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Mémoires et documents de la Société d’histoire de la Suisse romande

Edition numérique

Frédéric de GINGINS-LA-SARRAZ

Tableau historique et généalogique des Sires de Gex (Maison de Savoie).

Dans MDR, 1865, tome XX, pp. 157-196

© 2022 Société d’histoire de la Suisse romande

 

/157/

TABLEAU HISTORIQUE ET GÉNÉALOGIQUE

DES SIRES DE GEX (MAISON DE SAVOIE).


 

Il suffit de jeter les yeux sur une bonne carte de France pour s’apercevoir, au premier coup d’œil, que le pays de Gex, qui forme aujourd’hui le cinquième arrondissement du département de l’Ain, est un lambeau de terrain détaché de l’ancien territoire de l’Helvétie, auquel il appartient par sa situation géographique à l’extrémité du vaste bassin du Léman. Resserré entre les hautes montagnes du Jura, le lac et le cours rapide du Rhône, l’arrondissement de Gex se trouve complétement séparé du reste du département dont il fait administrativement partie; et ses habitants, que leurs rapports journaliers rapprochent davantage de leurs voisins de la Suisse occidentale, ne peuvent communiquer avec le chef-lieu de département, que par le passage étroit du fort de l’Ecluse, resserré entre le fleuve et la montagne du Grand Credoz. Dans le moyen âge, le pays de Gex formait une baronnie féodale détachée de l’ancien comté des Equestres ou de Nyon, dont les comtes de Genevois étaient devenus souverains dès le XIe siècle, par concession des empereurs d’Allemagne, héritiers des rois de la Bourgogne Jurane. Cette baronnie devint, dans le siècle suivant, l’apanage d’une branche puînée de la maison des comtes du Genevois, souverains, en /158/ même temps, d’une partie de la Suisse romande 1 . Les historiens qui ont parlé de la réunion de la Bresse et du Bugey à la France sous Henri IV (an. 1601), considérant le pays de Gex comme une simple dépendance du domaine des ducs de Savoie, qui avaient succédé aux comtes de Genevois 2 , n’en ont fait mention qu’en passant, et comme d’une petite seigneurie annexée depuis deux siècles et demi au haut Bugey, par une suite de conquêtes et d’échanges de territoires.

On trouve dans l’Histoire généalogique de la maison de Savoie par Guichenon (tom. I, pag. 1170 et 1279) des tables destinées à faire connaître la succession héréditaire des seigneurs des deux maisons de Genève et de Joinville qui ont possédé l’une après l’autre la baronnie de Gex. Ces tableaux laissent beaucoup à désirer sous le rapport de l’exactitude des dates et même des faits. Des recherches plus approfondies, faites à l’aide de documents nombreux qui ont paru depuis lors, nous permettent de rectifier et de compléter les données de Guichenon et des auteurs qui l’ont suivi.


 

I

Le pays de Gex, sous les comtes de Genevois.

 

AYMON II.

Le comte Aymon, fils de Gérold II et de sa seconde femme Thedberge (de Souabe), paraît avoir été le premier des comtes /159/ de Genevois qui étendît sa domination sur la rive droite du Rhône et du lac de Genève, d’une manière légale et définitive. Plusieurs documents authentiques tendent à mettre ce fait historique hors de doute.

Ce fut à la demande expresse et positive du comte Aymon (Aymone Genevensium comite approbante, imo rogante) que l’évêque de Genève, Guy de Faucigny, donna à Hunalde, abbé de St. Oyen de Joux (St. Claude) en premier lieu (1091) 1 l’église paroissiale de Cessy (Sessiaco), et qu’il confirma, en 1110, la donation de celles de Nyon, de Divonne, de St. Genis, de Pouilly et de Sergy, dans le pays de Gex, faite à cette riche et puissante abbaye par ses prédécesseurs, évêques de Genève 2 .

Ces actes de donation et de confirmation en faveur du couvent de St. Claude furent bientôt suivis d’une convention passée entre le comte Aymon et l’abbé Hunalde, destinée à régler les obligations et les services que le comte se réservait pour lui et ses héritiers, en qualité de seigneur dominant du pays de Gex, sur les tenanciers directs de l’abbaye, nés libres et n’appartenant pas à l’ordre religieux 3 . Ces conventions ayant donné lieu, par la suite, a certains abus, le successeur du comte Aymon renouvela, sous l’abbé Adon 4 , le traité fait avec Hunalde et les religieux de St. Claude, en le rappelant et en l’étendant à toutes les possessions de l’abbaye en deçà du mont Jura. /160/

En qualité d’avoué (advocatus) ou de haut-justicier héréditaire de l’évêché de Genève et du prieuré rural de Satigny 1 , dépendant de l’église épiscopale de St. Pierre ainsi que du prieuré conventuel de St. Victor 2 , le comte Aymon avait l’administration légale et temporelle de toutes les possessions ecclésiastiques de l’évêché et des couvents situés sur la rive droite du lac et du Rhône, depuis la Versoye jusqu’au défilé de l’Ecluse, ce qui équivalait, en fait, à la supériorité réelle du territoire.

Ces droits d’avouerie (advocatio loci) du comte de Genève s’étendaient en outre au nord de la Versoye, entre cette rivière et l’Aubonne, qui formait alors la limite entre les diocèses voisins de Genève et de Lausanne.

Le comte Aymon avait acquis, à prix d’argent, de l’abbaye de St. Maurice en Chablais, pendant qu’il était tuteur du jeune comte de Savoie Amédée III fils de Humbert II, mort en 1103, l’avouerie particulière de la terre de Commugny enclavée dans le ci-devant comté des Equestres ou de Nyon 3 .

Cette grande propriété monastique, aliénée par l’abbaye de St. Maurice et sécularisée, forma par la suite deux seigneuries importantes, savoir la baronnie de Coppet 4 et celle de Versoix, sur les bords du lac de Genève, dont l’une /161/ appartient à la Suisse et dont l’autre faisait partie du pays de Gex, avant d’être réunie au canton de Genève.

Une lettre adressée par l’empereur Henri V, dans les derniers jours du mois de décembre 1124, au comte Aymon de Genève, pour lui prescrire de faire exécuter une sentence rendue en faveur du prieuré de Romaintnotier 1 , suppose que le comte avait, dans les propriétés de ce prieuré, situées entre l’Aubonne et la Versoie, une autorité semblable a celle qu’il possédait sur les églises et les couvents du pays de Gex. Or cette autorité particulière, attribuée au comte Aymon de Genevois, n’aurait guère pu s’exercer librement et d’une manière utile, si ce comte n’avait pas été en même temps souverain seigneur du territoire en général, et les termes dans lesquels la lettre de l’empereur Henri V est conçue 2 impliquent une investiture impériale, tacite ou formelle, de cette souveraineté territoriale de la rive droite du Rhône et du lac Léman en faveur du comte de Genève.

On ignore l’année précise de la mort du comte Aymon II.

Il est positif qu’il était encore plein de vie, quoique plus que sexagénaire, en 1124. Mais il ne paraît pas qu’il ait survécu à l’année 1129 ou 1130.

Les auteurs qui, comme Guichenon et Lévrier, le font vivre jusqu’en 1131 et même 1134, parce qu’ils lui attribuent la fondation du monastère de Bonmont, sont dans l’erreur. Le comte n’est point mentionné parmi les fondateurs de ce couvent 3 . /162/

Le comte Aymon eut pour femme Itta, que des auteurs plus ou moins accrédités prétendent avoir été de la maison de Faucigny et fille du premier lit de Louis, sire de Faucigny 1 ; mais c’est là une erreur manifeste, puisque Aymon se dit lui-même frère utérin de Guillaume de Faucigny, fils aîné de Louis 2 , et que Pierre le vénérable, abbé de Cluny, nous apprend que le comte était frère de mère de Guy, évêque de Genève, autre fils de Louis de Faucigny 3 . On montrera ci-après qu’Itta, femme du comte Aymon II de Genève et mère du comte Amédée Ier, était, selon toute apparence, la seconde fille de Pierre, sire de Glane, qui perdit la vie en 1127, dans l’église de Payerne, où son seigneur Guillaume, dit l’Enfant, comte de Bourgogne, mourut sous les coups des assassins qui convoitaient son héritage 4 . Itta souscrivit, comme femme (uxor) du comte Aymon II, la charte de ce comte pour l’église de Cessy, de l’an 1091 environ, et elle est nommée mère du comte Amédée Ier dans une donation que ce dernier fit à l’abbaye d’Abondance en Chablais, en 1155 5 . Elle était, par son frère Pierre, propre nièce de Guillaume de Glane, fondateur du couvent de Hauterive près Fribourg, et transmit à ses descendants une partie de l’héritage des sires de Glane dans la Suisse romande 6 . /163/

Le comte Aymon eut trois fils, dont l’aîné Gérold et le second Wuillelme moururent sans postérité masculine avant leur père 1 .

Le troisième, Amédée Ier, lui survécut et fut son successeur immédiat dans le comté de Genevois et dans les territoires situés sur la rive droite du lac et du Rhône dépendant du diocèse de Genève 2 . Le comte Aymon II prend dans quelques-unes de ses chartes le titre de comte par la grâce de Dieu 3 , malgré ses démêlés avec l’évêque Humbert de Grandmont, au sujet des priviléges plus apparents que réels du siége épiscopal et de la cité de Genève. Le comte de Genève avait étendu et consolidé la puissance de sa maison dans le bassin du Léman.


 

AMÉDÉE Ier.

La convention faite au sujet de l’église de Cessy, au pays de Gex, entre le comte Aymon II et l’abbaye de St. Claude, donna lieu à des mésentendus, qui, après sa mort, avaient éclaté en voies de fait entre les censitaires de l’abbaye et les officiers du comte de Genève 4 .

Pour mettre fin à ces désordres, le comte Amédée Ier fit une nouvelle convention avec l’abbé Adon 5 successeur de /164/ Hunalde dans le gouvernement de cette abbaye. Le comte Amédée confirma toutes les donations faites par le comte Aymon, son père, au monastère de St. Claude, soit à Cessy, soit ailleurs dans le pays de Gex, et renonça, moyennant une indemnité pécuniaire, à tous les services auxquels les cultivateurs et les censitaires de l’abbaye étaient tenus auparavant envers le comte, à l’exception de ceux qui seraient reconnus comme légalement dus par des juges impartiaux et éclairés 1 .

Parmi les témoins qui souscrivirent cette nouvelle convention avec le comte Amédée Ier et l’abbé Adon, on remarque entre autres les principaux feudataires du pays de Gex, savoir Gaucher de Divonne, Aymon de Marval et Hugues, vidomne de Gex, tous vassaux immédiats du comte de Genève.

La qualité de vidomne (vicedominus), attribuée dans le corps de charte en question à l’un des principaux officiers du comte 2 , qui se nomme lui-même vidomne de Gex, démontre que le titre de vidomne n’était pas exclusivement réservé au représentant féodal de l’évêque de Genève ou d’un seigneur ecclésiastique, comme le supposent les historiens genevois, imbus de l’idée fausse que le territoire du Genevois dépendait en totalité de l’évêque de Genève 3 , ce titre équivalait en général à celui de châtelain et s’appliquait /165/ très souvent au lieutenant du comte ou de tout autre seigneur laïque 1 .

Cette convention n’est pas datée, mais on doit la rapporter aux environs de l’an 1137, époque où le comte Amédée Ier en fit une semblable avec Ponce, prieur de St. Victor, qui figure comme témoin dans la charte de Cessy dont on vient de parler 2 .

Cette charte n’est pas la première où l’on rencontre le nom de la localité appelée Gas, Gais, Jais, aujourd’hui Gex; on trouve cette localité employée comme surnom de famille dans des actes du comte Aymon, en 1124 et plus tard. Cependant le titre de vidomne, ajouté au nom de Gex, indique que cet endroit avait acquis plus d’importance, puisque cette ancienne station romaine était sortie de ses ruines pour devenir le siége principal de la haute justice du comte comme seigneur dominant du pays gessien 3 .

Le comte Amédée Ier avait, comme on l’a dit plus haut, hérité du chef de sa mère, Itta de Glane, des droits incontestables sur une partie des vastes domaines de la maison de Glane situés dans le pays de Vaud, entre la Sarine et la /166/ Broye et jusqu’à la rive occidentale du lac Léman. Guillaume, sire de Glane, mort sans enfants, le dernier de son nom, s’était retiré dans le couvent d’Hauterive qu’il venait de fonder 1 ; ayant partagé entre ses quatre nièces, filles de Pierre de Glane son frère, les fiefs et les alleux de sa maison.

Dans les actes qui concernent ce partage, Itta paraît comme ayant été mariée à un seigneur de la Tarentaise (maritavit in Tarantasia) 2 , nom sous lequel on confondait abusivement tous les pays situés entre les Alpes grecques et le lac de Genève. Quoique le comte Aymon, mari d’Itta, n’eût régné que sur une partie de ces contrées alpestres 3 , cependant on ne saurait douter que la femme de ce comte, mère du comte Amédée Ier de Genève, et Itta, fille de Pierre de Glane, ne soient identiquement une seule et même personne.

Les donations que ce dernier fit au couvent d’Hauterive en 1139, en présence du fondateur Guillaume de Glane, son oncle maternel, qui venait de se retirer dans ce monastère 4 , sont des preuves suffisantes du mariage du comte Aymon avec Itta de Glane.

Le comte Amédée Ier leur fils, à l’aide de circonstances /167/ favorables, non-seulement affermit sa domination dans le pays de Gex, mais étendit sa suzeraineté sur les principaux feudataires de l’ancien comté d’Equestre 1 .

Les seigneurs de Prangins, de Monts, de Genollier et d’Aubonne reconnurent les comtes de Genevois comme leur supérieur féodal pour échapper à la domination étrangère des ducs de Zæhringen, nommés recteurs de la Bourgogne jurane 2 par les empereurs.

Les causes de la guerre que le comte Amédée de Genève eut à soutenir contre les ducs Conrad et Berthold IV de Zæhringen ont été développées ailleurs 3 . Cette guerre, mêlée de succès et de revers et dans laquelle le comte Amédée fut soutenu par la plupart des seigneurs de l’Helvétie romande, se termina par une transaction et une paix ménagée par St. Bernard, abbé de Clairvaux, entre le duc de Zæhringen et le comte de Genevois 4 , par laquelle le premier investit le second des droits d’avouerie et de régale, dans les diocèses de Genève et de Lausanne, que le recteur, Berthold IV, tenait lui-même de l’empereur Frédéric Ier, sous le titre de vicaire impérial dans la Transjurane 5 . Cette investiture des droits régaliens (jus in regalibus) faite au comte Amédée Ier, devint un sujet de vives et longues contestations entre le comte et les évêques de Genève et de /168/ Lausanne, qui en obtinrent de l’empereur la révocation plus ou moins formelle, en ce qui concernait ces deux cités épiscopales et les propriétés de leurs églises 1 ; mais ces actes de révocation, qui ne portaient que sur les immunités traditionnelles et les priviléges de l’église, qu’ils confirmaient, ne diminuèrent en aucune façon l’autorité que les comtes de Genève possédaient légalement en dehors de ces deux cités, dans la généralité des diocèses de Genève et de Lausanne 2 .

Cette autorité est attestée par plusieurs chartes, non-seulement en ce qui touche le comté de Genevois et le pays de Gex, mais en outre en ce qui concerne le ci-devant comté Equestre et le pays de Vaud 3 , depuis Nyon jusque dans le Vully, entre les lacs de Morat et de Neuchâtel 4 .

Le comte Amédée Ier assista, en 1177, à l’acte par lequel le duc Berthold IV de Zæhringen ratifia la fondation de la ville de Fribourg (en Suisse), que ce prince venait de faire bâtir, et à laquelle il assura la propriété du sol sur lequel l’église de St. Nicolas avait été fondée 5 . /169/

La présence du comte de Genevois à un acte de si grande importance, émanant du duc ou recteur de la Transjurane, montre clairement que le pouvoir que ce comte exerçait de fait dans la partie romande du diocèse de Lausanne, était un pouvoir régulier qu’il tenait par délégation volontaire du duc de Zæhringen, avec lequel les comtes de Genevois restèrent en bons rapports jusqu’à la mort de Berthold IV 1 . La cession faite par l’abbaye de St. Maurice (en Valais) aux comtes de Genevois de l’avouerie de la terre de Commugny et Versoix, au pays de Gex 2 , n’avait donné lieu à aucune difficulté sérieuse, tant que cette abbaye, sécularisée et tombée en décadence sous les comtes de Savoie, avait été privée de l’administration de ses biens. Mais lorsque le comte Amédée III et son fils Humbert III eurent renoncé à la prévôté (prepositura) et rendu à cette abbaye la liberté de se constituer en corps de chanoines réguliers 3 et de se choisir un abbé, la validité de cette cession fut remise en question. L’abbé de St. Maurice et ses chanoines revendiquèrent une rente foncière qu’ils prétendaient leur être due par le comte de Genevois sur les terres de Commugny et de Versoix. Cette revendication, faite après plus d’un siècle et demi d’une possession non interrompue, fut suivie d’un compromis ménagé par Nantelme, évêque de Belley, entre le comte de Genève et l’abbé Borcard de St. Maurice, par lequel le comte reconnut, de cet abbé et de son couvent, les châteaux de Chaumont et de la Roche et autres lieux en Genevois, et lui en fit hommage le jeudi 23 août 1173 4 . /170/

Cette concession, qui flattait la vanité de l’abbé de St. Maurice, ne suffit pas pour satisfaire les besoins économiques des chanoines, et l’évêque Nantelme de Belley dut intervenir de nouveau entre l’abbaye et le comte Amédée. Par un nouvel acte, daté de la même année 1173 et du même jour (23 août), le comte de Genevois, avec l’approbation de son fils aîné Guillaume, abandonna à l’abbaye le revenu du péage (pedagium) lucratif que ces comtes avaient coutume de prélever à l’entrée du défilé (Clusa) de St. Maurice, comme compensation de la censive (censum) revendiquée par cette abbaye pour la poôte (potestas) de Commugny (Communiacum), enclavée dans le ci-devant comté Equestre ou de Nyon 1 .

Le comte Amédée Ier s’était, depuis longtemps, entièrement réconcilié avec son parent 2 Ardutius de Faucigny, évêque de Genève, célèbre dans les annales genevoises par /171/ l’énergie avec laquelle il défendit les privilèges temporels de son église et de son siège contre les comtes du pays, le duc de Zæhringen et l’empereur lui-même 1 .

Après 50 ans d’un règne agité, Amédée Ier, presque octogénaire, figure pour la dernière fois, en qualité de comte de Genevois, dans une charte par laquelle l’évêque Ardutius confirma les droits respectifs du prieur de Contamine et du seigneur de Faucigny. Cette charte est datée d’un vendredi du mois de juin de l’année 1178 2 , qui fut la dernière de la vie de ce comte.

En effet, le nécrologe de l’abbaye d’Abondance (en Chablais), à laquelle le comte Amédée Ier avait concédé (en 1153) le pâturage dans toutes ses terres, marque l’anniversaire de la mort de ce comte au 29 juin (III kal. Julii) de l’an 1178 3 , ce qui concorde avec la dernière charte qui fasse mention de son règne, pourvu qu’on admette que la charte d’Ardutius, de la même année, est de l’un des vendredis du mois de juin qui précéda le jeudi 29 4 . Au mois de juin de l’année suivante 1179, Guillaume Ier, fils aîné du comte Amédée Ier, avait déjà succédé à son père dans le comté de Genevois 5 . /172/

Le comte Amédée Ier s’était marié avant l’an 1153 avec une dame nommée Mathilde, dont la famille est restée inconnue jusqu’ici. A cette date elle figure déjà dans une charte de l’abbaye d’Abondance, comme mère des deux fils du comte Amédée Ier de Genève 1 . Lévrier, dans sa Chronologie des comtes de Genevois (tom. I, pag. 107), prétend par erreur que Mathilde était dame de Gex, fille de Pons, seigneur de Cuiseau 2 , et de Laurence de Senecey, ce qui ferait supposer que ce fut par cette dame que la seigneurie de Gex entra dans la maison des comtes de Genevois; mais cette prétendue alliance d’une dame de Gex avec le comte Amédée Ier ne repose que sur un anachronisme évident. En effet, Pons, second du nom, seigneur de Cuiseau, marié avec Laurence de Senecey, vivait dans la première moitié du XIIIe siècle 3 . Il était fils de Pons de Cuiseau, fondateur en 1172 du monastère de Grandvaux, dans le Jura 4 . Pons Ier était de 20 ans plus jeune que le comte Amédée Ier, lequel ne peut guère avoir épousé sa fille, puisque, déjà en 1153, celle-ci était mère des deux fils adultes du comte de Genève 5 . Il est plus vraisemblable que Mathilde était issue de la maison des comtes de Neuchâtel (en Suisse). Cette conjecture s’appuierait sur un passage de la grande Chronique /173/ française de Savoie, qui, en parlant d’une rencontre (peut-être fabuleuse) entre le comte de Savoie Aimé III (mort en 1148) et le comte de Genevois Amédée Ier, dit que ce dernier fut assisté dans cette rencontre par son beau-frère le comte de Nidone soit de Neuchâtel 1 . En effet, Mathilde, femme du comte Amédée de Genève, peut avoir été, selon le temps, une nièce de Rodolphe, comte de Neuchâtel, tige commune des seigneurs de ce nom et des comtes de Nidau, lequel paraît avoir eu plusieurs frères 2 .

Cette alliance expliquerait les rapports intimes qui subsistèrent pendant toute la vie du comte Amédée entre le comte de Genève et les comtes de Neuchâtel, d’une part, et le duc de Zæhringen d’autre part, auxquels l’une et l’autre maison restèrent constamment fidèles 3 .

La donation que le comte de Genève fit en 1176 de la terre de Villars (en Vully) à l’abbaye de Bellelai, dans le diocèse de Bâle, en présence de Richard (de Montfaucon), comte de Montbéliard, petit-neveu, par sa grand’mère paternelle, des premiers seigneurs de Neuchâtel 4 , appuierait également ce système de l’origine de Mathilde, femme du /174/ comte Amédée de Genève. Quoi qu’il en soit, le comte Amédée laissa deux fils, nés avant 1153, comme le prouve la charte d’Abondance citée en son lieu, où Guillaume et Amédée figurent avec leur père 1 . Il eut en outre une fille mariée à Henri, premier sire de Faucigny, et qui fut la mère de Guillaume II et d’Aymon II, dernier seigneur de la maison de cette antique baronnie. L’aîné Guillaume avait déjà eu part au gouvernement des domaines héréditaires de sa maison pendant la vie du comte Amédée 2 et lui succéda dans les comtés de Genève et de Vaud.


 

GUILLAUME Ier

COMTE DE GENEVOIS.

Dès les premières années de son gouvernement, le comte Guillaume Ier eut à combattre de puissants ennemis de sa maison 3 .

Parmi les adversaires de Guillaume, l’un des plus acharnés était Amédée, seigneur d’Annecy-le-Vieux, son propre vassal, qui avait mis le siège devant le château de la Roche, où Béatrix, femme du comte, s’était renfermée avec son fils Aymon, âgé de cinq ans, et où elle se défendait virilement en attendant que le comte, son mari, vînt la délivrer 4 . L’ennemi s’était déjà emparé de la meilleure partie du Genevois, lorsque le comte, ayant rassemblé une troupe de /175/ guerriers fidèles, se porta à la délivrance de la place assiégée, attaqua vigoureusement les assiégeants, les défit, et se rendit maître de tout le pays que les rebelles avaient occupé 1 . Ce fut pour rendre grâces à Dieu de la victoire qu’il venait de remporter, et qu’il attribua en partie aux prières et aux secours pécuniaires des chartreux, que le comte Guillaume exécuta le vœu que la comtesse Béatrix, sa femme, avait fait pendant qu’elle était assiégée dans le château de la Roche, en donnant à la chartreuse de Pommiers, qu’il venait de fonder au pied du mont de Salève, tout ce qu’il possédait au Châble, pour indemniser ces religieux des sommes d’argent que ceux-ci lui avaient avancées pour les frais de la guerre. Le document remarquable qui constate ces détails fut stipulé sous les auspices de l’archevêque Robert de Vienne et de l’évêque Ardutius de Genève, en date de l’an 1179 2 .

L’ordre des chartreux, qui possédait déjà plusieurs établissements florissants dans le diocèse de Genève 3 , avait acquis une certaine influence dans la chrétienté depuis que l’un des chefs de cette congrégation religieuse avait contribué efficacement à préparer la réconciliation du pape et de l’empereur, et à mettre un terme au schisme de l’Eglise 4 .

Nous ne reviendrons pas ici sur les démêlés du comte Guillaume Ier avec les évêques de Genève et de Lausanne /176/ au sujet des régales, attribuées par les empereurs à ces évêques dans leurs diocèses respectifs. Ces démêlés, dont l’origine et les conséquences plus ou moins fâcheuses pour la maison de Genevois, ont été analysées avec autant de savoir que d’impartialité, dans un mémoire spécial 1 , où l’auteur fait ressortir les erreurs et les exagérations de certains historiens genevois, tels que Bonnivard, le Citadin et Lévrier, qui confondent le comte Guillaume premier du nom (fils d’Amédée Ier) avec Guillaume II, fils puîné du premier, lequel, après avoir usurpé le comté de Genevois sur les héritiers de son frère aîné Humbert, en fit hommage à l’évêque de Genève 2 .

On fera seulement remarquer ici que la sentence de mise au ban de l’empire et de confiscation prononcée en 1146 par l’empereur Frédéric Ier contre le comte Guillaume Ier, pour ses soi-disant empiétements sur les régales et autres prérogatives temporelles des évêques de Genève et de Lausanne, ne fut, selon toute apparence, qu’un prétexte dont se servit l’empereur pour proscrire le comte de Genevois, comme pour condamner Humbert III, dit le Saint, comte de Savoie, qui était tombé dans la disgrâce du monarque pour avoir voulu demeurer neutre dans la guerre que celui-ci avait faite aux villes de la ligue lombarde 3 . Guillaume, uni par un mariage à plusieurs familles puissantes du Piémont et du Milanais, avait dû être entraîné dans le même parti que le /177/ comte de Savoie, et fut enveloppé dans la même disgrâce, d’autant plus que le fils aîné du comte de Genevois était gendre du comte de Savoie, dont il venait d’épouser la fille 1 . Quoi qu’il en soit, on est obligé de reconnaître que les condamnations obtenues par les évêques de Genève et de Lausanne contre Guillaume Ier, sont demeurées lettres mortes, puisque, après comme avant, le comte figure dans les actes publics comme souverain du pays 2 , et qu’il continua, jusqu’à sa mort, à s’intituler comte des Genevois et des Vaudois 3 .

Dans ces entrefaites, Guillaume avait constitué un apanage à son frère puîné Amédée, qui prit le titre de seigneur de Gex (Dominus de Gex) ou Jais, et qui fut la souche de cette seconde branche de la maison de Genève.

A cette occasion il surgit quelques nouvelles difficultés entre le comte de Genevois et l’abbaye de St. Maurice d’Agaune, dont l’abbé et les chanoines revendiquaient l’avouerie et ses fruits, engagés naguère par les avoués de cette abbaye au comte Aymon et à son fils le comte Amédée Ier de Genève 4 . Le comte et son frère Amédée avaient un égal intérêt à ne pas se dessaisir absolument de leurs droits sur cette grande possession enclavée dans l’ancien comté Equestre /178/ ou de Nyon, et ils transigèrent à l’amiable avec Willelme, successeur de Borcard, abbé de St. Maurice.

Par une convention, datée de la fin de 1180, le comte Guillaume Ier renonça pour lui et ses héritiers, moyennant 30 livres genevoises, à l’avouerie de Commugny, ainsi qu’aux droits utiles qui en dérivaient et qui consistaient spécialement dans un droit de consommation sur le vin 1 provenant de ce riche vignoble, et que l’abbaye d’Agaune faisait transporter sur le lac jusqu’à Port-Valais, pour l’usage du couvent.

Le comte de Genevois s’engagea à protéger et à maintenir en paix les habitants et les vinicoles du territoire de Commugny sans les grever de charges trop onéreuses, comme cela avait eu lieu auparavant. Néanmoins il fut stipulé dans la convention que le comte, en vertu du droit de sauvegarde qui lui appartenait comme protecteur et seigneur dominant du pays, devait se rendre, une fois par an, sur les lieux, avec une suite peu nombreuse, et exiger des habitants ce qui serait raisonnable pour son entretien et celui de sa suite 2 .

Cette convention, approuvée par les évêques (Ardutius) de Genève et (Roger) de Lausanne, qui y apposèrent leur sceau, fut renouvelée plus tard entre l’abbaye de St. Maurice et Amédée, frère du comte de Genevois, devenu seigneur du pays de Gex et d’une partie du décanat d’outre-Rhône. /179/ Il ne nous reste de cette dernière transaction qu’un résumé extrait de l’ancien inventaire des archives de Chambéry, où elle est portée, par erreur, sous l’an 1179 1 , bien qu’elle soit évidemment postérieure à la convention de l’an 1180, qui ne fait nullement mention d’Amédée. Celui-ci ne paraît dans les actes comme sire de Gex ou Jais que depuis l’an 1187 2 .

Les dernières années de la vie de Guillaume Ier, comte de Genevois, semblent avoir été moins orageuses que les premières de son règne, soit que l’évêque (Nantellinus) de Genève n’eût pas auprès de l’empereur Henri le même crédit qu’à la cour de Frédéric Ier 3 , soit plutôt que cet évêque entreprenant se sentît lui-même coupable de divers abus d’autorité et d’empiétements commis sur les prérogatives des monastères de Cluny, de Nantua et de St. Claude, en s’emparant, au préjudice de ces monastères étrangers, des revenus et des droits de présentation à plusieurs églises et chapelles situées dans le diocèse de Genève 4 .

Le dernier acte de Guillaume Ier qui soit parvenu jusqu’à nous, est une donation qu’il fit au monastère de Taloire d’une certaine portion des redevances qui lui appartenaient dans le territoire d’Annecy, soit comme comte, soit /180/ comme avoué (bonus advocatus), ou protecteur né des monastères et des églises du pays. Cette donation, datée d’Annecy, de l’an 1192, fut confirmée, dans la même année, par Humbert, son fils aîné et son successeur désigné 1 .

Guillaume Ier était encore plein de vie en 1195, comme le prouve une charte de Nantelme, évêque de Genève, en faveur de la chartreuse d’Oujon 2 (Augionis), en date de cette même année, où ce seigneur est mentionné comme comte régnant de Genevois 3 . Il vécut encore jusque vers la fin du XIIe siècle, et mourut à la suite d’une longue maladie, au manoir de Novel, près d’Annecy-le-Vieux. Il était entouré dans ses derniers moments des membres de sa famille, de plusieurs prélats et de ses barons, en présence desquels il disposa de son héritage (comitatus) 4 .

Les restes mortels du comte Guillaume Ier furent inhumés sous le porche de l’église de Ste. Catherine sur Annecy, que sa fille Béatrix, femme de Thomas Ier, comte de Maurienne, fit élever plus tard, à la mémoire de son père mort en odeur de sainteté 5 .

Guillaume Ier, comte de Genevois, paraît avoir été marié /181/ deux fois. Sa première femme, dont on ne connaît pas le nom de baptême, doit avoir été de la maison de Faucigny; c’est ce qui semble résulter d’un passage d’une sentence rendue en 1225, sur un différend existant entre Aymon IV, sire de Faucigny, et Guillaume II, comte de Genève, fils de Guillaume Ier 1 . Entre autres demandes, le comte de Genève réclame la restitution de la dot de sa mère, que le sire de Faucigny retenait 2 , et que celui-ci fut condamné par cette sentence à restituer intégralement au comte.

La première femme de Guillaume Ier, père de Guillaume II, peut, suivant le temps, avoir été une fille d’Aymon Ier, sire de Faucigny, fondateur de la chartreuse du Reposoir en 1152, qui eut cinq fils, et vraisemblablement aussi des filles 3 , tantes d’Aymon II, sire de Faucigny, auquel s’adressait la réclamation du comte de Genevois pour la dot de sa mère.

La seconde femme du comte Guillaume Ier se nommait Béatrix, suivant la charte de fondation de Pommiers. Guichenon ne savait pas de quelle maison cette comtesse de Genève était issue, mais, selon Lévrier, elle aurait été fille d’un comte Guy de Valperga et de Béatrix Visconti 4 .

Il est certain qu’un comte Guido de Valperga (Guido /182/ comes de Canavise) de la race des comtes de Canavais, dans la marche d’Ivrée, vivait dans le milieu du XIIe siècle, avec sa femme nommée Citaflore, qui pouvait être elle-même issue de la maison des comtes d’Angleria ou des Visconti de Milan 1 . Cette alliance du comte Guillaume de Genevois avec une fille de ce comte Guido, n’aurait enfin rien que de très vraisemblable, d’autant plus que la maison de Savoie possédait déjà la suzeraineté des fiefs du Canavais 2 ; ce qui expliquerait pourquoi Guillaume fut enveloppé par l’empereur Frédéric Barberousse dans la disgrâce du comte Humbert III. En donnant deux femmes au comte Guillaume Ier, on se rend mieux compte de la grande différence d’âge qu’on observe entre ses enfants. Le fils aîné de Guillaume, Humbert, figure déjà comme collégue de son père en 1179, tandis qu’Aymon, le plus jeune, n’avait alors que cinq ans 3 .

Les chartes nous enseignent que Guillaume Ier eut trois fils et au moins une fille qui lui survécut, sans compter Aymon, qui, en 1179, était âgé de cinq ans et qui mourut avant son père 4 ; savoir:

1° Humbert, l’aîné des fils de Guillaume, qui, depuis quelques années, avait participé au gouvernement des vastes domaines de son père 5 , fut son successeur immédiat /183/ dans le comté de Genevois, qu’il gouvernait sans partage dès l’an 1201 1 . Il avait épousé Agnès de Savoie, fille de Humbert III, comte de Maurienne 2 , et ne vivait plus en 1225 3 . Il laissa deux fils, Pierre et Ebal, retirés en Angleterre à la suite de la révolution intérieure qui avait fait passer le gouvernement du comté de Genevois de la branche aînée dans la branche cadette 4 .

2° Guillaume II, fils puîné de Guillaume Ier, qui transigea, en 1219, avec Aymon évêque de Genève, dont il se reconnut le vassal pour le comté de Genevois 5 , au préjudice des droits de son frère aîné, le comte Humbert Ier, et de l’indépendance originelle et légale de ses ancêtres les comtes de Genève, qui auparavant ne relevaient que des empereurs d’Allemagne 6 , et ne tenaient des évêques que quelques droits dans la ville et certains fiefs dans la campagne, comme le démontrent les chartes antérieures et postérieures à cette reconnaissance 7 . De sa femme Alix, fille d’Albert II sire de la Tour-du-Pin, Guillaume II, mort en /184/ 1252, eut plusieurs fils, dont l’aîné, Rodolphe, continua la lignée des comtes de Genevois de la branche cadette; celle-ci fut bientôt punie de son usurpation, par la prépondérance écrasante de la maison de Savoie, qui prit fait et cause pour la branche aînée contre la branche puînée.

3° Amédée de Genevois, qui dès son enfance entra dans la congrégation des chartreux, dont il fut tiré en 1213 pour monter sur le siège épiscopal de Maurienne, qu’il occupa jusqu’à sa mort arrivée en 1220 1 .

4° Enfin Béatrix de Genevois, qui épousa en 1219 Thomas Ier, comte de Maurienne et de Savoie, le second fondateur de la grandeur et de la puissance de sa royale maison. Béatrix donna à son mari une nombreuse postérité. Elle mourut en 1237 (8 avril) et fut inhumée à Haute-Combe 2 .


 

AMÉDÉE DE GENEVOIS

PREMIER DU NOM, SEIGNEUR DE GEX.

Le comte Amédée Ier de Genevois avait, en mourant, destiné à son fils puîné Amédée, pour lui et ses descendants, la seigneurie du pays de Gex ou Jais, pour la tenir à titre d’apanage ou fief ou sous la mouvance directe de la branche aînée des comtes de Genève. Pour remplir les dernières volontés de son père, le comte Gullaume Ier investit Amédée, son frère, de cette seigneurie située sur la rive droite du lac Léman et du Rhône.

Cette investiture fut faite entre les années 1184 et 1186. /185/ Dès le mois de février de l’année suivante, 1187, Amédée paraît avec le titre de seigneur de Gex dans la mémorable transaction ménagée par Robert, archevêque de Vienne, entre l’évêque Nantelme de Genève et le comte Guillaume de Genevois 1 . Suivant une autre indication, cette investiture aurait déjà eu lieu dans l’année précédente (1186) et elle aurait reçu une espèce de sanction de la part de l’empereur Frédéric Ier au moment même où ce monarque venait de mettre le comte Guillaume Ier, frère d’Amédée, au ban de l’empire. Effectivement Guichenon cite une charte 2 , en date du 25 septembre 1186, par laquelle l’empereur aurait terminé un différend survenu entre Amédée, sire de Gex et l’abbaye de St. Maurice en Chablais, en présence de Roger, évêque de Lausanne, et de Nantelme, évêque de Genève. Mais la date de cette prétendue lettre impériale décèle l’erreur de Guichenon, qui aura confondu l’acte en question, soit avec la transaction intervenue en 1180 entre l’abbaye de St. Maurice et le comte Guillaume de Genevois pour la terre de Commugny, soit avec la confirmation d’Amédée sire de Gex 3 , qui se reporterait réellement à la seconde moitié de l’an 1186. Dans ce moment, Frédéric Barberousse était trop occupé d’achever la soumission des Crémonais, en /186/ Italie, pour s’occuper à accommoder un différend d’aussi peu d’importance en deçà des Alpes.

La baronnie de Gex ou Jaiz, formée par les comtes de Genevois aux dépens du territoire de l’ancien comté Equestre, comprenait la partie de ce territoire que les comtes de Genève avaient réunie au domaine direct et privé de leur maison; en sorte que les sires de Gex, issus de cette antique maison, étaient fondés à soutenir l’allodialité de leur baronnie 1 nonobstant sa mouvance du comté de Genève; cette mouvance étant plutôt patrimoniale que féodale.

Elle provenait originairement de la coutume qui, dans les provinces de l’ancien royaume de Bourgogne, faisait relever la portion d’héritage des puînés de celle de l’aîné, soit du chef de la maison 2 .

Quant à l’étendue et aux limites de la baronnie de Gex, elles étaient à la fin du XIIe siècle à peu près les mêmes que celles du bailliage de ce nom cédé à la France par le duc de Savoie en 1601 3 .

Cette baronnie s’étendait sur la rive droite du lac Léman et du Rhône depuis la Versoie jusqu’au défilé de l’Ecluse, et comprenait en outre, au delà de cette gorge, le petit quartier appelé la Michaille, situé au revers du Grand Crédoz, dans le Haut-Bugey 4 . /187/

Le pays de Gex était partagé en un certain nombre de petits mandements ruraux qu’on appelait mistralies ou psalteries 1 , dans lesquels les propriétés des églises, des monastères et des possesseurs de francs-alleux se trouvaient réparties quant à leurs obligations fiscales envers le seigneur dominant de la baronnie. Ces mandements ruraux étaient au nombre de sept, sans compter la prévôté de Gex, savoir: les psalteries de Cessy, de Collex-Bossy et de Flies 2 ; les mistralies de Florimont 3 , de St. Jean de Gonville, de Russin ou Thoiry, et de Collonges.

Ces petits districts ruraux se rattachaient, au point de vue des devoirs féodaux de leurs ressortisants, à un certain nombre de châteaux ou de manoirs fortifiés, construits successivement par les comtes de Genevois et les sires de Gex sur différents points du pays de Gex. On en comptait huit au milieu du XIIIe siècle, savoir: les châteaux de l’Ecluse, de Pougny, d’Escorrens ou de Pierre, de St. Jean de Gonville, de Flie, de Pouilly, de Grelly, et la maison forte de Collex, sans compter le château de Gex, chef-lieu du pays et résidence ordinaire du seigneur et de sa famille. Les principaux vassaux des sires de Gex, tels que les seigneurs /188/ de Divonne, de Grelley, de Rossillon, de Livron et de Chatillon de Michaille, possédaient également des manoirs fortifiés ou des châteaux qui relevaient directement de la baronnie de Gex.


 

/189/

PIÈCES JUSTIFICATIVES


 

Arch. de Laus., Inv. analyt. vert., P. Litt. B.

An. 1047, samedi 16 mai.

† Notum sit omnibus hominibus natis et nascendis. qualiter dedit Richardus unum hominem nomine Ansoldum. Sancto petro romanensis monasterii pro remedio animæ suæ mulieris nomine Raymburcha. laudante Gosperto fratre eius. atque alio fratre nomine Otelino et eo tenore dedit, ut quamdiu vixerit. semel in anno in festivitate sancti petri persolvat altari eius unam candelam ita ab eo reddita fuerit. permaneat liber omnibus diebus vitæ suæ ab omni seculari servicio, et ab omnibus hominibus natis et nascendis in seculo hoc. — Et si quis hoc infrangere voluerit. vel usurpare. non valeat evindicare. sed coactus antequam hoc ab eo infractum sit. persolvat quinque uncias auri cameræ regis. — Sig. Richardo qui hanc cartam de libertate huius scribere et confirmare rogavit. T. Sig. — Gosperdo T. — Signum Otelino T. — Signum Arberto.T. — Sig. Geroldo T. — et ego in Dei nomine Salaco rogitus scripsi hanc cartam et dictavi. die Sabbati septimo decimo Kl. junij. Octava xa /190/ luna 1 . regnante rege nostro Henrico primo a Rodulfo, septimo anno.


 

Archives de Lausanne, Layette de titres égrenés.

Ego in Dei nomine Adalgodus. dono Deo et sanctis apostolis eius. Petro et Paulo. ad locum Romani monasterij. ubi domnus Hugo abbas (an. 1049 ad an. 1109) præesse videtur, mansum unum in villa Germaniaco pro remedio animæ fratris mei Turumberti sive animæ meæ et omnium parentum meorum. ut dominus indulgeat nobis omnia peccata nostra. — Et ut ipsi monachi Romani monasterij. teneant et possideant usque in eternum. — S. Adalgodi qui istam donacionem fecit pro anima fratris sui et firmare rogavit. — S. Chononis, T. — S. Bertini, T.

[In dorso caracteribus cœtaneis: ] Carta Turumberti.


 

XIe siècle. Versus 1042 (avant 1049, † de l’abbé Odillon).

In nomine Verbi incarnati, notum sit omnibus christianis tam presentibus quam futuris quod ego Amalricus reminiscens enormitatem peccatorum meorum dono Deo et sanctis eius apostolis Petro et Paulo et ad locum romanensis /191/ monasterii, ubi preesse videtur domnus Odilo abbas venerabilis, servos et ancillas et omnem hereditatem eorum filios et filias videlicet Arduini. his nominibus vocatis Erchimarus. Johannes. Giraldus. Gislebertus. Fasburgem. Elenam. cum infantibus eorum. — Facio autem hanc donationem pro remedium anime meæ et patris mei et matris meæ. et fratris mei. ut dominus det eis vitam eternam. — dederunt autem mihi monachi pro eis sexaginta solidos. — S. Amalrici qui fieri et firmare rogavit. — S. Gotiscalchi. S. Amalrici.

Actum publice in villa Brucins. — Ugo. monachus rogatus ad vicem cancellarii scripsit. (Sine data.)

(Paq. vert. Litt. B. Romainmot.)


 

7 Idus Martij (avant 1109).

Donation de tout l’aleu des donateurs rière Mont, avec remission de leurs prétentions sur la nommée Rodrude et ses enfants, faite en faveur du couvent de Romainmotier par Alvide de Mont et ses fils Isiliard, surnommé Alaman, Bertrand et Uldric.

(Inv. Al. A. 13.)


 

Donation d’un mas rière Mauriacum, avec le serf y habitant, nommé Aalveno, faite en faveur du couvent de Romainmotier par Gerold, fils de Turumbert d’Aubonne, laudé par ses neveux.

XIIe siècle.

Ego in Dei nomine. Geroldus. filius Turumberti de Albonna. dono domno Deo et Stis appostolis eius P et P. — ad locum /192/ Romani Monasterii in villa mauriaco. mansum .I. et omnia ad ipsum mansum pertinentibus. id est casalibus. campis. pratis silvis. aquarumque decursibus. cum servo ibi manente. nomine Aalvueno. cum filiis et filiabus pro remedio animæ meæ. vel parentum meorum. ut Dei omnipotentis indulgeat nobis omnia peccata nostra. — Hanc donationem laudaverunt nepotes mei. Amalricus. Wido. Nantelmus. — Dalmacius et Odulricus, canonicus.

Carta Geroldi de Albonna.


 

Titres du séminaire diocésain de Besançon.

An. 1137 circa.

Ne futurorum memoria fidelium ulla negligencie fini claudetur, vel oblivionis obstaculo turbetur, noverint devoti posteritatis discretio, quod ego Amedeus, Gebennensium comes, inimiciciarum causa multas vel graves quas potui Adoni 1 , reverendissimo S. Eugendi abbati, calumpnias objeci, tum de terris et donis patris mei ad Ecclesiam S. Isiaci pertinentibus, tum de censuariis et cultoribus et omnibus hominibus ad Comitis potestatem — quoquo modo pertinentibus, quos alicubi Jurensis possederat ecclesia; nec non etiam de omnibus quibus ad me pertinent aliqua adversus eum vel ecclesiam prefatam formare potuit calumpnia. Cognita vero tandem objectorum omnium injusta calumpnia, et partim pro anima patris mei, partim pro pecunie commodo penitus terminata, quidquid de prefatis perpetuo sopori et quieti donare potui vel relinquere, vel guirpire, saluo virorum fidelium intellectu reliqui et guerpivi. Summa autem pecunie fuit ducente quinquaginta solidi, exceptis eulogiis dapiferi et /193/ vice domini et duorum obtimatum, Signum Amedei comitis. S. Adonis abbatis. S. Aymonis de Terni. S. Gualcherie de Divonna; S. Aymonis de Marval, S. Guillermi del Bosc. S. Hugonis vice domni de Gaix; S. Poncii et Frenaudi fratris ejus de Gaix. S. Bonefacii Mercatoris; S. Monachorum Eustorchii, Poncii de Leut, Bonifacii elemosinarii, Humberti de Cotterel, Poncii 1 prioris de S. Victore, Poncii de Lonchalmei.


 

XIIe siècle. (Sina data.)

Omnibus christianis precipitur ut faciant sibi amicos de mammona iniquitatis quatinus ab illis recipiantur in eterna tabernacula. — Ideoque noverint presentes et venturi quod ego Humbertus de Beera et Pontius frater meus donamus Deo et beato Petro in loco Romani monasterii omnia quecumque habemus ad villam que dicitur Balgei. campis scilicet et vineis sive silvis cultum et incultum. — Frater meus Pontius dedit primus partem suam dum moreretur pro sepultura corporis et requie anime sue. et ego similiter partem meam in die sepulture ipsius et posui utramque partem super altare beati petri et cartam inde scribi rogavi. ut ab odierna die teneant et possideant habitatores supra dicti loci sine ullius omnino contradictore. — Huius rei testes et affirmatores fuerunt Anselmus frater meus et Rudolphus de Beera, et Guido filius Mainerii et Emmaldricus de Germaniaco, facta est. (Sine data.)

(Paq. vert., Litt., B.)


 

/194/

Archives de Lausanne, Invent, anal., P. N., N° 151.

Ad noticiam presentium et futurorum volumus pervenire. quod ego Amedeus Lausannensis episcopus 1 inter fratres Boni montis et Dalmatius de Rovereia 2 pro quibusdam calumpniis dissentientes fedus pacis confectavi sicut tenor presentis cartæ demonstrat. Predictus enim Dalmatius prefatis fratribus nostris calumpniabatur, quod feoda sua ab hominibus suis sine concessione sua reciperent et quod villam quæ vocatur Pellens de qua advocatus erat destruxissent et homines ejecissent qui ex consuetudine advocationis suæ serviebant ei. Rogatu itaque meo amore Dei premisso. has calumpnias omnino deposuit. De cetero omnes dotationes et investituras quas dominus Valcherus Divonensis et mater eius et frater. ecclesie Boni montis sive quilibet alii contulerant. firma et inconcussa pace laudavit. — Denique de querelis quas fratres Boni montis habebant adversus eum unde grangiis eorum quibuscumque occasionibus vel de mercennariis vei aliquibus hominibus illuc refugientibus molestias intulerat. — deinceps pacem se tenere per manum nostram firmavit. — Hoc enim in hac concordia adiunctum est. quod fratres Boni montis ulterius de feodis illius sine eius concessione non accipiant preter ecclesiastica bona quæ posse accipi concessit. — concessit etiam posse fieri concambium. terram pro terra, ab hominibus suis. — Et ut hec omnia que predicta sunt rata habeantur. cartulam presentem sigillo nostro munivimus. in qua subscripti sunt omnes qui presentes adfuerunt quorum nomina sunt hæc: Walcherius de Divona et Willelmus de Fontana monachi. Petrus /195/ de Ponte decanus. Willelmus de sancto Liberio presbiter de Lausanna. Willelmus infans et Willelmus Seschalcus. — Pontius de Jaiz. — Stephanus de Gingins. — Oliverius de Marcins et Willelmus filius eius.

Sigillum Amed. Episcopi Laus. confrat.


 

Donation faite par Ponce de Cuseau du Lac d’Abondance à l’abbaye d’Abondance, an. 1172. (Vidimus de l’an 1207.)

Extrait du Recueil manuscrit intitulé: Mémoire du comté de Bourgogne (de l’abbé Guillaume), tom. XI, pag. 547 à 551.

An. 1172.

Nos frater Guillelmus Dei gratia humilis abbas Goliæ, frater Stephanus humilis abbas Roseriariem cisterciensis ordinis et frater Richardus humilis prior de castro, ordinis Sti Benedicti bisuntinæ diocesis; notum facimus universis presentas litteras inspecturis quod nos vidimus et diligenter de verbo ad verbum inspeximus, quasdam litteras sanas et integras … etc., etc … quarum primæ tenor talis est: — Noverint fidelium presentium ac futurorum devotio quod vir illustris Pontius de Cuisel, frater domini Henrici, langore fortissimo laborantis duro et penes impotabile gravimine carcerati, consilio et pia admonitione Dni Tiedberti de Montmoret, veniens ad Brocardum abbatem Abundantiarum et ad fratres qui cum eo erant, humiliter supplicando postulavit, quod præfatum Henricum pietatis intuitu susciperent, et ei habitum religionis imponerent, hujusmodi igitur tanquam viri nobilissimi et egregii militis, petitionibus annuentes eidem.


 

/196/

Hallers Collectanea, tome XXXIII, pag. 594.

Anno 1209, in Dominica ramis palmarum.

Petri Bellicensis Episcopi in præsentia, Jacobus et Rodulphus fratres ejus Milites de Pont, de consensu aliorum fratrum suorum dederunt « absque ulla retentione pro remedio animarum suorum et antecessorum suorum domui Altæ ripæ quidquid juris habebant in tenemento ès Triboliors de Chavannes, in terris, in pratis et casalibus et hæredes qui ad ipsum tenementum pertinebant ubicunque. Actum in præsentia totius Conventus Altæ ripæ in manu Johannis Abbatis ejusdem Domus. Testificamus etiam quod pater meus et fratres mei prescripti pastores per totam terram suam atque dominium fratribus Alteripæ ad sua animalia nutrienda contulerunt. »


 

NOTES:

Note 1, page 158: Voyez Gacon, Hist. de Bresse et du Bugey. (Edit. de Lateyssonière, Bourg, 1825, in-8°, pag. 139-141.) [retour]

Note 2, page 158: Voir le travail remarquable de M. Jules Baud sur la Réunion de la Bresse, du Bugey et Gex à la France. Bourg 1852, in-8°. [retour]

Note 1, page 159: Charte de l’an 1091, dans Guichenon, Bibliot. Sebus., cent. II, cap. 1. L’abbé Hunalde, dont on fait mal à propos deux personnages, un premier et un second du même nom, siégea de 1084 à 1112. [retour]

Note 2, page 159: Guichenon, Bibliot. Sebus., cent. I, cap. 82. Charte de l’an 1110. [retour]

Note 3, page 159: Ibidem. Charte du comte Aymon (sans date). Cent. II, cap. 46. [retour]

Note 4, page 159: Voir plus loin une charte inédite du comte Amédée Ier, de l’an 1137 environ. [retour]

Note 1, page 160: Voyez Spon, Hist. de Genève, tom. II, preuves, pag. 3 et suiv. Charte de 1124. [retour]

Note 2, page 160: Mém. et Docum. de la Société d’histoire de Genève, tom. I, part. 2, pag. 136, N°1. note 19. [retour]

Note 3, page 160: Voir le rachat de l’avouerie de Commugny, par l’abbaye de St. Maurice, du comte Guillaume de Genevois, en 1180, qui rappelle la vente faite au comte Aymon dans la première année du XIIe siècle. (Ibidem, tom. XIV, pag. 473, N° 1.) [retour]

Note 4, page 160: Coppet, chef-lieu de l’ancienne baronnie de ce nom, comprenait le village paroissial de Commugny, dans le district de Nyon, canton de Vaud. [retour]

Note 1, page 161: Voir F. de Charrière, Recherches sur le couvent de Romainmotier. — (Mém. et Docum. de la Société d'histoire de la Suisse romande, tom. III, pag. 3 a 141, et le Cartulaire, pag. 439.) [retour]

Note 2, page 161: Lettre de Henri V au comte Aymon de Genève. « Per fIdem quam nobis debes, etc. » (Cartulaire de Romainmotier, cité plus haut.) [retour]

Note 3, page 161: Voir Mém. et Doc. de Genève, tom. II, part. 2, pag. 24, note 1, et pag. 26. [retour]

Note 1, page 162: Guichenon, tom. II, table 18. — Lévrier, Hist. des comtes de Genève, tom. I, pag. 74. [retour]

Note 2, page 162: Charte du comte Aymon pour Chamouni, 1090 environ. « Uterini fratres comitis Wilhelmus de Falcigniacus et Amedeus. » (Guichenon, Bibliot. Sebus., cent. I, cap. 49.) [retour]

Note 3, page 162: Mém. et Docum. de Genève, tom. I, part. 2, pag. 128. [retour]

Note 4, page 162: Voir Mém. et Docum. de la Société d’histoire de la Suisse romande, tom. I, pag. 51. [retour]

Note 5, page 162: Guichenon, Bibl. Sebus., cent., II, cap. 46-52. [retour]

Note 6, page 162: Voir le Mém. sur le Rectorat dans les Mém. et Docum. de la Suisse romande, tom. I, pag. 61. [retour]

Note 1, page 163: Ibidem. [retour]

Note 2, page 163: Ce diocèse s’étendait sur le pays de Gex et sur la rive septentrionale du lac jusqu’au torrent de l’Aubonne. Voir le Pouillé du diocèse de Genève, en 1344. (Mém. et Docum. de Genève, tom. XIX, pag. 234 et suiv.) [retour]

Note 3, page 163: Guichenon, Bibliot. Sebus., cent. II, cap. 46: « Aymo Dei gratia Genevensium comes. » [retour]

Note 4, page 163: On lit dans une charte du comte Aymon: « Comes considerans quod ministeriales aliquid semper distrahere desiderant. » (Mém. et Docum. de Genève, tom. II, part. 2, pag. 20, N° 7.) [retour]

Note 5, page 163: Convention entre le comte Amédée Ier de Genève et l’abbé Adon Ier de St. Claude, au sujet de Cessy (sans date), copie extraite de l’original déposant aux archives du séminaire épiscopal. (Communiqué par M. Ch. Duvernoy.) [retour]

Note 1, page 164: « Salvo virorum fidelium intellectu. » (Ibidem.) [retour]

Note 2, page 164: « Eulogium dapiferi et vicedomni. » (Comitis.) « Signm Hugonis vice dominus de Gaix, etc. » (Ibidem.) [retour]

Note 3, page 164: Lévrier, Chronologie des comtes de Genevois, tom. I, pag. 91, note 1. — Mém. et Docum. de Genève, tom. I, part. 2, note 3. [retour]

Note 1, page 165: Le comte Guillaume Ier tenait, au chateau de la Roche, un vidomne ou châtelain (fin du XIIe siècle). Voir Grillet, Histoire de la ville de La Roche, pag. 21. — M. Mallet (loc. cit., tom. II, part. 2, note 1), parlant de W., vicedominus de Rumiliaco, suppose (d’après Grillet) qu’il s’agit ici d’un vidomne de l’évêque; mais les franchises de Rumilly de 1291 émanent du comte Amédée II et non de l’évêque de Genève. (Voir Grillet, Dict., tom. III, pag. 236.) [retour]

Note 2, page 165: Voir Charte de l’an 1137 dans les Mém. et Docum. de Genève, tom. II, part. 2, pag. 25, N° 8. — L’abbé Adon de St. Claude siégeait de 1112 à 1147. (Voir Dunod, Hist. du comté de Bourg, tom. I, pag. 117.) [retour]

Note 3, page 165: 1124. Dalmatius de Gaz (Spon, tom. II, pag. 3). (1128 circa) Ugo de Gaz; Richardus vicedominus. (Mém. et Docum. de Genève, tom. II, part. 2, pag. 24, N° 7. (1137 circa) Ugo vicedominus de Gaix. (Loc. cit.) [retour]

Note 1, page 166: Voir l’acte de fondation du couvent de Hauterive, de l’an 1137. (Zapf, Monumenta, pag. 84, N° 39.) [retour]

Note 2, page 166: Monum. de Neuchâtel, par Matile, tom. I, pag. 18, N° 24. [retour]

Note 3, page 166: La vallée de Chamouni en Faucigny appartenait au comte Aymon de Genève, et le Faucigny s’appelait anciennement Fauces Centronum, gorges ou avenues de la Tarentaise; de là un équivoque facile à comprendre. [retour]

Note 4, page 166: Charte de Guy, évêque de Lausanne, pour Hauterive. « Confirmamus quod addidit D. Willilmus de Glana et quod concessit Amedeus comes Gebennensis; vestræ ecclesiæ dedit … presentibus, Willelmus de Glana, etc.» (Zapf, loc. cit., N° 41, pag. 92.) [retour]

Note 1, page 167: Voir Mém. et Docum. de la Société de la Suisse romande, tom. V, pag. 47, et Pièces justificatives, XII. — A. L. de Watteville, Hist. de la Suisse, tom. I, pag. 52, note f. [retour]

Note 2, page 167: Voyez Mém. et Docum. de la Société d’histoire de la Suisse romande, tom. I, pag. 54 et suivantes. [retour]

Note 3, page 167: Voir J. J. Hisely, Les comtes de Genevois et de Vaud, pag. 20 et suiv. [retour]

Note 4, page 167: Ibidem, pag. 25 et suivantes. [retour]

Note 5, page 167: Mém. et Docum. de la Société d’histoire de la Suisse romande, pag. 65 et suivantes. [retour]

Note 1, page 168: Pour Genève, voyez Spon, Hist. de Genève, tom. II, pag. 33, N° 9, et pag. 34, N° 10; et pour Lausanne, Schœpflin, Hist. Zær. Bad., tom. V, pag. 117. [retour]

Note 2, page 168: 1154. Frederico imperatore et Amedeo Gebennensi Cousule regnantibus. (Zapf, loc. cit., N° 43.) — 1155. Regnante imperatore Frederico et Amedeo Lausannensi episcopo et Amedeo Gebennensi comite. (Mém. et Doc. de la Suisse romande, tom. XII, Hautcrêt, pag. 10.) [retour]

Note 3, page 168: Charte pour l’abbaye de Hautcrest. « Amedeus Dei gratia comes Gebennensis. Res comitum tunc fideliter ac prudenter dispensari. » [retour]

Note 4, page 168: 1176, 8 septembre. Amédée Ier, comte de Genève (Gebennæ), approuve (concessit) une donation faite par des hommes de Villars en Vully … actum in claustro de Paierno (Payerne). (Mém. et Docum. de Genève, tom. IV, part. 2, pag. 14, N° 4.) [retour]

Note 5, page 168: 1178. De Verro, Recueil diplomatique de Fribourg, tom. I, pag. 1, N° 1 sous l’an 1177. (Fribourg en Suisse, 1839.) [retour]

Note 1, page 169: Berthold IV mourut en 1186. (Schœpflin, loc. cit., tom. I, pag. 147.) [retour]

Note 2, page 169: Voir plus haut. [retour]

Note 3, page 169: Gallia Christ., tom. XII, col. 793. — Instrum. 489. Sub an. 1143. [retour]

Note 4, page 169: Voir Hist. patr. mon. Chart., fol. 1066, où cet hommage est placé par erreur sous l’an 1178, tandis qu’il est réellement de l’an 1173, comme l’indique l’Epacte 4 et les autres notes chronologiques qui répondent toutes à l’an 1173; d’ailleurs l’abbé Guillaume avait succédé à l’abbé Borcard en 1178. (Voir la bulle du pape Alexandre III, du mois de mars 1178.) (Ibidem, col. 1064.) On en conclut que l’hommage en question fut prêté par le comte de Genevois, Amédée Ier. [retour]

Note 1, page 170: Charte datée de 1174, 23 août (Hist. patr. mon. Chart., tom. II, col. 1044), mais qui est du même jour (jeudi, veille de la St. Barthélemy) et de la même année (Epacta 4) que celle qu’on a citée à la note précédente et signée des mêmes témoins. [retour]

Note 2, page 170: Le comte Amédée Ier était parent d’Ardutius, du second au troisième degré, par Tetberge, aïeule du premier et bisaïeule du second:

Tetberge
|
Guillaume de FaucignyAymon comte de Genevois
||
RodolpheAmédée Ier
| 
Arducius 

[retour]

Note 1, page 171: La paix entre le pape Alexandre III et l’empereur Frédéric Ier fut faite à Venise le 1er août 1177. (Voir Böhmer, Regestus Imperat., 2585.) [retour]

Note 2, page 171: Cette charte d’Ardutius est datée du mois de juin de l’année 1178, sous le pontificat du pape Alexandre III, l’empereur Frédéric Ier et le comte Amédée de Genevois (Amedeo comite Gebennensi) régnants. (Voir Besson, Hist. du diocèse de Genève, preuves, pag. 367, 368, N° 35.) [retour]

Note 3, page 171: Necrolog. Abundantie, 29 Junii, iii kal. Julii obiit … Amedeus comes Gebennensis, qui multa bona fecit nobis. » (Hist. patr. mon. Script., tom III, col. 381.) [retour]

Note 4, page 171: L’an 1178 la lettre dominicale fut A, et le 29 juin tombe sur un jeudi, comme il est marqué dans le Nécrologe d’Abondance. [retour]

Note 5, page 171: Voir Mém. et Docum. de Genève, tom. 2, part. 2, pag. 41, N° 16. Charte datée « Mense Junio die Sabbati anno 1179 (sub) Willelmo comite. » [retour]

Note 1, page 172: Guichenon, Bibl. Sebus., cent. II, N° 52. [retour]

Note 2, page 172: Cuselellum, Cuiseau ou Cuzeau, ancienne seigneurie, aujourd’hui chef-lieu de canton, arrondissement de Louhans, département de Saône et Loire, sur la route de Lons-le-Saunier à St. Amour. [retour]

Note 3, page 172: Guillaume, Hist. des sires de Salins, tom. I, pag. 130. — Généalogie de Cuiseau, N° 127. [retour]

Note 4, page 172: Besson, loc. cit., preuves, pag. 347, N° 34. [retour]

Note 5, page 172: Pons, premier du nom, seigneur de Cuiseau, était mort lorsque Pons II, son fils, mari de Laurence de Sennecey, confirma la fondation de Grandvaux, en 1207. (Voir Hist. des sires de Salins, loc. cit.) [retour]

Note 1, page 173: Chronique de Savoie (Hist. patriæ monum. Srciptor., tom. I . col. 102.), Comment la comte Amé rencontra le comte de Genève au col de Tamyé en bataille. » « [retour]

Note 2, page 173: An. 1125. Voir Trouillat. Monuments de l’Evéché de Bâle, tom. I, N°167, et Matile, Histoire de la seigneurie de Valangin (Neuchâtel, 1852), pag. 12, et la table à la fin du volume. [retour]

Note 3, page 173: Voir la charte de Berthold IV, duc de Zæhringen, pour Fribourg, de l’an 1177, donnée en présence du comte Amédée de Genève, d’Ulric (fils et successeur du comte Rodolphe), seigneur de Neuchâtel, etc. (B. de Verro, Recueil diplomatique de Fribourg, tom. I, pag. 1, N° 1.) [retour]

Note 4, page 173: Amédée de Montfaucon, grand-père de Richard III, avait épousé une sœur de Rodolphe Ier, comte de Neuchâtel, et de Berthold, évêque de Bâle. (Voir Trouillat, loc. cit., tom. I, pag. 246, note 1.) [retour]

Note 1, page 174: Voir Guichenon, Bibl. Sebus., cent. II, N° 52. [retour]

Note 2, page 174: F. Forel, Répertoire chronologique de documents de la Suisse romande, première série, N° 647. (Charte du 28 août 1177.) [retour]

Note 3, page 174: Voir Guichenon, Bibl. Sebus., cent. II, N° 13. Fondation de la chartreuse de Pommiers en Genevois (1179). [retour]

Note 4, page 174: Voir une charte de l’an 1205 où ce détail est rappelé. (Mém. et Docum. de Genève, tom. VII, pag. 293, N° 5.) [retour]

Note 1, page 175: Voir Grillet, Histoire de la Roche, pag. 21 et 22. [retour]

Note 2, page 175: Voir Guichenon, Bibl. Sebus., tom. II, N° 13, acte de l’an 1179. [retour]

Note 3, page 175: Les chartreuses d’Arvières, du Reposoir, Pommiers, Aillon, du Vallon et d’Oujon. (Besson, loc. cit., pag. 169.) [retour]

Note 4, page 175: Voir la lettre de l’empereur Frédéric Barberousse au chapitre général de Citeaux, août 1177, où il est fait mention du chartreux Réric, l’un des principaux médiateurs de la paix de Venise. (D. Ed. Martenne, Epistol., tom. I, pag. 147.) [retour]

Note 1, page 176: Voir J. J. Hisely, Les comtes de Genevois, pag. 48 et suivantes. Dissertations insérées dans les Mémoires de l’Institut genevois, 1854, in-4°. [retour]

Note 2, page 176: An. 1219. Voir Spon, loc. cit., tom. II, preuves, N° 20. [retour]

Note 3, page 176: Comparez la sentence de Frédéric Ier contre Guillaume Ier, comte de Genevois, du 2 mars 1186 (Hisely, loc. cit., additions, N° 1, avec la charte de Henri VI, roi des Romains, du 7 mai 1189, où Humbert III est qualifié de « manifestus hostis imperii. » (Gall. Christ., tom. XII, pag. 433, N° 15.) [retour]

Note 1, page 177: Voir L. Cibrario, Storia della Monarchia di Savoia, tom. I, pag. 219. [retour]

Note 2, page 177: Charte de Nantelme, évêque de Genève, pour la chartreuse d’Oujon, datée de l’an 1195: « presentis … Willermo comite Gebennensium. » (Cartulaire d’Oujon, N° 2, pag. 6.) [retour]

Note 3, page 177: Voir Bibl. Sebus., cent. I, N° 58, an. 1192: « Ego, Wilermus Gebennensium et Valdensium comes. » [retour]

Note 4, page 177: Convention entre Guillaume Ier, comte de Genève, et le couvent de St. Maurice, de l’an 1180. (Mém. et Docum. de la Société d’histoire de Genève, tom. XIV, pag. 473, N° 401.) [retour]

Note 1, page 178: Gaugeriæ et advocationis. Le mot gaugeria se traduit par jaugeage. (Du Cange, Gloss., hoc voc.) C’était un droit perçu sur la consommation de vin, analogue à l’impôt sur les boissons et à l’ohmgeld. (Voir, ci-dessus, la convention de l’an 1180.) [retour]

Note 2, page 178: « Abbas et conventus concesserunt eis (Willelmo comite et II filiis ejus) dum ipsi viverent, quod tenerent semel in anno, sine magno equitatu, unius cenæ procurationem. » (Ibid.) [retour]

Note 1, page 179: L’inventaire met cet acte sous l’an 1179. (Voir Forel, Répertoire, pag. 159, N° 674); mais comme il est évidemment postérieur à celui de 1180, ci-dessus, il faut admettre qu’il y a omission d’un X dans l’Inventaire. — Guichenon (Hist. de Savoie, pag. 1170) en fait mention sous l’an 1186, 25 septembre. [retour]

Note 2, page 179: An. 1186 (vieux style). Voir Spon, loc. cit., preuves, N° 18. [retour]

Note 3, page 179: Mort le 10 juin 1190. (Böhmer, Regestes des empereurs d’Allemagne.) [retour]

Note 4, page 179: Sentence de l’archevêque de Lyon, légat du saint-siége, rendue en 1198, contre Nantellinus, évêque de Genève. (Guichenon, Bibl. Sebus., cent. II, N° 34.) [retour]

Note 1, page 180: Charte de Guillaume Ier citée plus haut, de l’an 1192. (Guichenon, Bibl. Sebus., cent. I, N° 68.) [retour]

Note 2, page 180: La chartreuse d’Oujon était située sur le versant oriental du Jura, dans le district vaudois de Nyon. [retour]

Note 3, page 180: Charte de l’an 1195. « Nantelmi Gebennensi episcopi … Willermo comite Gebennensium. » (Mém. et Docum. de la Suisse romande, tom. XIII. — Cartulaire d’Oujon, N° 2, pag. 6.) [retour]

Note 4, page 180: Voir note de M. E. Mallet. (Mém. et Docum. de Genève, tom. VII, part. 2, in fine.) [retour]

Note 5, page 180: Guichenon, Hist. de Savoie, tom. I, pag. 1170, tabl. 18, où il commet une erreur. — Le monastère de Ste. Catherine fut fondé plus tard par sa fille Béatrix, femme de Thomas Ier, comte de Maurienne, qui elle-même gît à Haute-Combe. (Voir L. Cibrario, Reali di Savoya, pag. 23.) [retour]

Note 1, page 181: Voir cette sentence du 10 mai 1225. (Mém. et Docum. de Genève, tom. VII, pag. 294, N° 6.) [retour]

Note 2, page 181: Voir la sentence ci-dessus, fin de la page 296. « De querela dotis matris suæ, videlicet comitis (gibenn.), judicatum est quod D. Fuci. dimitat ei dotem suam. » [retour]

Note 3, page 181: Voir la charte d’Ardutius de Faucigny, de l’an 1178, pour Contamine. (Besson, loc. cit., preuves, N° 35.) Rodolphe, l’un des cinq fils d’Aymon, est mentionné dans une charte pour l’église de Thiez de 1150. (Ibid., N° 23.) [retour]

Note 4, page 181: Lévrier, loc. cit., pag. 31. — L’Art de vérifier les dates, tom. III, pag. 603. — Guichenon, loc. cit., tom. XVIII, ne dit pas de quelle famille était Béatrix. [retour]

Note 1, page 182: Voir Durandi, Piemonte transpadano, tom. II, pag. 102-104. Charte de 1141 (Nos 2 et 3). Ce nom de Citaflore parait n’avoir été qu’un surnom de fantaisie donne à la mère de la comtesse Béatrix. [retour]

Note 2, page 182: Voir le contrat de mariage projeté de Alix de Savoie avec le prince d’Angleterre, en 1173. (Guichenon, Hist. de Savoie, tom. II, pag. 240.) [retour]

Note 3, page 182: Besson, loc. cit., preuves, pag. 363, N° 36. [retour]

Note 4, page 182: A moins que cet Aymon ne soit le même qu’Amédée, troisième fils de Guillaume Ier. [retour]

Note 5, page 182: Voir Hisely, Les comtes de Genevois, loc. cit., pag. 95. Charte N° 2, de l’an 1195 ou 1196, circa. [retour]

Note 1, page 183: Mallet, Mém. et Docum. de Genève, tom II, part. 2, pag. 54, N° 25. [retour]

Note 2, page 183: Guichenon, Hist. de Savoie, tom. I, pag. 231, qui dit, par erreur, qu’elle était fille d’Amédée III. [retour]

Note 3, page 183: Ibidem, tom. VIII, part. 2, pag. 204; Pièces justificatives, pag. 294, N° 6. [retour]

Note 4, page 183: Comparez ce que M. E. Mallet (Ibid. loc. cit., pag. 204) dit de cette révolution, avec les rectifications et les remarques plus exactes et plus vraisemblables de M. le prof. Hisely. (Les comtes de Genevois, pag. 48.) [retour]

Note 5, page 183: Voir la transaction entre Aymon, évêque de Genève, et Guillaume II, comte de Genevois, de l’an 1219, 10 octobre. (Spon, Hist. de Genève, tom. II, preuves, N° 20.) [retour]

Note 6, page 183: Lettre de l’empereur Henri V à Aymon, comte de Genevois, de l’an 1125. (Hisely, loc. cit., pag. 19.) [retour]

Note 7, page 183: Voir l’hommage du comte Amédée II, à l’évêque de Genève, de l’an 1305, où les fiefs mouvants de la mense épiscopale sont spécifiés. (Spon, loc. cit., tom. II, pag. 83; preuves, N° 29.) [retour]

Note 1, page 184: Voir Angley, Hist. du diocèse de Maurienne, pag. 116, et Besson, preuves, pag. 376, N° 45, où on lit: « Willelmus comes Gebennensis — … Amedeus episcopus Mauriannensis, frater noster. » [retour]

Note 2, page 184: Cibrario, Reali di Savoia, pag. 23. [retour]

Note 1, page 185: Dans la sentence d’Aix (en Savoie), de l’an 1184, Amédée signe « Amedeus frater comitis (Willelmi) »; — dans l’arbitrage du mois de février 1187 (nouv. style), il est qualifié de seigneur de Gex. « Amedeus de Jais, frater comitis (Willelmi). » (Voir Spon, Hist. de Genève, tom. II, preuves, N° 12, pag. 39, et N° 18, pag. 48.) [retour]

Note 2, page 185: Guichenon, Hist. de Savoie, tom. I, pag. 1170, transaction datée du 25 juin 1186, faite sous l’approbation de l’empereur Frédéric Ier, entre Amédée, sire de Gex, et l’abbé de St. Maurice. [retour]

Note 3, page 185: Voir les actes concernant Commugny, rapportés ci-devant à l’article de Guillaume Ier. [retour]

Note 1, page 186: Dans l’hommage prêté par le sire de Gex à Pierre de Savoie en 1234, où le premier réservait la fidélité due au comte de Genevois, il est dit « A. de Jaiz dedit Petro castrum de Jaiz pro allodio et recepit illud in feudum ab eodem. » (Voir Mallet, Mém. et Doc. de Genève, tom. VII, pag. 298, N° 8.) [retour]

Note 2, page 186: Voir Otton de Frisingen, De gestis Freder. I, lib. II, cap. 29. — Dunod, Hist. du comté, tom. II, pag. 159. [retour]

Note 3, page 186: Voir le traité de Lyon de 1601, dans J. Baud, Réunion à la France de la Bresse, etc. (Bourg 1852.) Documents, pag. 71. art. 4 du traité. [retour]

Note 4, page 186: Voir la charte de 1260 qui mentionne les fiefs de Chasteillon en Michaille et d’Arlod, « lesquels tient li sires de Gex » (Mém. et Docum. de Genève, tom. VII, pag. 313, N° 28), ainsi que la reconnaissance de la dame de Gex de l’an 1278. « Dominum Castri de Castillione in Mischallia et quoquid dominii habebat in tota Michallia. » (Ibid., pag. 840, N° 46.) [retour]

Note 1, page 187: Psalterie ou saulterie, mot corrompu du latin rustique psaltus, saltus; district forestier; — psaltarius, saltarius, garde-forêt. (Voyez Ducange, Gloss., hoc verb.) [retour]

Note 2, page 187: La terre de Flyss ou Flies portait encore au XVIIe siècle le nom de psalterie ou salterie. [retour]

Note 3, page 187: Florimont sur le chemin de Gex par la Faucille. (Carte de Chopes, dans Spon, édit. in-4°.) [retour]

Note 1, page 190: Pour que le 18e jour de la lune de mai tombe sur le samedi 16 mai, soit 17 des kal. de juin, il faut qu’elle ait été nouvelle le 29 avril (Nombre d’or III), ce qui n’est arrivé sous le règne de Henri III qu’en l’an 1047, où la lettre dominicale étant D, le 16 mai fut en effet un samedi; ainsi cette charte est du samedi 16 mai, an. 1047. — Mais Conrad le Salique étant mort le 4 juin 1039, on comptait, en 1047, la 8e année du règne d’Henri, son fils, et non plus la 7e. — Cependant on voit des actes qui commencent les années de ce règne à l’an 1040; et c’est le cas de celle-ci. [retour]

Note 1, page 192: Adon, premier abbé de St. Claude, siégea dès l’an 1112 à 1147. (Voir Dunod, Hist. du comté, tom. I, pag. 117.) [retour]

Note 1, page 193: Pontius, prieur de St. Victor, Aymon de Ternier, etc., paraissent comme témoins de la charte donnée, le 2 de juillet 1137, pour le prieuré de St. Victor. (Mém. et Docum. de Genève, tom. II, part. 2, pag. 25, N° 8.) [retour]

Note 1, page 194: Elu en 1144. Mort 1159. [retour]

Note 2, page 194: Il est appelé ailleurs Dalm. de Gex. [retour]

 

 

 

 

 

 

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