecdote des deux Ormonnains qui se sont battus deux fois à l’occasion d’une mésange trouvée morte de froid sur la neige, le jour de Noël; l’un soutenant que c’était un ize, et l’autre que c’était une izala. — Ize, ou ozé, est aussi un des noms du diable, qui porte des ailes de chauve-souris.


 

J

 

JA, adv. Déjà. — Dja, dza, id.

JAKEMAR, s. m. Statue d’homme armé placée sur les fontaines publiques (Vaud). — Le français jaquemart se dit d’un homme de bois ou de métal qui frappe les heures.

JALETTA, DJALLETTA, s. f. Chaise percée. — En 1414, une /207/ djalletta fut achetée à Fribourg pour le pape, qui passait par cette ville. (Fribourg.)

JARDENIRA, s. f. Jardinière, femme du jardinier; courtilière, taupe-grillon. (Vaud.)

JARTHOU, JARTHUVA, adj. Jarreté, qui a les genoux en dedans. — Djarthou, id. (Coppet.)

JAVATTA, v. Babiller, caqueter à outrance. (Genève.)

JE, JU, JIHU, JHÉ, s. m. Œil. L’a lè ju bllu, il a les yeux bleus. Chein! lé bi jhé pers que l’a, Oh! les beaux yeux bleus qu’elle a.
Je-de-pédri, æil de perdrix, primevère farineuse, Primula farinosa. (Alpes. )
Je-de-tscha, œil de chat, Myosotis, ne m’oubliez pas.

JEFFRO, DJEFFRO, s. m. Gésier, jabot des oiseaux. (Vaud.)

JERAT, DJERAT, DJORAT, DZORAT, JORAT, s. m. Contrée montueuse entre les Alpes et le Jura. C. jur, jeur, forêt de sapins.

JERATTAI, RA, adj. Habitant du Jorat.

JESSEMAIN, s. m. Jasmin, Jasminum officinale.

JET, DJET, s. m. Cotisation, quote-part, souscription. (Vallée de Joux). — N’ein fé on jet po refére lo mothi, nous avons fait une souscription pour rebâtir le temple. Ou trouve jecte dans les anciens actes.

JEUR, JOR, ZOR, s. f. Grandes forêts des Alpes et du Jura appelées nigræ juriæ dans les actes du moyen âge. — Djeur, djor, id.

JIBLLA, DJIBLLA, DZIBLLA, v. Fouetter, battre de verges. (Vaud.)

JIBLLAIE, DJIBLLAIE, s. f. L’action de fouetter, de battre de verges. (Vaud.)

JONTZIRA, s. f. Lieu marécageux, couvert de joncs. (La Côte.)

JORAT, s. m. Voy. jerat.

JORDI, JOURDI, JEURDI, DJORDI, s. m. Jardin. (Fribourg.)

JORRAN, s. m. Vent du nord-ouest. (Vaud, Neuchâtel.)

JORRASSON, s. m. Vent du nord-ouest, moins violent. Diminutif du précédent. (Léman.) /208/

JORRETTA, DJEURETTA, s. f. Petite forêt de sapins. Diminutif de jor, djeur.

JOTTA, DJOTTA, s. f. Graine de bette. C. iaut, herbe verte. (Aigle.)

JOTTHA, s. f. Bistorte, Polygonum Bistorta. — Iotta, id. (Alpes.)

JOUAINTHA, s. f. Demi-journée de travail. (Genève.)

JOUDARD, s. m. Soudart, soldat. (Vieux actes de chancellerie, Fribourg.)

JOULLERI, DJOULLERI, s. f. Blanchaille, menu poisson, fretin. (Léman.)

JOURE, v. Voy. djoure.

JOUTA, s. f. Voy. djouta.

JOUTÂ, DJOUTÂ, DJOUTHÂ, v. Confiner, être à côté de, aboutir, borner. Son pra joute lo mein, son pré est borné par le mien. L. juxta.

JOUX, s. f. Se dit des forêts des montagnes, mais plutôt dans le français populaire: les joux, les hautes joux, les joux noires. De là, vallée du lac de Joux. L. juga. Le juriæ des anciens documents vient du celtique jur, dessus, haut, élevé. On a dit le mont Joux, pour le Grand Saint-Bernard; c’est le mons Jovis. (Alpes.)

JOUXTE, prép. C’est le juxta du latin, naguère encore usité dans les actes notariaux; à côté de, qui touche. (Vaud.)

JUGULA, v. Ecorcher, surfaire; mettre le couteau sur la gorge, dans une affaire de vente ou d’achat. L. jugulare, égorger. (Genève.)

JUIÈRE, s. f. Cachot sans porte, où l’on descendait par une corde et qui s’ouvrait par une trappe. (Fribourg.)

JUS, adv. Dessous, bas. Bouta jus, mettre par terre, renverser, mettre bas.

JUSSARMO, s. m. Soldats du moyen âge dont il est fait mention dans le Plaid général de Lausanne (1368). Leur arme était une hache à deux tranchants nommée guisarma, de là leur nom.

JUTSCHI, v. Voy. hutsi.

JUVA, v. Aider. L. juvare. Ce mot est hors d’usage. (Jura.) /209/


 

K

 

N. B. La lettre K réunit tous les mots qui en français appartiennent à cette lettre et une partie de ceux dont la syllabe initiale est ca, co, cu. Le K étant plus conforme à la prononciation patoise que le C, qui en français a souvent la prononciation de l’S, les mots qu’on ne trouvera pas à la lettre C doivent se chercher à la lettre K.

K’A. Abréviation de ke a. Koui è-t-e k’a mon couti, qui est-ce qui a mon couteau?

KABASSA, s. f. Malice, malignité; femme pie-grièche. C. cabalat, remuer. (Lausanne.)

KABASSÂ, v. Intriguer, manigancer, cabaler. (Lausanne.)

KABATZON, KABUSSON, s. m. Petit réduit, soit hangar pour le bétail. (Alpes.)

KABIOULA, KABOLA, s. f. Pavillon, cabinet de jardin, petite loge dans les champs. Gr. καλὐβη, hutte, baraque, cabane.

KABOLETTA, s. f. Abri, maisonnette dans les vignes, cabane dans les champs, hutte.

KABORNA, s. f. Petite boutique, cabane dans la campagne. (Valais.)

KABOSSÂ, v. Bossuer, faire des bosses à un vase de métal.

KABOSSETTA, s. f. Coquelicot, Papaver Rhæas, pavot des blés.

KABOUË, s. f. Petite écurie pour le menu bétail. (Pays-d’Enhaut.)

KABULLA, CABORNA, s. f. Hutte, cabane où l’on isolait les pestiférés au moyen âge. (Romainmotier.)

KABUSSA, s. f. Laitue pommée. (Genève.)

KADOTZON, s. m. Escalier attenant à un poêle (fornet), sur lequel on s’assied pour se chauffer. C. cadoer, siége, chaise.

KADZON, KADZOU. Cri pour appeler les cochons. Kaïon, cochon.

KAFORNET, s. m. Avec fére lo, relever ses jupons devant le feu, /210/ pour en sentir mieux la chaleur. C. kafuni, couvrir le feu. (Vaud.)

KAGNE, s. m.; KAGNA, s. f. Nom injurieux que les Savoyards donnaient aux Genevois dans les guerres qu’ils eurent avec ces derniers. Ce mot signifie chien. L. canis; It. cagna, chienne. Voy. cagna.

KAHIA, CAHI, v. Surpasser quelqu’un en force, en intelligence, être plus grand, passer par-dessus. Gr. καἰνυμαι, vaincre, l’emporter sur. (Vaud.)

KAI, KIÈ, TIÈ, adj. Tranquille, coi. Tein-tè kai, tiens-toi tranquille; reste en place, sans remuer. L. quietus. (Pays-d’Enhaut.)

KAIA, s. f.; KAIE, s. f. pl. Excrément de poule, de canard, d’oie, de mouche, de puce. Kaia de verme, excrément du ver de terre.

KAIENET, s. m. Petit porc, cochon de lait. Dimin. de kaïon, porc.

KAII, v. Emeutir, fienter. Se dit des oiseaux. Fiantha se dit du bétail. (Vaud.)

KAILON, s. m. Grosse grive, Turdus viscivorus. (Vaud.)

KAIN, NA; KEUN, KENA; KEINT, TA, pron. relat. Quel, lequel, laquelle.

KAINKA, s. f. Femme de peu d’esprit qui ennuie par ses plaintes continuelles. (La Côte.)

KAINKEIRNA, s. f. Vielle, instrument de musique, orgue de Barbarie; femme ennuyeuse, qui fatigue par ses redites. (Vaud.)

KAINKEIRNÂ, v. Ennuyer, rabâcher toujours la même chose, n’avoir jamais fini. (Vaud.)

KAINTAINE, s. f. Sorte de jeu, jeu des barres. (Evêché de Bâle.)

KAINZE, KAINDE, adj. numér. Quinze. — Kieinze, kieize, id.

KAÏON, s. m. Cochon, porc; enfant malpropre; homme débauché, déhonté.

KAIZANNA, s. f. Quinzaine. — Kieizanna, id.

KAIZI, KAIGHI (sè), v. Se taire. Kaize-tè, tais-toi; kaizi-vo, taisez-vous.

KAKEINLHI, s. m. Mot à mot, chie en lit, terme injurieux. — /211/ Au Pays-d’Enhaut, ce mot signifie aussi mercuriale, Mercurialis annua et perennis.

KAKELON, s. m. Petit vase de métal, à trois pieds, avec un manche, pour cuire; sorte de réchaud. (Lausanne.)

KAKOU, s. m. L’un des noms du diable; le méchant, l’écorcheur. En bas-breton, cacou signifie maudit; c’est un terme injurieux. Gr. κἀκος.

KAK’ROUTCH, s. m. Pas-d’âne, tussilage. Tussilago Farfara. (Jura.)

KALA, DÉKALA, s. f. Baisse dans les prix, dans l’espérance de la récolte; la perte qu’éprouve un liquide par l’évaporation.

KALÂ, v. Céder, baisser, diminuer de prix; maigrir, en parlant du bétail; lâcher, en parlant d’une corde; s’apaiser, en parlant du vent. Gr. χαλἀω, lâcher. (Vaud.)

KALEIN, KALENA, KALINA, adj. Flatteur, rampant, câlin, qui fait le chien couchant, qui cherche à tromper par des cajoleries. Gr. χαλἀω. (Fribourg.)

KAMA, s. f. Collier de bois auquel tient le lien, la corde qui attache la chèvre à sa crèche. Gr. κἀμαξ, bâton, perche.

KAMBA, KAMBLLA, GAMBLLA, v. Enjamber.

KAMBAHIE, KAMBLAHIE, s. f. Enjambée. Ce mot et le précédent ont la même origine que le français jambe, enjamber.

KAMBELLHON (à), loc. adv. Jambe deçà, jambe delà; à califourchon. (Vaud.)

KAMBUSA, s. f. Société de jeunes tapageurs. (Porrentruy.)

KAME, s. f. pl. Dents de l’essieu qui communique le mouvement alternatif au grand soufflet des forges. (Vallorbes.)

KAN, conj. et adv. Quand. L. quando.

KANA, v. Se sauver furtivement, s’évader, décamper. (Alpes.)

KANBEIN, conj. Quoique, quand même, bien que. Kanbein ke sei on crouio coueir, quoique ce soit un mauvais sujet.

KANKHE, prép. Jusque, pour le temps et pour le lieu. Kankh’à déman, jusqu’à demain; kankh’à Maudon, jusqu’à Moudon.

KANKOUAIRA, KANKOUARA, KOUAIKOUARA, KUKARA ou CUKARA, KOUAIRKALLA, s. f. Hanneton. Voy. vouare. /212/

KAPION, s. m. Houe, outil d’agriculture. L. capio. (Valais.)

KARANTA, adj. numér. Quarante.

KARANTANNA, s. f. Quarantaine.

KARKAGNIOU, s. m. Cabine où couchent les bateliers, sous la proue des grandes barques; sorte d’armoire à l’avant ou à l’arrière d’un bateau. C. carch, renfermer; L. carcer. Voy. cagnard. (Léman.)

KARKEVALLA, KOUEIKEVALLA, v. Jaser, babiller à outrance. (Jura.)

KARKEVALLHA, s. f. Femme causeuse, commère, babillarde. (Jura.)

KARLETTA, s. f. Casquette. Voy. carla.

KARTETTA, s. f. Un quart de pot, une chopine. — Picholetta, id. (Vaud.)

KASKETTA, s. m. Espèce de bonnet.

KATHEULA, s. f. Fiente attachée au poil des bestiaux. (Val d’Illiez.)

KATOLA, s. f. Femme maladive, cacochyme, qui se plaint sans cesse. (Vaud). — (A Lausanne, les enfants nomment catole un mauvais bouton qu’on n’accepte pas au jeu. — N. de l’éd.)

KATOUAIRZE, adj. numér. Quatorze. — Katoze, id.

KATRO, KOUATRO, adj. numér. Quatre.

KAU’ A TSA, s. f. Millefeuille, Achillea Millefolium; littéralement queue de chat. (Bex). Voy. cauva.

KAVALLA, s. f. Cavale, jument. Ega, id.

KE, conj. Que.

KE, KÉ, KHÉ, pron. interr. Quoi? que? qu’est-ce que? K’è-t-e sosse, par élision pour ke è-t-e sosse, qu’est ceci? qu’est-ce que c’est? Ke mè vau-t-e, k’è-t-e ke mè vau, que me veut-il?

KE, pron. relat. Qui. L’an ke vein, l’an qui vient, l’année prochaine.

KEGNO, KEGNU, KEGNEU, KOUGNO, KUIGNEU, s. m. Gâteau, galette. C. cuign, tourteau, gâteau. (Vaud.)

KEGNON, KUIGNON, KIGNON, s. m. Gros morceau de pain.

KEINTON, s. m. Canton. /213/

KETTA, KATTA, s. f. Poignée, touffe, mèche de cheveux. L’a prei ei kette, il l’a pris aux cheveux. (Alpes.)

KETTALA, s. f. Clef de serrure. (Fribourg.)

KETZET, KETZETTA, KETSCHON. Cri d’amitié pour appeler les brebis. (Pays-d’Enhaut.)

KEUDREI, s. m. Coudrier, noisetier. — Caudra, s. f., id. Voy. cudra.

KEUDRETTA, s. f. Coudrette, petit noisetier. — Cudretta, id.

KEUTZE, s. f. Voy. cutze.

KEUTZI, v. Voy. cutzi.

KEVI, v. Souhaiter quelque chose à quelqu’un. Voy. cordre.

KIBA, v. Râler, respirer avec bruit, avec peine.

KIBLLO, s. m. Crible.

KIÊ, pron. interr. Quoi? qu’est-ce? qu’y a-t-il? Kiè don, kiè dan, quoi donc? et quoi donc? n’est-ce pas cela?

KIEINTZI, s. m. Jardin. C’est le curti ou courti. Voy. curti. (Evêché de Bâle.)

KIKKA, BIKA, s. f. La verge d’un petit garçon. (Jura.)

KIN, KAIN, KUN, s. m. Le cadet de la famille, le plus petit, le plus faible; le poulet le plus faible d’une couvée; le petit doigt. L. quintus. (Vaud.)

KINSON, s. m. Pinson, Fringilla cælebs; petit enfant débile et fluet.

KINTERREI, s. m. Ancolie, Aquilegia vulgaris. — Gand, id. (Bex.)

KINTZO, adj. Lourd. (Bagnes.)

KIRI, KERI, v. Quérir, chercher, exiger. — Kira, id.

KISKERET, KIKKERET, s. m. Petit garçon qui montre sa verge. De kikka, mentula. (Délémont.)

KIVA, s. f. Crasse attachée à un vase; fiente. (Bagnes.)

KLAMO, s. m. Voy. hllamo.

KLEGNI, HLLEINA, v. Baisser, incliner, pencher.

KLIKET, s. m. Ressort, loquet, C. clé, cli, serrure.

KLINGUIN, s. m. Voy. guelinguin.

KLOPA, KLLOPPA, s. f. Boiteuse. /214/

KLOPET, GLOPET, s. m. Méridienne, sieste, petit sommeil après le dîner. (Jura.)

KLLOU, s. m. Outre sa signification ordinaire de clou, ce mot signifie aussi furoncle. — Anver, einver, id.

KLUNA, v. Dépouiller; perdre ou gagner au jeu; se ruiner.

KMANHLLO, s. m. Chaîne de fer attachée à des coins qu’on implante dans des troncs d’arbre qu’on veut faire traîner hors de la forêt par un cheval. (Montreux.)

KO. Abréviation pour ke vo, que vous. Ko pllié, que vous plaît-il?

KO, pron. interr. Qui? Ko ke l’è, qui est-ce? (Vevey.) — Ka, id.

KOBOLDE, s. m. Lutin, fantôme. All. Kobold. (Gruyère.)

KOKASSA, s. f. Grand vase d’étain employé autrefois pour offrir le vin d’honneur; femme aimant à rire ou prêtant à rire. (Genève). Voy. cokkhassa.

KOKEI, KOKREI, s. m. Bègue.

KOKETTA, s. f. Terre-noix, Carum Bulbocastanum. (Orbe.)

KOKKA, s. f. Noix. Gr. κὀκκος, graine, pepin. Voy. cokka.
Kokka-djenau, violette. (Vully.)

KÔKON, KÔKENA; KÂKON, KÂKENA; KÂKEUN, KÂKENA, pron. indéf. Quelqu’un.

KOKREIHI, v. Bégayer, balbutier. Ce mot est une onomatopée.

KOLLAR, s. m. Carcan, genre de punition qui consiste à être exposé au pilier public avec un collier de fer au cou. L. collaria. (La Côte.)

KOLLHA, s. f. Mentula, priapus. Gr. κοἲλος, creux, cave.

KOLLHETTA, s. f. Diminutif; terme d’amitié, comme qui dirait mon cœur.

KONA, s. f. Croûte de pain, de fromage. Voy. couenna. (Val d’Illiez.)

KONOLLHE, s. f. Quenouille.

KONOLLHETA, s. f. Safran sauvage, Crocus vernus. Tsatagnetta, id. (Alpes.)

KONOLLHON, s. m. Le pied où s’implante la quenouille.

KONON, s. m. Pudenda mulieris. /215/

KORSO, GORZO, KOUEIRSO. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent du verbe défectif cordre, être cordialement réjoui, satisfait du bien, et aussi du mal qui arrive au prochain. Un pauvre a fait un héritage, on dit: Lo lei korso bein. Un riche avare en a fait un, on dit: Lo lei koueirso mô. Un mauvais sujet a été rossé, on dit: Lo lei korso preu. Il est à regretter que le français cordre soit tombé en désuétude. Voy. cordre. (Vaud.)

KOSSON, s. m. Charançon. C. cosset, ver qui ronge les blés.

KOTHEIRLA, KOTHEIRNA, s. f. Jeune chèvre qui n’a pas encore porté. (Alpes.)

KOUALLHA, s. f. Lait caillé.

KOUALLHE, s. f. pl. Cris aigus. (Neuchâtel.)

KOUALLHI, v. Pousser des cris perçants. (Neuchâtel.)

KOUATRE, s. f. Coite, couette, lit de plume. L. culcita, culcitra. (Vaud.)

KOUATRON, KOUAITRON, s. m. Petite limace, Limax agrestis; le plus petit, le plus faible d’une famille, d’une couvée.

KOUEFFRO, s. m. Œuf sans coquille. — Ekouirlo, id. (Pays-d’Enhaut.)

KOUEINTZE, s. f. Bord marécageux du lac de Joux. (Vallée de Joux.)

KOUET, s. m. Mauvais vin, poiré, cidre de fruits sauvages. Voy. gouets. — En langue romane des Grisons, kouatset signifie présure. (Fribourg.),

KOUETZO, s. m. Patois dur et grossier de la partie inférieure du canton de Fribourg. C. gwetz, rustique, grossier, sauvage.

KOUI, KO, pron. interr. Qui? lequel? Voy. ko.

KOUIKA, s. f. Berce, Heracleum Sphondylium, plante ombellifère. (Jura.)

KOUION, KOÏON, s. m. Lâche, poltron, homme de rien; mot injurieux. Fr. coïon; It. coglione.

KOUIONNA, v. Vilipender, mener par le nez, attraper, se moquer, railler. /216/

KOUK, prép. Sur, dessus. (Anniviers.)

KOUKA, KUKA; s. f.; KOUKEL, s. m. Pain au lait et au beurre. (Alpes.)

KOUKET, s. m. Cerfeuil sauvage, Anthriscus sylvestris.

KOUKON, s. m. Petite miche de pain très blanc, petit pain au lait, au sucre; diverses sortes de galette. (Vaud.)

KOULLERES-A-NOZ, s. f. pl. Voy. gueullerè-a-noz.

KOUMAHLLO, s. m. Crémaillère. A Orbe, pissenlit, Taraxacum officinale.

KOUMALA, s. f. Jument. (Valais.)

KOUMALAI, s. m. Domestique qui soigne les chevaux. (Valais.)

KOUTOUFLLA, s. f. Bouteille de vin. (Vieux langage de Genève.)

KOVIS, s. m. Monceau de blé. (Bagnes.)

KRAINTA, v. Rester petit; se dit du raisin, d’un fruit. (Genève.)

KRAKKIAU, SA, adj. Hâbleur, menteur.

KRAMENA, s. f. Tourbillon de neige; plus souvent, froid rigoureux. (Lausanne.)

KRAMMA, KRAMA, s. f. Crême. Krametta, diminutif, crême peu épaisse.

KRAMMÂ, v. Donner de la crême. Ci lassi kramme bein, ce lait donne beaucoup de crême.

KRAPIA, s. f. Pied d’oiseau, patte armée de griffes. C. crap, harpon — Grapia, id. (Vaud.)

KRAPPA, s. f. Fondrilles, sédiment du beurre fondu; neige glacée qui porte les passants. (Alpes.)

KRAPPA, AHIE, adj. Se dit de la neige glacée dans laquelle le pied n’enfonce pas.

KREIVAKON, s. m. Nénuphar, Nymphæa alba. (Villeneuve.)

KREKKA, KRAKKE, s. f. Bourde, gasconnade, conte à dormir debout.

KREKKÂ, KRAKKÂ, v. Mentir, gasconner. Te mè krakke, tu veux m’en donner à croire. (Vaud.) /217/

KREKKELIN, KRAKELIN, s. m. Espèce de petit gâteau croquant.

KREKKHÉ. s. m. Nœud qui se fait au fil pendant qu’on le dévide. (Val d’Illiez.)

KREMALLHI, s. m.; KREMALLHIRA, s. f. Crémaillère. Gr. κρεμἀννυμι, suspendo.

KRESELLHON, s. m. Cerisier à grappes, Prunus Padus. (Pays-d’Enhaut.)

KRESENA, v. Pétiller, bruire, craquer.

KRESENET, s. m. Tourniquet, moulinet d’enfant, crécelle. (Vaud .)

KRETSCHE, KRITZA, s. f. Crèche.

KRETSCHE, s. f. Craquement dans les boiseries. — Cretze, crenahie, id. (Alpes.)

KREUTSCHON, s. m. Pomme sauvage âpre et acide. (Valais.)

KRIA, s. f. Grue, oiseau qui figurait sur l’écu des comtes de Gruyère.

KRIKBILLHE, s. m. pl. Testicules; langage de polisson. (Vaud.)

KRINSON, s. m. Cresson, Cardamine pratensis, Cardamine hirsuta et Nasturtium officinale. Krinson bâtard, véronique cressonnée, Veronica Beccabunga.

KRINTHI, KREINTSCHI, v. Remuer le dos comme un pouilleux qui se gratte (Val d’Illiez). Ailleurs, krinsi.

KRITSCHA, s. f.; KRITZO, s. m. Hotte plate qui se prolonge par dessus la tête du porteur.

KROKIA, KROKANNA, KÔKA, s. f. Vieille femme méchante (Vaud). Voy. côka.

KROKKÂ, v. Glousser, crier comme la poule qui demande à couver.

KROSSONNA, v. Relever avec mépris les défauts de quelqu’un; lui faire des reproches aigres, injurieux. Voy. crossona. (Valais.)

KROTTU, UVA, adj. Marqué de la petite vérole. L. crustatus. (Vaud.)

KROZET, s. m. Petite lampe sans pied employée dans les campagnes.

KRUZILLHA, s. f. Boîte, tronc d’église où chacun jette son aumône; boîte de fer-blanc qu’on tend de banc en banc pour /218/ recueillir les aumônes. Kruzelletta, diminutif. (Vaud.) Voy. crusilletta.

KUAR, s. m. Cimier, soit pièce de viande coupée sur la croupe.

KUGNARDA, s. f. Compote de coins ou autres fruits, cotignac, marmelade. (Neuchâtel.)

KUIVA, s. f. Sorte de conferve, Conferva reticularis. De cuva, queue. C’est cette conferve qui obstrue les tuyaux de fontaine.

KUNKETTA, KINKETTA, GUINGUETTE, s. f. Mesure de liquide pour l’eau-de-vie, l’eau de cerise, de gentiane. C’est le petit verre de Paris. (Gruyère.)

KUNKOUARNA, s. f. Escargot. (Alpes.)

KURA, s. f. Jeune fille niaise, crédule, simple. Gr. κὀρη, jeune fille. Te n’i ke na kura, tu n’es qu’une bête, une niaise. Kuro se dit aussi au masculin, mais rarement. (La Côte.)

KUTALA, v. Donner des coups de couteau. De cuti, couti, couteau (Genève). Voy. coutala.


 

L

 

LA, art. fém. sing. La. Pl., lè. Lè fenne diant, les femmes disent.

L’A. Elision qui signifie il a. Le verbe avai, avoir, fait au présent de l’indicatif: i’è, t’a, l’a, j’ai, tu as, il a. L’a eincotzi, il a commencé. Voy. avai.

LACERON, s. m. Laitron, Sonchus oleraceus, et Sonchus asper. — Lasseiron, id.

LAGNIAT, TA, adj. Las, fatigué, épuisé de lassitude. L. laniatus. (Aigle.)

LAGOT, s. m. Etang, flaque, mare d’eau, petit lac. L. lacus. (Voy. Conservateur suisse, tome VI, page 252.) (Ollon.)

LAI, LEI, pron. pers. A lui, à elle. Lai é prau de, je lui ai assez dit. Pl., lau. Lau z’é dévesa, je leur ai parlé.

LAI, s. m. Eau de l’urine du bétail dans l’étable, purin. C. laith, écoulement. (Alpes.) /219/

LAIKIA, LAITTHIA, s. f. Petit-lait, ce qui reste dans la chaudière après que le fromage en est sorti.

LAIKIDJO, s. m. Petit-lait auquel on a ajouté du lait pour le rendre plus nourrissant. (Alpes.)

LAINZAR, s. m. Lézard, soit gris, soit vert. L. lacerta. — Linzer, lanzer, id.

LAINZER, s. m. Orvet, Anguis fragilis. — Anvoué, id.

LAIRRA, LEIREIN, s. m. Lierre, Hedera Helix.

LAISSALET, LAITHALET, s. m. Petit lac, étang naturel. C. laith, humidité. (Pays-d’Enhaut.)

LAITHET, s. m. Flaque d’eau, marécage. (Pays-d’Enhaut.)

LAITRON, s. m. Pissenlit, Taraxacum officinale (Villeneuve). Ailleurs, ce mot désigne le Sonchus ou laiteron.

LAITURA, s. f. Sorte d’érable; c’est l’érable faux-sycomore ou plane, Acer platanoides. (Bex.)

LAKAIRON, s. m. Enfant maigre, sale, mal soigné. C. laceria, état de souffrance, malheur. (Val d’Illiez.)

LA LA, loc. adv. Assez, c’est assez.

LAMA, s. f. Pan d’habit; vague, onde, lame d’eau; lame de couteau.

LAMBEIN, LAMBENA, adj. Lent, lambin. (Vaud.)

LAMBINA, v. Aller lentement, lambiner

LAMBOURET, LAMBURET, s. m. Nombril (Genève). — Bourrillon, id. (Vaud).

LAMOLA, s. f.; LAMOLON, s. m. Lame de couteau, de rasoir. — Lama, id.

LAMOLLON, s. m. Bouteille. (Entremont.)

LAMPÉ, LAPPÉ, s. m. La patience, et plus particulièrement celle des Alpes, Rumex alpinus, plante que l’on fait cuire pour engraisser les porcs. (Alpes.) Ce mot se dit aussi d’autres espèces de patiences.

L’AN. 3e pers. pl. de l’ind. présent du verbe avai, ils ont. Avec la négation, n’an pas, ils n’ont pas.

LAN, LAVON, HLLAON, s. m. Planche. /220/

LANA, LANNA, v. Faire des planches, les appliquer à une boiserie; séparer en couches parallèles. (Pays-d’Enhaut.)

LANDA, LEINDA, s. f. Œuf de pou, lente. L. lent.

LANET, s. f. Diminutif de lan; petite planche, planchette.

LANGORAU, SA, adj. Languissant, valétudinaire, langoureux. (Vevey.)

LANGOUARD, DA; LINVOUARD, DA, adj. Babillard indiscret, qui a une méchante langue, médisant. (Vaud.)

LANGUETTA, s. f. Petite langue, languette.

LANGUISA, s. f. Langueur, phthisie. (Montreux.)

LANNA, s. f. Laine. Milanna, étoffe moitié laine, moitié fil.

LANTANNA, s. f. Viorne, Viburnum Lantana.

LANTEINE, s. f. Vergue. L. antenna. (Léman.)

LANTERNETTA, s. f. Nom commun à nos deux lézards, Lacerta agilis et viridis. (Valeyres.)

LANZER, s. m. Voy. lainzar.

LAONNERI, LANNERI, s. f. Ancien jeu militaire du château d’amour ou du château des planches, défendu en 1543. (Voy. Conservateur suisse, tome V, page 425.) (Vaud.)

LAPIDA, v. Lapider, tourmenter, vexer, maltraiter.

LARDAIRA, s. f. Planche dans l’intérieur des cheminées à la savoyarde, sur laquelle on fume le lard et autres salaisons.

LARDAIRA, s. f. Courant qui se manifeste sur plusieurs points du lac Léman.

LARDÉRA, s. f. Mésange à tête bleue. (Valais.)

LARDZO, LARDZE, RELARDZO, s. m. Elargissement, place vacante. La morianna no z’a fé on bi lardzo, l’épidémie nous a fait beaucoup de place, disait-on il n’y a pas longtemps dans plusieurs villages gênés par une population surabondante. (Echallens.)

LARE, LARO, s. m. Larron, voleur, fripon. — Lair, id. dans l’Evêché de Bâle.

LAROUNESSA, LARENESSA, s. f. Voleuse, larronnesse.

LAROUNNA, v. Voler, friponner. /221/

LAROUNNET, TA, adj. Petit voleur, petite friponne.

LARZE, s. m. Mélèze, Pinus Larix. — Arze, id. (Alpes.)

LASSÉLADJO, LASSALADJO, s. m. Laitage; tout ce qui tient à la laiterie; l’ensemble des bêtes à cornes d’un chalet. (Fribourg.) — Lasséladzo, laitage. (Jorat.)

LASSÉ, LASSI, LAHI, LAFFI, s. m. Lait.
Lassi de poutan (lait de putain), lassi de trouia (lait de truie), euphorbe, tilhymale, Euphorbia Cyparissias. (Vaud.)

LATCHI, LATSCHI, LETZI, v. S’évanouir, tomber en pâmoison; lâcher. (Vaud.)

LATSO, LATSCHO, A, adj. Débile, faible, évanoui; lâche.

LATTA, s. f. Planche étroite, latte. C. lath, perche.

LATTHA, v. Mettre des lattes, latter.

LATZO, s. m. Livêche, Levisticum officinale Koch, plante ombellifère.

LAU, LAOU, LEU, LIO, pron. pers. Leur. Lau z’é atscheta, je leur ai acheté.

LAU, LEU, s. m. Loup, lupus. Rejeton gourmand qui sort du pied d’un cep. (Vaud.)

LAUDA, v. Permettre, comme seigneur d’un fief, la vente d’un immeuble contre une redevance ou une somme payée par l’acquéreur. Dans les chartes, laudare.

LAUVA, LAUA, s. f. Louve, femelle du loup; femme débauchée.

LAVA, LAVE, s. f. Couche de pierres très polies, répandues çà et là dans le Jura. (Voy. sur cette singulière formation un discours de M. le professeur Agassiz, dans les Actes de la Société helvétique des sciences naturelles, réunion de Neuchâtel, 1837.)

LAVÂ, v. Laver, nettoyer. Relava, laver la vaisselle.

LAVANTSCHI, s. m. Lieu exposé aux avalanches, couloir par lequel elles descendent; nom d’un hameau des Ormonts, d’un alpage des Alpes de Bex, etc. (Alpes.)

LA VI. Contraction pour dire alla via, aller en route, partir, s’en aller. L’é la vi, il est dehors, en route. L. via, chemin. (Jura.) /222/

LAVIAU, s. m.; LAVIRA, s. f. Lavoir; planche sur laquelle les lavandières lavent et battent le linge.

LAVURA, s. f. Eau grasse, eau de vaisselle.

LÉ, LEZ, LEI, adv. Là, là-bas. Decé delé, deçà delà; lé autre (là outre), au delà. Avec le verbe, lei signifie y. Alla lei ke lè bon (allez-y, car il est bon), disait autrefois le crieur public de Lausanne, annonçant les bouchons et le prix des vins. Lei vé, j’y vais.

LÉ, s. m. Le foyer, l’âtre.

LÉ, LAI, s. m. L’if, Taxus baccata. A Aigle, di, dhi.

LÉ, LAI, s. m. Lac. Lo lé, le lac Léman, pour les riverains.

LÈ, art. pl. Les. Voy. li.

LÉA, s. f. Portion levée sur une masse de beurre pour une redevance; morceau coupé dans un cuir pour une paire de souliers. (Alpes.)

LÉANS, adv. Là-dedans; peu usité. (Evêché de Bâle.J

LÉANTZE, LÉVANTZE, s. f. Avalanche, lavange. (Pays-d’Enhaut.)

LÉ-BAS, loc. adv. Là-bas. Lé d’amon, là-haut; lé d’avo, là-bas; lé autre, autre lé, là-bas, plus loin; lé n’o, là-haut.

LÉDA, LEIDA, s. f. La hure du sanglier; la tête, l’épaule et le pied droit de l’ours, du cerf, lesquels étaient dus au seigneur du fief. Ce droit de leyde est consigné dans le coutumier de Vaud. On y dit aussi que la peau du loup appartient au seigneur.

LEDO, LÉDO, adj. Pâle, blême, livide. C. leda, serf attaché à la glèbe. (Alpes.)

LEGNI, v. Voy. ligni.

LÉGREMA, s. f. Larme.

LÉGREMÂ, v. Pleurer, verser des larmes. L. lacryma. (Fribourg.)

LÉHA, LÉVA, v. Lever; dresser une charpente; attacher la vigne à l’échalas.

LEIDESSE, s. f. pl. Crue subite des eaux du Léman pendant l’été. Voy. seiche.

LEIN, LEUN, HLLEIN, s. m. Licou, corde, lien pour attacher les vaches à la crèche. /223/

LEIN, LEINA, LEINTA, adj. Uni, pliant, sans rugosités. L. lentus. (Alpes.)

LEINDAI, s. m. Landier, chenêt de cuisine. C. lander, chenêt.

LEINDER, s. m.; LEINDA, s. f. Seuil de porte, linteau. C. land, habitation. (Pays-d’Enhaut.)

LEINDZAU, LEINDZU, s. m. Saucisson. (Montreux.)

LEINFIU, LEINZU, LEINÇU, s. m. Drap, linceul, nappe.

LEINGNU, LEIGNU, LEGNU, LIGNU, LUGNU, s. m. Ligneul, fil poissé du cordonnier.

LEINGUN, s. m. Cynoglosse, langue de chien, Cynoglossum officinale. (Aigle.) — Leinvoua au tsin, id.

LEINTERNA, LANTEIRNA, s. f. Lanterne, falot.

LEINTERNÂ, v. Vétiller, barguigner, être irrésolu, lanterner.

LEINVOUA, s. f. Langue. (Alpes.)
Leinvoua au bau, bistorte, Polygonum Bistorta.
Leinvoua de serpein, langue de serpent, Ophioglossum vulgatum, sorte de fougère.
Leinvoua de cer, langue de cerf, scolopendre, Scolopendrium officinarum, sorte de fougère.
Leinvoua d’ouie (langue d’oie), grassette, Pinguicula vulgaris, plante de la famille des lentibulariées.
Leinvoua au tsin, cynoglosse officinal. — Leingun, id. (Aigle).

LEINZOLA, s. f. Charge de foin contenue dans un filet ou dans un drap, leinzu. (Vaud.)

LEINZU, s. m. Voy. leinfiu.

LEIREIN, s. m. Lierre, Hedera Helix. — Lairra, id.

LEIREMEIN, HLLAIREMEIN, s. m. Mèche, lumignon. De hllairi, éclairer. (Alpes.)

LEIVRA, s. f. Lièvre. L. lepus.

LEIVRO, s. m. Livre, papier, manuscrit, la Bible. Prein lo Leivro, prends la Bible.

LEKA, LIKKA, s. f. Glissoire, trace du traîneau sur la neige.

LEKÂ, LIKKÂ, v. Glisser, faire un faux pas, glisser sur la neige ou sur la glace. (Vaud.) /224/

LEMASSA, s. f. Limaçon.

LEMASSI, v. Se dit des limaces, des limaçons, des escargots qui laissent sur leur passage des traces baveuses. (Alpes.)

LEMON, s. m. Limon, boue; timon d’un char, les limons, la limonière.

LEMOUNNA, v. Laisser une trace dans la boue du chemin.

LENA, LOUNA, s. f. Lune; humeur. L’è ora dè bouna lena, il est maintenant de bonne humeur. Ké fa-t-on dei villhe lene? que fait-on des vieilles lunes? demandait une femme des Ormonts au maître d’école. On lè tadhe per bokon por ein fare di z’itaile, on les coupe par morceaux pour en faire des étoiles, lui fut-il répondu.

LENAIRA, s. f. Champ de lin, linière.

LENO, adv. Là-haut. Lo leno, le galetas. Voy. lé-bas.

LERDJI, LERDZI, RA, adj. Léger, dispos, dégagé, volage.

LÉRON, s. m. Loir. L. glis, gliris. (Valais.)

LÉSINA, LAZINA, s. f. Crevasse dans le sol, fente dans les rochers, fissure de terrain. L. læsio. (Jura.)

LET, s. m. Le but auquel on vise en jouant au palet, aux boules; c’est le cochonnet. (Vaud.)

LETSCHE, s. f. Bande étroite, petite pièce, petit morceau, tranche, lèche. Na letsche, un peu; à letsche dei, à lèche doigt, avec parcimonie, fort peu. (Vaud.)

LETSCHE-POT, s. m. Fouille-au-pot, goulu.

LETSCHEPOTTA, v. Fouiller dans les vases de cuisine, dans la vaisselle pour lécher ce qui y reste.

LETSCHETA, s. f. Très petit morceau, brin, fort peu, en parlant des aliments. Diminutif de letsche.

LETSCHI, LETZI, v. Lécher; se dit surtout des vaches, auxquelles on donne à lécher, qui lèchent le sel qu’on leur donne.

LETSCHON, s. m. Pincée, poignée de sel qu’on donne journellement aux vaches, ordinairement avant de les traire. (Alpes.)

LEUTREFLLA, s. f. Impératoire, Imperatoria Ostruthium, plante ombellifère des Alpes. /225/

LEVA, s. f. Taille, contribution. (Genève.) (V. st.)

LEVA, LÉHA, LÉA, v. Lever.

LEVANTZE, s. f. Lavange, avalanche. — Léantze, évalantze, id.

LÉVATZON, s. m. Petit duvet de plume.

LEVÉ, adv. Plus loin, au delà. Ein leivè, au delà, au delà de.

LEVÉ, LOUET, s. m. Le gui, Viscum album, plante parasite. (Montreux.)

LEVET, LEVOUET, s. m. Cytise, Cytisus alpinus. (Montreux.)

LÉVET, s. m. Duvet de lit. Diminutif, levatzon.

LEVIRHA, s. f. Charpente d’un bâtiment. — Ramura, ramure, id.

LEVRA; LEVRETTA, LETZERETTA, s. f. Safran sauvage, Crocus vernus.

LEVRIAU, s. m. Estomac du bœuf. (Pays-d’Enhaut.)

LEVRO, LEVRIAU, s. m. Poids à peser, romaine. L. libra.

LEZ, LEI, s. m. Voy. lai.

LEZI, LEJI, LISI, s. m. Loisir. N’é pas lezi, je n’ai pas le temps; fenna de lezi, femme désœuvrée, qui ne fait pas les gros ouvrages, qui va en causant de lieu en lieu. (Montreux.)

LHEIN, LHAI, adv. Loin. L’è lhein, il est sorti, il est hors de la maison.

LHI, s. m. Lit. — Hlli, id.

LHUGAN, LOUGHAN, s. m. Jusquiame, Hyoscyamus niger, plante narcotique.

LI, pron. Voy. lu.

LI, art. pl. m. et fém. Les. Li messon, les moissons; li z’einfant, les enfants. Au singulier, le. (Fribourg.)

LIA, s. f. Orpin âcre, Sedum acre (Jura); grande joubarbe, Sempervivum tectorum.

LIAIRE, v. Lire. Liaisu, lu.

LIAU, s. m. Plancher supérieur d’une grange. (Fribourg.)

LICK, adv. Là. (Anniviers.)

LIÉ ou GLLÉ-BATARD, s. m. Ivraie vivace, Lolium perenne. (Marges.) /226/

LIEF, s. m. Lit. (Fribourg.)

LIENNA, v. Glaner.

LIETTALA, s. f. Glouteron, gratteron, Galium Aparine. (Lavaux.)

LIETTHA, v. Tordre; attacher, accrocher. Dans le premier sens on dit aussi mailli.

LIÉVA, s. f.; LIÉVRO, s. m. Outil. Djamé krouie ovrai n’a trova dei bounne liéve, jamais mauvais ouvrier n’a trouvé de bons outils; proverbe. (Vaud.) Voy. aise.

LIGNI, LEGNI, v. Aligner; tracer des lignes, régler du papier; tracer, avec une ficelle trempée dans du noir, des lignes droites sur le bord des poutres qu’on veut équarrir.

LIMBA, s. f. Bande d’étoffe ou de papier. Limbetta, petite bande, lisière, ruban. L. limbus. — Liessa, id.

LINOTTA, LAINOTTA, s. f. Linotte.

LIOBA, s. f. Nom d’amitié donné aux vaches pour les appeler ou pour les flatter. Lioba! lioba! por aria, c’est-à-dire lioba! lioba! pour (vous) traire, venez pour qu’on vous traie. (Voy. le Ranz des vaches de Gruyère, dans le Conservateur suisse, tome I, page 425.) — En langue albanaise, liopa signifie vache. (On dit loba, dans la Suisse allemande. — N. de l’éd.) (Fribourg.)

LIOBÂ, v. Appeler les vaches pour les traire.

LION, s. m. Gui, Viscum album, plante parasite. (Bex.)

LIONG, s. m. Légumes. (Vieux langage d’Orbe.)

LISA, v. Lisser le linge avec un fer chaud, repasser.

LISET, s. m.; LIZETTA, s. f. Liseron, Convolvulus arvensis et Convolvulus Sepium.

LISIAU, s. m. Fer à lisser le linge, fer à repasser.

LISSU, LEINSU, LIENZU, LESSIF, s. m. Eau de lessive. (Vaud.)

LISTA, s. f. Bordure en bois, longue règle plate en bois; liste.

LIU, pron. Lui, celui-ci, celui-là. (Jura.)

LIUDZA, LIUDZE, s. f. Voy. ludja.

LIVET, TA, adj. Blanchâtre, pâle, livide. L. lividus. (Nyon.)

LIVRO, s. m. Le pis de la vache. /227/

LIZÉ, LEZÉ, LUZÉ, LUISE, s. m. L’égout des étables, l’urine des bestiaux, le purin, qu’on recueille ordinairement dans une fosse. C. lis, humidité, eau. (Vaud.)

LIZET, s. m. Ver qui détruit les bourgeons de la vigne. (Bas-Valais.)

LIZETTA, s. f. Lézard gris, Lacerta agilis. — Gremelhetta, gremilhetta, id. (Lausanne.)

LIZOTTA, v. Commencer à lire.

LLHUTENIEN, LIUTENIEN, s. m. Lieutenant.

LO, LOU, art. masc. sing. Le. Lou pare l’a de, le père l’a dit; lo pu è à djo, le coq est juché. — Lou est aussi pluriel: lou z’herbe, les herbes. (Ormonts.)

LODA, s. f. Volet, contrevent; vent contraire aux embarcations. (Jura.)

LODIER, s. m. Couverture de lit. — Couairta, id. (Jura.)

LODJA, LODZA, s. f. Chantier, hangar; loge de francs-maçons; place fixée d’où les joueurs aux quilles doivent jeter la boule.

LODJI, LODZI, v. Se loger, s’établir, se marier; fixer, au jeu de quilles, la place d’où la boule doit être lancée.

LODJI, s. m. Cabaret, auberge, logis.

LOË, s. m. pl. Hautes pointes de montagne. (Fribourg.)

LOGNE, s. f. Bardane, Lappa major et Lappa minor. (Bex.)

LOHI, s. m. Mallette que porte le vacher et où il tient le sel. Bon lohi, mélange d’herbes et de racines qu’on donne aux vaches malades. (Alpes.)

LOHIAU, SA, adj. Fermier, fermière; celui ou celle qui prend ou donne à ferme, amodiateur; l’entrepreneur d’une montagne, lequel loue des vaches pour les alper. (Alpes.)

LOHIDJO, LOHIDZO, s. m. Loyer, bail, location. Pahi mè voutron lohidzo, payez-moi votre loyer.

LOHII, v. Amodier, faire un bail, louer une maison.

LOÏ, s. m. Le grand et le petit courlis, Scolopax arcuata et Scolopax phæopus, oiseaux de marais.

LOKATIF, s. m. Cheval de louage, rosse. (Lausanne.) /228/

LOKETTA, LIKETTA, s. f. Batelet pour une seule personne, sur les lacs de la Suisse romande. De leka, likka, glisser.

LOKKA, s. f. Morceau, guenille, loque.

LO LON, loc. adv. et prép. Autour, auprès, le long, durant. To lo lon, tout le long; to dau lon, id. Lo lon dau bou, le long du bois.

LOMBLOZ, s. m. Pièce de porc due au seigneur par le vassal qui tue un porc. L. lumbus, râble, échine, partie du dos.

LON, LONGHA, adj. Long, longue. — Longhet, diminutif.

LON, s. m. La longueur, le long. L’ein sa lo cor et lo lon, il en sait le court et le long, tout ce qu’on en peut savoir; proverbe.

LONDJOULA, s. f. Pièce de porc, andouille. (Vaud.)

LORIOL, s. m. Loriot, Oriolus Galbula.

LOTHA, v. Ebranler un objet qui est ferme pour le déplacer. (Alpes.)

LOTTA, s. f. Hotte. C’est aussi le nom vaudois du mont Catogne en Valais.

LOTTAHIE, s. f. Ce qu’une hotte peut contenir. L’a z’u na lottahie de kokke, il a eu une hottée de noix.

LOTTARE, s. m. Porteur de hotte. Lors de la révolution du Pays de Vaud en 1798, quelques brochures dirent, pour exciter les Vaudois, qu’ils étaient des ilotes. Les paysans du Jorat n’entendirent jamais ce mot que dans le sens de porteurs de hotte, et déclarèrent qu’il n’y avait pas de mal à cela. (Jorat.)

LOTTON, s. m. Laiton.

LOU, art. pl. Les. Faut-e bouta couaire l’einfanton avoué lou z’herbe, faut-il faire cuire le petit enfant avec les herbes? demandait un homme des Ormonts à M. le doyen Decoppet qui lui avait conseillé un bain d’herbages pour son fils rachitique. (Ormonts.)

LOU, s. m. Lods (c’est le laudemiæ des chartes), droit de mutation que perçoit un seigneur de fief, ou le fisc, sur les immeubles vendus par un tenancier vassal. No fudra pahi lè lou lo mai gue vin, il nous faudra payer les lods- le mois prochain. — Mutachon. id. (Vaud.)

LOUET, LOVET, s. m. Louveteau, jeune loup. /229/

LOUGÂ (sè), v. Se louer comme domestique, s’engager dans un service, entrer en condition. (Valais.)

LOUHIE, s. f. Galerie de bois devant le premier étage d’une maison; loge. (Vaud.) — Loie, id.

LOUHIETTA, s. f. Petite galerie; petite loge, logette.

LOUNEMAIN, s. m. Mèche d’une lampe, d’une chandelle, lumignon. (Alpes.)

LOUNIDJE, s. f. Lunaison, quartier de lune.

LOUSTIK, KA, adj. Gai, content, badin, jovial. All. lustig. — Il y avait dans chaque compagnie de Suisses, dans les services étrangers, un loustik, un soldat qui faisait rire ses camarades par ses facéties.

LOVET, s. m.; LOVETTA, s. f. Tique de marais, Ricinus caninus, insecte qui s’attache, pour sucer le sang, aux chiens, aux moutons et quelquefois aux jambes des hommes qui travaillent dans les lieux marécageux.

LOVET, s. m. Voy. louet.

LOVRA, v. Veiller. (Jura.)

LOVRE, s. f. pl. Veillées des garçons chez les filles à marier. (Jura.)

LU, LHI, LI, pron. pers. Lui, elle, eux. Voy. liu.

LU, LUEH, s. m. Lieu, endroit. — Du, id. (Fribourg.)

LUDJA, LUDZA, LUDZE, LIUDZA, LIUDZE, LIEUDJE, s. f. Traîneau.

LUDJI, LIUZI, v. Mener, transporter en traîneau, aller en traîneau, glisser sur la neige; se luger, dans le français populaire vaudois.

LUDZON, s. m. Petit traîneau.

LUETTA, ALUETTA, ALUVETTA, s. f. Epiglotte, luette.

LUGA, v. Regarder indiscrètement par un trou, par une fente, par le trou de la serrure. (Alpes.) (All. bernois, luege; All. lugen. — N. de l’éd.)

LUGARE, LOUGARE, s. m. Curieux indiscret, qui regarde par les fentes, ou qui écoute à la porte. (Alpes.)

LUIRRHA, GUIRRA, s. f. Somme de cent gerbes de blé. (Aigle.)

LUISSEL, s. m. Petit lac, étang naturel, grande flaque d’eau. — C’est le nom de trois petits lacs; on dit: le luissel de Crebelley (entre Rennaz et Chessel, Vaud); le luissel de Bex (celui-ci presque entièrement desséché); enfin le luissel de Châtel-Saint-Denis (Fribourg). — Laissalet, laithalet, id. (Pays-d’Enhaut.) /230/

LURON, s. m. Homme robuste, déterminé, fier-à-bras. (Jura.)

LURONNA, s. f. Femme forte, robuste, hardie, la virago des Latins. (Jura.)

LUTA, s. f. Instrument de musique à cordes, luth. All. laute. (Fribourg, 1437.)

LUTH, adj. numér. Huit. (Evêché de Bâle.)

LUTHON, ARLITHON, s. m. Arc-en-ciel. C. lith, humidité. Voy. arlitton. (Valais.)

LUTZCHEROU, LUTZCHEREIN, LUTZERAN, s. m. Chat-huant, chouette, hibou, effraie, hulotte. L. lugere, pleurer, gémir. (Vaud.)

LUTZEIHI, v. Pousser des cris de joie; imiter le cri de la chouette; hucher. Voy. ioutzeihi.

LUVRO, s. m. Le pis de la vache, de la chèvre; tétine. En bas-breton, livri signifie lait chaud. — Livro, id.


 

M

 

MÂ, conj. Mais. Mâ vo dio, mais je vous dis.

MABRA, s. f. Mauve à feuilles rondes, Malva rotundifolia.

MABRO, s. m. Marbre; bille, chique, petite boule ronde pour les jeux d’enfants. — Marbron, id. (Vaud.)

MÂCHEFER, s. m. Scories du fer travaillé dans les forges. (Vaud.)

MAÇON, s. m. Qui a manqué son coup dans un jeu d’adresse (Lavaux). Il se dit aussi de celui qui n’a point fait de levée au jeu de cartes.

MADRA, AHIE, adj. Fin, rusé, astucieux.

MA FAI, adv. Ma foi. Ma fai vai, ma foi oui; ma fai na, na fai na, ma foi non.

MAFAIKI, MAFAITI, MAFITHI, v. Se fatiguer, se lasser. (Fribourg.)

MAFFI, s. m. Un des noms du diable. Lo maffi tè bourlai lè dei, le diable te brûle les doigts. Le maffi, c’est le malfaisant au superlatif. (Lavaux.) /231/

MAFI, TA; MEFI, TA, adj. Las, fatigué, harassé. (Aigle.)

MAFIKA, MAFIGA, adv. Ma foi. C’est sans doute une altération de ma fai.

MAFION, MAFISTE, adv. Même sens que ma fai, ma foi.

MAGAN, s. m. Lourdaud, malotru, bélître, manant. (Lausanne.)

MAGNENA, v. Faire l’ouvrage du chaudronnier.

MAGNIN, s. m. Chaudronnier ambulant, châtreur de porcs. C. magnaini, faire des chaudrons. — La vieille chanson vaudoise du magnin arrivant dans un village, disait:
Lo magnin cei va passa,
N’ai-vo ran à retakounna? Koke tsauderon perci
A rallohi?

Le magnin va passer par ici, n’avez-vous rien à raccommoder? quelque chaudron percé à remettre en état?

MAGNOU, MAGNI, adj. Ne s’emploie qu’en composition, avec le sens de grand (magnus), dans les noms propres suivants: Bioley- Magnou, village du canton de Vaud, ainsi nommé pour le distinguer de Bioley-Orjulaz; Montmagny, village du district d’Avenches (Vaud); Chaumagny ou Chaumeni, montagne du dixain de Monthey (Bas-Valais).

MAI, s. m. Mois. Dou, tré mai, deux, trois mois.

MAI, s. m. Mois de mai. C’est aussi le sapin que les garçons d’un village plantent, le premier jour de mai, devant la porte des filles à marier, si elles sont d’une vertu non suspecte. Jamais on n’en plante devant la maison d’une fille déshonorée; et c’est une honte publique que de n’en point avoir, quand les autres filles du voisinage en ont. Une ancienne chanson dit:
Per on deceindo né,
le m’a prai fantasia
D’allâ pllantâ on mai
A la pouert’ à ma mia.

Par un samedi soir, il m’a pris fantaisie d’aller planter un mai à la porte de ma mie. /232/
Les Arcadiens avaient le premier mai une fête pastorale appelée maia.

MAI, MÉ, s. f. Huche à pétrir, pétrin.

MAÏA, MOHIA. Féminin du pronom possessif mio, mien.

MAÏA, MOÏA, s. f. Meule de foin qui reste sur le pré. (Alpes.)

MAIDJA, s. f. Femme empirique, qui exerce la médecine.

MAIDJI, MEIDZI, v. Traiter un malade, lui donner des remèdes; avec sè, se droguer soi-même. (Vaud.)

MAIDJO, MAIDZO, MEIDZO, s. m. Médecin, empirique, charlatan. Alla au maidjo, aller consulter le médecin (se prend en bonne part). Apri la moeir lo maidjo, après la mort le médecin, prov. L. magus, magicien. (Vaud.)

MAÏEN, s. m. Chalet où l’on va en mai. Les maïens sont des pâturages printaniers, avec un petit bâtiment. Pendant l’été, les habitants aisés de Sion quittent la ville pour aller respirer un meilleur air dans les maïens. (Valais.)

MAÏENTZE, s. f. pl. Jeunes paysannes qui, le premier dimanche de mai, vont en grand costume chanter de porte en porte avec un panier au bras, pour recevoir de petits présents, des œufs, des fruits, des gâteaux, par exemple. (Vaud.)

MAÏENTZE, s. f. Se dit de toutes les espèces de mésanges. — Maïensa, id.

MAÏENTZETTA, s. f. Petite mésange.

MAÏENTZIRA, s. f. Trappe pour prendre les mésanges et autres petits oiseaux.

MAIGNIE, s. f. Tous les gens de la famille qui demeurent dans la même maison, toute la maisonnée.

MAILLET, s. m. Marteau de bois. — Maillotze, maloutze, s. f., id.
Tita de maillet, la larve de la grenouille, têtard. (Vaud.)

MAILLI, v. Tordre. Mailli dei rioute, tordre des osiers, etc., pour en faire des liens.

MAIN, adv. Moins, point. De ne sein lo main, pas moins de; litté ralement, sans le moins. N’ein ain main, nous n’en avons point.

MAINTIGNI, MANTENI, v. Maintenir, conserver en bon état, assurer /233/ en droit une valeur, un animal pour sain, une pièce de terre pour avoir tant d’arpents, tant de toises.

MAIO, s. m. Vieillard, homme ancien. L. major. (Fribourg.)

MAIOLA. Cri de moquerie des enfants. (Voy. Conservateur suisse, tome III, page 62, note 3, et page 56.) (Payerne.)

MAIRA, MÉRE, s. f. Mère, en parlant des personnes. On dit ordinairement mare en parlant des animaux. Mére-grant, mare-grant, grand-mère, aïeule.

MAIRMITA, s. f. Marmite.

MAIRMOIN, s. m. Marmot, nain, petit garçon mal fait.

MAISNÉ, MESNÉ, s. m. Cadet, minor natu; dans les vieux titres.

MAITHEIN, MITAN, s. m. Milieu. Lo rio passave au maithein dau bor, le ruisseau passait par le milieu du village.

MAITHI, MAITIA, s. f. La moitié, la demi.

MAITHI-FOU, MAITIA-FOULA, adj. Demi-fou, à moitié fou. (Vaud.)

MAITHRA, s. f. Maîtresse de maison, de métier; la femme du maître d’école.

MAITRAIHI, v. Maîtriser, rudoyer, tyranniser ses inférieurs.

MAITRAMEIN, adv. Fortement, vigoureusement, d’importance. (Pays-d’Enhaut.)

MAITRO, MÉTRO, s. m. Maître, maître d’école; le chef de famille, le propriétaire, celui qui exerce pour son compte un métier.
Lo mêtr’au biole, nom dérisoire du maître d’école; mot à mot, le maitre aux verges, biole.

MAIVRO, A, adj. Craintif, faible, mal apprivoisé.

MAIX, s. m. Petite maison de bois, hutte, fenil (Jura). — (Dans le Jura neuchâtelois, plusieurs localités ou habitations foraines portent le nom de maix. — N. de l’éd.)

MAIZA, s. f. Juchoir; cage à poulets dont le dessus sert de banc ou de table. L. mensa. (La Côte.) $

MAIZE, s. f. Mésange; trappe pour prendre les petits oiseaux. (Bas-Valais.)

MAIZIÈRE, s. f. Haie; masure; nom de deux villages, l’un dans le canton de Vaud, l’autre dans celui de Fribourg. /234/

MAKABEINDÉ. Sorte d’affirmation complexe qui signifie ma foi bien dit. (Lausanne.)

MAKLLET, s. m. Colique violente, tranchées, miséréré. (Vaud.)

MAKLLO, MAHLLO, MACHE, s. m. Le taureau d’un troupeau, le mâle, masculus. On dit à Aigle: Tei lé on bi makllo, voilà un beau garçon.

MALA, adj. Ne s’emploie qu’en composition avec un substantif. Son masculin est (voy. ce mot). V. Fr. mou, mal, male. (Vaud.)
Malapannahie, s. f. Mésaventure, mauvais traitement, contre-temps.
Mala-bîthia, s. f. Méchante bête; c’est un nom adouci du diable.
Maleinparahie, s. f. Mauvaise tournure d’une affaire, échec.
Mala-grace, s. f. Disgrâce.
Mal’haura, s. f. Mauvaise heure. L’è vegniai à la mal’haura, il est venu dans un mauvais moment.
Mala-par, s. f. Mauvaise part.
Mala terra, s. f. Mauvais terrain qui ne peut rien produire.
Mala-tîta, s. f. Mauvaise tête, personne à laquelle ou ne peut faire entendre raison.
Malavia, s. f. Mauvais train, difficulté, malédiction. L’è la malavia, c’est le diable.

MALADAIRA,s. f. Hôpital de lépreux, d’incurables, maladrerie. Plusieurs localités ont conservé ce nom et s’appellent Maladeire, Maladière.

MALADO, A, adj. Malade. On dit plus souvent: L’a mô, il a mal.

MALAGNOU, MARAGNOU, s. m. Muscardin ou campagnol, Mus avellanarius (La Côte). Voy. droumian.

MALAI, MALAITA, adj. Aigre, acide, âpre au goût.

MALAMEIN, adv. Méchamment, perfidement.

MALENGIN, s. m. Mauvaise ruse, manœuvre illégale. (V. st.)

MALESSERT, s. m. Lieu défriché qui ne produit rien. (Vaud.)

MAL’HIRAU, SA, adj. Malheureux, misérable.

MALIGNI (sè), v. Se plaindre de sa situation. (Alpes.) /235/

MALINKOURI, MALINCURA, v. S’inquiéter sans raison, avoir des soucis ou des craintes sans fondement. C’est le latin malæ curæ. (Jura.)

MALLET, s. m. Convulsions nerveuses des enfants au maillot; mot à mot, petit mal. (Vaud.)

MALO, MALA, adj. Mauvais au plus haut degré. L. malus. C’est un des nombreux noms du diable. Lo malo tè preingne, le malin te prenne!

MALOTTA,s. f. Masse de beurre; femme massive et dodue. — Une vieille femme de ce nom est morte à l’âge de 112 ans. (Voy. Conservateur suisse, tome IV, page 421). — Matolla, id.

MALOUTZE, s. f. Gros marteau de bois.

MALOUTZON, s. m. Petit marteau de bois.

MA MA! Interjection marquant l’étonnement. Est-il possible? allons donc. (Pays-d’Enhaut.)

MAMMEL, s. m. Lait de lune. C’est une sorte de concrétion blanche, plus rarement jaunâtre, qui se trouve dans diverses cavernes des Alpes. All. mondmilch, lait de lune. (Voy. Conservateur suisse, tome VII, page 22.)

MAN, s. m. Larve du hanneton, appelée ver blanc dans le français populaire vaudois. Voy. cotteret, vouare.

MAN, s. f. Main. La balla man, la main droite, la belle main, la main d’honneur.

MANAI, s. m. Instrument, outil qui est mis en œuvre par la main, manus.

MANAIHI, v. Manier; préparer le pis d’une vache à la traite, en le palpant. (Pays d’Enhaut.)

MANAIRA, s. f. Manière. Ne mè fade pa dei pouette manaire, ne me faites pas de vilaines manières, dit une fille à un garçon qui la chiffonne.

MANCHE, s. f. pl. Procession de jeunes filles le premier de mai (Genève). It. mancia, offrande, étrennes. (Voy. Picot, Histoire de Genève, tome I, page 177). — Menches, id. C’est peut-être le même mot que Maïentze. Voy. ces mots. Voy. aussi meinche. /236/

MANDA, v. Envoyer, faire venir, mander d’office ou autrement. L. mandare.

MANDAI, v. Manger. (Evêché de Bâle.)

MANDASSE, s. f. Vidange, fumier de retrait. (Entremont.)

MANDEIHI, MANDÉI, v. Mendier, demander l’aumône.

MANDEMEIN, s. m. Ancienne division territoriale du pays d’Aigle, qui était partagé en quatre mandements: Aigle, Bex, Ollon, les Ormonts. C’est aussi le nom d’une portion de l’ancien territoire de Genève.

MANDRA, s. f. Ecurie, étable, enceinte de mur sec. Gr. μἀνδρα. (Orbe.)

MANDRAI, MANDRAIN, s. m. Manche de fouet, fouet.

MANDZERAIN, MANDJERON, s. m. Bout du manche d’un outil, mancheron.

MANEFAI, MONEFAI, s. m. Homme adroit; bouffon inoffensif; mot à mot, qui ne fait point de mal. C. mana, adresse. (Alpes.)

MANEI, s. m. Lourdaud, butor, manant. C. manal, villageois.

MANÉVO, VA, adj. Soigné, fait avec précaution. Teni manévo, avoir grand soin, choyer. (Villeneuve.)

MANGA, v. Donner l’apprêt à la toile.

MANGO, s. m. Maquignon. Ce mot est latin. (Fribourg.)

MANGON, s. m. Enfant sale, saligaud. C’était le nom de certains pénitents vagabonds du temps de Charlemagne. (Alpes.)

MANGOUNA, v. Salir, ternir ce qui est blanc.

MANICLA, MANIHLLA, s. f. Petite anse d’un vase, d’un panier.

MANIGANÇA, v. Se livrer à de mauvaises manœuvres, intriguer, manigancer.

MANIGANCE, s. f. pl. Mauvaises pratiques, ruses, bourdes, intrigues, manœuvres.

MANIKA, s. f. Le demi-gant du cordonnier, la manique ou manicle. (Vaud.)

MANKA, MANKAIE, s. f. Manque. De ne sein lamanka, sans y manquer. (Vaud.)

MANKÂ, v. Manquer, être en défaut, s’absenter. /237/

MANNA, s. f. Grand coffre d’osier. Ce mot est celtique dans le même sens. (La Côte.)

MANNOTHEI, s. m. Menuisier. — Maniglei, id. En quelques lieux, mannothei, signifie marguillier.

MANO, s. m. Epouvantai!; fantôme; homme de mauvaise mine, rôdeur. L. manes.

MANOHLLA, s. f. Anse, poignée. L. manus. — Manolhe, id.

MANOTHA, s. f. Pièce sur laquelle la main s’appuie pour manier la faux ou tirer une corde.

MANOTTA, MANETTA, s. f. Clavaire, Clavaria dichotoma et Clavaria aurea. La clavaire corail et la clavaire dorée sont comestibles et fréquentes dans les forêts de la plaine et des montagnes. Diminutif de man, main. (Alpes.)

MANSALLA, v. Traîner avec un cheval des pièces de bois, des troncs d’arbre.

MANSINNA, MANTANNA, s. f. Sorte de viorne, mancienne, Viburnum Lantana. — Lantanne, id.

MANSOU, s. m. Train attelé d’un cheval pour amener des bois. (Montreux.)

MANTA (à la), adv. En gros, sans compter, sans mesurer, sans peser. C. mant, profit. (Alpes.) — Otu-botu, tu-botu, id.

MANTENI, v. Maintenir, conserver en bon état, garantir la valeur, l’étendue, la quantité, la qualité, etc.

MANTI, s. m. Nappe. L. mantile.

MANTSA, MANDJA, s. f. Manche d’habit, de chemise.

MANTSCHE, s. f. Vallon latéral s’ouvrant sur une vallée plus grande; vallon reculé. (Pays-d’Enhaut.)

MANTZO, s. m. Manche d’outil; cornes ou mancherons de la charrue. — Mantzeron, id.

MAPI, s. m. Petite boule de marbre ou d’argile cuite, pour les jeux d’enfants; bille, chique. (Genève, Lausanne.)

MAR, s. m. Le mois de mars.

MAR, s. m. Pièces de bois qui soutiennent les tonneaux dans les caves. (Vaud.) /238/

MARA, s. f. Bourbier, flaque d’eau sale, écoulement d’égout qui croupit.

MARAICHE, s. m. Pré marécageux. (Gruyère.)

MARAITZE, s. f. pl. Lieux marécageux, prés humides. (Vully.)

MARALLE, s. f. pl. Dames à jouer, marques pour le jeu de la marelle ou mérelle. C. marell. — Marelle ou mérelle est aussi le nom d’un jeu que les écoliers appellent pater ou pasteur. (Lausanne.)

MARATTA, v. Brocanter, troquer. — Baratta, id. (Coppet.)

MARDI, MARDINA, MARDJON. Jurement qui revient à ma foi. L. mars. Cette locution était sans doute en usage chez les soldats qui juraient par le dieu de la guerre. — (Peut-être de mare, mère et de di, diu, ghiu, Dieu. On a dit en français, mère Dieu, pour la Vierge. — N. de l’éd.)

MARDJOLANNA, s. f. Marjolaine.

MARDJOLET, s. m. Damoiseau, efféminé, délicat, petit-maître. (Pays-d’Enhaut.)

MARÉBAHI, adj. Etonné, surpris, indigné. (Gruyère.)

MAREIN, MÉREIN, s. m. Bois de sapin et de chêne pour les charpentes. — Marenadzo, id.

MAREINDA, MAREINDENA, MAREINDONNA, v. Prendre le repas du soir. L. merenda. (Vaud.)

MAREINDON, s. m. Repas du soir, goûter. (Vaud.)

MAREMAN, adv. Ce soir. (Alpes.)

MARETZAU, MARTZAU, s. m. Maréchal ferrant. Marétzauda, martzauda, la femme du maréchal.

MARGARITA, s. f. Pâquerette, Bellis perennis.

MARGHALLA, s. f. Margelle d’un puits. L. margo. Il signifie aussi une vieille et mauvaise jument. — Margot, id.

MARGHELLE, s. f. pl. Sorte de cerise noire.

MARGOT, s. m. Matou. Se dit aussi de la pie. (Jura.)

MARGUET, s. m. Pré marécageux au bord des eaux. L. margo. (Vallée de Joux.)

MARIA, MARIDA, v. Marier, épouser. /239/

MARIGRAILLON, s. f. Fille sale, qui s’habille mal; salope.

MARINA, v. Couper des bois de charpente dans la forêt.

MARKA, s. f. Marque, signe, indice, signet.

MARKÂ, v. Marquer. — On dit d’un vieux cheval, d’une vieille vache dont on ne peut plus connaître l’âge aux dents: Ne marquè peka, il ou elle ne marque plus. On le dit aussi d’une femme d’un certain âge qui ne peut plus avoir d’enfants. (Vaud.)

MARKAINA, s. f. Craie rouge ou blanche.

MARKANGE, s. f. Fille de moyenne vertu, terme injurieux. (Nyon.)

MARMET, TA, adj. Fin, rusé, malin, d’un commerce dangereux. (Alpes.)

MARNUTIHI, v. Faire le charpentier, le menuisier. (Val d’Illiez.)

MARON, MARRON, s. m. Infirmier. C. marw, mourir. Voy. corbé.

MARONNA, s. f. Femme qui soigne les malades, garde-malade.

MARONNAI, s. m. Garde-malade; domestique qui va chercher et guider les voyageurs perdus dans les neiges (Saint-Bernard). — Dans le patois de la Pouille, les marrani sont des hommes forts, hardis, courageux.

MARREINGOT, s. m. Bette poirée, Beta Cicla. (Vully.)

MARRENA, s. f. Souper, goûter, repas du soir. — Mareinda.id.

MARRENÂ, v. Prendre le repas du soir, goûter. C. meren, petit repas.

MARRISSEMENT, s. m. Chagrin, fâcherie. (V. st.)

MARROUTA, s. f. Camomille puante, Anthemis Cotula. (Villeneuve.)

MARTALA, v. Frapper avec un marteau.

MARTALLA, s. f. Marteau de couvreur. (Pays-d’Enhaut.)

MARTALLÂ, v. Trembler de froid. (Pays-d’Enhaut.)

MARTALLET, s. m. Petit marteau. — Martallei, id.

MARTELEIN, s. m. Petit garçon. L. masculus, masculin. (Val d’Illiez.)

MARTENET, MARTINET, s. m. Forge, atelier de cloutier.

MARTI, s. m. Dent mâchelière, molaire. /240/

MARTIROLET, s. m. Martinet, Hirundo Apus, sorte d’hirondelle. (Genève.)

MARTZI, MARTCHI, v. Marcher, cheminer.

MARTZI, MARTSCHI, s. m. Marché hebdomadaire; marché, transaction, prix. L’a z’u bon martschi, il l’a eu à bon marché, à bon compte,

MARUGLER, s. m. Marguillier. (Vieux langage de Fribourg.)

MAS, s. m. Pièce de terre. Bein tot ein on mas, domaine formant un seul clos.

MAS, MAR, s. m. Poids gradués pour la balance.

MASSA, s. f. Masse, massue; espèce d’ostracisme jadis usité en Valais. (Voy. Statistique du canton du Valais, page 363.)

MATAFAN, s. m. Espèce d’omelette, crêpe; bélître, lourdaud. (Vaud.)

MATAGASSA, MATAGASSE, MOINTAGASSA, s. f. Pie-grièche, Lanius excubitor. (Jorat.)

MATANNA, s. f. Espèce de saule, Salix capræa.

MATEIRA, MATAIRA, s. f. Matière, abondance. Y a prau mataira, il y a assez, il y a beaucoup; expression très usitée dans la Gruyère.

MATENAI, RA, adj. Matineux, qui se lève de grand matin.

MATOKKA, s. f. Fille nigaude, gauche, lourde, disgracieuse. Dans la basse latinité, mattus, matta, signifie niais, un peu fou. (Lausanne.)

MATOLLA, MALOTTA, s. f. Masse de beurre. C. matta, tas.

MATRA, s. f. Marte ou martre, Mustella Martes.

MATTA, s. f. Petite fille (Valais); petite fille simple, poupée (Fribourg).

MATTON, s. m. Petit garçon, gamin (Valais); lait caillé (Vaud).

MATZO, MATZA, adj. Humide; las, accablé de fatigue. C. macha, fouler. (Pays-d’Enhaut.)

MATZON, MATSCHON, s. m. Bouchée, morceau. Preind’on matschon, prenez une bouchée.

MATZURA, MATSCHERA, v. Barbouiller de noir, charbonner. /241/

MATZURON, s. m. Tache de charbon, trace noire de suie ou de saleté au visage, aux mains, au cou.

MAUBLLA, s. f. Terre meuble, fraîchement remuée, de bon rapport.

MAUBLLADJO, s. m. Ameublement, mobilier, assortiment d’instruments d’agriculture. (Lausanne.)

MAUBLLO, s. m. Meuble.

MAUDA, s. f. Voy. môda.

MAUDE, MAUDETTA, adj. Fin, malin; maudit. — Maudecein, loc. exclam., maudit soit.

MAUDRE, MUDRE, MOUAIDRE, v. Moudre.

MAUGRÂ, MOGRÂ, adv. Malgré. L’é fé maugrâ mè, je l’ai fait mal gré moi.

MAUHLLA, v. Tracasser avec les mains; ravauder; déranger, brouiller, mettre les choses pêle-mêle. (Alpes.)

MAULA, v. Céder, plier, lâcher, baisser pavillon. En arabe, maulâ signifie être sous la protection de.

MAUNI, s. m. Cône, fruit du sapin. — Piva, id. (Pays-d’Enhaut.)

MAUR, MAURA, adj. Mûr, en pleine maturité; se dit des céréales, des fruits.

MAURA, s. f. Le fruit du mûrier, mûre. C’est aussi le nom commun des juments d’attelage. (Echallens.)

MAURÂ, v. Mûrir, avancer vers la maturité.

MAURE, v. Etendre l’herbe sur le pré, à mesure qu’on la fauche. (Alpes.)

MAURI, MURI, FRAMAUR, s. m. Mûrier, Morus nigra.

MAURON, MEURON, s. m. Fruit de la ronce; la ronce elle-même.

MAUS, MAUSA, adj. Fâché, marri, chagrin. L. mæstus. (Diesse, dans le Jura bernois.)

MAUTERINA, s. f. Mutelline, Meum Mutellina, plante ombellifère. C’est une des meilleures plantes fourragères des Alpes.

MAXIMEMENT, adv. Principalement, surtout. (Dans des documents de 1536.) (Fribourg.)

MAZALLA, v. Tuer une vache, un porc, une chèvre pour l’usage du ménage. (Fribourg.) /242/

MAZALLADJO, s. m. En général les pièces de l’animal qu’on a tué pour le ménage. (Fribourg.)

MAZALLAI, s. m. Boucher. B. L. macellarius; en grec moderne, makallare. (Fribourg.)

MAZE, s. m. Voy. mazot.

MAZÉ, MAZI, MESAU, MESEL, s. m. Boucherie, abattoir. L. macellum.

MAZETTA, s. f. Mauvais petit cheval; personne sans capacités, sans savoir; gâte-métier; homme faible et débile; mauvais prédicateur, avocat qui plaide mal. (Vaud.)

MAZOT, s. m. Petit chalet dans un pâturage du printemps. C. maz, habitation. (Alpes.)

MÈ, pron. pers. Moi, me. Mè muso, je m’imagine, je me doute; l’è mè, c’est moi; tsi mè, chez moi; mè lo faut, il me le faut.

MÉ, s. m. Millet, Panicum miliaceum. (Fribourg.)

MÉ, MAI, adv. Davantage, plus. N’ein pu mé, je n’en puis mais; bailli m’ein mé, donnez-m’en davantage; n’ein vu pa mé, je n’en veux pas davantage. L. magis.

MÉ, s. m. Epingle à grosse tête. (Ormonts.)

MÉCHUTA, s. f. Méchef, malheur; tout accident qui arrive à quel qu’un: perte d’animaux domestiques, chute de mur, dommages divers.

MEDEI, adv. Eh bien, pourvu que, peut-être. Medei medei, patience; eh bien, soit. L. medium. — Medi ke pu, autant que je le peux. (Echallens.)

MEDJÂNO (l’o est bref), s. m. Sobriquet que les gens de Vallorbes donnent à ceux de Ballaigue, pour avoir mangé la chair d’un âne tué par Mimard, pasteur de Vallorbes, qui le prit pour une biche.

MEDJI, MIDJI, v. Manger; démanger. — Mindji, medzi, id.

MEDJRECOUER, s. m. Mot à mot, mange regain. La taupe, ainsi nommée parce qu’elle ravage les prairies. (Montreux.)

MEDZALANNA, MILANNA, s. f. Etoffe moitié laine, moitié fil.

MEDZI, v. Voy. medji. /243/

MEFFA, MESSA, METHA, s. f. Rate, partie du corps humain.

MÉFIO. Verbe défectif qui n’a que la première personne de l’indicatif, et qui signifie je crois, je pense, je me doute, je soupçonne. Méfio ke l’è lli, je présume que c’est lui; méfio cein ke dera, je ne sais ce qu’il dira.

MEGNARD, s. m. Petit garçon pleureur, enfant gâté.

MEGNOT, MINOT, MENO, MENOU, MINAU, s. m. Petit garçon. L. minor. (Fribourg.)

MEGNOTTA, MINOTTA, s. f. Petite fille. (Fribourg.)

MEHLLA, MEKLLA, v. Mêler. L. misceo.

MEHLLO, MEKLO, s. m. Blé mélangé; mélange, pêle-mêle. (Vaud.)

MEHLLON-MÉCLETTA, loc. adv. Pêle-mêle, confusément. On dit miclon-miclette, dans le français populaire vaudois.

MEI, MAI, s. f. Miel; millet. Voy.

MEIMBRAIHI, v. Se démener, suer sang et eau, se donner mille peines. (Alpes.)

MEIMBRO, s. m. Membre; caveau pour garder le fromage.

MEIN, MAINNA, pron. poss. Mien, mienne. Lo mein, le mien; la mainna, la mienne.

MEINCHE, s. f. Sorte de spectacle public, représentation théâtrale, jeux de bateleurs. (Genève.)

MEINDREMEIN, adv. Moins.

MEINDRO, A, adj. Moindre; maigre, fluet, valétudinaire.

MEINDROLET, s. m. C’est le diminutif du mot précédent; il se dit des petits enfants.

MEINERO, s. m. Valet de justice qui amène les prisonniers devant le tribunal. Ce mot se trouve dans le Plaid général de Lausanne. — Meinour, id.

MEINNA, s. f. Clef de haie, clôture, porte d’un sentier. (Fribourg.) Voy. clédar.

MEINTHA, s. f. Diverses espèces de menthe.

MEINTHERI, MEINTERIA, MEINTHA, MEINTHIA, s. f. Mensonge, menterie. Sein la meinta, sans mentir. /244/

MEINTHI, MEINTRE, v. Mentir. Part., meintu. T’ein a meintu ou meinthu, tu en as menti. — Djanllhi, djanlla, id.

MEINTHIAU, MEINTHIAUSA, adj. Menteur, menteuse. — Djanllhau, djanllheu, sa, id.

MEINTHOIRE, s. f. Tronc d’arbre resté en terre après qu’on a abattu l’arbre. — Mantoire, id. (Val d’Illiez.)

MEIRE, s. f. Dépôt visqueux que forme le vinaigre. On dit en parlant d’une femme: L’a la meire détrakaie, elle est incommodée, elle a un dérangement de santé occasionné par la bile. (Vaud.)

MÉJAN, s. m. Arbitre, médiateur. — Méan, id. (Documents de 1379. Fribourg.)

MÉLANCOLIA (sè), v. S’attrister, s’inquiéter.

MELE, adj. numér. Mille.

MÊLÉ, s. f. Pomme sauvage, nèfle. En ce dernier sens, on dit plus souvent niblla. Gr. μηλἐα, μἤλον.

MÉLEI, s. m. Pommier sauvage, néflier. — Meletzi, id. Gr. μηλἐα, μἤλον.

MELHON, MILLON, s. m. Moëllon, débris de murs, fragments de pierres brisées.

MELLHAU, RA, adj. Meilleur, meilleure. L. melior.

MELLHAURA, v. Améliorer; engraisser; changer en bien.

MELLHERIN, s. m. Petit grain de raisin qui sèche sans venir à maturité; maladie de la vigne. (Vaud.)

MÊMÊ, s. f. Mère, maman. (Evêché de Bâle.)

MENA, v. Mener; danser; jouer d’un instrument; se dit d’une vache qui demande le taureau, et, par plaisanterie, d’une fille qui cherche un mari.
Mena à bet, agir économiquement, venir à bout. (Val d’Illiez.)
Mena à l’outô, mener une fille au cabaret pour lui parler de mariage. (Valais.)
Mena dié. Voy. dié.

MENAU, MENANTHO, s. m. Vieillard. C’est un nom honorifique qu’on donne aux anciens du peuple. Voy. anthou. (Pays-d’Enhaut.) /245/

MENEINA, s. f. Petite main d’enfant. Diminutif de man, main.

MENET, s. m.; MINETTA, s. f. Petit chat, petite chatte; se dit aussi de la tête cotonneuse de la linaigrette et des chatons du saule. — Minon, menon, id.

MENÉTRAI, s. m. Joueur de violon, ménétrier qui fait danser. V. Fr. ménestrel.

MENIS, s. m. Espèce de filet de pêche. (Genève.)

MENISCHTRO, s. m. Pasteur d’une paroisse réformée. Menischtra, la femme du pasteur. Fr. ministre.

MENOLET, MINOLET, s. m. Petit garçon. Diminutif de megnot. L. minor. (Fribourg.)

MENPLLATRO, s. m. Menthe sauvage, Mentha sylvestris. (Bex.)

MÉRA, s. f. Trace de couleur dans un liquide; pâleur, teint pâle. (Pays-d’Enhaut.)

MÉRÂ, v. Faire une étoffe rayée.

MERAHLLO, s. m. Miracle, prodige.

MÉRAMEIN, adv. Vraiment, exactement. L. mere. (Pays-d’Enhaut.)

MERDAU, MEIRDAUSA, adj. Embrené, merdeux. La racine merda n’a point changé en passant du latin dans nos patois, où elle est devenue une fréquente interjection de mépris, une réponse offensante et négative à une proposition qui déplaît, à un raisonnement impératif, à une réprimande méritée. Les gens grossiers ont souvent ce mot à la bouche dans leurs disputes, et même dans leurs discussions conjugales où merda por tè (pour toi) est souvent la péremptoire et ultima ratio.

MÉRECHAN, MERCHAN, s. m. Amant, galant qui marche pendant la nuit pour aller courtiser sa belle. C. mercheta, faire l’amour. Voy. Conservateur suisse, tome IV, page 191. (Gruyère.)

MÉRÉDI, s. m. Le grand raifort, Cochlearia Armoracia. — Méréthi, id. — (All. meerrettig. — N. de l’éd.)

MERI, MIRA, v. Se mirer, se regarder au miroir; viser au but.

MERIAU, s. m. Miroir; lunette d’approche; nom distinctif qu’on donne fréquemment aux vaches, ainsi que ceux de motaila (qui /246/ a une étoile au front), et de djallhe (dont le manteau est semé de taches blanches). (Alpes.)

MERIOLA, MIRIOLA, adj. Marqué de taches blanches. (Pays-d’Enhaut.)

MERIOLET, s. m. Petit miroir; vermillon des joues, fard naturel.

MERKORET, s. m. Mercuriale, Mercurialis annua et perennis.

MERLAI, s. m. Fourré peuplé de merles.

MERLA-TZÔNA, s. f. Populage, Caltha palustris, plante renonculacée. (Château-d’Œx.)

MERLETTA, s. f. Vase de bois où l’on tient le sel et la farine pour la cuisine. (Pays-d’Enhaut.)

MERLOT, MAIRLOT, s. m. Merle. L. merula.

MERLOT, s. m. Renoncule à feuilles d’aconit, Ranunculus aconitifolius. (Bex.)

MERMEDJAU, MERMEHLLAU, SA, adj. Querelleur, acariâtre, susceptible.

MERMEDJI, MERMIDJI, v. Se quereller; se dépiter; se faire endêver mutuellement; avoir des démangeaisons.

MERMET, TA, adj. Galeux, rogneux, teigneux. — Mermou, id. Voy. gonin. (Genève.)

MÉRO, A, adj. Vrai, ressemblant. L. merus, pur. L’è to méro lli, c’est parfaitement lui, dit-on d’un portrait ressemblant.

MÉRO, MÉRAMEIN, adv. Vraiment, exactement.

MERVEILLE, s. f. pl. Fritures de pâte, crêpes. (Vaud.)

MESCHA, v. Crever, périr. (Jura.)

MESCHOIR, v. Mésarriver; tomber; mourir. — Mescha, id. (Fribourg.)

MESHUI, adv. Ce jour-ci, aujourd’hui.

MESSA, s. f. La messe.

MESSADJI, v. Faire un message; inviter à un enterrement.

MESSADJI, s. m. Messager, prieur de convoi funèbre.
Messadji d’au Rodomont, messager de Rougemont, façon honnête des femmes pour parler de leurs mois. (Pays-d’Enhaut.) /247/

MESSALEI, MUSSELEI, s. m. Garde-champêtre. — Messelier, id. L. messis; C. messa, garder les troupeaux.

MESSON, s. f. pl. La moisson. N’ain fé lè messon, nous avons fait la moisson.

MESSONDJE, s. m. Mensonge, fausseté. (Pays-d’Enhaut.)

MESSONDJI, IRA, adj. Menteur d’habitude, juré menteur. (Pays-d’Enhaut.)

MÉSUS, s. m. Abus. (Mot encore usité dans les actes en 1570.)

METEGA, v. Traiter avec douceur, choyer, tenir avec précaution un objet délicat; faire sa cour par intérêt; déterminer à l’amiable la portion du bien commun qui revient à chacun des héritiers. L. mitigare. (Alpes.)

METEGUET, s. m. Homme doucereux, minutieux, lambin.

METHA, v. Devenir fou, sortir des bornes de la raison. C. meatha, lâche, faible. (Val d’Illiez.)

MÉTRALIA, s. f. Ancienne division territoriale de la commune du Châtelard.

METRO, s. m. Huissier; gouverneur de certains villages avant l’émancipation du pays de Vaud. — Métral, id. C’est le ministralis des chartes du moyen âge. — Metroda, femme du metro.

METRO, s. m. Salamandre jaune et noire. (Montreux.)

METSANCE, METCHANCE, s. f. Mauvaise chance, malédiction, le nœud de la difficulté. La metsance! interjection de dépit. L’a la melchance, il a le diable au corps; sarai bein la metsance, ce serait bien le diable.

METSCHA, METZE, s. f. Miche de pain, chanteau, L. mica.

METSCHEIN, TA, adj. Méchant, cruel, difficile à conduire. Le metchein, le malin, le méchant; c’est un des noms du diable. (Jura.)

MEUREULLHI, v. S’engourdir pendant l’hiver, transir; se dit de la marmotte, etc. (Valais.)

MEUTHA, v. Ballotter, lutter. C. meutein, s’ébattre. (Val d’Illiez.)

MEUTI, MEUTELEI, s. m. Museau. (Evêché de Bâle.)

MÉZANDJE, s. f. Courant dans le lac Léman. — Lardaira, id. (Genève.) /248/

MEZE, MEZALLA, adj. Ladre; se dit des porcs. C. mazell, id. L. male sanus.

MI, s. m. Perche autour de laquelle on forme une meule de foin; but des joueurs au palet. (Alpes.)

MI, adj. Demi, à moitié. Il est toujours suivi d’un mot: mi an, demi-an; midjor, midjeur, midzo, midi; miné, minuit; mi heinver, à la moitié de l’hiver; à mi-mont, à moitié mont, à mi-côte; mi-oût, mi-août; mi termo, à la moitié du délai fixé; mi tsautein, à la moitié de la belle saison, du temps chaud; à mi lé, au milieu du lac, à mi-lac.

MÎ, adv. Mieux. Gro mi, beaucoup mieux. Dans le Jura, mié.

MIA, s. f. Amie, bonne amie. Ma mia, ma mie; terme d’amitié.

MIDJI, v. Voy. medji.

MIDZANNA, s. f. Peau mince de l’intérieur du soulier. (Pays-d’Enhaut.)

MIE, MIÉ, adv. Pas, point, nullement; peu usité. Ne m’ein tschau miè, je ne m’en soucie pas.

MIET, MIETTA, adj. Mien; cher, tendrement aimé. — Voy. biet.

MIETTA, s. f. Miette. — Miouta, id.

MIETTÂ, v. Emietter, réduire en miettes.

MIGNOTISA, s. f. Mignardise; joli petit meuble.

MILAI, s. m. Littéralement, mi lac; c’est le nom que porte l’île de Saint-Pierre au lac de Bienne dans les plus anciens documents qui en font mention.

MILANNA, s. f. Etoffe moitié laine, moitié fil. (Vaud.) — On dit milaine, dans le français vaudois.

MILKEINTON, s. m. Blanchaille, fretin, petites perches. (Léman.)

MILLEPERTE, s. m. Millepertuis, Hypericum perforatum.

MIMERO, s. m. Numéro. Mimerotta, numéroter.

MÎMO, MÎMA, adj. et pron. Même. E-mîma, elle-même; sè-mimo, soi-même.

MINABLLO, A, adj. Misérable, digne de pitié, pauvre, gueux. (Montreux.) /249/

MINADJI, MEINADJI, RA, adj. Ménager, économe, rangé dans ses affaires.

MINADJI, v. Ménager, épargner, économiser. — Meinadzi, id.

MINADJO, s. m. Ménage; économie domestique. (Genève.)

MIO, A, adj. Voy. byet.

MIONNA, s. f. Femme qui se plaint sans cesse; femme grondeuse, toujours de mauvaise humeur. (Vaud.)

MIONNA, s. f. Ruisseau du district d’Oron. (Vaud.)

MIONNÂ, MIOUNNÂ, v. Gronder; ennuyer de ses plaintes; miauler.

MIONNERI, DA, adj. Grondeur, acariâtre, qui se plaint sans cesse.

MIONNETA, s. f. Petite fille qui pleure ou boude à tout moment.

MIOT, MIO, pron. poss. masc. sing. Le mien. Meia, maia, la mienne.

MIOTISA, s. f. Le thym, plante labiée. — Mignotisa, id. (Coppet.)

MIRAL, s. m. Ancienne mesure du Pays de Vaud, d’environ trois bouteilles ou un pot et demi.

MIRIHI, v. Tenir dans ses mains un animal (un chat, par exemple) pour le caresser. C. miret. — Ce mot signifie aussi garder, mettre à couvert.Mitihi, id. L. mitis. (Val d’Illiez.)

MIS, s. m. Petit morceau de métal, bouton ou autre bagatelle dont les enfants font leurs enjeux, faute de monnaie. (Moudon.)

MISA, s. f. Vente aux enchères. Mise, dans le français populaire vaudois.

MISÂ, v. Mettre à l’enchère. Miser, dans le français vaudois.

MISIAU, s. m. Enchérisseur. Miseur, dans le français vaudois.

MISTIFLE, MISTIFLET, s. m. Petit-maître qui fait l’important. All. mistfinck, vilain, crasseux; sot, impertinent. (Lausanne.)

MITA, MITTA, s. f. Gant de femme fait de soie. Pl., mitte.

MITANNA, METANNE, s. f. Gant d’homme fait de laine.

MITENANDRE, s. f. Suite, cortége, séquelle. All. miteinander, ensemble. (Vaud.)

MITIHI, MIRIHI, v. Mitonner, traiter avec douceur, flatter. L. mitis. (Bas-Valais.) /250/

MITOUNNA, v. Caresser, choyer, faire sa cour, mitonner, faire cuire à petit feu.

MÎTRA, MÊTRA, s. f.; METRO, s. m. Sorte de seilleau de bois, ayant une anse de côté et servant à divers usages. Gr. μἐτρomicron;ν, mensura. (Alpes.)

MI-TSCHAUTEIN, MI-TSAUTEIN, s. f. Fête de la mi-été sur les Alpes.

MITTA, MIOUTA, s. f. Miette. Bailli m’ein na mitta, donnez-m’en un petit morceau. L. mica.

MÔ, MÂ, s. m. Mal. M’ein fâ mô, il m’en fait mal, j’en ai pitié.
Grô-mô, haut mal, épilepsie, mal caduc. (Vaud.)
Mô d’einfan, mal d’enfant; se dit d’une femme en mal d’enfant.
Mô ei dein, mal de dents.
Mô ei meimbro, rhumatisme. On entend dans quelques localités: Mâ s’y fia, il ne faut pas s’y fier; littéralement, mal s’y fier.

MÔ, adv. Mal. L’è bein mô, il est bien mal. entre en composition dans une foule de mots ou de locutions.
Mô-batzi, s. m. Mal baptisé, mal nommé; comme un fripon dont le prénom serait Juste.
Mô bé, mô bi, loc. adv. Littéralement, mal clair, pas clair. Veio mô bé, je n’y vois pas bien, je n’y vois guère.
Mô-bou, s. m. Mauvais bois, forêt difficile à exploiter. (La Côte.)
Mô-cller, s. m. Ignorant, qui ne sait pas lire. L. malus clericus. (V. Fr. mauclerc. — N. de l’éd.)
Mô-couert, mal couvert, mal habillé, pauvrement vêtu. L’abbahi dei mô-couert, nom primitif de l’Abbaye des vignerons. (Vevey.)
Mô-coumoudo, a, adj. Malaisé, incommodé, herniaire, déhanché.
Mô-desein, ta, adj. Médisant, calomniateur, méchante langue. (Vaud.)
Mô-djeur, s. m. Jour malheureux; expression tombée en désuétude.
Mô-drai, adj. Courbe, courbé; mot à mot, mal droit.
Mô fé, loc. adj. et adv. Mal fait, mal. L’è bin mô fé, c’est bien mal, c’est bien mal fait.
Môgrâ ou maugrâ, prép. et adv. De mauvais gré, malgré.
Maugréan, s. m. Jureur, blasphémateur. Fr. maugréer. (Vaud.) /251/
Mô’l’adrai, adj. et adv. Maladroit, gauche; maladroitement, gauchement.
Môlaisi, a, adj. Malaisé; perclus, impotent, déhanché. — Mêcoumoudo, id
Mô-l’apprai, sa, adj. Mal-appris, mal élevé.
Mô-lava, ahie, adj. Mal lavé, malpropre, sale.
Mônet, ta, adj. Mal net, sale.
Mônet, s. m.; monekia, s. f. Saleté, immondices, ordure, mauvaise herbe dans un jardin. On dit proverbialement en parlant du terrain: To mônet fa grasset, tout ce qui est sale engraisse. (Vaud.)
Môpar, adj. Impair.
Môpar, s. m. Piége à prendre les rats.
Môpas ou maupas, s. m. Mauvais chemin, passage dangereux; nom de plusieurs localités. (Vaud.)
Môperte, s. m. Mauvais pertuis, mauvais pas dans un précipice, passage périlleux (Alpes). — (C’est le vieux français maupertuis. — N. de l’éd.)
Môpra, s. m. Mauvais pré; pièce de terre stérile, sans valeur. (Echallens.)
Môvesi, s. m. Mauvais voisin. — C’est le Mauvoisin, montagne d’où est provenue la débâcle de Bagnes en 1818. (Voy. Conservateur suisse, tome IX, Fragment sur Martigny et la vallée de Bagnes.)

MODÂ, v. Aller, partir. Moda vito seihi, va vite faucher.

MÔDA ou MAUDA, MÔTHA, MOÛTA, s. f. Moût.

MODJA, MODZE, MOSA, MOJE, MOUZE, s. f. Génisse. Gr. μὀζχος. veau, génisse.

MODJENAIRE, MOZENAIRA, s. f. Montagne où l’un ne met que du jeune bétail, comme veaux, génisses, poulains, chevreaux.

MODJON, MODZON, s. m. Veau. — Dans le siècle dernier, le haut clergé de Lausanne appelait modjons les pasteurs de campagne; ceux-ci, en revanche, appelaient les ministres de la ville berou, béliers.

MODJOUNAI, s. m. Berger de génisses, de veaux. (Alpes.) /252/

MODJOUNET, s. m. Petit veau; jeune garçon indocile, récalcitrant, étourdi. (Alpes.)

MÔDUAMEIN, adv. Mal à propos, inutilement. (Gruyère.)

MODZI, MONDJI, v. Emonder, tailler. L. mundo, nettoyer.

MOER, MOUER, MOR, s. f. La mort

MÔFIA (sè), v. Se méfier, se défier. Mè méfio dé ci l’hommo, je me méfie de cet homme. Voy. méfio.

MOIA, MAÏA, s. f. Petit tas de foin sur le pré, veillotte.

MOION, MOÏA, adj. Grondeur, boudeur, qui fait la moue. (Entremont.)

MOITERESSA, s. f. On dit: Preindre on vignoladjo à la moiteresse, se charger par contrat de la culture de vignes dont le produit est moitié au possesseur du sol, moitié au vigneron. A Neuchâtel, on appelle vignes moiteresses les vignes cultivées sous ces conditions. (Vaud, Neuchâtel.)

MOIZE, s. f. Nourrice. (Evêché de Bâle.)

MOKÂ, (sè), v. Se moquer.

MOKAHIE, s. f. Moquerie. Sein la mokahie, je ne me moque pas, je parle sérieusement.

MOKAT, s. m. Moucheron. L. musca, mouche. (Bas-Valais.)

MOKERAN, MOKERANDA, adj. Moqueur d’habitude qui se moque de tout le monde.

MOKKA, s. f. Morve.

MOKKAU, SA, adj. Morveux, morveuse; petit drôle. (Fribourg.)

MOKLLA, MOKLLAR, s. m. Hameçon. (Vaud.)

MOLA, v. Aiguiser; danser; baiser. C. meuli, flatter. — Emola, id.

MOLAIN, s. m. Couche laborieuse, mauvaise suite de couches. (Montreux.)

MOLAISI, adj. Voy. afflledzi.

MOLAN, s. m. Vent d’est qui souffle souvent sur le lac Léman.

MOLAN, s. m. Gros bouton de gale à la tête, dans les cheveux. (Vaud.)

MOLAR, MOLLAN, s. m. Grand monceau de pierres; pierres /253/ amoncelées dont on a débarrassé un terrain. L. moles. Voy. mourguet. (Vaud.)

MOLARE, s. m. Aiguiseur, gagne-petit, rémouleur.

MOLASSA, s. f. Grès tendre qui durcit à l’air, employé à bâtir et à faire des poêles. (Lausanne.)

MOLETTA, s. m. Petite pierre à aiguiser dont le faucheur se sert. (Vaud.)

MOLLE, s. f. Etat de lassitude qui empêche de travailler ou de s’occuper, surtout le lendemain d’une fête. (Genève, Lausanne.)

MOLLHE, s. f. pl. Prés marécageux. (Jorat.)

MOLLHI, v. Mouiller. Mè mollho fer, je me mouille beaucoup.

MOLLHON, MOLON, s. m. Petit morceau, mouillette. (Bas-Valais.)

MOLLHON, MOUILLON, s. m. Humidité, eau répandue.

MOLLHON, s. m. Gourmand, amateur de bons morceaux. (Moudon.)

MOMMIAU, MOMMER, s. m. Railleur; charlatan en 1640; faiseur de charmes magiques. — Tsarmiau, id. — De là le nom de mômiers que le peuple donne aux méthodistes.

MÔMÔ, s. m. Epouvantail d’enfant, fantôme. Gr. μὥμος. En bas breton, momou signifie ami de noce, paranymphe.

MONATIBLLO, A, adj. Léger, meuble, se dit du terrain. (Fribourg.)

MONDA, v. Nettoyer le blé, teiller le chanvre, monder. L. mundo. (Val d’Illiez.)

MONDESEI, MAUDESEI, interj. Maudit soit. (Pays-d’Enhaut.)

MONNEI, MOUNI, s. m. Meunier. Monneira, mounira, Meunière.

MONNEIRA, MONERESSE, s. f. Biez ou chenal d’un moulin.

MONNERETTA, s. f. Mésange de la plus petite espèce. (Jorat.)

MONNON, s. f. Fille sotte, maussade, de mauvaise grâce. C. monnyn, qui a un visage désagréable. Voy. matoke, niauka.

MONSU, s. m. Monsieur. C’est le nom générique des orchidées. Monsu de velau, monsieur de velours, ophrys bourdon, Ophrys arachnites. (Montreux.)

MONTA, s. f. Sorte de filet pour la pêche. (Léman.) /254/

MONTÂ, v. Monter, couvrir une femelle; se dit du taureau, de l’étalon.

MONTAGNETTA, s. f. Petite montagne.

MONTAGNON, s. m. Montagnard, habitant des montagnes. (Neuchâtel.)

MONTAHIE, s. f. Montée, rampe de chemin.

MONTAN, MONTAIN, s. m. Pinson d’ardenne ou de montagne. (Jura.)

MONTET, s. m. Petit mont, colline.

MOR, MO, MOUR, s. m. Museau, mufle, gueule d’animal, visage laid, bouche. Va tè panna lo mor, va t’essuyer le visage. C. mortete, visage, chef. — Mohai, id. (Gruyère.)

MORAINA, s. f. Amas de débris de roches qui borde les côtés ou le pied des glaciers. C. moran, tas. (Alpes.)

MORALLHA, s. f. Mur, muraille. — Mourallhe, id.

MORATHA, s. f. Nez des chevaux, des vaches. De mor.

MORATHI, MORETHI, v. Lier le nez des chevaux, des bœufs, des vaches; ou le serrer avec un fer pour les forcer à se tenir tranquilles.

MORBIER, s. m. Horloge grossièrement construite. (Genève.)

MORDJU, MORDZU, MORDHI, MERDJI, s. m. Monceau de pierres. En hébreu, margemah signifie un monceau de pierres consacré à Mercure. (Alpes.) Voy. morgié, molar.

MOREL, adj. Noir. Il se disait du manteau d’un cheval.

MORET, MURET, s. m. Petit mur.

MORETTA, s. f. Scrophulaire, Scrophularia nodosa. (Château d’ Œx.)

MORGIÉ, MORDJI, MOURGUET, s. m. Monceau de pierres, pierres amoncelées. Voy. mordju, molar.

MORIANDA, s. f. Vieille femme désagréable dont on désire la mort. (Entremont.)

MORIANNA, s. f. Epidémie, contagion, mortalité. (Lausanne.)

MORON, MOURON, s. m. Morgeline, mouron des oiseaux, plante caryophyllée. /255/

MORSA, s. f. Bouchée. Voy. moueir.

MORSALLA, v. Morceler, mettre en morceaux, en pièces. — Ebreka, id.

MORTAI, s. m. Mortier à piler.

MORTEI, s. m. Mortier à bâtir.

MORVIER, adj. Morveux. On donnait ce nom aux pestiférés de Genève, en 1528. — Morbier, id. L. morbus.

MORZET, s. m. Coin pour fixer une pièce de bois. (Alpes.)

MOSSE, s. f. pl. Vallée marécageuse. C. moués, humide. (Ormonts.)

MOSSETTE, s. f. pl. Diminutif du mot précédent, petit vallon marécageux. (Pays-d’Enhaut.)

MOSSIAU, adj. Humide, plein de mousses.

MOTAILA, s. f. Lotte, Gadus Lotta. L. mustela, belette. (Léman.)

MOTAILA, s. f. Vache qui a une étoile blanche au front.

MOTEINTZE, s. f. Femme maudite, sorcière. C’est une injure. (Jura.)

MOTELLA, AHIE, adj. Qui a une étoile blanche au front; se dit des vaches.

MOTELLETTA, s. f. Belette, hermine des Alpes, roselet. L. mustela.

MOTHA, s. f. Motte de terre; éminence sur laquelle il y a un ancien castel; plate-forme au-dessus du four banal; motte de tan.

MOTHI, s. m. Temple, église. C’est le français moutier. (Vaud.)

MOTSA, MOTSCHA, s. f. Mouche.

MOTSCHA, MOTSCHAHIE, MOTSCHIA, s. f. Coup donné sur la joue, soufflet.

MOTSCHA, s. f. Lampe à huile.

MOTSCHA-TSANDAILA, s. f. Mouchettes.

MOTSCHET, TA, adj. Humilié, confus, déconcerté. — Mouts, id. (Vaud.)

MOTSCHET, s. m. Mèche de lampe; houppe; troupe de gens assemblés ou en marche.

MOTSCHETTA, s. f. Allumette. — Soppretta, id.

MOTSET, s. m. Epervier, autour, Falco palumbarius; en général, /256/ tout oiseau de proie qui attaque les oiseaux de basse-cour. C’est le français émouchet.

MOTSI, MOTSCHI, v. Moucher.

MOTSIAU, MOTSCHIAU, MOCHIAU, s. m. Mouchoir de poche; mouchoir de cou, fichu.

MOTSON, s. m. Bout de chandelle, bout de mèche; petit tas de foin.

MOTSOUNET, s. m. Bout d’une souche d’arbre. (Aigle.)

MOTTA, s. f. Grand fromage gras. (Alpes.)

MOTTET, s. m. Espèce de froment à épi court et émoussé et à petites barbes. (Villeneuve.)

MOTTETTA, s. f. Diminutif de motta, petit fromage maigre. (Alpes.)

MOU, pron. poss. sing. et pl. Mon, mes. (Jura.)

MOU, MOUILLON, s. m. Humidité, mouillure.

MOU, MOUVA, adj. Mouillé, trempé de pluie, humide. C. moués, humide.

MOUA, MOUAI, adj. Voy. mouert.

MOUA, v. Mettre de petites branches de sapin ou des tiges de polypode à l’orifice du vase à filtrer le lait. (Alpes.)

MOUAIDRE, v. Traire les vaches. (Val d’Illiez.)

MOUAINA, s. f. Mésange bleue. (Valais.)

MOUAINETTA, s. f. Religieuse, nonnain; mésange charbonnière. (Vallée de Joux.)

MOUAINO, s. m. Moine, bassinoire. (Lausanne.)

MOUAIRA, s. f. Saumure. L. muria.

MOUAIRETTA, s. f. Tamis pour passer le sel destiné à la salaison des fromages. (Alpes.)

MOUAIRI, v. Saler avec excès, outre mesure.

MOUAIRO, A, adj. Trop salé. (Vaud.)

MOUAISON, MAÏSON, s. m. Maison.

MOUDA, s. f. Mode, façon d’agir.

MOUE, adj. Sale, malpropre. (Jura.) /257/

MOUÉ, MOUI, MOÉ, s. m. Monceau, tas. Tot ein on moué, pêle-mêle. (Lavaux.)

MOUEIR, s. m.; MOUAIRSA, s. f. Morceau qu’on détache en mordant, bouchée.

MOUELLÉ, s. m. Ce mot ne se dit qu’en parlant d’un coin fort reculé des Ormonts, appelé la pierre du Mouellé. C. moell, chauve. Ce serait le rocher sans arbre ni verdure, le roc chauve.

MOUERDRE, v. Mordre. Part, passé, morzu.

MOUERDZA, s. f. Crasse épaisse qui se forme sur le fromage. — Couenna, id. (Alpes.)

MOUERT, MOUERTA, adj. Mort, décédé. — Mouai, moua, id.

MOUET, s. m. Même sens que mouerdza. (Valais.)

MOUET, s. m. Mulet (Bagnes). — Muet, id.

MOUETTA, MUETTA, s. f. Gosier, épiglotte, luette.

MOUETTÂ, MOUATTÂ, v. S’agiter avec feu, se démener. L. motus. (Bagnes.)

MOUGET, s. m. Lilas, Syringa vulgaris. — Mourguet, id., dans le Jorat.

MOUGNON, s. m. Moignon.

MOULA, v. Mollir, faiblir, céder; mettre les bûches dans le moulo pour vérifier la mesure; quitter la partie en laissant son enjeu. — Maula, id.

MOULART. La partie de la Côte entre Mont et Begnins. (Vaud.)

MOULO, s. m. Mesure de 25 pieds cubes pour vendre le bois à brûler.

MOULTALENT, subst. Colère, vengeance. (Vieux actes; 1290.)

MOUMA, s. f. Fille sotte, niaise, imbécile, qui ne sait s’y prendre. — Nioka, id. (Vaud.)

MOUNI, s. m. Le taureau d’un troupeau (Alpes). — (Mouni, dans la même acception, se dit aussi dans la Suisse allemande. — N. de l’éd.)

MOUNIHA, s. f. Monnaie, argent de poche.

MOURDJET, s. m. Vent soufflant de Morges pour ceux de la côte de Savoie. (Léman.) /258/

MOURFAIN, s. m. Maçon. L. murum faciens.

MOURGUE, MOURGATTEI, s. m. Sobriquet des habitants d’Ormont-dessus. Vient-il de murcus, nom que les Gaulois donnaient à ceux qui se coupaient le pouce pour ne pas aller à la guerre?

MOURGUET, s. m. Tas de pierres. — Molar, morgié, mordju, id.

MOURGUET, s. m. Muguet, Convallaria maialis. — Mouguet, id.

MOURTHIOU, s. m. Nom patois de la paroisse de Montreux, dont les habitants s’appellent Mouteran, na: Mouterein, na.

MOURTIOU, adj. Fatigué, las, harassé, brisé de fatigue. — Laniat, Mafi, id.

MOUSA, MEUSA, MUSA, MOSA, v. Penser, réfléchir, présumer. Mè mouso ke, j’estime que, je me doute que. C’est le vieux français muser. C. mussa, épier.

MOUSET, MUSET, s. m. Musaraigne. C’est aussi un terme injurieux. L. mus.

MOUSKA, MUSCA, v. Boire trop de vin, s’enivrer.

MOUSSI, MUSSI, MOUCHI, MOCHI, v. Se coucher. Il ne se dit guères que du soleil: Lo sélau è mussi, le soleil est couché (Vaud). — (C’est le vieux français musser. — N. de l’éd.) — Dans quelques localités, ce mot signifie aussi s’égarer, perdre le chemin.

MOUSSON, s. m. Veste d’homme, gilet. (Valais.)

MOUSTETZU, s. m. Homme qui porte des moustaches. — Mousthezu, id. (Pays-d’Enhaut.)

MOUTAILA, MOUSTACHE, s. f. Loche franche, Cobitis Barbatula.

MOUTHETHI, v. S’agiter pour peu de chose, faire des mouvements précipités, se démener. (Alpes.)

MOUTRA, s. f. Montre de poche; échantillon de marchandise.

MOUTRÂ, MOTTRÂ, MONTRÂ, v. Montrer, apprendre à quelqu’un.

MOUTRI, v. Meurtrir, blesser, assassiner.

MOUTS, adj. Désappointé, confus. — Capot, id. L. moestus. — (Ce doit être le même mot que moutzo, moutz; voir plus bas. — N. de l’éd.)

MOUTSCH, s. m. Sorte de jeu de cartes. — Moutz, id. /259/

MOUTZ, s. m. Bouillie de cerises ou de prunes préparée avec de la farine et du beurre. L. mustum. — Cein-nei, id. (Pays-d’Enhaut.)

MOUTZO, A. adj. Mutilé de la queue ou des oreilles, confus, taciturne, parlant peu (Alpes). — Moutz, id. — (De l’allemand bernois mutz, qui a un sens analogue. — N. de l’éd.)

MOZA, s. f. Jeune fille; génisse, dans le langage des Pyrénées.

MUBLLA, s. f. Terre légère, terre meuble. L. mobilis. Voy. maublla.

MUDÉ, MUDA, adj. Taciturne, muet. L. mutus. — Muvet, ta, id.

MUET, MOUET, s. m. Mule, mulet. (Bagnes.)

MULLA, s. f. Mulet, mule; femme stérile. (Bagnes.)

MUNU, s. m. Ventrailles d’une bête de boucherie; boyaux, poumons, etc. (Alpes.)

MURI, v. Mourir. Part. passé, mouert, a; mort, a, mort, morte.

MUSKO, A, adj. Brun foncé. — Mousko, id. (Vaud.)

MUSSILLHON, MOUSSELLHON, s. m. Moucheron; mousseron, espèce de champignon comestible. La Comba au Mussillhon, hameau de la vallée du lac de Joux. (Jura.)

MUTACHON, s. f. Droit de mutation (Vaud). — Lou, id.

MUTON, s. m. Mouton, brebis, bélier.

MÛVERAN, s. m. Nom de deux montagnes dans les Alpes de Bex, le Grand et le Petit Mûveran. C. muva, lieu où l’on tient les vaches.

MUVET, TA, adj. Muet.

MUZEIVRO, s. m. L’ellébore fétide, Helleborus fætidus, plante renonculacée. (Aigle.)


 

N

 

N’, adj. déterm. m. et f. sing. Il ne s’emploie que devant les voyelles et signifie un, une. N’hommo, un homme; n’ozé, un oiseau; n’ivra, une cheville. On dit aussi on hommo, on ozè. N’ est employé pour on, na. Voyez ces mots. /260/

NA, adj. déterm. f. sing. Une. Na fenna, une femme.

NA, adv. Non. Na pa, non pas, au contraire; na fai na, ma fai na, ma foi non. (Vaud.)

NÂ, s. m. Voy. naz.

NABOT, TA, adj. Nain, pygmée; homme ou femme de rien. (Bas-Valais.)

NADDA, adv. Non certes. — Nadon, id.

NAFION, NAFION-NA, loc. adv. Ma foi non.

NAI, NEI, s. f. Neige. L. nix.

N’AN, N’AIN. Contraction de no z’ain, nous avons. Voy. avai.

NAN, s. m. Ruisseau temporaire, écoulement d’eau de pluie (Nyon). Ce mot est celtique: nant, ruisseau. — (Nan ou nant se retrouve dans les alpes de Bex, où il est fréquent, et se dit des petits torrents permanents ou temporaires: la montagne de Nant, le nant d’Ayerne, le nant d’Eusannaz, le nant Rouge. — N. de l’éd.)

NANE, NANNE, NANAN, s. f. Nom que le petit enfant donne à sa bonne, à sa nourrice. (Vaud.)

NANÉ, NÊNÉ, s. m. Sommeil; terme de petit enfant. Fa nêné, dors; allein au nêné, allons à la couchette, au berceau. Le français dit: Fais dodo, allons à dodo.

NANSA, s. f. Nasse, filet à prendre le poisson. C. naza, filet. (Léman.)

NANSOIR, s. m. Echafaudage pour placer la nasse, nansa. (Valais.)

NANTILLA, s. f. Voy. neintilla.

NASCEIN, s. m. Nouveau-né, en parlant des animaux. L. nascens. La dîme des nascens ou nasçans était un droit féodal qui assurait au seigneur le dixième des veaux, chevreaux, agneaux.

NAU, adj. numér. Neuf. — Neu, id.

NAU, NAUVA; NAUVO, A, adj. Neuf, neuve.

NAU, NA, NAUHA, s. f. Bateau, bac sur le Rhône. (Valais.)

NAVATTADJO, s. m.; NAVILLA, s. f. Naulage, gain du batelier. (Léman.)

NAVATTAI, s. m. Batelier, marinier. L. navita. (Léman.)

NAVETTA, s. f. Brioche, petit pain au lait. (Vaud.) /261/

NAVIOT, NAHIOT, s. m. Petit bateau, esquif, nacelle. L. navis. Voy. batti.

NAVRA, v. Froisser, blesser, navrer.

NAZ, NÂ, s. m. Nez. L’a z’u su lo naz, il a eu sur le nez. L. nasus.

NAZO, s. m. Nase, Cyprinus Nasus, poisson peu estimé.

NE, conj. et adv. nég. Ne, ni. Ne fari, non ferai; ne l’on ne l’ôtro, ni l’un ni l’autre; ne vu, je ne veux pas; ne pu, je ne puis pas.

NÉ, s. f. Nuit. Ha né, ce soir, à la nuit tombante. — Neu, noz, dans le Jura.

NÉAI, s. m. Grand amas de neige, petit glacier. — Névé, id. (Alpes.) — On dit névé, dans le français vaudois.

NEAU, NEHEU, s. m. Neveu.

NEDAN, NEDON, NEDONDE, NEDANDE, adv. N’est-il pas vrai? — Un paysan écrivait à une fille: « Très cher cœur! Je vous trouve tant jolie, je voudrais vous rechercher en mariage; vous m’épouserez, nedande? »

NEFA, NEFÉ, adv. Non, non pas; littéralement non fait.

NEHA, s. f. La quantité de neige tombée. (Pays-d’Enhaut.)

NÉHI, NEIHI, v. Noyer, se noyer.

NEIHIE-DJEIN, s. m. Mot à mot noie-gens, petit bateau très dangereux où il ne peut qu’une seule personne (lac de Morat). — Sur le lac Léman, on dit noie-chrétien, dans le français populaire.

NEIHIRA, s. f.; NOHI, s. m. Noyer, Juglans regia. — Nohira, id.

N’EIN AIN. Contraction fort usitée de no z’ein ain, nous en avons.

NEINTILLA, s. f. Lentille, Ervum Lens.

NEIR, NEIRA, NEIRE, adj. Noir, sombre. Neirmont, le Noirmont, partie du Jura entre le mont Tendre et la Dôle.

NEIRET, TA, adj. Noiraud, basané, brun foncé.

NEKET, NIKET, s. m. Un rien, une bagatelle. N’ein bailleré pas on niket, je n’en donnerais pas un fétu.

NÊNÉ, NONO, s. m. Terme enfantin pour dire le sommeil. Fo alla nêné, il faut aller dormir. L. nænia ou nenia, chant soporifique. (Vaud.) — Voy. nané.

NERÊ, NERET, adv. Non, ce n’est point cela. — Nefa, id. /262/

NETHON, NITHON, s. m. Boulette de pâte. (Alpes.)

NEURA, NORA, s. f. Belle-fille, bru. L. nurus, bru. (Valais.)

NÉVÉ, s. m. Glacier, espace couvert de neige qui n’a pas fondu ou ne fond jamais. (Alpes.)

NÉVI, NÉVIA, adj. Neigeux, couvert de neige. Lo scé è tot névi, le rocher est tout blanc de neige.

NÉVI, NÉVEI, NEHEI, v. Neiger. (Alpes.)

NEYALLA, NIELLA, GNIELLA, s. f. Lampette des blés, nielle des blés, Agrostemma Githago; nielle des champs, Nigella arvensis. C’est aussi la rouille, la carie, maladie des blés. (Vaud.)

NÉZA, NÉZI, v. Rouir, étendre le lin ou le chanvre pour le rouir. — Au Jura, nagi.

NÉZÉ, NÉZI, adj. Moisi, gâté par l’humidité. All. nass, humide, mouillé.

NI, GNI, s. m. Nid d’oiseau, cachette.

NIA, GNIA, v. Nouer, faire un nœud.

NIAISA, NIAISE, s. f. Querelle, rixe, noise. C. noess, contestation, dispute. (Vaud.)

NIALIN, GNIALEIN, s. m. Temps humide et nébuleux; sommité où s’assemblent et séjournent les nuages. De niola, nuage, brouillard. (Nialin est le nom d’une localité élevée du Jorat, dans la commune de Saviguy. — N. de l’éd.)

NIBLLA, s. f. Nèfle.

NIBLLO, s. m. Néflier, Mespilus germanica.

NIBLLO, s. m. Epervier, oiseau de proie. (Montreux.)

NIFENIAFFE, s. m. Badaud, butor, barbouillon; terme injurieux. (Vaud.) — Gniffegnaffe, id.

NIFFLA, NIHLLA, v. Respirer une odeur; prendre du tabac, priser.

NIFFLET, s. m. Garçon efféminé, poule mouillée, muscadin, enfant délicat pour le manger. (Genève.)

NIGUEDOULLHE, s. m. Nigaud, baguenaudier, personne sans énergie. (Lausanne.) /263/

NIHILLHI, v. Faire des riens, baguenauder, flâner. L. nihil. (Fribourg.)

NILLHA, NILLE, s. f. Articulation, phalange des doigts, jointure, charnière. (Vaud.)

NILLHA, s. f. Vent coulis, vesse. — Nihlla, id. (Bas-Valais.)

NILLHÂ, v. Vesser. (Bas-Valais.)

NILLHON, s. m. Pâte de noix après qu’on en a extrait l’huile.

NIO, GNIÔ, s. m. Nichet, œuf laissé dans le nid pour rappeler la poule.

NIOD, GNIAU, s. m. Nœud. L. nodus.

NIOKA, GNIAUKA, s. f. Fille ou femme bête, bornée, stupide, sans savoir-faire. (Lausanne.)

NIOKERI, s. f. Bêtise, balourdise, niaiserie, mauvaise raison.

NIOLA, GNIOLA, s. f. Nuage, brouillard. Pl. niolle. C. nioul.

NIOLAN, NIOLANNA, adj. Nébuleux, brumeux, obscur. (Vevey.) — Nialin, id.

NION, pron. indéf. Voy. gnion.

NISSA, s. f. Nièce.

NITA, NIOTTA, GNIOTA, s. f. Chenil, grabat, cachette, niche. L. nidus. (Alpes.)

NITON, NITOUNA, adj. Malin, fin, rusé; se dit du bétail. C’est aussi un des noms adoucis du diable. Voy. l’Edda. (Pays-d’Enhaut.)

NITTON, NITOUNA, adj. Nigaud, simple, borné, niais, sans ruse. (Vaud.)

NO, pron. pers. Nous. No faut moda, il nous faut partir. — On dit neu, dans le Jura.

NOALLA, s. f. Jeune brebis. (Fribourg.)

NOALLETTA, s. f. Brebiette, agneau. Diminutif du précédent. (Fribourg.)

NOEIMBRO, s. m. Novembre. — Noveimbro, id.

NOHIRA, s. f. Noyer. Voy. neihira.

NOMMABLLO, A, adj. La personne qu’on se réserve de nommer /264/ dans un terme fixé pour être coacquéreur d’un immeuble. (Vaud.)

N’ON, adj. déterm. C’est l’adjectif on, un, qui s’emploie souvent avec un n euphonique, pour éviter l’hiatus.
Tsacon crayai d’abord ein viein sa grimace,
K’à n’on verro dè vin l’allavè fére pllace
. Chacun croyait d’abord en voyant sa grimace, qu’à un verre de vin il allait faire place. (Lo conto dau Craizu.)

NONAINTA, NONANTA, adj. numér. Quatre-vingt-dix. — On dit aussi katro-vin-ghi.

NONNETTA, NONETTA, s. f. Epeautre, gruau d’épeautre. (Vaud.)

NORREIN, NORREUN, s. m. Jeune bétail, les élèves d’un troupeau, les nourrissons. (Pays-d’Enhaut.)

NORRI, v. Nourrir, entretenir, élever du bétail.

NORTZA, NORTZE, NOURTSCHE, s. f. Mauvais génie; sorcière; rage; diable. L’a la nortza, il est enragé; pî ke la nortze, pire que le diable; la mala nortze lo tein, il est possédé du démon. Ce mot fort usité, dont on a fait le verbe einortzi, einnortschi (ensorceler), vient peut-être de norne, noræ, qui, dans l’Edda, signifie fée, magicienne, divinité inférieure tantôt bonne, tantôt malfaisante.

NOSSA, s. f. Petit morceau de pain, de fromage, de viande, bouchée. Se dit aussi pour noce.

NOSSETTA, s. f. Très petit morceau. Diminutif du précédent.

NOSSHA, s. f.; NOSSHE, s. f. pl. Noce, noces.

NOT, NO, s. m. Bassin de fontaine, auge. C. noa, bassin, gouttière. (Fribourg.)

NOTSA, NOTSCHE, s. f. Petite auge, petit bassin. Diminutif du précédent. (Fribourg.)

NOTTA, s. f. Se disait pour allemande, sorte de danse; valse, danse en général.

NOUBLLO, NOUBLLA, adj. Noble.

NOUNA, s. f. Fille nigaude, niaise, gauche. (Pays-d’Enhaut.)

NOURMA, NORMA, s. f. Règle. A voutre norma, à votre volonté, selon que vous l’entendrez, comme vous voudrez. Ce mot peu /265/ usité qui est le norma des latins, se trouve dans une vieille chanson patoise sur l’escalade de Genève.

NOUTRO, NOUTRON, NOUTRA, adj. et pron. poss. Notre, le nôtre, la nôtre. Pl. noutre, noutrè. Noutron thilo, notre rucher; noutra modje, notre génisse; noutre tsan, nos champs; noutrè chuérè, nos sœurs.

NOVEIMBRO, s. m. Novembre. — Noeimbro, id.

NOVI, NOVALLA, adj. Nouveau, nouvelle.

NOVI, NOVÉ, NOÏ, s. m. Nouvelle, bruit qui court. Kain novi, quelle nouvelle? Ran de novi, ke satzo, rien de nouveau, que je sache.

NOVIEIN, NOVIEINTA, adj. Aveugle, qui n’y voit pas. L. non videns. — No veihien, id.

NOVION (à), loc. adv. A tâtons, sans y voir, sans lumière. Mè su dèvetu à novion, je me suis déshabillé sans lumière. (Vaud.)

NU, NUA, NUVA, adj. Nu, nue.

NUBLLO, A, adj. Nébuleux, brumeux, sombre; se dit surtout du temps. Lo tein è nubllo, le temps est couvert. L. nubilus. (La Côte.)

NUMBLLO, NOMBLLO, s. m. Pièce de vénerie ou de boucherie offerte au seigneur par son vassal. (Anciens documents et titres féodaux.) L. lumbus, rognon; lumbi, reins. Voy. lombloz. (Vaud.)


 

O

 

O, art. Le. (Bagnes.)

O, IO, adv. Où. D’o vein-t-e, d’où vient-il? Io va-to, où vas-tu?

O, OTA; HIO, HIOTA, adj. Haut, élevé, de haut goût. (Pays-d’Enhaut.)

OBEAU, AUBOL, s. m. Peuplier blanc; peu usité. (Jura.)

OBÉBIA. Cri du berger pour appeler les brebis. (Alpes.)

OBELON, s. m. Houblon, Humulus Lupulus. /266/

OBOR, s. m. Cytise des Alpes, Cytisus alpinus. - Orboé, orboué, orbou, id.

OBREGOUTA, s. f. Sangle de cheval. All. obergurt, ceinture de dessus. Ce mot se dit à la frontière des deux langues.

OBREGOUTÂ, v. Sangler un cheval.

OCHE, s. f.; OCHON, s. m. Coche, entaille servant de numéro.

OCHE HO. Cri d’appel pour les porcs.

ŒLLO, OUILLO, s. m. Huile. L’a tourna s’n œllo, il a répandu son huile; c’est-à-dire: il a manqué son projet. C’est une locution proverbiale. (Fribourg.)

ŒUVA, s. f. Laitance, frai, œufs de poisson. — Œuvra, id. (Léman.)

ŒUVRA, s. f. Etouppes de chanvre, filasse. — Auvra, id. (Vaud.)

ŒUVRÂ, v. Travailler, faire un ouvrage, ouvrer.

OHIENÂ, s. m. pl. Abatis d’oie, ragoût d’oie.

OHION, s. m. Petite oie, oison. — Ouhion, id. (Jorat.)

OÏ, OHI, OUAI, VAI, adv. Oui. O hai ohi, locution qui revient à certainement, pour sûr.

OÏ-DA, OUAI-DA, VOUAI-DA, adv. Oui certes, assurément, oui-dà. Voy. da.

OÏU, OZU. Part. passé du verbe oure, entendre. L’é prau ozu, je l’ai assez entendu.

OLIFAN, s. m. Petit cor ou cornet de chasse. (V. st.)

OLIVA, OLIVETTA, s. f. Primevère, Primula acaulis, etc. (Lausanne). Voy. ganguellin, tsandelei, cocu, cucu.

OLLA, OULLHA, EULA, s. f. Marmite, pot de fer. C’est le latin olla. (La Côte.)

OMAGNO, s. m. Vin d’Humagne, sorte de vin du Bas-Valais. (Martigny.)

OMAIN, s. m. Accroissement, augmentation, augment.

OMBRETTA, s. f. Diminutif du mot suivant. Le refrain d’une ancienne ronde, que j’ai encore entendue chanter, était:
Et allein lei à l’ombretta,
Lo seleu no fara mô.

Et allons-y à l’ombre, le soleil nous fera mal. (Vaud.) /267/

OMBRO, OMBRE, s. m. Ombre. (Vaud.)

OMEIN, OMEINTHE, ORMAINTE, adv. Au moins, au demeurant.

OMGOLT, OMGELT, s. m. Droit du seigneur qui est perçu sur le vin qui entre dans la seigneurie. All. ohmgeld.

ON, ONNA, NA, adj. déterm. Un, une. On valet, un garçon; na fahia, une brebis. Lè z’on, lè z’enè, les uns, les unes.

ONDA, s. f. Une fois, au temps passé. Se dit aussi avec le sens de fois; dans une fois, deux fois, trois fois. (Val d’Illiez.)

ONDÉ, ONZÉ, adj. numér. Onze.

ONGLLO, s. m. Ongle.

ONGLLON, s. m. Petit ongle.

ONKLLO, s. m. Oncle. C’est aussi un nom respectueux donné par les jeunes gens des campagnes à des hommes âgés qui ne sont point leurs parents. (Vaud.)

ONKO, ONKOI, adv. Encore, de rechef. Voyez, pour les diverses formes de ce mot, l’article ankora.

ONTHA, s. f. Ligne de bardeaux ou tavaillons sur le toit d’un chalet ou de tout autre bâtiment des Alpes.

ONTHÂ, v. Piquer avec l’aiguillon; se dit des guêpes, des abeilles. (Pays-d’Enhaut.)

ONTHAHI, v. Panteler; être essoufflé, hors d’haleine. (Val d’Illiez.)

ONTHON, ONHLLON, s. m. Aiguillon (Pays-d’Enhaut). — Auhllon, avellhon, id.

OR, s. m. Ours. La tann’à l’Or, la caverne de l’Ours, dans les rochers près de Roche. (Vaud.)

ORA, adv. Voy. hora.

ORA, s. f. Voy. oura et aura.

ORA, s. f. Bord, lisière d’un champ, orée d’un bois. L. ora.

ORBA, s. f. Espèce de filet de pêche. (Morat.)

ORBAN, NA, adj. Fou, aliéné, privé de la raison. L. orbatus, privé de. (Bas-Valais.)

ORBEINA, ARBENNE, s. f. Le lagopède ou perdrix blanche. (Alpes.) — Erbonna, orbaina, id. /268/

ORBET, URBET, s. m. Bouton qui vient au bord de la paupière, orgelet.

ORBOI, ORBOUÉ. Voy. ivoue.

ORDOUS, adj. Voy. hordous.

ORDRÉ, ORDRÉE, adj. En ordre, conforme à l’ordre, bien ordonné. Peu usité. (Genève.)

OREINDRAI, adv. A présent, dans ce moment, dorénavant. (Vaud.)

ORFENO, NA, adj. Orphelin. L. orphanus.

ORGOLLHAU, SA, adj. Orgueilleux, vaniteux dans ses vêtements.

ORGOUET, s. m. Orgueil, vanité, présomption.

ORION, OURION, s. m. Soufflet, coup à la tête. Vé tè bailli n’ourion, je vais te donner sur les oreilles. Fr. horion. (Lausanne.)

ORMOUNEIN, ORMOUNEINTZE, subst. Nom des habitants de la vallée des Ormonts.

ORMOZ, OULMO, s. m. Ormeau, Ulmus campestris.

ORNA, s. f. Un certain nombre de rangs de ceps dans une vigne, une rangée de ceps. Voy. aorgna. (Lavaux.)

ORNETTA, ORGNETTA, s. f. Diminutif du précédent; une petite orna.

OROLLHE, s. f. Oreille.
Orollhe de ratta. Mot à mot, oreille de souris; piloselle, sorte d’épervière, Hieracium Pilosella.

OROLLHETTA, s. f. Petite oreille, oreillette; cabaret, Asarum europæum, plante dont la feuille ressemble à une oreille. (Jura, Alpes.)

OROLLHI, s. m. Oreiller de crin ou de plume.

OROLLHI, v. Tirer les oreilles. (Pays-d’Enhaut)

ORTOLAN, s. m. C’est le nom patois de la petite linotte des vignes, Fringilla linaria. (Cully.)

ORVET, s. m. L’orvet, Anguis fragilis. — Anvoué, id. L. anguis.

OSSE, AUSSE, AUSSO. Subjonctif présent du verbe auxiliaire avai, avoir. Attein pi k’osse aïa lo foué, attends seulement que j’aie allumé le feu. /269/

OSSEIHI, v. Faire des efforts pour vomir. Corruption d’essayer. (Montreux.)

OST, s. m. Vieux terme de chancellerie; armée, convocation du ban et de l’arrière-ban.

OSTAGE, s. m. Terme de l’ancienne jurisprudence vaudoise; amende, frais pour un animal pris sur la possession d’autrui; somme mise en dépôt, cautionnement personnel. (Vaud.)

OTHA, v. Jeter en l’air un corps pour le recevoir dans ses mains. — Pauma, id.

OTHEIN, OSTEIN, OSTAN, s. m. Lieu d’où l’on tire à la cible, place destinée au tir du fusil ou de la carabine. All. stand.

OTHET, TA, adj. Un peu haut. Diminutif de o, ota. — Hiotet, id.

OTHET, OHLLET, s. m. Œillet, ouverture ronde pour passer un lacet.

OTRAMEIN, ATRAMEIN, adv. Autrement.

OTREVEI, AUTROVAI, ÔTROVIADJO, adv. Autrefois, jadis, anciennement. — Lè z’ôtro iadzo, id.

ÔTRO, L’ÔTRO, s. m. C’est encore un nom adouci du diable: l’autre. Serait-ce une tradition du manichéisme, de la doctrine des deux principes: l’un, le bon, l’autre, le mauvais. L’ôtro me preigne, l’autre m’emporte. (Vaud.)

ÔTRO, AUTRO, ÂTRO, ÎTRE, A, adj. déterm. Autre. Lè z’autrè fennè, les autres femmes. L. alter.

OTTÔ, OUTÔ, OTAU, OHOL, s. m. Maison, cuisine, habitation. Sari à l’ottô deman né, je serai à la maison demain soir. Va-t’ein à l’ottô, va-t’en à la maison. Vo mi l’ottô ke la pinta, (prov.), mieux vaut la maison que le cabaret. On prétend que ce mot vient du latin ostium, porte. — Otau dei ballè fellhe, lupanar (Fribourg, 1460). — En langue birmane, outo signifie salle d’audience.

OTTOBRO, s. m. Octobre.

OTU-BOTU, TU-BOTU, loc. adv. En gros, l’un dans l’autre. Feinno n’otu botu, voulons-nous être de compte à demi? /270/

OU, s. m. Os, ossements. M’a rollhi à mè rontre lè z’ou, il m’a battu à me rompre les os.

OU, s. m. Août. Mi-ou, la mi-août.

OUADJI, GADJI, v. Enlever les rayons d’une ruche. (Vaud.)

OUAI, OHI, adv. Oui. Ouai vouai, loc. adv. Oui oui. Voy. .

OUAIS, HOUET, VOUET, interj. Houet, ô houet, ah! bien oui, je n’en crois rien. Vouet! que fa frai! Ouf! qu’il fait froid! Aïe vouet, cri de douleur. C’est le français ouais.

OUANDA, GANDA, s. f. Femme paresseuse, de mauvaise conduite, catin. (Alpes.)

OUARSA, s. f. Saule. (Aigle.)

OUASSA, AGASSA, s. f. Pie, pica.

OUATTI, s. m. Pain aux œufs et au beurre, espèce de galette. (Fribourg.)

OUÉ, OUET, OUHAI, adv. Aujourd’hui. L. hodie. On dit okeu dans l’Evêché de Bâle.

OUÉ, OUET, adj. numér. Huit. Ouetanna, huitaine. Voy. houet.

OUEDADJO, s. m. Ecoulement, inondation, débâcle. (Valais.)

OUEDAHIE, s. f. Avortement, évacuation par les conduits naturels. (Gros de Vaud.)

OUEDHI, OUEGHI, v. Vider, verser, évacuer.

OUÉRO, VUIRO, GUÉRO, adv. Combien, guère. Ouér’a-t-e dè faïe, combien a-t-il de brebis?

OUETANTE, adj. numér. Quatre-vingt. On dit plus communément Katro-vin.

OUETTON, s. m. Jeune garçon. (Fribourg.)

OUGNON, UGNON, s. m. Oignon. C’est aussi un jeu des écoliers qui sautent sur le dos de leurs camarades courbés. (Lausanne.)

OUGNON-DE-SCÉ, s. m. Mot à mot, oignon de rocher; joubarbe.

OUHIE, s. f. Oie, Anser domesticus. — Autrefois, quand les étudiants de Lausanne allaient en vacances, on criait dans les villages par lesquels ils passaient: Catzi lè z’ouhiè, lè z’écouli van /271/ ei condji, cachez les oies, les écoliers vont en vacances. (Jorat.)

OUHION, s. m. Petite oie, oison.

OUI-DÈ-TSA, s. m. Mot à mot, œil de chat; myosotis, ne m’oubliez pas. (Château-d’Œx.)

OUILLA, OUILLON, subst. Voy. auhlle, auhllon, onthon.

OUILLO, s. m. Huile.

OUIPA, VOUIPA, s. f. Guêpe; femme méchante, acariâtre. L. vespa. (Alpes.)

OUISCH. Interjection négative et ironique.

OULEVEI, s. m. Olivier. L. Eleagnus.

OULLHA, v. Crier pitoyablement, hurler de détresse. L. ululare. (Fribourg.)

OULTAR, s. m. Autel.

OURA, ORA, s. f. Vent, orage, fort souffle de bise. L. aura. Kroui’oura, vent dangereux pour la santé. (Vaud.)

OURE, AURE, v. Entendre, ouïr. L. auris. Ou-to, entends-tu? oudé-vo fedette, entendez-vous, petites filles? Part, passé, ozu, oïu. Voy. ces mots. — Réduplicatif: roure, entendre une seconde fois.

OURIOU, s. m. Enfant nouveau-né. L. orior, oriens. (Genève.)

OURLA, v. Faire des ourlets, ourler.

OURLE, s. f. pl. Oreillons, espèce d’esquinancie, maladie des enfants. (Vaud.)

OURTA, v. Heurter, bourrer quelqu’un.

OURTHELLI, OURTIA, v. Piquer avec des orties, ortier.

OURTHIA, URTI, s. f. Les deux espèces d’orties, Urtica urens et dioica.

OUSA, v. Oser. N’ouso pa lei alla, je n’ose pas y aller.

OUTA, v. Oter. Outa-mè sosse, ôte-moi cela; douta-tè d’einke, ôte-toi de là. Voy. douta.

OÛTO, s. m. Aubergiste, tavernier, hôte. Voy. hoûto.

OUTÔ, s. m. Maison, logis, domicile; cuisine; auberge, cabaret, lieu où l’on vend du vin. Mena à l’outô, mener au cabaret. Voy. otto, houtô. /272/

OUTZETTA, s. f. Diminutif du précédent; petite chenevière, petit potager. (Vallée de la Broye.)

OUTZO, OUTZE, OUCHE, OCHE, OUEDSCHE, s. f. Chenevière près de la maison, planche de légumes, jardin potager qui n’est pas attenant à la maison.

OUVELLETTA, s. f. Hépatique, Anemone Hepatica; primevère. (Pays-d’Enhaut.)

OVA, OHA, ŒUVA, UVA, v. Pondre, faire des œufs. De aou, œuf.

OVALLHE, ORVALLA, AVALLHE, s. f. Accident, éboulement, chute de terre (Vaud). — Ce mot vient de l’adverbe aval, en bas. On appelle ka d’ovallhe tout accident imprévu, tout cas fortuit ou de force majeure: incendie, inondation, tremblement de terre. Le cas d’ovaille ou cas fortuit est souvent réservé dans les transactions écrites ou verbales. — La catastrophe d’Yvorne et de Corbeyrier en 1584 s’appelle la granta ovallhe.

OVRAI, s. m. Mesure agraire appelée fossorier, ouvrier, dans le français vaudois. Voy. fochéria.

OVRAI, s. m.; OVRAIRA, s. f. Ouvrier, ouvrière; homme, femme de journée; manœuvre.

OZALET, IZALET, s. m. Oisillon, petit oiseau. — Izelet, id.

OZALLEI, s. m. Oiseleur.

OZÉ, OZI, IZÉ, s. m. Oiseau. L’ozi, est un des noms adoucis du diable, qui, au dire des superstitieux, a de grandes ailes de chauve-souris. L’è pi ke l’ozi, il est pire que le diable. — Aux Ormonts, ize.
Boun-ozé, épervier, Falco palumbarius. — Boun-ozi, id.
Ozè de plliodje, oiseau de pluie; c’est le traquet, Saxicola rubicola, dont le cri, dit-on, présage la pluie. C’est un des baromètres rustiques. (Vaud.)

OZI, s. m. Oiseau de maçon pour porter le mortier.

OZU. Part. passé du verbe oure, aure. Voy. oïu. /273/


 

P

 

PA, PE, PO, adv. Pas, point. Pour je ne sais pas, on dit ne sé pa, à Moudon; ne sé po, à Ollon; ne sa pé, à la vallée de Joux; ne sé peu, au Val d’Illiez. Voy. chapo.

PAHI, s. m. Pays, patrie. Au pluriel, lè pahi, les pays étrangers. L’a éta grantein per lè pahi, il a été longtemps à l’étranger; l’è frou dau pahi, il est hors du pays.

PAHÎ, v. Payer, solder.

PAHITA, PEITHA, v. Lier les pieds d’un animal pour qu’il ne s’échappe pas. L. pes.

PAI, s. m. Pois, légume.

PAI, s. m. Poil, cheveux. L’a lè pai fresi, il a les cheveux crépus. — Pei, id.

PAI, s. f. Part, portion. (Jura.) — , id. (Jorat.) Drai paraît plus usité.

PAI, s. m. Poids à peser; la pesanteur de l’objet pesé.

PAILA, PÉLA, POUAILA. Mot ironique que l’on crie aux gens qui reviennent des vignes trempés de pluie, ou dont les travaux sont en retard. (Montreux.)

PAILLAUSA, s. f. Espèce de filet pour la pêche. (Morat.)

PAILO, s. m. Poêle en molasse ou en briques pour chauffer une chambre.

PAILO, s. m. Chambre de ménage où se trouve le poêle. C’est souvent l’unique chambre occupée par le ménage de l’agriculteur, de l’artisan, du journalier indigent. (Vaud.)

PAINA, POUAINA, s. f. Peine, travail; inquiétude. L. pœna.

PAINABLLO, A, adj. Pénible, fatigant.

PAINNA, s. f. Maladie particulière aux moutons. (Alpes.)

PAINO, PEINDO, s. m. pl. Bouts de fil qui sortent de la toile de ménage que le tisserand du village a tissée. (Pays-d’Enhaut.) /274/

PAINPIGNÉRA, s. f. Pépinière.

PAIRFOU, s. m. Houx frelon, petit houx, Ruscus aculeatus. (Orbe.)

PAIRIA, s. f. Lait aigri. (Val d’Illiez.)

PAIRIA, s. f. Menthe de jardin. — Pevria, id.

PAIRLA, s. f. Ecurie à porcs. — Bouëton, bouaton, id.

PAIROLEI, s. m. Ancien nom des chaudronniers. (Genève.)

PAIROLLET, s. m. Place où les chaudronniers travaillent en plein air.

PAISSA, s. f. Pinson d’ardenne, fauvette d’hiver, paisse, Fringilla. (Jura.)

PAKA, PAKERA, PAKORA, v. Pâturer, paître.

PAKA, v. Voler, faire de petits larcins, escamoter. (Val d’Illiez.)

PAKAN, NA; PAGAN, NA, adj. Lourdaud, rustre. L. paganus, villageois, paysan.

PAKIS, s. m. pl. Pâturages. — Pakiers, pakerages, id.

PAKORESSA, s. f. Pâturage marécageux. — Pakotta, id.

PAKOT, s. m. Boue, limon. Gr. πἀχος, matière épaisse, lie. (Vaud.)

PAKOTEIRA, s. f. Populage, Caltha palustris, plante renonculacée. (Bex.)

PAKOTTA, v. Se salir de boue, se crotter.

PAKOTTON, s. m. Homme crotté, sali par les mauvais chemins. (Jura.)

PALA, s. f. Pelle de bois; rame; porte d’écluse qui se hausse et se baisse.

PALA, PELA, s. f. Petit échafaudage composé de quelques morceaux de bois, perches, liteaux, etc.

PALA, v. Enlever le fumier d’une étable avec une pelle de bois. C. pall, pelle. (Bas-Valais.)

PALAIRON, s. m. Petite pelle. De pala, pelle.

PALANTZE, s. f. Levier de bois. L. palus.

PALANTZON, s. m. Petit levier de bois. Diminutif du précédent.

PALEA, s. f. Palée, sorte de corrégone que l’on pêche dans les lacs de Neuchâtel et de Morat. (Neuchâtel.) /275/

PALESHAN. Sorte de jurement, corruption de par le sang. (Fribourg.)

PALETTA, s. f. Petite pelle; abécédaire. (Vaud.)

PALIN, s. m. Pieu, liteau, échalas. L. palus.

PALOUNNAI, s. m. Palonnier, pièce du train d’un char.

PALU. Mot qui se joint toujours à pra. Pra palu, prairie marécageuse, pré humide. L. palus. Une place de Lausanne s’appelle place de la Palud.

PALUN, s. m. Pieu. Même racine que le français pal. (Châteaud’ Œx.) Voy. palin.

PAN, s. m. Pain. L. panis.
Pan de cucu, surelle ou pain de coucou, Oxalis acetosella.
Pan au lau, ellébore fétide, Helleborus fætidus. (Château-d’Œx.)
Pan au pur, pain de pourceau, Cyclamen europæum. (Aigle.)
Pan aupueir, belladone, Atropa Belladonna. (Jura.)
Pan de djenelhe (pain de poule), lamier pourpre, Lamium purpureum. (Jura.)

PAN, s. m. Brin de paille pour mesurer une petite distance. (Genève.)

PANAIRA, s. f. Table de boulanger pour manier la pâte.

PANAMAN, s. m. Essuie-main.

PAN-CORNU, s. m. Avance d’une maison sur la rue pour tenir boutique. Cela fut défendu par le Plaid général de Lausanne, 1368.

PANDAGE, s. m. Inclinaison des couches dans les carrières de pierre meulière; terme de carrier. (Tour de la Molière, dans le Vully.)

PANEI, PANI, s. m. Panier.

PANERAIA, s. f. Le contenu d’un panier, un plein panier, une panerée. — Panérahie, id.

PANET, s. m. Petit pain; millet pour les oiseaux.

PANKORA, adv. Abréviation de pa ankora, pa onkora, pas encore. (Vaud.) Voy. ankora.

PANNA, s. f. Bois de construction. (Bière.)

PANNA, v. Essuyer, torcher, nettoyer. L. pannus. Panna son couti /276/ (expression proverbiale), essuyer son couteau, réussir mal, être à l’agonie. (Vaud.)

PANNAHIE, s. f. Ce mot se joint toujours à mala: malapannahie, mésaventure, contre-temps, malencontre, désappointement, danger, terreur panique, mauvais traitements. Lei a badhi (bailli) la malapannahie, il l’a bien rossé.

PANNOSSA, s. f. Linge usé, chiffon pour essuyer la vaisselle, les meubles; grosse toile d’emballage dont on se sert pour laver les planchers.

PANNOTAI, RA, subst. Boulanger, boulangère, panetier. — Bolondji, id.

PANNOTERI, s. f. Boucherie d’un ordre inférieur. C. pan, peau, cuir. (Lausanne.)

PANOCHA, s. f. Serviette de table. (Romont.)

PANOTTA, v. Exercer la boulangerie, faire du pain.

PANTHA, v. Raconter longuement, ennuyeusement. C. panthès, asthmatique. (Alpes.)

PANTHEIRA, s. f. Barrière qui s’ouvre pour laisser passer. L. pando, ouvrir. (Moudon.)

PANTHET, PANTET, s. m. Pan de chemise; la chemise même.

PAOU, s. m. Ecorce, tan.

PAOUR, PAOURESSA, adj. Sobriquet des habitants de Rougemont, lequel vient probablement de poueir, porc, homme sale, malpro pre. (Pays-d’Enhaut.) Ce mot, que l’auteur dérive de poueir, porc, pourrait bien n’être qu’une forme de pouro, pauvre.(Note de l’éd.)

PAPACOLON, s. m. Orpin brûlant, Sedum acre. (Genève.)

PAPEGAI, PAPEGAU, s. m. Perroquet; oiseau de bois peint en vert pour servir de but au tir de l’arquebuse. Il était placé sur un mât très élevé. C’était aussi le nom d’un tir public dans plusieurs villes et communes vaudoises. Celui qui abattait l’oiseau vert jouissait pendant un an de grandes immunités, telles que l’exemption des péages, des lods, etc. On l’appelait le roi de l’oiseau. Cette fête datait du temps de la maison de Savoie, qui donnait, et le plus souvent vendait à diverses communes de la baronnie de Vaud le droit de papegai avec les priviléges y attachés. /277/

PAPEI, s. m. Papier; créance, billet à ordre, titre, écrit, journal. Lè papei, lè papai, les journaux.

PAPELLHON, s. m. Touffe de cheveux des tempes, favoris. (Aigle.)

PAPET, s. m. Colle faite de farine délayée; sorte de mets rustique.

PAPETTA, s. f. Bouillie faite de farine et de lait. C. pap, papaicq, bouillie.

PAPO, s. m. Papiste, catholique; terme injurieux. (Moutiers-Grandval.)

PAR, s. m. Paire. On par de botte, une paire de souliers, de bottes.

PAR, s. m. Ce vocable est évidemment le même que celui qui le précède. On par, qui signifie proprement une paire, s’emploie très souvent dans un sens figuré et plus vague: on par dè francs, deux fraucs, deux ou trois francs, quelques francs; on par d’aurè, deux ou trois heures; on par dè tein, quelque temps.

PARA, s. f. Bord de planche; bavure d’un fromage dans sa forme; pente rapide. (Alpes.)

PARÂ, v. Retrancher; tailler une plume; couper la corne du pied des animaux. (Pays-d’Enhaut.)

PARAI, PARAIRA, adj. Pareil, égal. Tot parai, loc. adv., tout de même.

PARAIRA, s. f. Ce mot ne s’emploie que dans la locution de ne sein la paraire, sans la pareille, je n’ai jamais rien vu de semblable.

PARAISAU, PARAISAUSA, adj. Paresseux, fainéant.

PARAIZI, v. S’étendre comme un paresseux. (Alpes.)

PARDEI, PERDEI. Pardieu, parbleu; jurement. De Dei, Dieu.

PARDINA, PARDINE. Jurement adouci; corruption du précédent.

PARDJON, PERDJON. Jurement qui vient du latin per Jovem.

PARE, s. m. Père. Ce mot se dit plutôt des animaux que des hommes, pour lesquels on dit peire.

PAREIHI, v. Egaliser; mettre par paires, répartir par portions égales. L. par.

PÂRELLA, s. f. Patience aquatique, Rumex Nemolapathum.

PARELLHADJO, s. m. Séparation entre les animaux d’une même écurie; place pour le foin à l’étage d’une grange. (Alpes.)

PARIANNA, PARIOLA, s. f. Punaise. Du latin paries, parce qu’elle /278/ habite les fentes des parois, des boiseries, des bois de lits. Tafion, id. (Vaud.)

PARLA, v. Parler, causer. Lei parleri, je lui parlerai. — Dévesa, id.

PARLAMEIN, s. m. Usage de la langue, parole; peu usité.

PARLANTAIN, s. m. Bavard, mauvais discoureur, qui parle ab hoc et ab hac. — Parlaro, id. (Genève.)

PARLEI, PARLIER, s. m. Avocat, celui qui porte la parole pour un autre devant les tribunaux.

PARRAIN, s. m. Parrain. C’est, dans plusieurs villages catholiques, le patron de la paroisse, la tête, ou l’effigie d’une pièce de monnaie. — Une Valaisanne porta un jour à son curé l’écu qu’avait fait frapper le cardinal de Sion, pour lui demander lequel de St. Théodule ou du diable était le parrain. (Voy. sur ce fameux écu du diable la Statistique du Valais, pag. 332.

PARTEJAU, s. m. Homme de confiance qui représente le maître de la vigne pour partager le moût avec le vigneron. (Vaud.) — Dans le français de Lausanne, on dit partisseur.

PARTERET, s. m. Couperet, hachette. (Genève.)

PARTICIPA, v. Participer, communier, aller à la sainte cène.

PARTZET, PARCHET, s. m. Quartier de pays, portion d’un grand vignoble. (Lavaux.)

PASSA, v. Passer, aller; apprendre par cœur; lire.

PASSAHIE, s. f. Tournée, passage de quelqu’un; intervalle de temps.

PASSAIRA, s. f.; PASSIAU, s. m. Petite échelle pour passer d’une possession à l’autre par-dessus la haie ou la cloison intermédiaire. — Passoir, id.

PASSALA, v. Planter des échalas, échalasser. De passi, échalas.

PASSAMAIDJE, s. m. C’est le nom de la valériane officinale, Valeriana officinalis, et du laser, Laserpitium Siler. Ce mot signifie passe mèdecin, ce qui veut dire que si l’on emploie l’une ou l’autre de ces plantes, elle vaut mieux que le médecin (maidjo), et que l’on peut se passer de lui. (Alpes.) /279/

PASSARDA, s. f. Femme effrontée, rôdeuse qui passe souvent pour mendier. (Entremont.)

PASSI, s. m. Echalas. Gr. πἀσσαλος, paxillus. — Passé, id. (Vaud.)

PASSI, s. m. Moineau. L. passer.

PASSON, s. m. Petit échalas, piquet, jalon.

PATAI (à), loc. adv. Sur le dos. Porta à patai, porter sur le dos. — A cakou, id.

PATAKLLO, PATAHLLO, s. m. Lourdaud, rustre, homme gauche, pesant. C. pat, commun. C’est la racine de patois, de pataud, etc.

PATARAFFA, s. f. Paraphe de notaire; lourde chute.

PATARAGNE, s. f. Brouette. (Entremont.)

PATAU, s. m. Butor, rustre, lourdaud, bête. C’est une injure. (Alpes.)

PATCHE, PATZE, s. f. Marché, transaction. T’a fé na bounna patche, tu as fait un bon marché. L. pactio. (Vaud.)

PATCHEIHI, v. Conclure un marché, transiger. (Moudon.)

PATEI, s. m. Patois, idiome du paysan. C.pat, commun, rustique. — Reman, id.

PATEIN, s. m. Linge d’enfant, petit drap pour le berceau, lange. De patta, chiffon. (Vaud.)

PATENALLHA, s. f. Carotte, Daucus Carota. L.pastinaca. (La Côte.)

PATET, PATETTA, adj. Minutieux, lambin, tatillon.

PATETTA, v. Lambiner, s’occuper longuement de minuties. (Lausanne.)

PATHOLLA, s. f. Causeuse, babillarde. (Jura.) — Batollha, id.

PATHOLLHI, v. Causer avec excès, babiller; chiffonner, patrouiller.

PATHOLLU, VA, adj. Déguenillé; homme de néant, femme de rien. De patte, lambeaux, chiffons. — Dépathollu, id. (Vevey.)

PATIFOU, s. m. Bouffon, bateleur; le bouffon de certaines fêtes villageoises, le premier dimanche de mai. (Nyon.)

PATISOU, s. m. Cureur de retraits, gadouard, vidangeur. (Fribourg.)

PATON, s. m. Sachet d’emplâtre, nouet sucré qu’on met dans la bouche d’un petit enfant pour l’empêcher de pleurer. /280/

PATOUNNA, v. Envelopper de chiffons.

PATOUSSI, v. Chiffonner, gâter, mettre en lambeaux. (Pays-d’Enhaut.)

PATOUSSI, SIA, adj. Chiffonné, dérangé dans ses plis, gâté, sali, déchiré, mal vêtu.

PATRAKA, s. f. Horloge ou montre dérangée, qui va habituellement mal, femme maladive, fille valétudinaire. (Lausanne.)

PATRIGOT, s. m. Boue, margouillis, saleté.

PATRIGOTTA, v. Marcher dans la boue, manier salement, patauger. (Vaud.)

PÂTRO, s. m. Pâtre, berger, garçon de chalet.

PATROLLHI, v. Patrouiller, manier indiscrètement, chiffonner, farfouiller.

PATROLLHON, s. m. Patineur, qui prend et manie indiscrètement les mains et les bras d’une femme.

PATRON, s. m. Homme hardi, déterminé, fier-à-bras. — Luron, id. (Alpes.)

PATTA, s. f. Patte d’animal; chiffon, guenille, vieux linge usé. Pl., patte (l’e ouvert et bref.)

PATTA, s. f. Tilleul, écorce de tilleul dont on fait des cordes. (Montreux.)

PATTAI, s. m.; PATTAIRA, s. f. Celui ou celle qui recueille les chiffons pour les moulins à papier, chiffonnier. Au féminin on dit aussi pattaisa. (Vaud.)

PATTAIHI, v. Recueillir les vieux chiffons, en faire commerce.

PATTE, s. f. pl. Nom générique de la garderobe d’une personne. M’a robba mè pattè, il m’a volé mes vêtements. (Val d’Illiez.)

PATURIAUX, s. m. pl. Pâturages communaux. Dans le Jorat, patouriau, pâturage.

PAU, PO, s. m. Pieu de bois. On pau-fer, un levier de fer. Le français dit encore pal dans certaines expressions.

PAU, PEU, POU, PAOU, PU, s. m. Coq. L. pullus, poulet.

PAUDJO, PEUDJE, PAUJOZ, PAUDZO, s. m. Pouce. /281/

PAUDRA, PUDRA, s. f. Jeune jument de deux ans, pouliche. (Valais.)

PAUHTHER, s. m. Pieu, levier de bois. (Orbe.)

PAULASSA, s. f. Fanon du taureau, de la vache. (Alpes.)

PAUMA, s. f. Balle, pelotte que les enfants emploient dans leurs jeux.

PAUMA, v. Jeter un corps en l’air pour le recevoir dans ses mains.

PAUTRON, s. m. Mauvais sujet, vaurien. — Pleutro, id. (Pays-d’Enhaut.)

PE, PI, s. f. La peau de l’homme et des animaux.

PE, adv. Pis. Il ne s’emploie guère que dans cette phrase: Lei dese pe ke peindre, il lui dit pis que pendre. — Por, id.

s. m. Pet.
Pè-de-lau, s. m. Vesse-de-loup, Lycoperdon, espèce de champignon. (Jorat.)

PÉAURA, s. f. Maladie d’un animal de boucherie dont la graisse se fond. (Alpes.)

PECHA, PESSA, s. f. Urine, pissat. Pisse, dans le français vaudois.
Pecha-d’éga, urine de jument; c’est un nom élégant de l’eau-de-vie ou du brandevin dans quelques villages du canton de Fribourg.

PÈCHAUTRE, adv. Par ici, dans les environs. — Perchautre, id. (Contrée de la Broie.)

PECHOT, TA; PICHON, PICHOTTA, adj. Petit; se dit des enfants. C. bichan, petit. (Jura.)

PÉCULA, v. Amasser de l’argent. Ce verbe est tombé en désuétude. L. pecunia ou peculium.

PEDAILLA, s. f. Infanterie, gens de pied.

PEDEU, PEDEUSA, adj. Plein de pitié, compatissant. (Val d’Illiez.)

PEDHI, PEGHI, s. f. Pitié, compassion.

PEDIL, s. m. Bedeau, concierge de l’académie de Lausanne. — (On ne dit plus que bedeau. — N. de l’éd.)

PÈDJE, PÈDZE, s. f. Poix de cordonnier. C. peg, poix. Voy. cu- de-pèdje. /282/

PEDJENAIRE, s. f.; PEDJON, s. m. Poix qui découle du sapin. Voy. bedjon.

PEDJI, v. Poisser, enduire de poix; bacler une affaire.

PEDJON, s. m. Voy. bedjon, pedjenaire.

PÉDOLA, v. Avoir des soins minutieux pour un vieux parent, pour un enfant gâté. Gr. παἲς, παιδὀς, enfant? (Val d’Illiez.)

PÈDRI, s. m. Perdrix.

PEGGO, A; PEKKO, A, adj. Sobriquet que les gens du Pays-d’Enhaut donnent à ceux de Montreux. L. paganus.

PEGNET, TA, adj. Serré, chiche, avare. — Pignet, id. (Vaud.)

PEGNETTA, s. f. Petit peigne d’ivoire, de buis ou de laiton à dents serrées.

PEGNI, v. Peigner; sérancer le chanvre, le lin.

PÉGNIER, s. m. Panier. — Panei, id.

PEHLLALA, s. f. Fromage de rebut, mal fait, mal fabriqué. (Alpes.)

PEHLLET, PÈKLET, PUNKLET, s. m. Le loquet d’une porte, le pène d’une serrure.

PEI, s. m. Cheveux, poil. M’a teri lè pei, il m’a tiré les cheveux. — Pel, id.
Pei-di-ku, nom ignoble de l’anémone des Alpes, ainsi nommée à cause de son fruit en toupet, en houppe. (Alpes.)
Pei-de-tsin, pei-de-lau, poil de chien, poil de loup, Nardus stricta, nard roide, graminée qui infeste les pâturages. (Jura, Alpes.)

PEILA, s. f. Poêle à frire. — Pila, id.

PEINABLLO, A, adj. Pénible, fatigant, incommode.

PETNDAIN, adv. Pendant, durant.

PEINDEIN, s. m. Rideau de fenêtre, de lit.

PEINDO, s. m. Pommes, poires, etc., dans un filet suspendu. (Moudon.)

PEINDRE, v. Pendre. — On demandait à une fille de la vallée de Joux s’il y avait eu beaucoup de monde à l’enterrement de son père: Coume apri on lare k’on mine peindre (comme après un voleur qu’on mène à la potence), répondit-elle. /283/

PEINSA, v. Penser, réfléchir. Lei peinseri on viadjo, j’y penserai une fois.

PEINSAHIE, PEINSEIE, s. f. Pensée, espèce de violette, Viola tricolor.

PEINTA, s. f. Taverne, cabaret, bouchon où l’on ne ne vend que du vin. (Vaud.)

PEINTAI, PEINTARE, s. m. Tavernier, cabaretier, vendeur de vin en détail. — Pintier, dans le français vaudois.

PEIOLEI, s. f. Serpolet, Thymus Serpyllum. (Bex.) — Pignolet, piolet, piliolet, id.

PEIRASSET, s. m. Persil. C’est un nom que le diable s’est donné dans un procès de sorcellerie à Cottens (Vaud), en 1641. — Pierrasset, id.

PEIRE, s. m. Père, en parlant des hommes. On dit pare en parlant des animaux. Peire-grant, grand-père, aïeul.

PEIRET, s. m. Petite centaurée, Erythræa Centaurium.— Pékret, id.

PEITHA, v. Lier les pieds d’un animal pour qu’il ne s’écarte pas. L. pedes. (Val d’Illiez.) — Pahita, id.

PEIVRELLHON, PEIRELLHON, s. m. Busserolle ou raisin d’ours, Arbutus Uva ursi. (Alpes.)

PEIVRO, s. m. Poivre.

PÉJORA, v. Empirer. C’est l’opposé de mellhaura, améliorer, chan geren bien.

PEKA, v. Piquer, béqueter; soustraire, enlever furtivement.
Peka-bou, mot à mot pique bois. C’est le nom générique des pics, des grimpereaux, et en général des oiseaux qui cherchent des insectes dans les gerçures de l’écorce des arbres. (Vaud.)
Peke-botton, s. m. Bouvreuil ou pivoine, oiseau qui, au printemps, pique et mange les boutons des arbres fruitiers.

PEKERGNA, s. f. Chassie. Voy. bekeirgna.

PEKERGNIAU, SA, adj. Chassieux. Voy. bekeirgniau.

PEKKA, PEKINA, s. f. Femme sotte, désagréable, pécore. (Vaud.)

PÉKLETTA, v. Remuer fortement le loquet d’une porte. /284/

PÉKLLET, PIKLET, s. m. Loquet de porte, pène de serrure; montre.

PEKLOTTEI, s. m. Horloger; se disait au temps où l’on appelait une montre un péclet. (Genève.)

PEKODA, s. f. Coup léger, chiquenaude. (Alpes.)

PEKOLON, PIKOLON, s. m. Petit point, petite tache sur la peau.

PEKOZI, s. m. Dauphinelle des blés, Delphinium Consolida, plante renonculacée. (Nyon.)

PELA, v. Piler; avaler; s’évader; quitter un maître sans congé. (Alpes.)
Pela-paou, s. m. Moulin à piler l’écorce. De paou, tau.

PELAHIE, s. f. Repas donné aux batteurs en grange quand ils ont fini. (Jura.)

PÈLAMAU, adv. Parce que, d’autant que, à cause de. Ne lei vu pa alla pèlamau ke m’a rollhi, je ne veux pas y aller, parce qu’il m’a roué de coups. (Vaud.)

PELASSA, s. f. Pelure d’un fruit, première écorce d’un arbre.

PELAU, s. m. Bouillie. (Valais.)

PELEFFRA, s. f. Peau d’une viande.

PELEGA, v. Presser, broyer. Gr. πελἀζω?

PÈLERINS, s. m. pl. Bûches de bois charriées par le Rhône jusque dans le Léman. Les riverains prétendent que ce bois appartient au premier occupant. (Vevey.)

PELET, s. m. Un petit poil; un brin, un peu. Bailli mè on pelet de sau, donnez-moi une pincée de sel.

PELETCHI, PELUTZI, PLUTCHI, v. Eplucher, ôter la noix de sa coque.

PELETZON, PELUTSON, s. m. Epluchure.

PELEVOUÉ, PILIOUET, s. m. Papillon, phalène. — Penevoi, id.

PELEVOUET, PERREVOUÉ, s. m. Origan, thym serpolet.

PELHON, s. m. Brou, enveloppe de la noix, de la noisette; coque.

PELISSAR, s. m. Ouvrier qui travaille les peaux, les cuirs. — Pelletiar, id. (V. st.) /285/

PELLHET, TA; PILLET, TA, adj. Dépouillé de son enveloppe, de sa coque, de son brou.

PELLHI, v. Sortir de leur brou des noix, des noisettes, des amandes.

PELOSETTA, s. f. Epervière. L. pilosella. — Peluetta, veluetta, id.

PELOUGAN, s. m. Voy. belugan. —(Pelougan pourrait bien avoir la même racine que pelega. — N. de l’éd.)

PENAI, PENÉ, s. m. Prêle, Equisetum arvense, etc. (Vaud.) — Cauva-à-tsavo, id.

PENALLHON, s. m. Haillon; gueux déguenillé, homme de rien. Fr. penaillon.

PENAU, SA; PENEU, SA, adj. Honteux, confus, désappointé, penaud. Le vieux français a dit peneux. — Petau, id. (Vaud.)

PENDARE, s. m. Pendu, pendable, digne d’être pendu. (Fribourg.)

PENEVOI, s. m. Voy. pelevoué.

PENI, PENEI, s. m. Charagne, Chara vulgaris, etc., plante très âpre dont on se sert pour écurer la vaisselle, pour nettoyer les meubles de sapin. (Pays-d’Enhaut.)

PENNA, s. f. Aile d’oiseau, plume. L. penna.

PENNA, s. f. Panne du porc. — Penar, id.

PENNES, PENNET, subst. Pin sauvage. (Valais.)

PÊPÊ, s. m. Père, papa. Mémé, maman. (Evêché de Bâle.)

PEPI, PAS PI, adv. Pas même, pas seulement.

PÉPOUNET, s. m. Coqueret ou cerise de juif, Physalis Alkekengi, plante solanée. (Aigle.)

PER, PÈ, prép. Par. Per-ver, pè-ver, pè-vê, vers, dans les environs; se dit du temps et du lieu.

PERA, PERRA, s. f. Pierre, caillou.

PERCI, PERÇA, v. Percer, trouer.
Perça-pierre, petite lamproie, Petro Myson, poisson du lac de Neuchâtel.

PERDOUNA, v. Pardonner. Perdounna-mè, pardonnez-moi, je vous prie de m’excuser.

PERE, s. m. Poire. /286/

PEREI, s. m. Poirier.

PERELLET, s. m. Fruit de l’aubépine, Cratægus oxyacantha. — Poumetta, id.

PER-EINKIE, loc. adv. Par là, par là autour.

PÉRELLHAU, SA, adj. Soigneux d’éviter le péril; soucieux, craintif, prudent. (Alpes.)

PERLINGUE, s. f. Voy. brelingua.

PERNETTA, s. f. Coccinelle rouge à points noirs. (Montreux.)

PERNISSE, s. f. Perdrix. (Bas-Valais.)

PERO, A, adj. Petit, mince; petit garçon, petite fille. L. parvus. (Val d’Illiez.)

PERPILLOTTA, s. m. La plus petite mesure agraire employée dans le canton de Neuchâtel.

PERRAI, s. m. Ouvrier qui travaille dans les carrières.

PERRAIRA, s. f. Carrière, lieu d’où l’on tire des pierres à bâtir. — Pierraire, id.

PERRATEIN, s. m. Orpin brûlant, Sedum acre. (Pays-d’Enhaut.)

PERRATEUN, s. m. Crotte de souris. (Alpes.)

PERREVOUÉ, s. m. Eboulis, monceau de pierres dans les vignes. (Montreux.)

PERROTZE, PERROCHE, s. f. Paroisse.

PERROU, s. m. Jeu d’enfant qui s’appelle aussi toton. Voy. ce mot. (Alpes.)

PERS, PERSA, adj. Bleu, bleue. L’a lè ju pers, elle a les yeux bleus.

PERSA, s. f. Pêche, abricot. L. Persa, la Perse, d’où viennent les pêches.

PERSEMETTA, v. Reprendre au même prix, par droit de parentage, un bien vendu; opérer un retrait lignager. — Retrachounna, id. L. per semet. (Fribourg.)

PERSET, s. m. Vrille, petite tarrière, percerette.

PERTE, PERTI, s. m. Trou, ouverture. V. Fr. pertuis. /287/

PERTEUSA, s. f. Petite ouverture dans les tuyaux de fontaine pour donner de l’air.

PERTURBIER, s. m. Obstacle, empêchement. L. perturbo (Terme de l’ancien barreau.) Voy. destorbe.

PERZARE, s. m. Personne sujette à égarer ses nippes, ses outils. (Pays-d’Enhaut.)

PESSA, s. f. Pin pectiné ou sapin blanc, Pinus Picea de Linnée. Fiola, id. (Jura.)

PESSA, PESSE (qui se prononcent peça, pece), s. f. Urine, pissat. — Pesshon, id.

PESSENLLHI, s. m. Pissenlit. C’est le nom de deux plantes des champs; du Leontodon Taraxacum (pissenlit), et du Caltha palustris (populage). Pour cette dernière plante on dit aussi pakoteira.

PESSHON, s. m. Urine, pissat. — Pessa, id.

PESSI, v. Uriner, pisser.

PESSOTTA, v. Pissoter, pisser peu et souvent. Diminutif du précédent.

PESSON, s. m. Poisson; petite poutre du pressoir.

PESSOT, s. m. Forêt de montagne. (Alpes.)

PESSOUNET, s. m. Forbicine, insecte.

PESSOUNNAI, s. m. Poissonuier, pêcheur. (Léman.)

PESSOUNNAIRA, s. f. Vendeuse de poisson. (Léman.)

PESSUBLLA, PÉTUBLLA, s. f. Vessie d’homme ou d’animal. (Vaud.)

PESTADEI, interj. Plût à Dieu.

PETAIROU, s. m. Mousquet, fusil. Ce mot est tombé en désuétude. (Morges.)

FETAIRU, s. m. Le derrière.

PETANCE, PETANFE, s. f. Pitance; ce qu’on mange avec le pain.

PETANSEI, RA, adj. Qui donne beaucoup de pitance.

PETAU, SA; PENAU, PENEU, SA, adj. Couvert de honte, confus, désappointé, penaud. (Vaud.) /288/

PETAUDERIA, s. f. Balivernes, niaiseries.

PÈTE. Verbe défectif, 1re personne du présent de l’indicatif; il signifie je demande et n’est usité que dans cette phrase: Pète mon drai, je demande ma part (d’une chose trouvée). L. peto. (Moudon.)

PETHELLHET, s. m. Petit garçon mal élevé; barbouillon, vantard. (Val d’Illiez.)

PETIOU, PETIOUDA, adj. Petit.

PETIOU, PETIO, PETE, s. m. Petit garçon. Petiouda, petite fille. La petiouda brame adi, la petite crie toujours.

PÉTOLA, s. f. Crotte de chèvre, de brebis; crottin; pilule, pasilles de pharmacie.

PÉTOLÂ, v. Faire des crottes. — Un médecin a donné une purgation à une femme du Valais et lui demande si le remède a opéré. Elle répond: O ai oï, m’a prau fé à pétola (oui bien, il m’a fait faire assez de crottes), ou bien: E prau fé fémé (j’ai fait assez de fumier.)

PETOLLHON, s. m. Petit brocanteur en blé, en légumes. Ce mot est injurieux, parce qu’on y attache une idée de mauvaise foi. (Vaud.)

PETON, s. m. Grande consoude, Symphytum officinale. C’est aussi la plante du tabac. V. Fr. petun.

PETOU, PITOI, s. m. Putois, Mustella Putorius. L’è neir k’on petou, il est noir comme un putois, dit-on d’un homme hâlé, basané.

PETOUNNA, v. Fumer du tabac (petun), mot à peu près inusité.

PETRÉ, s. m. Pré marécageux où le pied enfonce, où l’on pétrit. (Nyon.)

PETRO, s. m. Gésier, estomac, le jabot d’un oiseau. — Djeffro, jeffro, id. — Pètre, dans le français populaire vaudois.

PETSCHI, v. Pêcher, prendre du poisson.

PETSE-LENA, s. m. Mot à mot, pêche-lune; sobriquet d’un village dont quelques ivrognes, voyant la lune dans un étang, proposèrent d’aller la pêcher, de peur qu’elle ne se noyât.

PETSETTA, s. f. Petite bêche, petit sarcloir. — Petzetta, id. /289/

PETTARAGUE, s. f. Brouette. Voy. pataragne. (Entremont.)

PETZAR, s. m. Pioche. — Pichar, s. m., picha, s. f., id. — Piochard, dans le français populaire vaudois.

PETZARD, PETZÂ, s. m. Vin faible, rade, mauvais. C’est souvent le vin du cru. (Vully.) Les auteurs de la re rustica, appellent pesca, le mauvais vin, le vin tourné.

PETZE, s. f. pl. Fragments d’un liquide coagulé qu’on mêle avec le lait ou le petit-lait pour faire le séré; grumeaux de lait caillé. (Alpes.)

PETZENIASSE, s. f. pl. Bagatelles, des riens, des choses de rebut. (Val d’Illiez.)

PETZOLETTA, PICHOLETTA, s. f. Mesure d’un quart de pot, chopine. — Kartetta, id. (Vaud.)

PETZON, s. m. Petite pioche à sarcler, serfouette. — Sarklloret, id.

PETZOUGNI, v. Pignocher, enlever avec les ongles la peau, la croûte d’un comestible.

PEUSEGNIAI, v. Faire ou offrir une petite collation après le souper, à la veillée. (Jura.)

PEUTAU, s. f. Chose malpropre; objet de peu de valeur. De la peutau, de la saleté, des choses malpropres. (Val d’Illiez.)

PEVO, POVAU, s. m.; PIVA, s. f. Cône de sapin, pomme de pin.

PEVRIA, PAIRIA, PEIRIA, s. f. Menthe officinale.

PEZA, v. Peser, évaluer.

PEZETTA, s. f. Personne sans talent ni savoir. — Mazetta, id. (Lausanne.)

PEZETTE, s. f. pl. Vesce pour les pigeons, Vicia sativa. (La Côte.) On dit poisettes, dans le français vaudois.

PEZI, s. m. Grésil. (Lausanne.)

PI, PIRA, adj. Pire.

PI, PIRE, adv. Seulement. Pi prau, que j’en aie seulement assez; pas pi, pas seulement: N’ain pas pi na moueirsa de pan, nous n’avons pas seulement une bouchée de pain.
Pi coci, loc. adv. Seulement par badinage.

PI, s. m. Pied, membre; pied, mesure de longueur./290/
Pi-à-pau, renoncule. C’est essentiellement la renoncule rampante, Ranunculus repens, qui infeste souvent les cultures. Ce mot se dit aussi d’autres espèces qui foisonnent et multiplient beaucoup. C’est enfin le sobriquet qu’on donnait aux Français réfugiés après la révocation de l’édit de Nantes. (Vaud.)
Pi-d’aluetta, dauphinelle des blés, Delphinium Consolida. (Nyon.)
Pi-dé-tscha, sorte de gnaphale, Gnaphalium dioicum, plante synanthérée. (Jura.)
Pi-de-tsivra, espèce d’agaric comestible. (Alpes.)
Pi-de-vi, pied de veau, Arum maculatum.
Pi-d’ouhie (pied d’oie), sorte d’ansérine, Chenopodium hybridum.

PIA, s. f. Pic, oiseau. L. picus. L’è lè pllie villho pia k’an le bé le pllie dur (prov.), ce sont les plus vieux pics qui ont le bec le plus dur. (Montreux.)

PIA, s. f. Espace de terrain labourable; ancienne mesure agraire. (Payerne.)

PIAFFÂ, v. Piaffer, éclabousser; faire le fier.

PIAILLARD, DA, adj. Piailleur. — Braillard, id. (Valais.)

PIALET, s. m. Chausson, petit bas. Diminutif de pian, bas.

PIAN, PIAIN, s. m. Bas tricoté. — Tschausson, id.

PIASSON, s. m. Grand carré de toile fort claire dont on enveloppe le caillé pour le sortir de la chaudière et le mettre en forme. (Alpes.)

PIATTA, v. Trépigner, remuer les pieds d’impatience; solliciter avec indiscrétion. (Fribourg.)

PIATTERI, IDA, adj. Qui remue sans cesse les pieds, qui s’agite en parlant.

PIAU, s. m. Pou. — Un homme des Ormonts voyant pour la première fois des écrevisses les appela dei piau dau diablle (des poux du diable), et ce nom leur est resté parmi les pâtres. (Alpes.)
Piau-de-serpein, s. m. Demoiselle ou libellule. (Jura.)

PIAULLHAU, SA, adj. Pouilleux. — Un Fribourgeois que sa /291/ femme appelait piaullhau, la jeta dans la fontaine, et comme elle continuait à lui donner ce titre, il lui plongea la tête dans l’eau. Alors, ne pouvant plus parler, elle sortit ses mains de l’eau, et, les élevant, fit avec les ongles rapprochés de ses deux pouces un geste significatif.

PIAULLHI, v. Se pouiller soi-même ou pouiller les autres.

PIBLLA, v. Supponere mulierem. En bas-breton, pib, pit, signifie mentula, canalis urinæ marum. (Vaud.)

PICHE, PICHA, s. f. Pièce, morceau, pièce de monnaie. B. L.petia.
Piche volanta. C’est une pièce d’étoffe ou de toile qui recroit à fur et mesure qu’on en coupe; mais le sorcier qui lui donne cette utile propriété ne peut en profiter pour son propre compte. (Pays-d’Enhaut.)

PICHETTA, s. f. Petite pièce, monnaie d’argent autrefois en cours dans le canton de Fribourg, valant sept creutzer. Il y en avait de simples, de doubles, de quadruples.

PICHOLETTA, s. f. Une chopine, un quart de pot. (Vaud.)

PICHON, PITCHON, PICHOT, PICHOU, s. m. Pinson; fauvette commune. (Vaud.)

PICKA, s. f. Mot piquant, lardon, raillerie offensante. (Montreux.)

PIDA, s. f. Réprimande, censure. (Nyon.)

PIDÂ, v. Mesurer avec le pied ou avec un pan. Voy. ce dernier mot. (Moudon.) — On dit pider, dans le français vaudois; c’est un terme de jeu parmi les écoliers.

PIENNÂ, PIAINÂ, PLLENÂ, s. m. Les premières pousses de la vigne qu’on enlève et qui sont une bonne pâture pour le bétail. (Lavaux.)

PIERRASSET, PIERROSSET, s. m. Persil.
Pierrasset au tsin, petite ciguë, Æthusa Cynapium. (Pays-d’Enhaut.)

PIESTADEI, s. m. Sorte de gros saucisson. Voy. boutefa.

PIETTA, s. f. Petit harle, poule d’eau. (Léman.)

PIFFRÂ, v. Manger en glouton, s’empiffrer.

PIFFRO, s. m. Goinfre, mangeur insatiable. /292/

PIGAN, s. m. Tige de fer dont l’extrémité fait un angle droit, à l’usage du foyer, de la forge. (Vallée de Joux.)

PIGNETTE, PEGNETTE, s. f. pl. Cardes, sorte de peigne du séranceur.

PIGNI, PEGNI, v. Peigner.

PIGNO, s. m. Peigne pour les cheveux, peigne de tisserand; la pièce du râteau dans laquelle les dents sont plantées.

PIGNOLET, PIOLET, PILIOLET, s. m. Thym serpolet, Thymus Serpyllum. Voy. peiolei.

PIGNOTTA, s. f. Ecuelle, vase d’argile. (Valais.)

PIGNOTZI, PENOTSCHI, v. Pignocher, manger négligemment, enlever la peau d’une viande, éplucher ce qu’on mange comme si l’on craignait d’y trouver des épines, des arêtes.

PIHLLA, v. Détacher les parties graisseuses de la chair d’un animal. (Alpes.)

PIHLLO, s. m. Targette, verrou.

PIKENIER, s. m. Piquier, soldat armé d’une pique. (V. st.)

PIKERO, s. m. Sorte d’oiseau; c’est le casse-noisette, Corvus caryocatactes. (Bas-Valais.)

PIKETTA, s. f. Boisson tirée des prunelles sauvages, du marc de raisin, des groseilles, etc.; petite pique; estafette militaire qui portait cette arme. (Vaud.)

PIKOLET, PITIOLET, s. m. Mon petit, terme d’amitié.

PIKOLON, s. m. Petit point sur l’i, sur la peau. — Pikolos était le dieu des morts dans la mythologie des anciens Prussiens.

PIKORAI, s. f. Repas de baptême. (Vallée de Joux.)

PIKOTTA, PEKOTTA, v. Galoper. (Moudon.)

PIKOZÉ, s. m. Primevère, Primula acaulis. (Moudon.)

PILETTA, s. f. Poêlon, mortier; petite poule, poulette. Voy. piou-piou.

PILHA, s. f. Le contenu d’une poêle. (Alpes.)

PILON, s. m. Poêlon; mortier à piler; cri pour appeler les poules.

PILVINETTA, s. f. Epine-vinette, Berberis vulgaris. /293/

PIMPA, PEIMPA (sè), v. Se parer, se faire beau ou belle.

PIMPÔ, PIMPAHIE, adj. Bien paré, pimpant.

PINDJON, s. m. Pigeon. — Colon, id.

PINNA, s. f. Pudenda hominis et mulieris. (Jura.)

PINNÂ, v. Supponere mulierem. (Jura.)

PINPINELLA, s. f. Pimprenelle, Poterium Sanguisorba.

PIOLETTA, s. f.; PIOLON, s. m. Petite hache. (Ormonts.)

PION, s. m. Le pied d’un bas. (Jorat.) Voy. pian.

PION, PIONNA, adj. Ivre, pris de vin. Gr. ἔπιον, aoriste second de πἰνω, je bois. (Vaud.)

PIONNA, v. Enivrer, s’enivrer. En russe, pionna signifie ivrogne. — Pioussa, id. (Vaud.)

PIONNET, s. m. Grimpereau, Certhia familiaris, sorte d’oiseau. — Piotzet, pilschar, id. (Jura.)

PI-ORA, loc. adv. Il n’y a qu’un moment, à l’heure même, tout à l’heure. Pi-ora ke l’è saillai, il ne fait que de sortir.

PIORNA, s. f. Femme ennuyeuse, qui gronde, qui se plaint, qui se répète habituellement. Kaise-tè piorna, tais-toi piorne. C’est une expression classique du mari dans plusieurs ménages. — Mionna, id. (Vaud.)

PIORNA, s. f. Rhume, toux catarrheuse. (Valais.)

PIORNÂ, v. Se plaindre sans cesse, se répéter d’une manière ennuyeuse.

PIORNARE, s. m. Homme ennuyeux, grondeur, rabâcheur.

PIORNERI, s. m.; PIORNERIDA, s. f. Enfant pleureur, qui se plaint toujours.

PIOSSE, s. f. pl. Taches de rousseur au visage, aux bras. (Alpes.)

PIOSSI, PIOSSA, adj. Qui a des rousseurs. (Alpes.)

PIOSSI, v. Se dit des vaches quand elles pincent quelques brins d’herbe sur un terrain aride et déjà brouté. (Pays-d’Enhaut.)

PIOTA, PIOUTA, s. f. Patte, jambe de chat, de chien, d’enfant.

PIOTAHIE, s. f. Trace d’un coup de patte.

PIOTHENA, v. Piétiner, commencer à marcher. /294/

PIOTORSENA, s. f. Berce, Heracleum Sphondylium. (Pays-d’Enhaut.)

PIOTTA, s. f. Poule d’Inde, dinde.

PIOTTERU, s. m. Dindon, coq d’Inde. (Fribourg.)

PIOTTON, PIETTON, s. m. Petit pied d’enfant. — Peton, id.

PIOTTU, A, adj. Qui a des jambes grosses et courtes. (Genève.)

PIOTZET, s. m. Voy. pionnet.

PIOU-PIOU. Cri pour appeler les poules. — Pilon, piletta, id.

PIOULA, v. Pleurer, se lamenter, ennuyer par ses plaintes; crier sur ses gonds. — Dans un sermon de 1697, un pasteur reprochait à ses paroissiens d’apporter à l’église, pour distraire les fidèles, des tabatières qui pioulaient quand on en tournait le couvercle.

PIOUSSA, v. Voy. pionna.

PIOUTA, PIKAUTA, s. f. Aconit napel, Aconitum Napellus. (Alpes.)

PIPA, s. f. Cidre, poiré. (Valais.)

PIPA, s. f. Benoite des ruisseaux, Geum rivale.

PIPI, s. f. Pépie, maladie des poules; soif ardente. A Orbe, ce mot signifie colchique.

PIPI, PIT-PIT, FIFI, s. f. Espèce de fauvette.

PIPI, s. m. Terme de bonne à un petit enfant. Vau-to fére pipi, veux-tu pisser?

PIPION, s. m. Un peu, un petit morceau. (Valais.)

PIROLET, s. m. Pyrole, plante des forêts.

PIS, s. m. Pis de vache, tetine, le sein d’une femme. (Voy. Conservateur suisse, tome I, page 137.)

PISSE-PRIN, s. m. Avare, fesse-mathieu. Mot à mot qui pisse menu. (Orbe.)

PISTA, s. f. Fuite; trace du passage d’un homme ou d’un animal, piste.

PISTÂ, v. Décamper, partir furtivement, se rendre promptement quelque part.

PITHIOLET, TA, adj. Tout petit. (Jura.) /295/

PITHIOU, adj. Petit. (Ollon.)

PITON, PETON, s. m. Rouleau qu’on fait passer sur une mesure de grain, afin qu’elle soit rase. Quand cet objet n’est pas rond, mais plat comme une règle, on l’appelle rakletta. (Vaud.) — Un receveur qui avec ces instruments faisait petite mesure, ayant fait bâtir une maison, un malin écrivit sur sa porte:
La rakletta et lo piton
An fai bâti sta maison.

PITOUANA, s. f. Bétoine, Betonica officinalis, plante labiée.

PITOUNNA, v. Piétiner, fouler un terrain avec les pieds; presser des grains entassés pour qu’ils tiennent moins de place.

PITSCHAR, s. m. Voy. pionnet.

PIULA, v. Crier comme la souris. (Val d’Illiez.)

PIVA, s. f. Cône de sapin. — Mauni, id.

PLÉDJI, v. Faire honneur à une santé qu’on vous a portée. — Plaidzi, id. (Genève.)

PLIECK, s. m. Plaisir. (Anniviers.)

PLLA, s. m. Plat.

PLLA, PLLATA, adj. Plat, plate.

PLLAÇA, s. f. Place. (Vaud.)

PLLACETTA, s. f. Petite place. (Vaud.)

PLLAIDAIHI, v. Plaider.

PLLAKA, v. Discontinuer, cesser, interrompre un ouvrage. L. placare. (Fribourg.)

PLLAN, adv. Doucement, avec précaution. Allein to pllan, allons tout doucement.

PLLAN, s. m. Petite plaine sur une montagne, plateau entre des rochers. Lo pllan de Djaman, le plateau du col de Jaman, dans les Alpes vaudoises.

PLLANA, v. Aplanir.

PLLANAI, SA, adj. Lent, qui avance peu. (Alpes.)

PLLANAIRON, s. m. Espèce d’ouvrier dans une tuilerie; c’est ordinairement un petit garçon. /296/

PLLANO, s. m. Erable platanoïde, Acer platanoides.

PLLANTA-LEZI, s. f. Femme oiseuse qui ne fait que causer de lieux en lieux au lieu de vaquer à son ouvrage. (Jorat.)

PLLANTIVAMEIN, adv. Franchement, positivement, pour sûr. (Pays-d’Enhaut.)

PLLANTZE, PLLANTCHE, s. f. Planche, ais; pré gras, espace de terrain bien cultivé attenant à la ferme. Pllanchetta, petite planche.

PLLANTZEIHI, v. Faire un plancher, plancheyer.

PLLANURA, s. f. Plaine, partie plate d’une contrée. De pllan. (Martigny.)

PLLATRO,s. m. Plâtre; gâteau couvert d’une bouillie épaisse; homme pesant, lourdaud qui reste planté là comme une souche.

PLLATTA, s. f. Charge de foin qu’on place sur des branches pour la traîner sur des pentes rapides. (Château-d’Œx.)

PLLATTA, s. f.; PLLATTET, PLLATTON, PLLATZIRON, s. m. Cyprin, soit palée, sorte de poisson du Léman.

PLATTALAHIA, s. f. Mets entassés sur un même plat.

PLLATTEIHI, v. Enlever la neige des places où le terrain commence à paraître. (Pays-d’Enhaut.)

PLLATTET, PLLATALET, PLLATI, s. m. Petit plat, assiette.

PLLATTHI, s. m. Planche plus épaisse que les planches ordinaires, madrier.

PLLE, adv. Plus, davantage. N’ein vu plle main, je n’en veux plus, je n’en veux plus aucun.

PLLEIN, PLLIEZ, s. m. pl. Linges nécessaires à la propreté d’un enfant au berceau. (La Côte.)

PLLEIN, PLLAINA, adj. Plein, rempli. Au féminin, il se dit d’une femelle pleine ou d’une femme enceinte. — Pllei, id.

PLLEINT, s. m. Plainte, gémissement d’un malade.

PLLEKA, PEKA, adv. Plus du tout, plus rien.

PLLEMA, PLOMMA, v. Plumer, peler un fruit, ôter la peau d’une pomme de terre.

PLLEMISSA, s. f. Pelure, cosse. /297/

PLLEUNDRE, BLLEUNDRE, v. Craindre d’être réprimandé, avoir honte de sa faute. C. blunder, affliction, tristesse. (Pays-d’Enhaut.)

PLLEUTRO, s. m. Lâche, poltron, homme sans énergie, sans honneur. (Vaud.)

PLLIA, s. f. Levée, main au jeu de cartes.

PLLO, PLOT, s. m. Bloc de bois, billot, tronc d’église.

PLLODJE, s. f. Pluie. La pllodje vin dru, il pleut ferme. — Pllodze, id.

PLLODJETTA, s. f. Petite pluie, bruine.

PLLOMMA, s. f. Plume à écrire, plume en général.

PLOMME-SA, s. m. Jeu des enfants, qui se frappent avec des mouchoirs noués. (Vallée de Joux.)

PLLORA, v. Pleurer; transsuder, filtrer.

PLLORERI, DA, adj. Petit garçon pleureur, petite fille qui pleure sans cesse. (Alpes.)

PLLOTTET, s. m. Jeu d’exercice qui ressemble à la galoche et que les enfants jouaient surtout le 25 mars sur les places de Lausanne. (Vaud.)

PLLOVEI, v. Pleuvoir. Pllau, il pleut.

PLLOVIGNI, PLLOVEGNI, v. Pleuvoir par gouttes menues, bruiner.

PÔ, s. m. Voy. pau.

PODZU, s. m. Etui de peau pour un pouce blessé. De paudjo, pouce.

POG, adv. Peu. (Vieux langage fribourgeois.)

POHI, v. Gravir une montagne; faire monter les troupeaux sur les Alpes, alper. Vient-il du grec ποἰα, πὀα, ποἰη, herbe, ou de pogium, podium, qui, dans la basse latinité, signifie un lieu élevé, un tertre, une colline.

POHIA, s. f. Montée rapide, éminence; époque de l’alpage. (Fribourg.)

POHIETTA, s. f. Petite montée, rampe douce. Diminutif de pohia.

POKA, v. Jeter lourdement un fardeau; heurter quelqu’un. (Alpes.) /298/

POLAILLE, s. f. Poule. Lè polaille s’épouairan, les poules s’épouvantent.
Craiva-polaille. C’est un des noms du colchique, Colchicum autumnale, parce que sa graine fait crever les poules. (Montreux.) — Bovet, pipi, id.

POLATON, s. m. Petit coq, poussin; petit garçon.

POLET, s. m. Poulet.

POLIA, POHLLA, s. f. Pouline, pouliche.

POLLENTA, s. f. Farine de maïs. Ce mot est italien. — Poulainte, id. (Valais.)

POLLHIEN, s. m. Poulain.

POLLIETTA, s. f. Gélinotte, Tetrao bonasia. (Jura.)

POMBLLON, s. m. Houblon, Humulus Lupulus.

POMI, POMEI, s. m. Pommier, Pirus Malus.

PONA, POUNA, v. Poser, débourser. L. pono.

PONSO, PONTET, PONTI, s. m. Petit pont, ponceau.

PONSOUNNA, v. Aiguillonner, presser, talonner. L. pungere. (Lausanne.)

POR, prép. Pour, afin de. — Pé, pi, id.
Por cein, por cein khe, por cein sike, pour cela, à cause de cela, parce que.
Por la mau ke, loc. conj. Parce que, par la raison que, vu que. (Vaud.) — Dans le Jura, on dit pou la mé ke.

PORBATTRE, v. Murmurer, grogner. (Val d’Illiez.)

PORCELLANNA, s. f. Pourpier, Portulaca oleracea.

PORCEMEIN, adv. Cependant, pourtant. (Val d’Illiez.)

PORDEI, s. m. Inconnu de mauvaise mine, gueux, truand, mendiant qui demande l’aumône au nom de Dieu ou pour Dieu. Por, pour; Dei, Dieu. (Valais.)

PORET, TA, adj. Pauvret. Se dit d’un enfant maigre, faible, malingre. (Pays-d’Enhaut.)

PORKE, PORKIÉ, adv. interr. Pourquoi?

PORMON, POLMON, s. m. Poumon.

PORMOUNIA, s. f. Maladie contagieuse des vaches, pulmonie. /299/

PORPA, s. f. Chair sans os, pulpe.

PORPU, PORPIA, adj. Charnu, dodu, pulpeux. (Alpes.)

PORRA, PORRÉ, s. m. Porreau, Allium Porrum.

PORRASSE, s. f. Ail des ours, Allium ursinum. (Bex.)

PORRATET, s. m. Petit mendiant, petit pauvre; petit, pauvret; terme d’amitié.

PORRO, PORRE, adv. Pourtant, peut-être. L. porro. (Vaud.)

PORSALET, s. m. Cloporte. L. porcellus.

PORSEIN, POSSAIN, s. m. Souci, inquiétude, soin, vigilance. (Fribourg.)

PORSOGNI, PORSOUGNI, v. S’inquiéter, prendre souci.

PORSOGNEU, SA; PORSEGNEU, SA, adj. Soigneux, soucieux, économe de son bien. (Gruyère.)

PORT, s. m. Passage dans un défilé dangereux. (Alpes.) Ce mot est venu des Pyrénées.

PORTA, s. f. Porte.

PORTÂ, POUEIRTA, v. Porter; être pleine, en parlant de la femelle d’un animal; être enceinte, en parlant d’une femme. — On demandait à une montagnarde qui revenait d’Aigle, si elle avait fait une bonne foire. Ouai bein se ne poueirto pa, répon dit-elle.
Porta-bouenne, s. m. Feu follet; mot à mot porteur de bornes. — Le peuple croyait que l’âme de ceux qui avaient remué des bornes à leur profit reparaissait par pénitence, sous la forme de feu follet, pendant cinquante ans. (Vaud.)
Porta-rousahie, s. f. Alchimille argentée ou alchimille des Alpes, Alchemilla alpina, plante rosacée. Mot à mot porte rosée, parce que cette jolie plante en garde des gouttes dans les plis de ses feuilles. (Alpes.) — Arzeintena, id.

PORTAIN, adv. Pourtant, néanmoins, cependant.

PORTERIA, PORTORIA, s. f. Redevance ou impôt payé, sous la maison de Savoie, par quelques villes du Pays de Vaud pour la garde des portes. (Voy. Grenus, Documents relatifs à l’histoire du Pays de Vaud, page 38.) /300/

PORTETTA, s. f. Petite porte, guichet de tonneau.

PORTZCHET, PORCHET, s. m. Petit porc d’une année.— Ennesi, id.

POSA, POSAHIE, adj. Tranquille, grave, de sens rassis, posé.

POSÂ, POUSÂ, v. Poser, placer.

POSSEMEINTE, PORCEMEIN, adv. Pourtant, cependant, enfin. (Fribourg.) Voy. porcemein.

POT, s. m. Pot de terre, pot de fer, marmite; mesure pour les liquides.

POTAHI, POTEIHI, v. Bouder, faire la moue, la grimace. De potta, lèvre.

POTALET, s. m. Petit poteau, jalon.

POTAU, s. m. Soufflet, mornifle. (Val d’Illiez.)

POTEI, s. m. Potier, qui fabrique de la poterie.

POTEILA, s. f. Poterne.

POTHI, POTI, s. m. Poteau.

POTRA, s. f. Bourbier, boue, vase; poudre, poussière d’une vase desséchée. (Martigny.)

POTRINGA, s. f. Drogue liquide, tisane, remède composé, mixture. (Lausanne.)

POTRINGÂ. v. Donner des remèdes; avec sè, se droguer soi-même. — Maidji, id. (Lausajjne.)

POTSCHE, POTSE, s. f. Cuiller de bois ou de métal pour puiser dans le pot, dans la marmite.

POTSON, s. m. Petite cuiller, petit baquet.

POTTA, s. f. Lèvre, grimace, moue. Fa la potta, il a l’air de mauvaise humeur. Suson è bein à ma potta, Susanne est bien à mon gré. (Vaud.)

POTTE, s. f. pl. Lèvres avancées, grosses lèvres; grimaces, mines. Doron mè fa adi dei potte, Théodore me fait toujours des grimaces. Voy. botsche.

POTTHA, s. f. Fesse. (Entremont.)

POTTHERET, POTTHERIDA; POTTU, A, adj. Qui a les lèvres /301/ grosses avec un air de mauvaise humeur, lippu. C. pot, baiser. (Valais.)

POTZOUNAHIE, s. f. Cuillerée, quantité de liquide contenu dans la potse ou le potson. (Vaud.)

POU, adv. Peu. Tso pou, peu à peu. L’è n’hommo de pou de fai, c’est un homme de rien; à pou pri, à peu près.

POUAI, ÉPOUAI, ÉPOUI, ÉPU, adv. Puis, ensuite, et puis. — (On dit ape, ap, dans le patois de Tavannes, Jura bernois. — N. de l’éd.)

POUAI, POVAI, v. Pouvoir. N’ein pu mé, je n’en puis mais, je suis las.

POUAI, POVAI, s. m. Puissance, pouvoir, moyen.

POUAINA, POUINA, s. f. Femme au visage pointu, maligne, à l’air de fouine. Voy. fouainna.

POUAINETTA, s. f. Diminutif du précédent; jeune fille espiègle, maligne. (Montreux.)

POUAINFOU, s. m. Houx, Ilex aquifolium. (Orbe.)

POUAINTAIRA, s. f. Femme qui fait de la dentelle ou qui la vend. (Pays-d’Enhaut.)

POUAINTE, s. f. pl. Dentelle, blonde. — Puainte, id. — (C’est le français point, dans point d’Alençon, point de Malines, etc. — N. de l’éd.)

POUAIR ou POUEIR, POUAI, PUR, s. m. Porc; homme sale et dégoûtant. — Porcel, id.

POUAIRA, POUAIRE, s. f. Peur, frayeur, épouvante.

POUAIRAU, SA, adj. Peureux, craintif, timide.

POUAIRI, EPOUAIRI, v. Effrayer, épouvanter.

POUAIRTZA, s. f. Salope, femme sale, fille dévergondée. (Lavaux.)

POUAISI, v. Puiser.

POUAISIAU, s. m. Vase à manche pour puiser. — Goumo, id.

POUAISINA, POISSINE, s. f. Droit de pêche; espace déterminé pour pêcher, réservoir, vivier.

POUATHAIN, NA, adj. Méchant au plus haut degré. (Alpes.)

POUÉ, s. m.. Puits. /302/

POUEIH, POUEH! interj. Pouah! fi! Ce mot se dit des choses sales, puantes, qu’on voit ou qu’on sent. (Vaud.) — Pouah! id.

POUEIRTZO, s. m. Corridor à l’entrée d’une maison. L. porticus. (Vaud.) — (Pouairtzo a la même origine que le français porche. On dit l’allée d’une maison, dans le français vaudois. — N. de l’éd.)

POUET, TA; POU, TA, adj. Laid, vilain; se dit des gens et des animaux. Pouet tein, mauvais temps.

POUETTA, POUTTA, PEUTA, POTA, s. f., POUET, s. m. Punaise. (Valais.)

POUETTAMEIN, adv. Vilainement, indécemment, méchamment.

POUGNA, PUGNA, s. f. Poignée d’objets réunis, ce que la main fermée peut contenir. Na pougna dè mouniha, une poignée de monnaie.

POUHA, v. Tailler la vigne. Gr. ποιεἴν, faire. (Vaud.)

POULA, v. Crier; se dit des garçons qui courent la nuit. (Valais.)

POUMA, s. f. Pomme, fruit du pommier.

POUMETTA, s. f. Fruit de l’aubépine.

POUNA, s. f. Planche épaisse pour revêtir les citernes. (Alpes.)

POUNAI, SA, adj. Punais, puant, sale. C’est une injure défendue par une loi de 1378 contre les injures et termes offensants. (Nyon.)

POUPON, s. m. Nouveau-né, enfant au maillot.

POUPOUNNA, v. Accoucher. De poupon.

POURCHAS, s. m. Recherche d’une fille en mariage, fleurette que lui conte le prétendant.

POURETA, s. f. Pauvreté, misère.

POURLA, s. f. Voy. bourla.

POURLETTA, s. f. Amorce de fusil, poudre qu’on mettait dans le bassinet.

POURLO, s. m.; POURLA, s. f. Poudre à canon. — De pourla, bourla, brûler. — Pura, id. (Alpes.)

POURO, POURA, adj. Pauvre; cher. Ma poura fenna k’è mouerta, ma chère femme qui est morte; mon pouro cousin ka la tsamba /303/ rotta, mon cher cousin qui s’est cassé la jambe; dei poure dzein, des pauvres gens.

POURVÉABLE, adj. Prudent, qui use de prévoyance. — Provide, id. Vieux style de notaire.

POUSA, s. f. Arpent, pose, ancienne mesure agraire; pause, halte pour se reposer. (Vaud.)

POUSTA, s. f. Poste aux lettres; petite balle de plomb pour la chasse.

POUSTÂ, v. Poster.

POUTAN, PUTA, PUTAN, s. f. Putain, fille publique.

POUTANA, PUTANA, v. Fréquenter les femmes de mauvaise vie.

POUTASSI, s. m. Putassier, coureur de filles publiques. — Ribaud, id.

POUTTA, POUETTA, s. f.; PUTIET, s. m. Cerisier à grappes, Cerasus ou Prunus Padus (Vaud). — Nerprun purgatif, Rhamnus catharticus. (Ormonts.)

POUTTET, s. m. Lieu rempli de cerisiers à grappes.

POUTZ, s. m. Terme de matrone. Pudenda mulieris, matrice. Ce mot vient-il du latin puteus ou du mot hébreu qui signifie pudenda utriusque sexus? Quelques mots de notre patois nous viennent de l’hébreu, parce que dans le XIIe et le XIIIe siècle les médecins du Pays de Vaud étaient juifs pour la plupart.

POZZEULA, s. f. Goutte d’un liquide. It. pozza, flaque d’eau, mare. (Entremont.)

PRA, PRAU, PRO, s. m. Pré, prairie.

PRAISA, s. f. Possession, fonds de terre où se trouve ordinairement un bâtiment.

PRALA, PRÈLA, PRALLA, s. f. Prêle des champs, Equisetum arvense. C’est aussi un des noms du genêt des teinturiers, Genista tinctoria.

PRALET, s. m. Petit pré, petite prairie. — Pratei, id.

PRALLHA, s. f. Corde moyennant laquelle le bac glisse d’un bord à l’autre. (Aigle.) /304/

PRALLHI, s. m.; PRAILLE, s. f. pl. Pâturages marécageux le long du Rhône.

PRASA, PRAHIA, s. f. Prairie, pâturage, pièce de terre avec un fenil. — Praisa, id.

PRAU, PRO, PREU, PRU, PROU, adv. Assez, suffisamment; cependant, pourtant. L’è prau, c’est assez. Prau vo fasse, grand bien vous fasse! (La Fontaine a dit dans le même sens: Bon prou vous fasse. — N. de l’éd.) — Kan l’è bein l’è prau (prov.), quand c’est bien, c’est assez. L’è prau de, suffit, je vous entends. V. Fr. prou. (Vaud.)

PRÉ, PRI, s. m. Acide pour faire coaguler le lait, présure; la matière coagulée du fromage prête à être mise dans la forme. (Fribourg.) No lei farein un bon pri grâ, nous lui ferons un bon fromage gras, (Ranz des vaches de la Gruyère.)

PRÉDICANT, s. m. Ministre de l’église réformée. (Fribourg.)

PRÉDJI, PRIDJI, v. Prêcher, réprimander; faire la conversation. (Aigle.)

PRÉDJO, PRIDJO, PRIDZO, s. m. Prêche, sermon. Alla au pridjo, aller le dimanche à l’église.

PREIHI, v. Prier Dieu, prier quelqu’un.

PREIHIRA, s. f. Prière, soit au temple, soit à la maison. Voy. dans le Conservateur suisse, tome VIII, page 239, une prière en patois des Ormonts.

PREIHIOTTA, v. Dire tant bien que mal quelques petites prières. (Pays-d’Enhaut.)

PREIMAVO, s. m. Jeune porc de l’année. — Ennesi, id.

PREINDRE, v. Prendre, saisir. Prei, prai, pris. Ce verbe signifie aussi se coaguler, s’épaissir, se glacer. Le lassi è-t-e prei? Le lait est-il caillé? Le rio è prai, le ruisseau est gelé. Diu me preigne, Dieu me prenne, sorte de jurement plus commun chez les femmes. (Vaud.)

PREINTA, s. f. Lait dont on a tiré le fromage et qu’on n’a pas encore fait recuire, pour en extraire le séré. (Valais.) /305/

PREINTHA, s. f. Finance annuelle pour racheter une prairie du droit de parcours.

PREINTHÂ, v. Pâturer, brouter la première herbe du printemps.

PREINTHAHIE, s. f. La première herbe du printemps; droit du seigneur de faire brouter cette herbe ou d’en percevoir le prix de rachat. (Fribourg.)

PREINTHO, s. m. Premiers fruits.

PREISA, s. f. Prise, récolte. Bailli-mè na preisa, donnez-moi une prise de tabac. L’a fé na bounna preisa sti an, il a fait une récolte abondante cette année. Ce mot signifie aussi une possession de montagne avec un fenil., Voy. praisa, prasa.

PREISÂ, PRISÂ, v. Prendre du tabac, priser.

PREISON, s. m. Prison, chambre d’arrêts.

PREMI, APREMI, s. m. Printemps, première saison. (Jura.)

PREMI, PREMIRA, adj. Premier. D’apremi, adv. D’abord, en premier lieu.

PREMIRAMEIN, adv. Premièrement.

PRÉSEMI, v. Méditer, faire une sérieuse attention. L. præ semet. (Val d’Illiez.)

PRESTO, PRESTA, adj. Preste, dispos, expéditif; prêt, prête.

PRÉSURA, s. f. Présure, acide pour faire cailler le lait. — Cô, azi, id.

PRETEINTHAILLE, s. f. Bagatelles, menues choses; troupe d’enfants bruyants. (Vaud.)

PREU, adv. Assez. Voy. prau.

PREVAIRE, s. m. Repas que donne un jeune prêtre après sa première messe (Fribourg). — Repas qu’un homme donne à ses voisins qui l’ont gratuitement aidé à monter la charpente d’un bâtiment, à leva la ramura; relevailles. (Vallée de Joux.) V. Fr. provoire, prêtre. — De là le nom d’un village vaudois, Montpreveyres, le mont du prêtre. — Provaire, prouvaire, id.

PRÉVESEIN, s. m. Tumeur, crevasse au sein d’une accouchée. (Montreux.)

PREVÔLET, s. m. Papillon, phalène. — Pelevoué, pilivet, id. /306/

PRÉVON, DA, adj. Profond.

PRIM, PRIN, PRIMA, PRIMMA, adj. Mince, menu, fin. — Preun, Preima, id.
Prima-bithia, s. f. Porc, cochon; mot plus honnête que caïon. Il signifie aussi menue bête de peu de valeur.
Prin-fouair, s. m. Absinthe, armoise, Artemisia.
Prin-pllantain, plantain des Alpes, Plantago alpina. (Alpes.)

PRIMAVAU, s. m. Froment de Sibérie, froment printanier.

PRIMMA, s. f. Diarrhée, flux de ventre. (Valais.)

PRIMS, s. m. pl. Menus brins de foin dans la grange. (Genève)

PRÎTRO, s. m. Prêtre. Voy. cappa, prevaire.

PRO, PROU, adv. Assez. Voy. prau.

PROEIN, NA, adj. Qui a une odeur forte, portant à la tête. (Alpes.)

PROMMA, s. f. Prune. On prononce pron-ma. Pl. promme.

PROULAIRA, s. f. Chaîne de char. (La Côte.)

PROVEGNI, v. Provigner, faire des provins.

PROVEGNURA, s. f. Provin.

PROVEINDA, s. f. Prébende, provision, nourriture pour les bestiaux. (Fribourg.) — Provéance, id.

PROVEINSA, PROVEINCHA, s. f. Pervenche, Vinca minor.

PRU, adv. Assez. Voy. prau.

PRUMI, PREMI, s. m. Prunier, Prunus domestica.

PRUNDRE, v. Passer un liquide à travers un linge.

PRUNTA, s. f. Colature, petit lait qui sort d’un fromage mis en presse. (Alpes )

PU, s. m. Sanie, pus.

PU. Première personne du présent de l’indicatif du verbe pouai, povai. Voy. pouai.

PUBLLO, POUBLIO, s. m. Peuplier noir, Populus nigra. (Vaud.)

PUCHEIN, TA, adj. Puissant, très fort; grand, gros. On puchein fé dè bou, un gros fagot de bois.

PUDJAU, AUSA, adj. Plein de puces.

PUDJE, s. f. Puce. — Pudze, id. /307/

PUDJENA, s. f. Petite poule, poulette, poussin. — Pudzena, id.

PUDJENAIRA, s. f. Les Pléiades, constellation vulgairement appelée Poussinière.

PUDJI, ÉPUDJI, v. Oter les puces, épucer. De pudje, puce. — Pudzi, id. (Vaud.)

PUDJIN, PUDZIN, PUZIN, s. m. Poussin, petit poulet.

PUDRA, PURA, s. f. Poudre à canon. — Pourlo, pourla, id.

PUDREIN, POLLHIEN, s. m. Poulain.

PUDZENAIRA, PUDJENAIRA, s. f. Poule qui a des poussins; jeune fille qui soigne la basse-cour et les couvées. — On connaît la pudjenaire du château de Pompaples, qui ne donnait rien à manger à une jeune couvée parce qu’elle croyait que les poussins tétaient leur mère quand ils se cachaient sous ses ailes. De là est venue la phrase proverbiale: L’è asse cura ke la pudzenaire de monsu de Pompaples, elle est aussi bête que, etc.

PUFFA, PUSSA, s. f. Poussière, poudre de pharmacie.

PUFFET, PUSSET, s. m. Poudre médicale; brins de persil, de cerfeuil séchés et réduits en poudre pour mettre dans le potage. — Pussetta, id. (Lausanne.)

PUGEARD, PUGÉAL, s. m. Poignard. (V. st. de Genève.)

PUNA, s. f. Tronc de sapin ébranché. (Voy. Conservateur suisse, tome VI, page 91 . (Vallée de Joux.)

PUNDJAI, s. m. Etui à épingles, à aiguilles. L. pungo. (Alpes.)

PUPA, s. f.; PUPUT, s. m. La huppe, sorte d’oiseau.

PURO, s. m. C’est le sobriquet des habitants du cercle d’Ollon (en patois Ulon), Il vient de pur (porc), parce qu’ils élèvent et engraissent beaucoup de cochons qu’ils vendent avantageusement dans leurs foires de la fin de l’année. — Les trois autres cercles du district d’Aigle ont aussi leurs sobriquets. On dit: Lè z’orgollhau de Bex, les orgueilleux de Bex; lè z’ivrogne d’Aillo, les ivrognes d’Aigle; lè lare di z’Ormonts, les voleurs des Ormonts.

PUSSALLA, s. f. Pucelle, vierge, jeune fille en général.

PUSSALADJO, s. m. Pucelage, virginité. Jadis on chantait à Lausanne, /308/ sur la promenade de Montbenon, une ronde dansante dont le refrain était: Mon joli pucelage.

PUSSO, s. m. Jeune homme vierge.

PUTA, s. f. Fille publique, putain. — Poutan, id.


 

Q

 

N. B. La lettre Q n’est pas absolument nécessaire dans l’orthographe de notre patois; aussi plusieurs mots qui pourraient s’écrire par Q se trouveront aux lettres C et K. Nous devons cette lettre à la langue latine, mais notre roman peut s’en passer et n’en a nul besoin. Nous conservons cependant la lettre Q pour un certain nombre de mots.

 

QUASIMEIN, adv. Quasi, à peu près. — Casu, casumein, id.

QUIEINZE, QUIEIZE, adj. numér. Voy. kainze.

QUINTA, s. f. Caprice, lubie, accès de mauvaise humeur, qinte, travers. (Lausanne.)

QUINTAU (on prononce kieinto ou même tieintô), s. m. Poids de cent livres, quintal.

QUINTHI, v. Etre de mauvaise humeur, avoir une lubie, une quinte.

QUINTHIAU, AUSA, Capricieux, fantasque, sujet à des accès de mauvaise humeur.

QUOUETZ, s. m. L’un des trois dialectes du canton de Fribourg. Le quouetz se parle dans la partie moyenne de ce canton. Les deux autres sont: le reman dans la Gruyère, et le broyard dans les villages riverains de la Broye, dans la vallée que cette rivière traverse. Voy. kouetzo. /309/


 

R

 

RÂ, RÂRA, adj. Rare, clair-semé.

RABBAT, RABBAN, REBAT, s. m. Coup de vent répercuté par les montagnes. (Alpes.) Sur les lacs, c’est le contre-courant ou remous de la côte. Voy. reban.

RABBÉ, s. m. Foin recueilli sur les escarpements, dans les ravines ou autres lieux dangereux des montagnes. (Pays-d’Enhaut.)

RABBI, GRABBI, s. m. Avare, grippe-sou. (Vaud.)

RABISTOKA, RABAUBENA, v. Remettre en état une machine dérangée, la rétablir, la raccommoder.

RABLLET, s. m. Racloir à long manche pour rassembler en tas les boues des rues et le fumier des écuries. — Rakllet, id.

RABLLON, s. m. Boue imprégnée de fumier servant d’engrais. (Vaud.)

RABLLOUNNA, v. Enlever avec le rabllet les boues et fumiers. — Rabllena, id.

RABOBI, RABAUDI, v. Se réjouir. Part. passé, rabobi, réjoui, en gaîté. (Vaud.)

RABOT, s. m. Rabot, outil de menuisier; courtaud, petit homme, jeune garçon. C. rab, petit. — Ragot, id.

RABOTTA, v. Raboter, unir, aplanir avec le rabot.

RABOU, adj. Raboteux, inégal; se dit d’un terrain. (Gros de Vaud.) — Rabou est le nom d’un hameau de la commune de Gryon. (Vaud.)

RABOUNNA, v. Calmer, adoucir, ramollir dans l’eau, rabonnir. — Abonna, id.

RADALA, v. Transporter sur un radeau. (Léman.)

RADAUSSI, v. Radoucir. Il ne se dit que de la température, quand elle devient plus douce. Radausse, le temps devient plus doux; 3e pers. du sing. du prés. de l’indicatif. /310/

RADÉ, RADHI, s. m. Radeau, train de bois qui flotte.

RADI, RAVONNET, RAVON, s. m. Petite rave, radis. Radi s’emploie aussi dans le sens de radical en politique.

RAFFA, s. f. Diarrhée, flux de ventre. (Vaud.)

RAFFÂ, v. Avoir la diarrhée. (Vaud.)

RAFFATAILLE, s. f. Vieilleries, objets usés, de nulle valeur; canaille. (Neuchâtel.) — Preteintaille, preteinthaille, id.

RAFFE, s. f. Sorte de panier à porter sur le dos. (Pays-d’Enhaut.)

RAFFENA, AHIA, adj. Intelligent, qui sait se tirer d’affaire, fin; raffiné.

RAFFI, adj. Farci, tout plein de.

RAFFLA, v. Se ruiner, rafler son bien, enlever par force ou par adresse. (Lausanne.)

RAFFOR, RAFOUEI, RAFOUAIR, s. m. Four à chaux. — Chaufour, id. (Vaud.)

RAFONCI, v. Précipiter le marc du café au moyen d’un peu d’eau; mettre du liquide dans un vase à la place de celui qui s’est évaporé ou que l’on en a ôté. — Rafoncer, afoncer, dans le français vaudois.

RAFOUIN, NA, adj. Petit bout d’homme, petit drôle, ragot. — Chafouin, na, id. (Lausanne.)

RAFRAIDHI, RAFRAIGHI, v. Refroidir.

RAFRETSCHI, v. Rafraîchir, renouveler un titre.

RAGOT, s. m. Petit garçon trapu, joufflu; ancien nom de chasse du sanglier de deux ans. Ragotta, petite fille épaisse.

RAGOUTAGE, RAGOTAGE, s. m. Mouvais ragoût mêlé de diverses choses. (Orbe.)

RAGUELLHARE, RAGUELLHAU, s. m. Celui qui remet en place les quilles abattues.

RAGUELLHI, v. Remettre les quilles en place. (Vaud.)

RAHIA, RAHIE, RAYE, s. f. Raie, rigole, tranchée, canal, sillon dans un champ; rigole dans une étable pour l’écoulement du purin; couloir dans des rochers escarpés; champ de labour. — Sè bouta à la rahia, se mettre aux travaux des champs (Villeneuve). /311/

RAHIE, s. f. Allée de jardin. Aux Ormonts, arc-en-ciel.

RAHTALLHON, s. m. Reste de foin ou de blé rassemblé avec le râteau, raté, rati.

RAHTHIOUDA, s. f. Manche de râteau. (Pays-d’Enhaut.)

RAI, s. f. Racine des végétaux.
Rai à bocko, rai de bocko, pimprenelle, plante ombellifère. (Bex.)
Rai à la brotzche, ellébore noir. (Jura.)
Rai à la figua, ficaire, Ranunculus Ficaria.
Rai à l’or, athamante de Crète, Athamanta cretensis, jolie ombellifère des Alpes et du Jura. (Château-d’Œx.)

RAI, adj. Indocile, revêche. C. red, roide, violent.

RAIBLLA, s. f. Voy. riba.

RAIDO, A, adj. Raide, roide. Voy. rai.

RAIMA, v. Repasser une leçon pour la bien savoir. (Alpes.) Rimer dans le français vaudois.

RAIPO, s. m. Homme lourd, indolent, paresseux, qui aime le repos. (Alpes.)

RAÏSON, s. f. Discours, raison, parole; au pluriel, dispute. L’an z’u dei raïson, ils se sont querellés. — Réson, id. (Vaud.)

RAISSE, s. f. Terrasse de vigne soutenue par un mur. C. rait, muraille. (Montreux.)

RAISSE, RAISSA, s. f. Scie, scierie.

RAISSON, s. m. Sciure de bois.

RAITER, REITER, s. m. Garrot pour serrer avec une corde ou une chaîne la charge d’une charrette. All. reitel. (Pays-d’Enhaut.)

RAKA, RAKAR, s. m. Terrain escarpé, pierreux et inculte. (Jura.)

RAKAILLE, s. f. Canaille. De l’hébreu raca.

RAKARD, s. m. Fenil, petite grange. (Valais.)

RAKATISSA, s. f. Rassemblement de canaille, de racaille. — Raketissa, id. (Alpes.)

RAKLLA, v. Racler, nettoyer.

RAKLLET, RAKLLO, s. m. Racloir du ramoneur, râble du fournier. — Quand deux personnes laides, mal faites ou diffamées se /312/ moquent l’une de l’autre, on dit communément: L’è lo rakllo ke sè mokè de l’ékové, c’est le râble qui se moque de l’écouvillon (ékové). (Vaud.)

RAKLLE-TSEMENA, s. m. Ramoneur, celui qui racle les cheminées.

RAKLETTA, s. f. Petite planchette ou règle plate pour ratisser une mesure de blé.

RAKOKA, ARAKOKA, v. Recevoir dans la main un objet jeté en l’air. — Arrkoka, id. (Bas-Valais.)

RAKOMPLLI, v. Achever de remplir un vase de liquide; niveler un terrain en creux, combler.

RAKOMPLLI, A, adj. Comblé, nivelé; rassasié. Su preu rakomplli, j’ai assez mangé. (Gruyère.)

RALOHI, v. Raccommoder, remettre en état, en ordre. Voy. alohi. (Vaud.)

RAMA, s. f. Rame, branche pour ramer les pois, les haricots; foin qu’on place sur des branches pour le traîner sur les pentes. (Alpes.)

RAMÂ, v. Ramer, boiser une paroi; ramer les pois, les haricots; biaiser en jouant aux quilles.

RAMASSA, RAMACHA, v. Ramasser, récolter, relever; rosser.

RAMASSAHIE, s. f. L’action de battre, de rosser; forte réprimande. Lei é bailli na fiera ramassahie, je lui ai donné une fière gourmade.

RAMELA, v. Partager avec le voisin les fruits d’un arbre qui sont tombés sur son terrain.

RAMELADJO, s. m. Droit de rameler, c’est-à-dire qui permet à un propriétaire de ramasser sur son terrain les fruits tombés de l’arbre du voisin, mais en partageant avec ce dernier; droit fixé par la loi ou par la coutume. L. ramus.

RAMELAHIE, s. f. Quantité, grand nombre, cohue. — Ribanbella, id. (La Côte.)

RAMENA, v. Ramener; redoubler; asséner un coup de poing ou de bâton, menacer du geste. (Valais.)

RAMPON, s. m. Mâche, Valerianella olitoria. /313/

RAMURA, s. f. Charpente d’un bâtiment. Léha la ramura, élever la charpente.

RAN, REIN, s. m. et adv. Rien, point.

RAN, s. m. Train de perches de fayard amenées ensemble; rame pour les pois, les haricots. — Re, id. (Neuchâtel.)

RANDJAMEIN, adv. Aisément, facilement, sans peine. (Pays-d’Enhaut.) Voy. rondjamein.

RANDON, s. m. Force, courage; quantité. Pllau à gran randon, il pleut à verse.

RANE, s. f. Grenouille. L. rana. (Evêché de Bàle.)

RANJES, s. f. pl. Rênes. C. rangen. (Genève.)

RANKMELA, v. Râler, être poussif, respirer avec bruit et peine.

RANKO, s. m. Se dit des derniers râlements d’un mourant. L’è au ranko, il est à l’agonie. — Ango, anko, id. C. ankou, agonie, mort.

RANMA, s. f. Cadre de fenêtre. (Alpes.)

RANSIGNOLET, s. m. Rossignol. L. luscinia, lusciniola.

RANZ, s. m. Marche, suite d’objets qui vont à la file. C. rank, All. reihen, même signification. (Fribourg.)
Ranz dei vatsche. C’est la marche des vaches, chanson alpestre, originaire de la Gruyère. Elle est imprimée, avec la musique, une traduction et des notes, dans le Conservateur suisse, tome I, page 425.

RAPA, s. f. Pente en friche avec des buissons.

RAPAIR, s. m. Nombre égal; terme du jeu de quilles. (Vaud.)

RAPE, s. f. pl. Lisières buissonneuses. (Montreux.) — Lè Rape, localité du Jorat lausannois.

RAPECOLA, RAPICOLA, v. Ravigoter. Avec , se rétablir, reprendre ses forces, se remettre d’une indisposition, se refaire. (Vaud.)

RAPELU, A, adj. Mal vêtu, de mauvaise mine. (Genève.)

RAPETA, s. f. Petite bande de terrain buissonneux.

RAPETASSI, REPETASSI, v. Rapiécer, raccommoder de vieilles hardes, mettre des pièces. /314/

RAPILLHA, s. f. Se dit d’un jeu des enfants, qui jettent quelque chose et l’abandonnent à celui qui peut l’attraper. Le français dit: à la gribouillette. On dit: à la rapille, dans le français du canton de Vaud. — Tirevougne, id. (Vaud.)

RAPILLHA, s. f. Ce qui reste dans les prairies broutées par droit de parcours. (Aigle.)

RAPIN, RAPEUN, NA, adj. Avare, rapace, grippe-sou, harpagon, ladre.

RAPPA, s. f. Grappe de raisin.

RAPPÂ, ARAPPÂ, v. Arracher des mains, prendre de force, agripper. L. rapere.

RAPPACHIA, s.f. Soufflet, bastonnade; forte ondée de pluie, averse. (Alpes.)

RAPPANA, s. f. Bois dur pour faire des barils. (Pays-d’Enhaut.) — (Rappanna, s. f. Longue racine traçante des sapins. Les rapanne servent à faire des paniers, des corbillons. L. repere. (Jorat.) — N. de l’éd.)

RAPPERTZI, v. Rassembler ce qui est séparé, dispersé; chercher, pour les réunir, des choses, des bêtes ou des gens disséminés. L. reperire.

RAPPIA, v. Grimper, escalader. L. repere. (Alpes.)

RAPPILLHA, RAPELLHI, v. Grappiller. De rappa, grappe de rai sin.

RAPPONDRE, APPONDRE, v. Rejoindre ce qui est rompu, ou agrandir par une pièce nouvelle. L. apponere.

RAPPONSA, APPONSA, s. f. La pièce ajustée, pour rejoindre ou agrandir. L. apponere. RAPPONTI, s. m. Patience des Alpes, Rumex alpinus. On l’emploie pour engraisser les porcs. (Alpes.)

RAPU, RAPIA; REPU, REPIA, adj. Galeux aux pieds; se dit des chevaux. (Pays-d’Enhaut.)

RAS, s. m. Droit de focage (terme de la coutume vaudoise; en français; droit de fouage). /315/

RAS, adv. Ne s’emploie que dans l’expression à ras terra, au niveau du terrain, à fleur de terre.

RASEL, s. m. Bateau plat pour transporter les marchandises, radeau. (Vully.)

RASSAGNI, RASSANI, v. Saigner un terrain par des tranchées ou des rigoles.

RÂSSE, s. f. Voy. reissa, raisse.

RASSENA, s. f. Racine en général; carotte, Daucus Carota.
Rassena à l’or, Meum Athamante, plante ombellifère. (Jura.)
Rassena à Noutra Dama, tamier ou taminier commun, Tamus communis, plante de la famille des dioscorées.
Rassena à nau tsemise (racine à neuf chemises), la victoriale, Allium Victorialis. — Le paysan superstitieux croit que s’il en porte une bulbe avec ses neuf peaux, aucune balle ne peut l’atteindre, et qu’en tirant au blanc il ne manquera jamais son coup. (Alpes.)

RASURA, s. f. La bande de dalles qui couronne un mur; faîte; espèce de pain fait de la pâte raclée sur les parois du pétrin. (La Côte.)

RAT, s. m. Rat. Lè ratte, les souris.

RATA, s. f. Maladie épidémique du bétail. (Evêché de Râle.)

RATALA, v. Rassembler le foin avec le râteau, le râteler.

RATALAHIE, s. f. Ce qu’un râteau prend de foin entre ses dents; abondance de paroles; censure sévère. L’ai é fé na ratalahie, je lui ai dit son fait. (Lausanne.)

RATALET, s. m. Carré de mouton ou haut côté.

RATÉ, RATI, s. m. Râteau, râtelier. .

RATENI, RATIGNI, v. Retenir, conserver dans sa mémoire. On dit d’une vache souvent couverte sans succès qu’elle a rategnu, quand enfin elle devient pleine. (Vaud.) — Un montagnard voyant que la femme de son pasteur était enceinte, après avoir passé nombre d’années sans l’être, lui dit agréablement: Ah! madama la menischtra, vo z’ai enfin rategniu; vo lo corso bein. Voy. cordre. (Jura.) /316/

RÂTSCHE, s. f. Rache ou cuscute. Voy. feinkaina, funkaina.

RATTA, s. f. Souris; réflexion des rayons solaires sur un miroir.
Ratta-volaire, ratta-volia, ratouliva, s. f. Chauve-souris.

RATTÂ, v. Rater, faire long feu, manquer son coup, échouer dans une entreprise.

RATTE, s. f. pl. Les premières dents d’un enfant.

RATTETTA, s. f. Petite souris, souriceau. Diminutif de ratta.

RATZA, RATZE, s. f. Cuscute, plante parasite. — Rogna, id. Voy. râtsche, feinkaina, funkaina.

RATZE, s. f. Teigne, croûte laiteuse. — Rache, id. — Reitzche, dans l’Evêché de Bâle.

RATZERO, s. m. Gale qui rend les renards fous ou enragés. C. rach, gale, teigne. (Vaud.)

RAUA, RUVA, RUA, s. f. Roue.

RAUDJAU, s. m. Se dit des procureurs, ainsi nommés parce qu’ils rongent sans pitié les pauvres débiteurs. — Raudaire, dans les Documents de Grenus, page 131. (Vaud.)

RAUDJE-BOSSE, s. m. Mot à mot, qui ronge les buissons; c’est le traquet et le roitelet. — Raudje-bosson, id. — C’est aussi le rouge-gorge. (Jura.)

RAUDJI, RUDJI, RAUDZI, RUDZI, ROUDZI, ROTZI, v. Ronger, importuner, faire endêver, demander sans cesse indiscrètement. Rudji dei z’ou, ronger des os. Daniè, raudze-mè ci l’ou; Daniel, ronge-moi cet os.

RAUDJON, RUDJEON, RAUDZON, s. m. Reste d’une chose mangée ou usée. On raudjon dè pomma, un trognon de pomme.

RAUDZO, ROUAIDJO, s. m. Hièble, Sambucus Ebulus. (Ormonts.)

RAUFA, ROFFA, ROTTA, s. f. Gardon, rosse, Cyprinus rutilus; poisson peu estimé, du genre des cyprins. (Léman.) (Note de l’éd.: raufa, qui dans cet article n’a qu’une f, se trouve avec deux f à l’article Roffa, page 335. Ces deux orthographes appartiennent à l’auteur, et il ne nous est pas possible de décider entre elles).

RAUFFA, s. f. Crasse adhérente aux parois d’un vase. — Rauma, reuma, id. (Genève.)

RAUFFÂ, v. Gronder, traiter quelqu’un comme un chien. All. raufen, se chamailler, se prendre aux cheveux.

RAUFFAHIE, s. f. pl. Gronderies, vilenies. /317/

RAUFFEIN, NA, adj. Avare; de mauvaise humeur, rechigné, chagrin. — Grindje, grindzo, id. (Lausanne.)

RAUFFERIE, s. f. pl. Chiffons, objets sales et inutiles. (Genève.)

RAUMA, REUMA, RAUFFA, s. f. Vieille crasse adhérente à un vase. (Genève.)

RAUNA, RONNA, ROUNA, v. Retentir; grogner, gronder avec humeur. Voy. frauna, ronna.

RAUNERI, IDA, adj. Acariâtre, grondeur.

RAVA, s. f. Rave. Na rava, rava, réponse injurieuse ou de refus à une personne qui vous parle ou qui vous demande quelque chose.

RAVAI, v. Ravoir, avoir une seconde fois, recouvrer.

RAVAIRA, s. f. Grande chaleur; ardeur de la bouche d’un four, d’un soleil brûlant. — Raveur, id. (Alpes.) — (Raveur se dit dans le patois et dans le français populaire vaudois. Ravoire est le nom d’une localité très chaude près de Martigny. — N. de l’éd.)

RAVAIRE, s. f. Lieu planté de raves.

RAVAU, s. m. Eclat d’une flamme éloignée, reflet d’un incendie, grande rougeur au ciel, ardeur du soleil.

RAVENA, ROUVENA, RUVENA, ROUENA, s. f. Ravine creusée par les eaux, éboulis de terre, descente de terre mêlée d’eau; précipice. L. ruina.

RAVESA, v. Regarder, considérer, réfléchir; avec , se raviser. (Jura.)

RAVOIHIEN, TA, adj. Brûlant, ardent, éclatant, éblouissant (Aigle). — (Ailleurs, roviein. — N. de l’éd.)

RAVON, s. m. Pomme de terre. (Leysin.)

RAVONNET, s. m. Voy. radi.

RAVONNHALLA, s. f. Roquette, Eruca sativa.

RAZ, s. m. Foin qu’on recueille sur les pentes escarpées. (Montreux.)

RAZA, v. Raser, dans tous les sens; passer tout près, effleurer. Quand un mur est achevé, on dit qu’il raze. Voy. rasura.

RAZET, s. m. Bateau plat dont on se servait pour transporter les tonneaux sur le canal d’Entreroches. Voy. rasel. /318/

REBA, s. f. Raie, ligne tracée.

REBAILLI, v. Redonner, donner une seconde fois, rendre. Rebaille-m’ein mé, donnez-m’en davantage. Celui qui mange d’un bon plat dit: Sosse chein lo rebaille-m’ein mé, cela sent le donnez-m’en encore. (Vaud.)

REBAN, REBAT, s. m. Vent du rivage, opposé au vent qui règne au milieu du lac. (Léman.) Voy. rabbat.

REBAS, adv. C’est un réduplicatif qui signifie de nouveau par terre, par terre une seconde fois (Pays-d’Enhaut). — De bas, adv., à terre, par terre.

REBATTA, s. f. Meule qui tourne pour écraser les fruits, pour faire l’huile de noix, pour lisser la filasse; reflux du lac agité.
Fére à la rebatta, jeu des enfants qui consiste à se rouler en long sur eux-mêmes du haut d’une pente fort inclinée.

REBATTÂ, REBOUTA, v. Rouler, aller çà et là, courir le monde. (Vaud.)
Rebattâ lo contr’amon (phrase proverbiale), rouler de bas en haut; être sorcier ou démoniaque, aller au sabbat. C. rabadd, lutin, esprit follet. (Lavaux.)

REBATTAHIE, s. f. Action de se rouler; grande quantité. Lei a na rebattahie dè recor, il y a abondance de regain. (Vaud.)

REBATTAIRA, s. f. Pente rapide où les enfants se roulent de haut en bas. (Jura.)

REBEDEUMA. Cri des écoliers dans leurs jeux. (Lausanne.)

REBEDOULA, v. Rouler; se dit des corps ronds qui roulent après une chute.

REBEKKA, v. Se redresser, résister, se mettre en défense. C. rebecqi. regimber, rebéquer.

REBETTA, v. Répugner à faire une action ou un mouvement. (Alpes.)

REBIBE, s. f. pl. Copeaux produits par le rabot. (Vaud.)

REBIFFÂ, v. Regimber, refuser d’obéir. C. bev, bef, vif, actif. Voy. rebekka.

REBIOLA, v. Epamprer la vigne pour la seconde fois. (Lavaux.) /319/

REBIOLON, s. m. Seconde pousse de la vigne, des choux.

REBOBI, BIA, adj. Restauré, réjoui, gaillard. (Vaud.)

REBOLA, v. Se replier, se courber au lieu d’entrer; se dit d’un clou, d’un fil.

REBOUFFA, v. Se recourber; rabrouer, faire une rebuffade, donner une algarade.

REBOUFFANO, NA, adj. Courbé; se dit des épis tarés ou stériles. (Leysin.)

REBOULLHI, v. Remuer, mettre en désordre, tracasser, farfouiller. (Vaud.)
Rebouille-merda, s. m. Escarbot ou fouille-merde, pilulaire, Scarabæus stercorarius. (Vaud.)

REBOUTHO, s. m. Bruit, tumulte, sédition, trouble, remue-ménage. (Alpes.)

REBOUTA, REBUËTA, v. Remettre, replacer.

REBRAN, s. m. Revers d’un vêtement. V. Fr. rebras, retroussis, revers.

REBRANDON, s. m. Rejeton, rejet, ce qui repousse à un chou, à une plante. (Lausanne.)

REBREKA, v. Retrousser.

REBRESSI, v. Retrousser ses manches jusqu’au coude pour être moins gêné dans les mouvements des bras, bré.

REBRI, s. m. Contour, zigzag, coude dans un sentier. (Alpes.)

REBRITTA, v. Revenir sur ses pas, tourner un char en sens contraire. Voy. britta.

REBUSA, s. f. Retour de froid ou de neige au printemps. (Vaud.)

RECHEIN, RECHEUN, s. m. Rebuffade, affront, geste pour repousser, grimace de mauvaise humeur. V. Fr. rechin, rude; B. B. rech, chagrin. Le français a gardé rechigner. (Pays-d’Enhaut.)

RECISA, s. f. Benoîte commune, Geum urbanum, plante ainsi nommée à cause des découpures de sa feuille. L. recisus, coupé.

RECOI, s. m. Repos, tranquillité. L. requies. Ce mot n’est plus usité que dans quelques villages. (Gros de Vaud.) /320/

RECOR, RECOUEIR, s. m. Le second foin de l’année, le regain.— Recordon, id.

REDA, s. f. Diarrhée, cours de ventre. C. red, flux, écoulement.

REDAN, REDANNA, adj. Gueux, rôdeur, mendiant, vagabond. C. reden, courir. (Aigle.)

REDANNISSA, s. f. Gueuserie, vagabondage. — Redanusse, id. (Orbe.)

REDASSA, s. f. Grive; femme maigre; litorne, Turdus pilaris. L.

REDAU, REDOU, s. m. Dégel, température plus douce après de grands froids; place au soleil où se rendent les vieillards, les convalescents.

REDIMA, v. Racheter, s’affranchir d’une redevance féodale. L. redimo.

REDIPET, TA, adj. Rapporteur, qui répète tout ce qu’il a entendu, indiscret. (Vaud.)

REDIPETA, REDJAPETTA, v. Rapporter indiscrètement. (Moudon.)

REDJIKLLA, v. Rejaillir. L. rejicio.

REDONDÂ, v. Ressauter, retentir.

REFERE (sè), v. Relever de maladie, se rétablir, reprendre des forces, se refaire.

REFIA (sè), v. Reprendre haleine, se reposer sur une personne de confiance.

REFIAIRE, v. Frapper une seconde fois; jouer un second coup aux quilles. De fiaire, frapper. (Fribourg.)

REFIORDA, v. Rebrousser, reculer; peu usité. (Neuchâtel.)

REFIO, REFIAU, s. m. Hotte qui a une pièce passant sur la tête du porteur. (Pays-d’Enhaut.)

REFRETA, REFRITA, v. Réparer le sommet d’un bâtiment en bois. Voy. frîta.

REFRO, REFROU, adv. Hors de la maison pour la seconde fois. Voy. frou.

REFUÏ, REFOUI, s. m. Asile, recours, refuge. L. refugium.

REGALISSA, s. f. Polypode commun, Polypodium vulgare; réglisse. — Réguelisse, id. /321/

REGATTA, s. f. Sorte de danse fort animée. (Vaud.)

REGAUFFA, REGOFFA, v. Rabrouer, regimber contre un supérieur, s’opiniâtrer. Avec , s’enfler, s’enorgueillir.

REGAUFFAHIE, s. f. Rebuffade, mouvement ou parole de dépit. (Vaud.)

RÊGNI, v. Appeler, chercher. C. reign, donner. (Pays-d’Enhaut.)

REGNIA, v. Renouer, nouer une seconde fois.

REGOTHI, v. Regorger d’eau; se dit du terrain.

REGOTTHU, UVA, adj. Celui ou celle dont les cheveux frisent naturellement. (Montreux.) Voy. cotthu.

REGOUAISSI, REGUETTI, REGOUEINTZI, v. Vomir. (Vaud.)

REGRATTAI, s. m. Détailleur de sel, de pain, de poisson, etc.

REGREFFI, v. Regimber.

REGREGNI (sè), v. Se dit des personnes qui redoutent, qui appréhendent de faire quelque chose, comme de sortir par un grand froid.

REGREGNI, A, adj. Ridé, froncé, crispé, recoquillé. Se dit aussi des personnes qui se ratatinent, se ramassent, parce qu’elles ont froid.

REGROLLEI, s. m. Savetier. De grolla, vieux soulier, savate. (Nyon.)

REGUELLHI, A, adj. Recoquillé; qui a les cheveux crépus. — Regotthu, cotthu, id.

REGUET, s. m. Tourniquet d’enfant placé sur une eau courante qui le fait tourner. C. reag, reg, ruisseau.

REHCHE, RELLHA, s. f. Crèche. (Alpes.)

REHCHETTA, s. f. Plate-bande. — Rellhetta, id.

REHCHI, REILLHI, s. m. Ligne de crèches dans une étable. (Pays-d’Enhaut.)

REHTU, REHLLU, s. m. Odeur d’une chambre fermée. L. reclusus.

REI, s. m. Roi. Reina, reine. Rei de caille, rei dei caillè, roi des cailles, sorte de rale, Rallus Crex.

REIBLLA, RÈBLLA, s. f. Gratteron, Galium aparine. — Riblla, id. /322/ — C’est aussi la lycopside des champs ou petite buglosse, Lycopsis arvensis.

REINBOTZI, v. Crépir, recrépir un mur sec ou dégradé. (Vaud.)

REINDA (à), loc. adv. A niveau, à fleur de. C. ren, ordre, direction. (Alpes.)

REINDCHA, REINDSCHA, s. f. Rang, rangée. — Reinche, id.

REINDJIAI, v. Ruminer. (Jura.)

REINDRE, v. Rendre, restituer, vomir.

REINFATTA, REINFOUATTA, v. Remettre en poche. De fatta, poche.

REINFLLA, v. Enfler de nouveau, repaître, bien manger. Mon menot, te n’é pas prau reinflla; mon garçon, tu n’as pas assez mangé. (Gruyère.)

REINGA, RUNGA, v. Lutter. All. ringen, lutter. (Moudon.)

REINGREINDJI, v. Empirer, aller de mal en pis.

REINGRENA, v. Remettre en train, rengréner.

REINKOTZI, v. Recommencer. Réduplicatif d’einkotzi. (Vaud.)

REINMODA, v. Se remettre en marche, en train; recommencer. Réduplicatif d’einmoda.

REINPREINDRE, v. Allumer une seconde fois, rallumer. Reinprein lo craizu, rallume la lampe. Réduplicatif d’einpreindre.

REINSA, v. Rincer; battre, gourmer.

REINSAHIE, s. f. Gourmade, volée de coups; averse.

REINVER, s. m. Le revers d’une vallée, celui qui a le moins de soleil et qui est le plus froid. (Alpes.) Voy. drai.

REINVOUA, REVOUDRE, v. Arranger, remettre en ordre ce qui est dérangé.

REISSA, RESSA, s. f. Scie, scierie. — On dit râche, rasse, dans le Jura.

REISSI, RESSI, v. Scier.

REISSON, RESSON, s. m. Sciure, poudre détachée du bois par l’action de la scie.

REITOLA, s. f.; RETALET, s. m. Roitelet. — Reitolan, id. (Jura.) /323/

REKAFFA, REKAHA, v. Rire aux éclats, à gorge déployée.

REKAFFAHIE, s. f. Eclats de rire immodérés. (Vaud.)

REKAINKA, v. S’habiller proprement, se parer, se requinquer. Rekainka (part. passé), paré, endimanché. — Retappa, id.

REKAINKILLHÉ, adj. Recoquillé.

REKAPPA, v. Remplir le vide que l’évaporation a produit dans un tonneau plein de vin. (Lausanne.)

REKOLA, REKOULA, v. Reculer; diminuer son bien, au lieu de l’accroître.

REKOLON, REKOULON (à), loc. adv. A reculons, à rebours. Fére à recolon, faire mal son ouvrage.

REKORBA, s. f. Contour, coude, zigzag à angles aigus dans les sentiers ou chemins des montagnes. — Rebri, id. (Alpes.)

REKORBÂ, v. Recourber, replier.

REKORDA, REKOUERDA, v. Lire à haute voix, apprendre une leçon par cœur. L. recordari.

REKOUAIRE, v. Faire cuire une seconde fois, recuire. Réduplicatif de couaire.

REKOUAITA, s. f. Liquide restant dans la chaudière après qu’on a fait le séré. De rekouaire. (Pays-d’Enhaut.) — Couéta, id.

REKOUEIR, RECOR, RECORDET, s. m. Le second foin d’une prairie, le regain. L. chordum, regain. — Recordon, id.

REKOUEIRDA, v. Faucher les regains.

REKOULA, s. f. Accident; perte qui fait reculer au lieu d’avancer les économies d’un ménage.

REKOULLHI, v. Recueillir, ramasser; se retirer, s’en aller.

REKRAINSA, s. f. Dépit violent. L’é fé de rekrainsa, je l’ai fait de guerre lasse. (Vaud.)

REKRU, s. m. Odeur de crudité, remugle.

RÊLA, v. Crier, pousser de grandes clameurs.

RELARDJE, s. m. Lardière de chemise.
Note de l’éd.: L’auteur donne pour traduction: lardière de chemise, sans autre explication. Mais lardière n’est pas dans les dictionnaires français, et nous n’avons pas trouvé son équivalent. Ce mot n’appartient sans doute qu’à la Suisse romande. Il se dit des coins de toile en forme de triangle allongé que l’on met aux côtés d’une chemise de femme pour lui donner plus d’ampleur. Lardière a évidemment la même racine que le français larguière, qui a une autre signification. Les Vaudois disent diérir, pour guérir.

RELARDJI, v. Se donner du large, se soulager le cœur. /324/

RELARDJO, s. m. Place plus étendue; soulagement d’un cœur oppressé. (Avenches.)

RELAVA, v. Laver une seconde fois; laver la vaisselle après chaque repas.

RELÉA, RELEVA, v. Relever; copier.

RELÉA, RELAHIA, adj. Sublime, qui passe l’intelligence, relevé.

RELICTA, s. f. Veuve. L. relicta. C’est un mot usité dans les vieux actes. (Vaud.)

RELIETTA, v. Attacher une seconde fois, lier de nouveau. Réduplicatif de liettha.

RELLHA, s. f. Raie, fissure, fente de rochers. — Reilla, id. (Alpes.)

RELLHA, s. f. Soc de charrue. (Aigle.)

RELLHETTA, s. f. Petite fente. Diminutif de rellha, reilla.

RELODGE, s. m. Horloge de clocher, pendule, montre. — Relodzo, id.

RELUKKA, v. Faire les yeux doux, regarder amoureusement, reluquer.

REMAERDATZI, v. Réparer les routes; nettoyer; mettre ses habits du dimanche. (Ormonts.) — Remerdassi, id.

REMAGNI, v. Demeurer, rester. L. remanere.

REMAGNON, s. m. Reste d’aliment, bribe; le cœur d’un fruit à pepin. V. Fr. remanant, remainant, remains. (Vaud.)

REMAN, s. m. C’est le nom d’un des patois fribourgeois. Voy. quouetz. Pahi reman ou roman, la Suisse romane ou française en général, et spécialement le Pays de Vaud. L. romanus.

REMANI, ROUMANI, s. m. Romarin, arbuste apporté par les Romains en deçà des Alpes.

REMANTEVI, v. Se ressouvenir, se remémorer, se rappeler. V. Fr. ramentevoir. (Jura.)

REMAUFFA, v. Rechigner, rabrouer, brusquer son homme. (Alpes.)

REMAUFFAHIA, s. f. Brusquerie, façon d’accueillir en rabrouant, accès de mauvaise humeur.

REMAUFFAN, s. m. Homme brusque, rabroueur, qui reçoit mal son monde. — Remaufens est le nom d’un village dans un site /325/ rocailleux du canton de Fribourg, près de Châtel-Saint-Denis.

REMEINBRANCE, s. f. Souvenir. Ce mot tombe en désuétude. (Jura.)

REMESSE, REMASSA, s. f. Balai; ainsi nommé parce qu’il ramasse les immondices, la poussière.

REMESSETTA, s. f. Petit balai. Diminutif du précédent.

REMESSI, RAMECHI, v. Balayer, nettoyer. — Ekova, id.

REMETTRE, v. Vomir. C’est le mot honnête. (Pays-d’Enhaut.)

REMI, s. m. Romain. Chemin des Remi, route de Saint-Claude à Aubonne. Voy. Exchaquet, Dictionnaire des ponts et chaussées, page 134.

REMOLLHEMOR, REGOTHEMOR (à), loc. adv. En abondance. No z’ein a badhi à remollhemor, il nous a donné à manger à satiété. (Vaud.)

REMOLLHON, s. m. Seconde eau mise sur une lessive; petit repas; reste d’un festin. (Genève.)

REMOLON, s. m. Son de farine.

REMOUA, v. Changer de place, changer de logement, déménager, faire passer un troupeau d’un pâturage dans un autre.

REMOUAHIE, s. f. Migration périodique d’un troupeau. (Alpes.)

REMOUHIAU, s. m. Remueur. C’est le nom qu’on donne communément à des porte-faix qui se chargent d’un déménagement et transportent le mobilier dans le nouveau logement. (Genève.)

RENAI, s. m. Renard. En métallurgie, ce sont les morceaux en lesquels la gueuse est partagée. (Vallorbes.)

RENAIRA, s. f. Mal de reins, courbature, lumbago. (Pays-d’Enhaut.)

RENALLHE, s. f. Grenouille. — Rana, id.

RENALLHIRA, s. f.; RENALLER, s. m. Grenouillère; lieu marécageux, peuplé de grenouilles.

RENARDA, v. Vomir pour avoir trop bu. (Lausanne.)

RENARDS, s. m. pl. Dégobillis, vomissement de l’ivrogne, auquel les mauvais plaisants demandent des peaux de renards à acheter. Le français emploie renard dans le même sens. /326/

RENEVEI, RENEVIER, s. m. Prêteur sur gages, usurier, accapareur. (La Côte.)

RENEVEIRA, RENEVIRA, s. f. Morceau de terrain inculte, négligé, au bord d’un chemin; lisière de peu de valeur. (Morges.)

RENIA, AHIE, adj. Opiniâtre, têtu, ferme sur son intérêt.

REPAIRER, v. Revenir le soir à la maison. (V. st. de Fribourg.)

REPAR, s. m. Troisième herbe d’une prairie qui se fauche trois fois.

REPARAHIE, s. f. Bette poirée, Beta Cicla. — Repara, id.

REPARLA, v. Parler une seconde fois, reparler.

REPASSA, v. Repasser; rosser, rouer de coups. — Repacha, id. (Vaud.)

REPASSAHIE, s. f. L’action de passer une seconde fois; volée de coups de poing. (Vaud.)

REPÉ, s. m. Repas; pâturage d’automne; saule commun ou osier, Salix Vitellina.

REPEINTRE (sè), v. Se repentir. Part. passé, repeintu, repeintuva.

RÉPELLA, v. Retenir avec force un corps dans une pente rapide. L. repellere.

REPELLAIRE, s. f. pl. Rênes ou guides d’un attelage. (Alpes.)

REPERCHAU, s. m. L’ouvrier qui perce les tuyaux de sapin pour les conduites d’eau. C’est aussi la tarière dont il se sert.

REPERMA, v. Epargner, économiser.

REPIA, v. Remettre de la terre au pied d’un mur qui va tomber, au pied d’un arbre déchaussé; préparer un champ pour une seconde semaille; faire un pied neuf à un vieux bas.

REPIKOLA, RAPICOLA, v. Se remettre, se refaire, reprendre des forces; se dit d’un malade. (Lausanne.)

REPLLAT, REPLAN, s. m. Plateau de montagne, petite plaine dans les Alpes.

REPOHI, v. Ramener le troupeau sur une alpe d’où la neige l’avait fait descendre dans les pâturages inférieurs. Réduplicatif de pohi. (Fribourg.) /327/

REPORVAI, v. Pourvoir à un poste vacant. — On dit repourvoir, repourvue, dans le français vaudois.

REPOU, s. m. Repos, tranquillité, sommeil. Laisse mè de repou, laisse-moi tranquille.

REPOUSA (sè), v. Se reposer, faire sa méridienne, dormir; se confier à, se reposer sur quelqu’un.

REPRAISA, s. f. Orpin, reprise, herbe à la coupure, Sedum Anacampseros. (Aigle.)

REPREINDRE, v. Reprendre; se dit d’un arbre, d’un végétal transplanté.

REPRIN, REPREUN, s. m. Son mêlé d’un peu de farine.

RERAUHNA, v. Retentir, répercuter le son. Réduplicatif de rauna. (Gruyère.)

RERAVAI, v. Ravoir. Réduplicatif de ravai, ravoir.

RÉSA, s. f. Galerie sous le toit, devant le rez-de-chaussée d’une maison. — Louhie, id. (Gruyère.)

RESALLA, v. Aller une seconde fois. Réduplicatif d’alla.

RESALLOHI, v. Remettre en ordre une seconde fois, raccommoder, réparer. Réduplicatif de rallohi, ralohi, et de allohi, alohi.

RESAPPLEIHI, v. Atteler une seconde fois. Réduplicatif d’applleihi. (Fribourg.)

RESAUTENA, v. Tressaillir.

RESCHOZ, s. m. Espèce de poire qu’on met dans le vin pour le fortifier. (La Côte.)

RESENET, s. m. Petit raisin, petit grain de raisin; orpin âcre, orpin brûlant, Sedum acre. Diminutif de resin.

RESILLHA, RESELLHI, ARSELLHI, v. Tourner, aigrir; ne se dit que du vin. (Vaud.)

RESIN, RESI, RESEIN, s. m. Raisin.
Resin de mar, groseillier rouge, groseillier à grappes, Ribes rubrum.
Resin au lau (raisin de loup), actée épiée, Actæa spicata. (Ormonts.) /328/
Resin à la ratta, resin de ratta; orpin blanc, orpin brûlant, Sedum album et Sedum acre. — Resenet, id.

RESOURE, v. Entendre une seconde fois. Réduplicatif d’oure.

RESSALLHI, v. Relever de maladie; sortir de nouveau de la maison. Réduplicatif de sallhi.

RESSASSA, v. Remettre dans le sac.

RESSAT, s. m. Repas donné aux ouvriers à la fin des semailles, des fenaisons, des moissons, des vendanges. (Vaud.)

RESSEIGRE, RECEVEI, v. Recevoir. — Receidre, id.

RESSERRA, RESARRA, v. Serrer, cacher.

RESSOU, RESOU, LA, adj. Ivre pour la seconde fois dans la journée. (Lavaux.)

RESSOULA, RESOULA, v. S’enivrer de nouveau, une seconde fois.

RESTITUA, v. Vomir. — Restituva, id.

RESTOKKA, v. Parer un coup, repousser un corps qui peut nuire. (Pays-d’Enhaut.)

RESTOPPA, v. Raccommoder, rentraire.

RETAKOUNNA, RETAKENA, v. Raccommoder le linge, les vêtements, la chaussure; mettre des pièces, des tacons. Voy. takon. C. takon. (Vaud.)

RETALLHON, s. m. Petit repas, collation. (La Côte.)

RETALOUNA, v. Mettre un talon neuf à un soulier.

RETAPPA, v. Remettre un chapeau en forme; rosser; avec , s’endimancher.

RETAPPAHIA, s. f. Gourmade, l’action de rosser.

RETERSI, v. Bêcher la vigne pour la seconde fois. (Lavaux.)

RÊTHE, s. f. Crèche; intervalle entre deux planches qui se disjoignent. (Pays-d’Enhaut.)

RETHI, v. Séparer le bon grain du mauvais, trier. (Alpes.)

RÉTHON, s. m. Tas de mauvais grain séparé du bon, criblures.

RETORSA, s. f. Filet employé sur les lacs de Morat et de Neuchâtel.

RETORTA, s. f. Branche pliante, pour lier les pieux des haies./329/

RETOUEIR, s. m. Bœuf qui a passé deux ans. (Alpes.)

RETOUEIR, SA, adj. Tordu; rusé, retors. Il a le sens d’arrière en parlant des parents. Pére-grant retoueir, arrière-grand-père, bisaïeul; mére-grant retoueirsa, arrière-grand’mère. (Pays-d’Enhaut.)

RETRACHON, s. m. Retrait lignager ou droit de reprendre au même prix un immeuble vendu par un parent; politesse, bon accueil. Lo cousin m’a fé na bounna retrachon, le cousin m’a fait une bonne réception, m’a donné à boire et à manger. (Alpes.) — (L’ancienne pratique judiciaire du Pays de Vaud disait: rétraction lignagère. Ce retrait se faisait par le plus proche parent du vendeur, qu’on appelait preume. — N. de l’éd.)

RETRACHOUNNÂ, v. Opérer un retrait lignager; retirer à soi, au prix de vente, un immeuble vendu par un parent.

RETRASSI, RETRESSI, v. Soigner ses effets, les ranger; remettre en ordre; se modérer pour le vin dans un repas. Se retrassi dévan la né, se retirer avant la nuit. (Pays-d’Enhaut.)

RETREIN, SA, adj. Serré; tremblant de froid. Voy. regregni, adj.

RETREINDRE, v. Trembler de froid; cacher, serrer, remettre à sa place. Voy. regregni, retrassi. — Ke tot resserre et tot retrein, tot retrauve à son besoin (prov.), qui tout serre et tout cache, retrouve tout au besoin. (Vaud.)

RETSANDJI (sè), v. Quitter les habits de travail pour mettre ceux du dimanche.

RETSO, A, adj. Riche, opulent.

RETZA, RITSCHA, s. f. Forme ronde, faite de bois, où l’on met le fromage au sortir de la chaudière, pour l’égoutter. — Routze, routscho, id. (Alpes.)

RETZAUDA, v. Réchauffer.

RETZE, s. f. Crèche. (Jorat.) Voy. rehche.

RETZEGNAU, SA; RETZIGNI, A, adj. Grondeur, rechigné, récalcitrant, répugnant à. (Pays-d’Enhaut.)

RETZEUN, s. m. Grimace de mauvaise humeur, de répugnance. (Pays-d’Enhaut.) /330/

RETZIGNI, v. Rechigner, répugner, renasquer. (Pays-d’Enhaut.)

RÉTZO, A, adj. Rude, âpre au toucher, rêche. Même racine que retzigni.

REUBLLA, v. Oublier. (Fribourg.)

REUTON, RUTON, s. m. Myrtille, Vaccinium Myrtillus. — Ambresalle, ambrotze, einbrotze, id.

REVA, v. Oter, enlever, ravir. L. rapere. (Jura.)

REVAIRE, v. Revoir. Réduplicatif de vaire, voir. A revaire, au revoir.

REVEGNAITA, s. f. Retour d’un corps lancé. (Vaud.)

REVEGNI, REVIGNI, v. Revenir; reparaître après sa mort. Lei revin, dit-on d’une maison qui passe pour avoir des revenants.

REVEGNIEN, REVENANT, s. m. Esprit qui revient de l’autre monde, revenant, lutin, fantôme, être qui apparaît surnaturellement d’après les idées populaires. (Vaud.)

REVEILLON, s. m. Petite collation, repas léger pris à minuit, réveillon. (Lausanne.)

REVEINDJI, v. Revancher, prendre la défense d’une personne attaquée. Sè reveindji, se revancher.

REVER, SA, adj. Opiniâtre, têtu, revêche, indocile.

REVEREINCE, REVEREINCHA, s. f. Ce mot n’est usité que dans cette locution revereince parla (sauf votre respect), employée par la politesse rustique, quand on nomme une vache, un porc, un lit. Un paysan d’Oron poussait la délicatesse si loin, qu’en parlant de sa femme, il disait toujours: Revereince parla. (Vaud.)

REVERI, REVIRI, v. Faire rebrousser, faire retourner en arrière.

REVERIA, s. f. Retour, revanche, changement subit dans la tournure d’une affaire.

REVERSA, v. Surplomber.

REVERTAINSA, s. f. Ressources, subsistance, moyens d’existence. L. reverto. (Gruyère.)

REVERTONJE, s. f. Opiniâtreté, entêtement.

REVERTZAU, SA, adj. Entêté, opiniâtre, d’humeur difficile. (Alpes.)

REVERTZI, v. Retrousser. — Une fille se plaignant d’avoir été /331/ insultée par un garçon, disait: M’a revertzia, il a levé mes jupes.

REVERTZON, s. m. Retroussis d’un linge, d’une étoffe; filet de peau qui se détache autour des ongles. (Pays-d’Enhaut.)

REVI, s. m. Proverbe, dicton, adage, ancienne maxime. Le patois roman a un grand nombre de proverbes très judicieux, dont quelques-uns n’ont pas leurs congénères en français. Voy. Conservateur suisse, tome VI, page 127.

REVIA, adv. Parti de nouveau. Réduplicatif de via, hors de chez lui. (Pays-d’Enhaut.)

REVIN, s. m. Espèce de filet pour la pêche. (Morat.)

REVINI, v. Tremper, amollir, revenir; reparaître après sa mort. — Reveni, id. Voy. revegni.

REVIRA, s. f.; REVIRE, s. m. et f. L’action de rebrousser, de revenir sur ses pas; le solstice d’hiver. Lè djeur prignan la revire, les jours commencent à grandir. — Revire se joint à man et à pi pour exprimer une mesure prise de la largeur de l’une et de l’autre: Revire-man, une largeur de main; revire-pi, une largeur de pied. Les écoliers, dans leurs jeux, disent: Dou pi et on revire, deux pieds et un travers de pied. (Vaud.)

REVIRAHIE, s. f. Soufflet, rebuffade.

REVIRE-BAU, s. m. Arrête-bœuf, Ononis spinosa. (Jura.)

REVIRE-MARION, s. m. violent soufflet qui fait virer sur elle-même la personne qui le reçoit. (Lausanne.)

REVOLEIN, s. m. Coup de vent subit; caprice, lubie, changement d’humeur. (Vaud.)

REVON, s. m. Bord d’un gâteau, d’un champ, d’une pierre.

REVOND, DA, adj. Rond, plein, gorgé de vin et d’aliments, soûl. (Alpes.)

REVOU, A, adj. Rusé, retors. L. revolvo.

REVOUA, REVOUHA, v. Déplacer un objet, le remuer, le mettre de côté; rassembler.

REVOUARDA, REVOUARDHA, v. Regarder. - Vouaiti, id. /332/

REVOUDRE, v. Se rendre maître, mettre à la raison, dévorer un affront, avaler avec peine un corps dur. (Pays-d’Enhaut.)

REVOUTZET, REVOUETZET, s. m. Contour, coude d’un chemin rapide. — Revouta, s. f. id. L. revolutus. (Alpes.)

RHANDAILA, RANDAINA, ARANDAILA, s. f. Hirondelle, cul-blanc. — Dans le Jura bernois, ailombrata.

RHANDON, RANDON, s. m. Force, courage; ne se dit que dans cette locution: A gran randon, à tour de bras.

RHOMMO, s. m. Toux, rhume.

RIA, s. f. Tranchée, fossé pour faire écouler les eaux.

RIALET, s. m. Ruisselet, petit ruisseau, filet d’eau courante. Diminutif de rio, ruisseau.

RIAU, s. m. Journalier qui enlève le fumier des alentours du chalet, pour le déposer sur les places les plus maigres du pâturage. (Ollon.)

RIBA, s. f. Carotte jaune, Daucus Carota. All. rube. (Avenches.) Voy. riblla, reiblla.

RIBBA, s. f. Scierie. (Jura.)

RIBBAN, RIBAN, RUBAN, s. m. Ruban, bandelette. Ribanna, décorer de rubans, de banderolles.

RIBBANBAHIE, RIBANBELLE, s. f. Cohue, grande troupe de gens marchant en désordre. (Aigle.)

RIBLLA, v. Glisser sur un plan incliné; brûler les poils d’une étoffe de laine, roussir; faire la débauche; causer un tumulte, y prendre part. (Vaud.)

RIBLLA, RIBLA, REIBLLA, REIBLA, s. f. La mauvaise herbe qu’on ôte des vignes; le gratteron ou rièble, Galium Aparine. — Ribla, riblla, est aussi le nom dérisoire que le paysan protestant du canton de Genève donne à l’hostie des catholiques. Voy. riba. — A Genève, reiblla signifie carotte.

RIBOTTA, s. f. Débauche bachique, ribote, désordre, tumulte. L. repotatio. (Vaud.)

RIBOTTÂ, v. Faire la débauche, s’enivrer, riboter. (Vaud.)

RIBOTTIAU, s. m. Riboteur, débauché, ivrogne. /333/

RIDESTAN, s. m. Couleuvrée, bryone, plante de la famille des cucurbitacées.

RIDO, A, adj. Rude, dur, sévère, qui maltraite gens et bêtes.

RIDO, adv. Beaucoup, considérablement, très fort. — Le curé de Montbovon, canton de Fribourg, ayant fait une procession en temps de sécheresse pour avoir de la pluie, il vint de la grêle, et les paysans s’écrièrent: Chein! l’a preihi trau rido; diable! il a prié trop fort.

RIDONA, s. f. Aunée, Inula Helenium, plante synanthérée. (Bex.)

RIÉ, s. m. Filet d’eau, fil de lait sortant du pis.

RIÈRE, prép. Dans le territoire. Rière Maudon, dans la banlieue de Moudon.

RIETTA, RITTA, s. f. Ruelle, venelle, passage étroit. C. rith, id.

RIFFLA, v. Avaler avec avidité; se ruiner; érorcher, raser. (Vaud.)

RIGUENA, v. Hennir. C. rinchana. beugler, mugir.

RIKLA, v. Glisser. C. ricqla, id.

RIKLAI, s. m. Paillard, débauché, ribaud. (Fribourg.)

RIKLAU, s. m. Vent périodique très froid qui se fait sentir après le coucher du soleil à Gruyère.

RIMO, A, adj. Mêlé de bandes rousses et noires; se dit du manteau des vaches. (Alpes.)

RIMO, s. m. Collier de cuir large et brodé d’où pend la clochette de la plus belle vache du troupeau. C’est un luxe des vachers du canton de Fribourg qui y mettent jusqu’à cinquante francs.

RIO, s. m. Ruisseau. C. rio. — Une dame de Romont disait naïvement: No z’ain tan rizu ke no z’ain fé lo rio pè lo peilo, nous avons tant ri que nous avons fait un ruisseau dans la chambre.
Rio d’Einfer, le ruisseau d’Enfer, dans la préfecture fribourgeoise de Rue.

RIOLA, s. f. Troupe d’hommes ou d’animaux groupés en rond, en peloton; cercle dans le gazon, attribué par le peuple aux danses nocturnes des sorcières; cercle magique des faiseurs d’enchantements. (Vaud.)

RION, DA, adj. Circulaire, rond. /334/

RIONDA, v. Danser une ronde.

RIONDET, TA, adj. Un peu rond, qui s’arrondit. Diminutif de rion. Voy. revond.

RIONDS, s. m. pl. Danse en rond, ronde, branle circulaire. Les rondes, autrefois fréquentes dans le Pays de Vaud, se dansaient en plein air avec des chants spéciaux. — Dans chacun des quatre quartiers de la ville de Fribourg, il y avait un jour fixé pour danser autour de la principale fontaine ornée de fleurs. Aucune fille à marier, fût-elle de la première distinction, ne pouvait se dispenser d’y paraître. C’est ce qui s’appelait chauta lè rionds, danser les rondes.

RIONZE, s. f. pl. Ronces, Rubus fruticosus, etc. — Mauron, se dit de la ronce et de son fruit.

RIOTA, RIOUTA, s. f. Mélilot, melilotus. — Rolla, id.

RIOULA, RIOUTA, s. f. Débauche de vin. — Souleria, soulahie, id. (Vaud.)

RIOUTA, s. f. Rameau flexible de saule, de coudrier, etc., destiné à servir de lien; verge, gaule. Mailli dei rioute, tordre des rameaux, des osiers, pour en faire des liens.

RIOUTÂ, v. Lier avec des branches flexibles; fouetter.

RISOLET, TA, adj. Qui rit toujours, rioteur. — Une comédie très satirique a couru manuscrite sous le titre de L’abbé risolet. (Lausanne.)

RISOLETTA, s. f. La sylvie, Anemone nemorosa, jolie anémone fort commune sur la lisière des bois et le long des haies.

RISTA, s. f. Voy. rotta.

RISTA-PERLA, s. f. Pied-d’alouette, Delphinium Consolida. (Morat.)

RISTO, s. m. Testicule, surtout des béliers châtrés. C’est un plat délicat que les Français appellent animelles. (Moudon.)

RITA, s. f. Eclat de rire. Fére na rita, rire aux éclats. — Riza, id.

RITHAI, v. Courir, marcher fort vite. (Evêché de Bâle.)

RITHOULA, RITIOULA, v. Répéter souvent les mêmes choses; fredonner une ritournelle. (Vaud.)

RITTA, s. f. Filasse de chanvre; ruelle, venelle. /335/

RITTOULA, s. f. Répétition, ritournelle, femme ennuyeuse par ses répétitions. (Vaud.)

RITTOULHA, s. f. Pioche. (Valais.)

RÎTZO, A, adj. Apre au goût, amer; sévère, rude quant à l’humeur.

RIZA, s. f. Glissoire pour faire descendre, des forêts de montagne dans la plaine, les troncs et les tisons de sapins. Il y a la rise sèche et la rise par eau. C. riska, glisser. (Valais.)

RIZA, s. f. Rire, éclat de rire.

RIZARDA, s. f. Risée générale, éclats de rire de plusieurs personnes.

RIZU. Part. passé du verbe rire. No z’ain prau rizu, nous avons assez ri.

ROBA, s. f. Robe, vêtement de femme.

ROBÂ, v. Dérober, voler. C’est le même mot en celtique.

ROBARE, s. m. Voleur, larron, escroc.

ROBASSA, s. f. Voleuse, larronnesse. Te n’î ke na robassa, tu n’es qu’une voleuse. (Pays-d’Enhaut.)

ROCHENA, ROSSENA, s. f. Echafaudage pour faire sécher en plein air les fèves, les pois, les céréales. C’est de là que vient Rochenaire, nom patois du village de Rossinière. (Vaud.)

RODJAULA, s. f. Rougeole.

RODJE, A; RODO, RODJA, adj. Rouge. Rodje k’on pu, rouge comme un coq.— Rodjaigua, eau rouge, nom de plusieurs ruisseaux. — Rodzo, id.

RODJET, s. m. Ortie rouge, galéope ladane, Galeopsis Ladanum, plante labiée. (Bex.)

RODZOSSO, s. m. Espèce de vigne dont le sarment est rougeâtre. (Montreux.)

ROFEGNA, s. f. La poule frisée, appelée aussi gringette. Voy. greindjetta.

ROFFA, RAUFFE, RAUFFA, s. f. Gardon, rosse, Cyprinus rutilus. — Rotta, id. (Léman.) Voy. raufa, roffa, rotta

ROGNA, ROGNE, s. f. Gale à la tête; querelle, noise. M’a tsertsi rogna, il m’a cherché querelle. (Vaud.)

ROGNASSI, v. Chercher chicane, faire une querelle. /336/

ROGNAU, SA, adj. Galeux, teigneux; chicaneur.

ROGNI, ROUGNI, v. Rogner, couper, diminuer.

ROKANTEIN, s. m. Vieillard avare, hargneux. Ce mot est ordinairement précédé de l’adjectif villho, vieux. (Lausanne.)

ROLLA, s. f. Le melilot, melilotus. — Riota, riouta, id.

ROLLA, s. f. Loutre, Mustela Lutra.

ROLLET, s. m. Grelot.

ROLLETTA, s. f. Le rat d’eau, Mus amphibius. Diminutif de rolla, loutre.

ROLLHA, ROLLHE, s. f. Batterie, bastonnade; pluie d’orage, lavasse. A la rollha, beaucoup, extrêmement: pllau à la rollhe, il pleut à verse.

ROLLHET, s. m. Rouleau d’étoffe, de toile, de papier. (Alpes.)

ROLLHI, v. Rosser, battre, frapper avec un bâton.

ROLLHON, s. m. Bâton court et épais. — Tsatton, id.

ROMAGNIA, s. f. Pays romand ou Pays de Vaud. (V. st.; Fribourg.)

RONDALLA, s. f. Disque du pressoir, entre la vis et l’écrou. (Lavaux.)

RONDE, s. f. Tour de rôle pour garder et entretenir un pauvre, dans les communes où le fonds des pauvres est insuffisant.

RONDION, s. m. Ablette, Cyprinus Alburnus, poisson. (Neuchâtel.)

RONDJAMEIN, s. m. Regret, remords, rongeaient d’esprit.

RONDJI, v. Ronger; plus particulièrement, ruminer. — Raudzi, raudji, rudji, id.

RONDJILLHON, RONDJELLHON, s. m. Reste d’un fruit en partie rongé, mangé.

RONDJON, s. m. Aliment ruminé par les vaches; trognon de poire, de pomme. (Vaud.)

RONDO, RIONDO, s. m. Chant des danses appelées rionds. En 1559 il fut défendu d’en chanter d’indécents.

RONKO, s. m. Ronflement, râlement. Voy. ranko. /337/

RONMA, v. Déménager, remuer d’un lieu à l’autre. (Jura.) Voy. remoua.

RONNA, v. Grogner, gronder, murmurer, se plaindre. (Fribourg.) — Voy. rauna, frauna.

RONNERI, IDA, adj. Grondeur, grogneur; se dit des enfants piailleurs. — Grognon, id.

RONSEIN, s. m. Cheval de bât, rosse. Le français roncin se disait pour cheval de service.

RONSI, v. Rosser; maigrir.

RONSI, A, adj. Maigre de misère, affamé, exténué.

RONTRE, RANTRE, v. Rompre; ouvrir avec la charrue un terrain en friche.

RONTU, s. m. Terrain nouvellement ouvert avec la charrue. (Jorat.)

RONTU, A, adj. Hernieux, qui a une hernie. L. ruptus.

RONZON, s. m. Vangeron, sorte de cyprin qui sert d’amorce. (Neuchâtel.)

ROSAI, s. m. Rosier, églantier.

ROSAIRA, ROSIA, s. f. Lieu plein de rosiers, d’églantiers. (Alpes.)

ROSALAI, s. m. Rosage, Rhododendron ferrugineum et Rhododendron hirsutum. — Arzelai, arzalai, antenet, id. (Alpes. )

ROSALAIRA, s. f. Rossolis à feuilles rondes, Drosera rotundifolia. (Pays-d’Enhaut.)

ROSSET, TA, adj. Roussâtre, roux.

ROT, ROTTA, adj. Rompu, brisé. L. ruptus. L’a la tsamba rotta, il a la jambe rompue.

ROTTA, s. f. Voy. roffa, raufa.

ROTTA, RISTA, RUTA, s. f. Rue, Ruta graveolens, plante de la famille des rutacées.

ROTZE, ROTSCHE, s. f. Roc, roche, rocher.

ROTZETTA, s. f. Petite roche. Diminutif de rotze. Rotzette, s. f. pl. rooailies. /338/

ROUA, v. Atteindre un but avec une pierre, une flèche, une balle, ruer, frapper du pied ou de la corne.

ROUAIDJO, RAUDZO, s. m. Hièble, Sambucus Ebulus. (Ormonts.)

ROUBA, s. f. Rouleau de bois.

ROUBATTA, ROUBLLETTA, s. f. Boule de bois pour jouer. Voy. rebatta.

ROUBLLA, v. Se hâler, se noircir par l’action du soleil. (Alpes.)

ROUÉ, s. m. Le bord d’un précipice.

ROUGNIRA, s. f. Rognure, ce qu’on ôte à un corps qu’on rogne.

ROUGNON, ROGNON, s. m. Rognon; rognure; le lieu le plus fertile d’une contrée. (Vaud.)

ROUKAN, NA, adj. Demandeur importun. L. rogans.

ROUKANA, v. Demander indiscrètement, en revenant souvent à la charge. (Valais.)

ROULA, v. Rouler, aller sans cesse çà et là; rosser. L’a bein roula pè lè pahi, il a bien couru le monde. (Vaud.)

ROULAHIE, s. f. Grêle de coups, bastonnade.

ROULETTA, s. f. Cujelier, farlouse, alouette des bois, Alauda arborea. — Rousselet, id. (Vaud.)

ROULETTA, s. f. Patte d’oie, chénopode, Chenopodium glaucum, plante de la famille des chénopodées. (Aigle.)

ROULLHET, s. m. Portion du fil dont la bobine s’accroît à chaque tour.

ROULLHO, s. m. Vent d’orient. (Pays-d’Enhaut.) NB: cet article a été remplacé par l’article ROUTHO (voir ce mot).

ROULLHON, s. m. Bande de foin que le râteau rassemble en rouleau.

ROUMETHI, v. Ruminer, mâcher péniblement; avaler un affront, penser sans cesse à un chagrin.

ROUNNA, v. Retentir; se dit d’un bruit sourd ou lointain.— Ronna, id. (Fribourg.) Voy. ronna, rauna, frauna.

ROUSA, s. f. Rose.

ROUSAHIA, ROUSAHIE, s. f. Rosée. Porta-rousahie, alchimille argentée au alchimille des Alpes. /339/

ROUSTI, s. m. Rôti, pièce de viande mise à la broche. Koumein m’ama-vo? comment m’aimez-vous? — Vo z’amo koumein lo rousti, je vous aime comme le rôti. (Vallée de Joux.)

ROUTA, s. f. Assemblée tumultueuse du peuple, réunion illégale. — Les grandes compagnies qui de 1360 à 1375 désolèrent l’Europe, s’appelaient routes, et les soldats routiers ou malandrins. (Consultez Ducange au mot ruptarii.)

ROUTÂ, v. Assembler tumultueusement le peuple. — Un arrêt de 1542 défend de faire dei route. Voy. le mot précédent.

ROUTENA, s. f. Compagnie, suite d’un prince ou d’une princesse qui voyage. (Fribourg.)

ROUTERET, s. m. Cochon de lait prêt à être rôti. (Echallens.)

ROUTHO (le th prononcé comme en anglais), s. m. Vent d’orient qui souffle souvent le matin, dans la belle saison, et qui est très frais. S’il souffle en hiver, il est très froid. (Château-d’Œx.) — Le ruhllo est un vent périodique qui souffle de la montagne dans la Basse-Gruyère et qui est froid. Lo ruhllo ein sohllein l’a fè hllappi lè hlla, littéralement: le ruhllo en soufflant a fait flétrir les fleurs. (Vuadens.) — Voy. riklau.

ROUTI, ROUSTI, v. Rôtir.

ROUTON, RUTON, s. m. Myrtille, airelle, Vaccinium Myrtillus. — Ambrotze, einbrotze, ambresalle, id.

ROUTZE, ROUTSCHO, s. m. Cercle plat et large pour donner la forme au fromage, au sortir de la chaudière. — Retza, ritscha, id. (Alpes.)

ROUTZERI, A, adj. Riche, bon paysan. (Gruyère.)

ROUTZI, ROUTCHI, v. Jeter avec force, se précipiter. — Arrouchi, id. Voy. aroutzi.

ROUTZO, s. m. Enrouement.

ROUTZO, A, adj. Enroué.

ROUTZON, s. m. Cercle plus petit que le routze. Voy. ce mot.

ROUVENA, ROUENA, RUVENA, s. f. Ravin, précipice, éboulement. L. ruina. Voy. ravena. (Vaud.)

ROVEREIA, s. f. Chênaie, forêt de chênes. L. robur. (V. st.)

RUBA, v. Glisser, frotter, gratter. (Fribourg.) Voy. ruppa.

RUDJI, v. Voy. rondji, reindjiai.

RUDO, s. m. Corvée, dans les vieux documents. (Yverdon.)

RUHLLA, s. f. Rabot à fer étroit; pâturage brouté jusqu’aux racines.

RUHLLÂ, v. Faire des rainures avec un rabot à fer étroit. En parlant des vaches, se promener en cherchant quelque brin d’herbe /340/ dans un pâturage entièrement dépouillé de ses graminées, où il n’y a plus rien à brouter. (Pays-d’Enhaut.)

RUHLLON, RUKLON, s. m. Boue enlevée des rues pour servir d’engrais. (Genève.)

RUIZA, s. f. Glacier; usité dans quelques localités des frontières de Savoie. (Valais.)

RUKKA, s. f. Perruque. — Tignasse, id. Voy. gnassa.

RUKLLA, RIKLLA, v. Glisser, effleurer. (Vaud.)

RUMA, v. Nettoyer une écurie, en enlever le fumier. (Rougemont.) All. räumen, curer. — (All. suisse, rume, usrume. — N. de l’éd.)

RUMAINDHA, v. Radouber, restouper.

RUMBRE, v. Exercer son droit de retrait lignager, racheter au même prix un immeuble vendu par un parent; relever une garde, une sentinelle. (Pays-d’Enhaut.) Voy. retrachon.

RUNDJAMEIN, adv. Aisément, sans peine. (Entremont.) Voy. randjamein.

RUNDJE, s. m. Collier de cuir auquel la clochette des vaches est suspendue. — Rimo, id. (Alpes.)

RUPPA, ROUPPA, s. f. Espèce de redingote. (Vaud.)

RUPPA (sè), v. Se gratter avec violence. (Vaud.) Voy. ruba.

RUPPARE, s. m. Personne qui se gratte sans cesse.

RUSSALET, s. m. Petit ruisseau, filet d’eau. — Rialet, id.

RUTA, s. f. Rue, Ruta graveolens. C’est aussi l’absinthe, Artemisia Absinthium. Voy. rotta. (Aigle.)

RUVA, RUA, s. f.; ROUÉ, s. m. Bord, rivage, orée d’un bois. - Riva, id. — Une vieille ronde de Moudon avait pour refrain: Et allein lei à la ruva dau bou, et allons-y à la lisière du bois.

RUZ, RU, s. m. Ruisseau. Ce mot est celtique. Le Val de Ruz, au canton de Neuchâtel, c’est le val du ruisseau. Le nom de la Reuse ou la Ruze, rivière qui arrose le Val de Travers, dérive du même mot. — Ce qui s’appelle un ruz dans le canton de Neuchâtel, s’appelle un rio dans celui de Vaud et un nant autour de Genève et aussi dans les Alpes.

RUZILLA, s. f. Filet d’eau, ruisselet. C’est le nom d’un village /341/ dans le canton de Fribourg; un autre se nomme Le Ruz. Enfin un petit village au-dessus d’Orbe, au pied du Jura, s’appelle La Russille.

N. B. Comme il est aisé de le voir en parcourant la lettre R, notre patois roman abonde en réduplicatifs, et ils sont loin d’être tous insérés dans ce glossaire. A tout moment on en entend de nouveaux. Chacun ajoute à volonté un re à tout verbe qui commence par une consonne, ou un res, pour éviter l’hiatus, s’il commence par une voyelle. Ainsi, de pohi, alper un troupeau, on fait repohi, le conduire une seconde fois à la montagne; de oure, entendre, on forme resoure, entendre une seconde fois. Devant une voyelle, on se borne aussi à élider l’e de re, et l’on dit: avai, ravai, avoir, ravoir; einfatta, reinfaita, mettre en poche, remettre en poche.


 

S

 

SA, adj. Aride, sec. (Evêché de Bâle.)

SA, CHA, adj. numér. Sept.

SA, CHA, s. m. Sac. Veri lo sa, tourner le sac; sorte de divination ou de sortilége employé pour découvrir un voleur. Le français dit dans le même sens: faire tourner le sas. (Vaud.)
Sa d’aigue, sac d’eau, lieu dans les rochers où les eaux se rassemblent. (Valais.)

SABBAT, s. m. Sabbat, réunion de sorcières. — Chetta, id.

SABLLA, s. f.; SABLO, SABLLON, s. m. Menu sable. — Aréna, id.

SABLLÂ, SABLOUNNÂ, v. Sabler, couvrir de sable.

SABLLONNAIRE, s. f. Lieu d’où l’on tire le sable, sablière, sablonnière. — Arenaira, id.

SABOTTA, v. Faire du bruit avec ses sabots.

SABOTTEI, s. m. Sabotier, celui qui fait des sabots. /342/

SABOULA, v. Rosser, battre, gourmander, sabouler. — Repassa, id. (Vaud.)

SABOULAHIA, s. f. L’action de rosser, roulée, volée de coups. (Vaud.)

SADE, A, adj. Doux, agréable. C’est le vieux français sade. (Valais.)

SAFFRET, TA, adj. Vif, folâtre, enjoué. C. saffr, odeur, parfum.

SAFFRETAU, SA, adj. Coquet, efféminé, délicat, soigneux dans sa parure, musqué. (Lausanne.)

SAFFRETTA, SAFFRETAUSA, s. f. Jeune fille coquette, folâtre, bien parée, parfumée. (Lausanne.)

SAFRAN, s. m. Safran. Alla au safran (loc. prov.), se ruiner.

SAGATTERIA, s. f. Boucherie d’un ordre inférieur. — Pannoteri, id. (Vaud.)

SAGNE, s. f. Saignée. — Dans le Jura, sagne, sagnetta, se disent des marais tourbeux, des lieux humides.

SAGNETTA, SAIGNETTE, s. f. Patience ou oseille sauvage, Rumex acetosa.

SAGNI, v. Saigner, ouvrir la veine, égorger; faire écouler les eaux d’un terrain marécageux.

SAGUO, s. m. Titre d’honneur donné à un étranger. De sagum, sagus, saie. On m’a appelé saguo dans des villages alpestres au-dessus de Sion. — (Sagus s’est dit pour devin dans la basse latinité. — N. de l’éd.) ’

SAI, s. f. Soif. On dit d’un malade altéré: L’è su la sai.

SAI, s. f. pl. Gousses. (Sainte-Croix.)

SAIGNOT, s. m.; SAGNA, SAGNE, s. f. Dans le Jura, marais, lieux humides qu’il faut saigner, ordinairement peuplés de bouleaux et de pins rabougris. La Sagne, nom d’un village neuchâtelois et d’un hameau de Sainte-Croix (Vaud).

SAINFONIÉRA, s. f. Prairie artificielle semée en sainfoin. Ce mot est nouveau.

SAINGLLA, v. Sangler, frapper fort. Dans les forges du Jura, il signifie diviser le renard. Voy. renai. (Vallorbes.) /343/

SAINGLLAHIA, CHAINGLLAHIE, s. f. Gourmade, coup violent. To de na saingllahia, tout d’une traite.

SAINGLLAR, s. m. Sanglier. — Schanglla, id.

SAIRU, s. m. Bouton sur le bord de la paupière, orgelet. (Pays-d’Enhaut.)

SAKADJO, s. m. Grand amas, quantité considérable. Y ein a on sakadjo, il y en a beaucoup.

SAKAURE, SEKAURE, v. Secouer.

SAKET, s. m. Quelque chose, sans rien désigner.

SAKEUN, SAKENA, adj. Quelqu’un, un certain, un quidam. — Pl. sakenau, sakene. (Alpes.)

SAKO, s. m. Quelqu’un qu’on ne nomme pas. On frappe à la porte; celui qui va répondre dit: Lei a sako, il y a quelqu’un. (Alpes.)

SAKOSAIRA, s. f. Longue perche pour abattre les fruits.

SAKOSAU, SAKOSIAU, s. m. Ouvrier qui secoue les fruits; abatteur de noix, de châtaignes.

SAKREMEIN, s. m. Jurement grossier, imprécation. (Vaud.)

SAKREMEINTA, v. Proférer des jurements grossiers, maugréer. (Vaud.)

SALÂ, v. Saler, mettre au sel.

SÂLA, s. f. Siége pour s’asseoir, chaise. — Sella, chola, id.

SALAGNON, s. m. Pain de sel. (Fribourg.)

SALARDA, s. f. Salade; remontrance, censure aigre, verte semonce.

SALETTA, SOLETTA, SALGUETTA, s. f. Oseille cultivée et sauvage, Rumex acetosa.

SALLA, s. f. Selle.

SALLÂ, v. Seller un cheval.

SALLHAITA, s. f.; SALLHI, s. m. Printemps, époque où les troupeaux sortent de l’étable où ils ont passé l’hiver, pour aller paître dans les pâturages. — Sailli-frou, id. (Vaud.)

SALLHI, v. Sortir, mettre les vaches à l’herbe au printemps.

SALUT, s. m. Salut, je vous salue; salutation familière fort usitée.

SALUT, s. m. Silurus Glanis, poisson des lacs de Neuchâtel, de /344/ Bienne et de Morat. Il y en a d’un quintal; on en fait de l’huile.

SALUVA, v. Saluer.

SALVAGNEIN, SERVAGNEIN, s. m. vin rouge du pays. (La Côte.)

SALVIGNON, SAVIGNON, s. m. Cornouiller. Cornus sanguinea. (Coppet.)

SAMALIOU, s. m. Ambre. (V. st. de Fribourg.)

SAN, SANNA, adj. Sain, bien portant.

SAN, s. m. Sang. — Einsagnola, ensanglanter.

SAN, SEIN, CHEIN, exclam. O san vei, certainement oui. Voy chein. (Fribourg.)

SAN, SANT, SANTA, adj. Saint.
San-Frego, Saint-Cergues, Sanctus Sergius. (Village vaudois.)
San-Luvro, Saint-Livres, Sanctus Liberius. (Id.)
Sante-Fourain, Saint-Saphorin, Sanctus Symphorianus. (Id.)
Sante-Cri, Sainte-Croix. (Id.)

SANA, s. f. Œsophage, canal des aliments de la bouche à l’estomac. C. san, canal, conduit. (Alpes.)

SANDEKO, SANTEKO, s. m. Le syndic d’une commune. — Santeka, la femme du syndic. (Vaud.)

SANDZAIVRO, s. m. Arroche, Atriplex hortensis.

SANDZEVRA, v. Etre malade par suite d’une transpiration arrêtée.

SAPALLA, s. f.; SAPÉ, s. m. Sapin sur pied, sapin en général. — Sapalet, petit sapin.

SA PÉ, loc. adv. Quelque part, dans un lieu qu’on ne désigne pas ou qu’on ne sait pas. (Pays-d’Enhaut.) Voy. cha po.

SAPOU, subst. Qui sait peu. — En 1671, Jean Rosselet fut exclus du conseil de Neuchâtel pour avoir dressé un état du régiment de don Sapou dans lequel il fait servir plusieurs des premiers magistrats. Ils avaient mérité d’entrer dans ce régiment, dit-il, pour diverses opinions émises par eux et marquées au coin de l’impéritie ou de la bêtise; celle d’essayer les pompes la veille des incendies, par exemple, etc.

SAR, CHAR, CHA, adv. Volontiers, facilement, de bon gré. (Alpes.) En russe, sair signifie fortement. /345/

SARA, SERRA, s. f. Scie; mot peu usité. — Reissa, id.

SARA, SERRÂ, v. Serrer, saisir; enrayer une roue.

SARAINA, s. f. Baratte, long baril de bois dans lequel on bat le beurre. All. sarg? (Rougemont.)

SARGUA, SIARKA, s. f. Mauvais soulier, savate. (Lausanne.)

SARKLLA, SERCLLA, v. Sarcler, enlever les mauvaises herbes.

SARKLLORET, s. m. Binette, petit sarcloir. — Serkloret, id.

SARNIKLLO, SANICLO, SARNIETTO, s. m. Sanicle, Sanicula europæa; plante officinale.

SASSA, v. Mettre dans un sac, ensasser. — Einsatzi, id.

SASSELET, s. m. Petit rocher. De scex, rocher. (Bas-Valais.)

SATA, CHETTA, s. f. Assemblée de sorcières, sabbat, bruit magique, loge bâtarde de francs-maçons. Voy. chetta. — Quand il y a eu grand fracas et désordre quelque part, on dit: La chetta lei a passa. Le sabbat, les sorcières et le grand bouc jouaient autrefois un rôle important dans les superstitions populaires, et, de nos jours, ils ne sont pas totalement oubliés. (Vaud.)

SATCHE, s. f. Sac fort large.

SATCHET, SATZCHET, s. m. Petit sac, sachet.

SATIBLO, A, adj. Aisé, doux, facile pour les transports; se dit d’un chemin praticable. (Vaud.)

SATRAPE, s. m. Ce mot n’est ici qu’à cause de l’anecdote suivante. — Un pamphlet de la révolution vaudoise de 1798, lequel parlait des ilotes (voy. lottare), employait aussi le mot de satrape, et les paysans d’un village vaudois fort reculé, s’écrièrent: L’è bein la metzance! vau-t-e no preindre dein sa trappa coumein dei ratte; c’est bien le diable! veut-il nous prendre dans sa trappe comme des souris.

SATTI, FATTI, A, adj. Fourni, serré; se dit des épis de maïs, des grappes de raisin. (Lavaux.)

SATTIFIA, v. Satisfaire, dédommager. (Fribourg.)

SATZCHE, s. f. pl. Lies de vin. (Montreux.)

SAU, s. f. Sel. Rebouta-lei de la sau, remets-y du sel.

SAU, SAULA, adj. Seul, seule. /346/

SAU, SAHU, SUAU, SCIOR, SIRO, s. m. Sureau, Sambuctus nigra. C. scaoSau rodjo, sureau à grappes, Sambucus racemosa. (Pays-d’Enhaut.)

SAUDJA, SODZE, s. f. Saule commun, Salix alba.
Saudj’à épena, argoussier, Hippophaë rhamnoides. (Alpes.)

SAUDJALLA, s. f. Lieu planté ou bordé de saules; nom de plusieurs fermes. (Vaud.)

SAUDJETTA, s. f. Sauge (salvia), soit sauvage soit cultivée.

SAUDJON, s. m. Petit saule, osier.

SAUGETTA, s. f. Nom que le diable a pris dans un procès de sorcellerie jugé à Cottens (Vaud), en 1641. C’est le nom patois de la sauge. Voy. saudjetta.

SAULA, s. f. Semelle de soulier. Pl. saule. L. solea. (Pays-d’Enhaut.)

SAUMA, s. f. Charge d’un cheval de bât, d’une bête de somme. All. saum. (Alpes.)

SAUMMA, s. f. Anesse. — Chouma, id. (Genève.)

SAUR, SOR, A, adj. Aigre, piquant, sur. All. sauer.

SAUSSAHIE, s. f. Averse, torrents de pluie.

SAVATÂ, v. Salir; faire mal au cœur.

SAVENA, SAVOUNA, s. f. Sabine, Juniperus Sabina, arbrisseau si bien connu pour procurer l’avortement, qu’il est défendu dans le grand-duché de Bade d’en avoir dans les jardins. (Alpes.) — En allemand, kindermord.

SAVEUR, s. f. Fines herbes, cerfeuil, etc. Voy. heirbette.

SAVOÏO, s. m. Savoyard.

SAVORIA, SAVOUA, s. f. Sarriette, herbe aux pois. Satureia hortensis. Voy. saveur.

SAVOUGNON, s. m. Cornouiller, Cornus sanguinea. (Bex.)

SAVOUNAIRA, s. f. Saponaire, Saponaria officinalis. (Vaud.)

S’BAHI, A, adj. Etonné; abréviation de su z’ébahi, je suis surpris. Voy. ebahi.

SCÉ, SCEX, SEI, s. m. Rocher. En Valais on dit sè, si, six. L. saxum. /347/
Porta dau Scex, la porte du Scex, pont sur le Rhône. (Bas-Valais.)
Noutra Dama dau Sei, Notre Dame du Scex, à Saint-Maurice. (Bas-Valais.)

SCHAR, A; SCHAIR, A; ESCHAIR, ESCHARSA, adj. Chiche, avare, trop économe; trop étroit en parlant d’un vêtement. C. scars, petit, mince; V. Fr. eschars; B. L. scardus; It. scarso.

SCHAUTA, SAUTHA, v. Sauter, danser; se briser.

SCHAUTERO, SAUTERI, s. m. Sauterelle, Locusta.

SCHAUTERU, SAUTERAI, s. m. Follet, lutin qui va par sauts et gambades, dans les bois, dans les ruines. Voy. chauterai. (Gros de Vaud.)

SCHEINDA, v. Faire une impasse, passer une carte inférieure. All. schein, feinte, ruse. (Lausanne.)

SCHEINGHA, v. Donner un pourboire. All. schenke, cabaret. (Fribourg.)

SCHENA, s. m. Père. L. senior. (Gruyère.)

SCHOT, SCHUA; CHOT, CHUA; SIO, SUA, pron. poss. Sien, sienne.

SCHYR, CHIR, s. m. Monsieur, grand seigneur, sire. (Evêché de Bâle.)

SCORRON, s. m. Escourgée, fouet. C. scourge, id.

SE, conj. Si. Se te vau, si tu veux. Ce mot signifie aussi ainsi. Se dé, ainsi dit.

SÈ, pron. pers. Soi, se. Sè-mîmo, soi-même.

SÈ, SETCHA, adj. Sec, sèche.

SEBETAINA, SIBETEIRNA, s. f. Bribe, miette; rien, pas la moindre chose. No n’ain pas na sebetaina tschi no, nous n’avons pas le plus petit aliment chez nous. — Seneda, id. (Montreux.)

SÈCLUSO, A, adj. Mis de côté, exclus, forclos. L. seclusus. (Vieux actes de Fribourg.)

SÉDHÉ, ZEZE, adj. numér. Seize.

SEGNA, SEGNO, SIGNO, SEGNOT, SCHENA, s. m. Le père de famille, le maître de la maison. L. senior. (Fribourg.) /348/

SEGNEULA, SIGNEULA, s. m. Vieillard. L. senex.

SEGNEULA, SIGNEULA, s. f. Manivelle.

SEGNON, SIGNON, s. m. Branche de sapin prise au nœud. (Alpes.)

SEGOGNA, FEGOGNA, s. f. Cigogne. (Avenches.)

SEGOGNA, SEGOGNARDA, FEGOGNARDA, s. f. Eclaire, grande chélidoine.

SÉGUA, adv. Ensuite; terme d’un jeu que les enfants jouent avec de petites boules de marbre. L. sequar. (Lausanne.) — Voy. dékupi.

SEI, s. f. Haie vive, cloison. L. sepes. Au plle ba on passe la sei (prov.), au plus bas on passe la haie.

SEI, CHI, adj. numér. Six.

SEI, conj. Soit. Sei l’on sei l’ôtro, soit l’un soit l’autre.

SEICHES, s. f. pl. Flux et reflux; crue subite des eaux du Léman, qui reprennent ensuite leur niveau. — On dit aussi leidesse. (Voy. sur ce phénomène les Voyages dans les Alpes de de Saussure.) Il y a de pareils gonflements, appelés ruhss, dans les eaux du lac de Constance.

SEIGNETTA, s. f. Fruit de l’aubépine. — Senetta, id. (Vevey.)

SEIGRE, v. Suivre. L. sequor.

SEIHI, v. Faucher. L. secare.

SEIN, SEINA; CHEIN, CHEINA, pron. poss. Sien, sienne.

SEIN, adv. Sans. Il entre dans les locutions suivantes: Sein lo pi ou de ne sein lo pi, nullement, absolument pas; sein la manka, sans y manquer; sein la meintha, sans mentir; sein la paraire, sans la pareille, on n’a jamais rien vu de pareil. (Vaud.)

SEINDAI, s. m. Sentier. — Vionnet, id.

SEINDHA, s. f. Santé. C’est une courte salutation usitée sur les grands chemins.

SEINTHION, CHEINKION, s. m. Enfant faible, enfant gâté. (Lausanne.) Voy. acheinti, acheinton.

SEINTRE, CHEINTRE, v. Sentir, ressentir, flairer. Part. seintu, cheintu. — Ne pouan pas sè cheintre, ils ne peuvent pas se sentir, ils se détestent. /349/

SEITE, s. f. Division territorinle des Ormonts; basses montagnes qu’on nomme aussi agites, giettes. (Ormonts, Aigle.)

SEITEUR, s. m.; SEITORA, s. f. Mesure agraire. — Ovrai, fochéria, fochérau, id.

SEITRE, SEITOR, s. m. Faucheur.

SEKÉ, SEKEIN, s. m. Berce, Heracleum Sphondylium, plante ombellifère. (Montreux.) — Kouika, id.

SEKET, s. m. Hoquet.

SELAU, SELEU, s. m. Soleil.

SÉLEUN, s. m. Sapin coupé pour l’usage du foyer. (Pays-d’Enhaut.)

SELLARE, s. m. Plombeur qui mettait un sceau de plomb à chaque pièce de drap fabriquée à Fribourg.

SELLHA, s. f. Seau, seille, vase de bois ou de cuivre à deux oreilles pour porter ou garder l’eau dans le ménage.

SELLHAHIE, s. f. Le contenu d’une seille.

SELLHON, s. m. Petite seille à une oreille. Diminutif de sellha.

SELLHOT, s. m. Seau de cuir pour les incendies. (Lausanne.)

SELLHOUNAHIA, s. f. Le contenu du sellhon.

SELOGIAI, v. Sérancer. L. seligere. (Jura.)

SEMALLHI, v. Semer, ensemencer, faire les semailles. (Vaud.)

SEMANDRE, v. Inviter, convier, offrir. C’est le vieux français semondre. (Alpes.)

SEMESSA, s. f. Grand vase d’étain à couvercle, pour offrir le vin d’honneur. Pl. semesse. (Vaud.)

SEMO, s. m. Lisière de drap; pantoufle de lisières. (Montreux.)

SEMONDRE, v. Payer, avertir de payer. (V. st. de Fribourg.)

SEMONTAN, s. m. Voy. cermontain.

SEMORRA, v. Bêcher un champ, labourer une vigne.

SEMORRAILLE, s. f. pl. Défrichements nouvellement ensemencés. (Orbe.)

SEMORRAU, s. m. Jardinier, défricheur; mot peu usité. /350/

SEMOSSA, s. f. Lisière d’une pièce de drap. — Semo, id. (Pays-d’Enhaut.)

SEMOTTHA, v. Fouler le raisin dans la breinta ou breinta. (Voy. ces mots.) (Lavaux.)

SEMOTTHIAU, s. m. Fouloir de vendange. (Lavaux.)

SENA, v. Semer, ensemencer. Senau, semeur.

SENA, v. Sonner. Seniau, sonneur.

SENALLHA, s. f. Clochette de vache, grosse sonnette.

SENALLHIRA, s. f. La vache qui marche à la tête du troupeau avec la plus grosse cloche; femme qui en ameute d’autres. (Gruyère.)

SENALLHON, SONALLHON, s. m. Petit sonneur, petit garçon qui s’amuse avec une sonnette.

SENANNA, s. f. Semaine. Peut-être ce mot vient-il de sé né (sept nuits), parce que les Celtes comptaient par nuits et non par jours.

SENAU, SENEU, s. m. Semeur.

SENÉCHAU, SENETZO, s. m. Sénéchal. — Sous les évêques de Lausanne, c’était le titre de l’un des trois officiers des milices épiscopales; les deux autres étaient l’affautre et le sautier. (Plaid général de Lausanne, 1368.) Voy. affautro.

SENEDA, s. f. Ne veyo pas na seneda, je ne vois pas une goutte. No n’ain pas na senéda à l’otthô, nous n’avons pas une miette dans la maison. D’après ces deux exemples, on voit que seneda signifie absence totale de lumière, manque absolu d’aliments. L. sine die. (Vaud.)

SENEDJI, v. Pronostiquer. Se dit d’un signe qui doit présager quelque malheur. (Alpes.)

SENEU, s. m. Sorte de poisson nommé chevesne dans le français populaire. (Neuchâtel.) — Meunier, id.

SENIAU, s. m.; SENIAUSA, s. f. Homme, femme qui sonne les cloches de la paroisse; sonneur.

SENO, SNO, s. m. Grelot, clochette, sonnette — On appelait seno la maison de force de Berne, parce que, longtemps encore après /351/ son établissement, les forçats portaient une sonnette à leur collier de fer: L’a étâ au seno, il a été à la maison de force. On disait aussi chalver, de l’allemand schellenwerk. Chalver se dit encore pour la maison pénitenciaire de Lausanne. (Vaud.)

SENOT, SENOTTA, adj. Vieille personne dont tous les sens, surtout la vue, sont affaiblis et qui agit en tâtonnant. L. senex, senior.

SEPON, s. m. Bloc de bois; espèce de serrure grossière faite de bois. (Pays-d’Enhaut.)

SERALLHA, SARALLHA, s. f. Serrure. Faire serallhe, rater; se dit d’une arme à feu.

SERALLHON, SERRARE, s. m. Serrurier.

SERASSET, s. m. Grumeaux de lait caillé très délicats. (La Côte.)

SERDRE, v. Trier, choisir, mettre à part.

SÈRÉ, s. m. Fromage très maigre, fabriqué avec le liquide dont on a tiré le fromage gras. L. serum? En allemand, zieger, ziegerkæse. — Ceré, seret, id. (Alpes.)

SEREDZI, SERECI, v. Sérancer. — Epenassi, id. Voy. selogiai.

SEREDZIAU, s. m. Séranceur, ouvrier qui sérance le chanvre et le lin. — Epenachau, id.

SÉRÉE, s. f. Soirée; veillées des garçons chez les filles à marier. L. sero.

SERETTA, s. f. Lierre terrestre, Glechoma hederacea. Voy. azera. (Lausanne.)

SERI, SIRI, SERDJIAU, s. m. Peigne à sérancer, séran ou sérançoir.

SERKALLHI, SERTHOLLI, v. Secouer des vases avec bruit. (Pays-d’Enhaut.)

SERKHALLA, SERTHOLLA, s. f. Se dit des vases qu’on secoue avec bruit. (Pays-d’Enhaut.)

SERLINGUA, s. f. Seringue, pompe à incendie. (Genève.)

SERMET, SEMONTAIN, SEMONTAN, s. m. Laser, Laserpitium Siler. (Alpes.) — Voy. cermontain. /352/

SERPEIN, s. f. Serpent. Na serpein l’a épouairi, un serpent l’a effrayé.

SERPEINTENA, s. f. Langue de serpent, Ophioglossum vulgatum, sorte de fougère.

SERPEINTINA, s. f. Bistorte, Polygonum Bistorta. (Morges.)

SERRA, v. Serrer, resserrer, cacher. — Sara, id.
Serra-tot (serre-tout), garde-manger, armoire. — Dispensa, id.

SERVADJO, A, adj. Sauvage.

SERVADJO, s. m. Assujettissement, servitude, état de domesticité. L. servus.

SERVEIN, SERVAN, s. m. Follet, lutin qui fait du bruit et des espiègleries dans les chalets et les vieux édifices. — Chauterai, id. — Dans la mythologie des anciens Prussiens, arvan signifie spectre, gnome, lutin. (Voy. Conservateur suisse, tom. I, pag. 264.) (Vaud.)

SERVEINTA, s. f. Servante, chambrière; archet de bois qui s’insinue entre le bois du lit et le lit lui-même pour retenir les couvertures et les empêcher de tomber. (Jura.)
La Serveinta, le signe de la Vierge dans le zodiaque. (Ormonts.)

SERVISSO, s. m. Service, bon office; état de domesticité. — Servadjo, id.

SESSANTE, adj. numér. Soixante. — On dit plus souvent trei-vein, trois-vingts.

SETA (sè), S’asseoir. Sita-tè, assieds-toi; stâ-vo, asseyez-vous.

SETI, CETI, s. m. Seille, sorte de seau large à deux oreilles.

SETON, adv. Sur son séant. A seton, id. Boutâ-vo à seton, mettez-vous sur votre séant.

SETSE, s. f. Ver qui se loge dans le foie des moutons. (Alpes.)

SETTAI, SETTI, s. m. Setier, mesure qui valait 25 pots de Berne ou 30 pots de Vaud; elle vaut aujourd’hui 25 pots fédéraux.

SETTANTE, adj. numér. Septante. — On dit plus communément trei-vein et dhi, trois-vingts et dix.

SETTEIMBRO, s. m. Septembre.

SETZAR, SETSCHAR, SÉCHARD, s. m. Vent du nord-est. (Léman.) /353/

SETZCHAR, SETSCHAIRON, s. m. Lieu sec et aride.

SETZI, v. Sécher. Dans le langage populaire, c’est vider une bouteille de vin, la mettre à sec. (Lausanne.)

SETZON, SETCHON, s. m. Morceaux de poires ou de pommes séchés qu’on mange cuits au lard; homme ou femme secs, maigres, mais nerveux. (Vaud.)

SETZOT, SÉCHOT, SÉCHAU, TSCHASSO, s. m. Chabot, Cottus Gobio. (Léman.)

SETZOTA, v. Prendre des chabots sous les pierres des ruisseaux. (Genève.)

SEUPI, s. m. Caverne, trou profond dans les montagnes, soupirail. (Jura.)

SEVRÉ, s. m. Front. (Evêché de Bâle.)

SEZCHAU, SÉCHAU, s. m. Echanson, sénéchal. (Ancienne chancellerie de Fribourg.)

SEZÉ, SEDHE, adj. numér. Seize. — Sezimo, ma, seizième.

SEZEIN, TA, adj. Séant, qui sied bien; qui a de l’aisance, adroit, habile. (Pays-d’Enhaut.)

SFA, adv. Si fait, pardonnez-moi. Sfa bein, si fait bien.

SHÉRÉE, SÉRÉE, s. f. Veillée; visite nocturne des garçons aux filles à marier. Ces visites sont défendues dans le code consistorial de 1640. L. sero. (Vaud.)

SI, v. défect. Se dit de ce qui sied. Sta coueissa lei si bein, cette coiffe lui va bien, lui sied. (Alpes.)

SIA, s. f. Soie; portion de pâte où l’on met le levain.

SIA, SCHIA, adv. Facilement, sans peine.

SIA, CHA, SCHA, v. Suer.

SIARDET, s. m. Petit rocher, petite pointe de roc qui sort du terrain. (Alpes.)

SIARKA, v. Marcher avec de mauvais souliers, avec des savates. De sargua, savate, mauvais soulier.

SIARPA, CHERPEI, s. f. Pioche à deux becs en sens contraire. — Tscherpei, id.

SIAU, s. m. Seau, vase à tenir l’eau. /354/

SIBETAN, SEBETAN, NA, adj. Subit, imprévu. Mouer sebetanna, sibeteirna, mort subite. L. subitus.

SIBETEIRNA, s. f. Voy. sebetaina, seneda.

SIBETHA, s. m. Sibenthal, vallée des Alpes bernoises. On Sibetho, un habitant de cette vallée. (Vaud.)

SIFFLLASSON, SIFFLET, s. m. Espèce de plongeon, Colymbus Imber et stellatus. C’est aussi le bécasseau. (Léman.)

SIHLLA, s. f. Tourmente, tourbillon de neige chassée par le vent. (Pays-d’Enhaut.)

SIHLLÂ, v. Voy. ciklla.

SIHLLAHIE, s. f. Voy. cikllahie.

SILLIHI, v. Enlever, ravir subitement. (Fribourg.)

SIO, SIA, SUA, pron. poss. Sien, sienne.

SIO! Exclamation pour exprimer la sensation que fait éprouver un grand froid. (Alpes.)

SIOR, SU, s. m. Suif.

SIORD, SIORDA; SOR, SORDA, adj. Sourd.

SIORDIAU, SORDIAU, s. m. Sourdaud. Le mot est injurieux.

SISA, SEI, s. f. Haie.
Eintre sisa et bosson,
Fa mâ dere sa raison.
Entre haie et buisson, il fait mal de dire ses raisons (prov.) (Nyon.)

SITZO, SITSE, s. m. Fondement d’une maison; siége pour s’asseoir; plate-bande au pied d’un mur; chaise à roulettes; meule de dessous. (Fribourg.)

SLIAU, STIAU, pron. démonstr. masc. et fém. plur. Ceux, ces, celles.

SNA, v. Sonner. — Sounna, id.

SNALLHETTA, s. f. Petite sonnette; diminutif de senallha.

SNALLHI, SENELLHI, v. Faire du bruit avec une cloche, tinter.

SO, prép. Sous, dessous. So le mont, sous le mont.

SO, SOSSE, pron. démonstr. Ceci, cela. E-t-e so, est-ce cela? K’è-t-e sosse, qu’est ceci? Cein et sosse, ceci et cela. /355/

SOBRA, SAUBRA, prép. Sur. L. supra. C’est le nom d’un village vaudois, Saubraz, au pied du Jura.

SOBRANHE, SOBRANSE, s. f. Souvenir, souvenance. (Fribourg.)

SOBRAR, v. Rester, demeurer, attendre, s’évanouir. (Alpes.)

SOBREKET, s. m. Surnom injurieux ou plaisant, sobriquet.

SODA, v. Souder. Ressoda, ressouder.

SODJEKA, v. Soulever un objet, le soupeser.

SODJET, TA, adj. Sujet à la gourmandise, au vol, infidèle. (Pays-d’Enhaut.)

SOFFEIRTA, s. f. Permis de séjour ou d’habitation accordé par une commune à un étranger. (Jura.)

SOGNÎ, v. Soigner, fournir, procurer. (Alpes.)

SOHLLA, SOFFLA, v. Souffler, respirer.

SOHLLAHIE, s. f. L’action de respirer; souffle de vent, bouffée.

SOHLLET, s. m. Soufflet de cuisine ou de forge.

SOHLLO, SOFFLLO, s. m. Souffle, respiration, haleine.

SOKKA, TSCHOKA, CHÔKA, s. f. Soulier à semelle de bois, sandale de bois, socque. L. soccus. (Vaud.)

SOKKARRA, s. f. Gousset de chemise. En français vaudois, des soukars ou sous-quarts; terme de chemisière.

SOKRO, s. m. Sucre.

SOLA, SOLEI, v. défect. Avoir coutume. L. soleo. (Acte de 1538, Lutry.)

SOLA, CHÔLA, s. f. Chaise. — Soletta, choletta, petite chaise, tabouret de bois.

SOLAI, SOLLA, SOULAR, s. m. Soulier, semelle. Dans plusieurs contrées on dit plus ordinairement botta.

SOLAMEIN, adv. Seulement. — Pi, pire est plus usité.

SOLANA, v. Faire un plancher d’étable. C. sol, planche, solive.

SOLANNA, s. f. Se dit des solives dont se compose le plancher d’une étable.

SOLAR, SOLEI, CHOLEI, s. m. Plancher à l’étage supérieur d’une /356/ grange; on y entasse le foin. C’est le solarium de la basse latinité. — Soli, id. (Vaud.)

SOLEBRA, v. Gâter un enfant, faire toutes ses fantaisies. C. solas, soulagement.

SOLET, SOLETTA, adj. Seul, seule. L. solus. — Bon solet signifie bon appui, bon gardien: Bouëna né et bon solet, bonne nuit et bon protecteur; salutation du soir, usitée dans le Pays-d’Enhaut.

SOLLHAIR, s. m. Litière du bétail, plancher sur lequel il se couche dans l’étable. (Pays-d’Enhaut.)

SON, SA, adj. poss. Devant une voyelle, pour cause d’euphonie, on dit toujours s’n: s’n hommo, son mari; s’n einfant, son enfant; s’n éga, sa jument. — Il en est de même des adjectifs mon, ma, ton, ta.

SON, SOUN, s. m. Odeur bonne ou mauvaise. (Bas-Valais, Jorat, etc.) — Dans le Jorat, on ne dit que son.

SONAMAU, s. m. Le dompte-venin, Cynanchum Vincetoxicum. (Bex.)

SONDJI, v. Songer, rêver, penser, réfléchir.

SONDZENA, s. f. Lisière du haut d’une vigne en pente, qu’on bêche la première pour y porter la terre du bas. (Montreux.)

SONNEI, s. m. Marchand de sel en détail, saunier, regrattier. — Saunei, id.

SONNEILLHI, v. Sommeiller. — Donda, id.

SONNERI, s. f. Débit de sel, lieu où le sel se vend en détail. — Sauneri, id. (Vaud.)

SONNO, SORNO, s. m. Sommeil. E fé on bon sorno, j’ai fait un bon somme. L. somnus.

SOPPRA, SUPPRA, v. Souffrer, enduire de souffre.

SOPPRETTA, SUPRETTA, s. f. Allumette.

SOPPRO, s. m. Soufre.

SOPRI, SOPRIA, adj. Qui sort de la saumure; mot à mot, sel pris. (Lavaux.)

SOR, s. m. Ne s’emploie qu’avec , nuit. Au sor de la né, au milieu de la nuit. /357/

SOR, SAURA, adj. Aigre, fort, de haut goût. Ce mot est celtique. All. sauer.

SOR, SAUR, s. f. Fleur de foin. — Hllesein, hllor, hlloson, id.

SORDJET, s. m. Surjet; terme de couturière.

SOREINDJA, s. f. Jeune jument, pouliche. (Jura.)

SOREINDJO, A; SORANDJO, A, adj. Susceptible, ombrageux, indocile; prompt à se cabrer, en parlant d’un cheval; effrayant, en parlant d’un passage obscur. C. sorr, emportement, colère. (Montreux.)

SORENON, s. m. Surnom, sobriquet.

SORJETTA, v. Faire un surjet; terme de couturière.

SORREINS, SORANS, s. m. pl. Terrains incultes, arides, ingrats. C. soren, paresseux, desséché.

SORROLLHI, v. Etre inquiet, remuer les oreilles comme un cheval ombrageux. (Alpes.)

SOSPI, SOUSPI, s. m. Soupir, gémissement.

SOSPIRA, SOUPIRA, v. Soupirer. — Une vieille ronde vaudoise dit:
Sospiro pa por vo,
Veide-vo;
Sospiro por on ôtro,
Ke i’amo mi ke vo,
Veide-vo,
Ke i’amo mi ke d’ôtro.

Je ne soupire pas pour vous, voyez-vous; je soupire pour un autre, que j’aime mieux que vous, voyez-vous, que j’aime mieux que d’autres. (Moudon.)

SOSSE, pron. démonstr. Ceci, cela.

SOTIGNI, SOTENI, v. Soutenir, sustenter, alimenter, fournir aux besoins.

SOTTA, s. f. Voy. chotta.

SOTTÂ, v. Voy. chottâ.

SOTTEI, s. m. Petit bâtiment en bois pour abriter le bétail. (Ollon.)

SOTTEIR, s. m. Litière; foin maigre. — Flla, id. (Ormonts.) /358/

SOU, adj. poss. sing. et plur. Son, ses. (Ormonts.)

SOU, SOULA, adj. Rassasié, soûl, ivre.

SOUDA, v. Résoudre, expliquer, découvrir. (Valais.)

SOUDAIE, SOUDÉE, s. f. Récompense. (V. st.)

SOUEIRTA, s. f. Sorte, espèce. Kainna soueirta de djein îte-vo? quelle sorte de gens êtes-vous?

SOUETTON, SATTON, SIATTON, CHUATTON, TSATTON, TSCHATTON, s. m. Bâton gros et court. (Vaud.)

SOUGNI, SUGNI, v. Cligner les yeux; faire le signe de la croix. (Fribourg.)

SOUHIA, s. f. La traite d’une vache, matin et soir. (Montreux.)

SOUHIE, s. f. Repas, régal. No z’ein z’au na bounna souhie, nous avons eu un bon régal. (Gros de Vaud.)

SOULA, v. Souler, enivrer.

SOULA, v. Avoir coutume. L. soleo. Voy. sola.

SOULAHIE, SOULERIA, s. f. Débauche de vin, ivresse.

SOULAN, SOULON, SOULIAU, s. m. Ivrogne d’habitude.

SOULANNA, s. f. Ivrognesse, femme qui s’enivre habituellement. (Vaud.)

SOULAS, s. m. Soulagement, consolation, réconfort. (Genève.)

SOULIARD, s. m. Marmiton, aide de cuisine. — Soliard, id. (Romainmotier.)

SOUNION, SOUGNON, s. m. Odeur de fumée, de brûlé.

SOUNNA, v. Sonner; fleurer, sentir bon ou mauvais. Sta hllor sounne bon, cette fleur a une bonne odeur. De son, odeur. — Sauna, id. (Entremont.)

SOUPA, s. f. Soupe.

SOUPPLAHIE, SUPPLAHIE, s. f. Flambée, légère brûlure.

SOUPPLLA, v. Roussir une étoffe, la brûler légèrement; flamber. Part. passé, supplla, roussi, bruni, hâlé.

SOUPPLLON, SUPPLLON, SPLON, s. m. Odeur de roussi, de brûlé. (Vaud.)

SOUSSI, v. Sucer. /359/

SOUTI, adj. Subtil, fin, délié. L. subtilis. Voy. assouthéti.

SOUTSCHA, SOUTSCHE, s. f. Suie.

SOUTZE, s. f. Souche d’arbre; pointe de roc sortant de terre.

SOUTZET, s. m. Petit rocher. (Pays-d’Enhaut.)

SOUXTA, SOUSTE, s. f. Douane, bâtiment où se déposent les marchandises, où elles payent les frais de transit. L. soluta. (Valais.)

SOVEIN, adv. Souvent.

SOVERAIN, s. m. Le souverain, le gouvernement établi. Mot tombé en désuétude depuis la révolution de 1798. (Vaud.)

SOVIGNI (sè), v. Se souvenir, se rappeler.

SOVIGNI, SOVENI, s. m.; SOVEGNANCE, s. f. Souvenir, souvenance.

SPA, SOUPÂ, v. Souper, boire du lait, manger de la crême. — Si matin que vous entriez dans un chalet, les bergers vous inviteront à spa, c’est-à-dire à user de leur laitage. (Alpes.)

SPARZALA, s. f. Genêt des teinturiers, genestrole, Genista tinctoria. L. spartum, genêt. (Aigle.)

SPLLENA, v. Brûler avec peine, donner de la fumée au lieu de flamme; se dit du bois vert. (Montreux.)

STEINKIE, STU-EINKIE, pron. Celui-ci, celui-là.

STRUBA, s. f. Vis. De l’allemand schraube, vis, écrou. (Pays-d’En-haut.)

STU, STUSSE, pron. démonstr. Celui-ci. Pl. stau, steu, ceux-ci. Fém. sing. sta, stasse, celle-ci. Fém. pl. stausse. Les formes stu, sta, stau, steu, sont généralement adjectives.

STURMA, v. Faire une tempête, éclater en orage. All. sturm, tempête. (Evêché de Bâle.)

SU. 1e pers. sing. du prés. de l’ind. du verbe ître, être. Su maffi, je suis las; su tot greindjo, je suis de mauvaise humeur. La première personne ne prend pas généralement le pronon personnel ie; on dit amo, j’aime, comme en latin. Dans quelques lieux du Jura, on dit i’amo; et dans une partie du canton de Fribourg, d’amo, j’aime; d’é fé, j’ai fait. D’ signifie je. Le pronom ie se pro nonce avec le son du j allemand. /360/

SU, prép. Sur, dessus.

SUARDA, s. f. Grive vendangette. (Orbe.)

SUBLLA, ZUBLLA, v. Siffler. Fellhe ke sublle tor lei lo cou, à fille qui siffle tords le cou. Prov.

SUBLLARE, s. m. Siffleur, personne qui a l’habitude de siffler.

SUBLLET, s. m. Sifflet, instrument musical.

SUBLLO, s. m. Sifflet de la bouche. (Pays-d’Enhaut.)

SUDART, s. m. Soldat, soldat mercenaire. — Soudart, id. (Fribourg.)

SUHIRA, SEVIRA, s. f. Civière, brancard.

SUHLLA, SUCLLA, SUPPLLA, v. Roussir, flamber, griller. - Soupplla, id.

SUN, SEUN, s. m. Graisse de porc, saindoux. (Pays-d’Enhaut.)

SUNDZI, v. Briser le chanvre avec la broye.

SUNDZIAU, s. m. Broye, instrument fait de bois pour briser les tiges du chanvre. — Battioret, id.

SUNO, SIGNO, s. m. Signe, pronostic.

SUPPEDITA, v. Fournir, accorder; terme de l’ancien barreau. L. suppeditare. (Vaud.)

SURTZO, TSCHOUEIRTZO, s. f. Espèce de jupe. Ce mot n’est plus guère employé que dans un sens burlesque. (Vaud.)

SUS, adv. Sus, levez-vous.

SUSSO-PIERRA, s. f. Mot à mot, qui suce les pierres. C’est la petite lamproie. (Morat.) — Perça-pierra, id.

SUTTI, A, adj. Voy. souti.


 

T

 

T’A. Tu as. C’est la 2e pers. du prés. de l’ind. du verbe avai. Ta roba mè duvè faiè, tu as volé mes deux brebis.

TABAINA, s. f. Haine, colère. (V. st.; Pays-d’Enhaut.) Voy. taina.

TABAN, TAVAN, s. m. Taon. L. tabanus. /361/

TABOUSSA, s. f. Causeuse, babillarde. (Vaud.)

TABOUSSÂ, v. Babiller. — Takka, id. (Vaud.)

TABOUSSET, s. m. Lieu où l’on se réunit pour causer; nom d’un hameau très reculé du Pays-d’Enhaut.

TABOUSSI, v. Faire du bruit en frappant un corps qui résonne. (Alpes.)

TABUT, s. m. Bruit, désordre, fracas, dispute. En celtique, ce mot signifie les mêmes choses.

TAFION, s. m. Punaise de lit. (Neuchâtel.)

TAGUENASSI, TAKENASSI, v. Ravauder, faire des bagatelles.

TAGUENISSA, TAKENISSA, s. f. Bagatelles, ravauderies. (Aigle.)

TAI, TEI, s. m. Toit; dans le canton de Fribourg, parapluie. C. tehi, couvrir d’un toit.

TAIETTA, s. f. Les orchis en général. (Orbe.)

TAIKI, v. Pencher comme un toit, n’être pas sur un plan horizontal. (Alpes.)

TAIKIA, s. f. La pente d’un toit. (Alpes.)

TAILLÉ, s. m. Pain d’une forme particulière, sorte de galette. — Tailli, prinma, id.

TAILLERINS, s. m. pl. Petits morceaux de pâte pour les soupes, espèce de vermicelle.

TAIN, TAN, adv. Tant, autant. Ton mè ke tè, autant moi que toi.

TAINA, v. Haïr, se courroucer. C. tahinen, provoquer, irriter. (Pays-d’Enhaut.)

TAISA, s. f. Toise, ancienne mesure agraire.

TAISÂ, v. Toiser; entreprendre. Ci l’hommo taise gro, cet homme entreprend beaucoup, embrasse bien des choses à la fois. — Tésa, id.

TAITA, v. Rester oisif, se tenir sans rien faire; placer un petit enfant sur ses jambes pour lui apprendre à se tenir debout, à marcher. (Alpes.) /362/

TAITAIRA, s. f. Petit enclos portatif où l’on place un enfant pour qu’il se tienne debout. (Alpes). Voy. gagnebein, tin-tè-bein.

TAKA, s. f. Sac qu’on porte avec des provisions de bouche. (Alpes.)

TAKENA, v. Faire un petit bruit au moyen de coups répétés; ébranler une porte pour l’ouvrir; tracasser, molester quelqu’un par ses railleries.

TAKENETTA, s. f.; TAKEUN, s. m. Cliquette, castagnettes. (Pays-d’Enhaut.)

TAKKA, v. Babiller outre mesure; frapper, heurter. (Jura.)

TAKO, TAKA, adj. Idiot, imbécile, crétin, qui ne sait pas parler. L. taceo, se taire. (Bas-Valais.)

TAKON, s. m. Morceau, pièce. C. takon, même signification; Fr. tacon, pièce que l’on met à un soulier. (Vaud.)

TAKON, s. m. Cuir travaillé. (Val d’Illiez.) Voy. conneri.

TAKOUNET, s. m. Pas-d’âne, tussilage commun, Tussilago Farfara.

TAKOUNNA, v. Rapiécer, réparer, rapetasser, raccommoder de vieilles hardes. (Vaud.)

TAKOUNNET, s. m. Petit morceau, petite pièce; dimin. de takon.

TALA, v. Baisser, incliner; pulluler, foisonner. Gr. θἀλλω, être florissant, abondant; C. tal, tige. (Alpes.)

TALAINA, s. f. La guêpe frelon, Vespa Crabro. (Vaud.)

TALLHEIN, s. m. Gros ciseaux de tailleur.

TALLHENDAI, s. m. Taillandier, ouvrier qui fait des outils tranchants.

TALLHETTA, s. f. Petite coupure, petite entaille.

TALLHI, TADDI, v. Tailler, couper; châtrer.

TALLHON, s. m. Morceau. — Tallhounet, petit morceau, bribe.

TALMATZI, v. Parler allemand. All. dolmetscher, interprète.

TALOTZCHE, s. f. Coup de baguette ou de règle sur la paume de la main, sur les doigts; férule. (Vaud.)

TAM, s. m. Tamier, ou taminier, Tamus communis. (Montreux.)

TAMA, v. Etamer. /363/

TAMBOURINA, v. Battre la caisse.

TAMBOURNEI, TAMBOURNIER, s. m. Tambour, celui qui bat la caisse.

TAMELIER, s. m. C’est le plus ancieu nom du boulanger.

TAMPOUNA, s. f. Débauche bachique.

TANA, v. Tanner; battre, rosser à coups de bâton. (Genève.)

TANDESON, s. m. Tonte des brebis, toison. — Taison, id. (Alpes.)

TANEI, SA, adj. Brun foncé; malin, indocile. On le dit d’un animal.

TANEI, s. m. C’est un des noms adoucis du diable, lequel vient, ou de la couleur brune qu’on lui prête, ou de ce qu’il habite des lieux souterrains, des tanne.

TANIA, s. f. Tanaisie, Tanacetum. (Pays-d’Enhaut.)

TANNA, TANA, s. f. Trou en terre, tanière, grotte; terrier de renard, de blaireau; caverne dans les rochers. C. dan. Lè tanne de Corjeon, dans les Alpes vaudoises; la Cavatanna, la Covatanna, nom d’une profonde caverne près de Vuitebœuf. (Vaud.)

TANRETRO, s. m. Le lierre; Hedera Helix. — Tori, toré, id. (Jura.)

TANT, s. m. Une somme d’argent non désignée, une quantité non déterminée. Mè faut tant, il me faut tant.

TANTA, s. f. Tante. C’est aussi un titre d’honneur donné par les jeunes gens aux femmes âgées, de même que l’on donne souvent celui d’onkllo aux hommes d’âge.

TANTENET, TANTINET, s. m. Un peu, fort peu, un brin.

TANTOU, adv. Tantôt. Tantolet (diminutif du précédent), sur le soir. (Pays-d’Enhaut.)

TANT-Y-A. Locution qui signifie à la bonne heure, en sorte que, pour en finir. (Lausanne.)

TAPET, TA, adj. Babillard, rapporteur, indiscret. — Djapet, id.

TAPETTA, s. f. Instrument en bois pour battre le linge mouillé.

TAPIN. s. m.; TAPPA, s. f. Coup de la main, soufflet. C. tap, coup.

TAPOLET, s. m. Bâton court qu’on tourne avec la corde d’une /364/ charge pour assujettir celle-ci ou la lier plus fortement. (Alpes.) — Chaton, tsatton, id.

TAPOTTA, v. Frapper souvent à petits coups.

TAPOUÉ, s. m. Tonnelier.

TAPPA, s. f. Femme babillarde. (Vaud.)

TAPPÂ, v. Battre à coups redoublés; babiller à outrance.

TAPPARE, s. m. Causeur ennuyeux, babillard importun.

TAPPASSAHIA, TAPPAHIA, s. f. Averse, grande pluie de courte durée. — Rappachia, id. (Vaud.)

TAPPA-TOULA, s. m. Ferblantier. De tappa, battre, et de toula, tôle, fer-blanc. (Orbe.)

TARA, s. f. Défaut corporel d’un animal; diminution, tare.

TARÂ, v. Gâter, endommager, causer un défaut corporel chez un animal.

TARA, TARAHIE, adj. Mal fait; celui qui a quelque flétrissure, lui ou quelqu’un de sa famille; qui a passé par les mains de la justice. La balla Luse est tarahie; la belle Lise est tarée, elle a perdu son honneur. (Vaud.)

TARABOUHLLA, v. Faire un grand bruit, inquiéter, tracasser, importuner. (Alpes.)

TARABOUHLLAIE, s. f. Grand bruit produit par la chute d’un corps dur. (Alpes.)

TARABUSTA, v. Tarabuster, inquiéter, importuner. — Tarabouhlla, id.

TARANTA, s. f. Epouvante, terreur soudaine. Gr. ταρἀσσω, troubler. (Genève.)

TARDET, adv. Sur le tard, un peu tard.

TARDET, TA; TARDI, TARDIVA; TARDU, TARDUVA, adj. Tardif, qui arrive tard; personne toujours en retard.

TARNOTTE, s. f. pl. Gesse tubéreuse, Lathyrus tuberosus. (Morges.)

TARPA, s. f. Patte d’animal à griffes. On dit la tappe de l’ours.

TARPA, TOPA, s. f. Mulot, Mus sylvaticus. La véritable taupe s’appelle derbon. /365/

TARTABO, s. m. Tithymale, Euphorbia Cyparissias. — Lassi de poutan, id.

TARTARI, s. m. Cirse ou chardon des champs, Cirsium arvense. (Villeneuve.)

TARTERI, s. m. Cocriste, Rhinanthus Crista galli. (Moutiers-Grandval.)

TASSA, v. Entasser le foin ou les gerbes dans la grange. (Genève.)

TASSON, TESSON, s. m. Blaireau, taisson. (Vaud.)

TASSOT, s. m. Salamandre aquatique.

TASSOUNAIRE, s. f. Terrier de blaireau. All. dachs. (Vaud.)

TATA, v. Tâter, palper, goûter.

TATA-DJENELHE, s. m. Mot à mot, qui tâte les poules (djenelhe), pour savoir si elles pondront bientôt; lambin, minutieux.— Tatillon, id. (Lausanne.)

TATAVOCHE, subst. Un masque, ou la personne masquée. (Fribourg.)

TATGHE, s. m. Clou. — Tatchetta, s. f., petit clou. C. tach, clou de fer.

TATCHEI, TATSCHERON, TATCHEROU, s. m. Cloutier, faiseur de clous.

TATCHET, s. m. Salamandre terrestre, noire et jaune. — Metro, id. (Vaud.)

TATERET, s. m. Couvreur. (Vaud.)

TATTA, TACTA, s. f.; TEPPE, s. m. Lieu en friche, lande; en petit, la steppe russe. (La Côte.)

TATTERINA, s. f. Petite lande, diminutif du mot précédent.

TATZCHO, TATSO, s. m. Tâche, ouvrage prescrit pour tel prix.

TATZI, s. m. Sac de voyage porté en écharpe. — Taka, id. (Ormonts.)

TATZOLA, AHIE, adj. Tacheté; se dit du manteau des vaches.

TAU, TU, s. m.; TOVAIRA, s. f. Tuf. Les Toveyres, localité près de Vevey. /366/

TAU, s. m. Le houx, Ilex Aquifolium; le petit houx, Ruscus aculeatus. (Aigle.)

TAUPA, v. Frapper, battre; se laisser prendre dans un piége.

TAURA, TEURA, TOURA, s. f. Génisse qui n’a pas encore porté.

TAVAN, AVAN, s. m. Taon. L. tabanus. — Taban, id. (Lausanne.)

TAVANNA, s. f. Grosse abeille mineuse qui fait son miel sous terre.

TAVÉ, s. m. Planchette sculptée au moyen de laquelle on empreint sur le beurre frais, des dessins, des fleurs, des animaux. (Alpes.)

TAVELLHON, s. m. Petit ais mince pour couvrir les toits. — Ancella, ancetta, assethe (pl.), id. (Vaud.)

TAVELLHOUNNA, v. Garnir un toit de tavellhon (bardeaux). L. tabula. (Vaud.)

TAVELLHOUNNARE, s. m. Ouvrier qui couvre les toits en tavellhon. Voy. ce mot. (Vaud.)

TAVERNAI, s. m. Cabaretier, vendeur de vin en détail, cantinier, tavernier. L. taberna.

TAVI, s. m. Petite planche à l’usage de la cuisine; couvercle de boîte.
Tavi-dè-bouerna, contrevent d’une cheminée, qui s’ouvre et se ferme au moyen d’une corde depuis la cuisine. Bouarna, bouerna, cheminée. (Pays-d’Enhaut.)

TCHA, TCHA-CERVEY, s. m. Lynx, Felis Lynx. (Valais.)

TCHEREUTRE, s. m. Hydropisie. (Neuchâtel.)

TCHIAKO. Ce mot est la provocation d’un enfant qui frappe son camarade pour qu’il le poursuive à la course. (Alpes )

TCHIAKO, A, adj. Tacheté de blanc; se dit du manteau des vaches.

TCHIAPPA, s. f. Mauvais habit pour les travaux des champs.

TCHIASSA, TSIASSA, s. f. Crainte qui donne des tranchées, qui rend foireux. (Bas-Valais.)

TCHIVAFOUI, TCHIVRAFOUI, s. m. Epine-vinette, Berberis vulgaris; chèvre-feuille, Lonicera Caprifolium.

TCHUA, TSCHUA, v. Boire en glouton. (Alpes.)

TCHUVA, TSCHUVA, TZUVA, CHUVA, v. Fouetter avec les verges, donner le fouet. (Jura.) /367/

TE, pron. pers. Il. On ne l’emploie qu’après un verbe. Vin-te ou vin-t-e, vient-il? Medje-te ou medje-t-e, mange-t-il? — Au fond, c’est le pronom e avec un t euphonique.

TÉ, TELIU, TELIOT, s. m. Tilleul, Tilia grandifolia.

TÈ, pron. pers. Toi. Tè-mîmo, toi-même; l’è tè, c’est toi. Tè dio, je te dis, te dis-je; tiens-toi tranquille, paix donc! Cette dernière expression s’emploie pour arrêter, pour réprimander. (Vaud.)

TÊ. Impér. du verbe tini, tenir. Tê, mon valet; tiens, mon garçon.

TÉEI, TAI, TEH. Cri pour appeler le bétail. Voy. .

TEGNI, TINI, v. Tenir. Teni-vo décoûta mè, tenez-vous à côté de moi. — Teni, id.

TEILA, s. f. Toile.

TEILLI, TELHI, TEDHI, v. Teiller le chanvre ou le lin.

TEILLIRA, TELHIRA, s. f. Femme qui teille, teilleuse.

TEI-LO, TEI-LA, TEI-LÉ, loc. adv. Voilà, le voilà, la voilà, les voilà. — Tein-lo, tein-la, tein-lé, id.

TEIMO, TÎMO, s. m. Tenue, importance, consistance. Il se dit du temps qui n’est pas sûr, d’une personne qui ne tient pas sa parole. N’a pas de teimo, on ne saurait se fier à lui. Gr. θἐμα. (Montreux.)

TEIMPRA, s. f. Trempe. Sta détro è de bounna teimpra, cette hache est d’une bonne trempe.

TEIMPRA, v. Tremper le fer.

TEIMPRO, A, adj. Doux, tempéré. Il ne se dit guère que du temps. L. temperatus. (Alpes.)

TEIN, TEINA, TEINNA, TAINNA, pron. poss. Le tien, la tienne. — Tio, tsuva, tschuva, id.

TEIN, s. m. Temps, âge. Fa on pouet tein, il fait un vilain temps. N’arein dau tein, nous aurons de la pluie. Kain tein a ci boubo, quel âge a ce petit garçon? Vuéro de tein a voutra fenna, combien d’années a votre femme?
Kartein, cartein, trimestre, quart de l’année.
Mitein, moitié du temps fixé.
Grantein, adv. Longtemps. /368/

TEINDU, UVA, adj. Teint, passé en couleur. Sta dama è teinduva, cette dame est fardée.

TEINKE, TEINKIE, adv. Voilà, c’est fait.

TEINTOREI, s. m. Teinturier; peu usité.

TEITEIRA, s. f. Pied qui supporte la quenouille de la fileuse au rouet. (Pays-d’Enhaut.)

TEIZA, s. f. Impôt de douze deniers sur les maisons, jardins et immeubles de la ville de Fribourg.

TEMALA, s. f.; TEMÉ, s. m. Sorbier des oiseaux ou timier, Sorbus aucuparia. (Alpes.}

TEMÊHRE, v. Craindre, redouter; c’est le timere du latin.

TEMON, s. m. Timon; gouvernail.

TENA, s. f. Tine, cuvier; fosse profonde où l’on enfouit les pierres dont on débarrasse une vigne, un champ, un terrain qu’on veut cultiver. (Vevey.)

TENABLLO, A, adj. Ne s’emploie que dans cette expression: à la premire tenablla, à la première séance du tribunal, à la prochaine séance. (Vaud.)

TENALLA, s. f. Seille à eau, baquet. (Pays-d’Enhaut.)

TENALLETTA, s. f. Petite seille, petit baquet. (Pays-d’Enhaut.)

TENÇON, s. m. Querelle, contestation. C’est un mot tombé en dé suétude.

TENETTA, s. f. Lierre terrestre, Glechoma hederacea. (Alpes.)

TENÉVA, adj. fém. Il se joint toujours à terra: terra tenéva, terre meuble.

TENEVALLA, s. f. Perçoir, foret, vrille. (Blonay.) — Terraro, id.

TENOLLHI, s. m. Tonnelier. — Tenollhira, la femme du tonnelier.

TENOT, TINOT, s. m. Petit cuvier, petit tonneau.

TEPEDJI, TAPADZI, v. Tapager, faire grand bruit.

TEPEDJEU, TAPADZEU, s. m. Tapageur, coureur de nuit.

TEPI, v. Garnir, farcir, serrer.

TEPI, A; TAPPI, TAPPIHA, adj. Serré, compacte. Pan tepi, pain serré, rassis. /369/

TEPOLET, s. m. Court bâton qu’on attache au cou des chiens pour les empêcher d’entrer dans les vignes. (Manuel du Conseil communal de Lutry, 1537.)

TEPPA, s. f. Gazon, terrain gazonné, pelouse. (Alpes.)

TEPPI, s. m. Pente de gazon très glissante. (Alpes.)

TERATRO, s. m. Le lierre, Hedera Helix. Voy. tori.

TEREIN, TIRAN, s. m. Layette, tiroir; ruban de fil grossier, chevilière.

TERI, v. Tirer, aller. Io a-t e teri? où est-il allé?

TERIA, TIRIA, s. f. Durée, traite. Balla teria, longue durée d’un discours, long sommeil, longue traite d’un lieu à un autre. Ce mot se dit aussi d’une prise d’armes, d’une levée de boucliers, de la traite d’une vache. (Fribourg.)

TERLA, s. f. Langue. Mena sa terla, babiller, divulguer indiscrètement, parler mal à propos. (Alpes.)

TERLOUNA, TRELOUNA, v. Chanter entre ses dents, fredonner. (Pays-d’Enhaut.)

TERMO, s. m. Terme, espace de temps. Y a bi termo, il y a longtemps; y a on termo de tein, il y a quelque temps; l’è à son termo, elle est près de ses couches.

TERRA, s. f. Terre, terrain, terroir.

TERRÂ, v. Couvrir de terre le pied d’un végétal; se cacher sous terre.

TERRALLHA, s. m. Poterie de terre grossière.

TERRALLHI, v. Fabriquer de la poterie; remuer la terre pour faire des fossés. (Fribourg.)

TERRALLHON, s. m. Potier de terre; ouvrier qui ouvre des tranchées, des rigoles. (Fribourg.)

TERRARO, s. m. Tarrière, grand porçoir, foret. (Fribourg.)

TERRATZU, TERRATSCHU, s. m. Sorte d’argot ou patois de convention, différent du patois ordinaire des gens de Sainte-Croix.

TERRÉ, TERÉTRO, s. m.; TERRETTA, s. f. Lierre terrestre, Glechoma hederacea. — Tenetta, id. (Alpes.) Voy. azera.

TERREIN, TERREUN, ENA, adj. Qui n’est plus couvert de neige. /370/ Lo pra è terreun, le pré montre le terrain, parce que la neige est fondue. (Pays-d’Enhaut.)

TERRENA, v. Paraître, en parlant du sol qui se montre à la fonte des neiges. I terreine, la terre commence à paraître. (Pays-d’Enhaut.)

TERRETZO, A, adj. D’un caractère bouillant, inflammable. L. torridus. C. terr? rude, violent. (Alpes.)

TERRIAU, s. m. Terroir.

TERRO, TERRI, s. m. Fossé, tranchée. (Vaud.)

TERROLET, s. m. Rigole, petit fossé. De terro, fossé, tranchée. (Vaud.)

TERRUBLLAMEIN, adv. Très fort, terriblement. C’est un superlatif énergique.

TERS, s. m. Les jambes du bétail, en parlant collectivement.

TERS, TERSA, adj. Qui a les jambes épaisses. (Pays-d’Enhaut.)

TESSOT, TISSO, s. m. Tisserand. — Tessota, femme qui fait le métier de tisserand, ou femme du tisserand. (Vaud.)

TETAIRA, TITAIRA, s. f. Chevet du lit, où l’on place la tête. Voy. teiteira.

TÉTAR, s. m. Première forme de la grenouille, têtard.

TÊTARD, s. m. Sorte de cyprin, vulgairement nommé chevesne, chevenne. (En France, chevin, chevaine, chevanne. — N. de l’éd.)

TÉTÉ, s. m. Teton, trayon. Au pluriel, lè tété, la gorge d’une femme. Τἠθη, dans Hésychius, signifie la mêmo chose. — Une des rondes défendues en 1579, à cause de leur indécence, avait pour refrain:
Mére, maria-mè,
Ke lè tété mè cressant
. Voy. crètre. (Vaud.)

TETEIHI, v. Tutoyer.

TETSCHE, TOTSCHE, TOCHE, s. f. Tas, monceau de bois, de foin, de pierres. C. tess. tas.

TETSCHON, s. m. Petit monceau, petit tas. Dimin. du précédent. /371/

TETTA, v. Teter. Bailli à tetta, allaiter.

TETTA- TSIVRA, s. m. Engoulevent, Caprimulgus europæus. Voy. allaite-tsivra.

TEUR, TOUAIR, TOR, s. m. Tour bon ou mauvais; tour du tourneur; treuil, cabestan; clocher, tour d’un château; tour, promenade.

TEURA, THEURA, s. f. Lunaire, osmonde, Botrychium Lunaria, sorte de fougère. (Jorat.)

TÉZÉ, A, adj. Peu profond. Lo lé è tézé déan tsi no, le lac est peu profond devant chez nous. (Vevey.)

THIA, v. Tuer.

THIA-BAILLI, s. m. Sobriquet que les gens d’Estavayer donnent à ceux d’Yverdon, qui jadis ont tué un bailli.

THIA-TOUTSCHO, s. m. Cynanque dompte-venin, Cynanchum Vincetoxicum, plante de la famille des asclépiadées. (Pays-d’Enhaut.)

THILO, s. m. Rucher, petit bâtiment où sont placées les ruches. L. stylus, pointe. Gr. τηλἰα, huche. (Vaud.)

THIN-BÂTARD, s. m. Serpolet, Thymus Serpyllum. (Morges.)

THIOLA, s. f. Tuile,

THIOLAIRA, s. f. Tuilerie. Les Thioleyres, nom d’un village vaudois.

THIOLLEI, s. m. Tuilier.

THIOLLERETTA, s. f. Petite tuilerie. Diminutif de thiolaira.

THOKKA, v. Choquer un corps qui résonne. (Val d’Illiez.)

THOUDELO, s. m. Nigaud, simple, hébété. — Théodule, nom du saint qui est le patron du Valais.

TI, TITE; TOT, TOTE, adj.pl. Tous, toutes. Tré ti, tous sans exception. (Vaud.) — On dit tui dans les Ormonts.

TIA-TIA, TSCHA-TSCHA, s. f. Grive, litorne. (Vaud.)

TIÈ, KIÈ, adv. Là. Tin-te tié, tiens-toi là. (Jura.)

TIGNASSE, s. f. Chevelure, mauvaise perruque. — Teignasse, gnasse, id. /372/

TIGNEMEIN, s. m. Tenement, logement, droit d’habiter une maison en tout ou en partie. (Vaud.)

TIGNI, TENI, v. Tenir, se tenir, demeurer, habiter.

TIGNIA, s. f. Tenue, consistance, fermeté de caractère.

TIGNO, TEIGNON,s. m. Bardane, Lappa major et Lappa minor. (Evêché de Bâle.)

TILA, THILA, v. Aller et venir. Ne fa ran ke thila, il ne fait que courir çà et là. Gr. τἢλε, au loin, loin. (Alpes.)

TILLHA, s. f. Ecorce de tilleul employée par les cordiers.

TILLHO, TELIO, TELIU, s. m. Tilleul, Tilia europæa.

TIN-TÈ-BEIN, s. m. Machine à roulettes dans laquelle on met un petit enfant pour lui apprendre à marcher; mot à mot, tiens-toi bien. (Vaud.) — Gagnebein, id.

TIO, THIO, SCHO, pron. poss. Le tien. Tschua, tschuva, la tienne.

TIOKET, s. m. Pinson d’ardenne. (Jura.)

TIRE, s. f. Voy. de-tire.

TIREBAS, s. m. Festin somptueux et abondant, crevaille. (Vaud.)

TIREVOUGNE, s. m. Partie de cheveux entre enfants. De vougni, tirer les cheveux.
A tirevougne, loc. adv. Avec difficulté, péniblement. (Fribourg.)

TIROLA, s. f. Grosse hache fabriquée dans le Tyrol.

TITHA, TITA, s. f. Tête. Mala titha, mauvaise tête, écervelé, têtu.
Tita-de-mouer, nez coupé, staphylier, Staphylea pinnata, plante de la famille des célastrinées. (Avenches.)
Tita-de-Louaise, anémone pulsatille, Anemone Pulsatilla. (Yverdon.)
Tita-de maillet, têtard, grenouille non encore développée.
Titha-d’âno, Espèce de banc de menuisier.

TITRO, s. m. Accent grave, aigu ou circonflexe; titre de famille, cédule.

TIU, s. m. Voy. cu.

TO, TOU, pron. pers. Tu. Usité seulement après le verbe interrogatif: Crai-to, crois-tu? ou-to, entends-tu? vau-to, veux-lu? vin-tou, viens-tu? /373/

TO, TOT, adv. Tout. Tot ballamein, tout doucement; tot dau lon, tout le long; tot adrai, fort à propos; tot lo drai, tout de suite, sur-le-champ.

TO, s. f. Toux, gros rhume.

TO, TU, TOË, TOVÉ, s. m. Tuf. — Tau, id.

TÔ, pron. indéf. Tel. L’è on tô ke mè l’a de, c’est un tel qui me l’a dit.

TOAIRA, TOVAIRE, s. f. Carrière de tuf; tuf pilé.

TOASCHA, TOKATSA, s. f. Gueuse, femme de mauvaise vie. (Gruyère.)

TÔFET, s. m. Sorte d’omelette à la tourtière, bientôt faite. (Vaud.)

TOFROU, s. m. Mot à mot, toujours dehors; c’est un des noms du diable. (Alpes.)

TOLAMEIN, adv. Tellement; certainement, sans contredit. (Lausanne.)

TOLAR, TELAR, s. m. Tablettes disposées par étages.

TOLAU, TOLEU, TELEU, s. m. Tablettes ou rayons sur lesquels on place les fromages dans les saloirs. (Gruyère.)

TOLLHIAU, AUDA, adj. Nigaud, peu éclairé, badaud.

TOLLHON, s. m. Femme sale, fille malpropre, souillon. (Jura.)

TOLLIR, v. Oter, enlever. Le participe tollu, a, se trouve dans de vieux documents.

TONI, A, adj. Brun jaunâtre; c’est la couleur du drap grossier, fait de laine du pays, dont le peuple s’habille. (Bas-Valais.) — Mousko, id. (Vaud.)

TOPETTA, s. f. Petite fiole, petite bouteille.

TOPO, A, adj. Taciturne; sourd, quand il s’agit du son; sombre et doux, quand il s’agit du temps. Fa topo, il fait un temps doux. L. tepidus? (Alpes.)

TORCOU, s. m. Violette odorante, Viola odorata.

TORDZIOR, TORDZEUR, adv. Toujours; peu usité. — On dit ordinairement adé, adi.

TORI, TORHI, TORÉ, s. m. Le lierre, Hedera Helix. — Tanretro, teratro, id. /374/

TORMEINTENA, s. f. Térébentine. — On dit plus communément bedjon, pedjon.

TORNA, TOUERNA, s. f. Appoint d’un marché, retour en argent dans un échange inégal; vanne, écluse; détour ou contour d’un chemin. (Vaud.)

TORNÂ, TOUERNÂ, TEURNÂ, v. Retourner, revenir; échanger, rendre.

TORNALETTA, s. f. Petite tour.

TORNET, s. m. Emboîture de la hanche; tour pour passer des objets d’un lieu à l’autre. (Pays-d’Enhaut.)

TORNETTA, s. f. Petit contour; petite écluse.

TORNIAU, s. m. Tourneur; petite écluse, petit canal, rigole; axe d’une charrue.

TORTA, TOURTA, s. f. Tourte; masse ronde de pain d’avoine, si dure qu’il faut la briser avec une pierre ou un marteau pour l’employer comme aliment. C. torth. (Vallée de Joux.)

TORTSA, TOUEIRTSA, s. f. Coussinet ou bourrelet que les femmes mettent sur la tête, quand elles portent un vase, une corbeille; paille d’emballage.

TORTSI, TORTSCHI, v. Torcher, essuyer; emballer avec de la paille ou du foin.

TORTSIA, TORTSCHIA, s. f. Soufflet, coup de la main au visage. (Alpes.)

TORTSON, s. m. Bouchon de paille, torchon, morceau de linge, soit lavette, pour nettoyer la vaisselle; le dernier domestique d’un chalet, celui qui lave les vases; fille de cuisine sale et en désordre. (Pays-d’Enhaut.)

TORTSOUNA, v. Nettoyer avec un bouchon, une lavette, un torchon; embrasser grossièrement, chiffonner une fille.

TOT, adj. déterm. Voy. to.

TOTA-BOUNNA, s. f. Gaude, Reseda luteola; mot à mot, toute bonne.

TOTADJO, TOUTAGE, s. m. Le tout, la totalité. Vieux terme de notaire. (Vaud.) /375/

TOTCHI, TOTSCHI, v. Toucher; frapper du poing sur la table.

TOTEVI, adv. Toujours, à tout moment. L. toto ævo. (Fribourg.)

TOTON, s. m. Jeu d’enfant; on y joue avec une sorte de dé à pivot qu’on fait tourner.

TOT-ON, loc. Tout un. L’è tot-on, c’est la même chose, ce m’est tout un.

TOTORA, TOTHORA, adv. Bientôt, tout à l’heure. Gr. moderne, tora, id.

TOU, TA, adj. poss. Ton, ta.

TOU, adv. Tôt. Il ne se dit qu’en composition: Tantou, ce soir, après midi. Sitou, sitôt. Beintou, bintou, bientôt. Assetou, aussitôt; tot assetou, id.

TOUAIR, TOUAIRSA, adj. Tordu.

TOUAIR, s. m. Tort, offense, injustice. M’a gro fé touair, il m’a fait beaucoup de tort.

TOUAIRCOU, s. m. Torcol ou torcou, sorte d’oiseau.

TOUAIRDRE, TOUARDRE, v. Tordre.

TOUALLHA, s. f. Nappe, essuie-mains. C. davahila, serviette. (Evêché de Bâle.)

TOUAR, TOUAIR, s. m. Taureau de deux ou trois ans.

TOUARDA, s. f. Grive à pieds jaunes. (Orbe.)

TOUBAC, s. m. Tabac en poudre, tabac à priser.

TOUCHO, A; TOUTZO, A, adj. Bossu. (Gruyère.)

TOUDI, TOUDION, TOUNI, TOUTON, s. m. Simple, idiot, hébété, bélître. (Vaud.)

TOUEIRNIKET, TORNIKET, s. m. Moulinet d’enfant; barrière qui tourne sur un pivot; machine en bois dans laquelle on faisait tourner en public les voleurs de légumes, de fruits, de raisins. — Pour l’exemple, on mit un jour au torniket, dans un village de La Côte, une chèvre surprise dans les vignes, et on l’y fit tourner si vite et si longtemps qu’elle y creva.

TOUERPEIN, TOURPEIN, s. m. Personne qui est pied bot, qui marche mal. — Campein, id. /376/

TOULA, s. f. Tôle, fer-blanc; planche de jardin; veillotte; spectre, revenant. C. toull, creux, tanière. (Aigle.)

TOUMA, TEMA, v. Verser, répandre un liquide; pleuvoir à verse. (Pays-d’Enhaut.)

TOUMMA, TEMA, s. f. Fromage maigre. — Toumetta, diminutif.

TOUNI, s. m. Pot de chambre; mentula, priapus. (Aigle.)

TOUNI, s. m. Voy. toudi, toutou.

TOUPEIN, TEPEIN, s. m. Pot de terre; grosse cloche qu’on pend au cou des vaches; homme lourd et appesanti. — Tourpeun, id.

TOUPENA, s. m. Grand vase de terre, pot à beurre ou beurrier, jarre. All. topf.

TOUPENET, s. m.; TOUPENETTA, s. f. Petit vase de terre. Diminutif du précédent.

TOURDZE, s. f. Vivacité, colère, brusquerie. (Alpes.)

TOURI, s. m. Nombre fixe de bardeaux ou tavaillons entassés en forme de tour. Voy. tavellhon. (Pays-d’Enhaut.)

TOURILLHON, TOURILLON, s. m. Diminutif du précédent. (Pays-d’Enhaut.)

TOURMEINTELLHA, s. f. Tormentille, Tormentilla erecta, plante rosacée. (Morges.)

TOURPEUN. s. m. Homme pesant, lourd, endormi. L. torpor.

TOURTHA, v. Sommeiller sur sa chaise. — Donda, id. (Pays-d’Enhaut.)

TOUTOU, s. m. Idiot, niais. (Lausanne.) Voy. toudi.

TOUTZO, s. m. Aconit tue-loup, Aconitum Lycoctonum. (Pays-d’Enhaut.)

TOVÉ, s. m. Lieu rempli de tuf. — To, id. — Tové signifie aussi engorgement scrofuleux.

TOXON, s. m. Mauvais sujet, fainéant, brutal. Cest une injure. (Nyon.)

TRA, s. m. Poutre, solive. Tra de ran, l’une des trois solives qui soutiennent la conque ou le bassin d’un pressoir. L. trabs, trabes. (Montreux.)

TRABETHI, TRABETZI, v. Trembler de peur, trébucher. (Alpes.) /377/

TRABETZET, s. m. Lit concave et à jours, monté sur quatre pieds, pour égorger et dépecer un porc. L. trabs, trubes. (Vaud.)

TRABLLA, s. f. Table à manger, ou toute autre table. L. tabula.

TRABLLAR, TABLAR, s. m. Etagère, rayon. Voy. tolar, tolau.

TRAC, s. m. Trappe qui s’ouvre au-dessus du poêle d’une chambre inférieure pour passer sans escalier dans l’étage supérieur. (Montreux.)

TRAFFI, s. m. Négoce; train, bruit, désordre, tumulte. L’an fé on traffi de la metsance, ils ont fait un tapage du diable, un bruit d’enfer.

TRAGUA, TRAGHUILLA, v. Porter çà et là avec négligence, traîner. All. tragen, porter. (Vaud.)

TRAGUALLA, TRAGALLA, s. f. Espèce de filet de pêche. (Morat.)

TRAGUETTA, s. f. Petit charriot, petite charrette. (Neuchâtel.)

TRAHLLA, s. f. Tramail, sorte de filet pour la pêche. — Trellhira, id. (Léman.)

TRAHLLHA, s. f. Corde d’un bac. (Aigle.)

TRAHLLO, s. m. Barbouillon, babillard, coureur. L. traho. (Alpes.)

TRAI, s. m. Trait, courroie, sangle qui attache une bête de somme à sa charge.

TRAINA, s. f. Mauvais chemin par lequel on traîne un fardeau; sentier tracé dans la neige pour descendre le bois de la forêt à la route; langueur, affaiblissement causé par la maladie ou la vieillesse; mal qui court.

TRAINÂ, v. Traîner; languir, s’affaiblir.

TRAINA-BOSSON, s. f. Fauvette d’hiver, Sylvia modularis.

TRAINA-DAGGA, s. m. Gentillâtre qui porte de lieux en lieux son épée; bretteur. De dagga, épée. (La Côte.)

TRAINAHIA, s. f. Fille de mauvaise vie, coureuse, prostituée errante.

TRAINASSE, s. f. Sorte de renouée; centinode ou traînasse, Polygonum aviculare.

TRAINI, s. m. Brouillard qui traîne sur la campagne. (Vevey.) /378/

TRAION, TREION, s. m. Bout du pis de la vache.

TRAIRE, v. Traire les vaches; tirer hors de sa place; sortir de terre une racine ou un légume.

TRAITA, s. f. La quantité de lait qu’une vache donne matin et soir.

TRAKA, v. Passer un ruisseau, l’enjamber. L. trans aquam? (Neuchâtel.)

TRAKASSERI, s. f. Bagatelle, présent de peu de valeur. (Lavaux.)

TRAKEMAKADJO, s. m. Brocantage, maquignonage.

TRAKLLETTA, s. f. Cliquette, castagnette, crécelle. (Vaud.)

TRALESON, s. m. Plafond d’une chambre.

TRALET, s. m. Petite poutre à l’usage du pressoir. (Lavaux.)

TRALIRE, s. f. Train, manière d’être.

TRALLHIRE, v. Briller de loin. (Gruyère.)

TRAMEDJI, TREMEDGHI, s. m. Blé de mars. (Neuchâtel.)

TRAMETTRE, v. Envoyer, transmettre, faire passer à. Part. tramei.

TRAMPENA, v. Boiter, marcher mal. (Pays-d’Enhaut.)

TRAMPO, TRAMPA, adj. Boiteux. — Trampè, id. (Pays-d’Enhaut.)

TRANSEBENET, s. m. Enfant pâle, maigre, maladif, toujours transi. (Alpes.)

TRANTRAN, s. f. Le train du monde, le cours de certaines affaires. — Trelira, id.

TRAPLLORA, v. Suinter. Il se dit d’un vase de bois disjoint.

TRAPON, s. m. Trappe faite de bois, en forme de cage, pour prendre les petits oiseaux; trébuchet; guichet pour passer du poêle d’une chambre, à l’étage supérieur, dans les maisons de bois. (Château-d’Œx.)

TRAPU, TRAPIA, adj. Courtaud. Il se dit du bétail trop bas sur jambes, dont les jambes sont défectueuses. (Alpes.)

TRAULA, v. Porter çà et là, aller en flânant. — Trelatta, id.

TRAUVA, TREUVA, s. f. Chose perdue qu’on rencontre et qu’on prend, trouvaille.

TRAUVÂ, TROVÂ, TREUVÂ, v. Trouver, rencontrer.

TRAVEIRSA, s. f. Pente de montagne, traversée. /379/

TRAVERI, TRAVIRI, v. Se déranger, perdre la tête; chavirer.

TRAVO, s. m. Travail, besogne.

TRÉ, TROUÉ, TRU, s. m. Pressoir de vendange. L. trulla, vase; Fr. treuil. (Lavaux.)

TRÉ, TREI, adj. numér. Trois. Tré-vein (trois-vingts), plus usité que sessante, soixante. Tré-vein-dhi (trois-vingts et dix), plus usité que settante, septante.

TRÉ, adv. Très, fort. Tré tite, toutes sans exception.

TREDAINA, TRÉPELANNA, s. f.; TRELLHI, s. m. Drap grossier fait de laine du pays. (Vaud.)

TREDAN, TREDON, s. m. Bruit, désordre, tapage, tumulte. (Lausanne.)

TRÈDE, TRÈZE, TRÈZÈ, adj. numér. Treize.

TRÉDRE, v. Tirer hors; arracher une cloison, une plante, une dent. Trèdre sè dra, ôter ses habits, se déshabiller. (Pays-d’Enhaut.)

TREFFI, TRESSI, v. Tracer, biffer; courir fort vite, aller comme un trait. Gr. τρἐχειν, courir.

TREIN, TREUN, s. f. Trident, fourche à trois dents de fer. (Vaud.)

TREINBLLO, s. m. Tremble, Populus tremula.

TREINKA, v. Trinquer, boire en choquant les verres.

TREINKET, s. m. Mât d’une barque; la plus petite des deux voiles. (Léman.)

TREINTA, adj. numér. Trente. Treitanna, s. f. Trentaine.

TREKAUDON, s. m. Violette odorante, Viola odorata. (Oron.)

TREKHAUDON, s. m. Carillon des cloches.

TREKHAUDOUNA, v. Carillonner, frapper trois coups. (Fribourg.)

TREKOT, TRICOT, s. m. Bâton, gourdin.

TREKOTTA, TRICOTTA, v. Faire des bas à l’aiguille, tricoter; bâtonner.

TREKOTTADJO, s. m. Le bas que l’on tricote.

TRELATTA, v. Transporter çà et là. L. translatus. — Traula, id. /380/

TRELAUDA, v. Traîner de côté et d’autre; salir, chiffonner; faire sauter un enfant dans ses bras. (Vaud.)

TREMALLHIRA, s. f. Tramail. — Tremaillet, s. m.; trahlla, id. (Léman.) — Voy. trahlla.

TRÉMUSSI, v. Ne se dit que du soleil qui se couche. Voy. moussi. (Jura.)

TREPA, TROUPA, v. Fouler aux pieds, marcher sur un objet. C. trepal, trépigner.

TRÉPETOUNA, v. Trépigner d’impatience, frapper des pieds par colère.

TREPOTTA, v. Tracasser.

TRÉSAR, s. m. Froment de mars. (Genève.)

TRESSAUT, s. m. Tressaillement. — Ressaut, id. (Genève.)

TREVOUGNI, TSERVOUGNI, v. Tirer par les cheveux, tirer par l’habit, tirailler. (Lausanne.)

TREZALLA, v. Sonner trois cloches, carillonner. (Evêché de Bâle.)

TRIBULA, v. Affliger, vexer, tourmenter, maltraiter. L. tribulare.

TRIDZI, v. Laisser des traces, suivre à la trace.

TRIDZO, s. m. Trace, vestige d’un passage; toile grossière (triége, dans le français populaire). (Vaud.)

TRIGHI, TRIZI, v. Fréquenter un lieu.

TRIKKA, s. f. Queue, cadenette, bâton. (Jura.)

TRIMÂ, v. Travailler sans relâche, aller fort vite, se dépêcher. C. drim, force, vigueur.

TRIMADJO, s. m. Conduite, intrigue, mauvais train. (Lausanne.)

TRIMAHIA, s. f. Course rapide, grand espace parcouru. (Lausanne.)

TRIMONT, s. m. Nom de plusieurs localités montueuses. L. tres montes.

TRINGELT, s. m. Pourboire, épingles, étrennes. All. trinkgeld.

TRIOLET, s. m. Trèfle commun, Trifolium pratense; trèfle, l’un des quatre points au jeu de cartes.

TRIOULA, s. f. Discours ennuyeux, ritournelle de chanson, personne qui rabâche. Te n’î ke na trioula, tu n’es qu’une personne /381/ ennuyeuse. C’est un propos conjugal à l’usage de plusieurs ménages. (Vaud.)

TRIOULÂ, v. Répéter plaintivement la même chose, ennuyer par son rabâchage. (Vaud.)

TRO, s. m. Bout d’une chose rompue, monceau de toile, tronçon. — Trosson, id. (Alpes.)

TROBLLA, AHIA, adj. Qui a perdu la raison, aliéné, fou. (Vaud.)

TROBLLA, v. Troubler l’eau, troubler la raison, mettre le trouble.

TROBLLON, s. m. Eau mêlée de farine pour les porcs; soupe trop claire, potage mal apprêté.

TROCHON, TROGNON, s. m. Reste d’un fruit rongé jusqu’au cœur, trognon; personne qui a une bonne trogne; fille courte et trapue.

TROCK, s. m. Caisson d’artillerie. Ce mot paraît venir de l’allemand. (Vieux comptes de Fribourg.)

TROHLLA, v. Regorger, sortir de son canal.

TROHLLARD, TROUHLLON, s. m. Sale, malpropre, souillon. C. strouil, ordure.

TROHLLI, v. Presser le raisin au pressoir (tré); boire outre mesure, à en sauter; être étouffé ou écrasé par la foule dans une danse. (Fribourg.)

TROHLLIA, s. f. La quantité de moût qui sort du pressoir quand il est chargé; surcharge de vin avalé par un ivrogne.

TROHLLU, s. m. Moût plus faible, procuré par la dernière pression de la vis sur la masse de la vendange; vin nouveau de mauvaise qualité. (Lavaux.)

TROHNFA, s. f. Grande réjouissance dont la danse fait partie, ébattement public. (Pays-d’Enhaut.)

TROHNFÂ, v. Se réjouir bruyamment comme dans un triomphe. (Pays-d’Enhaut.)

TROMPIAU, SA, adj. Trompeur.

TRONTZET, s. m. Petit tronc d’arbre; l’extrémité inférieure de la pompe d’une citerne de chalet. — Trontchet, id.

TRONTZHA, TRONTZE, TRONCHE, s. f. Tronc, souche, grosse racine pour le foyer. La veille du jour de l’an, dans plusieurs /382/ ménages, on évidait une tronche, on remplissait l’espace vide de noix, de noisettes, de faîne, de châtaignes déjà rissolées et on la mettait au foyer. Quand le feu en avait consumé une partie, on la retirait, on la vidait dans la cuisine et le dépôt intérieur était abandonné au pillage des enfants qui criaient avec jubilation: La trontze a tsuhi. Voy. tsuhi. (Vaud.)

TROPI, s. m. Troupeau de gros bétail. (Alpes.)

TROSSA, s. f. Trousse, paquet. Trossa de hlla, trousseau de clefs. L’è adi à mè trossè, il est toujours à mes trousses.

TROSSA, v. Voy. trossi.

TROSSÉ, s. m. Le trousseau de l’épouse. Quand on le transporte sur un char, d’un village à l’autre, la quenouille et le rouet ornés de rubans et de fleurs sont placés au-dessus de tout le bagage. (Vaud.)

TROSSET, s. m. Petit morceau de toile; bout de chemin.

TROSSI, TROSSA, v. Rompre, briser, casser. S’è trossa la tschamba, il s’est cassé la jambe.

TROTSCHE, TROTSA, s. f. Branche d’arbre rompue.

TROTSETTA, s. f. Diminutif du mot précédent.

TROTTA, s. f.; TROT, s. m. Traite, distance. Y a on bon trot du isse ein Aillo, il y a bien du chemin d’ici à Aigle.

TROTTA, TRAITA, s. f. Truite. (Léman.)

TROTTÂ, v. Trotter, courir, marcher vite et longtemps. C. tro, pied, pas.

TROTTETTA, s. f. Petite traite, petite distance. Dimin. de trotta.

TROTZA, s. f. Abondance, foison.

TROTZÂ, TROTSCHI, TROTZI, v. Foisonner, taller; se dit du blé. Kan lo mâ vin trotse, quand un malheur arrive, il en vient d’au tres. (Orbe )

TROTZERAN, s. m. Millepertuis, Hypericum perforatum.

TROTZETTA, s. f. Diminutif de trotza. Lei a na trotzetta de tsenévu, il y a une assez jolie récolte de chanvre.

TROUATSCHI, v. Faire enrager, endêver, tourmenter.

TROUIA, s. f. Truie, laie. Ce mot est une injure s’il se dit à une /383/ femme. Il signifie aussi cornemuse, musette. Il y a quatre-vingts ans, les compagnies de milices qui descendaient des villages supérieurs pour se rendre à Moudon où elles étaient passées en revue, avaient pour musique militaire un tambour et deux trouie. On se servait aussi de cet instrument pour les danses champêtres; c’est la cornemuse des Ecossais. (Jorat.)
Trouia a signifié aussi une espèce de bélier pour l’attaque des places. Apollodore dit au livre III de sa Bibliothèque: Habuere etiam Galli machinas quatiendis et fodiendis muris, non arietes sed sues, aut sua lingua troias. Voyez sur l’usage de cette machine en 1389, au siége de Berlens, le Conservateur suisse, tome III, page 80.

TROUIERI, s. f. Cochonnerie, vilenie, saleté, obscénité. (Vaud.)

TROUKA, v. Imprimer la toile dans les fabriques d’indienne. All. drucken. (Jura.)

TROUKARE, s. m. Imprimeur en indiennes. All. drucken. (Jura.)

TROUSSA, TROUSSI, TROSSHI, v. Trousser, retrousser.

TROUTCHI, v. Toucher, palper. (Pays-d’Enhaut.)

TROUTZE, s. f. Tique de marais qui s’attache aux moutons, aux chiens. (Valais.)

TRU, TRAU, TREU, adv. Trop.

TRUAND, DA, adj. Gueux, mendiant par paresse, rôdeur d’habitude. Au IXe siècle, on donnait ce nom aux percepteurs du tribut (appelé tru, treu), gens de la plus basse classe haïs et méprisés.

TRUANDA, v. Gueuser, mendier, rôder.

TRUANDAILLE, s. f. Gueuserie, canaille, racaille. (Vaud.)

TRUCHON, s. m. Mendiant. Fr. trucher, mendier.

TRUFFA, v. Tromper, truffer. (V. st.)

TRUFFLLA, s. f. Pomme de terre. Pl. truhlle.

TRUINO, s. m. Glacier. (Entremont )

TRUMPA, v. Tromper.

TRUMPAHIE, s. f. Tromperie. /384/

TRUTHE, s. m. Anneau de bois en pointe où passe une corde pour lier un fardeau. (Alpes.) Trude, id.

TRUTHON, s. m. Anneau rond servant au même usage que le truthe. Voy. le mot précédent. (Alpes.) Trudon, id.

TRUTZE, TRUTSCHE, s. f.; TRUCHAU, s. m. pl. Se dit des fissures, des petites cavités dans les rochers qui se délitent. C’est dans ces trutsche que s’abrite la niverolle ou ortolan des neiges. (Aigle.)

TSA, TSCHA, s. m. Chat. Tsatta, tschatta, chatte; tchatton, petit chat.

TSA, s. m. Colle des tisserands, faite de farine, pour l’apprêt des toiles neuves. (Alpes.)

TSACHA, v. Coller, enduire avec du tsa. Voy. ce mot. (Alpes.)

TSACON, pron. indéf. Chacun.

TSAFFA, TSCHAFFA, s. m. La bavure faite par un couteau qui ne coupe pas bien.

TSAFFÂ, TSCHAFFÂ, v. Machiller un fruit, une châtaigne pour en tirer ce qui se mange. Les restes de la pelure s’appellent tsaffe, s. f. pl.

TSAFFAIROU, TSCHAFFAIROU, s. m. Feux allumés le soir des Brandons, sur les collines du Jorat, par les jeunes villageois. En bas breton, chaffa signifie bois de chauffage. — Un arrêt de police de 1540 défend ces feux sous peine de 60 sols d’amende.

TSAFFETHI, TSAFFELLHI, v. Faire des bavures en coupant. (Pays-d’Enhaut.)

TSAFFIRA, TSCHASSIRA, s. f. Bout de ficelle à l’extrémité d’un fouet.

TSAFOUIN, s. m. Indiscret, barbouillon, petit drôle. (Vaud.)

TSAHAURIO, TSAHAURIOSE, subst. Un coq et une poule. (Ormont Dessus.)

TSAIGARO, TSIGARO, DJICARO, CIGARE, s. m. Celui qui marque les coups à la cible; joueur de violon. All. geiger.

TSAIGHA, s. f. Baguette démonstrative du marqueur à la cible.

TSAIGHÂ, v. Marquer à la cible les coups des tireurs. (Vaud.)

TSAIR, TCHEIR, TSCHAR, s. f. Chair, viande. /385/

TSAIRE, TSESI, v. Tomber, choir. L’è tsai ou l’è tsesu, il est tombé. L. cecidit.

TSAIRI, TZEIRI, s. m. Cumin, Carum Carvi. Gro Uairi, cerfeuil sauvage, Anthriscus sylvestris.

TSALEIN, TSCHALEIN, s. m. Eclair. — Einlutzo, éliuzo, id. (Aigle.)

TSALEINDE, s. f. Noël. L. calendæ, le premier du mois, parce qu’anciennement l’année commençait à Noël. — Tschaleindè, id. (Vaud.)

TSALENA, ZALENA, v. Eclairer, faire des éclairs. — Einlutzi, id. (Aigle.)

TSALO, s. m. Corde pour abaisser, depuis la cuisine, le volet ou contrevent des cheminées de bois. (Alpes.)

TSALOSI, s. m. Orchis noir, Nigritella angustifolia, (Satyrium nigrum de Linnée). — Il ne faut pas porter cette jolie fleur dans les chalets, parce que son parfum fait, dit-on, gonfler et éclater le fromage frais. (Pays-d’Enhaut.)

TSAMBA, TSCHAMBA, s. f. Jambe. Diminutif, tsambetta, petite jambe, jambon de porc.

TSAMO, s. m. Chamois, Antilope rupicapra. C’est l’ysard des Pyrénées. (Alpes.)
Tsamo bllu, s. m. Aster des Alpes, Aster alpinus. (Alpes.)
Tsamo djôno, s. m. Arnica, Arnica scorpioides et Arnica montana. (Alpes.)

TSAMPA, s. f. Femme étrangère, qui n’est pas du pays de son mari. (Pays-d’Enhaut.)

TSAN (de), loc. adv. De côté, de flanc.

TSAN, TZAN, TSCHAN, s. m. Champ. De là la locution ein tsan, au pâturage. Meine lè vatzè ein tsan, conduis les vaches au pâturage.

TSANBOTTA, v. Chanceler sur ses jambes. De tsamba, jambe. (Fribourg.)

TSANBRA, s. f. Chambre. — Tsanbretta, cabinet, chambrette.

TSANCE, s. f. Chance, bonheur. — Tsanhe, id. /386/

TSANDAILA, TSCHANDEILA, s. f. Chandelle; glaçon allongé qui pend au bord des toits en hiver. (Ormonts).

TSANDELEI, s. m. Oreille d’ours, auricule, Primula Auricula; primevère officinale, Primula officinalis. (Alpes.)

TSANDELLETA, s. f. Feu-follet. (Ormonts.)

TSANDJI, TSCHANDJI, v. Changer, troquer.

TSANFANNA, s. f. Grande gentiane ou gentiane jaune, Gentiana lutea; plante chantée par Haller, dans son poëme des Alpes. On distille sa racine pour en tirer une liqueur alcoolique bonne pour les frictions dans les affections rhumatismales. (Alpes.)

TSANHE, s. f. Chance, bonheur. Nion ne fa sa tsanhe (prov.), nul ne fait son sort. — Tsance, id. (Orbe.) Voy. metsance.

TSANHIAU, SA; TSCHANCIAU, SA, adj. Chanceux, en bien ou en mal.

TSANIA, s. f. Chênaie, lieu planté de chênes. — Chanéaz, Chêne, villages du canton de Vaud. Chêne est aussi le nom d’un village du canton de Genève.

TSANKRAMEIN. Adverbe énergique qui revient à diablement. (Fribourg.)

TSANKRO, TSCHANKRO, s. m. Chancre, cancer. Tsankro me raudjai, me rudjai, que le cancer me ronge; jurement des plus grossiers. — Tschampro, id.
Tsankro l’on, locution qui signifie pas un, pas du tout. (Vaud.)

TSANNA, CHANNA, s. f. Chaîne; grand pot d’étain employé autre fois pour servir le vin dans les auberges. On disait ordinairement channa de pot.

TSANNETTA, s. f. Petite chaîne, chaînette. Diminutif de tsanna.

TSANNO, ZANO, TSCHANO, s. m. Chêne, quercus.

TSANPA, v. Faire sortir les bestiaux de l’écurie pour les conduire ein tsan, au pâturage. — Champa, id. (Vaud.)

TSAMPRO, TSCHAMPRO. Jurement moins grossier que tsankro. Voy. ce mot

TSANSON, s. m. Chanson; mauvaise raison.

TSANTA, TSCHANTA, v. Chanter. /387/
Tschanta-pllaura, subst. Entonnoir de fer-blanc pour remplir les futailles.

TSANTARE, TSANTERI, s. m. Chanteur habituel, babillard, braillard.

TSANTÉ, TSANTI, s. m. Le tibia; le bord aigu d’une planche ou d’une poutre. (Alpes.)

TSANTOLA, v. Fredonner, chanter tant bien que mal.

TSANTOLET, s. m. Petit garçon qui chante sans cesse.

TSANTON, s. m. Tison, bûche pour le foyer. (Alpes.)

TSANTOUNA, v. Coucher un corps sur le flanc.

TSANTRA, TSCHANTRE, s. f. Bande de terrain, entre la vigne et la haie ou le mur de clôture, où il n’y a point de ceps, mais où l’on cultive des légumes. (Lavaux.)

TSAPALEI, s. m. Chapelier. — Tsapaleira, chapelière.

TSAPÉ, TSCHAPPI, s. m. Chapeau.

TSAPLLA, TSCHAPPLLA, v. Couper, hâcher, mettre en morceaux, chapeler le pain, la viande. (Voy. Ducange, au mot capelare.)

TSAPPLA-TSOU, s. m. Tympanon. (Pays-d’Enhaut.)

TSAPPLIAU, s. m. Gros tronc sur lequel on fend du bois à brûler.

TSAPPLLAU, TSAPPLI, s. m. Déconfiture, batterie, rixe où il y a eu du sang répandu. (Fribourg.)

TSAPPLLON, s. m. Petite pièce de ce que l’on a hâché, coupé, taillé. On fait des Isappllon en amenuisant un bâton, une cheville.

TSAPPLLOTTA, TSCHAPPLLOTTA, v. Mettre en petites pièces du bois, du linge, du papier.

TSAPPOUAISI, TSAPOUSA, v. Travailler un morceau de bois avec un couteau, l’amenuiser.

TSAPPOUÉ, TSCHAPPOUÉ, s. m. Charpentier. (Vaud.)

TSARAVOÛTA, CHARAVOÛTA, s. f. Charogne; bandit, vaurien, fainéant. Ce mot est une grossière injure. (Moudon.)

TSARLATTA, TSCHARLATTA, s. f. Pièce de bois qui fait à l’extérieur la bordure d’un toit. (Alpes.)

TSARMA, TSCHERMA, v. Ensorceler, charmer par magie. /388/

TSARMIAU, TSCHERMIAU, s. m. Enchanteur, magicien, sorcier, charlatan. (Vaud.)

TSARMO, TSCHERMO, s. m. Enchantement, charme magique.

TSAROPPA, TSCHERROPA, CHAROUPA, s. f. Personne engourdie, paresseuse, fainéante. C. charra, méprisable. L. caro rupta. (Vaud.)

TSAROPPAHIE, s. f. Lourde chute. Voy. tsaroppa.

TSARPENA, ETSCHERPENA, v. Démêler de la laine, du crin.

TSARPENO, TSCHERPENO, s. m. Charme; charmille. L. carpinus. — Tserpellho, id.

TSARRAIHI, TSCHERRAIHI, v. Charrier, voiturer.

TSARRAIRA, TSCHARREIRE, s. m. Grand chemin, rue de ville, de village. Tsarraire dau Bor, rue de Bourg, à Lausanne. — Tserraire, id. (Lausanne.)

TSARRET, TSCHERRET, s. m. Char, chariot. — Tscher, id. C. car.

TSARRETAI, TSCHAROTEI, s. m. Charretier, voiturier, roulier. — Tserroton, id.

TSARRETTA, TSCHERRETTA, s. f. Petit char, charrette, tombereau. De tscher, tsarret.

TSARRO, s. m. Lit inférieur qui se glisse ou se roule sous un lit supérieur. (Pays-d’Enhaut.)

TSARROPIONDZA, TSCHERROPIONDJA, TSERROPIONDZE, s. f. Paresse, fainéantise. Te n’a ke la tscherropiondja, tu n’es qu’un paresseux.

TSARROTA, TSERROTTA, v. Charrier, faire le métier de charretier.

TSASSETON, s. m. Grand duc, Strix Bubo. (Bas-Valais.)

TSASSI, TSCHASSI, v. Chasser, aller à la chasse. C’est aussi le verbe obscène coïre. — Une Fribourgeoise très galante, mais très scrupuleuse, refusait les offres d’un Vaudois en lui disant: Diu me vouarde de tsassi avoué n’higueno! Dieu me préserve d’accorder mes faveurs à un huguenot! (Vaud, Fribourg.) Voy. einguenot.

TSASSOT, TSCHASSO, s. m. Chabot, Cottus Gobio. (Léman.) /389/

TSASSOTA, v. Aller à la pêche des chabots avec un filet appelé chassotière. (Genève.)

TSASSOTA, v. Faire rejaillir un liquide en y plongeant la main. (Pays-d’Enhaut.)

TSATAGNA, TSCHATAGNE, s. f. Châtaigne, coup de baguette ou de règle sur les doigts, férule.

TSATAGNERI, s. f. Lieu planté de châtaigniers.

TSATAGNETTA, s. f. Le safran printanier, Crocus vernus.

TSATAGNIRA, s. f.; TSATAGNI, s. m. Châtaignier. L. castanea.

TSATRA, TSCHATRA, JATRA, v. Châtrer un animal; enlever un rayon d’une ruche. (Vaud.) — Le bourreau de Moudon rencontre un jour un Ormonnain sur son chemin; il le salue, et, selon l’ancien usage, il ajoute à son salut: Diu te vouarde de mè man, Dieu te préserve de mes mains. L’autre lui répond fièrement: E tè dei meine, et toi des miennes. Le bourreau reprend pour justifier sa salutation: L’è mè ke peinso, c’est moi qui pend. E mè ke jatro, et moi qui châtre, répliqua l’interlocuteur. Après ce court dialogue chacun tira de son côté. Une version un peu différente dit que les deux industriels se tendirent amicalement la main et allèrent boire un pot de vin au premier bouchon.

TSATRON, s. m. Jeune bœuf nouvellement châtré; mouton coupé.

TSATSA, s. f. Draine, litorne, espèce de grive; Turdus viscivorus. — Fiafia, id.

TSATTALAN, s. m. Châtelain; anciennement, président d’un tribunal. — Tsattalanna, châtelaine.

TSATTALET, s. m. Tas de quatre noix dont l’une est placée sur les trois autres (jeu d’enfants).

TSATTÉ, TSATTI, s. m. Château.

TSATTENISSA, TSCHATOUNISSE, s. f. Niche, espièglerie, petite escroquerie. (Alpes.)

TSATTON, s. m. Bâton court et épais. — Chaton, saton, id. Voy. chaton, tapolet.

TSAU, TSAUDA; TSO, TSODA, adj. Chaud, brûlant. Quand il se dit au féminin d’une fille, ce mot signifie qu’elle a beaucoup de /390/ tempérament. S’il se dit de la femelle d’un animal, il signifie qu’elle est en chaleur et demande le mâle.

TSAUDA, ETSAUDA, v. Se chauffer.

TSAUDERON, s. m. Chaudron.

TSAUDI, TSODI, s. m. Soupe au vin, rôtie. (Pays-d’Enhaut.)

TSAUMO, s. m. Place où le bétail se repose à l’ombre, où il chôme. (Alpes.)

TSAUPA, v. Embarrasser, empêcher, chopper.

TSAUPENA, s. f. Chopine, quart de pot. — Kartetta, picholetta, id.

TSAUPOURLO, s. m. Amorce de poudre pour le bassinet. (Pays-d’Enhaut.) Voy. pourlo.

TSAUSETTA, s. f. Petite sauge, sauge officinale, Salvia officinalis. — Tschausette, id.

TSAUSSE, s. f. pl. Chausses, culottes. — Une ronde vaudoise était fort en vogue au temps du réformateur Viret, qui tonna en chaire contre ces chants obscènes; elle commençait par ces mots: Se vo vollhei cutschi avoué mè, faut traire voutrè tsaussè, si vous voulez coucher avec moi, il faut ôter votre culotte. Les filles de la contrée crurent suffisant, pour lui complaire, de changer un mot et de chanter: Faut vouarda voutrè tsaussè, il faut garder votre culotte (Orbe). — Tsaussè tschapllahie, chausses à crevés, chausses déchiquetées; elles furent défendues à Genève en 1552.

TSAUSSEPI, TSCHAUSSEPIA, s. m. Instrument de bois, de corne, ou de fer, pour chausser les souliers.

TSAUSSOUNNA, v. Tricoter des bas de fil, de laine, de coton.

TSCHALAU, SA, adj. Jaloux.

TSCHAPPLOTTA, v. Mettre en petites pièces, du bois, du linge, du papier. Voy. tsappllotta.

TSCHASSÈ, s. f. pl. Ancolie, Aquilegia vulgaris. — Gand, id. (Montreux.)

TSCHAU, TSAU, v. Voy. tsethi.

TSCHAUPANNA, s. f. Orifice supérieur d’un tonneau, bonde.

TSCHAUPON, s. m. Bondon, bouchon, tampon. — Tzopon, id.

TSCHAUPOUNNA, v. Bondonner une futaille. /391/

TSCHAUSSETTA, s. f. Chaussette.

TSCHAUSSON, s. m. Bas tricoté. — Chaussounet, petit bas d’enfant (dimin.).

TSCHAUTEIN, TSAUTEIN, s. m. Littéralement, le temps chaud; c’est le printemps, l’été, la belle saison.

TSCHAUTZEVILHA, s. f. Cauchemar, chauche-vieille. C’est la sorcière qui, dans le sommeil, vous met un pied sur la gorge pour vous étouffer; elle arrive sur un cheval aveugle qu’elle laisse à la porte.

TSCHAUTZI, v. Fouler aux pieds; en parlant du coq, cocher; donner le cauchemar en mettant le pied sur la gorge. (Vaud.)

TSCHAVANTON, TSAVANTON, s. m. Poulain. (Nyon.)

TSCHAVO, TSAVO, TSAO, s. m. Cheval. — Tsavolet, tsaolet, petit cheval (dimin.).

TSCHAVON, TSAON, s. m. Extrémité, bout, fin d’un ouvrage. A tschavon, adv. Complétement.

TSCHAVOUNA, v. Achever un ouvrage, être à l’agonie, expirer; se dit d’une bête malade. La faut tschavouna, il faut l’achever, l’assommer à coups de massue.

TSCHERMALLI, RA, adj. Voy. charmallhi.

TSCHERMO, s. m. Voy. tsarmo.

TSCHEVRI, s. m. Chevreau. — Tsevri, id.

TSCHI, adv. Voy. tsi.

TSCHOTENA, v. Passer l’été sur les montagnes à pâturages (Moutiers- Grandval). Voy. eintzotouna.

TSCHOU, s. m. Voy. tsou.

TSCHOUÏ, v. Prendre garde. Tschouïe-tè, prends garde. Fr. choyer. (Vaud.)

TSCHUETTA, SUETTA, s. f. Chouette, hibou. — Tsuvetta, id.

TSEHTRO, TSCHETRO, TSVÉTRO, s. m. Licou d’un animal, lien du bétail à l’étable.

TSEHVESTRO, s. m. Corde. (Genève.)

TSÉIO, s. m. Place où a existé un bâtiment, ruine, masure. (Fribourg.) /392/

TSEKAGNAU, SA, adj. Chicaneur, difficultueux, qui aime les procès.

TSEKAGNE, Chicane, procès, dispute.

TSEKAGNI, v. Chicaner, faire un procès, chercher querelle; avoir des manières trop libres avec une fille.

TSELLE, TSELLEN, s. f. pl. La cendre, les cendres. (Montreux.)

TSEMAIN, TSEMIN, s. m. Chemin, route, chaussée. Tsemenin, diminutif, petit chemin, sentier.

TSEMENA, s. f. Cheminée.

TSEMENÂ, v. Cheminer, voyager, gagner pays.

TSEMENO, s. m. pl. On donne ce nom aux Tours d’Aï et de Mayen (Alpes vaudoises), parce qu’elles ressemblent à des cheminées. (Lavaux.)

TSENAHLLI, v. Secouer, tracasser une porte, l’ébranler. — Tserkallhi, id. (Genève.) Voy. serkallhi, essarkahlli.

TSENÉA, s. f. Muscles de la nuque. (Pays-d’Enhaut.)

TSENEU, adj. Vieux, chenu. — Tschenet, id.

TSENEVIRA, s. f. Chenevière.

TSENÉVO, TSCHENÉVO, s. m. Chanvre, Cannabis sativa. C. kanab; Gr. κἀνναβις. — Senevo, id.

TSENEVOTTA, s. f. Chènevotte, tige de chanvre dépouillée de ses filaments.

TSENOLLA, CHENOLLA, v. Creuser un canal, une rigole. Voy. chenau. (Pays-d’Enhaut.)

TSER, s. m. Char. Voy. tserret.

TSERABLLO, TSCHERABLLO, s. m. Erable, Acer Pseudoplatanus. Voy. iserabllo.

TSERBON, TSCHERBON, s. m. Charbon; maladie du froment.

TSERBOULLHI, v. Faire cuire sous la cendre des châtaignes, des pommes de terre; noircir; se dit dans ce dernier sens du froment attaqué du charbon. (Gros de Vaud.)

TSERBOULLHO, s. m. Grain de froment noir; nielle, maladie des blés. /393/

TSERBOUNNA, v. Noircir avec du charbon.

TSERBOUNNAIRE, s. f. Charbonnière.

TSERBOUNNEI, s. m. Charbonnier.

TSERDINOLET, s. m. Chardonneret, carduelis.

TSERDON, s. m. Chardon en général.
Tserdon-bllu, s. m. Chardon bleu, panicaut des Alpes, Eryngium alpinum. (Alpes.)

TSERDRE, v. Tomber, choir. — Tschesi, tsesi, id.

TSERFIGNI, TCHERFIGNI, v. Tirer par les cheveux, molester; se quereller. (Fribourg.)

TSERFOUI, s. m. La myrrhe odorante, Myrrhis odorata. (Bex.)

TSERFOULLET, TSERFOUILLÉ, s. m. Le cerfeuil, Anthriscus Cerefolium.

TSERGOSSA, TSCHERGOSSA, s. f. Sorte de véhicule moitié char, moitié traîneau, dont une portion roule sur deux roues, tandis que l’autre glisse. On l’appelle aussi escargot. (Vaud.)

TSERKALLHI, v. Voy. tsenahlli, serkallhi, essarkahlli.

TSERNETHA, s. f. La peau flasque du pis d’une vache. (Pays-d’Enhaut)

TSERNISSA, TSCHERNISSA, s. f. Sapin dont on a enlevé l’écorce. (Alpes.)

TSERNO, TSCHIERNO, s. m. Cercle de vapeur autour de la lune ou d’une planète lequel présage la pluie. Voy. cergni.

TSERRAIRE, s. f. Voy. tsarhaire.

TSERRET, TSCHERRET, s. m. Mérelle ou marelle, sorte de jeu de dames; la Grande Ourse, plus communément appelée tser à podjet.

TSERRI, s. f. Charrue. — Chouarri, id.

TSERROTON, s. m. Charretier, voiturier, conducteur d’un char. — C. car, chariot. L. carrus, carrum. (Jura.) Voy. tsarretai.

TSERTSI, v. Chercher.

TSESI, TSISI, TSEJI, TSCHAIRE, v. Tomber, choir.— Part. tsesu, chu. (Vaud.) /394/

TSETHI, v. Se soucier. L’indicatif tsau n’est usité que dans cette phrase: Ne m’ein tschau pas, ne m’ein tsau pas, je ne m’en soucie pas, je n’en veux point. — (C’est le vieux français chaloir, il ne m’en chaut. — N. de l’éd.)

TSETTA, HATZETTA, s. f. Petite cognée, petite hache.

TSEVÉRO, s. m. Lien pour attacher à la crèche les vaches, les chevaux; homme de rien, garnement, mauvais sujet. (Montreux.)

TSEVHÉKO, s. m. Hermaphrodite, lutin qui a la seconde vue, spectre. C. chevech, chouette. (Lavaux.)

TSEVRETHI, v. Mettre bas un chevreau, chevroter. — Tzevrelli, id. Voy. bokan.

TSEVRETTA, s. f. Esparcette, sainfoin, Onobrychis sativa.

TSEVRI, s. m. Chevreau; chévrier, gardeur de chèvres.

TSEVRILLON, s. m. Chevreau nouveau-né.

TSEVRON, s. m. Chevron.

TSEVROTTA, v. Endêver, impatienter.

TSEVROUNA, TSCHEVROUNNAIE, s. f. Portion comprise entre deux chevrons d’une grange; c’est aussi une mesure pour le foin. (Pays-d’Enhaut.)

TSI, TSCHI, TSU, TSCHU, prép. Chez. Ein tsu lli, chez lui, au logis.

TSI, TSIRA, adj. Cher, au-dessus de sa valeur.

TSIFFRENA, TSCHIFFRENA, v. Pétiller, produire des éclats en brûlant.

TSIGRE, TSCHIGRO, s. m. Sorte de fromage maigre. All. zieger, petit lait. (Alpes.)

TSIKA, v. Mâcher du tabac. — Tsiket, petit paquet qu’on mâche.

TSIKKA, ZIKKA, s. f. La fille ou la servante de la maison.

TSIKKÂ, ZIKKALÂ, v. Causer, babiller. It. cicalare, babiller, causer comme une pie.

TSIKKALA, s. f. Petite fille. Diminutif de tsikka. (Gruyère.)

TSIPA, s. f. Fredaines nocturnes; veillée des garçons avec les filles à marier. (Bas-Valais.) /395/

TSIPOTTA, TSCHIPPOTTA, v. Disputer, quereller, chipoter. — Chikotta, id.

TSIRON, s. m. Veillotte. Voy. cutzet.

TSIROTTA, v. Boire à petits coups, siroter.

TSIVRA, TSCHIVRA, s. f. Chèvre; colonne creuse de bois ou de pierre, par laquelle monte l’eau d’une fontaine. (Vaud.)

TSIVRAFOUI, s. m. Epine-vinette, soit la plante, soit le fruit; Berberis vulgaris.

TSO, s. f. Chaux. — Tsofor, s. m., four à chaux, chaufour.

TSO, TSA, adv. Tsa ion, par un, un à un; tsa dou, par deux à la fois, etc.; tso-pou, peu à peu.

TSOGNA, TSOGNIE, s. f. Fiente, bouse. — Beuza, bauza, id.

TSOGNA, v. Evacuer, fienter. (Alpes.)

TSOTTA, s. f. Femme ou fille gauche, malpropre, mal apprise, sotte.

TSOTTON, s. m. Tas de foin, de litière. (Vallée de Bagnes.)

TSOU, TSCHOU, s. m. Chou, Brassica oleracea.
Tson-grasset, s. m. Arroche des jardins, bonne-dame, Atriplex hortensis.

TSOUÂTZI, v. Presser, fouler une personne. Voy. tschautzi. (Jura.)

TSOUEIRTZO, s. m. Corset de paysanne, non lacé par-devant. (Jura.) Voy. surtzo.

TSOUGNI, v. Tirer les cheveux, les poils. — Vougni, id.

TSOUKA, s. f. Bruit de l’air rapidement introduit dans un vide. (Pays-d’Enhaut.)

TSOUKA. Verbe qui exprime le bruit produit par l’air rapidement introduit dans un vide, et l’action de produire ce bruit. (Pays-d’Enhaut.)

TSOULAIRE, s. f. Lieu planté de choux, ou spécialement destiné à cette espèce de légume.

TSOULEI, s. m.; TSOULEIRA, s. f. Homme ou femme qui achète au printemps de jeunes choux à replanter et qui les revend. (Fribourg.)

TSU, adv. Voy. tsi. /396/

TSUHI, TSCHUI, v. Chier. All. scheissen?

TUFELLA, s. f. Pomme de terre. (Genève.) — Truflla, id.

TUFET, s. m. Petit pot de terre.

TUIT, s. m. Roitelet, regulus. (Jura.)

TUMBEIE, s. f. Quantité de gens inopinément survenus dans une maison (Vaud); quelques gouttes. Après la tasse de café, on offre la tumbeie, c’est-à-dire le fond de la tasse. (Genève.)

TUMBER, v. Tomber.

TUNA, s. f. Débauche de vin; société de buveurs, de farceurs. (Vaud.)

TUNTZE, s. f. Plaie, abcès.

TUPA, s. f. Femme fainéante ou ne sachant pas s’occuper. L. stupida. (Alpes.)

TURBI, s. m. Epouvante, trouble. L. turbidus. (Jura.)

TURLU, s. m. Alouette des bois, cujelier, farlouse.

TURLUPA, TURLIPA, s. f. Tulipe.

TUSSI, v. Tousser. L. tussis.

TUTA, s. f. Trompe des Alpes, cornet de chévrier.

TUTÂ, v. Jouer de la trompe des Alpes, sonner du cornet à bouquin; cosser, heurter de la tête comme les béliers. (Fribourg.)

TUTARE, s. m. Pâtre qui joue de la trompe des Alpes.

TUTÉLA, v. Protéger, exercer une tutelle, être tuteur.

TUTILA, s. f. Tutelle, autorité exercée de par la loi.

TUTTIAU, TUTIHAU, s. m. Tuteur.

TZABLLA, v. S’aider des pieds et des mains pour sortir d’un mauvais pas (Fribourg); dévaler du bois par un couloir, par un chablo.

TZAKÉ, s. m. Ecureuil, sciurus. (Orbe.)

TZANDELAU, s. m.; TSANDELAUSA, s. f. La Chandeleur. C’est la fête de la purification de la sainte Vierge, et une époque de paiement en plusieurs lieux.

TZANKLLA, DJIKLA, TSIKLLA, v. Lancer de l’eau, éjaculer. Voy. djiklla. /397/

TZAON, s. m. Tête de bétail, sans déterminer l’espèce. L’a nau tzaon dein s’n étrabllo, il a neuf bêtes dans son écurie. (Pays-d’Enhaut.)

TZARCHAUSA, s. f. Filet employé pour la pêche. (Lac de Morat.)

TZCHEINTRA, s. f. Sillon; raie tracée dans le sol. Voy. tsantra. (Vallée de Joux.)

TZEIRDJAU, s. m. Lieu commode pour charger un fardeau sur le dos ou sur la tête, ou sur une bête de somme. (Alpes.)

TZEIRDJI, v. Charger. Sè tzeirdji, boire trop, s’enivrer, s’intimider, se déconcerter, avoir honte. (Vaud.)

TZEIRVAU, TSARVO, A, adj. Qui a les cornes repliées en arrière; se dit des vaches.

TZENEIVRO, s. m. Genévrier, Juniperus communis.

TZERFOUI, v. Bêcher, biner, serfouir. (Lausanne.)

TZERMANDRI, s. f. Germandrée, Teucrium Chamædrys.

TZERVILLHI, v. Tondre quelque peu d’herbe sur un pâturage déjà brouté; se dit du bétail. (Pays-d’Enhaut.)

TZEUNTRO, s. m. Cintre, cadre de fenêtre en bois. (Alpes.)

TZEVRELLI, v. Mettre bas un chevreau, chevroter.

TZO, CHO, s. f. Sommet d’une montagne. Tso de Naye (Alpes vaudoises); Cho magni, montagne du Bas-Valais, vis-à-vis de Montreux. (Alpes.) Voy. chaux.

TZO, CHO, s. f. Se dit de plusieurs vallons ou localités élevées. (Jura.) Voy. chaux.

TZODA, s. f. La quantité de blé rangée dans l’aire d’une grange pour y être battue. (Pays-d’Enhaut.)

TZOPON, s. m. Bouchon, tampon. — Tschaupon, id.

TZUHA, s. f. Sapin blanc ou pectiné, Pinus Picea. — Vouargno, id. C. gwam, sapin. (Alpes.)

TZUN, TSCHEIN, s. f. Batterie, chien d’un fusil.
Tscheinpourlo, s. m. Amorce d’arme à feu. Voy. pourlo. (Pays-d’Enhaut.)

TZUVA, TSUA, v. Fouetter; terme d’école. — Chuva, id. (Vallée de Joux.) /398/


 

U

 

U, conj. Ou. (Coppet.)

U, art. masc. et fém. sing. Au, à la. L’è u pailo, il est à la chambre. — Aou, id.

UBERRA, s. f. Vent du sud-est sur le lac de Neuchâtel. Ce vent qui, surtout le soir, souffle par rafales violentes, cause souvent des naufrages. — Auberra, id. (Neuchâtel.)

UBLLA, AUBLLA, RAUBLLA, v. Oublier.

UBLLAHIE, s. f. Oubli. Sein l’ubllahie, sans oubli, je ne l’oublierai point.

UGNON, OUGNON, s. m. Oignon, Allium Cepa. Voy. ougnon.
Ugnon-de-scé (oignon de rocher), grande joubarbe, Sempevivum tectorum. (Alpes.)

ULA, v. Crier, hurler. L. ululare.

ULMO, s. m. Ormeau, Ulmus campestris.

ULON. Nom patois du village d’Ollon, dans le district d’Aigle.

ULTROHI, v. Octroyer, accorder, concéder. Ce mot est tombé en désuétude. L. ultro.

UNBOURRET, EINBOURRET, EINDROUGNET, s. f. Nombril. L. umbilicus. — Bourrillon, id. (Alpes.)

UNFARA, EINFARA, s. f. Feu follet, éclair. Voy. einfara. (Pays-d’Enhaut.)

UNHLLE, adv. En deçà. (Alpes.)

UNHLLON, adv. Au-dessus, en haut. (Alpes.)

UNKROJI, EINKROTTA, v. Mettre en terre, enterrer un animal. (Vaud.) Voy. einkroji, einkrotta.

UNPUN, s. m. Urine. (Fribourg.) Voy. einpun. — Pessa, id.

UNTHOUNA, EINTONNA, v. Mettre en tonneau, entonner.

UNTSAMPA, EINTSANPA, v. Perdre son chemin, s’égarer dans les champs, dans les pâturages. Ce mot se dit du bétail. /399/

URBEK, ORBET, s. f. Bouton ou petit abcès au bord de la paupière, orgelet. Voy. orbet.

URBET, ORBET, s. m. Petit ver nuisible aux bourgeons de la vigne, charançon. — Urebek, id. (Vaud.)

UTI, s. m. Outil, instrument. A mè l’uti, locution proverbiale, à mon tour, — Liévo, liéva, liévro, id.
Une dame charitable avait envoyé, par sa fille de chambre, un lavement tout préparé à un paysan de son voisinage. Or ce lui-ci l’ayant rencontrée peu de jours après, la remercia de son remède qui l’avait guéri, et observa que l’étai bein mô koumoudo à eingola, qu’il était bien difficile à avaler. La dame, se doutant de quelle manière il l’avait pris, lui dit: Ma monpouro Djan, se te l’avai du preindre pè la gaula, te l’aré bailli dein n’èkoualetta; si tu avais dû le prendre par la bouche, je te l’aurais donné dans une tasse. — Ma Dama, reprit le paysan, creiié ke l’uti lei fasai okie; mais, Madame, je croyais que l’outil y faisait quelque chose, c’est-à-dire, que la vertu du remède provenait en partie de la seringue.

UTINS, UTEINS, HAUTEINS, s. m. pl. Vigne qui monte sur des appuis fort élevés, placés en lignes très espacées, entre lesquelles il y a un terrain ensemencé. (Coppet.)

UTSCHE, HUTZE, s. f. Porte de maison, huis. L. ostium.

UTSCHI, v. Heurter à la porte pour faire ouvrir; hucher, appeler à grands cris. (Jura.)

UTZEIHI, v. Faire des huées soit de joie, soit de mépris. Voy. joutzeihi.

UTZHI, v. Exciter un chien hargneux contre une personne ou contre un animal. — Ixa, id. (Alpes.)

UVA, adv. Où. On dit plus communément . (Jura.)

UVRI, v. Ouvrir. Voy. aouvra. /400/


 

V

 

VA, s. m. Bière, cercueil. L. vas. C’est le dernier vase. (Vaud.)

VAI, OUAI, OHI, adv. affirm. Oui. — Ouêt, id. Voy. ouai, oï, oï-da.
Vai vai, loc. adv. Oui assurément; oui oui, c’est assez dit.

VAI, adv. Voire, même, donc. Vein vai cé, viens donc ici; acuia vai, écoutez, écoutez donc. C’est le vieux français voire.

VAILA, VEILA, s. f. La voile d’une embarcation. (Léman.)

VAIRON, VÉRON, s. m. Vairon ou véron, Cyprinus Phoxinus, pois son des lacs.— Anéron, gremohllon, id.

VAISI, VAISIVA; VEUGI, IVA; VEJI, A, adj. Vide, oisif, non occupé, qui ne porte pas. Ce mot se dit de la femelle d’un animal. — Vacivo, a, id. L. vacivus, vacuus.

VAITZÉ, VAIKHE, adv. Voici, voilà. Vaitzé, de vai-cé, vouaite-cé, vois ici; vaikhe, de vai khe, ike ou ikhe, vois là.

VAIZI, VOUAISI, s. m. Tout le jeune bétail d’une commune.

VALAMON, s. m. Veillotte, petit tas de foin sur le pré. (Moudon.) Cutset, id.

VALANTIN, s. m. Amant, galant, favori d’une jeune fille.

VALANTINA, s. f. L’amante, la belle, la courtisée d’un garçon. (Vaud.) — Saint-Valentin est le patron des amoureux; sa fête est le 14 février. (Voy. la note 40, au premier volume de La jolie fille de Perth, par W. Scott.)

VALANTZE, s. f. Lavange, avalanche. (Alpes.)

VALET, s. m. Fils. L’a trei valet, il a trois fils. Lè valet, collectivement, tous les garçons d’un village. On dit valai dans le Jura. — Valad, en arabe, id.

VALLHEIN, TA, adj. Actif, laborieux, infatigable au travail.

VALLHEINCHE, s. f. Exploit, acte de force, fanfaronnade. — Vaillantise, id. /401/

VALOTET, VALLOTTON, s. m. Petit garçon, garçonnet; diminutif de valet.

VAN, VANA, adj. Vide, qui n’a que du vent. (Alpes.)

VANGERON, s. m. Cyprinus rutilus, sorte de poisson. Voy. roffa.

VANNA, s. f. Ecluse, vanne. (Oron.)

VANNA, VAINA, v. Vanner, nettoyer le grain avec le van; à Coppet, décamper furtivement.

VANNEI, s. m. Vannier, ouvrier qui fait des ouvrages en osier.

VANNEL, s. m. Genre de pêche décrit dans la Statistique du canton du Valais, page 62.

VANNEL, s. m. Venelle, petit chemin étroit. C. venell, id.

VANNI, VONNI, s. m. Pointe rocheuse d’une montagne. (Fribourg.) En grec moderne, vouni signifie la même chose.

VANTO, VEINTO, s. m. Volet de fenêtre, contrevent. Fr. vantail, vantaux. (Lausanne.)

VARA, s. f. Plusieurs de nos Alpes occidentales portent ce nom. En finnois, vara signifie montagne.

VARE, s. f. Hanneton. Voy. vouare.

VARNEMEIN, s. m. Hardes, effets, petits meubles; en général tout l’équipage d’un soldat. (Fribourg.)

VATSCHE, VATZE, s. f. Vache. On dit d’un homme payé pour épouser une fille enceinte d’un autre: L’a prei la vatze et lo vé.

VATSERAN, VATZERON, s. m. Vacher, pâtre, berger de vaches. (Jura.)

VATZEREIN, s. m. Fromage tendre fait de lait et de crême.

VATZETTA, s. f. Colchique, Colchicum autumnale. (Jura.)

VAU, VO, s. m. Eboulis de terre, pente rapide, défilé profond. C’est le vieux français vau, qui est le même que val. — Vau, val entrent dans plusieurs noms géographiques: Vallorbes, Val de Travers, Grandval, Val de Ruz, Val d’Iliiez, Vaumarcus, Vaugondry, Valangin, etc.

VAUDAI, VAUDAISA, adj. Sorcier, sorcière. Ce mot vient des Vaudois (Valdenses) qui habitent les trois vallées connues sous /402/ le nom de Vallées vaudoises (Alpes du Piémont). Ils furent persécutés dès le VIme siècle, et leur nom devint une injure dans la bouche des catholiques, longtemps avant la réformation. C’est chez nous un des outrages les plus grossiers que d’appeler quel qu’un vaudai, vaudaisa; aussi les habitants du canton de Vaud tâchent de garder en patois le nom de Vaudois, contre l’usage de cet idiome qui change les oi en ai: Fribourgeois, Fribordjai; Moratois, Morutai, etc. Nos Vaudois ne veulent pas qu’on les croie sorciers, vaudai. Il est vrai que les paysans des territoires voisins n’ont pas les mêmes motifs et les appellent bonnement Vaudai.

VAUDEI, s. m. C’est un des nombreux titres du diable, qui est le sorcier par excellence. (Vaud.) Voy. vaudai.

VAUDEIRE, s. f. Vent orageux du sud-est. C’est le plus dangereux des vents du lac Léman, celui qui cause le plus de naufrages.

VAUDERON, VAUDAIRON, s. m. Vent moins violent et moins dangereux que la vaudeire. Voy. ce mot. (Léman.)

VAUDEZI, s. f. Sorcellerie, enchantement. (Gruyère.)

VAUKILLE, s. m. Concours pour tirer un prix franc à la cible. (Chaux-de-Fonds.)

VAULTRO, s. m. Chien de chasse. C’est une injure des plus grossières. Voy. avoultro.

VAUNÉANT, s. m. Voy. voran.

VAUZI, VASI, VOUEZI, VOURZI, VAURZE, s. m. Saule marceau, Salix Caprea.

VÉ, VI, s. m. Veau.

VEDHI, v. Veiller. Voy. vellhi.

VEGNA, s. f. Vigne. Vegnetta, petit morceau de vigne.

VEGNOLADZO, VIGNOLADJO, s. m. Vignoble; convention entre un propriétaire de vignes et le vigneron qui s’engage à les cultiver.

VEGNOLAN, NA, subst. Vigneron, vigneronne. Les habitants des montagnes nomment ainsi ceux des plaines inférieures, qu’il y ait des vignes ou non. /403/

VEGNOUBLLO, VENOUBLLO, s. m. Le vignoble en général, toute contrée où l’on cultive la vigne.

VEI, VI, VEIRE, adv. Certainement, voire. L. vere, vraiment.

VEI, s. f. Fois. Na vei, dou vei, tré vei; une fois, deux fois, trois fois. (Vaud.) — Voy. otrevei.

VEIL, VEILLHA, adj. Vieux, vieil, vieille.

VEIN, s. m. Vent; bande de vapeur sur les Alpes, laquelle annonce la pluie.
Vein follhu, veut qui feuille les arbres. Voy. follhe-bou. (Bas-Valais.)

VEIN, VIN, VET, adj. numér. Vingt.

VEINDA, s. f. Ancienne taxe sur les ventes et les métiers. (Lausanne.)

VEINDRE, v. Vendre; trahir, dénoncer.

VEINDZERON, s. m. Vangeron, Cyprinus Grislagine. — Rauffa, fago, id. (Léman.)

VEINTOURA, s. f. Animal revêche, malin, difficile à mener; c’est l’un des noms du diable. (Pays-d’Enhaut.)

VEINTOUSA, s. m. Meunier, Cyprinus Jeses; vulgairement chevesne. C’est aussi le nom d’un des cyprins du Schwartzsee, dans le canton de Fribourg.

VEINTRAIRA, s. f. Colique, diarrhée.

VEINTRO, s. m. Ventre.

VEINTURA, s. m. C’est un des noms du diable. (Pays-d’Enhaut.)

VEIRCHA, s. f. Bande noire qui sépare les deux moitiés de la fève. Cette partie de la fève entre dans les philtres et autres remèdes magiques. (Alpes.)

VEIRE, v. Voir. Tè veyo, je te vois. Part. passé, iu.

VEIRO, VOUAIRO, s. m. Verre à boire.

VEIRON, s. m. Goujon, Cyprinus Gobio. — Vouairon, id. (Léman.)

VEITZE, VOUAITZE, adv. Voici. — Vessi, id. Voy. vaitzé.

VELA, VELLA, s. f. Ville. A Montreux, on dit: Alla à la vela, pour aller à Villeneuve. /404/

VÉLÂ, VÎLÂ, v. Vêler, mettre bas le veau.

VELADJO, VELADZO, s. m. Village.

VELAN, VELANNA, adj. Lourd, pesant. (Alpes.)

VELANA, VELÉNA, v. Vilipender, dire de vilaines paroles sur le compte de quelqu’un.

VELAR, VELÂ, s. m. Maison écartée, hameau, village. C’est le nom de plusieurs villages, localités et maisons de campagne. L. villa. (Vaud.)

VELLHAHIE, s. f. Veillée, heures de la nuit que les garçons vont passer chez les filles à marier pour les courtiser.

VELLHANA, s. f. Clématite, Clematis vitalba. (Evêché de Bâle.)

VELLHAS, s. f. Renouée liseron, Polygonum Convolvulus. (Lausanne.)

VELLHI, VEDHI, v. Veiller; passer tout ou partie de la nuit avec une fille à marier.

VELUETTA, s. f. Voy. pelosetta.

VENAHIA, s. f. Vinée.

VENDER, s. m. Percepteur des impôts dits vendes. (V. st. de Fribourg ) — Voy. veinda.

VÉNÉFIKO, s. m. Empoisonneur. L. veneficus. (V. st. de Genève.)

VENEINDJAU, VENEINDJAUSA, adj. Vendangeur, vendangeuse.

VENEINDJE, s. f. pl. Vendanges. Le singulier se dit du raisin vendangé mais non encore pressé. (Lavaux.)

VENEINDJI, VENEINDZI, v. Vendanger.

VENEINDZETTA, s. f. Grive, vendangette, Turdus musicus. - Tuarda, id.

VENNA, s. f. Haie, clôture, clayonnage. (Lausanne.) — Une localité au nord-est de Lausanne porte le nom de Vennes.

VÉPRA, VÉPRAHIE, s. f. Après-dînée, soirée; sur le tard, mais avant la veillée. L. vesper, V. Fr. vesprée.

VÉPRO, VIPRO, IPRO, s. m. Soir. N’est usité que dans cette salutation: Bon vipro, bon vépro, bonsoir. Bon vipri-io, bonsoir à vous. (Château-d’Œx.)

VER, adv. Vers. Per-ver, pè-ver, pè-vê, loc. adv., aux environs de, /405/ vers, soit pour le temps, soit pour le lieu. Per-ver lo rio, aux environs du ruisseau; pè-vê Tschaleindè, aux environs de Noël. (Vaud.)

VER, s. m. C’est le nom donné par les vignerons à un insecte dont la larve est destructive pour les vignes, et dont le petit papillon est nommé Tinea ambigua par les entomologistes.

VERA, VERAHIE, adj. Rayé, chiné. L. varius. (Pays-d’Enhaut.)

VERARO, s. m. Vératre blanc, Veratrum album. (Alpes.)

VERAU, s. m. Genêt à balais, Sarothamnus scoparius.

VERBLLO, s. m. Ver solitaire, ténia.

VERDADA, s. f.; VERDOTHE, s. f. pl.; VERCUENOZ, s. m. Bon-Henri, Blitum Bonus-Henricus, plante de la famille des chénopodées.

VERDÉ, s. m. Lézard vert, Lacerta viridis. — Verdet, id. (Jura.)

VERDEIRA, s. f.; VERDET, s. m. Verdier des haies, Loxia Chloris. (Orbe.)

VERDJA, VERDZE, s. f. Verge, anneau, bague.

VERDJASSA, s. f. Ecureuil. — Etiairu, id. L. sciurus.

VERDJETTA, VERDZETTA, s. f. Anneau, petite bague.

VERDJHETTA, s. f. Draine, Turdus viscivorus, espèce de grive. (Alpes.)

VERDJILLON, s. m. Petite verge, petite baguette.

VERÉ, VRÉ, VERAIA, adj. Vrai, vraie; certain, certaine. — Veré, adv. Certes, vraiment.

VÈRÉ, s. m. Grossière ficelle. (Vevey.)

VÊRE, VAIRE. Ce mot se joint toujours à motza: Motzavaire, mouche vêre. C’est l’hispobosque ou mouche araignée, Musca fera. On donne aussi le nom de mouche vêre à une personne qui vous suit partout et ne veut pas vous quitter. (Vaud.)

VEREIN, VEREUN, VELEIN, s. m. Venin, poison; eau de fumier, écoulement d’une écurie formé de l’urine du bétail, purin. — Lizé, id. Le français populaire vaudois dit lisier.

VEREMAU, SA, adj. Venimeux; se dit des gens dont les plaies, les écorchures guérissent difficilement. (Alpes.)

VERET, VIRET, s. m. Tourniquet d’enfant; panaris. Voy. bîthie. /406/

VERETA, VRETA, s. f. Vérité.

VERETABLLO, A, adj. Vrai, véritable.

VERGOGNA, s. f. Honte, vergogne. L. verecundia. L’e na vergogna, c’est une honte. — Vergogna signifie, chez les personnes d’une pudeur scrupuleuse, les parties honteuses: Catze dan ta vergogne, dit-on à un petit garçon, à une fillette qui se découvre indécemment. (Jura.)

VERGOGNAU, AUSA, adj. Honteux, timide.

VERGOGNI (sè), v. Avoir honte, s’intimider par défiance de soi-même, par manque d’usage. (Vaud.) — Un jeune écolier étant entré dans un lieu d’aisances où trônait déjà une bonne châlelaine, voulait respectueusement se retirer, lorsque la dame le retint par ces mots: Vin pi cé, mon minolet, y a pllace por dou; ne mè vergogno pas de tè, tè faut pas tè vergogni dè mè. (Fribourg.)

VERI, VIRI, v. Virer, tourner; retourner le terrain, labourer; renverser sens dessus dessous. (Villeneuve.)

VERIA, VIRIA, s. f. Grande quantité de gens, d’animaux ou d’objets quelconques. L’a na veria d’einfant, il a une troupe d’en fants. (Aigle.) — Frassa, id. (Jura.)

VERIAU, s. m. L’axe sur lequel tourne la charrue.

VERKO, s. m. Poutre à laquelle on attache les vaches dans l’étable d’un chalet. (Gruyère.)

VERME, s. m. Ver de terre. Verme k’aloune, ver luisant, luciole. Voy. alouna.

VERNA, VERGNA, s. f. Aune, verne, Alnus glutinosa et incana. Vernetta, petit aune (Vaud). — Le français a dit vergne.

VERNAN, s. m. Pissement de sang du bétail au printemps. (Genève.)

VERNEI, s. m. Lieu planté de vernes et de saules, saussaie. — Vouarennes, vouarraina, id. — Mauverney, localité du Jorat lausannois.

VERONIKA, s. f. Véronique, Veronica officinalis.

VEROTTA, VIROTA, v. Tourner, virer, aller et venir sans cesse. /407/

VERPE, s. m.; VOUARPA, s. f. Tumeur du bétail causée par un ver qui se loge entre cuir et chair. (Alpes.)

VERRA, s. f. Excrément du ver, terre que les vers poussent hors du sol.

VERRAIRE, s. f. Morceaux de verre, le verre en général. (Vaud.)

VERRAU, SA, adj. Véreux, gâté, taré.

VERRAU, s. m. Bouleau, aune ou verne; betula, alnus.

VERSA, s. f. Fille à gorge relevée, échappant à son corset. (Jura.)

VERSÂ, v. Verser, répandre, renverser. — Toumma, id.

VERTHÉ, s. m. Anneau par lequel passe le fil quand on file au fuseau.

VERTHET, s. m. Mot pour faire tourner une bête d’attelage à droite ou à gauche.

VERUSSI, s. m. Arbousier, Arctostaphylos officinalis, plante de la famille des éricinées. (Bex.)

VESSA, s. f. Vesse, vent coulis. — Dans le Bas-Valais, nihlla, nillha.

VESSÂ, v. Vesser.

VESSOT, s. m. Péteur, vesseur. — En 1519, le duc de Savoie ayant appelé vessot un député fribourgeois, celui-ci s’en trouva très blessé, et peu s’en fallut que son canton ne prît les armes pour tirer vengeance de cette puante insulte. (Voy. Le Citadin de Genève, pag. 90.) (Genève.)

VESTI, s. m. Vêtement en général. L. vestis.

VETAIHIE, s. f. Quantité, beaucoup; mot peu usité.

VÊTHE, VEDHE, s. f. pl. Les veilles; temps pendant lequel on veille un mort.

VETI, v. Se vêtir, s’habiller.

VETIRE, s. f. Habillement; pantalon, gilet et habit, ordinairement faits de la même étoffe: Na vetire de milanna, un habillement de milanna. Voy. medzalanna. V. Fr. vesture. (Jorat.)

VETTA, s. f. Petit mais fort lien pour serrer un objet.

VETTÂ, v. Lier, attacher, serrer fort; se sauver, s’échapper, s’évader /408/ (Alpes). — On dit proverbialement en parlant d’une personne: L’a prei le tschaussè de Djan Vettè, il a pris les chausses de Jean qui décampe. (Montreux.)

VETTON, VOUETTON, s. m. Tout petit lien. De vetta, petit lien.

VETU-DÈ-SIA, s. m. Vêtu de soie; mot honnête pour dire un porc. (Vaud.)

VÉVA, s. f. Veuve, scabieuse, Scabiosa arvensis.

VÉVO, VÉVA, adj. Veuf, veuve.

VEYEIN, VEYEINTA, adj. Eclatant, voyant, brillant; ne se dit guère que des couleurs. (Pays-d’Enhaut.)

VEZENA, v. Voisiner, se fréquenter entre voisins.

VEZENAN, VEZENANDA, adj. Voisin, voisine. — Vezin, vezena, id.

VEZENANÇA, s. f. Voisinage, tous les voisins collectivement. (Vaud.)

VEZIN, VEZENA, adj. Voisin, voisine; c’est un terme d’amitié.

VI, s. f. Chemin. L. via. Se met ordinairement avec gran: La gran vi, le grand chemin.

VI, v. Voir. Faut alla vi, il faut aller voir. (Nyon.) — Ailleurs on dit veire.

VIA, adv. Hors de chez lui, sorti. L’è via, il est hors de la maison. Tsampa via, akoullhi via, jeter un objet loin de soi.

VIA, s. f. Vie; train, tumulte, gronderie, vacarme de gens en débauche bachique. M’a fé na via de tsin, il m’a grondé comme un chien. Fan na via de la metsance, ils font un train du diable. (Lausanne.)

VIADJET, s. m. Petite charge, fardeau léger.

VIADJO, VIADZO, s. m. Charge, fardeau. E porta on bon viadjo, j’ai porté une pesante charge.

VIADZO, s. m. Fois. Voy. iadjo, cou.

VIAIRDZEIN, s. m. Ecureuil. — Verdjassa, étiairu, id. (Fribourg.)

VIAUDJO, FIAUDJO, s. m. Instrument moitié serpe, moitié hache. (Vaud.) /409/

VIBRON, s. m. Mouvement convulsif dans la paupière. L. vibrari. (Alpes.)

VIDZO, VIDZA, adj. Alerte, vif, bien portant, plein de vigueur. L. vividus. (Pays-d’Enhaut.)

VIÉDAZE, s. m. Terme injurieux, qui revient à homme de rien, mauvais sujet, perdu de débauche.

VIGNETTA, s. f. Petite vigne.

VILLHE, VEHLLA, s. f. Liseron. Voy. volva.

VILLHO, VILLHA, VILLHE, adj. Vieux, ancien, vieillard. Dau villho tein, du vieux temps. — Villhou, id. (Vaud, etc.)

VILLHONZE, s. f. Vieillesse, caducité. — Villhondze, id. (Vaud.)

VINETTA, s. f. Bec-figue, Fringilla cannabina (Jura.)

VINI, VENI, v. Venir. Vin ice, viens ici; vein-no, allons-nous; vigno, je viens; vindran demicro né, ils viendront mercredi soir.

VINIA, s. f. Venue, croissance, poussée d’un végétal. Ce mot a aussi le sens de fois, dans une fois, deux fois, etc. (Alpes.)

VIOLARE, s. m. Joueur de violon. — Menétrei, menétrai, id.

VIOLET, s. m. Erésipèle à la jambe.

VIOLOUNNA, v. Ennuyer par ses répétitions, rabâcher.

VIONNET, s. m. Petit sentier; diminutif de via. (La Côte.)

VIOULA, s. f. Mensonge, discours frivole, propos ennuyeux, baliverne; personne qui ennuie par des plaintes ou des redites perpétuelles. (Vaud.)

VIOULÂ, v. Ennuyer de ses plaintes, répéter les mêmes doléances.

VIOULAI, VIOLAI, s. m. Giroflée, violier, Cheiranthus Cheiri.

VIRA, s. f. Vis de pressoir.

VIRA, VIRE, s. f. Sentier, passage escarpé qui contourne le pied des rochers dans les hautes Alpes. La Granvire, passage qui contourne le pied des dents de Morcles. (Alpes de Bex.)

VIRETON, s. m. Trait ou carreau d’arbalète (V. st.)

VIREVOUTA, s. f. Ruse, détour, façon d’agir peu droite, échappatoire. (Lausanne.)

VIROLA, s. f. Petit cercle de fer. /410/

VIROLA, HIE, adj. Cerclé de fer.

VIROLÂ. v. Mettre de petits cercles de fer.

VIROLET, s. m. Petit moulinet d’enfant qui tourne dans une eau courante. De veri, tourner.

VIROLLET, s. m. Danse villageoise en rond, ronde. (Genève. J

VIT, s. f. Cep de vigne. L. vitis. Le t de ce mot ne se prononce pas. (Lavaux.)

VITO, adv. Vite, promptement, sur-le-champ.

VITUPÉRE, s. m. Blâme. C’est un mot du vieux style notarial; il est tombé en désuétude.

VIVA, s. f. Alevin, blanchaille, menu fretin dont la pêche est interdite. (Léman.)

VIVHA, VIVA, s. f. Maladie des chevaux, espèce de miséréré. (Alpes.)

VO, pron. pers. Vous. Vo deri, je vous dirai; vo taino, je vous hais. Devant une voyelle on ajoute pour l’euphonie s ou z: Vo z’amo, je vous aime. A vo, à vous; courte salutation usitée sur les grands chemins.

VOAIN, s. m. Rien. Pa on vouain, pas la moindre chose. (Val d’illiez.) Voy. vouein.

VOGUA, VOUGHA, s. f. Multitude, affluence de gens, procession, fête du patron. (Fribourg.)

VOICK, adv. Aujourd’hui. (Anniviers.)

VOLADJERI, s. f. Légèreté, disposition au plaisir, coquetterie.

VOLADJO, A, adj. Qui court après le plaisir, écervelé, libertin. La Luzon è tru voladja, Louison aime trop les garçons. (Vaud.)

VOLAN, s. m. Faucille pour moissonner, serpe. (La Côte.)

VÔLET, s. m. Domestique de campagne, valet de charrue.

VOLLHAI, v. Vouloir. Voilhai-vo, voulez- vous? Vau-to, veux-tu? Ne vu, je ne veux pas. Part., vollhi, vollhu, vollu, volu, voïu; futur, vudri.

VOLVA, s. f.; VOLEI, s. m. Liseron, Convolvulus arvensis. L. volve. /411/

VONNAIRA, s. f.; VONNAIRE, s. f. pl. Nom de plusieurs montagnes. Voy. vanni. (Alpes.)

VORAINA, VOREINTA, s. f. Fille dépravée, coureuse, friponne.

VORAN, VOREIN, s. m. Vaurien, débauché, mauvais sujet au superlatif. — Vaunéant, id.

VORTHOLLI, v. Entortiller, tordre. L. volvere ou vertere.

VORTHOLLON, s. m. Peloton, chose entortillée.

VORTO, s. m. Paquet entortillé. L. volutus ou vertere. (Pays-d’Enhaut.)

VOUABLLA, s. f. Clématite, Clematis Vitalba; osier, Salix viminalis; viorne, Viburnum Lantana; branche pliante que l’on tord pour en faire un lien.

VOUAFFA, v. Marcher dans l’eau, dans la neige fondante des rues, des chemins.

VOUAFFA, AHIE, adj. Se dit d’un bouillon trop clair, d’un potage mal lié. L. vappa. (Genève.)

VOUAFFE, s. f. Sorte de gaufres ou de pâtes cuites dans un fer. (Montreux.)

VOUAGNI, VUAGNI, v. Semer. (Jura.) Voy. vouëgni.

VOUAGNON, VOUËGNON, s. m. Semeur, laboureur qui ouvre la terre avec la charrue. (Jura.)

VOUAHI, s. m. Inspecteur des routes et chaussées, voyer. (Vaud.)

VOUAHIA, s. f. Chemin, voyage. Se bouetta ein vouahia, se mettre en route. L’è adi ein vouahie, il est toujours sur les grands chemins. L. via.

VOUAI, VOUET, HOUAI, OUET, adv. Aujourd’hui. L. hodie. Voy. houai, oue.

VOUAILA, v. Crier d’un ton aigre et perçant.

VOUAILAHIA, s. f. Cri aigu, bruit éclatant d’un objet qui saute. (Lausanne.)

VOUAINA, VOUINNA, v. Criailler, crier comme le porc.

VOUAINDA, v. Guinder, élever avec un treuil.

VOUAINDET, s. m. Treuil, cabestan, vindas, cric. (Vaud.) /412/

VOUAINERI, s. m. Petit garçon pleureur, criard. Vouainerida, petite fille pleureuse. (Pays-d’Enhaut.)

VOUAIRAI, s. m. Sorte de bise aigre et pluvieuse appelée aussi bise noire. (Genève.)

VOUAIRLA, v. Voy. guerla.

VOUAISU, UVA; VAISU, VAISUVA, adj. Désarmé, qui n’a rien en main pour se défendre. Ne vegni pa vaisu, ne venez pas sans quelque moyen de défense, épée, hallebarde ou bâton. (Lavaux.)

VOUAITI, VOUAIKI, v. Regarder. Ne me vouaite pa pi, il ne me regarde seulement pas.

VOUAITI-KE, VOUAITSE, VEIKIE, VOUAIKE, adv. Voici.

VOUAKO, KA, adj. Se dit des prairies qui n’étant plus closes en automne deviennent des pâturages communs. L. vacuus. (Alpes.)

VOUAMBA, s. f. Estomac et entrailles d’une bête de boucherie; femme qui se met mal, qui est toujours débraillée.

VOUAPA, VAPA, s. f. Fenêtre en verre peint. De l’allemand wappen, armoiries; parce que sur ces vitraux sont ordinairement peintes les armoiries du maître de la maison ou de ses amis, qui lui ont fait cadeau d’une fenêtre peinte quand il a bâti sa maison. (Pays-d’Enhaut.)

VOUARA, VOUARANDE, s. f. Longue perche plantée dans les neiges des chemins de montagne pour indiquer la route.

VOUARANDA, VOUARRA, v. Planter des poteaux ou piquets indicateurs, soit jalons. En Abyssinie, varanda se dit d’un pavillon soutenu par des poteaux. (Alpes.)

VOUARBA, s. f. Voy. voueirba.

VOUARDA, VOUAIRDA, GUAIRDA, v. Garder, conserver. En 1200 la garde étrangère des empereurs de Constantinople s’appelait les waranges.

VOUARDON, s. m. Véron ou vairon, Cyprinus Phoxinus. Voy. bambella. (Léman.)

VOUARE, VOUAIRE, s. f. pl. Larves du hanneton sous la forme de ver blanc. La police ordonne de les ramasser en suivant la /413/ charrue pour les détruire ou les donner aux porcs. Vara, vouara au singulier. (Vaud, Genève.) — Man, cotteret, id.

VOUARGNO, VOUAIRGNO, s. m. Pin pectiné ou sapin blanc, Pinus Picea. C. gwarn. (Alpes.)

VOUARI, GUARI, GARI, v. Guérir. — Vouarig, id. (Val d’Anniviers).

VOUARI, IVA; VOUAIRI, IHIA, adj. Se dit d’un vase vide du liquide qu’il doit contenir

VOUARIDEL, VARIDET, s. m. Dévidoir, petit treuil. (Jura.)

VOUARLET, VOUAIRLET, s. m. Levier, bâton court pour serrer une charge en tournant son lien. (Alpes.)

VOUARRAINA, s. f. Lieu planté d’aunes. (Montreux.) — C’est le nom d’un hameau, Vuarennes, près de Montreux.

VOUASOTTA, v. Remuer un liquide qui commence à bouillir.

VOUASSALET, GATALET, s. m. Pain d’orge et de fèves en feuilles très minces, destiné principalement aux bergers. Pour le mieux conserver, on le fume à la cheminée. (Ormonts.)

VOUATTE, s. f. pl. Prairie gazonnée. Une plaine et un village, près de Genève, portent le nom de Plan-les-Ouates.

VOUAZON, OIZON, s. m. Gazon, herbe des prairies.

VOUEDA, s. f. Pastel, guède, Isatis tinctoria. (Aigle.) — (On dit vouède, dans plusieurs contrées de la France. — N. de l’éd.)

VOUËGNI, v. Rompre une prairie gazonnée pour en faire un champ. (Alpes.) Voy. vouagni, vouagnon.

VOUEIN, adv. Point, rien. — Voain, id.

VOUEIRBA, s. f. Un moment, un instant. Attein-mè na voueirba, attends-moi un moment. — Voueirbetta, un petit moment. Lei sari dein na voueirbetta, j’y serai dans un instant. L. verbum. (Vaud.)

VOUÉRO, VOUAIRO, VUÉRO, VUHIRO, GUHÉRO, GUÉRO, GUIÉRO, DIERO, adv. Combien; guère; peu. Lo vuéro ain-no, quel quantième avons nous? Guéro lo bou, combien le bois?

VOUETTA, VOUITTA, VOUETTII, v. Se vautrer, se tourner et retourner sans cesse sur le dos; se dit du cheval et de l’âne.

VOUETTI, v. Remuer, branler. (Orbe.) /414/

VOUETTEKUA, VOUETTEKUVA, s. f. Hoche-queue, bergeronnette, lavandière, Motacilla grisea et flava.

VOUETTEUSA, s. f. Pot de terre, terrine. (Evêché de Bâle.)

VOUETTON, s. m. Petit garçon; terme d’amitié. (Pays-d’Enhaut.)

VOUËTZI, v. Pousser un objet de côté pour l’ôter de son chemin. (Alpes.)

VOUGNI, v. Tirer les cheveux, prendre par les cheveux. — Tsougni, id.

VOUGNIA, s. f. L’action de tirer les cheveux, pour l’agent et pour le patient.

VOUHÉTAHIE, s. f. Pluie d’orage, averse violente.

VOUISTA, s. f. Verges pour fouetter les enfants. (Moudon.)

VOUISTÂ, v. Fouetter.

VOUISTAHIE, s. f. L’action de fouetter.

VOURCI, VOURZI, VAUSI, VUZI, s. m. Osier, saule.

VOUTA, s. f. Voûte.

VOUTRO, VOUTRA, adj. et pron. poss. Votre, le vôtre, la vôtre. Vautre, plur. des deux genres, vos, les vôtres. L’è voutrè valet ke m’an bresi ma sei, ce sont vos fils qui ont gâté ma haie. Voutre n’éga, votre jument; vautrè faie, vos brebis. A la routra, à la vôtre, formule de cabaret, pour porter la santé de quelqu’un; sainda (santé) est sous-entendu. — On dit aussi voutron, au singulier masculin: voutron pra, votre pré.

VOZEIHI, v. Employer le vous en parlant à une personne. (Vaud.l

VU. Présent de l’indicatif du verbe vollhai, vouloir. Vu vo dere aukié, je veux vous dire quelque chose; ne vu, je ne veux pas; vau-to, veux-tu?

VUALPELIRA, s. f. Lieu fréquenté ou habité par des renards. L. vulpes.

VUARANÇA, s. f. Garance. B. L. varantia. (Aigle.)

VUATI, s. m. Petit pain délicat pour les fêtes de Noël. (Fribourg.) — Ouatti, id.

VUEIRZA, s. f. Aune vert, Alnus viridis. Voy. ouarsa. /415/

VUHI, adv. Aujourd’hui, au temps présent. L. hodie. — Oué, id. (Valais.)

VUIDANGE, s. f. Vuidange d’une cause, jugement d’une cause par le tribunal compétent. Ancien terme de droit.

VUIPPA, s. f. Guêpe; femme méchante, mauvaise langue. — Vouëppa, id. L. vespa.

VUIPPA, s. f. Jupon, jupe. — Vouippa, id.

VUIVRA, s. f. Vipère (Jura). Ce mot signifie plus ordinairement grand serpent, vipère monstrueuse, l’hydre de la fable. Gwiber, en bas-breton, signifie vipère. Fr. givre, serpent du blason. — La vuivra de Saint-Sulpice est fameuse dans le canton de Neuchâtel. Voyez sa légende dans la Description des montagnes de Neuchâtel, par Osterwald. — La tradition dit que le village de Vauvri, dans le Bas-Valais, doit son nom à une vivra ou vuivra tuée dans cette contrée. — Marchangy, dans sa Gaule poétique, tome V, page 295, appelle vouire une fée qui avait pour œil un diamant qui enrichissait celui qui pouvait s’en emparer. — Voy. dans la Statistique du Valais, par le doyen Bridel, la note au bas de la page 64.

VUMBEX, s. m. Entrailles d’une bête de boucherie. (Pays-d’Enhaut.) Ce mot est celtique. Voy. vouamba.


 

Y

 

Y, adv. Y. Y a prau mataira, il y a assez. Voy. mataira. — On dit plus souvent lei a, lei y a, il y a.

YSSIR, ISSIR, v. Sortir. Ce mot qui appartient au vieux français est tombé en désuétude; il a donné au français actuel son participe issu et le substantif issue. Voy. issir.

YTAIRA, AITAIRA, s. f. Ce mot maintenant en désuétude se rencontre fréquemment dans les documents du XVe et du XVIe siècle, dans les actes notariaux des greffiers et des tribunaux fribourgeois; il signifie aides, secours, subside, dédommagement. (Fribourg.) /416/


 

Z

 

Z. Cette lettre se met souvent devant les voyelles pour éviter des hiatus. Lè z’einfants, les enfants; lè z’armailli, les vachers; faut lei z’alla, il faut y aller.

ZAKKA, s. f. Casaque, habit d’homme. Trè ta zakka, ôte ton habit. (Vaud.)

ZAN, s. m. Champ. (Anniviers.) Voy. tsan.

ZANO, s. m. Chêne. — Tsano, tschano, id.

ZAU, s. m. Petite forêt de sapin. Voy. jeur. (Fribourg.)

ZCHAR-DE-LEU, s. m. Grotte, caverne, retraite de loup (leu), tanière de renard, de blaireau. (Entremont.)

ZEBA, ZBA, v. Manger de la crème dans un chalet. Voy. spa. (Gruyère.)

ZÉFRIA, TSEFRIA, v. Turlupiner, persiffler, se gausser, persifler à outrance et sans ménagements. (Montreux.)

ZEFRIAU, AUSA, adj. Persiffleur, moqueur, gausseur. (Montreux.)

ZEINZEBRAU, s. m. On donne ce nom aux attrapes badines que l’on se fait les uns aux autres la veille de Noël. Envoyer un zeinzebrau à quelqu’un, c’est lui faire une attrape. (Saint-Maurice.)

ZEINZENA, s. f. Ivraie, Lolium temulentum. L. zizania. (Aigle.)

ZEIRDAU, SA; DJERDEU, EUSA, adj. Déplaisant, laid, mal en ordre. — Comme on faisait compliment à une des plus jolies demoiselles de Monthey sur le plaisir de la voir, elle répondit: Ne mè vouati pas, su trau zeirdeuse, ne me regardez pas, je suis trop laide. (Bas-Valais.) — On dit ordous, dans le patois lorrain. V. Fr. ord, ordous. L. horridus. Voy. djerdeu.

ZEIRDON, s. m. Chardon, en général toutes les espèces du genre. (Vaud.) /417/
Zeirdon de caremo, cirse ou chardon des champs, Cirsium arvense. (Morges.)

ZÉLA, ZÉLAHIE, adj. Actif, zélé pour le travail, plein d’ardeur.

ZÉLO, s. m. Activité pour le travail.

ZERLO, s. m. Hotte. (Entremont.) Voy. djerla, djerlo.

ZEVALLA, s. f. Javelle, gerbe. (Valais.) (C’est le même mot que dzévala, fagot. (Vaud.)— N. de l’éd.)

ZEVALLÂ, v. Javeler, engerber, mettre en gerbes la moisson.

ZÉZÉ, s. m. Gesse tubéreuse, Lathyrus tuberosus. (Morges.) En langue d’oc, ce mot signifie pois chiche.

ZIGUA, GIGUA, DJIGA, s. f. Gigot, cuisse; grande fille dégin gandée. Fr. gigue.

ZILLIHI, DZELLHI, DJILLHI, v. Sauter de joie, gambader. Ce mot se dit surtout du bétail, quand on le sort de l’étable au printemps. (Fribourg.)

ZINNETTA, s. f. Espèce de filet pour la pêche.

ZITELLA, s. f. Petite fille, petite causeuse. Voy. tsikkala. (Valais.)

ZIVOUI, s. f. Cage d’oiseau. (Entremont.)

ZJIGUER, GIGUER, v. S’esquiver, s’évader, s’en aller furtivement, sauter. (Jura.) De gigua, djiga, zigua, s. f., gigot, cuisse.

ZO, prép. Dessous. — Déso, id.

ZOBLLÂ, v. Causer, babiller, dégoiser. Voy. djoba. (Gruyère.)

ZORDI, s. m. Verger (Fribourg). — Jordil est le nom d’un grand nombre de localités dans le canton de Vaud.

ZOUDAIRA, TSAUDAIRA, s. f. La grande chaudière pour confectionner le fromage dans les chalets. (Alpes.)

ZOUÏA, s. f. Joie, amusement.

ZOUÏAU, SA, adj. Joyeux, gai.

ZOUÏAU, s. m. Joueur d’un instrument. — Zuïau, id. (Jura.)

ZOULI, ZOULIA, adj. Joli, honnête.

ZOULI, s. m. Dans les pays de charrue, c’est le nom générique de l’un des deux bœufs; l’autre s’appelle Fromein.

ZOZE, adj. numér. Douze. — Doze, dode, id. /418/

ZOZÉ, s. m. Un pouce, la douzième partie du pied (ancienne mesure). (Fribourg.)

Z’U, Z’UVA; Z’AU, Z’AUVA, part. passé. Eté, allé. Lei è zau, il y est allé, il y a été; lei su z’uva, j’y suis allée; lei san z’uvè, elles y sont allées; lei san z’au, ils y sont allés, ils y ont été. C’est le participe au, u, avec le z euphonique. Voy. au.

ZUDZI, DJUDJI, v. Juger, rendre d’office une sentence.

ZUZO, DJUDJE, DZUDZO, ZUDZO, s. m. Juge d’un tribunal, juge de paix. — Les femmes partagent honorifiquement le titre de leur mari: la femme du juge s’appelle zuza, djudja; la femme de l’assesseur, assessausa, etc. (Vaud.)


 

SUPPLÉMENT

N. B. Quelques mots au sujet desquels il y avait doute ont dû être laissés de côté, soit qu’ils ne fussent pas parfaitement lisibles, soit que les définitions ne fussent pas suffisamment claires. Nous donnons ici ceux de ces mots que nous avons pu éclaircir, et nous ajoutons quelques corrections et omissions.

NB: Dans l’édition numérique, ces adjonctions et corrections ont été intégrés dans le corps du glossaire.


 

 

 

 

 

 

 

 

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