NÉCROLOGES DE L’ÉGLISE CATHÉDRALE DE SION
ET DE L’ÉGLISE PAROISSIALE DE GRANGES
SUIVI DE
CHARTES SÉDUNOISES
ET D’UN
CATALOGUE DES EVÊQUES DE SION
PAR
L’ABBÉ JEAN GREMAUD
professeur d’histoire au collège de Fribourg.
/296/
II.
NÉCROLOGE DE L’ÉGLISE PAROISSIALE DE GRANGES
/297/
INTRODUCTION.
Les archives de Valère possèdent un missel manuscrit, qui est le plus ancien livre de ce genre conservé dans la Suisse romande. Il forme un beau volume in-folio, de 171 feuillets 1 , sur parchemin. L’écriture n’en est pas postérieure au XIe siècle; elle nous paraît présenter les formes de ce siècle ou du précédent, comme on peut en juger par le fac-simile que nous publions. Les parties de la messe qui sont chantées par le chœur sont notées en neumes pure, sans lignes ni superpositions 2 . Ce genre de notation commença à se modifier au commencement du XIe siècle, par l’introduction des lignes de portée, dont l’invention remonte à Guy /298/ d’Arezzo. Nous croyons donc que ce missel a été écrit dans le cours du Xe siècle ou dans la première moitié du XIe. Rien dans le contenu du volume n’est contraire à cette estimation, tirée des caractères extérieurs. La pièce la plus récente que nous ayons remarquée est l’hymne Gloria, laus et honor, qui se chante à la procession du dimanche des Rameaux et qui a été composée par Théodulf, évêque d’Orléans, vers 818.
En tête du missel se trouve un calendrier, auquel on a ajouté postérieurement quelques inscriptions nécrologiques. C’est la partie que nous publions. L’écriture de ce calendrier est à peu près de la même époque que celle du missel, mais non de la même main. On remarque dans la forme de quelques lettres une différence sensible; ainsi l’abréviation employée pour la conjonction et dans le calendrier ne se rencontre jamais dans le missel. Le second feuillet de la dernière feuille du calendrier a été coupé; mais il en reste une bande d’un doigt environ de largeur, sur le bord de laquelle on voit encore le commencement de lettres ornées. Cependant ce feuillet n’a pas fait partie du missel, puisque celui-ci est complet au commencement. En outre, les fêtes des saints ne portent pas toujours le même titre dans le calendrier et dans le missel. Ainsi on lit dans le calendrier: Octava S. Agnetis; Translatio S. Martini; Translatio S. Benedicti, et dans le missel: S. Agnetis Secundo; Natalis S. Martini; Natalis S. Benedicti. Quelques saints figurent dans le missel et manquent dans le calendrier, /299/ tandis que beaucoup d’autres ne se trouvent que dans ce dernier. Nous voyons par là que le calendrier n’a pas été fait pour le missel, mais qu’il appartenait primitivement à un autre livre liturgique.
Sur la feuille qui couvre la surface intérieure du bois de la reliure, à la fin du volume, on lit: Capitulum sedunense; ces mots sont d’une écriture du XIVe ou du XVe siècle. Le texte du missel ne contient rien qui puisse en faire découvrir la provenance; il n’y a aucune fête exclusivement propre au diocèse de Sion ou à un autre diocèse. Le seul saint du pays qui y figure est St. Maurice; mais on sait que son culte était très répandu.
Par contre, St. Théodore, évêque de Sion, est inscrit dans le calendrier, le 16 août, de la même main que les autres saints; c’est là une preuve assez positive que le calendrier a été écrit pour le diocèse de Sion. Nous pouvons ajouter qu’il a été écrit au XIe siècle. Le 2 novembre, on trouve indiquée, de la main primitive, la commémoraison des fidèles défunts. Cette fête a été instituée par St. Odilon de Cluni, en 998. D’un autre côté, nous ne trouvons pas dans le calendrier la Translation de St. Nicolas, qui a eu lieu en 1087, et que nous avons vue ajoutée au martyrologe de Sion. C’est donc entre ces deux dates qu’il faut placer le calendrier. Plus tard, on y a ajouté quelques nouveaux saints; nous les imprimons en caractères italiques.
Restent les inscriptions nécrologiques, qui vont nous /300/ apprendre à quelle église ont servi, dans le principe, le calendrier et probablement le missel. Deux évêques de Sion y sont mentionnés: Louis, dont la famille n’est nulle part indiquée, et Boson, que l’on sait avoir été de Granges, comme le doyen Seguin, qui y figure aussi; on y trouve un comte Ulric, et, dans un autre document, il est parlé d’Ulric, comte de Granges. Les donations indiquées dans les inscriptions sont faites en faveur de l’église de St. Etienne, et c’est à ce saint qu’était dédiée l’église de Granges. Dans le voisinage, l’église de Louèche était aussi placée sous le vocable de St. Etienne; mais, parmi les personnages dont l’obit est inscrit, on n’en trouve aucun de la famille de Louèche, qui, cependant, a été nombreuse et importante. De ces considérations, on peut conclure que le calendrier a servi à l’usage de l’église paroissiale de St. Etienne de Granges, et que les notes nécrologiques qui l’accompagnent se rapportent à cette paroisse. L’église de Granges ayant appartenu au chapitre de Sion dès le XIe siècle, on comprend facilement comment ce volume est devenu la propriété du chapitre. Quant à l’âge des inscriptions, à en juger par l’écriture, quelques-unes peuvent remonter jusque vers la fin du XIe siècle, et la plupart doivent se placer entre les années 1100 et 1350, au plus tard.
Malgré son antiquité et son importance, Granges étant peu connu, nous croyons utile de lui consacrer une courte notice, dont nous puisons les éléments dans les nécrologes de Sion et de Granges, dans les chartes /301/ que nous publions et dans le VIIIe volume des manuscrits du chanoine de Rivaz.
Granges, en allemand Gradetz, est situé sur la rive gauche du Rhône, à deux lieues environ au-dessus de Sion; il compte aujourd’hui 219 habitants. C’était autrefois un bourg fermé de remparts et protégé par trois châteaux. « J’ai été à Granges en septembre 1813, dit le chanoine de Rivaz; j’ai visité les ruines de ses anciens châteaux. Ils sont tous les trois au levant du village moderne. Le plus vaste était celui qui avait vue sur Challey et Grone. Un moindre avait vue sur le mont de Granges, que nous nommons maintenant le mont de Lens. Au milieu des deux était une tour carrée, qui existe encore en entier. A l’une des extrémités du village, au couchant, se voit le château neuf des derniers seigneurs de Granges, soit des Tavelli, où le châtelain de Granges pour la ville de Sion tenait ses assises. »
Granges formait une seigneurie importante, possédée par une famille noble qui en portait le nom, la première qui paraît dans les documents vallaisans et la seule qui porta le titre de comte, avant l’établissement des Blandrate en Vallais. Malheureusement, les sources manquent pour l’histoire des comtes de Granges, et nous sommes réduits à quelques détails épars dans les chartes et rôles du XIe, XIIe et XIIIe siècles.
Dans le rôle des terres et revenus du chapitre de Sion, au XIe siècle, nous trouvons mentionnés Ulric, comte de Granges, et la comtesse sa mère, dont le /302/ nom n’est pas indiqué. Cet Ulric est probablement celui dont le nom se lit dans le nécrologe de Granges, au 16 novembre. Dans deux chartes de l’évêque Aymon (23 décembre 1043 et 12 juin 1052) paraît un comte Ulric, avoué de l’église de Sion. Ne serait-ce pas le comte de Granges?
Au siècle suivant, Othon, comte de Granges, figure comme témoin dans deux chartes épiscopales, l’une sans date, mais qui doit être placée entre les années 1163 et 1173, et l’autre de l’an 1181. Dans le nécrologe de Sion, nous trouvons le comte Girold et sa femme Willermette (9 juin), et la comtesse Tietza (6 septembre). Il est probable qu’il faut les rattacher à la même famille. Enfin, il est encore question d’un comte de Granges dans un rôle des revenus du chapitre de Sion, au XIIe siècle.
Plusieurs autres membres de la famille de Granges paraissent dans les chartes du XIIe et du XIIIe siècle, mais sans le titre de comte. Deux pièces des archives de l’abbaye de St. Maurice nous font connaître Agnès de Granges, qui prit l’habit religieux à St. Maurice, vers 1181. Elle donna à l’abbaye 20 sols de sens annuel, du consentement de ses deux fils Louis et Guillaume; celui-ci mourut vers 1189. Louis est cité parmi les barons du comte de Savoie dans le traité de paix conclu en 1179 entre l’évêque Conon et Humbert III, comte de Savoie 1 ; et c’est probablement lui qui est inscrit dans le nécrologe de Granges, au 31 mars. /303/
Parmi les dignitaires de l’église de Sion, nous en trouvons plusieurs qui appartiennent à la famille de Granges. L’inscription de l’évêque Louis (vers 1150-1160) dans le nécrologe de Granges nous fait supposer qu’il était de cette famille. Seguin de Granges fut doyen de Valère de 1189 à 1203; son frère Pierre était chevalier. Boson était chanoine de Sion en 1208; il devint chantre en 1221, puis doyen de Valère la même année, et enfin évêque en 1237; il mourut en juillet 1243. Il avait un frère qui n’est connu que par l’initiale de son nom G. Au nombre des chanoines de Sion figurent Jacques, de 1208 à 1246, et Pierre, de 1275 à 1279. Dans son testament (11 mai 1279), Pierre nomme son frère Pierre Lyonet et un autre frère, mort alors, Guillaume, qui avait laissé un fils du même nom.
Le nécrologe de Sion mentionne, mais sans donner de date, Jocelin de Granges (16 octobre), Umbert de Granges (3 novembre) et un chevalier Falco (28 mai), qui paraît être de la même famille. Le nécrologe de Granges indique l’obit de plusieurs personnages sans en désigner la famille; il nous semble naturel de les rattacher à celle de Granges: 16 janvier, Girelmus, chevalier; 6 février, Pierre, chevalier, probablement le frère du doyen Seguin; 6 mai, Amédée, chevalier; 19 mai, Borcard, vicomte; 25 mai, Anselme, chevalier; 31 mai, Vido (Guy), chevalier; 20 octobre, Jocelin de Granje, celui, sans doute, qui est inscrit dans le nécrologe de Sion, au 16 octobre; 7 avril, Recho /304/ Graunensis. L’écriture de ces inscriptions est antérieure à 1250.
Dès le premier quart du XIIIe siècle, nous voyons la seigneurie de Granges partagée entre plusieurs coseigneurs. Outre la famille de Granges, on y rencontre celle de la Tour-Morestel, en 1226, et les Albi, en 1229, sans que l’on sache comment ce partage eut lieu. En 1342, Jean d’Annivier paraît aussi comme coseigneur. Le mariage de sa fille Jeannette avec Jacques Tavelli fit passer ses droits à ce dernier, dont la famille acquit successivement les autres parts de la seigneurie et la vendit, en 1603, à la ville de Sion.
On sait que la maison de Savoie possédait plusieurs fiefs dans le Haut-Vallais; Granges fut de ce nombre, comme le prouve la présence de Louis de Granges parmi les barons de Humbert III, dans le traité de paix de 1179. Lors de l’échange fait entre Pierre de Savoie et Henri de Rarogne, évêque de Sion, le 5 septembre 1260, le fief de Granges est mis au nombre de ceux que le premier cède au second 1 . Comme cet échange fut annulé en 1268, le fief dut rentrer sous la suzeraineté de la Savoie. Il ne paraît pas que toute la seigneurie de Granges ait fait partie de ce fief, car, en 1226, les frères Chabert et Aymon de la Tour firent, du consentement de leur mère Marguerite, remise de tout ce qu’ils possédaient dans le château et le district de Granges à Landri, évêque de Sion, qui le leur /305/ rendit à condition de le tenir en fief de son église et d’en faire hommage lige à ses successeurs. De qui dépendait précédemment ce fief? C’est ce que rien ne dit.
Les seigneurs de Granges possédaient, outre la seigneurie de ce lieu, des terres et des droits dans différentes autres parties de la vallée du Rhône. Le rôle des terres et revenus du chapitre de Sion au XIe siècle mentionne des terres près de Conthey, données au chapitre par la comtesse de Granges et son fils Ulric. Agnès et ses fils, Louis et Guillaume, possédaient un alleu à Arbaz et à Blouvignoux, dans la paroisse d’Ayent. Le doyen Seguin avait le patronage des églises de Grengiols et de Mœrell, qui fut donné au chapitre de Sion par l’évêque Boson de Granges, avec plusieurs propriétés à Bramois, à Louèche, à Sierre, etc., etc.
Il existait à Granges un prieuré de Bénédictins, dont l’origine est inconnue, mais qui doit très probablement sa fondation aux seigneurs de ce lieu; son église était dédiée à St. Jacques. Un village voisin, Ayent, avait un prieuré du même ordre, sous le vocable de St. Romain. Tous les deux dépendaient de l’abbaye d’Ainay, à Lyon. Celui d’Ayent a été fondé le premier, car il paraît seul dans une bulle par laquelle le pape Pascal II, sous la date du 12 février 1107, confirme différentes possessions à l’abbaye d’Ainay 1 . L’église de St. Jacques de Granges, et par là même le prieuré, est mentionnée /306/ pour la première fois dans le testament du chanoine Pierre de Granges, du 11 mai 1279. Ces deux prieurés furent réunis vers la fin du XIVe siècle. Depuis lors, ils n’eurent plus qu’un supérieur commun. Nous donnons ici la liste de leurs prieurs connus, d’après le chanoine de Rivaz.
- Prieurs de Granges:
- Pierre, 1295-1297.
- Louis, 1311-1316.
- Jacques, 1319.
- Aymon, 1349.
- Guillaume de Bessia, ou Becia, 1353-1359.
- Prieurs d’Ayent:
- Barthélemy, 1310-1316.
- Jean, 1344.
- Robert de Gervais, 1366-1369.
- Humbert de Chambéry, 1369.
- André Provencherii, 1378-1383.
- Prieurs de Granges et d’Ayent:
- Jean de Bidono, 1396.
- Jean de Bellicio, 1397-1398.
- Pierre de Laya, 1424.
- Guillaume Testaz, 1436-1448.
- Henri de Cabanis, de Meirin (cant. de Genève), 1448-1466. /307/
- Vincent Benedicti, 1485.
- François Quesy, 1537-1555.
- Pierre Bonvin, chanoine de Sion, 1575-1603.
En 1620, les deux prieurés furent vendus au chapitre de Sion par Camille de Neufville, abbé-commendataire d’Ainay, pour 365 livres tournois.
8 février 1863.
/308/ /309/
QUELQUES MOTS
SUR LA
NOTATION MUSICALE DU MISSEL DE GRANGES
Fac-similé de deux folios du missel de Granges
Nous avons prié M. Gremaud de vouloir bien ajouter à la publication de l’Obituaire de Granges le fac-simile de quelques fragments du missel qui fait partie du même manuscrit, et nous croyons que cette publication sera agréable, non-seulement aux personnes qui s’occupent spécialement de l’histoire du chant ecclésiastique, mais encore à celles qui s’intéressent d’une manière plus générale à l’histoire des temps passés. Ce manuscrit, qui date du Xe ou du XIe siècle, présente, en effet, un bel échantillon de l’écriture de l’époque, et il offre un spécimen remarquable de la notation musicale qui était alors en usage.
On sait qu’avant l’invention du système de notation attribué à Gui d’Arezzo, l’emploi des lignes horizontales, qui ont reçu dans la musique moderne le nom de portée, n’était pas encore connu. Le chant s’écrivait au moyen de certains signes, qui se plaçaient au-dessus des paroles, et qui portaient le nom de neumes. Ces neumes, dont on peut voir un exemple /310/ très caractéristique dans notre fac-simile, et dont l’origine remonte probablement à une époque extrêmement reculée, présentent au premier aspect quelque chose de tout à fait inintelligible; mais ils avaient autrefois un sens bien défini, chacun d’eux portait un nom spécial, et ils suffisaient, à l’aide de la tradition, pour indiquer aux chanteurs les diverses modulations de la voix.
Les neumes, détail du folio LXXXV
A la fin du VIe siècle, lorsque le pape Grégoire-le-Grand introduisit dans le chant ecclésiastique la réforme fondamentale à laquelle il donna son nom, il se servit de la notation en neumes. Cette notation a subsisté jusqu’au milieu du XIe siècle, époque à laquelle Gui d’Arezzo fit adopter l’usage des lignes horizontales, qui servirent à marquer avec plus de précision la hauteur relative des sons, et qui ont donné naissance au système plus perfectionné de la notation moderne.
La notation musicale du missel de Granges aurait donc suffi, à elle seule, pour indiquer que ce manuscrit était antérieur au milieu du XIe siècle, résultat qui concorde parfaitement avec les déductions historiques qui ont déterminé M. Gremaud à le rapporter à la même époque. Cette notation, qui est tout entière en neumes primitifs, présente beaucoup d’analogie avec celle du célèbre antiphonaire de St. Gall. Elle mérite donc, à tous les titres, de fixer l’attention des connaisseurs.
Elle a d’autant plus de prix pour nous, que jusqu’ici nous ne connaissions, dans la Suisse occidentale, qu’un seul manuscrit qui présentât quelques exemples d’une notation du même genre. C’est le missel de Tarentaise, conservé à la bibliothèque de Genève, qui appartient aussi à la même époque, mais qui ne présente que quelques lignes dans lesquelles les neumes sont tracés avec peu de netteté. /311/ Cette notation, dont l’intelligence était perdue depuis longtemps, était si peu connue au siècle dernier, que Baulacre, qui a donné la description du missel de Tarentaise, en parlait dans les termes suivants: « J’ai trouvé dans notre manuscrit quelques lignes de psaumes mis en musique, et le chant grégorien marqué par des notes entièrement inconnues. On n’y voit ni l’échelle, ni les clefs; je ne saurais presque vous dire ce que c’est, tantôt des points presque imperceptibles, tantôt de petites figures qui ne ressemblent à rien de connu 1 »
Depuis l’époque où écrivait Baulacre, l’étude de l’ancien chant ecclésiastique a été remise en honneur. On a compris qu’il y avait là un procédé de l’esprit humain qui valait la peine d’être étudié. On a senti qu’il y avait de l’intérêt à rechercher les premières origines de ce chant grégorien, qui subsiste encore de nos jours, et dont la beauté a toujours été justement appréciée. On s’est efforcé d’en retrouver les mélodies primitives, et, dans ce but, de les dégager des altérations et des modifications qui ont pu y être introduites dans la suite des siècles. Les tentatives dirigées dans ce but n’ont pas été infructueuses, et maintenant on est parvenu à traduire les neumes en notation moderne. Plusieurs savants se sont occupés de cette étude intéressante, et parmi eux nous pouvons citer en première ligne un de nos compatriotes, le Père Schubiger, qui jouit d’une autorité bien reconnue en cette matière, et qui a publié un ouvrage fort remarquable sur l’école musicale de St. Gall du VIIIe au XIIe siècle.
Nous avons communiqué au P. Schubiger quelques /312/ spécimens du missel de Granges, et sa réponse nous a confirmé ce que nous soupçonnions déjà, c’est qu’il est probable que ce missel n’a point été écrit dans le Vallais 1 . Le savant bénédictin présume même que ce manuscrit était provenu de l’antique école de St. Gall, qui étendait son influence dans toutes les contrées environnantes. Ces renseignements sont d’un haut intérêt pour nous, car ils nous font voir qu’à une époque où l’on n’aurait guère osé le soupçonner, il existait déjà des relations mutuelles entre deux villes fort éloignées l’une de l’autre, les villes de St. Gall et de Sion.
Nous ne pouvons mieux faire ici que de donner la traduction des principaux passages de la lettre qui nous a été adressée par le P. Schubiger, en date du 20 janvier dernier.
« Quant à ce qui concerne l’âge de ce document, je suis complétement d’accord avec vous, et je pense qu’il appartient au XIe ou peut-être même au Xe siècle. La notation est de la plus ancienne forme des neumes, telle qu’elle se retrouve dans les manuscrits de St. Gall et d’Einsiedeln. La mélodie du chant, notamment celle de l’introït de la messe de Pâques: Resurrexi et adhuc tecum sum, est manifestement la même que celle qui a été ordonnée par le pape Grégoire le Grand, et concorde parfaitement avec celle qui se trouve dans les manuscrits de St. Gall et des autres bibliothèques anciennes. Ce manuscrit est une nouvelle preuve frappante de la grande unité qui régnait dans le chant liturgique aux premiers temps du moyen âge, et il démontre aussi que le Vallais prenait part à cette unité.
» Les neumes de votre fac-simile présentent une telle ressemblance avec ceux du plus ancien manuscrit de St. Gall, /313/ qu’au premier abord j’ai soupçonné que le missel de Sion pouvait fort bien avoir été écrit dans le couvent de St. Gall. J’ai été confirmé dans cette conjecture par la circonstance que, déjà au commencement du XIe siècle, les moines de St.-Gall et de Reichenau étaient en relations d’échanges scientifiques avec l’évêque de Sion. Il existe encore une lettre du célèbre Notker Teutonicus, moine de St. Gall, à l’évêque Hugo de Sion, de l’an 1000 à 1020, dans laquelle Notker parle de livres qui lui ont été prêtés par l’évêque de Sion, et qu’il a confiés, moyennant caution, à Berno, abbé de Reichenau. (J’ai publié un extrait de cette lettre dans mon ouvrage sur l’école musicale de St. Gall, page 81.) — Il y aurait encore une plus grande certitude que votre manuscrit provient de St. Gall, si les neumes étaient accompagnés des lettres alphabétiques de Romanus 1 . Mais il est à remarquer que celles-ci ne s’y trouvent point.
» Si vous vous décidez à publier dans vos Mémoires et Documents un spécimen de cet intéressant manuscrit, je vous conseille, pour autant que la chose serait possible, d’y joindre le fac-simile du chant: Exultet jam angelica turba, qui se trouve très rarement dans les manuscrits écrits en neumes. Je ne l’ai jamais trouvé ni à St. Gall, ni à Einsiedeln, ni dans d’autres bibliothèques. On le trouve seulement dans le célèbre ouvrage du prince-abbé Martin Gerbert, de /314/ musica sacra, sous la forme d’un fac-simile provenant d’un manuscrit romain du IXe siècle. »
Les lignes qui précèdent suffisent pour faire apprécier le degré d’attention que méritent les monuments semblables à celui dont nous nous occupons. Elles en feront comprendre le prix, et elles encourageant la recherche des manuscrits du même genre, qui peuvent encore se trouver enfouis dans la poussière de nos archives ou de nos bibliothèques. L’étude de l’histoire ne doit négliger aucune source de renseignements; car, comme on l’a vu, la présence de quelques signes musicaux peut quelquefois servir à faire connaître la date ou la provenance d’un manuscrit.
4 mars 1863.
Fr. Forel.
/315/
NÉCROLOGE DE L’ÉGLISE PAROISSIALE DE GRANGES
JANUARIUS. | ||
Habet dies xxxi et luna xxx. | ||
| 1. | KL. | Circumcisio Domini et S. Evgendi conf. |
| 2. | IIII. | Oct. S. Stephani m. Obiit aua (avia?) Girardi. |
| 3. | III. | Oct. S. Johannis. |
| 4. | II. | Oct. S. Innocentum. |
| 5. | Nonas. | Vigilia Epiphanie Dni. |
| 7. | VIII. | Epiphania Dni. |
| 7. | VII. | Term. IXX. |
| 8. | VI. | |
| 9. | V. | |
| 10. | IIII. | Pauli primi heremite. |
| 11. | III. | Eductio de Egypto. |
| 12. | II. | O … de Grona. |
| 13. | Idvs. | Oct. Epiphanie preter Hilarii conf. /316/ |
| 14. | XVIIII. | Kl. febr. Felicis presb. |
| 15. | XVIII. | Ysodori conf. |
| 16. | XVII. | Marcelli pape et m. O. Girelmus miles. |
| 17. | XVI. | |
| 18. | XV. | Rome cathedra S. Petri. Prisce uirg. |
| 19. | XIIII. | Marthe et Marie sorores Lazari. |
| 20. | XIII. | S. Fabiani et Sebastiani m. |
| 21. | XII. | S. Agnetis virg. O. Giroldi Grulyum. |
| 22. | XI. | S. Vincentii mart. |
| 23. | X. | Emerenciane virg. et mar. |
| 24. | VIIII. | Timothei apostoli. |
| 25. | VIII. | Conuersio S. Pauli. |
| 26. | VII. | Policarpi episcopi et m. |
| 27. | VI. | |
| 28. | V. | Oct. S. Agnetis. |
| 29. | IIII. | Valerii episc. |
| 30. | III. | Lupi epi. O. Willelmus de Montioueto. |
| 31. | II. | Julii et Juliani conf. |
FEBRUARIUS. | ||
Habet dies xxviii, in bisexto xx(i)x. Luna xxviiii. | ||
| 1. | KL. | S. Brigide vig. Vrsi conf. |
| 2. | IIII. | Purificatio S. Marie. |
| 3. | III. | S. Blasii episc. et m. et Trifonis m. |
| 4. | II. | |
| 5. | Nonas. | S. Agathe v. /317/ |
| 6. | VIII. | Dorotee uirg. Obitus Petri militis qui dedit ecclesie Sti Stephani quasdam menaides scilicet duos magnos panes et … frustra carnis et vnum sestarium uini … |
| 7. | VII. | |
| 8. | VI. | |
| 9. | V. | |
| 10. | IIII. | Scolastice uirg. |
| 11. | III. | Desiderii episc. |
| 12. | II. | Eulalie uirg. |
| 13. | Idvs. | Stephani episc. et Nichomedis. |
| 14. | XVI. | Kl. martii. S. Valentini m. |
| 15. | XV. | Diabolus superatus recessit a Dno. Faustini et Jouite m. |
| 16. | XIIII. | Juliane v. |
| 17. | XIII. | Donati, Secundiani, Eutichii et aliorum m. |
| 18. | XII. | Panthaleonis m. |
| 19. | XI. | Publii et Juliani m. |
| 20. | X. | … |
| 21. | VIIII. | Germani m. (?) Ver oritur. |
| 22. | VIII. | Antiochia, Cathedra S. Petri. |
| 23. | VII. | Policarpi presb. |
| 24. | VI. | S. Mathie apost. Locus B. |
| 25. | V. | Victorini, Victoris, Nicephori et al. m. |
| 26. | IIII. | Nestoris epi. et m. |
| 27. | III. | … |
| 28. | II. | Pupilli, Serapionis. /318/ |
MARTIUS. | ||
Habet xxxi dies et lvna xxx. | ||
| 1. | KL. | S. Albini epis. |
| 2. | VI. | |
| 3. | V. | O. Hueta mater Binfa. |
| 4. | IIII. | |
| 5. | III. | |
| 6. | II. | |
| 7. | Nonas. | |
| 8. | VIII. | |
| 9. | VII. | |
| 10. | VI. | |
| 11. | V. | |
| 12. | IIII. | S. Gregorii pape. |
| 13. | III. | |
| 14. | II. | |
| 15. | Idvs. | |
| 16. | XVII. | Kl. aprilis. |
| 17. | XVI. | Obiit Otto de la Sala. |
| 18. | XV. | Primus dies seculi. |
| 19. | XIIII. | |
| 20. | XIII. | |
| 21. | XII. | S. Benedicti abb. Equinoctivm. |
| 22. | XI. | Quota hic est l. tot eo anno epacte sunt. |
| 25. | X. | |
| 24. | VIIII. | Quota hic est … tot eo anno concurrentes sunt. /319/ |
| 25. | VIII. | Adnuntiatio S. Marie. |
| 26. | VII. | |
| 27. | VI. | Resurrectio Dni. |
| 28. | V. | |
| 29. | IIII. | O. Jacobi de Furno pro cuius anima redditur vnum sextarium uini censuale. |
| 30. | III. | |
| 31. | II. | Obitus domini Ludoici. |
APRILIS. | ||
Habet dies xxx et luna xxix. | ||
| 1. | KL. | O. donni Aimonis de Mont iouet qui dedit pro remedio anime sue dimidias menaides quas debet Maria de la Cleua sacerdoti Sti Stephani ibi seruienti. O. Vulermus ex Chandolins. |
| 2. | IIII. | |
| 3. | III. | |
| 4. | II. | S. Ambrosii epi. |
| 5. | Nonas. | |
| 6. | VIII. | |
| 7. | VII. | Obiit Recho Graunensis. |
| 8. | VI. | |
| 9. | V. | |
| 10. | IIII. | S. Ezechielis prophete. O. dns Lodouicus milex de Haent qui dedit iii fisch. siliginis super furnum Giroldi. |
| 11. | III. | O. Girelma pro qua data fuit helemosina de Pessei /320/ scilicet i f. et dimidium siliginis et iii d. annuatim. |
| 12. | II. | |
| 13. | Idvs. | |
| 14. | XVIII. | Kl. mai. S. Tiburcii et Valeriani m. |
| 15. | XVII. | |
| 16. | XVI. | |
| 17. | XV. | |
| 18. | XIIII. | O. Johannis Solais pro cuius remedio Willermus filius eius dedit Deo et ecclesie Sti Stephani et seruientibus eius unum sextarium uini censuale in alodio suo scilicet in uinea de Torieres, in clauso Saxi. Sacerdos uero Sti Stephani debet annuatim predicto Willermo dare uinum in calice post Eucaristiam in pasca. |
| 19. | XIII. | |
| 20. | XII. | |
| 21. | XI. | |
| 22. | X. | |
| 23. | VIIII. | Georgii m. |
| 24. | VIII. | Obiit Borcardus clericus. |
| 25. | VII. | Marci evg. Letania maior. O. dna Perreta. |
| 26. | VI. | |
| 27. | V. | |
| 28. | IIII. | S. Vitalis m. |
| 29. | III. | Petrus m. O. dna Perreta de Turre que dedit x d. censuales. |
| 30. | II. | Vigilia apost. Philippi et Jacobi. /321/ |
MAIUS. | ||
Habet dies xxxj et luna xxx. | ||
| 1. | KL. | S. Philippi et Jacobi et Sigismondi R. et Vvalpurge v. |
| 2. | VI. | |
| 3. | V. | Inuentio S. Crucis. Alexandri, Euentii et Theodoli m. |
| 4. | IIII. | O. Anna vxor Brunicardi pro qua Lodoicus filius eius dedit Deo et beato Stephano sestarium vini in vinea que dicitur Filiacio. |
| 5. | III. | |
| 6. | II. | S. Johannis apost. ante portam latinam. Obiit Franco presbiter. O. Amedeus miles. |
| 7. | Nonas. | O. Vueta. |
| 8. | VIII. | S. Victoris m. |
| 9. | VII. | |
| 10. | VI. | S. Gordiani et Epimachi m. |
| 11. | V. | O. Brunoldi de Grona qui dedit i sextarium vini censuale ecclesie Sti Stephani. |
| 12. | IIII. | S. Nerei, Achillei et Pancracii m. |
| 13. | III. | Lodoicus episcopus O. |
| 14. | II. | O. Bruneti de Crista. |
| 15. | Idvs. | |
| 16. | XVII. | Kl. Junii. Willermus de Grona O. |
| 17. | XVI. | |
| 18. | XV. | |
| 19. | XIIII. | S. Potentiane virg. Obiit Borcardus vice comes. /322/ |
| 20. | XIII. | O. Maria. |
| 21. | XII. | Obitus Benedicti sacerdotis qui fecit domum Sti Stephani. |
| 22. | XI. | |
| 25. | X. | S. Desiderii epi. |
| 24. | VIIII. | Estatis initivm. |
| 25. | VIII. | S. Vrbani pape. Obiit Anselmus miles. |
| 26. | VII. | |
| 27. | VI. | S. Germani epi. |
| 28. | V. | |
| 29. | IIII. | |
| 30. | III. | O. Vibertus de Barra. |
| 31. | II. | S. Petronelle vir. Obitus dni Visionis militis qui dedit ecclesie Sti Stephani mart. modium siliginis … |
JUNIUS. | ||
Habet dies xxxj (sic) et luna xxx. | ||
| 1. | KL. | S. Nicomedis m. |
| 2. | IIII. | S. Marcellini et Petri m. |
| 3. | III. | O. Agnes Gruluns. |
| 4. | II. | |
| 5. | Nonas. | S. Bonifacii cum sociis suis. |
| 6. | VIII. | |
| 7. | VII. | |
| 8. | VI. | S. Medardi epi. |
| 9. | V. | S. Primi et Feliciani m. Colubani conf. |
| 10. | IIII. | /323/ |
| 11. | III. | S. Barnabe apost. et Nazarii m. |
| 12. | II. | S. Basilius, Cirini, Naboris, etc. |
| 13. | Idvs. | |
| 14. | XVIII. | Kl. jvlii. Hic oritur estas. O. Vuetta de Sto Clemente. |
| 15. | XVII. | S. Viti, Modesti et Cresentie m. |
| 16. | XVI. | O. Brunoldi de Grona filii Willermi qui dedit dimidium sextarium vini super alodium suum in uinea sua de Oz. |
| 17. | XV. | |
| 18. | XIIII. | S. Marci et Marcelliani m. |
| 19. | XIII. | S. Geruasii et Protasii m. |
| 20. | XII. | |
| 21. | XI. | S. Albani m. |
| 22. | X. | |
| 23. | VIIII. | Vigilia precursoris Christi. |
| 24. | VIII. | Natalis S. Johannis. |
| 25. | VII. | |
| 26. | VI. | S. Johannis et Pauli. |
| 27. | V. | |
| 28. | IIII. | Vigilia apost. Petri et Pauli. |
| 29. | III. | Natalis eorumdem. |
| 30. | II. | Celebratio S. Pauli. |
JULIUS. | ||
Habet dies xxxi et luna xxx. | ||
| 1. | Kl. | Fidei, Spei et Caritatis et Sophie. |
| 2. | VI. | S. Processi et Martiniani, m. /324/ |
| 3. | V. | Macfredus O. |
| 4. | IIII. | Translatio S. Martini epi. |
| 5. | III. | |
| 6. | II. | Oct. apostol. |
| 7. | Nonas. | Willebaldi et Winneboldi, m. |
| 8. | VIII. | Chiliani, Colmani et Colmani, m. |
| 9. | VII. | Obitus Petri de Loy. |
| 10. | VI. | VII fratrum. |
| 11. | V. | Translatio S. Benedicti. |
| 12. | IIII. | Ermagore et Fortunati m. |
| 13. | III. | O. dixi Bosonis episcopi qui dedit decimas de omnibus cristis de Oez et decimam terre quam colit Petrus … et heredes sui apud Oez. |
| 14. | II. | |
| 15. | Idvs. | |
| 16. | XVII. | Kl. avgvsti. Ro … t O. |
| 17. | XVI. | |
| 18. | XV. | |
| 19. | XIIII. | Margarete v. |
| 20. | XIII. | |
| 21. | XII. | Praxedis v. |
| 22. | XI. | S. Marie Magd. |
| 25. | X. | Rau(enna), Apollinaris m. |
| 24. | VIIII. | Christine v. Vigilia S. Jacobi. O. Boso. |
| 25. | VIII. | Natalis eiusdem. S. Christofori m. |
| 26. | VII. | Transfiguratio Dni in monte Thabor. |
| 27. | VI. | Lucia Obiit. |
| 28. | V. | Panlaleonis, Nazari et Celsi m. |
| 29. | IIII. | Felicis, Simplici, Faustini et Beatricis. |
| 30. | III. | Abdon et Sennen m. |
| 31. | II. | /325/ |
AUGUSTUS. | ||
Habet dies xxxi et luna xxix. | ||
| 1. | Kl. | Vincula S. Petri et VII Machabeorum. Alamandus O. |
| 2. | IIII. | Stephani pape. O. Seguinus decanus qui dedit pro remedio anime sue sacerdoti de Sto Stephano ibi seruienti duos lectos, quos si quis ab ecclesia alienauerit, sit excommunicatus. |
| 3. | III. | Inuentio S. Stephani protom. et sociorum eius. |
| 4. | II. | |
| 5. | Nonas. | Dominici conf. |
| 6. | VIII. | Sixti episcopi. Felicissimi, et Agapiti m. |
| 7. | VII. | Afre. Auct. oritur. |
| 8. | VI. | Cyriaci m. |
| 9. | V. | Vigilia S. Laurentii. |
| 10. | IIII. | Natalis eiusdem. Giraldus O. |
| 11. | III. | Tiburcii et Valeriani m. |
| 12. | II. | |
| 13. | Idvs. | Ypoliti m. cum sociis suis. Obiit Lambertus de Dallei. |
| 14. | XVIIII. | Kl. septembris. Vigilia S. Marie. Eusebii conf. |
| 15. | XVIII. | Natalis eiusdem. |
| 16. | XVII. | Theodori episcopi. |
| 17. | XVI. | Oct. S. Laurentii. |
| 18. | XV. | Agapiti m. |
| 19. | XIIII. | |
| 20. | XIII. | /326/ |
| 21. | XII. | Odo O. |
| 22. | XI. | Timotei et Simphoriani m. |
| 25. | X. | Vigilia Bartholomei apost. |
| 24. | VIIII. | Natalis eiusdem. |
| 25. | VIII. | Genesii m. |
| 26. | VII. | Alexandri m. Obiit Villermus de Grona, et uxor eius Matel, qui dedit i sextarium vini ecclesie Sti Stephani annuatim. |
| 27. | VI. | |
| 28. | V. | S. Augustini conf. Pelagii et Hermetis. |
| 29. | IIII. | Decollatio S. Johannis Baptiste et S. Sabine. |
| 30. | III. | Felicis et Adaucti m. |
| 31. | II. | Paulini episcopi. |
SEPTEMBER. | ||
Habet dies xxx et luna xxx. | ||
| 1. | KL. | S. Verene v. Egidii abb. |
| 2. | IIII. | |
| 3. | III. | |
| 4. | II. | |
| 5. | Nonas. | |
| 6. | VIII. | S. Magni conf. |
| 7. | VII. | |
| 8. | VI. | Natalis S. Marie v. |
| 9. | V. | Gorgonii ni. |
| 10. | IIII. | |
| 11. | III. | Proti et Iacincti, Felicis et Regule. |
| 12. | II. | |
| 13. | Idvs. | /327/ |
| 14. | XVIII. | Kl. octobris. Cornelii et Cipriani. Exaltatio S. Crucis. |
| 15. | XVII. | Nicomedis m. |
| 16. | XVI. | Eufemie v. Lucii et Geminiani m. |
| 17. | XV. | |
| 18. | XIIII. | |
| 19. | XIII. | |
| 20. | XII. | Vigilia S. Mathei apost. Equinoctium. |
| 21. | XI. | Natale eiusdem. |
| 22. | X. | Mauricii cum sociis suis. |
| 23. | VIIII. | O. Giroldi Brunicar qui dedit III d. super alodio suo scilicet super duo iugera que iacent ol Publey estroyz de Rossi in illo anno quando bladum esset in campo. |
| 24. | VIII. | Conceptio S. Johannis. |
| 25. | VII. | |
| 26. | VI. | |
| 27. | V. | Cosme et Damiani m. |
| 28. | IIII. | |
| 29. | III. | S. Michaelis archangeli. Obiit Petrus et Remunda uxor eius. |
| 30. | II. | Ieronimi presb. Vrsi et Victoris m. |
OCTOBER. | ||
Habet dies xxxi et luna xxviiii. | ||
| 1. | KL. | Remigii episc. et conf. |
| 2. | VI. | Leodegarii epi. et m. |
| 3. | V. | |
| 4. | IIII. | /328/ |
| 5. | III. | |
| 6. | II. | |
| 7. | Nonas. | Marci epi. Sergii et Bachi m. |
| 8. | VIII. | |
| 9. | VII. | Dionisii, Rustici et Eleuterii m. |
| 10. | VI. | O. Martinus li Qara. |
| 11. | V. | |
| 12. | IIII. | |
| 13. | III. | Dedicatio Sedunensis ecclesie. |
| 14. | II. | Calixti pape. |
| 15. | Idvs. | Obitus Nicolai de Sto Clemente. |
| 16. | XVII. | Kl. novembris. Natalis S. Galli conf. |
| 17. | XVI. | |
| 18. | XV. | Lvce evg. |
| 19. | XIIII. | Januarii et sociorum eius. |
| 20. | XIII. | Obitus Jocelini de Granies qui dedit xi d. quos censuales reddant Magni de Dioni. |
| 21. | XII. | |
| 22. | XI. | |
| 23. | X. | |
| 24. | VIIII. | Obiit Willermus de la Sala. |
| 25. | VIII. | Crispini et Crispiniani m. |
| 26. | VII. | |
| 27. | VI. | Vigilia apost. Symonis et Jvde. |
| 28. | V. | Natalis eorumdem. |
| 29. | IIII. | |
| 30. | III. | |
| 31. | II. | Quintini m. Vigilia omnium Sanctorum. /329/ |
NOVEMBER. | ||
Habet dies xxx et luna xxx. | ||
| 1. | KL. | Natalis omnium Sanctorum. |
| 2. | IIII. | Celebratio omnium animarum. |
| 3. | III. | Martinus Ruffus O. |
| 4. | II. | |
| 5. | Nonas. | |
| 6. | VIII. | Leonardi conf. |
| 7. | VII. | |
| 8. | VI. | Quatuor Coronatorum. Obitus Herchendrude. |
| 9. | V. | Theodori m. O. Petrus sacerdos dArdun. |
| 10. | IIII. | |
| 11. | III. | S. Martini epi. et Menne m. O. Willermi de Corberes et uxoris eius. |
| 12. | II. | |
| 13. | Idvs. | S. Briccii epi. Obiit Leo et Lyonez. |
| 14. | XVIII. | Kl. decembris. |
| 15. | XVII. | |
| 16. | XVI. | S. Othmari abb. Obiit Uldricus comes. |
| 17. | XV. | Aniani et Augustini. |
| 18. | XIIII. | Oct. S. Martini. |
| 19. | XIII. | |
| 20. | XII. | Passio S. Dionisii m. |
| 21. | XI. | |
| 22. | X. | Cecilie v. |
| 23. | VIIII. | Clementis pape. |
| 24. | VIII. | Grisogoni m. |
| 25. | VII. | Dedicatio S. Stephani. /330/ |
| 26. | VI. | |
| 27. | V. | |
| 28. | IIII. | Silee apost. |
| 29. | III. | Saturnini m. Vig. S. Andree. |
| 30. | II. | Natalis S. Andree apost. O. Efuradi. |
DECEMBER. | ||
Habet dies xxxi et luna xxviiii. | ||
| 1. | KL. | O. Rodulfi de Grona qui dedit unum sextarium uini censualem ecclesie Sti Stephani super alodium suum de Oix. |
| 2. | IIII. | Lucii conf. |
| 3. | III. | Barbare v. |
| 4. | II. | |
| 5. | Nonas. | |
| 6. | VIII. | Natalis S. Nicolai conf. Obitus Romodi. |
| 7. | VII. | Oct. S. Andree. |
| 8. | VI. | Conceptio beate Marie. |
| 9. | V. | |
| 10. | IIII. | |
| 11. | III. | Damasi pape. |
| 12. | II. | |
| 13. | Idvs. | Lvcie v. |
| 14. | XVIIII. | Kl. januarii. |
| 15. | XVIII. | Aurelii conf. |
| 16. | XVII. | |
| 17. | XVI. | |
| 18. | XV. | /331/ |
| 19. | XIIII. | Anastasii conf. |
| 20. | XIII. | Tecle v. Vigilia Thome apost. |
| 21. | XII. | Natalis eiusdem. |
| 22. | XI. | |
| 23. | X. | |
| 24. | VIIII. | Vigilia Domini. |
| 23. | VIII. | Natalis eiusdem, et Anastasie v. Obitus Willelmi. |
| 26. | VII. | S. Stephani m. |
| 27. | VI. | Johannis evg. Obitus Richence. |
| 28. | V. | S. Innocentivm. |
| 29. | IIII. | S. Trophimi conf. |
| 30. | III. | |
| 31. | II. | Siluestri pape. |