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Mémoires et documents de la Société d’histoire de la Suisse romande

Edition numérique

Frédéric de GINGINS-LA-SARRAZ

Cartulaire de l'Abbaye de Montheron :
Avant-Propos

Dans MDR, 1853, tome XII, 3e partie, pp. I-XVIII

© 2021 Société d’histoire de la Suisse romande

Cartulaire de l’Abbaye de Montheron

précédé d’un avant-propos et suivi de listes des abbés et des avoués de ce monastère et de deux répertoires dont l’un contient les noms de lieux, l’autre les noms de personnes mentionnés dans ce cartulaire, auquel on a ajouté une table chronologique des principales chartes de l’Abbaye de Montheron depuis sa fondation jusqu’a sa suppression.

/III/

 

AVANT-PROPOS.


Le hameau de Montheron est situé à une lieue au nord de la ville de Lausanne, dans les bois du Jorat, sur la rive droite du Talent. Ce lieu, qui dépend aujourd’hui du cercle et de la commune de Lausanne, appartenait dans l’origine au territoire de Bottens, paroisse du décanat de Neuchâtel 1. Après la réformation, son église, où se rendent les habitants de Bretigny, de Cugy et de Froideville, forma une suffragance de la paroisse de Morrens.

Montheron tire son nom et son existence d’une ancienne abbaye de l’ordre de Citeaux, dont les biens sécularisés furent incorporés au domaine de la ville de Lausanne en 1536. Cette abbaye, appelée proprement le monastère de Thela (monasterium Thelæ), du Talent (Tela ou Thela), petite rivière qui prend sa source près de là, reçut aussi le nom de Montheron (abbatia de monte rotundo), d’une côte arrondie appelée la roche du Mourguet 2, qui abrite l’ancien monastère du côté du nord-est.

Notre historien Abr. Ruchat, trompé par la copie d’une /IV/ charte de l’évêque Roger qui portait par erreur la date de MCXV au lieu de MCXC (1190) 1, a cru pouvoir reculer la fondation de l’abbaye de Montheron jusqu’en 1115, sous l’épiscopat de Gérold de Faucigny, évêque de Lausanne 2. La pensée d’introduire la réforme de Citeaux dans son diocèse et d’y faire pénétrer la ferveur cénobitique qui s’était manifestée de l’autre côté du Jura par la fondation récente d’un grand nombre de monastères, paraît bien devoir être attribuée à ce prélat 3; mais sa mort, arrivée vers l’an 1128 4, semble avoir suspendu l’exécution de ce dessein, dont l’accomplissement était réservé à l’évêque Guido ou Guy, son successeur sur le siége de Lausanne. Suivant les Annales de Citeaux, d’Angeli Maurique (cap. IX, n° 1 5), la première fondation de l’abbaye de Thela ou Montheron daterait du VIIIe des kalendes d’avril (25 mars) 1135; cependant la consécration de l’église abbatiale n’eut lieu qu’au mois de janvier 1143 6.

L’endroit où cette abbaye fut bâtie n’était auparavant qu’une clairière au milieu des bois du Jorat. Cette clairière ou ce vallon, appelé la terre de Montenon, que le ruisseau du Talent traverse dans toute sa longueur, faisait partie du domaine forestier que les nobles de Gumoëns tenaient en fief de l’église de Lausanne. L’évêque avait donné cette terre à un prêtre missionnaire de l’abbaye de Bellevaux en Bourgogne, nommé frère Guillaume, pour y fonder un /V/ couvent de son ordre, à charge de payer à l’église cathédrale de Lausanne un cens annuel et perpétuel d’une livre de cire.

L’abbaye de Bellevaux 1, fondée en 1119 par Anséric, archevêque de Besançon 2, était l’une des quatre filles de l’abbaye de Citeaux, qui concoururent avec leur mère à répandre cet ordre dans toute l’Europe 3. Les religieux de cette congrégation vivaient essentiellement du travail de leurs mains, et recherchaient de préférence les lieux déserts et sauvages pour y former de nouveaux établissements. Conformément aux statuts de l’ordre, chaque maison fondée par les moines de Citeaux dépendait immédiatement de celle des quatre principales abbayes dont la colonie religieuse était sortie, comme l’essaim de la ruche-mère; c’est pourquoi l’abbaye de Montheron resta, depuis sa fondation jusqu’à sa sécularisation, sous la dépendance de l’abbé et du chapitre de Bellevaux 4, sans le consentement desquels l’abbé et les religieux de Montheron ne pouvaient point aliéner les propriétés de leur couvent 5.

Frère Guillaume, religieux de Bellevaux, auquel les évêques Girold et Guy avaient donné mission de fonder le monastère de Montheron 6, mourut avant d’avoir achevé de bâtir ce nouveau couvent. Ce fut l’abbé Jean, son /VI/ successeur, qui, après bien des traverses, parvint à terminer l’œuvre commencée par son pieux confrère. La colonie de moines de Bellevaux, dont l’abbé Jean dirigeait les rudes travaux, ne fut définitivement installée dans le monastère qu’en 1142 ou au commencement de l’année suivante, qui fut aussi celle de la consécration par l’évêque Guy de l’église de Théla ou de Montheron, dédiée à la Vierge Marie (B. Mariæ Virgini). En même temps, par une charte solennelle en date du janvier de la même année 1, ce prélat confirma au nouvel abbé de Théla tous les dons qui avaient été faits jusque là à son abbaye par des seigneurs du pays ou leurs vassaux.

Ce nouveau monastère de l’ordre de Citeaux, dont la fondation est contemporaine de celle de Haut-Crêt, situé dans le Jorat oriental, porta d’abord le nom d’église ou d’abbaye de Grâce-Dieu 2; mais comme ce nom venait d’être donné à un autre couvent fondé vers le même temps dans la Bourgogne 3 (1139), on lui substitua bientôt celui d’abbaye de Théla, emprunté à la rivière qui arrose le vallon où elle est située. Cette abbaye est désignée sous ce nouveau nom dans la charte de l’évêque S. Amédée, successeur de Guy, en date de l’an 1147 4, et elle conserva cette dénomination dans tous les actes publics, quoique, à dater de la fin du même siècle, on l’appelât vulgairement abbaye de Montheron 5. /VII/

Pendant que les religieux de Citeaux bâtissaient l’église et le couvent de la Grâce-Dieu ou de Théla, les dons faits à ces religieux par les fidèles se multipliaient chaque jour, en sorte que sept années s’étaient à peine écoulées depuis la première fondation, que déjà les possessions de l’abbaye de Théla s’étendaient des deux côtés du Talent, depuis Froideville jusqu’aux Caboles, ainsi que dans les Râpes du Jorat oriental, à la droite du grand chemin tendant de Lausanne à Moudon. Ces religieux avaient même commencé à défricher des terrains qui leur avaient été donnés au Désaley pour y planter des vignes, qui appartiennent aujourd’hui à la ville de Lausanne. L’abbaye possédait, en outre, divers mas de terre près du Buron et ailleurs dans le district d’Echallens. Toutes ces donations sont rappelées dans la charte de fondation octroyée à l’abbaye de Grâce-Dieu ou de Théla par l’évêque Guido, en date du 21 janvier 1143, dont on a parlé.

Indépendamment des évêques de Lausanne, auxquels le Haut-Jorat appartenait, les comtes de Genevois, suzerains dans le Jorat oriental, les comtes de Gruyère et de Neuchâtel, les sires de Grandson, de Blonay, d’Estavayer, de Font et de Saint-Martin, concédèrent à l’abbaye de Théla, soit de Montheron, la faculté d’acquérir des fonds dans les territoires dépendants de leurs juridictions respectives, ainsi que l’usage des bois et le pâturage de leurs troupeaux dans toute l’étendue de leurs domaines. Mais, parmi les bienfaiteurs primitifs et directs de cette ancienne abbaye, la noble famille de Gumoëns, qui tenait en fief des évêques de Lausanne la foresterie ou la garde des forêts du Jorat 1, doit être mise au premier rang. Guy de /VIII/ Gumoëns, surnommé Barata, qui exerçait déjà cette charge féodale à l’époque de la première fondation, avait donné à l’abbaye la terre de Montenon, où elle fut bâtie 1. Ce domaine se composait de la ferme appelée la Grange neuve, sur la rive gauche du Talent, et des bois situés sur la rive droite, où se trouvent le hameau de Montheron et l’ancienne église de l’abbaye, ainsi que le village de Froideville, fondé par les religieux de cette abbaye. Il comprenait à peu près tout le vallon situé entre les bois d’Archens, au couchant, et la terre des Saugeales, au levant 2. Guy de Gumoëns donna en outre à l’abbaye la Terre des Allous, c’est-à-dire le domaine du Buron, près du village de Penthéréaz, ainsi que le droit d’usage et de pâturage illimité dans toute l’étendue du Jorat et dans les bois de Vernand 3. Les descendants de Guy de Gumoëns confirmèrent les concessions faites par leurs ancêtres à l’abbaye et y ajoutèrent même de nouveaux dons. C’est en raison de ces bienfaits que les nobles de Gumoëns furent adoptés par l’abbé et les religieux de Théla comme avoués héréditaires (advocati) et gardiens de leur couvent. Ils exercèrent cette charge éminente sous l’autorité des évêques de Lausanne jusqu’au milieu du quinzième siècle, où la branche qui possédait cette avouerie s’éteignit dans les mâles 4. Les nobles de Gumoëns avaient leur sépulture de famille dans l’église abbatiale de Montheron, sous le maître-autel.

L’abbaye de Montheron jouissait de tous les priviléges /IX/ ecclésiastiques et temporels accordés à l’ordre de Citeaux par les papes et les souverains. Les maisons, granges et autres édifices appartenant à cette abbaye étaient exemptés du pouvoir séculier 1. Ses serviteurs ou familiers dépendaient exclusivement de la juridiction de l’abbé et du chapitre, représentés par l’avoué (advocatus) du couvent dans tous les actes concernant le temporel de l’abbaye. Toutes les terres que les religieux cultivaient ou faisaient cultiver par leurs gens étaient, ainsi que leurs bestiaux, affranchis de la dîme 2. Enfin, les églises et les chapelles du couvent étaient exemptées de la juridiction ordinaire de l’évêque diocésain et même de celle des curés ou des paroisses. Les abbés de Montheron n’étaient pas tenus d’assister aux synodes on autres assemblées religieuses du diocèse de Lausanne 3.

A l’égard des puissances séculières, l’abbaye de Montheron était également exemple de toutes contributions ou redevances ordinaires ou extraordinaires imposées aux habitants du pays, et les subsides qu’elle accorda de temps à autre aux comtes de Savoie étaient considérés comme dons gratuits et volontaires 4. Elle jouissait, en outre, de la protection spéciale des empereurs germaniques, dont elle était censée relever immédiatement 5.

La seigneurie ecclésiastique de Montheron comprenait /X/ ainsi tout le territoire contigu à l’abbaye, limité au midi par les Raspes ou grands bois du Benenté et des Côtes, à l’orient par les bois du Jorat d’Echallens, au nord par les bois du Raffort et de la seigneurie de Bottens, et à l’occident par les bois de Bretigny et de Cugy 1. L’abbé et le couvent exerçaient dans ce territoire, par l’entremise de leurs propres officiers, tous les droits de haute, moyenne et basse juridiction, « merum et mixtum imperium et omnimodam juridictionem, » sauf l’exécution des criminels ou le dernier supplice 2, qui appartenait à l’évêque et prince de Lausanne, comme seigneur du Jorat. Les criminels condamnés par le châtelain de l’abbaye étaient conduits au ruisseau de Glatigny, limite du territoire de Lausanne, et livrés aux officiers de l’évêque pour subir la sentence 3.

Tous ces priviléges furent respectés et maintenus par les évêques de Lausanne et les comtes de Savoie jusqu’à l’époque de la Réformation et de la conquête du Pays de Vaud par les Bernois en 1536. L’abbaye de Montheron fut alors sécularisée, ainsi que les autres couvents du pays conquis. Au mois de novembre de cette année 1536, le conseil souverain de la ville de Berne octroya à la ville et communauté de Lausanne, qui venait de reconnaître sa domination, tous les biens possédés par l’abbaye de Montheron 4. A la suite de cette concession, le 15 février 1537 (1536, v. st.), les hauts seigneurs bourgmestre et conseils de Lausanne accordèrent aux prieur et religieux de Montheron, qui /XI/ XI avaient en partie embrassé la réforme et quitté l’habit monastique, la jouissance pleine et entière de leurs prébendes pendant la durée de leur vie 1, en sorte que les religieux purent demeurer dans leur couvent. En 1539, les seigneurs de Lausanne invitèrent ceux qui s’y trouvaient encore à quitter l’abbaye et à venir s’établir dans la ville de Lausanne. Ils furent logés, ainsi que leur prieur, nommé Jaques Copin, dans une maison suffisamment vaste, où ils vécurent d’une pension alimentaire qui leur fut payée partie en denrées et partie en argent 2. Les seigneurs de Lausanne convertirent en même temps l’église et le couvent de Montheron en une cure du culte réformé, dont le ministre fut nommé et salarié par la ville 3; mais, au bout de quelques années 4, cette cure fut réunie à celle de Morrens, comme on le voit par un acte daté du 6 juin 1555 5. Cependant l’église subsista et fut affectée au culte protestant comme annexe de celle de Morrens. Quant au couvent avec son enclos immédiat, il forma un domaine rural appelé la Grange de Montheron, abergée au sieur P. Banderet, d’Yverdon 6.

Dom Franç. Taquet, religieux de Montheron, étant encore vicaire de l’église de Morrens, annexe de Montheron, le 2 janvier 1537, Messieurs de Lausanne lui accordèrent la jouissance viagère de sa cure; mais, le jeudi 19 décembre 1538, le conseil de Lausanne établit à /XII/ Morrens un seul ministre pour cette paroisse et pour celle de Montheron. Le premier fut un moine converti, nommé frère Antoine Gilliard 1.

Divers échanges faits entre le gouvernement de Berne et la ville de Lausanne dans le dix-septième et le dix-huitième siècles, firent passer entre les mains de l’Etat toutes les propriétés de l’ancienne abbaye de Théla situées hors du bailliage de Lausanne, tant en bois, terres et censes qu’en fiefs, etc.

 

Les titres concernant l’ancienne abbaye de Montheron sont fort nombreux. On en compte plus de onze cents aux archives communales de la ville de Lausanne 2. Dans ce nombre, on a fait un choix des chartes les plus importantes, remontant la plupart aux douzième et treizième siècles, pour en former un Cartulaire destiné à compléter les notions historiques et topographiques concernant la région du Jorat que renferme le Cartulaire de Haut-Crêt.

On s’est borné aux documents des douzième et treizième siècles par une raison qui sera facilement comprise. On observe que, dans cette période reculée, les congrégations religieuses vouées au défrichement et à la mise en valeur des terres inoccupées et improductives, pratiquaient un mode particulier d’exploitation rurale et d’économie domestique, méthode qui a puissamment contribué aux progrès de la culture du sol et de la civilisation des contrées désertes. Plus tard, par suite du développement général du régime féodal, les monastères, devenus grands propriétaires fonciers, /XIII/ adoptèrent plus ou moins vite les usages de la féodalité. Ils abergèrent et accensèrent leurs terres et leurs domaines ruraux, et constituèrent des fiefs et des tenures, suivant la pratique des seigneurs laïques. Dès lors, et à mesure qu’on se rapproche des temps modernes, l’histoire économique des couvents n’offre que peu ou point de particularités intéressantes: elle se confond, pour ainsi dire, avec celle des seigneuries féodales, et rentre ainsi dans l’histoire générale du pays.

Les chartes que nous publions ici sous le titre de Cartulaire de Montheron, sont presque toutes originales. Quelques-unes ont été transcrites sur des copies vidimées fort anciennes, à défaut des originaux qui n’ont pu être retrouvés 1. On a joint à ce petit cartulaire une table chronologique et analytique des principales chartes concernant ce monastère qui sont conservées dans les archives municipales de la ville de Lausanne, afin de compléter autant que possible l’histoire particulière de l’abbaye de Montheron, depuis sa fondation jusqu’à sa suppression au seizième siècle. Cette table renfermera, dans l’ordre de leur date, l’indication sommaire des documents publiés in extenso dans le Cartulaire qui précède, ainsi que les documents inédits les plus importants du Nouveau Répertoire de Montheron, rédigé dans le siècle dernier pour l’usage des archives de la ville.

Pour les sommaires placés en tête de chaque document, ainsi que pour les tables et répertoires des noms de lieux et de personnes, on a suivi la méthode adoptée par M. le prof. J .-J. Hisely, auquel nous devons l’exacte et savante publication des Cartulaires d’Oujon et de Hautcrêt. Cet ami /XIV/ a bien voulu nous venir en aide dans cette partie difficile et ingrate de notre tâche. Le travail du répertoire des noms de lieux a été facilité par les recherches que nous avons dû faire à l’occasion de nos études sur les trois Jorats, dont la Société d’histoire de la Suisse Romande a décidé la prochaine publication dans la collection de ses Mémoires, et qui contiendra des renseignements plus complets sur la fondation de Montheron, détails qui n’auraient guère pu trouver convenablement place dans un avant-propos.

On a joint au Cartulaire deux listes, l’une des abbés, et l’autre des avoués de Montheron de la noble maison de Gumoëns, d’après les documents existants aux archives de Lausanne.

F. de Gingins.

Lausanne, octobre 1853.

 

/XV/

 

LISTE DES ABBÉS DE THÉLA SOIT DE MONTHERON,

ordre de Citeaux.


 

GUILLAUMEprêtre de l’ordre de Citeaux, jeta les premiers fondements de l’abbaye de Grâce-Dieu ou de Théla, en 1134 ou 1135 *.
* Richard et Roger, religieux de Bellevaux (monachi de Belle Vallis), sont témoins de la charte de fondation de l’abbaye de Haut-Crêt en 1134.
JEAN Iera° 1142, 1161, 1162, 1165. Résigne en 1184.
ULDRIC Iera° 1184; vivait encore en 1214. (Il paraît avoir résigné avant 1212.)
HUMBERT Iera° 1212. (Cart. de Laus., p. 143.)
GIROLD Iera° 1221, 1223, 1224.
JEAN IIa° 1227. (Cart. du lac de Joux, t. I, p. 153.)
HUMBERT IIa° 1233; résigna et vivait encore en 1235.
ETIENNE Iera° 1259.
HUMBERT IIIa° 1262.
GUILLAUME Ieravant 1275.
PIERRE Gaillarda° 1275-1293.
HUMBERT IVavant 1299. Avait résigné et s’était retiré à l’abbaye de Hauterive, où il vivait à cette date.
OTTON Iera° 1300-1313.
PIERRE IIa° 1317.
JEAN IIIa° 1331.
BOSON Iera° 1332-1336.
GUILLAUME IIa° 1337, 1342, 1343.
JACQUES Iera° 1355.
GIRARD II a° 1357-1359.
JEAN IV d’Estavayera° 1363.
HUMBERT V dou Lyauza° 1367, 1382.
HUMBERT VI de Thononavant 1385.
RODOLPHE de Blonaya° 1385.
NICOLAS d’Estavayera° 1387, 1398, 1400.
PIERRE Barbier, dit d’Yverdona° 1402-1426.
PIERRE de Chinaulélu 1426, vivait en 1435.
PIERRE Williea° 1437-1438.
ETIENNE Rolleta° 1443-1452.
JEAN Besson, dit Jean de Cheseauxa° 1454-1486.
THOMAS de Saulensélu a° 1486, vivait en 1505.
FRANÇOIS de Colombiera° 1506, 1508.
JEAN de Laconayélu en 1508 ou 1509; mourut à Rome en 1520. Le pape, usant de son privilége, investit de sa dépouille Aymeric de Médicis, son cousin et son camérier secret, qui se prévalut de ces bulles et fut reconnu tant à Genève qu’à Lausanne (voir le Monit. de l’évêque de Lausanne, daté du 29 octobre 1520, n° 182 du Répert. de Montheron) sans opposition. Mais il paraît qu’il résigna bientôt, ou qu’il mourut, et le pape nomma abbé commendataire de Montheron:
JEAN de Salviatiscardinal-diacre du titre de Saint-Cosme et Saint-Damien, qui conserva ce bénéfice jusqu’à la Réformation en 1536, et en perçut les revenus, qui se montaient à environ 1000 florins par année. (Man. de Lausanne, I, p. 510.)

 

 

/XVII/

LISTE DES AVOUÉS DE MONTHERON

 

GUIDO de Gumoens, surnommé Baratabienfaiteur de l’abbaye de Théla, soit Montheron, vers l’an 1142.
ULDRIC de Gumoensfils du précédent, 1154, confirme les dons faits par son père.
GUIDO II et PIERRE I,fils du précédent, confirment et augmentent la dotation du couvent, a° 1184.
GUIDO IIIfils de Guido II, a° 1190, confirme la possession de la Grange du Buron avec Willelme, son frère.
CONON de Gumoenschevalier, fils ou neveu du précédent, vivait en 1217.
HENRI de Gumoenschevalier, fils de Conon, a° 1217, 1221, confirme les dons faits par ses ancêtres à l’abbaye.
GUILLAUME de Gumoens, dit le Rouxchevalier, 1227-1254, fils de Henri ci-dessus.
JEAN de Gumoensdamoiseau, second fils de Guillaume dit le Roux, 1275. Teste en 1304.
JACQUET de Gumoensdamoiseau, fils aîné du précédent, a° 1309, 1314.
PIERRE ou PERROD de Gumoenschevalier, fils aîné de Jaquet ci-dessus, prête hommage à l’évêque de Lausanne pour l’avouerie (advocatia) de Montheron, a° 1314. Teste a° 1367.
HUMBERT de Gumoensfils du précédent, prête hommage à l’évêque de Lausanne Guy de Prangins, a° 1377. (n° 4 du Répert. de ville). Teste en 1385, n° 111, et meurt sans lignée. L’avouerie de Montheron passe à Antoine de Gumoëns-le-Jux, son cousin-germain.
ANTOINE de Gumoens-le-Juxfils de feu Girard et petit-fils de Jaquet de Gumoëns (Johannes de Gumoëns abavus Anthonii, Jaquetus pater Perrodi, patruus Anthonii). (Titre coté n° 361. Répert. de ville, a° 1394).
HUMBERT II de Gumoensseigneur de Gumoëns-le-Jux, prête hommage pour l’avouerie de Montheron à l’évêque Guillaume de Chaland a° 1413 (n° 360 du dit Répert.), et à Georges de Saluces en 1448 (n° 358 du Répert. de la ville).

 

Notes:

Note 1, page III A° 1228. « In decanatu de Novo-Castro, abbatia de Thela ecclesie ... Bottens. » (Cart. de Lausanne. l. c., p. 18 et 20.) — « In decan. Novi-castri.... abb. de Thela, seu Montheron. » (Visites pastor. de 1453. Bibl. de Berne.) [retour]

Note 2, page III Titres de Montheron, nos 217-237, aux archives de la ville de Lausanne. [retour]

Note 1, page IV Titres de Montheron, EE, n° 3 du Répertoire de la ville de Lausanne. [retour]

Note 2, page IV Ruchat. Abr. de l’hist. ecclés. du Pays de Vaud. p. 35. [retour]

Note 3, page IV Voyez ci-après la charte n° 1, p. 2. [retour]

Note 4, page IV Suivant Besson, Hist. du diocèse de Genève, p. 171. [retour]

Note 5, page IV Lugduni, 1642. [retour]

Note 6, page IV Voyez le Cart. de Montheron, n° 1, p. 2 ci-après. [retour]

Note 1, page V Bellevaux, canton de Rioz, arrondissement de Vesoul, département de la Haute-Saône. [retour]

Note 2, page V Dunod, Hist. de l'Eglise de Besançon, t. I, p. 149. [retour]

Note 3, page V Ponce, premier abbé de Bellevaux, est témoin de la donation faite par Ardutius, évêque de Genève. (Ch. de 1143.) [retour]

Note 4, page V Titre de Montheron de l’an 1190, donné en présence de Vuidonis abbatis de Bellevall et abbatis de Tela. (V. 2°.) [retour]

Note 5, page V Titre de Montheron de l’an 1190. [retour]

Note 6, page V Humbertus abbas de Tela de consensu Odonis abbatis de Bella-Vals concessit, etc. (Cart. du chap. de Lausanne, a° 1212, p. 145.)

[retour]

Note 1, page VI Du 12 kal. févr. 1142 (vieux style), soit 21 janv 1143 (nouveau style). (Voyez la charte no I, p. 2.) [retour]

Note 2, page VI Charte de l'évêque Guy de 1143. Supra, p. 2 du Cart. [retour]

Note 3, page VI Par Richard II, sire de Montfaucon. Dunod, l. c., p. 150. [retour]

Note 4, page VI V. le Cart. no 4. [retour]

Note 5, page VI Elle est appelée abbatia S. Mariæ de monte-rotundo, en 1177 environ (Voy. n° 494.) [retour]

Note 1, page VII Voy. le Cart. n° 27, p. 68. [retour]

Note 1, page VIII Voy. le n° 1, p. 4. [retour]

Note 2, page VIII Terram de Montunon, sicut via Jusana pergit in Jorat. C’est le chemin tendant de Lausanne à Froideville, entre le Benenté et le bois des Côtes. (Voy. le n° 1, p. 4.) [retour]

Note 3, page VIII Ibidem, n° 1, p. 4. [retour]

Note 4, page VIII Voyez ci-après la liste des avoués de Montheron. [retour]

Note 1, page IX Ordo Cisterciensis liber extitit humanæ servitutis. (Bulle du pape Alexandre III, a° 1177, et Lucius III, a° 1184, n° 10, p. 35, et n° 15, p. 45.) [retour]

Note 2, page IX Charte de a° 1143, n° 1, p. 2. [retour]

Note 3, page IX Voyez bulles des papes et la sentence rendue contre le curé de Morrens en 1431 (n° 258 du Répert. de Montheron, Arch. comm. de Lausanne). [retour]

Note 4, page IX Titre de Montheron de 1328, n° 79 du Répertoire. [retour]

Note 5, page IX Lettre de Rich. de Corbières, lieutenant de Rodolphe Ier, roi des Romains, a° 1285, n° 29, p. 71. [retour]

Note 1, page X Limitation de la juridiction de Montheron de 1412 (n° 205 du Répert.). [retour]

Note 2, page X Titres des années 1412 (n° 205) et 1529 (n° 208 ibid.). [retour]

Note 3, page X Titres de l’année 1530 (n° 210-211 ibid. ). [retour]

Note 4, page X Répert. du corps de ville de Lausanne. Titre du 1er nov. 1536. Coté C. n° 9. [retour]

Note 1, page XI Titres de Montheron, n° 1090. [retour]

Note 2, page XI Ibidem, Titre du 8 avril 1539, n° 1091. [retour]

Note 3, page XI Titre du 7 juin 1542. Répert. du corps de ville, Litt. C. n° 205. [retour]

Note 4, page XI A° 1538, 2 janv. (Ruchat.) [retour]

Note 5, page XI Titre de Montheron, n° 191, § 6. [retour]

Note 6, page XI Ibidem, § 8. [retour]

Note 1, page XII Manuel de Lausanne, II, 49 b. [retour]

Note 2, page XII Le nouveau Répertoire de Montheron aux archives de la ville de Lausanne accuse 1121 numéros du douzième au dix-huitième siècle. [retour]

Note 1, page XIII Tels sont les nos 1, 4, 6, 12, 22, 25, 27, 30, 31 et 32. [retour]