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Mémoires et documents de la Société d’histoire de la Suisse romande

Edition numérique

Jean Joseph HISELY

Cartulaire de la chartreuse d’Oujon :
Avant-propos

Dans MDR, 1853, tome XII, pp. III-XXXII

© 2021 Société d’histoire de la Suisse romande

CARTULAIRE DE LA CHARTREUSE D’OUJON

AVEC AVANT-PROPOS, TABLES ET RÉPERTOIRES

PAR

J.-J. HISELY

LAUSANNE
GEORGES BRIDEL ÉDITEUR
1852, 1854

Cartulaire de la Chartreuse d’Oujon

précédé d’un avant-propos et suivi d’une table chronologique des chartes contenues dans ce recueil, d’une liste des prieurs d’Oujon, d’une table généalogique des seigneurs de Mont aux XIIe et XIIIe siècles, d’une table généalogique des comtes de Genevois et des sires de Gex aux XIIe et XIIIe siècles et de deux répertoires, dont l’un contient les noms de lieux, l’autre les noms de personnes mentionnés dans ce cartulaire.

/III/

AVANT-PROPOS.


« Il est, sur le versant du Jura, au sein d’une forêt épaisse, un dernier reste d’une de ces maisons, asiles de la prière et du travail pendant des âges de violence. La terre aura bientôt complétement enseveli les derniers débris du couvent d’Oujon, qui florissait, entre Saint-Cergues et Arzier, en des temps où ces villages n’étaient pas encore. — Quelques chartes, conservées dans nos archives cantonales, nous faisaient connaître vaguement l’existence et les destinées du couvent d’Oujon, lorsqu’un cartulaire tout entier de ce monastère a été retrouvé dans les archives de Chambéry. M. de Gingins en ayant eu connaissance dans un voyage en Savoie, a obtenu de Mgr l’archevêque de Chambéry la permission de publier le cartulaire d’Oujon 1. »

Ce volume, qui trouve aujourd’hui sa place dans le recueil de nos documents, est d’autant plus précieux qu’il donne non-seulement des détails intéressants pour l’histoire imparfaitement connue des monastères du Pays de Vaud 2, mais encore divers renseignements sur des familles féodales, /IV/ en particulier sur celle de Mont, une des plus illustres du pays, et d’autres indications historiques qu’on ne trouve pas ailleurs.

 

Le cartulaire d’Oujon est un beau manuscrit petit in-4o, sur parchemin, de 86 feuillets, soit de 172 pages, comprenant 126 chartes complètes 1. Il en est toutefois quelques-unes qui sont des doubles ou des répétitions plus ou moins littérales 2; en sorte que le nombre réel des pièces de ce recueil est de 121, non compris l’acte supplémentaire de l’an 1252, tiré de nos archives cantonales.

La première lettre des trois premières chartes est peinte en rouge: elle manque à toutes les autres jusqu’à la charte no 123 exclusivement.

Chaque document est précédé d’un titre en vermillon, jusqu’au cent-onzième inclusivement; ceux qui suivent n’ont pas de titre. Le cent-dix-septième est le dernier d’une écriture gothique moderne, nous voulons dire de cette écriture gothique assujettie à des traits fixes et réguliers, qui date du commencement du 13e siècle. Ces documents sont de plusieurs mains différentes; on le remarque aux traits et à l’encre. Les caractères du plus grand nombre sont tracés avec beaucoup d’élégance et de netteté. Les cinq pièces qui suivent (nos 118-123) sont d’une seule main, différente de toutes les autres, également en caractères gothiques, bien formés, mais plus petits que ceux des chartes qui /V/ précèdent, et d’une encre beaucoup plus noire. Ces cinq pièces sont écrites sur une feuille de parchemin dont la 4e page est occupée par le premier tiers de l’acte de l’année 1266, qui est d’une écriture intermédiaire entre le gothique élégant et la mauvaise écriture plus moderne dont la charte de 1306, assez difficile à lire, offre un échantillon.

Nous devons ajouter que le fragment que nous avons donné sous le no 124, est d’une écriture assez semblable à celle des documents 118 à 123. Il fait immédiatement suite à la charte de 1306, sur la page où finit celui-ci.

Les titres ou petits sommaires latins des 56 premières chartes, sont numérotés en rouge; les suivants, jusqu’au 116e, ont un numéro en traits maigres, allongés, qu’on distingue à peine. En tête du cartulaire est une table des actes, reproduction incomplète des titres et des numéros qu’on trouve dans le volume. Cette table est composée de trois parties, écrites par trois copistes différents, et en caractères gothiques qui n’ont pas été tracés par une seule main. Les 56 premiers titres et numéros de ce registre sont d’un rouge éclatant, comme les 56 premiers du cartulaire. Les autres titres et numéros, du 57e au 77e, sont en noir et d’une écriture plus fine. Suit une nouvelle table, ou la troisième partie de la table générale, comprenant les titres et les numéros de 30 chartes, de la 57e à la 87e, d’une autre écriture et d’un noir moins prononcé que celui des précédents.

L’acte le plus récent de ce recueil, en caractères gothiques, est le 77e, de l’an 1259. Les deux derniers, des années 1266 (v. st.) et 1306, ont été ajoutés après coup: ils ne font point partie du cartulaire d’Oujon proprement dit, quoiqu’ils se rapportent à la chartreuse vaudoise, comme /VI/ d’autres actes d’une époque plus moderne, encore inédits. Le recueil que nous publions est, à vrai dire, le livre des donations faites au couvent d’Oujon et des actes qui confirment ces donations.

Il résulte de ces divers renseignements que notre cartulaire, composé de chartes transcrites par plusieurs copistes, n’a pas été écrit plus tard que vers l’an 1260. Plusieurs chartes n’ayant pas été datées par les clercs qui les ont rédigées, nous avons marqué en tête de ces actes l’époque à laquelle chacun d’eux nous semblait appartenir. Plus tard, en travaillant aux tables qui font suite à ce recueil, nous avons dû établir des rapprochements et des comparaisons, et nous livrer à des recherches chronologiques qui ont eu pour résultat la découverte de quelques erreurs dans nos supputations précédentes, et la rectification de ces erreurs 1. Nous avons acquis la conviction que sur 126 documents que contient notre cartulaire, les 124 premiers, en caractères gothiques, aboutissent au commencement de la seconde moitié du 13e siècle; que 9 appartiennent à la seconde moitié du 12e, 103 à la première moitié du 13e, 12 (non compris celui de 1266, ou plutôt de 1267, n. st.) à la seconde moitié de ce siècle, et un seul, ajouté longtemps après, au 14e.

Si le cartulaire avait été écrit plus tard que vers l’an 1260, on aurait enregistré les actes d’une époque plus récente, relatifs à Oujon 2. Ainsi que nous l’a fait observer un habile critique 3, à qui nous avons communiqué les feuilles /VII/ imprimées de ce recueil , et exprimé des doutes au sujet de la date présumée de certaines chartes, il n’est point probable qu’au milieu d’un cartulaire dont la plupart des pièces sont de la première moitié du 13e siècle, on ait intercalé quelques actes du 14e, car comment se ferait-il qu’il y en eût si peu de ce siècle, et qu’il n’y en eût pas, pour ainsi dire, de la seconde moitié du 13e?

 

Est-ce réellement le cartulaire d’Oujon que nous publions? Cette question, qui peut surprendre le lecteur, a quelque importance. On a pu croire, en effet, que ce volume était un recueil de pièces relatives à la chartreuse d’Aillon, en Savoie. Il était d’autant plus facile de s’y méprendre, qu’un nombre assez considérable de documents donnent à la chartreuse vaudoise le nom d’Alio, que portait celle des Bauges, dans le décanat d’Annecy 1; en sorte qu’à la première vue on pourrait incliner à penser que les actes dont nous parlons se rapportent à l’établissement religieux dont le nom s’est conservé dans celui de la commune assez populeuse d’Aillon, près de Chambéry. Il est tel acte, par exemple le 52e, qui, s’il était détaché, pourrait être considéré comme ayant trait à la chartreuse d’Aillon. Thomas, comte de Maurienne ou de Savoie, dont cet acte émane, était seigneur dans les Bauges 2, et il n’avait encore que peu de propriétés dans le Pays de Vaud 3. D’ailleurs, ce prince fut un des bienfaiteurs /VIII/ de la chartreuse d’Aillon. On le voit paraître en cette qualité dans des chartes inédites de 1202, 1207, 1216 1.

Cependant, on ne pourrait prétendre sérieusement que les chartes de notre recueil où se trouve le mot d’Alio (Alionis et de Alione) concernent la chartreuse des Bauges. La plupart sont relatives à des terres situées dans le Pays de Vaud, par conséquent bien éloignées des Bauges, et elles doivent se rapporter à Oujon. De plus, la délimitation du territoire d’Oujon, telle qu’on la voit dès la première charte, divers noms de personnes et de lieux mentionnés dans notre cartulaire, et d’autres indices, ne laissent subsister aucun doute sur l’origine de ce monument historique. Il existe d’ailleurs un cartulaire d’Aillon, manuscrit in-folio, sur parchemin, contemporain du nôtre, mais différent pour la forme et pour le fond 2. Enfin, une note isolée, peut-être inaperçue jusqu’ici, qui se trouve à la marge extérieure du dernier feuillet, non écrit et enfumé, de notre cartulaire, contient ces mots abrégés, d’une écriture qui ne ressemble qu’à celle de l’acte de l’an 1306: « Notum sit omnibus quod presens liber est de domo augionis ordinis cartusiensis gebennensis dyocesis. » La fin de cette note, si elle a été remarquée, a pu induire en erreur et faire confondre la chartreuse d’Oujon avec celle d’Aillon, attendu qu’elles étaient situées l’une et l’autre dans l’ancien diocèse de Genève. Mais le nom d’Augionis, donné à la chartreuse dans cette note marginale et dans un grand nombre de chartes, devait faire penser à Oujon. /IX/

 

Il est assez probable que les chartes d’Oujon, qui dormaient dans les archives de Savoie, y furent déposées lorsque Berne s’empara du Pays de Vaud, ou qu’elles furent transportées à Chambéry à l’époque où la chartreuse d’Oujon, comme on le croit, devint, en 1536, la proie d’un incendie 1.

De ces observations, relatives à notre cartulaire, passons à l’examen des formes diverses sous lesquelles se présente le nom de la chartreuse qu’il concerne. Cet examen se lie à la question de l’origine du prieuré d’Oujon, que nous aborderons ensuite. En cherchant la solution de ce problème, nous découvrirons l’époque (du moins probable) à laquelle appartiennent plusieurs chartes, sans date, de notre recueil.

 

Le nom de la chartreuse dont il s’agit dans notre cartulaire se présente sous les formes diverses que voici: Allio 2, Alio 3, Algio 4, Augio 5, Augion 6, Auion 7 pour Aujon, de Aujuno 8, de Ojuno 9, et Oujon 10. Dans quelques actes, le nom du couvent se présente en même temps sous les formes d’Alio et d’Algio 11; dans d’autres, sous celles d’Algio et d’Augio 12; enfin, dans l’un, on trouve à la fois Alio, Algio et Augio 13; ce qui prouve qu’on donnait indifféremment l’un ou l’autre de ces noms à la chartreuse d’Oujon./X/

Les différentes formes que nous venons d’indiquer dérivent d’une seule, et cette forme primitive, c’est Algio, la plus ancienne dénomination de notre chartreuse, comme on le voit par le document no 49. Quoique cet acte ne soit pas daté, il est bien antérieur à l’acte no 48, qui s’y réfère, ainsi qu’au premier du recueil. On peut tenir pour certain qu’il appartient à une époque très-rapprochée de celle où la chartreuse d’Oujon a pris naissance. En effet, parmi les témoins nommés dans cette pièce, Amauri, chancelier de Genève (apparemment secrétaire de l’évêque), le doyen Guillaume Alberici, et Guillaume, doyen de Vuillonnex, paraissent également comme témoins dans une charte de l’an 1148 1. On remarque déjà ces trois personnages dans un acte du 24 mars 1134 2, et on retrouve les deux premiers en 1155 3.De plus, le doyen Guillaume Alberici et le chanoine Gautier, témoins dans la 49e charte de notre recueil, figurent encore en cette qualité dans un acte de l’an 1164, relatif à l’abbaye de Bonmont 4. Enfin Etienne, abbé de Chésery, témoin dans la charte concernant Oujon, paraît comme tel dans l’acte de 1155 que nous avons cité 5. On peut donc affirmer que le 49e document de notre cartulaire remonte au milieu du 12e siècle, et que le mot d’Algio, employé à cette époque, est la plus ancienne dénomination sous laquelle on désignait le monastère d’Oujon.

 

Avant de chercher à déterminer le sens du nom d’Algio, /XI/ indiquons les changements qu’il a dû subir avant de prendre la forme d’Oujon. Et, d’abord, nous ferons observer que le groupe al a été remplacé par au dans un si grand nombre de mots qu’il n’est point besoin d’en citer des exemples. C’est ainsi que le mot d’Algionis a pris la forme d’Augionis, qui se présente dans 57 chartes de notre recueil. Augion est le même nom, avec la désinence française. Le groupe gi a fait place à l’i dans Alio, que nous lisons dans 45 chartes, et la voyelle I a été confondue avec l’I consonne ou J; ou plutôt cette dernière forme, inconnue aux Latins, dérive de l’I, allongé irrégulièrement par les copistes du moyen-âge, qui ajoutèrent à l’I une queue devant les voyelles avec lesquelles il ne formait qu’une syllabe, et lui donnèrent le son chuintant du g doux des Français. Le manuscrit d’Oujon présente une foule d’exemples de ce changement dans les mots Alionis et Aljonis.— A la permutation des groupes al et au, et du groupe gi avec i, est due la forme Auion, et le changement de l’i en j a produit celle d’Aujon. La lettre o, comme on le sait, a été déjà très-anciennement remplacée par u: de là Aujuno pour Aujono. De même, la permutation de l’o et du groupe au est ancienne: elle explique la présence de la forme Ojuno pour Aujuno. Enfin, l’affinité bien connue de la voyelle o avec ou, justifie l’orthographe du mot Oujon, mot que l’usage a finalement substitué à celui d’Augion, qui avait été le plus employé dans le langage roman pour désigner la chartreuse vaudoise.

Le sens du mot Algio, soit Augion, vient à l’appui de nos observations. Ce nom doit avoir servi à désigner la nature du site où s’éleva le couvent d’Oujon. Les Chartreux se sont partout établis dans des contrées rudes, âpres, sévères comme la règle de leur ordre, sauvages comme le désert /XII/ montagneux dont ils prirent le nom et où se forma leur premier établissement. Nulle part ils n’ont cherché autre chose que la solitude, des bois, de l’eau, un lieu propre au labour, ou des pâturages. Prier, défricher le sol, élever du bétail, telles étaient les occupations principales de ces religieux. — La chartreuse vaudoise a dû son nom à la nature du vallon où elle fut fondée. On pourrait chercher quelque analogie entre le nom d’Algio et les mots algor, algus, algidus; rappeler que la forêt du mont Algide, en Italie, porte, dans l’idiome du pays, c’est-à-dire dans une des langues romanes, le nom de « Selva dell’Aglio, » et rapprocher ce nom de celui d’Alio, si fréquent dans notre cartulaire: ce rapprochement servirait du moins à prouver que le nom d’Algio a pu se transformer en Alio (Allio, et Aillo). Mais il vaut mieux, ce nous semble, insister sur l’affinité du mot auge avec ceux d’Augio et d’Algio. Ce mot, en effet, était propre à désigner un vallon tel que celui qui s’étend, sur la pente du Jura, entre St-Cergues et Arzier, vallon agreste, entouré de forêts, couvert de pâturages. — Il est une petite contrée de la moyenne Normandie, renommée par ses pâturages et par ses bestiaux: on l’appelle le Pays d’Auge. Ce pays a un petit port de même nom, qui, en latin, porte le nom d’Algia. — Mais il n’est pas nécessaire de chercher loin de nous des noms qui ont une analogie frappante avec les deux formes principales de l’ancien nom d’Oujon. Le mot d’Auge a servi à désigner un terrain situé le long de la Sarine, faisant partie des pâturages communs de Fribourg, lequel fut donné, en 1259, au couvent qui, vu la nature de ce terrain, en prit le nom de « Maigre Auge 1. » /XIII/

 

La chartreuse d’Oujou, au Pays de Vaud, dut sa naissance à la noble famille de Mont, qui fit cession du terrain où l’on construisit cette maison religieuse. Nos chartes ne permettent aucun doute à cet égard 1. C’est pourquoi Gui de Mont, et, après lui, son fils Conon, qui furent tous deux seigneurs de Genollier, revendiquaient l’avouerie et la seigneurie 2 du monastère d’Oujon, droits que leurs ancêtres n’avaient point exercés 3, et que l’évêque diocésain Nantelme s’était expressément réservés, en prenant sous sa protection spéciale cette maison religieuse avec les biens qu’elle avait acquis 4. Les réclamations de Gui et de Conon donnèrent lieu à des querelles assez vives et assez longues. La contestation finit par la soumission de ces deux seigneurs, qui renoncèrent à leurs prétentions et firent de nouveaux dons au couvent 5.

Le fondateur du monastère d’Oujon fut Louis de Mont: une de nos chartes le dit clairement 6. Ce pieux baron, qui fut aussi l’un des bienfaiteurs de l’abbaye de Bonmont 7, est l’auteur de la donation faite en faveur d’Oujon par l’acte sans date no 6, et dont la charte de l’évêque Arducius, la première de notre recueil, charte sans date, mais postérieure à l’an 1178, est la confirmation. Or, il résulte d’une charte analogue, du même évêque diocésain, donnée en 1177 en faveur de Bonmont, qu’à cette époque Louis de Mont était mort 8. Par conséquent la chartreuse d’Oujon existait avant l’année 1177. /XIV/

Dans le document avec lequel commence la série des chartes de notre recueil, l’évêque Arducius rappelle une bulle du pape Luce, laquelle défendait à chacun d’exiger la dîme des champs que les religieux avaient cultivés de leurs bras ou à leurs frais. Ce pape est appelé Lucius III dans le cartulaire; mais le copiste avait ajouté IIII 1, circonstance qui pourrait faire penser que l’écrivain ne savait pas à qui, de Luce II, qui n’occupa le Saint-Siége qu’environ un an, du 12 mars 1144 au 25 février 1145, ou de Luce III 2, qui porta la tiare de 1181 à 1185, il fallait attribuer la bulle dont l’évêque Arducius rappelait une disposition. Cependant, l’ignorance du copiste à cet égard n’est guère probable. En effet, lors même que la bulle dont il s’agit n’eût pas contenu l’indication de l’année où elle fut donnée, comme c’est le cas d’une bulle de Luce II, adressée à Humbert de Prangins 3, cependant le copiste ne pouvait pas se tromper: il avait sous les yeux le sceau en plomb, qui portait le nombre ordinal après le nom du souverain pontife. Nous considérons comme authentique la leçon du manuscrit, qui attribue à Luce III la bulle citée par l’évêque de Genève. On peut néanmoins reculer la fondation du monastère d’Oujon à une époque antérieure à celle de l’avènement de ce pape. Il n’est point nécessaire pour cela de supposer, comme on l’a fait 4, que dans le premier acte de notre cartulaire, il ne peut être question que de Luce II. On trouvera dans le recueil des chartes /XV/ relatives à l’abbaye de Hautcrêt, une bulle du pape Alexandre III, de l’an 1179, bulle qui pourrait avoir servi de modèle à celle de son successeur. Elle confirme la fondation du monastère de Hautcrêt, la concession du terrain où il fut construit, ainsi que tous les dons faits dans la suite à cette maison religieuse; et cependant l’abbaye de Hautcrêt existait depuis environ un demi-siècle, lorsqu’elle reçut la bulle d’Alexandre III. Celle-ci était un nouvel acte de confirmation en faveur du couvent. On remarque dans cette bulle, entre autres particularités, un passage identique à celui qui est tiré de la bulle de Luce III et reproduit dans la charte de l’évêque Arducius 1. — La bulle citée dans la charte de ce prélat est un acte par lequel Lucius III confirmait, à son tour, la fondation de la chartreuse d’Oujon, la délimitation de son territoire et les diverses donations qui avaient été faites jusqu’alors en faveur de ce monastère. Le pape, comme chef de l’Eglise, l’empereur, ou le roi des Romains, comme chef de l’Empire, confirmaient les établissements religieux et les donations pieuses dont ceux-ci avaient été l’objet. L’évêque agissait de même à l’égard des couvents de son diocèse, parce que, en sa qualité d’évêque diocésain, il était leur premier supérieur et leur protecteur. C’est ainsi qu’Arducius, accueillant favorablement la requête des religieux d’Oujon, plaça sous la protection de St-Pierre, et prit sous sa garde épiscopale la maison d’Oujon, avec ses limites et les acquisitions qu’elle avait faites. /XVI/

La chartreuse d’Oujou obtint, à peu près dans le même temps, la bulle de Luce III, la charte épiscopale, qui est la première de notre cartulaire, et la charte de l’empereur Frédéric II, du 19 août 1178. Ces trois actes confirmaient la fondation d’Oujon et ses possessions, et servaient en même temps, paraît-il, à terminer des contestations, souvent renouvelées, entre les deux monastères voisins d’Oujon et de Bonmont, contestations auxquelles se rapportent quelques pièces de notre recueil. On ne saurait conclure de la date des trois actes dont nous venons de parler, que le monastère d’Oujon était une maison religieuse récemment fondée. En 1177, Arducius donna au couvent de Bonmont une charte de confirmation 1 analogue à celle du même évêque relative à Oujon, et pourtant l’abbaye de Bonmont existait déjà en 1123 2. De même, l’origine de la chartreuse d’Oujon remontait à une époque bien antérieure au temps où elle reçut les actes de confirmation dont nous avons parlé. Nous allons fournir les preuves de cette assertion.

La charte d’Arducius (no 1) confirme divers actes concernant Oujon. Elle confirme entre autres la donation de l’empereur Frédéric II, du 19 août 1178 3; celle d’Amédée, comte de Genevois, et de ses deux fils, qui ne sont pas nommés, et celle d’Humbert de Prangins et de son fils, dont le nom est également passé sous silence.

Les donations du comte Amédée avaient pour objet: 1oLa terre dite de Saint-Israël, dont nous ignorons la dénomination moderne; 2o Les pâturages limités par le Rhône, le mont Salève, l’Arve, et la terre ou le château de Guillaume de Chaumont. Les actes désignés dans le cartulaire sous les /XVII/ nos 39 a et 41 sont ceux en vertu desquels Amédée, comte de Genevois, accorde au couvent d’Oujon la possession de la terre et des pâturages que nous venons d’indiquer, tandis que la charte de l’évêque Arducius, la première de notre recueil, en est la confirmation. En conséquence, les documents nos 39 a et 41 appartiennent au 12e siècle, et non pas l’un au 13e et l’autre au commencement du 14e, comme nous l’avons d’abord cru par erreur.

La charte no 39 a nomme en toutes lettres deux fils du donateur de la terre de Saint-Israël et des pâturages mentionnés ci-dessus. Ils s’appelaient Guillaume et Amédée. Leur père était donc Amédée Ier. Ce prince, qui suivit Aimon II, son père, dans la dignité de comte de Genevois, se présente pour la première fois en cette qualité dans un document du 2 juillet 1137 1, et pour la dernière fois dans une charte de 1162, comme bienfaiteur de l’abbaye de Hautcrêt 2. Le même prince avait fait à l’abbaye de Théla, autrement dite de Monteron, une donation qui est confirmée dans une charte de l’évêque de Lausanne, de 1143 3, et il avait concouru, en 1154, à la fondation de l’abbaye d’Entremont, en Faucigny 4. Ajoutons à ces informations que l’un des témoins qui figurent dans la charte no 39 a, savoir Guillaume de Cruseilles, se retrouve dans un acte de 1153 5.

Ces dates servent à établir que la fondation de la maison /XVIII/ religieuse d’Oujon n’est pas postérieure à l’an 1162.

Humbert de Prangins nous apparaît dans des chartes du mois de mai 1096 1, du 23 juin 1142 2, et du 11 mai 1144 3. Le nom de son fils, omis dans notre cartulaire, nous est révélé par la bulle du pape Alexandre III, du 12 mai 1164, en faveur de l’abbaye de Bonmont 4, et par la charte déjà citée de 1177, où il figure comme témoin avec Humbert d’Aubonne, qui avait été, comme Humbert de Prangins, bienfaiteur de l’établissement religieux de Bonmont 5 et de la chartreuse d’Oujon 6. Pierre, sire de Prangins, agit en cette qualité dans un acte de l’an 1164, où il confirme une donation faite au couvent de Bonmont 7. A cette époque, Pierre de Prangins avait succédé à son père Humbert, qui figure, pour la dernière fois, dans la bulle du 11 mai 1144, par laquelle le pape Luce II, voulant récompenser ce seigneur, qui avait dévotement visité la ville de Rome, commis à la garde du saint-siége sa personne et ses terres, et promis, en signe de dépendance, le tribut annuel d’un besant (monnaie d’or frappée à Bysance), lui donne sa bénédiction apostolique, le prend sous sa protection, et l’admet, lui et ses descendants, au nombre des héritiers du prince des apôtres 8. Or, Humbert de Prangins et son fils Pierre ayant fait ensemble des dons à la chartreuse d’Oujon, il /XIX/ est évident qu’on ne peut placer la fondation de ce prieuré en deçà de l’époque comprise entre les années 1144 et 1164.

Remarquons, de plus, que, dans une charte de l’an 1154, où l’évêque de Lausanne confirme diverses donations faites à l’abbaye de Théla ou de Monteron, figure Pierre, seigneur de Prangins, approuvant, avec sa mère, sa femme et son frère Girod, entre autres dons, celui d’une vigne sise au-dessous du château de Prangins 1. Humbert n’intervient pas dans cet acte, où sa présence eût été nécessaire s’il eût vécu. A coup sûr, en 1154, il avait cessé de vivre. Son fils Pierre agissait en qualité de chef de la famille et de la seigneurie.

Avec ces détails, qui importent à la question que nous tâchons de résoudre, concordent les indications chronologiques données à la page X.

Il ressort de ces diverses dates que la chartreuse d’Oujon existait au commencement de la seconde moitié du 12e siècle. On peut même, à notre avis, franchir cette limite, et admettre, avec probabilité, que cette maison religieuse a pris naissance, au plus tard, vers le milieu du 12e siècle.

Cette date coïncide d’ailleurs avec celle de la fondation de plusieurs autres monastères de la Suisse romane, tels que ceux de Théla, de Bonmont, de Hautcrêt, d’Humilimont, de Hauterive. C’est dans cette époque de grande ferveur que divers souverains locaux signalèrent leur zèle et leur piété, en dotant des établissements religieux nouvellement fondés sur leurs domaines. /XX/

Nous avons assigné aux chartes nos 49 et 39 a l’époque qui convient à chacune d’elles. Il importe d’examiner encore quelques autres actes qui présentent de sérieuses difficultés.

1o Commençons par la charte no 39 b. S’il fallait ajouter aux notes qui suivent cet acte (p. 55) d’autres renseignements pour montrer que nous n’avons pas fait erreur quant à la date approximative que nous lui avons assignée, nous dirions que, parmi les témoins nommés dans ce document, Elie, abbé de Hautecombe, paraît comme témoin dans un acte de 1204 1, et le chanoine ou prêtre Frevard, en 1190 (avril)2, 1191 3, 1203 4 et 1206 5. — Mais quel est le comte de Genevois à qui se rapportent, dans cet acte, les mots comitis et eius (1re et 4e lignes)? Ce n’est pas, assurément, le comte Amédée Ier, nommé dans la charte précédente. Il s’agit d’un comte de Genevois dont le comte régnant Humbert est dit le neveu (nepos), c’est-à-dire d’Amédée, second fils d’Amédée Ier, frère cadet du comte Guillaume Ier; de cet Amédée, disons-nous, qui paraît, revêtu de la dignité de comte, dans des actes de 1177 6, 1178 7, et du 8 septembre 1192 8. Il semble qu’il ait exercé l’autorité soit à la place de son frère, soit de concert avec lui. /XXI/

A la distinction que nous faisons de deux comtes du nom d’Amédée, à propos des chartes nos 39 a et 39 b, on pourrait objecter le nom de Pierre de Ternier, qui paraît dans ces deux actes, à deux époques séparées par une distance considérable. Nous répondrions à cette objection, que les témoins qui figurent dans l’un et dans l’autre acte sont tous différents, et qu’il y a eu plusieurs seigneurs de Ternier du nom de Pierre. Une charte du 2 avril 1288 nous montre un Pierre de Ternier, dépendant d’un comte de Genevois nommé Amédée 1. Pierre de Ternier de la charte no 39 b, était peut-être le fils de Girard de T. (qui, n’ayant pas de sceau, fait sceller en 1201, 24 juin, un acte par le comte Humbert, son suzerain 2, petit—fils de Pierre de T., qui figure comme témoin dans la charte no 39 a, et arrière-petit-fils d’Aimon de T., aïeul de Girard 3.

2o L’acte no 40 ne peut émaner d’Aimon du Quart, qui n’a été revêtu de la dignité épiscopale qu’environ un demi-siècle après la confection du cartulaire d’Oujon 4. Il faut nécessairement l’attribuer à l’évêque Arducius, car parmi les témoins on remarque 1o Hugues, prieur d’Oujon sous l’épiscopat d’Arducius 5; 2o Pierre, abbé d’Abondance, que Besson 6 met en 1175 (et d’autres plus tard); 3o Durand, prieur du Reposoir, que Besson met en 1186 7, et qui paraît déjà dans la charte no 39 a, qui est d’une date bien plus ancienne.

Dans la charte qui nous occupe, le nom d’Arducius n’est /XXII/ pas désigné sons le monogramme formé des lettres A R, comme dans les chartes nos 48 et 49: il y est indiqué par la seule initiale .a. 1 de même que dans un acte de 1153, publié par Guichenon 2.

3o L’acte no 41, où, parmi les témoins, figure Guillaume, abbé d’Aulps, que Besson 3 met en 1161, ne peut trouver sa place que sous le règne d’Amédée 1er, comte de Genevois, dont nous avons donné les dates connues. Notre acte étant de cette époque, du temps de l’épiscopat d’Arducius, il faut y rectifier une erreur du copiste qui a écrit hugo prior valonis, comme on lit distinctement dans le manuscrit 4, au lieu de alionis 5, comme on lit dans l’acte précédent, qui est de la même époque.

4o L’acte no 25 a été donné sous l’épiscopat d’Aimon de Grandson, qui paraît comme évêque en 1215 dans une de nos chartes 6. Qui fut son prédécesseur immédiat? — A l’évêque Arducius, qui occupa le siége épiscopal de 1135 à 1185, succéda Nantelme jusqu’à 1206 ou 1207; à celui-ci, Bernard, dont on connaît une charte du 18 mars 1213 7, année où il fut promu à l’archevêché d’Embrun. On élut à sa place Fodonius Clodiensis, autrement Louis de Saint-Claude 8, qui, bien qu’il n’ait pas accepté sa nomination, est porté sous l’an de l’incarnation 1213 au catalogue /XXIII/ ancien, qui est dans la chronique de Bonivard, I, p. 185 1. Cet évêque nominal fut remplacé par Pierre de Sessons, qui paraît comme Elu de Genève dans le cartulaire d’Oujon 2. — L’acte no 25 ne saurait donc être placé sous le millésime supposé de 1212.

Serait-il postérieur aux donations de Jaques d’Aubonne relatives à la terre de Mimorey, dont l’une est de l’an 1219 3, l’autre du 23 septembre 1235 4?

Nous ne pensons pas que l’acte no 25 ait été fait après celui de 1255, car il est peu probable qu’à cette époque on ait encore trouvé parmi les vivants Quentin de Coinsins, qui, du consentement de sa femme et de son fils (nommés avec lui dans l’acte no 25), confirma en 1215 5 les dons qu’il avait faits jadis à la chartreuse d’Oujon, en mains de Guigues et de Hugues, prieurs de ce monastère, le second pendant l’épiscopat d’Arducius, c’est-à-dire avant 1185.

La donation mentionnée dans l’acte no 25 a été faite en mains de Jordan, prieur d’Oujon, qui paraît pour la première fois en 1215 6, après Abbon, prieur en 1214 7 et même en 1215 8, lequel reparaît en cette qualité en 1220 9, et après lui de nouveau Jordan, en 1224 10, etc. Il faut donc placer l’acte no 25 avant ou après la donation faite en 1219 par Jaques d’Aubonne, et de préférence sous ce millésime, parce que le don de la dîme de Mimorey par Quentin de Coinsins, qui la tenait de Jaques d’Aubonne 11, semble /XXIV/ être une conséquence de la cession que celui-ci a faite en 1219 du fonds entier de Mimorey.

Quant à l’acte de donation fait par Jaques d’Aubonne vers la fin de septembre 1235, il n’est, à notre avis, que la confirmation de dons antérieurs, que l’auteur a voulu renouveler avant de mourir. En 1236, il avait cessé de vivre 1.

5o Les chartes nos 27 et 28 ont (comme la charte no 29) pour objet le même don que la 25e. Elles sont, comme celle-ci, une conséquence de la donation faite en 1219 par Jaques d’Aubonne, et elles ne peuvent conséquemment être d’une date antérieure à l’année de cette dotation, laquelle est d’ailleurs mentionnée dans les chartes nos 27 et 28. Celles-ci sont du temps du prieur Abbon, c’est-à-dire de l’an 1220, au plus tôt. L’acte no 29 semble devoir être rapporté à la même époque.

6o Il n’en est pas ainsi de l’acte no 30. — En 1212, Quentin de Coinsins, qui se dit fils de Girod, seigneur de Burtigny, confirme en mains du prieur Gaucher, le don du fief de Coinsins que son père et ses ancêtres avaient fait au monastère d’Oujon 2. En 1215, Quentin de Coinsins, qui alors se dit fils de feu Girod de Coinsins 3, fait une rente à ce couvent et approuve les dons que lui ont fait ses aïeux 4. Le même Girod de Coinsins, de l’aveu de sa femme et de /XXV/ ses enfants, parmi lesquels, il est vrai, Quentin n’est pas nommé 1, donne par l’acte no 30, à la chartreuse d’Oujon, en mains du prieur Abbon, une terre qu’il possède en propre à Coinsins; il fait confirmer et sceller cette donation par Aimon, évêque de Genève. Or, Girod de Coinsins dont il est ici question, étant indubitablement le même que celui dont le décès est annoncé dans l’acte no 116, de l’an 1215, il est clair qu’il a fait en 1215, au plus tard, peut-être peu de jours avant sa mort, le don de l’alleu mentionné dans la charte no 30.

 

Il nous reste à donner quelques éclaircissements sur le mode de publication que nous avons adopté.

Les retranchements de lettres et les signes abréviatifs sont nombreux et variés dans le cartulaire manuscrit: il y en a qui peuvent embarrasser le lecteur, surtout lorsqu’il s’agit de localités peu connues ou qui ont changé de nom. Ajoutez à cela une foule de fautes d’orthographe ou de négligences, des lacunes dans le texte, des mutilations, des erreurs de copiste, toujours difficiles à rectifier quand on n’a pas sous les yeux les documents originaux; de plus, le défaut de ponctuation, ou plutôt une ponctuation unique, consistant en une surabondance de points de repos, qui interrompent le sens, ou le rendent obscur; enfin, le plus souvent une lettre minuscule en tête des noms propres, ce qui en altère la physionomie et rend les recherches plus difficiles.

Reproduire le cartulaire d’Oujon dans son état originel, /XXVI/ avec une exactitude minutieuse, eût été rendre un mauvais service aux amis des études historiques. Une fidélité scrupuleuse en pareille matière, serait à vrai dire une infidélité, une superstition. La Société d’histoire, en désirant l’impression du cartulaire d’Oujon, n’a pas demandé la copie servile d’un recueil que déparent des imperfections nombreuses, mais une édition correcte, une publication utile, qui fût faite avec les soins intelligents propres à lui donner ce caractère d’authenticité sans lequel tout recueil de ce genre n’a qu’une valeur problématique.

La transcription du cartulaire d’Oujon, annoncée dans la Notice qu’on lit en tête du t. VIIIe de nos Mémoires et Documents 1, a été faite avec soin, et la publication de ce monument historique a été confiée à celui des membres de notre Société d’histoire qui s’était chargé d’en faire une copie.

Les lignes verticales donnent la mesure et le nombre des lignes du cartulaire. Pour plus de sûreté, la première épreuve de chaque feuille a été corrigée sur l’original: ainsi la collation ne laisse rien à désirer; elle offre toutes les garanties désirables. Dans le cartulaire imprimé, une majuscule distingue partout les noms propres des noms communs. Les passages même les plus obscurs du manuscrit sont intelligibles dans la copie, grâce à une ponctuation régulière. L’étude que nous avons faite du cartulaire, et la comparaison de divers actes, nous ont permis de combler les lacunes de l’original et d’en rétablir les endroits altérés. Les doubles de certaines chartes ont été supprimés; les variantes de l’une des deux copies sont indiquées sous le texte /XXVII/ de celle qui a vu le jour. Tel document ne diffère de tel autre qu’en ce qu’il a quelques lignes de plus: ce passage final a seul été imprimé 1. Tel passage, tel mot entre deux crochets est tiré d’un document analogue à celui où nous l’avons inséré: il sert à compléter ce dernier. Ce procédé, aussi simple qu’il est économique, présente dans une seule pièce deux copies différentes d’un même acte 2. D’autres omissions, soit de noms, soit de particules, ont été réparées 3. Un nombre assez considérable de noms de personnes ne sont indiqués dans le manuscrit que par l’initiale: nous les avons donnés en entier toutes les fois que nous avons cru pouvoir le faire avec certitude 4; en ajoutant en parenthèse les lettres complémentaires, nous avons maintenu la leçon originale. Tel nom de personne n’est indiqué dans le manuscrit que par une lettre, qui n’est pas la première du mot: nous l’avons donné dans son intégrité 5. On lit aussi dans le cartulaire imprimé plus d’un nom de personne qui fait défaut dans l’original 6.

On n’a rien changé à l’orthographe des noms de personnes et de lieux 7, ni à celles de certains mots 8. On a de /XXVIII/ même conservé partout l’e pour æ, et le signe u, même dans les syllabes où il a été dès longtemps remplacé par le v. Mais on a corrigé une multitude de fautes dont le maintien eût été blâmable 1. Enfin, quelques petites notes, placées sous le texte, servent à l’intelligence des chartes.

Le cartulaire d’Oujon, comme d’autres recueils de même nature, étant essentiellement topographique, les actes de donations faites dans telle ou telle contrée en faveur du couvent sont groupés sous certaines rubriques, sans égard à l’ordre des temps; d’autres sont épars dans le recueil. Nous n’avons rien changé à cet arrangement, quelque incommode qu’il soit; mais pour faciliter l’usage du cartulaire, nous avons indiqué, à propos de certaines chartes, les actes correspondants, et nous avons donné, de plus, une liste /XXIX/ chronologique de nos documents aussi exacte qu’il nous a été possible de la faire. Cette liste rectifie les quelques erreurs de dates que nous avons faites au sujet des documents dont le millésime n’est pas indiqué dans l’original; elle remplace avantageusement la Table, d’ailleurs incomplète, des titres latins dont nous avons déjà parlé 1.

Nous avons substitué, en tête de chaque document, un sommaire assez détaillé au titre latin, dont l’extrême briéveté ne donne qu’une idée imparfaite et souvent fausse du contenu de l’acte qu’il précède. Nous avons peut-être eu tort de conserver partout, dans nos sommaires, la date de l’original. Dans le diocèse de Genève, qui comprenait la chartreuse d’Oujon et ses possessions, on commençait l’année à Pâques qui suivait le mois de janvier, c’est-à-dire environ trois mois après nous, tantôt un peu plus, tantôt un peu moins, selon que Pâques tombait en mars ou en avril. Cet usage fut aboli en 1305 par l’évêque Aimon du Quart, qui fit commencer l’année à Noël. L’usage de la commencer au 1er janvier fut introduit à Genève par une ordonnance du Conseil, du 11 janvier 1575 2.

Le maintien de l’ancien comput, au pied de nos sommaires, peut avoir des inconvénients. Nous avons voulu y remédier dans notre Table chronologique, en donnant la date selon le nouveau style, partout où il y avait lieu de faire ce changement.

Nous avons tâché de composer une liste chronologique des Prieurs d’Oujon mentionnés dans le cartulaire, et nous y avons ajouté les noms de ceux que nous avons rencontrés /XXX/ dans quelques chartes que M. Martignier, ancien pasteur d’Arzier, a recueillies dans le temps, et qu’il a bien voulu nous communiquer. On trouvera, de plus, à la suite du cartulaire, deux Tables: l’une des noms de personnes, l’autre des noms de lieux qui y sont mentionnés. Parmi les renseignements dont nous avons eu besoin pour la Table géographique, les uns sont dus à l’obligeance de M. Piccard, commissaire-général, d’autres au Tableau du Canton de Vaud, par M. le prof. Vulliemin, le plus grand nombre aux notes savantes qui accompagnent les publications de M. l’avocat E. Mallet, dans les tomes I, II et IV des Mémoires et Documents de la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, où l’on trouvera divers détails intéressants que nous ne devions pas reproduire. Enfin notre cartulaire est encore accompagné de deux Tables généalogiques: l’une des seigneurs de Mont et de leur famille, l’autre des comtes de Genevois et des sires de Gex, qui ont vécu dans l’espace de temps qu’embrasse notre recueil de documents. Ces deux Tables serviront à l’intelligence du cartulaire d’Oujon et pourront être utiles dans d’autres occasions.

La pièce qui fait suite à notre Avant-propos est une copie sans doute défectueuse et incomplète, mais vraie en ce qu’elle a d’essentiel, d’une charte de l’empereur Frédéric II en faveur d’Oujon, charte dont l’importance nous fait regretter de n’avoir pu découvrir l’original.

J.-J. Hisely.

Lausanne, avril 1852.


 

/XXXI/

Charte de l’empereur Frédéric II, en faveur du monastère d’Oujon.

Lyon, 1178, août 19.

In nomine sancte et indiuidue trinitatis, Fredericus, divina favente clementia, Romanorum imperator semper augustus. Ad imperatoriam pertinet maiestatem personis ecclesiasticis et precipue viris religiosis plurima bona conferre et collata scriptis imperialibus roborare, ne donationes facte pietatis intuitu vel maligna perversitate mutationem suscipiant, vel per longam temporis successionem ab humana memoria delabantur. Notum ergo sit omnibus nostri Imperii fidelibus tam futuris quam presentibus, qualiter nos divino pietatis intuitu religiosis viris carthusiensis ordinis, qui morantur apud Augionem, donamus et concedimus quicquid ipsi in locis ad dominium et ius imperiale pertinentibus infra terminos suos concluserunt, et quecunque ipsi vel iam in prefatis locis acquisiverunt, vel in futurum iuste acquisituri sunt, sub imperialis tuitionis protectionem suscipimus. Omnia igitur que infra subtus scriptos terminos concluduntur, videlicet rivos, pascua, prata, campos, terras cultas et incultas, arbores domitas et indomitas, et omnia alia que in subscriptorum terminorum ambitu continentur, salva imperiali iustitia, ipsis libere habenda et possidenda in perpetuum concedimus. Hii autem sunt termini: ab oriente domus illorum, terminus /XXXII/ ab occidente quidam lacus est et Orba fluvius, terminus a meridie pratum de Court, terminus a mont Oysel recto tramite usque ad supra dictum lacum calmes rotunda et terminus recta linea usque ad supra dictum fluvium 1. Quecunque infra terminos istos continentur supradictis viris religiosis concedentes, firmiter statuimus ut quicunque donationem istam aliqua presumptione ausus fuerit infirmare, pro pœna centum libras auri componat, quarum medietas ad fiscum imperialem perveniat, medietatem vero supradicte domus patribus et successoribus suis donationis istius infirmator persolvat. Ad huius etiam donationis evidentiam maiorem, presentem paginam conscribi et sigilli nostri authoritate facimus communiri, salva in omnibus imperiali iustitia ...

Acta sunt hec anno dominice incarnationis millesimo centesimo septuagesimo octavo, indictione undecima, regnante domino Friderico Romanorum imperatore invictissimo, anno eius regni vigesimo septimo, imperii autem vigesimo quarto. Data apud Lugdunum super Rhodanum, quatuordecimo kal. sept. feliciter. Amen.

(Communiqué par M. Martignier.)


 

Notes

 

Note 1, page III M. L. Vulliemin, dans la Notice placée en tête du t. VIIIe des Mém. et Doc. de la société d’histoire de la Suisse romande, p. 13. — Nous indiquerons à l’avenir ce recueil par les lettres M. D. S. R. [retour]

Note 2, page III Nous ne possédons que l’histoire détaillée du prieuré ou de la seigneurie ecclésiastique de Romainmotier, par feu M. F. de Charrière, et celle de l’Abbaye du Lac-de-Joux, par M. de Gingins-La-Sarra. L’histoire des autres monastères vaudois est encore à faire. [retour]

Note 1, page IV Il y a, dans le Cartulaire, deux pièces composées chacune de deux actes, que nous avons séparés. Ces quatre documents, au lieu de deux, sont désignés sous les nos 36 a, 36 b; 39 a, 39 b. [retour]

Note 2, page IV Ce sont les chartes nos 10, 66, 69, 75 et 99. Il ne convenait pas de les donner deux fois. [retour]

Note 1, page VI Voy. ci-après, p. XX et suivantes. [retour]

Note 2, page VI Il en existe: nous en connaissons quelques-unes du 14e et du 15e siècle, dont M. Martignier a bien voulu nous communiquer les copies, qui font partie de sa collection. [retour]

Note 3, page VI M. E. Mallet, dans une lettre du 2 avril 1852. Nous avons eu plus d’une fois l’occasion de profiter des travaux dont ce savant a enrichi le recueil des Mémoires et Documents publiés par la société d’histoire et d’archéologie de Genève, recueil que, dans nos citations, nous indiquerons par les signes M. D. G. [retour]

Note 1, page VII Elle s’appelait plutôt Allio, et même Haillo, orthographe irrégulière. [retour]

Note 2, page VII Voy. la charte de 1220, publiée par M. E. Mallet, dans les M. D. G., t. IV, 2e partie, p. 31. [retour]

Note 3, page VII Observation de M. E. Mallet, dans la lettre citée ci-dessus. [retour]

Note 1, page VIII Des extraits de ces actes nous ont été communiqués par M. de Gingins-La-Sarra. — Au surplus, voyez Guichenon, Preuves. [retour]

Note 2, page VIII Le cartulaire d’Aillon, volume de 155 chartes, mais dont il manque plusieurs feuillets, se trouve dans la bibliothèque de M. le marquis de Costa de Beauregard, au château de la Motte, près de Chambéry. (Communiqué par M. le Bn de Gingins-La-Sarra) [retour]

Note 1, page IX V. le Chroniqueur, par L. Vulliemin, p. 285. [retour]

Note 2, page IX Une seule fois. [retour]

Note 3, page IX Dans 45 chartes (nos 1, 3 à 7, 9, 10, 13 à 17, 21, 22, 24 à 31, 35 à 45, 47, 52, 53, 55, y compris les nos 36 a et b, 39 a et b). [retour]

Note 4, page IX Dans 13 actes (nos 12, 49, 50, 54, 56, 81, 85, 87, 93, 95, 113, 116, 117). [retour]

Note 5, page IX Dans 57 chartes, y compris les quelques doubles (nos 19, 46, 57 à 65, 67, 68, 70 à 74, 76 à 80, 83, 84, 86, 88 à 91, 94, 96 à 98, 100 à 112, 114, 115, 120, 121, 123). [retour]

Note 6, page IX Dans la charte no 105, deux fois. [retour]

Note 7, page IX Dans la charte no 23. [retour]

Note 8, page IX Dans la charte no 92. [retour]

Note 9, page IX Ibid. [retour]

Note 10, page IX Dans la charte no 11.[retour]

Note 11, page IX Dans les chartes nos 2, 20, 48 et 99 (V. la note de la p. 67).[retour]

Note 12, page IX Dans les chartes nos 81, 82, 119.[retour]

Note 13, page IX Dans la charte no 118.[retour]

Note 1, page X Voyez M. D. G. ,t. II, p. 34.[retour]

Note 2, page X Ibid. p. 19. « S. Alberici decani. - S. Amaldrici cantoris. - S. Guillelmi decani. »[retour]

Note 3, page X Spon, Hist. de Genève, Preuves, III, où Amauri est præcentor.[retour]

Note 4, page X Voy. M. D. S. R., t. V, 1, p. 213[retour]

Note 5, page X M. E. Mallet, Lettre citée.[retour]

Note 1, page XII « Augia dicta macra. » Recueil diplom. du canton de Fribourg, t. I, p. 91. La porte de Fribourg, de ce côté, s’appelait: « Porta de Augia. » Ibid., p. 81. « Mageroia, » ibid., p. 120, s’est formé de l’allemand mager Aue, qui signifie littéralement un maigre champ ou pâturage. [retour]

Note 1, page XIII Voy. le Cartul. d’Oujon, p. 3, 12-13, 22, 30, 33 et 128. [retour]

Note 2, page XIII « Advocatiam et dominium. » [retour]

Note 3, page XIII Ibid., p. 22, 30, 33. [retour]

Note 4, page XIII Ibid., p. 4 et 6. [retour]

Note 5, page XIII Ibid., p. 17, 22, 27, 29, 31, 32, 79, 162, 163. [retour]

Note 6, page XIII Voy. p. 128. [retour]

Note 7, page XIII M. D. G., t. II, 2e partie, p. 38. [retour]

Note 8, page XIII Ibid. [retour]

Note 1, page XIV On lit dans le cartulaire manuscrit: papa lucius iij, avec le signe abréviatif de la terminaison us, sur le troisième trait, et immédiatement après IIII, avec trois points au-dessus et autant au-dessous, qui sont des signes de traits surabondants. [retour]

Note 2, page XIV Il n’y a pas eu quatre papes du nom de Lucius. [retour]

Note 3, page XIV Voy. M. D. G., t. II, 2, p. 33, note 1. [retour]

Note 4, page XIV Dans les M. D. S. R . t. V, 2, p. 472, note 4. [retour]

Note 1, page XV Voici le passage de la bulle du pape Alexandre III, qui a servi à rectifier une leçon douteuse de notre cartulaire, p. 2: « Sane laborum vestrorum quos propriis manibus vel sumptibus colitis, siue de nutrimentis vestrorum animalium, nullus a vobis decimas exigere vel extorquere presumat. » [retour]

Note 1, page XVI Voy. M. D. G., t. II, 2, p. 38. [retour]

Note 2, page XVI Ibid., p. 26 et 10. [retour]

Note 3, page XVI Voir la copie de ce document, qui fait suite à notre Avant-propos. [retour]

Note 1, page XVII Voy. M. D. G., t. II, 2, p. 25, et la note 1 de la p. 26. [retour]

Note 2, page XVII Ibid., t. IV, 2, p. 76. [retour]

Note 3, page XVII XIV kal. feb. a. Dom. Mo. Co. quadragesimo IIo (19 janvier 1143). Archives de l’Hôtel-de-Ville de Lausanne, répert. de Monteron no 2, vidimus de 1285. [retour]

Note 4, page XVII M. D. G., t. I, 2, p. 114, note 1. [retour]

Note 5, page XVII Guichenon, Bibl. Sébus. cent. 2, ch. 52. (Observation de M. E. Mallet, Lettre citée.) [retour]

Note 1, page XVIII Du vivant de son père Ulric, seigneur de Cossonay. Voyez Rech. sur les sires de Cossonay, etc., par M. L. de Charrière, dans les M. D. S. R., t. V, I, p. 209. [retour]

Note 2, page XVIII Ibid., p. 212. [retour]

Note 3, page XVIII M. D. G., t. II, 2, p. 32. [retour]

Note 4, page XVIII Cette bulle a été publiée par M. le chev. Cibrario, dans les Monum. hist. patr., t. I, p. 831-832. On y lit ces mots: ... « ex dono humberti de Pringins et Petri filii eius et humberti de albona. » [retour]

Note 5, page XVIII M. D. G., t. II, 2, p. 39. [retour]

Note 6, page XVIII Cart. d’Oujon, p. 3. [retour]

Note 7, page XVIII M. D. S. R., t. V, I, p. 213. [retour]

Note 8, page XVIII M. D. G., t. II, 2, p. 32 et p. 13. [retour]

Note 1, page XIX La charte dont nous parlons, conservée aux dépôt des archives de l’Hôtel-de-Ville de Lausanne, rép. de Monteron, no 6, nous a été communiquée par M. de Gingins-La Sarra. Elle sera publiée, ainsi que celle que nous avons déjà citée, avec d’autres pièces relatives à l’abbaye de Monteron, dans le recueil de nos Mémoires et Documents. [retour]

Note 1, page XX M. D. S. R., t. V, 1, p. 222. [retour]

Note 2, page XX M. D. G., t. II, 2, p. 46: « canonicus et sacerdos. » [retour]

Note 3, page XX Ibid., p. 49. [retour]

Note 4, page XX Ibid., t. IV, 2, p. 15, no V: « sacerdos. » [retour]

Note 5, page XX Ibid., no VII. [retour]

Note 6, page XX Recueil diplom. du canton de Fribourg, t. I, p. 2. « Amedeus comes Gebennarum. » [retour]

Note 7, page XX Bibl. Sebus., cent. I, ch. 54. [retour]

Note 8, page XX M. D. G., t. IV, 2, p. 14. « Amedeus comes de Gebenna. » Voyez. ibid., p. 90, note 12. [retour]

Note 1, page XXI Ibid., t. I, 2, p. 31. [retour]

Note 2, page XXI Ibid., t. II, 2, p. 54 et p. 55, note 3 [retour]

Note 3, page XXI Ibid., p. 24 et p. 26 (acte du 2 juillet 1137). [retour]

Note 4, page XXI Voyez ci-dessus, p. VI. [retour]

Note 5, page XXI Cartul. d’Oujon, p. 1. [retour]

Note 6, page XXI Mém. pour l’hist. ecclés. du diocèse de Genève, p. 102. [retour]

Note 7, page XXI Ibid., p. 159. (Communiqué par M. E. Mallet, Lettre citée.) [retour]

Note 1, page XXII C’est ainsi que l’évêque Aimon de Granson est souvent désigné dans notre cartulaire. De là, surtout, notre méprise, p. 57, ligne 6, et dans le sommaire, p. 56. [retour]

Note 2, page XXII Bibl. Sebus., cent. 2, ch. 52. (Note de M. E. Mallet. L. c.) [retour]

Note 3, page XXII Mémoires, etc., p. 99. (Note de M. E. M., ibid.) [retour]

Note 4, page XXII Fol. 29, recto, onzième ligne. [retour]

Note 5, page XXII Dernier mot du fol. 28, verso, du manuscrit. [retour]

Note 6, page XXII No 38, p. 53. Même date dans un acte publié dans les M.D.G., t. IV, 2, p. 23. [retour]

Note 7, page XXII M. D. G., t.IV, 2, p. 20. [retour]

Note 8, page XXII Ibid., t. VII, p. 39 et 348. [retour]

Note 1, page XXIII Note de M. E. Mallet. Lett. cit. [retour]

Note 2, page XXIII No 118, p. 167. [retour]

Note 3, page XXIII No 21, p. 34. [retour]

Note 4, page XXIII No 23, p. 36. [retour]

Note 5, page XXIII No 116, p. 165. [retour]

Note 6, page XXIII Ibid. [retour]

Note 7, page XXIII No 117, p. 166 (13 janvier 1213, soit 1214 n. st). M. D. S. R. t. V, 1, p. 223. [retour]

Note 8, page XXIII No 38, p. 53. [retour]

Note 9, page XXIII Nos 35 et 45, p. 47 et 64. [retour]

Note 10, page XXIII Voyez la Liste des prieurs d’Oujon.[retour]

Note 11, page XXIII No 25, p. 37.[retour]

Note 1, page XXIV Voy. la charte No 32, p. 43. [retour]

Note 2, page XXIV No 26, p. 38. [retour]

Note 3, page XXIV Comparez la charte no 28, p. 40, où les fils de Pierre de Greilly sont appelés, par leur père, Aimon et Jean de Coinsins, apparemment parce qu’ils étaient originaires de ce lieu, tout comme Girod, Quentin, Landri et d’autres personnes qui figurent dans les chartes nos 27, 29 et 30. L’appellation empruntée au lieu d’origine n’emportait point l’idée de seigneurie de cet endroit. Cp. M. D. G., II, 2, p. 36 et p. 37, note 1. [retour]

Note 4, page XXIV Voir la charte no 116, p. 165. [retour]

Note 1, page XXV De même, dans l’acte de 1177, publié dans les M. D. G., t. II, 2, p. 38, les enfants de Louis de Mont ne sont pas tous nommés. Voy. la Table généal. de cette famille. [retour]

Note 1, page XXVI Page 13. [retour]

Note 1, page XXVII Voy. p. 99, 108, 112. [retour]

Note 2, page XXVII Voy. p. 8, 22, 54, 97, 101, 102, 110, 111, 159. [retour]

Note 3, page XXVII Voy. p. 10, 25, 65, 113, 120, 175. Aux p. 113, 145 et 149 manquent des noms inconnus. [retour]

Note 4, page XXVII Nous avons déjà fait remarquer une erreur à la p. 57, où il faut lire A(rducio). [retour]

Note 5, page XXVII Pages 104 et 108. [retour]

Note 6, page XXVII Voy. p. 28, 76, 161. [retour]

Note 7, page XXVII Seulement on lit au commencement de notre cartulaire: Hugoni, au lieu de huguoni, qui est la leçon du manuscrit; et, p. 69, Cranz pour craanz. [retour]

Note 8, page XXVII L’orthographe de l’original a été conservée, sans inconvénient, dans les mots comunire, comunis, excomunicatio, comiseratio, mercennarii, michi, nichil, étatis, eternum, evum, dificultate, dampnum, dannis pour damni, indempnem, donnus et domnus pour dominus, deffendre, iusta pour juxta, pecii pour petii, inmo, qum, equm, cundam pour quondam, calumpnia, percuciendo, etc. [retour]

Note 1, page XXVIII Par exemple, dans les mots qui suivent; jusriditione pour iurisdictione, copes et cuppas pour cupas, promissit, christiane pour christiana, gebenesis, appossuimus, medium pour mediam, nescessaria, seducenensis pour sedunensis, aud pour aut, jordanis pour Jordani, habundet, se popondit pour spopondit, baldi pour balbi, abitatoribus, succipiente, furituris pour futuris, filii pour filiis, promissimus, guerbiverunt pour guerpiuerunt, munime pour munimine, calumnas, peccoribus, stestes pour testes, iautem pour autem, sunt et possum écrits deux fois pour une, nundum pour nondum, dreddet pour reddet, tauxatio pour taxatio, orotionibus pour orationibus, aymoni pour Aymonis, transseundi, albora * pour albona, qm pour quod, manssum, auginis pour Augionis, inmitendum, com pour cum, aubsque pour absque, et ut pour ut et, pura pour puri, speliater pour specialiter, no pour nos, secilia pour Cecilia, itam pour istam, accuendum, etc. Nous n’avons pas compté les mots défectueux, où un signe de surabondance indique une correction.
* Depuis l’impression du cartulaire, nous ayons rencontré ailleurs alburia et arbois pour Albona. [retour]

Note 1, page XXIX Voy. p. V. [retour]

Note 2, page XXIX M. D. G., t. II, p. 28, note 1 [retour]

Note 1, page XXXII Il y a dans ce passage un désordre qu’il faut attribuer à quelque mauvais copiste. On peut rétablir les limites du territoire d’Oujon à l’aide de la première pièce du cartulaire. — La copie est défectueuse encore en d’autres endroits que nous avons corrigés. [retour]